Parce que Pravda, c’est un dur métier… (Merci à Jean-Michel)
Allez, on va le faire en couleurs : Vert : rions un peu ; Jaune : dingue ça ; Rose : Le grand Satan ; Bleu : le français est ton ami
Editorial du « Monde » du 20 aout 2015
Un pas de plus dans la bonne direction a été franchi, mercredi 19 août, avec le vote du Bundestag, approuvant le troisième plan de sauvetage de la Grèce, à l’instar d’autres Parlements nationaux de l’Union européenne. Un obstacle de plus levé, dans le parcours du combattant qu’affronte Athènes dans sa volonté de rester membre de la zone euro, malgré sa catastrophique situation économique.
Si l’on reprend les choses là où elles se trouvaient il y a à peine plus d’un mois, cette évolution est simplement remarquable. Début juillet, il n’était question que de « Grexit » et de scénarios plus sombres les uns que les autres : la Grèce, inexorablement, allait sortir du système euro, une sortie que, généreusement, le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, voulait temporaire, mais dont la population grecque pâtirait douloureusement. La zone euro elle-même ne résisterait pas à cette rupture sans précédent, les mouvements anti-européens s’en trouveraient dramatiquement renforcés, le couple franco-allemand n’en finirait pas de se désunir.
L’accord du 13 juillet, obtenu à l’arraché à l’issue d’une longue nuit bruxelloise dans la plus pure tradition des négociations européennes, a inversé cette dynamique suicidaire. Cet accord sur un nouveau plan de sauvetage européen prévoyait une aide de 86 milliards d’euros sur trois ans pour la Grèce, en échange de réformes structurelles et de nouvelles mesures d’austérité. Certaines de ces mesures, comme la hausse de la TVA et la baisse du minimum retraite, qui ne pourra être touché qu’à partir de 67 ans, la libéralisation de certains marchés et la mise sur pied d’un nouveau fonds de privatisation, sont plus draconiennes encore que celles qui avaient été précédemment envisagées.
La machine financière
C’est pourtant ces engagements que le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a réussi à faire adopter à ses députés le 13 août. Il faut, là aussi, saluer la constance du jeune chef de Syriza : malgré une fronde croissante au sein de son groupe parlementaire, M. Tsipras a réussi à convaincre et à préserver sa popularité personnelle auprès des électeurs, apparemment reconnaissants du combat acharné qu’il a livré à Bruxelles depuis son élection en janvier.
Tandis qu’à Athènes, Berlin, Paris, La Haye et dans les autres capitales européennes, les dirigeants assuraient le service après-vente politique de l’accord de Bruxelles – dans des conditions parfois difficiles, comme l’a constaté la chancelière Angela Merkel au Bundestag – la machine financière, elle, s’est mise en route. Mercredi 19 août, les ministres des finances de la zone euro ont débloqué une première tranche d’aide de 23 milliards d’euros à la Grèce. Jeudi, Athènes a donc pu rembourser à la Banque centrale européenne les 3,4 milliards d’euros qu’il lui devait.
Bien sûr, la Grèce n’est pas au bout de ses peines, pas plus que l’Union européenne. D’innombrables obstacles peuvent encore faire dérailler le processus, le FMI veut encore régler la question de la restructuration de la dette grecque à laquelle l’Allemagne rechigne, M. Tsipras peut échouer dans l’audacieux plan qu’il caresse de se recomposer une majorité parlementaire plus solide en convoquant des élections anticipées fin septembre. Mais pour l’instant, ce sont les Cassandre de l’Europe qui ont échoué. Le sens de la responsabilité des dirigeants européens a prévalu. A Athènes comme à Bruxelles, on ne peut que s’en féliciter.
Source : Le Monde, 20/08/2015
P.S. si vous avez lu le mot « référendum », merci de consulter un ophtalmologue ou de ne pas prendre la route…
Je vous renvoie aussi vers cet article de Jean Quatremer.
On sait qu’il se définit lui-même comme non neutre :
« On me demande souvent : “Est-il bien normal qu’on envoie à Bruxelles un journaliste aussi europhile que vous ?” C’est comme si on posait la question : est-il normal que l’on envoie un journaliste pas anti-américain à Washington ? Pourquoi pas aussi demander à ce que l’on envoie un journaliste antisémite à Jérusalem. C’est du grand n’importe quoi !» [Jean Quatremer, France Culture, 05/2014]
Commentaire recommandé
Je suppose qu’il écrira ces mêmes éloges lorsque la troika s’attaquera à la France par la corruption des élites, le pillage économique par les banques, les multinationales, la spoliation du patrimoine par les privatisations et les attaques spéculatives des hedges funds et tout ceci pour l’accroissement d’une dette à payer évidemment par le français moyen. Je suppose que celui qui se dit journaliste persistera à vanter l’austérité qui est la destruction des démocraties nationales pour résulter une économie du tiers-monde et des républiques bananières pour le seul profit d’une oligarchie ploutocratique internationale et mafieuse.
31 réactions et commentaires
Formidable! Je suis dans la liste!
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AlerterLes gens comme vous ont tort :
1) Vous lui donnez des raisons de se sentir être une victime.
2) Les collabo finissent toujours par être jugés par le peuple à la libération … pas pendant l’occupation. C’est la règle en Histoire.
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AlerterRévisez un peu votre histoire s’il vous plaît.
Tous ceux qui ont été jugés à la libération par « le peuple », n’étaient pas des collabos et les juges rachetaient leurs sympathies pour l’occupant par des exécutions sommaires de pauvres bougres prétendument collabos ! Pas propre tout ça !
regardez un peu le jugement du peuple pendant la terreur et vous aurez un aperçu de la justice qui nous attends !
+0
AlerterBonjour,
Je ne comprends pas l’intérêt de vouloir prouver qu’un journal de propagande est bien un journal de propagande .
De plus cette propagande est de moins en moins lue donc…
Les émissions à la télé, vous savez , le soir vers 20 h , celles avec le gentil présentateur souriant , entre deux tranches de PUB , font beaucoup plus de dégâts .
cordialement
@+
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Alerterjmdest62, si vous aviez un peu lu, au moins à la va-vite, les autres articles de propagande présentés par Olivier, vous auriez pu constater par vous-mêmes que L’iMonde est encore monté d’un cran dans celui-ci. Le plus intéressant, c’est que ses mensonges sont révélateurs des faiblesses de l’UE et de son euro.
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Alerter100% d’accord avec vous.
Inutile de dire et de redire que le Monde, conservateur bon teint, est soulage à chaque fois qu’un pays rentre dans le rang de l’Europe, qu’un « demi-rouge » ou « rouge-brun » se fait claquer par la Troika, ou qu’un dangereux révolutionnaire sud-américain genre Chavez se prend une révolution colorée dans sa face.
Le Monde est un journal de propagande économique et politique tendance EUROphile, europophile, sociale-démocrate, etc. Pourquoi pas.
Je lui préfère cependant le Figaro pour tout ce qui concerne la politique internationale : ils ne font pas semblant d’être de gauche et par ailleurs le Figaro est 10 fois plus équilibre quand il s’agit de parler de Poutine, Erdogan, et autre dictateurs supposes ou bien réels. Le Figaro n’a pas la bave à la fois bien-pensante et totalement haineuse d’un BHL à la bouche.
Le Monde contient aussi souvent de bonnes informations concernant les autres sujets : sociologie, littérature, science…
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AlerterMeuuuuh non, c’est l’essence même de les-crises d’épingler LiMonde pour leurs articles/éditoriaux de désinformation/propagande.
Merci Olivier de faire ce travail.
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AlerterEnfin bon, ceci dit : bravo quand-même.
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Alerter« principaux journalistes Français « ????? faut pas exagérer!!
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AlerterNon-non, c’est pas exagéré, je dirai même qu’il est parfaitement représentatif de sa caste et qu’il est même très honnête dans ses prises de positions.
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AlerterFace à la dérive européiste de nos élites mondialisée, il est évident qu’un rapprochement entre la gauche souverainiste et la droite patriote est nécessaire, les récents propos de Sapir l’ont montré.
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AlerterJe suppose qu’il écrira ces mêmes éloges lorsque la troika s’attaquera à la France par la corruption des élites, le pillage économique par les banques, les multinationales, la spoliation du patrimoine par les privatisations et les attaques spéculatives des hedges funds et tout ceci pour l’accroissement d’une dette à payer évidemment par le français moyen. Je suppose que celui qui se dit journaliste persistera à vanter l’austérité qui est la destruction des démocraties nationales pour résulter une économie du tiers-monde et des républiques bananières pour le seul profit d’une oligarchie ploutocratique internationale et mafieuse.
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Alerter« La pravda (vérité) dit bien toujours la verite. Il suffit de comprendre systématiquement l’inverse de ce ui est imprimé »
Il manque en France vis a vis de l’UE le style de blague que faisait les russes sur l’URSS ou les tunisiens sous Ben Ali.
On ne doit pas être encore assez dans la merde.
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Alertercela prouve seulement que les collabos ne savaient pas qu’ils étaient collabos… dur a admettre pour quelqu’un qui réfléchi ,certes mais je vous assure que je connais des gens qui croit que leur médecin est un dieu ..si si et plein en plus! c’est pour ca que nous ne pourrons jamais convaincre ce genre de personne qui bade devant une quelconque autorité ,ils ont été génétiquement influencé depuis des générations , la seule chose a faire pour changer quoique ce soit c’est de prendre les armes , récupérer le bien commun , éliminer les parasites que plus uns ne puisse venir réclamer un quelconque héritage dans X temps etc etc tout un programme
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Alerter« cette violence hystérique, cette volonté d’interdire le débat »
Doit-on lui rappeler comment tous les journaux, y compris Libération se comportent face à Jeremy Corbyn ? Ils sont bien mal placé pour jouer les offusqués.
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AlerterOu dit autrement, ils récoltent ce qu’ils ont semé
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AlerterViolence hystérique qui rappelle beaucoup celle des anti-communistes des « heures sombres de notre histoire ».
C’est pas bon tout ça, non vraiment pas.
Et même ça sent pas bon.
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AlerterC’est rigolo, mais la règle de Jeannot, elle semble ne pas fonctionner avec la Russie :
Selon ce principe, les torchons comme l’imMonde ou Labération devraient envoyer un journaliste pas anti-russe à Moscou, non ?
Il faudrait peut-être alerter les rédactions sur l’existence de cette règle, elles semblent ne pas être au courant…
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AlerterCet éditorial est un véritable régal, presque comique, de ce que nous recevons comme des manipulations langagières continues et qui, en fait ne sont que des maladies de l’esprit de leurs rédacteurs. C’est usant de devoir remettre constamment en question ce que l’on lit et de rétablir une vision saine des réalités. Aujourd’hui je ne m’emporte pas devant de telles âneries parce que je suis bien reposé, seulement voilà il y a les jours où la fatigue m’atteint, je cabosserais bien verbalement ces demi-fous avec d’autres épithètes ! Histoire de garder ma dignité et mon énergie pour vivre libre !
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AlerterPas « demi-fous », aveuglés. Aveuglés par leurs propres illusions et désillusions.
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AlerterPour compléter. Oui, inconscients et en manque de vie ! J’ai écrit » demi-fous » pour garder une petite part de respect.
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AlerterC’est quoi un fou sinon quelqu’un aveuglé par ses propres illusions?
Le niveau de folie se mesure aux conséquences de leur actes.
A vous de voir quelles sont les conséquences, ou quelles seront elles?
Mais il ne faut plus dire « fou » ou demi « fou », il faut dire trouble de la personnalité.
Reste à savoir si leur « aveuglement » constitue « absence de discernement au moment des faits ». Donc responsable ou coupable?
+4
AlerterEn y repensant, cette partie mérite peut-être de s’y attarder un peu. En voici la version sans digressions :
L’incroyable acte manqué constitue un signal d’alarme.
Qu’est-ce qui explique que la photo ait été écartée ?
Qu’est-ce qui explique que notre cher jean se soucie tant de la façon dont on essaye de manipuler l’opinion ? Pour qui cet acte manqué devrait-il constituer un signal d’alarme ? Cette alarme serait-elle celle d’une petite résistance au sein des rédactions ? Résistance à des pressions, voire à des ordres ?
De la part d’un des propagandistes atlanto-européistes les moins subtils, poser ces questions, c’est avoir une partie de la réponse. La voix de son maître se permet de blâmer ses collègues publiquement pour n’avoir pas obéit.
La suite donne quelques pistes sur les nouveaux ordres:
Il faut peut-être chercher la réponse dans les mots du débat français
Ah, c’est un problème de mots, appelons le Dr. Orwell.
Au fond, pour les Français, Aylan n’est qu’une victime de plus de cette « misère du monde » attirée par l’eldorado européen.
1. Ne pas préciser que nos dirigeants ont une grande part de responsabilité dans cette « misère du monde ».
2. Continuer à instiller l’idée d’une belle europe bisounours.
Parler de « migrants », c’est nier leurs souffrances
Parler de migrants, c’est nous prendre pour des canards sauvages.
Les politiques et la presse ont une responsabilité dans ce chiffre terrible : 56 % des Français refusent d’accueillir ces fameux « migrants », alors que 66 % des Allemands sont prêts à ouvrir leurs portes à ces « réfugiés »
La propagande en France va être terrible.
outre-Rhin, on sait qu’ils ne peuvent qu’être renvoyés vers la misère des camps de transit ou vers la mort.
Petite référence « ad hitlerum » pour ceux ici qui ne seront pas d’accord.
Aylan était un réfugié, le dire c’est refuser cette lepénisation rampante des esprits
ou « ad lepenum »
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Alerter(Aylan était un réfugié, le dire c’est refuser cette lepénisation rampante des esprits
ou “ad lepenum”)
L’autre danger avec ce genre de « journaliste », c’est que la haine qu’il suscite chez les gens et l’impunité dans laquelle il reste ostensiblement, peut conduire beaucoup à penser que le seul moyen de faire taire ces petits sadiques qui jouissent, comme lui, de la misère et de l’humiliation du peuple grec, sera de voter spécifiquement pour celui (ou celle) qu’ils désignent comme une menace…suivez mon regard.
On se souvient que les guignoles, en 1995, à force d’en faire trop, auraient fait gagner un point à Chirac aux élections présidentielles. Parmi les facteurs influençant le vote pour tel ou tel candidat, on devrait prendre en compte, avec le bilan, la situation économique, le discours politique et les affaires financières…le facteur « journaliste démago » comme pouvant influencer les intentions de vote.
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AlerterPremier regard, vu le chatoiement des couleurs je me suis dit « bah il abuse un peu olivier ». Ben non, y a pas de surlignage intempestif, j’en suis bouche bée.
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AlerterEt ça ? http://cadtm.org/GRECE-Dechainement-sexiste-contre (suis trop écœuré pour en dire quoique ce soit, ça concerne la violence sexiste qui tourne en boucle contre les rares Résistantes grecques)
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AlerterEn effet, ça pu.
J’espère que Mme Konstantopoulou ne craquera pas.
L’intelligence secrète d’un pays aurait-elle déjà utilisée les mêmes stratagèmes pour déstabiliser des opposants d’un pays dans les années 60, 70 ? Je suis sûr qu’en cherchant bien…
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AlerterJe n’ai pas saisi le rapport avec l’édition de journal des scouts soviétiques annonçant le décès de Sosso Djougachvili (aka Staline). Ça doit être le premier truc en russe trouvé sur Internet, j’imagine.
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AlerterEn Union Soviétique, il y avait deux jounaux principaux : Pravda (Vérité) dont le contenu ressemblait souvent au Journal Officiel avec des articles du Monde et Izvestia (Nouvelles) qui embellissait souvent la réalité (qui faisait souvent, pas toujours, de la pokazoukha, i.e. démostration ostentatoire de la belle façade d’une maison pourri, un peu comme les imeubles du 1er arrondissement de Paris), façon Libération. Mais on retrouvait souvent les mêmes dépêches dans les deux journaux, façon AFP.
Et les soviétiques, à l’époque de Brejnev, aimaient répéter qu’il n’y avait pas de nouvelles dans la Vérité et pas de vérité dans les Nouvelles.
Donc, si vous vouliez cracher sur un jounal soviétique qui ment, ça devrait être Izvestia et non pas Pravda et surtout pas sa version pour les écoliers de 7 à 12 ans.
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AlerterUne petite anecdote au sujet du journal en question (Pionerskaïa Pravda, Vérité de pionniers) : il n’était pas cher (1 kopeck) et son papier était plus fin et plus doux que les autres journaux.
Beaucoup de familles des enfants abonnés l’utilisaient comme du pq.
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Alerter« Jeudi, Athènes a donc pu rembourser à la Banque centrale européenne les 3,4 milliards d’euros qu’il lui devait. »
Loin de moi de défendre Le Monde, mais quand le nom d’une capitale désigne le siège de la diplomatie et non la ville en elle même alors la capitale est au masculin.
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