Suite et fin du billet précédent sur les prélèvements obligatoires
Nous terminons cette étude par un petit comparatif mondial.
TOUTEFOIS, j’attire votre attention sur la faiblesse de ce comparatif – en laissant la parole au Conseil des prélèvements obligatoires (de la Cour des Comptes) :
« La notion de prélèvements obligatoires et le taux qui lui correspond sont d’un usage si fréquent qu’on en oublie souvent de préciser ce qu’ils signifient et de relativiser les évolutions qu’ils traduisent. Ces grandeurs sont pourtant d’un maniement délicat, qu’il s’agisse d’analyser leurs variations dans un pays donné ou – plus encore – d’effectuer des comparaisons internationales, qui peuvent alors aboutir à des conclusions hâtives ne tenant pas compte des caractéristiques propres de chacun des pays étudiés. Cela est d’autant plus dommageable que les débats qu’ils suscitent sont lourds d’enjeux économiques, sociaux et donc politiques engageant de véritables choix de société et en termes de mode de vie. […] Les taux de prélèvements obligatoires sont si différents entre pays qu’ils ne sont peut-être pas, en un sens qu’il convient de cerner, immédiatement comparables. » [CPO, Rapport Sens et limites de la comparaison des taux de prélèvements obligatoires entre pays développés, 2008]
Sous cette réserve importante, voici le résultat :
On constate, sans grande surprise, que la France est dans le haut du classement.
Pour ce qui est de l’évolution, on a :
Je concède que le graphique est peu lisible – mais son but est surtout de voir les évolutions générales. Et on constate qu’en termes d’évolution, la France se situe dans une bonne moyenne – même si elle est partie de plus haut.
(NB. Pour les voisins francophones, et comme vous me le demandez souvent, j’ai inclus la Belgique et la Suisse… 🙂 )
Pour mieux comprendre, scindons les revenus fiscaux entre revenus pour des fonds de Sécurité sociale, et revenus d’administration (pour l’État et les Collectivités locales).
On constate pour le coup notre spécificité : une part très importante pour la Sécurité sociale. Notez le léger biais lié au fait que dans certains pays, des dépenses « de Sécurité sociale » sont effectuées sur le budget national ou local – mais cela ne change pas la conclusion.
Et pour les dépenses d’administration :
On voit du coup que la France est beaucoup plus basse dans le classement OCDE.
Bref, ce qui explique nos hauts prélèvements est bel et bien surtout la Sécurité sociale.
Qu’en conclure ?
Rappelons d’abord que « la Sécu » n’est ni plus ni moins qu’une mutuelle privée à adhésion obligatoire, gérée en théorie par les partenaires sociaux, sous le contrôle de l’État. On oublie d’ailleurs que la Sécurité social est bien un système d’ASSURANCE – où on paie une cotisation pour couvrir son propre risque. C’est structurellement une dépense comme une autre – sauf qu’elle est évidemment obligatoire. Mais enfin, baisser les retraites pour baisser vos cotisations (pour vous permettre d’acheter un IPhone ?), est-ce bien une bonne chose pour votre propre avenir ?
Le fait que nos dépenses publiques soient élevées signifie qu’on a souhaité collectiviser une part du périmètre plus importante que les autres. Par exemple, la branche Accidents du Travail est dans la Sécurité sociale, donc publique, alors qu’elle est gérée par le semployeurs par branches dans d’autres pays, donc privée. On voit donc que ceci est un biais important dans l’analyse, qui empêche de vraiment tirer des conclusions.
Surtout que dans ce domaine, il n’y a pas grand chose à gagner de plus de concurrence (80 % de la cotisation revient à l’assuré sous forme de prestations, les frais de gestion sont faible et déjà comprimés, etc.) alors que la concurrence a un coût supplémentaire qu’on omet toujours de signaler (frais de commercialisation, de marketing, de publicité…) qui compenseraient largement le maigre gain de la concurrence – et encore, s’il existait…
Prenons un exemple : les frais de santé dans le monde, sachant qu’ils se répartissent entre une partie publique (« Sécu ») et une privée (assureurs privés + reste à charge des ménages).
Ainsi, les États-Unis ont une part publique plus faible que chez nous, donc les prélèvements fiscaux sont moindre, mais sont les recordmen du monde du coût privé, et donc du coût total… Le coût total des États-Unis montre d’ailleurs que le système gaspille beaucoup. Pour les autres pays, on peut cependant dire qu’il n’est pas honteux qu’un pays dépense beaucoup en santé – car c’est notre bien le plus précieux… Au nom de quoi, cela serait-il « mal », mais de grosses dépenses d’automobiles serait-il un « bien » ?
Chaque pays a ainsi choisi son niveau de dépenses global (Chili, Angleterre : faible ; USA, France : fort) et son mix de financement (USA, Chili : beaucoup de privé, France Angleterre, beaucoup de public).
Alors finalement, la question c’est aussi : « préférez-vous payer 100 au fisc ou les toucher sur votre fiche de paye mais devoir payer ensuite 120 de votre poche » ?
Bref, les bonnes questions à se poser sont :
- « Qu’est-il est plus intéressant de laisser au privé » et « qu’est-ce qu’il est plus avantageux de mutualiser » ?
- Et « un système (public comme privé) est-il géré au mieux des intérêts de la société ?
Enfin, en conclusion, je vous propose 3 tableaux sur la charge fiscale en Europe et son évolution, d’après EuroStat. Voici pour la TVA :
Le taux standard de TVA a ainsi augmenté de 1.3 point depuis le début de la crise économique. Le taux standard moyen de TVA a varié en 2011 entre 15,0% à Chypre et au Luxembourg et 25,0% au Danemark, en Hongrie et en Suède.
Le taux maximal d’imposition sur les revenus des personnes est le plus élevé en Suède, en Belgique et aux Pays-Bas. Pour les taux d’imposition maximaux sur les revenus, la chute est impressionnante…
Le taux d’imposition implicite sur le travail est le plus élevé en Italie, celui sur la consommation et sur le capital est le plus élevé au Danemark. L’imposition du travail demeure la principale source de recettes fiscales dans l’UE27, représentant près de la moitié du total des recettes, suivie des taxes sur la consommation comptant pour environ un tiers des recettes et de l’imposition du capital pour un peu moins d’un cinquième.
30 réactions et commentaires
Est-ce que vous avez les taux de remboursement par pays. Je crois que la Securite Sociale se débrouille bien par rapport au prive.
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AlerterJe constate que l’Allemagne est la France consacre en gros la même part de leur PIB à la santé avec quasiment la même répartition public/privé.
Par contre la fiscalité française de sécurité social semble bien plus lourde. D’ou est ce que cela vient ? De la branche retraite qui serait privée en Allemagne ?
Merci
Sinon, il est assez hasardeux d’essayer de comparer les systèmes de santé uniquement par le cout, car tous ne rendent pas les mêmes services à la population.
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Alerter“Qu’est-il est plus intéressant de laisser au privé” et ”qu’est-ce qu’il est plus avantageux de mutualiser” ?
“un système (public comme privé) est-il géré au mieux des intérêts de la société ?
Questions cruciales en effet, merci d’avoir l’honnêteté intellectuelle de les poser. Trop souvent les « partis politiques », pour flatter leurs électorats respectifs, oublient un énorme pan de la question. Pour prendre l’exemple de la France: la « droite » oublie que le secteur « privé » peut se révéler dans certains cas inefficace et spoliateur. La « gauche » oublie quand à elle que le secteur « public » est tenu à des résultats, un ratio dépense/résultats suffisant pour ne pas que les français se soient fait avoir dans le deal.
J’en suis presque venu à penser qu’une concurrence secteur public / secteur privé, si elle est menée correctement et avec totale transparence vis à vis de la population, est un moyen possible d’obtenir les « meilleurs résultats ». Mettre en face des résultats obtenus ce que cela a réellement couté aux contribuables… bref… facile à dire, moins facile à mettre en place, copinages, relations politiques et lobbying oblige!
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AlerterAh, ces fameux prélèvements obligatoires qui sont l’épouvantail régtulièrement brandi par le Medef, le gouvernement et les doctes libéraux pour culpabiliser et dénoncer les assur…, assistés, responsables de la faillite financière et morale de la France.
Comparer ce qui est comparable, une règle si évidente qu’elle est joyeusement « oubliée » dès lors qu’il faut convaincre.
Il en va d’ailleurs de même pour l’inflation et le chômage, autres citrouilles repoussantes qui masquent de semblables divergences de nature selon les pays.
Le « parler vrai » commence par le « compter juste »; merci, Olivier.
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AlerterIl y’a un point que je ne comprend pas, dans deux graphiques vous indiquez :
1. Revenu fiscal de Sécurité Sociale 2008 en France : 25 % du PIB
2. Dépenses de santé en 2009 en France : 11,8 % du PIB
Avec un ratio de retour de l’ordre de 80% comme vous l’indiquez, le second taux devrait avoisiner les 20 % du PIB, non ?
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AlerterPour la comparaison des avantages des systèmes de santé publics et privés, il faut également rappeler que seul le public peut promouvoir sérieusement la prévention. On pourrait s’en acheter un paquet, d’iPhones, si on se nourrissait sainement au lieu de bouffer (de la m…) des crasses + des compléments vitaminés et du bifidus actif pour « compenser ».
Comme je tiens à apporter une contribution majeure à ce billet déjà excellent, je signale que la TVA vient de passer à 21 % en Italie. Bizarrement, il semblerait que le prix de certains articles ait bondi de 10 % dans les supermarchés suite à cette augmentation de 1 % de la TVA. Soit ce renchérissement n’a rien à voir, soit on nous prend vraiment pour des cons.
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Alerterle problème n’est ni la dépense publique ni la dépense privée dans le soin, c’est la logique du système de santé qui est à revoir.
nous sommes à la merci d’obscurs sorciers qui prétendent faire du soin mais in fine, ne servent qu’à engraisser les big pharma… de la bouche d’un pharmacien qui critiquait vertement l’homéopathie, j’ai appris que 99% des médicaments vendus en pharmacie étaient peu ou prou utiles, l’effet placebo faisant le reste…
sans parler de ceux qui ont des effets plus délétères qu’autre chose sur la santé générale du corps.
faisons comme les chinois avec les médecins : on ne les paye que lorsqu’on est en bonne santé, voilà qui changerait les choses et les forcerait à chercher d’autres voies de guérison que celles très restrictives et limitées de la médecine pétrochimique.
un simple exemple parmi tant d’autres : pourquoi opère t’on les gens du syndrome du canal carpien -remboursés et cher, sans parler des dégâts fait au corps dont celui, non des moindres de la perte de sensibilité dans la main- alors que quelques séances d’ostéo ou d’éthiopathie -non remboursées mais au cout modéré- parviennent à fixer les choses sans effet secondaire ?
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AlerterEtant médecin, je souhaite répondre aux commentaires précédents
– il est admis qu’une alimentation « saine », ce qui comporte également d’éviter d’ingérer quotidiennement des doses d’alcool déraisonnables (une bouteille de vin chaque jour est une dose déraisonnable) associée à une hygiène de vie correcte (activité physique) diminue le risque de contracter un certain nombre de maladies, notamment cardio-vasculaires. La diminution du risque statistique n’implique toutefois pas son annulation, et on peut certes en espérer une diminution des coûts de santé, mais assez modérée. Par ailleurs je signale ici que l’impact sur la santé des violences subies par les personnes (documenté par des articles épidémiologiques publiés dans de très sérieuses revues américaines, et peu relayés dans le corps médical) est largement méconnu. L’alimentation est un des facteurs de la santé mais est loin d’être le seul.
– la médecine évolue actuellement sous l’influence des pays anglo-saxons vers l’EBM (evidence-based-medecine, c’est à dire la médecine basée sur les preuves). Dans ce cadre les médicaments sont actuellement classés selon le Service Médical rendu, ou bien selon l’Amélioration du service Médical Rendu. C’est un souci des pouvoirs publics de diminuer le remboursement des médicaments à SMR faible, car il est vrai que de nombreux médicaments vendus en pharmacie sont d’une efficacité faible (ce qui pose problème n’est pas leur vente, mais leur remboursement par la collectivité). Ce n’est toutefois pas facile, la pression des patients restant forte pour conserver de nombreux médicaments à SMR quasi nul mais dont ils ont l’habitude (chacun pense intuitivement qu’un certain nombre de médicaments lui « font de l’effet »), un tollé accueillant très habituellement chaque projet de déremboursement. Il est d’ailleurs surprenant de constater que la défiance du public est souvent plus importante envers les médicaments à SMR élevé qu’envers ceux à SMR faible ou nul…Il en résulte qu’une éducation honnête et transparente du public est plus que jamais nécessaire en ce qui concerne les possibilités et les enjeux réels de la médecine (alors qu’actuellement le sensationnel est largement privilégié par les médias).
– pour le problème particulier du canal carpien soulevé plus haut, il est juste de dire qu’on opère peut-être trop de syndromes du canal carpien qui pourraient s’améliorer avec des mesures simples ; il est totalement faux de penser que tous les patients peuvent être améliorés par des séances d’ostéo ou d’étiopathie et que c’est le remboursement par la sécu qui pousse à l’intervention chirurgicale. Le niveau de preuve de l’efficacité de ces divers traitements n’est pas du tout le même.
– en ce qui concerne la pression des laboratoires pharmaceutiques, elle résulte du fait que ce sont eux qui ont le plus de moyens pour faire effectuer de grandes études statistiques à retentissement important dans la communauté médicale. On regrette que les médecines alternatives ne bénéficient pas de plus d’études d’efficacité réelle (on peut comprendre pourquoi, car les enjeux financiers ne sont pas les mêmes). Dans l’état actuel des choses on ne peut conclure sur leur efficacité sur la seule « impression » du public (on sait très bien que tous les placebos peuvent avoir des effets ressentis comme bénéfiques par les patients, et également des effets indésirables !)
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AlerterMerci docteur !
Je voulais toutefois apporter une précision sur les études d’efficacité pour les médecines alternatives.
Des entreprises comme Boiron (homéopathie) ont un pouvoir économique considérable qui devrait leur permettre de proposer des études décentes. Mais quand on vend, par exemple, du foie de canard de barbarie dilué 10exp400 fois (communément appelé « Oscillococcinum » ; il y aurait 10exp80 atomes dans l’univers), il est évident qu’on n’a absolument aucun intérêt à démontrer que le remède miracle est en fait de l’eau même pas ferrugineuse.
J’ai eu l’occasion de traduire des pseudo-études sur divers produits homéopathiques, ça ne vaut strictement rien. Des graphiques et des pourcentages pour tromper le client, rien de plus.
Je ne doute pas un instant que les grandes compagnies pharmaceutiques soient motivées par l’appât du gain bête et méchant, mais on aurait tort de croire que les « alternatifs » sont systématiquement désintéressés.
J’ajoute qu’un des problèmes des médecins alternatifs est qu’ils tendent à se sentir persécutés par la médecine « traditionnelle » et qu’ils finissent par transmettre à leurs patients une attitude de suspicion envers la médecine en général qui dégénère vite en obscurantisme pur et simple.
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AlerterTout à fait d’accord avec cette mise au point (qui évoque l’aventure de « la mémoire de l’eau », dans les années 80), mais il y d’autres médecines alternatives (personnellement le sujet des médecines alternatives ne m’intéresse pas mais j’essaie de rester objectif, il est tout à fait possible qu’on démontre l’efficacité de certains traitements si on s’y met sérieusement).
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Alerteralors là ou je vous rejoins totalement jps1827, c’est que d’un coté comme de l’autre du monde soignant (je ne dis pas médical), il y a un refus évident de remettre en cause les dogmes et les absolutismes des deux camps.
cette position qui pour moi est extrêmement néfaste est due au fait qu’il y a trop à perdre, les charlatans des deux cotés ne souhaitant évidement pas perdre la face et la rémunération qui s’ensuit s’il est démontré que leurs traitements sont totalement faux et contreproductifs.
je regrette d’ailleurs ce côté chamanique et spirituel à deux sous qui émane en permanence des promoteurs des médecines alternatives dites douces, qui à mon avis leur font grandement perdre en crédibilité.
pourquoi le monde de l’homéopathie n’accepte pas une bonne fois pour toute de se plier aux tests scientifiques, sur des populations test pour voir l’efficacité de leurs traitement ? à savoir cependant, que les laboratoires français tels boiron ne respectent pas les principes de conception dans leurs préparation (du en partie à la loi européenne et française et à une volonté manifeste de se faire du pognon). j’ai eu une psy homeopathe très efficace mais qui importait ses remèdes de laboratoires autonomes et indépendants, de petite taille et souvent situés hors de nos frontières.
d’un autre côté, pourquoi le monde de la médecine d’état n’accepte pas les remises en cause, lorsqu’on voit bien que les traitements sont de plus en plus inefficaces à soigner les maux du quotidien, qu’il existe des alternatives naturelles gratuites ou presque beaucoup plus efficaces que les traitements chimiques (safran et griffonia vs prozac, valériane et lavande vs saloperie de zoloft et d’effexor – je parle par expérience…), et que cette médecine refuse coute que coute, vaille que vaille de prendre en compte le terrain, la holistique de la personne qu’on soigne et d’adapter un traitement personnalisé à chacun.
suffit de voir que les psychologues ne sont pas remboursés et les psychiatres si, pour comprendre que la médecine déraille dans ce pays.
au canada, la naturopathie est une médecine, en france, des charlatans…
enfin, si ces médecines alternatives sont si inefficaces, pourquoi, dans le club d’équitation de ma soeur – qui pratique par ailleurs l’éthiologie, donc le dressage par la parole, sans violence, ce qui ne les empêche d’avoir des chevaux qui obéissent au doigt et à l’oeil – , on ne soigne les chevaux qu’à l’homéopathie, la phytothérapie et l’ostéopathie ? les chevaux savent ils ce qu’est l’effet placebo ???
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Alerter@ Olivier :
« la concurrence a un coût supplémentaire qu’on omet toujours de signaler (frais de commercialisation, de marketing, de publicité…) »
Merci de rappeler cet état de fait souvent omis par les idéologues du marché!
Je rajouterai également à la liste le coût non négligeable des hautes rémunérations des dirigeants des assurances santé privées ainsi que l’appétit des actionnaires. Deux coûts inexistants dans le secteur public.
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AlerterOlivier, ce billet est pour moi un des plus importants et des plus significatifs que tu aies postés à ce jour. Il permet (enfin) d’avoir sous la main des chiffres comparés précis à consulter dès que Radio Fumée nous balance des approximations invérifiables, bref des slogans, sur les pelouses toujours plus vertes de la jardinière du voisin.
Merci, une fois de plus.
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AlerterLa SS rembourse (de mémoire) environ 2700€/an et /hab., les mutuelles environ 500€, la part restant aux ménages environ 350€. Mais les mutuelles prélèvent environ 45% des frais totaux pour , vous le dites, 11,8% de prestations.
Où est donc (hormis l’emploi) l’intérêt pour la collectivité de garder les mutuelles ?
Ne serait-il pas plus logique, en les absorbant dans la SS (quitte à garder certaines franchises), d’économiser leurs frais de fonctionnement (environ 7 milliards d’€), pour élargir le périmètre de remboursement SS ?
Ce d’autant que, qui dit santé gratuite, dit aussi disparition des frais de remboursement, de paperasse etc…
Car enfin, le trou de la SS est à peu près équivalent à son coût de fonctionnement (19 milliards en 2011). Il y a gros à économiser non ?
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AlerterMerci de mettre à notre disposition ces resultats primordiaux.
Rien qu’avec ces chiffres il y aurait de quoi faire une argumentation politique beaucoup plus détaillée que les quelques lignes que vous indiquez entre les graphiques.
J’en conviens, ce n’est pas l’endroit.
Ici vous nous donnez les chiffres, mais je serais, et surement beaucoup de vos lecteurs avec moi,très intéressé par vos développements détaillés sur ce problème.
Vous savez bien que le diable se cache dans les détails, et il serait très interessant de pouvoir démontrer tout l’interet de prélévements de niveau suffisamment importants pour aider les plus démunis d’entre nous. Je rappelle que le salaire médian en France est de l’ordre de 1500 euros par mois.
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Alerter« Je rappelle que le salaire médian en France est de l’ordre de 1500 euros par mois. »
Bof, c’est l’info principale que l’on dispose, mais quoi en faire?
Existe-t-il des stats sur l’épargne nette mensuelle, ou la consommation nette mensuel (d’une unité de consommation pour reprendre le langage insee)?
et des jolies courbes de répartition des ces indicateurs, a-t-on les données pour les construire Olivier ?? Je pense que ça serait bcp plus parlant de ce qui se passe déjà à l’échelle d’un ménage…
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AlerterOn peut voir les mêmes choses et en tirer des conclusions différents. mystères de la pensée humaine. les USA ont un niveau de dépense publique en matière de santé proche de celui de la France. Étonnant, non ?
Des conclusions trop hâtives surtout lorsqu’elles confortent l’immobilisme et plus souvent l’injustice. Exemple : le niveau des « charges » que ressent chaque entrepreneur (j’emploie 3 personnes, je ne suis pas une multinationale….) de ce pays. aucun rapport avec le montant absolu des prélèvements. –J’admets qu’il s’agit d’un choix, quoique je ne comprends pas qu’un économiste ne s’interroge pas sur les implications économiques–.Il s’agit là juste de la répartition du financement sur les différents acteurs économiques. Cette répartition est injuste et plus important très pénalisante économiquement. Certains sous-payent et d’autres surpayent. En bref, en survolant façon macro, tout se ressemble et tout se vaut. Si on ne compare que les agrégats sans se soucier des divers circuits empruntés, on ne comprend plus grand chose à l’arrivée..
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Alerterquand tu as travail, consommation, capital, que mets tu dans capital ?
succesion ? taxation des revenus du capital ? Taxation des profits ?
Les trois ?
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AlerterVous dites » Sécurité Sociale une Assurance … »
Pas tout a fait exact .. et même FAUX!
Pour être bénéficiaire , il n’est pas nécessaire d’être cotisant . Exemple de la CMU et Aide d’Etat . pour une assurance c’est obligatoire et etre à jour de ses cotisatisations .
C’est un systeme basé sur la solidarité nationale ou les salaires des actifs les plus riches , les employeurs et maintenant des taxes sur le capital ( CSG et RDS) ert tabac etc payent pour ceux qui subissent le risque qu’est la maladie ( Cancer etc ..)
C’est un panachage en France entre le modele dit Bismarck et Beveridje
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AlerterBonjour Olivier,
le 23 septembre dernier le « Handelsblatt » grand journal éco Allemand titrait sur « La Vraie Dette Allemande »
Voici l’extrait trouvé sur les « Moutons enragés » :
http://lesmoutonsenrages.fr/2011/10/02/185-%E2%80%93-l%E2%80%99enorme-dette-cachee-de-l%E2%80%99allemagne%E2%80%A6-une-bombe/
Pourquoi si peu de média en parlent-lls ?
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AlerterM. Berruyer, ceci est mon dernier post. Je ne veux pas être lourd. je ne suis pas un imbécile et vous non plus. C’est la raison d’ailleurs pour laquelle je vous écris.
Vous affirmez : «vous ne cotisez pas dans un puit perdu, amis vous récupérerez en moyenne les sommes payées… »
En moyenne, je ne suis sûr de rien récupérer. C’est une antienne fréquente. pour moi ce n’est pas un problème. Autant parler de solidarité. ce qui est plus juste et plus honnête.
D’autre part, le système par répartition ne peut faire faillite selon vous. C’est jouer sur les mots. il peut mettre en faillite un pays si l’on n’y prend garde et si le niveau des prélèvements est insupportable. Le drame aujourd’hui est que l’on met tout sur le dos de la finance? Certes la finance est à l’origine de nombre de nos déboires mais évacuer d’un revers de main tout problème lié au vieillissement de la population par exemple me parait pour le moins irresponsable.
Je tenais également à vous féliciter pour votre blog.
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AlerterDe plus les dépenses de santé sont inclues dans le PIB à leur cout. Les USA ont un système de santé très cher et cela gonfle leur PIB. Pourtant l’espérance de vie est légèrement plus faible aux USA qu’en France. Si on évaluait les dépenses de santé en fonction de leur efficacité elles seraient à peu près identiques en France et aux USA en proportion et le PIB américain serait fortement diminué.
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AlerterA noter que l’espérance de vie aux Etats Unis a commencé à diminuer depuis 2 ans. Une première dans l’histoire d’un pays développé.
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20101210.OBS4468/l-esperance-de-vie-diminue-aux-etats-unis.html
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AlerterJ’ai lu que la baisse constaté aux USA était en fait une erreur de calcul. L’explication de l’erreur avait l’air sérieuse.
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AlerterSi l’on en juge d’après les graphiques remarquables de ce Blog ( j’imagine qu’ils sont fiables !) les dépenses de santé aux US représentent le pourcentage le plus élevé des pays dits développés nettement au dessus de la France
Une des explications est le mode de vie et alimentaire avec une surcharge pondérale de plus de la moitié de la population , sous la pression des trusts industrialo-alimentaires, phenoméne que l’on voit arriver en France . Exemple l’omega3 pour vendre de la margarine ou les produits faisant baisser le cholesterol , sans parler des sodas trafiqués etc …
Autre detail d’importance : En france le modele economique de la santé est sur un modele planifié , par le jeu de conventions avec les producteurs de soins , medecins , cliniques , hopitaux , avec des tarifs imposés
Il serait interessant d’avoir une courbe de la deterioration en monnaie constante de la valeur de la consultation medicale en France depuis les années 1960 , date du debut des regimes conventionnels
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AlerterBonjour à tous.
Désolé mais je n’ai que des questions… (réponses bien venues)
Dans le billet 0880, la recette de l’état est indiquée à pratiquement 50% du PIB.
Ici, le chiffre du revenu fiscal total est de 43% du PIB.
Quelqu’un peut m’expliquer la différence de 6-7% ? (Il y a d’autres revenus que l’impot ?)
D’autre part, le chiffre qui me « trouble » le plus est une dépense public de 55-56% du PIB.
Même en tenant compte de 5% de PIB en paiement d’intérêt de la dette, ça me semble beaucoup.
Je me pose alors les questions suivantes :
Exprimé en parité de pouvoir d’achat et par habitant, La France dépense-t-elle vraiment plus que ses voisins pour les services apportés (santé, vieillesse, chômage, natalité, éducation, logement, subsistance, infrastructure) ?
Existe-t-il des études montrant une moindre efficacité des organisations collectives par rapport aux organisations privées pour fournir ces services/investissements ?
Si on répond non à ces questions, alors d’où vient cette dette ? ne s’agirait-il pas que notre système démocratique (oligarchie?) est dans l’incapacité d’avoir une gestion rigoureuse (bien commun Vs intérêt individuel), une fois oublié les crises précédente ?
Pourquoi, alors la part du privé est-elle comparativement plus faible par rapport aux voisins ?
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AlerterConcernant la dette dite de notre systéme de soins ,voir http://www.cades.fr
C’est net et sans bavures !!! On se soigne à crédit !!
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AlerterIl serait très intéressant de mettre à jour ces comparaisons pour voir les effets de la crise sur les différents taux de prélèvements obligatoires (administrations et sociaux).
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