Source : Consortium News
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
Consortium News suit virtuellement le déroulé du procès de Julian Assange à Old Bailey à Londres. Chaque jour, il publie un compte rendu détaillé de l’audience. L’équipe Les-Crises vous en propose la traduction exclusive.
Le témoin de la défense Eric Lewis à la barre
3h50 EDT : L’audience d’extradition de l’éditeur de WikiLeaks Julian Assange reprend lundi matin à 10h BST, 5h EDT, après que le tribunal ait été ajourné pendant deux jours ce jeudi pour attendre un test Covid-19 de l’un des avocats présents dans la salle d’audience. Il est revenu négatif. L’équipe de défense d’Assange n’a retenu qu’un seul témoin lundi, l’avocat américain Eric Lewis, qui a écrit un article l’année dernière dans The Independent disant qu’il ne voulait pas voir Assange extradé vers son pays.
L’utilisation de masques chirurgicaux au tribunal fait l’objet d’une discussion
5h07 EDT : Le tribunal commence par une discussion sur le port du masque dans la salle d’audience. Mark Summers, l’avocat d’Assange, demande que les masques soient portés. La caméra se retourne pour montrer Assange assis derrière un mur de verre, portant un masque chirurgical. Selon Baraitser, les règles n’exigent pas le port de masques au tribunal, mais il est « à la discrétion des personnes présentes » de les porter ou non. « En suivant les instructions de M. Assange à travers la vitre, il faut se rapprocher du visage de son client », a déclaré M. Summers.
Pause pendant que la Cour attend que le témoin de la défense Eric Lewis se présente à la barre
5h17 EDT : Le témoin de la défense Eric Lewis ne s’est pas connecté à la barre des témoins. Pause au tribunal pendant que la défense tente de le localiser. La juge Vanessa Baraitser déclare que Lewis n’a pas répondu à deux courriels. La liste des témoins indique que Lewis va témoigner en ligne depuis l’Italie, où il est maintenant plus de 11 heures du matin.
5h17 EDT : le témoin de la défense apparaît à l’écran. Il avait utilisé par erreur le lien de la semaine dernière.
Eclat du procureur envers la juge au sujet des limitations du temps alloué
6h52 EDT : Le procureur James Lewis QC vient d’engager une dispute tendue avec la juge Vanessa Baraitser au sujet du délai qu’elle a imposé à son contre-interrogatoire, la qualifiant de « guillotine ». Baraitser a répondu qu’elle avait demandé à Lewis une estimation du temps avant le début du procès et qu’il avait dit avoir besoin de quatre heures par jour pour le contre-interrogatoire. Lewis s’est plaint que Baraitser permettait au témoin de la défense, Eric Lewis, de « radoter ».
« Je donne un avertissement », a déclaré Lewis. « Je n’accepte pas d’être interdit de donner de longues réponses. Ce n’est pas comme ça que les contre-interrogatoires fonctionnent ». Il a ajouté : « Je n’ai jamais été coupé lors d’un contre-interrogatoire, par aucun juge en 35 ans d’expérience dans les affaires d’extradition que j’ai connues ».
Baraitser a déclaré : « Le tribunal a le pouvoir d’assurer un déroulement efficace de cette affaire. Il y a 39 témoins. Je vous ai demandé et vous avez fourni cette estimation. Le mot « guillotine » vient de vous », a-t-elle dit. « Je dis que c’est de la gestion du temps et c’est tout. »
C’était un coup d’éclat extraordinaire de la part d’une accusation livrée sur un ton condescendant à un juge. Lewis n’obtenait clairement pas les réponses qu’il souhaitait du témoin, peu importe leur longueur ou leur brièveté. Lorsque l’audience a repris, Lewis s’est excusé auprès de la juge pour tout langage « immodéré » qu’il aurait pu utiliser.
8h30 EDT : Le tribunal s’est soudainement ajourné car il a été interrompu par le son d’un reportage américain sur l’affaire Assange. Les avocats se sont levés d’un bond en levant les bras en l’air. La juge Vanessa Baraitser a rapidement fui la cour. Personne ne semble avoir une idée de comment s’est arrivé. Comme la pause déjeuner approchait, le procès reprendra probablement dans une heure environ.
James Lewis QC (Queen’s Counsel : Conseiller de la Reine, NdT) pour l’accusation était en train de contre-interroger le témoin de la défense, l’avocat américain Eric Lewis, lorsque l’interruption s’est produite. Le procureur Lewis a suivi la même tactique que celle qu’il a utilisée pour tous les témoins de la défense, en essayant de saper leurs prétentions d’être un expert impartial.
Il a précisé qu’Eric Lewis est payé par la défense pour son témoignage et, comme il l’a fait pour les précédents témoins de la défense, a montré que ce témoin n’avait pas inclu dans son témoignage écrit une déclaration sous serment de 36 pages de l’avocat américain Gordon Kromberg.
James Lewis a ensuite essayé de démontrer que, comme Eric Lewis n’est pas un professionnel de la santé mentale ou de la médecine, il n’avait aucune raison dans son témoignage écrit de dire qu’Assange ne recevait pas de soins de santé adéquats en prison.
Le procureur a également essayé d’établir qu’Assange bénéficierait d’un procès équitable devant un jury en raison de la condamnation de Zacarias Moussaoui dans l’affaire du 11-Septembre. Mais Eric Lewis a tenu bon, exigeant parfois que le procureur soit équitable dans son interrogatoire.
Il a réfuté l’exemple de Moussaoui en corrigeant le procureur. Moussaoui avait été condamné par le tribunal de district de Washington, et non par le district Est de Virginie où Assange serait envoyé. « C’est un jury très différent », a déclaré le témoin Lewis.
Il a également résisté au procureur en disant que son évaluation selon laquelle Assange ne recevrait pas de soins psychiatriques adéquats en prison était basée sur le propre rapport du Bureau américain des prisons, qui disait que seule une fraction des détenus ayant besoin de tels soins les recevaient effectivement. Le rapport indiquait qu’il n’y avait qu’un praticien de la santé mentale pour 500 détenus aux États-Unis.
Le procureur Lewis a tenté également de faire trébucher le témoin Lewis en pointant du doigt un jugement d’extradition rendu en 2012 par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, dans lequel un accusé jugé atteint de maladie mentale pouvait encore être extradé. Le témoin Lewis a répondu que la reconnaissance des questions de santé mentale dans la loi a été mise à jour depuis 2012.
Le procureur Lewis cherche à saper les témoins en posant des questions détaillées, comme par exemple ce qu’ont été les huit réformes de ces dernières années en matière de soins de santé mentale dans les prisons américaines. Le témoin Lewis n’a pas pu répondre, mais a souligné que bien qu’il ne soit pas un expert médical ou un expert rémunéré des conditions de détention, sa propre expérience avec des clients incarcérés aux États-Unis l’a conduit à la conclusion qu’en vertu des Mesures administratives spéciales (MAS), Assange ne serait pas traité humainement.
Le procureur a alors tenté de saper le témoin une nouvelle fois.
Il a demandé au témoin Lewis s’il savait quelle serait la défense d’Assange.
Non. Je ne suis pas son avocat.
L’équipe de la défense vous a-t-elle parlé de ce que sera sa défense ?
Non.
Alors comment savez-vous que les MAS entraveraient sa défense ?
9h26 EDT : Le tribunal dit qu’il cherche à savoir si l’interruption de la procédure provient de l’ordinateur du témoin Eric Lewis (il témoigne en ligne), ou si le flux vidéo du tribunal a été piraté. Juste avant le déjeuner, le son d’un reportage de la télévision américaine sur Assange est arrivé par la liaison vidéo dans la salle d’audience. S’il s’agissait d’un piratage, la presse craint que l’accès vidéo à distance ne soit interrompu.
La séance est ajournée jusqu’à mardi après que le son d’un reportage télévisé américain ait perturbé la procédure
11h02 EDT : Le procès a été ajourné jusqu’à mardi après avoir été interrompu par le son d’un reportage télévisé américain sur Assange. Un fonctionnaire du tribunal a expliqué à la presse que des questions techniques restaient à régler, mais qu’on espérait les voir résolues d’ici mardi à 10 heures (BST).
Source : Consortium News, 14-09-2020
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Commentaire recommandé
Tout doux avec la « servilité sans limite » du Gouvernement britannique : le Gouvernement français est, lui aussi, un laquais de première classe des US (voir l’immonde affaire des portes-hélicoptères « ‘Vladivostock » et « Sébastopol » sans compter les bassesses dans la guerre civile syrienne et la Lybie). Si Julian Assange s’était réfugié en France, nul doute qu’il aurait été livré aux US depuis très longtemps.
4 réactions et commentaires
Les perturbations « surviennent par hasard » (sans doute la « main de Dieu ») quand les témoins de la défense qui peuvent mettre l’accusation en difficulté s’expriment…
J’en déduis donc que Dieu lui-même souhaite que Julian Assange soit extradé aux USA pour crever dans un cul de basse fosse.
Ce procès relève de plus en plus du Grand Guignol et nous démontre encore une fois que le terme de « justice » n’a strictement rien à voir avec la légitimité.
Sincèrement, si la juge Vanessa Baraitser est réellement indépendante je n’aimerais pas être à sa place car elle doit actuellement subir des pressions qui doivent être totalement insoutenables de la part de sa hiérarchie et du gouvernement britannique.
Gouvernement britanniquequi en cas de « mauvaise décision » de sa part se verrait contraint (sauf appel) de rendre des comptes sur le fait qu’il a volontairement commis un CRIME de torture et de détention abusive contre un innocent.
Connaissant la servilité sans limites du gouvernement de « Sa Gracieuse Majesté » à l’égard du « peuple frère américain » je pense que tous les politicards doivent être en PLS en espérant que la juge se prononce dans « l’Intérêt Supérieur de la Nation ».
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AlerterTout doux avec la « servilité sans limite » du Gouvernement britannique : le Gouvernement français est, lui aussi, un laquais de première classe des US (voir l’immonde affaire des portes-hélicoptères « ‘Vladivostock » et « Sébastopol » sans compter les bassesses dans la guerre civile syrienne et la Lybie). Si Julian Assange s’était réfugié en France, nul doute qu’il aurait été livré aux US depuis très longtemps.
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AlerterGrand-Guignol ? Si c’était pour rire ? C’est à pleurer. Un Spectacle lamentable qui DÉMONTRE UN SYSTÈME ARBITRAIRE sans rapport avec l’esprit des lois.
Bref une DICTATURE.
En fait plusieurs..
Merci ce compte-rendu est éclairant.
Chaque démocrate ne peut que courir sus les tenants du régime.
Note: on a les mêmes violations du Droit en France… Il y a bien une crise de régime en occident.
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AlerterIl font mieux que les fameux procès de Moscou sous Molotov et Staline ,un record !!
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AlerterLes commentaires sont fermés.