C’est avec plaisir que nous proposons aujourd’hui la brillante plaidoirie que Maître Jérémie Assous a réalisée lors du procès de Cécile Vaissié, le 15 mars 2019
C’est un bel apport illustrant les mécanismes visant à limiter la liberté d’expression des dissidents.
Cécile Vaissié ayant semble-t-il fait appel de sa condamnation, nous aurons donc droit à une seconde l’année prochaine…
Merci à toutes et à tous pour votre soutien.
Il y a quelque chose d’extraordinaire dans ce procès : c’est qu’il est le révélateur d’un très grand nombre de mouvements, d’éléments, de forces et de comportements irrationnels. D’abord, ce qui est particulièrement surprenant en effet, c’est l’attitude des prévenues et particulièrement de l’auteure de ce livre, puisque leur première réaction a consisté à alerter toute la presse. Cela, elles ne le nieront pas, puisqu’elles sont à l’initiative du communiqué de presse envoyé à toutes les rédactions et abondamment tweeté : Le Monde a publié un papier hier. Politis, où l’une des prévenues est également collaboratrice, a rédigé un article en se gardant bien de nous contacter. D’autres médias aussi — je ne les ai pas tous lus. Ce qui est vraiment intéressant, c’est que, à la lecture de leur communiqué, vous avez la manifestation éclatante de ce qu’elles sont et de ce qu’elles pensent, de toutes leurs contradictions, mais surtout, d’une extrême arrogance qui les laisse présumer qu’il est impossible de les attaquer.
Car oser les attaquer, c’est faire usage d’une force qu’il n’est pas acceptable de leur opposer, puisque c’est tenter de les « bâillonner ». Avoir recours à votre sentence, demander votre intervention, c’est une tentative de déstabilisation ; c’est la preuve que nous voulons absolument lutter contre la liberté d’expression. Pis, elles osent écrire — ce que jamais je ne me serais permis de faire — que le fait que plusieurs plaignants soient défendus par le même avocat « démontre » — et non pas illustre, non, ça « démontre » — que tout ceci est bel et bien « organisé ». Et pas n’importe comment, pas par n’importe qui, mais par les plus hautes autorités, comme le prouve le fait que leur avocat soit également l’avocat de la société Russia Today, qui est justement financée par les « pro-Russes » – et qu’importe qu’il ne l’ait pas été au moment du dépôt de la plainte…
Donc vous voyez, c’est extraordinaire : ces personnes se sentent au-dessus de tout. Ce sont des gens qui ne tolèrent pas le débat. Ce sont des gens qui ne supportent pas, qui ne conçoivent pas la contradiction. Ils hurlent immédiatement à la tentative de déstabilisation, à la tentative de censure, à l’insupportable menace, à l’inadmissible attaque, et comme il n’y a plus de châtiments corporels en France, on nous dit : « voyez, c’est une mise à mort financière ». C’est totalement ridicule. C’est idiot. Surtout devant votre juridiction.
Mais je crois, je suis convaincu, après ces deux jours d’audience, qu’ils le pensent vraiment. C’est-à-dire que ce ne sont pas des idiots utiles, ce sont des idiots tout court. Cette médiocrité désespérée, écrivait Debord, a régulièrement hâte de dire n’importe quoi avec autorité, pour ressembler un peu aux autorités, qui disent n’importe quoi. Elle oublie systématiquement l’évidence, dogmatise à partir des rumeurs qu’elle a elle-même inventées, et déraisonne aveuglément sur ses propres falsifications. Voilà où nous en sommes.
Et le plus fort, c’est que, en définitive, les bâillonneurs ce sont eux. Puisqu’ils savent pertinemment — ils le savent et ils jouissent de ce pouvoir — qu’en couchant le nom des parties civiles dans ce livre à grand renfort d’insinuations pernicieuses, en les associant sciemment à des personnes totalement infréquentables, considérées comme des adversaires, des ennemis de la France, de l’Occident et de toutes les valeurs de notre société, vous les disqualifiez irrémédiablement. Et c’est bien là leur but.
Ils vous posent des conditions, vous imposent leurs choix, et proclament sur la place publique : « maintenant, c’est nous qui fixons les règles du jeu ». Peu importe ce que vous avez fait, dit ou écrit : soit vous allez à Canossa, soit on vous exclut ; et on en a le pouvoir puisqu’à partir du moment où vous figurez dans ce livre noir, vous êtes totalement pestiféré. Qui que vous soyez en vérité.
En effet, il est intéressant d’examiner les profils des parties civiles : ils témoignent tous d’une grande diversité. Et pourtant, les conséquences pour elles sont strictement identiques : la mise à mort sociale, professionnelle à laquelle conduisent soupçons et discrédit. Seule l’une d’entre elles a été épargnée, c’est Véra N. Pourquoi ? Parce qu’elle est brillante, normalienne et bénéficie d’une certaine ancienneté et d’immenses compétences qui ne se sont certes pas légion à l’Assemblée nationale et dans le haut fonctionnariat : on est courageux, pas téméraires, et on la ménage donc… jusqu’à nouvel ordre.
Nous vivons aujourd’hui dans une société où la présomption d’innocence, loin d’être respectée, est bafouée, piétinée. Une société où l’on trouve parfaitement normal de bannir socialement quiconque ne souscrit pas aux canons du politiquement correct établis et édictés dans des conditions très éloignées de la transparence et du respect du pluralisme qu’exigerait une démocratie véritable. Parfois pour des faits aussi anodins que d’innocentes paroles de séduction. Alors imaginez quand ce n’est pas cela qu’on vous reproche, mais le fait d’appartenir, de travailler, de profiter, de bénéficier, d’œuvrer pour une puissance étrangère. Et pas n’importe quelle puissance étrangère, non, la pire ! Celle qui est la cause de tous les maux, celle qui est à l’origine de toutes les récentes évolutions que les « décideurs » et autres experts ne vous souhaitaient pas, même si vous ne leur faites plus confiance pour trancher à votre place… Une grande partie de l’intelligentsia américaine ne souhaitait pas l’élection de Trump ; mais si Trump est élu, c’est la faute de la Russie ! Une grande partie de l’intelligentsia européenne ne souhaitait pas le Brexit ; mais le Brexit, c’est la faute de la Russie ! Le mouvement des Gilets jaunes perdure depuis 17 semaines dans la consternation et l’incompréhension de la plupart des rentiers de la Res Publica, définitivement coupés du « commun », mais c’est la faute de la Russie ! Donc, imaginez la réprobation générale dont vous serez l’objet dès lors qu’on aura fait de vous celui qui, non seulement ne condamne pas la Russie, mais œuvre en sous-main pour ce pays diabolique… Imaginez le sort qui vous attend lorsqu’on aura fait de vous « l’œil du Kremlin »…
Vous le voyez bien, nous ne sommes en rien complotistes ; bien au contraire, les complotistes ce sont eux ! Eux qui voient des complots, d’obscures manœuvres et des réseaux tentaculaires partout. Nous, nous sommes simplement d’honnêtes gens, de braves gens et, j’aime à le penser, ces « gens ordinaires » qu’évoquait G. Orwell avec bienveillance lorsqu’il les opposait à ces intellectuels chez lesquels il discernait un penchant bien plus prononcé pour le totalitarisme. Et je pense sincèrement par ailleurs — et ça ne m’arrive pas souvent dans le cadre de ma profession… — ne pas mener une vie aussi honorable que mes actuels clients : Olivier Berruyer, par exemple, ne gagne pas un euro dans le cadre des débats qu’il fait vivre sur son blog ou ailleurs. Olivier Berruyer ne fait payer personne. Or, il n’est pas rare qu’Olivier Berruyer ne dorme que quatre ou cinq heures par nuit, parce qu’il est essentiel pour lui de consacrer une part substantielle de son temps à œuvrer pour que nos concitoyens soient un peu plus et surtout un peu mieux informés, pour qu’ils puissent avoir accès à des informations éclectiques, sans aucune contrepartie, sans prétendre détenir la Vérité.
Quant à Djordje Kuzmanovic, savez-vous ce qu’il a fait de son mois de décembre ? Des maraudes… Sa femme était enceinte et il s’agissait encore pour lui de venir en aide aux plus démunis…. Inutile de préciser que nul photographe, nul journaliste n’avait été convié à relayer opportunément une charité aussi gratuite que sincère et désintéressée. Il s’agit donc de quelqu’un qui, alors qu’il désapprouve totalement la politique du gouvernement français, considère encore que cet engagement sur le terrain du réel est utile. J’ai beau moi-même souvent m’étonner d’une telle foi, il me répond inlassablement qu’il est essentiel que des gens diplômés/aisés/cultivés n’abandonnent ni le terrain ni le dialogue et communiquent avec les « gens ordinaires ». Où que vous soyez, en Afghanistan, en Afrique, en France ou en Russie. Car, comment, sans cela, poser les conditions d’existence de cette « common decency » chère à Orwell ?
Il en est de même pour Hélène F., ce que vous observerez par vous-même lorsque nous lirons des extraits du livre qu’elle a apporté à notre demande. Je vous le laisse en pièce. Il s’agit d’un très beau livre et Hélène a un talent incontestable. Ce n’est pas Dostoïevski, puisque nous sommes amis de Tolstoï, mais c’est beau… Pourtant, peu importe, elle a gravement péché contre la pensée unique et pour cette raison, elle doit être punie, elle sera salie quand même !
Donc Djordje Kuzmanovic, Véra N., Hélène F. et Pierre L. ont plusieurs points communs : d’abord, ce sont d’honnêtes gens, au sens étymologique du terme. Ils n’ont pas de parti pris. Ils ne sont ni pro-Russes ni anti-Russes, ni pro-Américains ni anti-Américains. Ensuite, ce sont tous des chercheurs de haut niveau ayant étudié dans les universités les plus prestigieuses et bénéficiant de la reconnaissance de leurs pairs. Enfin, et c’est là le point crucial, ils maîtrisent parfaitement la culture russe… Indépendamment de ce « socle commun », il est évident qu’il s’agit d’individus menant des vies très différentes, ce qui a impliqué pour les compromettre efficacement sous le même chef d’accusation — tellement efficace parce que tellement réducteur et vide de sens… — de déployer des trésors d’imagination :
Ainsi, comment Cécile Vaissié a-t-elle pu disqualifier Pierre L. ? C’est simple : il est à 15 000 km de la Russie ; si vous êtes à 15 000 km de la Russie et que vous vous y intéressez, c’est vraiment suspect. Et que se passe-t-il lorsque je suis, au contraire, à moins de 3 000 km de la Russie, quand je suis en Suisse, comme Hélène F. ? Eh bien [selon l’auteure] je ne peux qu’être une « femme au foyer » écrivant des livres à compte d’auteur que personne ne lit, même s’ils sont traduits dans cinq langues — ce qui est loin d’être le cas des ouvrages de Cécile Vaissié. Admirez donc cette logique sans faille. Si vous vous trouvez éloigné de la Russie : « fabrique de trolls ». Si vous vous trouvez près de la Russie et que vous éprouvez de l’intérêt, voire de l’affection pour elle, c’est nécessairement que vous poursuivez un intérêt personnel : édition à compte d’auteur. Vos livres se vendent et se traduisent à l’étranger ? Ne s’agit-il pas là d’une rémunération, d’une rétribution de vos loyaux, mais oh combien inavouables services ? « Je pose la question. Je n’affirme rien, je m’interroge », fait mine de tergiverser la prévenue qui, avec son air de ne pas y toucher, s’empresse en vérité d’établir catégoriquement le lien de compromission.
Si vous êtes Djordje Kuzmanovic, l’affaire est encore plus délectable, car le potentiel de nuisance va être démultiplié par l’audience dont il bénéficie – et c’est là, pardonnez-moi, où l’on en vient à se poser des questions sur la psyché de Cécile Vaissié. Car il ne suffit pas de disqualifier des gens qui ont une certaine visibilité médiatique, un certain public ! Il faut encore toucher le pouvoir, parce que « les réseaux du Kremlin » limités au petit univers étriqué des blogs, c’est très léger et bien peu vendeur… Donc il faut démontrer que ce « réseau » est tellement bien infiltré qu’il est irrigué par des millions d’euros et de dollars issus du crime organisé, destinés à toucher des députés français assez vénaux pour trahir le service du Bien commun. Oui, mais comment ? Il s’agit là d’apporter de solides et imparables arguments, étayés de force preuves convaincantes et si celles-ci n’existent pas, qu’à cela ne tienne, on va vous faire des « ponts » et entonner la rengaine du « tous pourris », un peu à la manière dont la presse, à la fin de l’année 1933 et au début de l’année 1934 se pourlécha de ceux qu’elle s’empressa d’établir au moment de l’affaire Stavisky, avec les conséquences que l’on sait !
L’auteure elle-même parle de « ponts », et elle les bâtit à la hâte. Elle dit : bon ben voilà, il est de notoriété publique que Jean-Luc Mélenchon a une position un peu plus nuancée vis-à-vis de la Russie que celle de nos précédents présidents de la République, Nicolas Sarkozy, François Hollande et aujourd’hui Emmanuel Macron. Et donc, s’il a cette position, c’est forcément qu’il doit y trouver un intérêt, un avantage personnel. Je ne suis pas l’avocat de Monsieur Mélenchon, mais je suis l’avocat de Djordje Kuzmanovic et Cécile Vaissié nous explique très calmement que lui aussi trouve son intérêt bien compris à défendre cette étonnante position puisqu’il est conseiller, puisqu’il a organisé des voyages ; ceci constitue à ses yeux la preuve irréfutable de sa compromission avec l’étranger – et quel étranger ! L’ennemi par excellence… Ainsi Robespierre, incapable de se départir de sa psychorigidité envoya-t-il un Danton à l’échafaud. Certes, la guillotine ne tranche plus les têtes aujourd’hui en France, mais la puissance médiatique est assez redoutable pour raccourcir les personnes autrement…
Et puisque ce biais semble encore trop spécieux pour exterminer totalement l’inconscient, l’inconséquent, l’iconoclaste peu désireux de rentrer dans le rang, il faut construire un autre pont : en effet le fait d’être membre du Parti de gauche ou d’être conseiller de Mélenchon ne suffit pas pour vous disqualifier entièrement socialement… Du moins, pas encore. Mais vous pouvez toujours brandir votre joker, votre botte secrète, votre « point godwin » spéciale dédicace « extrême gauche » : car évidemment, qu’est Djordge Kuzmanovic sinon l’un de ces odieux « rouges-bruns » ? Peut-être même est-il un « rouge-brun-vert », ce qui correspond mieux au personnage et est encore une circonstance aggravante…
Comment faire de Djordje Kuzmanovic un rouge-brun ? L’enjeu est de taille, car si vous parvenez à en faire la démonstration, c’est fichu pour lui… Encore faut-il pousser la tartufferie assez loin pour établir l’existence de liens forts entre l’extrême gauche, issue de la matrice historique du « socialisme » et l’extrême droite, formatée au logiciel réactionnaire et identitaire. L’avantage, c’est qu’en discréditant d’un coup l’une et l’autre des contestations majeures du système actuel, vous renforcez l’ordre social existant : « There Is No Alternative »… Or, avec Monsieur K., c’est là chose impossible. Vous avez beau traquer toutes ses publications, toutes ses prises de position — la défense avait même compté et vérifié ce qu’il avait liké ou pas — vous ne trouverez rien qui puisse faire penser ou convaincre qu’il a un quelconque lien avec l’extrême droite. Aucun. Bien au contraire. Eh bien, ce n’est pas grave, on va aller fouiller sur Internet, on va dénicher un article, une moitié de billet relayé sur un site obscur, un site qui n’existe même plus, Les Morbacks Véners… Cela vous suffit à bâtir grossièrement ce fameux pont et cela vous permet d’avoir accès, enfin, à l’hémicycle. Comment ? Tout simplement parce qu’on vous rappelle opportunément — et c’est « vraiment » une circonstance aggravante — que Véra N. étant son épouse et travaillant à l’Assemblée, par insinuation, par connexion, en effet, Djordje Kuzmanovic et donc, par ricochet, le Kremlin, peuvent toucher des députés.
Et il ne les touche pas n’importe comment. Il les touche via quelqu’un de brillant, qui « véhicule parfois des thèses de Douguine », à savoir les « pires thèses fascistes », puisque Douguine est un idéologue qui se définit lui-même comme « national-bolchevik ». « Nazi », c’est compliqué à assumer ; bolchevik c’est périlleux également, mais quand vous cumulez les deux, c’est vous dire ce qu’il pense. Et là, parce que Véra N. a entrepris un travail de recherche, le raccourci est immédiat : voilà, le Kremlin a les moyens d’influencer les députés et donc d’influencer la politique française et notamment la politique étrangère française dans le sens de la plus abjecte et nauséabonde propagande, aux antipodes de nos valeurs. Et de tous ces « ponts » flottants dans le ciel, on retombe alors allègrement sur nos pieds avec une 4e de couverture qui ose affirmer qu’il s’agit là d’un authentique « danger » pour la sécurité nationale. Heureusement, de vertueux, rigoureux et méthodiques citoyens soucieux de l’intérêt collectif comme Madame Vaissié veillent sur la démocratie en s’assurant de mettre à mal tout discours légèrement alternatif…
En ce qui me concerne, j’entends fort bien qu’existe ce type d’ouvrage sur les réseaux/complots – l’Opus dei, les réseaux communistes, les francs-maçons, et, pourquoi pas, n’hésitons pas à cumuler, les judéo-marxistes, judéo-bolchéviques et autres cinquièmes colonnes au couteau entre les dents… – moi je veux bien que ça existe et, dans certaines limites, je trouve ça même plutôt sain, mais à condition que ces livres soient vraiment écrits avec les contraintes élémentaires que l’on impose à n’importe quel écrivain. C’est-à-dire non seulement la possibilité du débat contradictoire, du droit de réponse — et les parties civiles sont parfaitement disposées à répondre à toutes vos interrogations — mais surtout, a minima, des sources fiables.
À cet égard, ce qu’a dit Cécile Vaissié hier est extrêmement significatif : « de toute façon les sources on les aura, les preuves on les aura ». Notre auteure se prend pour une visionnaire et ne craint pas de se livrer à de véritables attaques ad hominem, a priori, affichant la certitude benoîte que l’avenir donnera raison à son « feeling » : « De toute façon, je n’ai rien, mais quand on ouvrira les archives du Kremlin dans 50 ans, vous verrez que j’aurai raison. Et en attendant, j’ai raison ». Mais c’est monstrueux. C’est totalement irresponsable et sidérant.
Rendez-vous donc compte que vous avez là quelqu’un qui hurle à la censure, se drapant de toute sa suffisance, s’autoproclamant grande universitaire, spécialiste incontestée de la Russie, contrairement aux autres qui sont de véritables ignares ! Pourtant, quand on ose lui demander simplement UN exemple des « mensonges et erreurs » qu’elle impute violemment à mes clients, il lui faut pas moins de vingt minutes de suspension d’audience pour répliquer, triomphante, qu’il y avait moins de queue sous Brejnev que sous Gorbatchev. Et toc… Mais ça démontre quoi ? Tout simplement qu’il n’y a pas eu d’enquête sérieuse. Il n’y a PAS eu d’enquête du tout ! Une enquête exige de la rigueur, de l’honnêteté, implique un minimum de recherche, de contradiction, d’opposer des éléments aux autres. Là il n’y a pas d’enquête, il n’y a pas de bonne foi, il n’y a RIEN.
Vous avez là quelqu’un qui assume pleinement de fonder toute sa construction intellectuelle sur Les Morbacks Véners. Vous avez là quelqu’un qui assume pleinement, quand ça l’arrange, de s’appuyer sur La Voix de la Russie pour impliquer Djordje Kuzmanovic dans une manifestation qui associait des nationalistes, l’extrême droite et l’extrême gauche à l’initiative d’un militant du GUD. Je suis désolé, on est en France, on est français. Il n’est absolument pas difficile — surtout aujourd’hui où tout est dématérialisé et scanné — de se rendre à la préfecture, d’identifier la date et le lieu de la manifestation et de demander gentiment qui a déposé la demande de manifestation. Vous ne pouvez pas — et on l’a bien vu aux mois de novembre et décembre —, vous ne pouvez pas manifester en France sans déposer préalablement votre demande. C’est un droit constitutionnel qui est quasiment sacré, mais qui nécessite une déclaration préalable. Et si vous vous donnez les moyens de cette modeste et néanmoins indispensable recherche, vous savez pertinemment que c’est Djordje Kuzmanovic lui-même qui a émis cette demande.
Donc de deux choses l’une. Soit vous avez fait cet effort élémentaire : vous savez donc que c’est Djordje Kuzmanovic l’organisateur, mais cela vous dérange, parce que vous ne pouvez plus relayer votre information bidon émanant de La Voix de la Russie et dont vous pouvez induire qu’il est un militant du GUD. Soit vous n’avez même pas fait cet effort, parce que pour vous, la messe était déjà dite : « ça pourrait être un militant du GUD et en même temps ça pourrait être aussi Djordje Kuzmanovic ». Un mensonge assumé ou une omission sont autant d’offenses à la vérité et à la rigueur scientifique…
Pire, une fois le doute instillé dans l’esprit du lecteur, une fois celui-ci bien conditionné, vous vous payez encore le luxe de minimiser la portée de vos accusations : « Vous savez, les réseaux, il n’y a rien de méchant. Les réseaux, c’est pas difficile », avez-vous dit hier pour commenter la page 23 de votre livre qui venait d’être lue. Mais si je « m’amuse » à identifier des « réseaux de Téhéran », et que je lance innocemment « tiens, il y a Patrick Klugman dans les réseaux de Téhéran », je m’expose à certaines complications, à juste titre… En vérité, il est aisé de mettre en évidence l’existence d’une multitude de nébuleuses en se basant sur tel ou tel paramètre, mais il est essentiel de prendre conscience qu’il ne s’agit pas d’un jeu, et que la démarche qui consiste à les matérialiser concrètement à l’écrit peut porter un grave préjudice à certains, de manière totalement injustifiée.
Mais revenons sur Djordje Kuzmanovic et sur les méthodes de Madame Vaissié. Comme tout cela ne suffit pas, comme vous n’avez rien, et puisqu’il existe des photos et des vidéos qui démontrent que cette manifestation a été organisée par un homme attaché aux valeurs de la gauche et aux propos extrêmement mesurés, notre « chercheuse » cherche encore… Et enfin, fiat lux, elle trouve : « Djordje Kuzmanovic aurait brandi un drapeau soviétique ». Qu’est-ce que ça veut dire ? « On nous rapporte que ». Qui ? Quoi ? Mais ce n’est pas possible ! On peut supporter de telles méthodes dans des médias de propagande étrangers, mais cela devient inadmissible et condamnable lorsqu’il s’agit d’un livre émanant d’une chercheuse française. Parce que ce livre — et Hélène F., Pierre L. et Olivier Berruyer l’ont très justement rappelé — c’est un point de départ, c’est le début.
En France en effet, les gens accordent du crédit à un livre et à ceux qui le commettent. On accorde du crédit à la version officielle, on accorde du crédit à la justice et on accorde du crédit aux universités. En France, les gens considèrent, et c’est heureux, que les institutions fonctionnent conformément aux principes démocratiques les plus élémentaires, en toute transparence, sous le contrôle attentif d’experts, de spécialistes, voire de juges en cas de conflit, et que toute parole d’autorité, publique, est crédible, libre, sérieuse. Méritocratie oblige, à partir du moment où vous êtes diplômé, et, plus encore, publié, c’est que vous le méritez. Point de favoritisme, de cooptation, de népotisme dans le pays des Droits de l’Homme ! Pas comme dans certains pays où vous êtes diplômé parce que vous êtes le cousin de, ou parce que vous avez écrit ce qu’il fallait écrire.
Et, de fait, c’est exactement ce qu’il se passe avec notre affaire : nous demandons simplement que justice soit rendue et que, si toute opinion étayée doit pouvoir être défendue en France, la diffamation pure et simple n’entre pas dans le cadre des grandes et précieuses libertés dont nous jouissons et qui ne doivent en aucun cas se trouver galvaudées. Ce n’est en effet pas exactement par hasard que la France décida à la fin de l’année 1936 d’encadrer davantage une presse écrite incontrôlable, mais pour éviter une autre affaire Salengro. Car qu’on se le dise, le déshonneur qui frappe à l’occasion les gens d’honneur peut tuer…
Par ailleurs, la précipitation avec laquelle les événements et les publications se sont enchaînés n’est absolument pas innocente et va dans le sens d’une opération commando remarquablement orchestrée : Cécile Vaissié publie son livre et deux mois et demi plus tard, les éléments de son travail impliquant nos prévenants et dont on a vu le peu de crédibilité sont repris par Nicolas Hénin. Et lui n’est pas édité chez Les Petits Matins, cette petite maison d’édition ultra confidentielle, mais chez Fayard. Fayard, c’est plus gros. Fayard, c’est Hachette. La diffusion n’est pas du tout la même. Et l’impact est proportionnel… Par la suite, presque mécaniquement, bon nombre de journalistes, en toute bonne foi, vont pouvoir diffamer, calomnier, toutes les personnes qui se trouvent mentionnées dans le livre de Nicolas Hénin : « mais c’est un livre de Nicolas Hénin et lui-même reprend des informations d’un professeur, et pas n’importe lequel, un spécialiste de la Russie, à savoir Vaissié ». Et derrière, si vous n’attaquez pas [en justice], on vous le reproche ; mais si vous attaquez, vous êtes un odieux procédurier. Alors que doit-on faire ? Comment doit-on réagir ?
La décision d’attaquer n’était pas naturelle et évidente pour O. Berruyer. Nous l’avons donc prise ensemble, après mûre réflexion, considérant qu’il devenait urgent de le protéger, de ne pas prendre le risque de laisser l’impunité s’installer sournoisement, compromettant ses chances futures de pouvoir se défendre (« À l’époque, vous ne les avez pas attaqués, vous n’avez rien fait. Pourquoi ce revirement ? »), de ne plus rien laisser passer sous peine de voir sa vie devenir un véritable cauchemar… Il n’y a plus de place, c’est ça qu’il faut vraiment comprendre, c’est que vous n’avez progressivement plus de place. Et un jour, vous vous retrouvez totalement exclu : lorsqu’O. Berruyer a été invité à parler de La Fabrication du consentement par la France insoumise, il a rappelé que quand un message idéologique émane d’un pays ennemi, il s’agit de propagande et que quand il est le fait de notre pays, ça s’appelle de la politique. Or, ce simple résumé d’un des thèmes centraux de la pensée de Chomsky qui ne s’attache jamais à donner de leçons de démocratie à d’autres qu’à ses propres concitoyens a suscité une polémique : « comment pouvez-vous inviter un pro-Poutine, quelqu’un qui est à la solde du Kremlin ? » — on reconnaît là tous les éléments de langage qui figurent dans le livre de C. Vaissié. On reprochera pendant des mois aux membres de la France insoumise d’avoir invité Olivier Berruyer, pourtant jamais condamné, et qui n’a jamais tenu de propos ambigus. Le tout sans citer, sans jamais citer la raison pour laquelle Berruyer pourrait être disqualifié. Pro-Russe ! Oui, mais quoi ? Pro-Russe !
De la même manière, quelques socialistes, frondeurs à l’époque, capables de résister aux grands anathèmes péremptoires, ont invité Olivier Berruyer à leur université de La Rochelle, curieux d’entendre une analyse différente, alternative et d’avoir accès à d’autres sources. Rebelote : polémique ! Organisée, retweetée par tous les « camarades » sur Facebook. Même bande, même groupe… même « réseau » ? Las, le PS étant ce qu’il est, Olivier Berruyer se voit déprogrammé la veille, avec l’élégance la plus consommée, à la façon d’un Marcel Gauchet aux rendez-vous de l’histoire de Blois. Souvenez-vous, nous qui prenions ce grand intellectuel pour un défenseur scrupuleux du débat démocratique et pour un critique méticuleux et attentif des complexités du libéralisme moderne, nos yeux avaient fort heureusement été dessillés par l’hallali lancé par d’attentifs chiens de garde : les « camarades » Lagasnerie et Louis étaient là pour nous ouvrir les yeux, comme nous rendons grâce aujourd’hui à Madame Vaissié de s’y employer avec un zèle admirable en ce qui concerne O. Berruyer ! Et à partir du moment où c’est officiel — puisque vous étiez invité — et que vous êtes désinvité, c’est la fin. Je lui ai dit que c’était le point de non-retour. Parce qu’il s’agissait cette fois, non plus d’une simple controverse, mais de l’acte positif d’un organe public qui validait la thèse selon laquelle il n’était plus fréquentable. Vous passiez avant sur BFM Business ? C’est fini. Vous étiez invité sur LCI ? C’est fini. Vous étiez invité à France 24 ? C’est fini. France Inter, ils ont plus de liberté ? C’est fini. Tout est fini.
Et c’est cela qu’il faut bien comprendre pour peser la décision que vous allez prendre, ce sont les conséquences d’une telle décision. Les livres tels que celui de Madame Vaissié sont des « livres bâillons », des camisoles, parce qu’ils exécutent sommairement les personnes dont ils font les procès staliniens. Pour les authentiques mercenaires, sans foi ni loi, cela ne pose aucune difficulté, il s’agit même de titres d’honneurs, de blessures de guerre, de décorations hautement revendiquées, assumées, portées haut. Mais pour les autres, les « gens ordinaires », c’est une catastrophe, une mise à mort symbolique.
Dans ces conditions, demander des comptes à la justice ne revient pas à être « procédurier » : il ne s’agit en aucun cas d’attaquer, mais de riposter au contraire, car piégé, vous réalisez subitement qu’il n’existe plus aucun droit de réponse dans la mesure où vous avez été « cornerisé », exclu du débat contradictoire, que vous ne disposez plus d’aucune tribune…
Pourtant, des confrères eux-mêmes, des avocats — on ne parle pas de quelqu’un qui est ignare en droit et qui n’y comprend rien — nous interpellent : « mais pourquoi n’avez-vous pas attaqué Hénin ? Attendez, vous n’avez pas attaqué Hénin, pourquoi attaquez-vous Vaissié ? » Et l’avocat de la défense nous prend à partie : « Vous ne faites que ça, attaquer les gens ! » Alors quelle attitude doit-on adopter ? C’est vraiment un cri d’alarme que vous lance Olivier Berruyer, c’est : « Que dois-je faire pour reprendre le cours normal de ma vie ? » C’est très difficile. Et c’est d’autant plus difficile que ça, c’est le premier procès. C’est loin d’être le dernier, même si les prochains seront, j’en suis persuadé, beaucoup plus faciles.
Vous avez eu la délicatesse de nous donner deux jours, avec quatre témoins. Et que nous disent ces témoins ? C’est quand même important, ce sont leurs témoins, pas les nôtres. Le premier témoin nous dit qu’il est « incontestable que les parties civiles font partie des réseaux du Kremlin ». « Kuzmanovic s’est rendu en Crimée, ou alors dans le Donbass ». En réalité, ni l’un ni l’autre. C’est déjà une première erreur, c’est grave pour un témoin qui était pourtant préparé, un témoin qui se dit spécialiste de la question et qui a été choisi par Cécile Vaissié — grande professeure que nous connaissons tous maintenant. Donc on peut considérer que si elle demande à cette personne de venir témoigner, c’est vraiment qu’elle va éclairer le tribunal. Et c’est le cas ! Finalement, elle l’éclaire sur ses mensonges ou ses erreurs et approximations, oserais-je, son ignorance ?
Le deuxième témoin, l’historien-chercheur, nous a dit très spontanément, comme un cri du cœur : « J’imagine que Cécile Vaissié a réalisé des entretiens pour écrire son ouvrage ». Lui-même semble surpris quand je lui explique que tel n’est pas le cas. Priée de s’expliquer sur sa méthodologie, Madame Vaissié confirme même paisiblement : « Je ne suis pas journaliste. J’analyse des textes. Quand vous travaillez sur des textes des années 30, vous n’allez pas voir les gens ». Les bras nous en tombent… Est-il réellement nécessaire de l’aider à distinguer les vivants et les morts, l’exploitation de sources historiques avec le recul du temps et l’interprétation très subjective de prises de position « à chaud » ? Indépendamment de cette erreur épistémologique majeure relative au statut de ses « recherches » dont le caractère scientifique et objectif devient à la lumière de ses propres déclarations plus que douteux, ce refus catégorique de dialoguer avec ses contradicteurs la conduit à formuler de nombreuses erreurs grossières qui sont pourtant autant de pierres dans leur jardin : ainsi, page 179, consacre-t-elle deux pages entières à un colloque de 2010 (soit six ans avant son livre) qui, selon elle, « concrétise la collusion des réseaux du FN, des royalistes, des catholiques traditionalistes et du Kremlin », ce qui témoignait selon elle précisément de l’existence d’une nébuleuse « pro-Russes » à la botte de Moscou, hostile aux intérêts français… Pourtant, une simple conversation avec les personnes qu’elle cite et dont elle affirme qu’elles y ont participé lui aurait appris que ce colloque n’avait jamais eu lieu…
Qu’à cela ne tienne, notre deuxième témoin, une fois remis de la désagréable surprise que lui cause un amateurisme qu’il était loin de soupçonner, fait part néanmoins de son intime conviction, selon laquelle toutes les parties civiles font partie d’un réseau. Mais lorsqu’on lui demande des éléments précis, il s’avère incapable d’en donner un seul. Sur six personnes puisque la question était générale — il ne parvient pas même à fournir UN exemple. Et il se dit professeur ! Ce n’est pourtant pas quelqu’un qui témoigne deux fois par semaine à la 17e. Quand on y va, on prépare un peu son sujet, on fait honneur à la République… et à sa réputation ! De fait, il avait des notes, il avait travaillé son témoignage. Je ne le lui reproche pas. Mais on relit, on cite. Peut-être comptait-il sur la grande rigueur de l’immense chercheuse Cécile Vaissié pour pallier ses flottements… Or, il n’y a rien. Ils sont incapables, c’est : « on s’en fout, on a raison ». Ils ont un mépris total pour la vérité. Cela importe peu, de toute façon c’est nous qui avons la main. On vous dit que la réalité est comme ça. Vous direz le contraire, ce n’est pas grave on l’a dit 15 fois. Il faudra 15 juges.
Le même professeur français affirme plus tard sans sourciller qu’Oleg Tyagnibok étant un élu municipal à Lviv en Ukraine, il est parfaitement fréquentable, en dépit de ses accointances avec la mouvance néonazie. Je suis très surpris puisque je suis habitué à voir juger des personnes poursuivies pour MILLE fois moins. La foudre s’abat sur n’importe quelle personne exprimant la moindre ambiguïté vis-à-vis de l’antisémitisme. Vous êtes parfaitement placés pour le savoir. Il existe moult organismes pour poursuivre ces gens-là : le CRIF, le MRAP, la LICRA. Ils sont nombreux, ils sont puissants, ils disposent de moyens substantiels. On peut approuver, désapprouver, peu importe, c’est ainsi ! Il s’agit pour eux de se défendre. Mais là, subitement, il ne se trouve plus personne pour s’offusquer du fait de traiter avec des gens ouvertement antisémites. C’est incroyable !
Hier, en sortant de la salle d’audience, l’un des soutiens de Cécile Vaissié me disait : « Mais vous êtes obsédés par Svoboda ». Eh bien oui ! Je pensais auparavant que c’étaient juste des députés d’extrême droite. Le Pen en 1986 a fait son entrée à l’Assemblée avec 35 députés. Il y a eu un chancelier d’extrême droite en Autriche, et on a eu aussi de l’extrême droite au pouvoir en Italie. Mais lorsque j’ai consulté le site d’Olivier Berruyer, j’ai réalisé que ce n’était pas juste des gens d’extrême droite, ce sont des néonazis ! Il y a encore une différence entre l’extrême droite et les nazis. Moi, je la fais, la différence ! Moi, je comprends qu’on puisse discuter avec un député d’extrême droite. Ça ne me choque pas. Je n’approuve pas leurs idées, mais ça ne me choque pas. Je trouve parfaitement normal que ces gens-là — puisqu’ils représentent un certain nombre de citoyens et qu’ils ne condamnent pas un certain nombre de canons et de règles de notre société — participent à la vie de la cité.
Mais là, je vous parle de gens qui célèbrent des messes en mémoire de la Waffen-SS… La réponse qu’on m’a opposée hier sur le parvis c’était : « et alors ? » Mais madame, c’est gravissime. « Mais non, puisqu’ils sont contre Poutine ». L’Histoire ne sert-elle donc à rien ? Cette personne déployait hier la même rhétorique et logique binaire que ceux qui, en 1940, 1941 et 1942 affirmaient : « mieux vaut Hitler que les bolchéviques ». La même logique que ces staliniens aliénés qui, dans les années 60 et 70, nous disaient : « ah le goulag, oui, les déportations certes, les famines en effet, mais il a quand même lutté contre Hitler ». Et alors ? Et alors ? Est-il possible de faire des concessions avec le Mal lorsqu’on l’a identifié, au prétexte qu’il peut être instrumentalisé au service d’une cause, quelque juste soit-elle ? Le recul historique nous autorise-t-il à penser qu’il était pertinent en 1979 d’armer les talibans puisqu’ils étaient les meilleurs remparts face à l’intervention de l’Armée rouge en Afghanistan ? Et puis surtout, qu’on ne vienne plus me parler de ces fameux « rouges-bruns »… Djordje K. assumerait peut-être une part de l’héritage des « rouges », mais pour ce qui est du « brun », les thuriféraires de Svoboda s’en chargent très bien…
Pourtant, si une personne comme O. Berruyer dénonce cette nazification de certains mouvements assimilés par une partie de la presse à de nobles défenseurs de la liberté opprimés par l’ours russe, on lui dit : « Mais taisez-vous, vous n’avez donc rien compris, c’est un élément de langage du Kremlin ». Et c’est vrai. Le Kremlin aurait bien tort de s’en priver et tape de toutes ses forces là-dessus ! Mais est-ce vrai ou est-ce faux ? C’est la vraie question qui nous importe ici. Est-ce qu’ils mentent ou pas ? Avons-nous affaire à trois agités du bocal qui, du fin fond de Lviv, font des saluts nazis et brandissent des drapeaux marqués de la Svastika, ou s’agit-il des gens qui dirigent les commissions les plus importantes du Parlement ukrainien ? Avec qui traite-t-on ? Qui va être reçu et va discuter avec Laurent Fabius ? Allez donc vous faire votre idée vous-même. C’est facile, le travail remarquable accompli par O. Berruyer et de nombreux bénévoles sur le blog Les Crises pourra vous y aider. Et si vous êtes assez scrupuleux pour diversifier vos sources, vous pouvez aller regarder sur YouTube certaines vidéos sidérantes où les députés ukrainiens se battent, s’insultent dans l’hémicycle. Mais plutôt que d’être remercié par tout le monde, par notamment ceux-là qui passent leur temps à condamner l’antisémitisme, on lui dit : « Taisez-vous, vous êtes comme les Russes ».
Alors d’accord, je pousse le raisonnement jusqu’au bout : on va faire un peu d’histoire. Katyn, qu’on nous a cité, à qui donc en incombe la responsabilité ? Aux Russes ou aux nazis ? Si je suis leur logique stérile, d’une mauvaise foi crasse, qui est à l’opposé du travail de chercheur et de la démarche scientifique qu’il implique, je ne peux pas soutenir que Katyn est un massacre organisé et perpétré par les Soviétiques, puisque si je dis ça je soutiens les nazis. C’est exactement la même chose. Si je dénonce les crimes commis par certains Ukrainiens ou dirigeants d’un parti politique ukrainien hostiles aux Russes, ou le comportement de ces derniers, me voilà devenu, à mon corps défendant, un « pro-Russes » !
Que ces méthodes soient l’œuvre d’un Ukrainien, d’un pro-Ukrainiens, que de tels propos émanent du café du commerce, passe encore… Mais qu’elles soient appliquées et qu’ils soient assumés par quelqu’un qui revendique la qualité d’historienne, c’est grave. Parce que c’est quoi un historien ? C’est quelqu’un qui, par définition, n’a pas de parti pris. Et s’il en a un, il doit absolument apporter la preuve que son parti pris est le bon. C’est quelqu’un qui cherche, qui « enquête » — il s’agit là de l’étymologie du terme « Histoire » — et qui œuvre pour la manifestation de la vérité, sous le contrôle de ses pairs qui, à tout moment, sont en droit de lui demander des comptes. Mais pour l’intelligentsia, la méthode n’est rien, le « storytelling » est tout. Obligation de résultats, peu importent les moyens, puisque la fin, c’est-à-dire la construction d’une Histoire officielle, les justifie aujourd’hui. N’est-ce pas cette instrumentalisation, cette récupération politique de la vérité historique que, autour du grand historien qu’est P. Nora, de nombreux honnêtes chercheurs, gênés dans leur travail par l’inflation des lois mémorielles, ont condamnée en créant au début des années 2000 l’association Liberté pour l’Histoire ? N’est-ce pas ce que cet autre grand intellectuel français qu’était Paul Ricœur déplorait en affirmant « Histoire, mémoire, tout les oppose » ?
Il ne s’agit naturellement pas pour autant de laisser tout dire et de déchaîner les haines : il y a quarante ans, un chercheur a été condamné – sur la base de l’article 1382 du Code civil parce que ce n’était pas sur la base de la diffamation, et par votre juridiction – Faurisson a été condamné la première fois en 1983 parce qu’on a considéré, à juste titre, que comme historien, il était particulièrement responsable de ses propos. Pourquoi ? Parce que, précisément, lorsqu’il est invité à Europe 1 pour faire part de ses recherches, il est présenté comme le « professeur Faurisson », ce qui lui donne un peu plus de crédit que si on dit : « c’est Robert ». Quand Cécile Vaissié vous dit qu’elle a enquêté, que son livre est le fruit de son enquête sur le réseau du Kremlin en France, illustré par une photo inquiétante de Vladimir Poutine, elle vous invite à penser qu’elle a identifié « les hommes de Poutine », qui est considéré aujourd’hui comme un ennemi, comme quelqu’un qu’on ne doit pas fréquenter, qu’on n’invite pas, ce qui fait automatiquement de ces hommes des personnes dangereuses. C’est quand même juste incroyable. On a invité Assad en 2008 alors qu’on savait très bien qui il était, mais on n’invite pas de représentant de la Russie aux commémorations de la fin de la Seconde Guerre mondiale alors même que l’Union soviétique a payé de loin le plus lourd tribut en victimes au cours du conflit… Quand vous êtes historien et que vous contribuez à légitimer une telle inconséquence en diabolisant un peuple, son dirigeant et ses possibles interlocuteurs, vous êtes censé savoir exactement ce que vous faites. Et c’est là ce nous reprochons à Cécile Vaissié ! Ou alors, qu’elle ne s’attribue pas impunément le titre pompeux d’historienne ou de chercheuse… Qu’elle se lance dans la politique !
On reproche aux parties civiles de faire partie d’un groupe de Français qui reprend des interprétations et relaie les mensonges du Kremlin avec un grand K. On me dit, par exemple concernant Olivier Berruyer, qu’il est « un actuaire qui ne connaît rien ni à la Russie ni à l’Ukraine, pourtant il a immédiatement pris des positions très marquées sur la guerre russo-ukrainienne ». C’est faux. « Il a immédiatement pris ». Mais la prévenue était incapable au début de ce procès, d’évaluer le nombre d’articles qu’il avait rédigés sur la question avant d’être en mesure de défendre ses actuelles convictions. Et entre hier et aujourd’hui, il y a manifestement eu un petit effort, que je salue, on a tapé sur un onglet, ah « 20 articles » ! Eh bien non. Des recherches, ce n’est pas le premier lien référencé sur Google. Il faut aller un peu plus loin, et lorsqu’on s’y emploie plus vigoureusement, on voit qu’il ne s’agit de rien moins que 370 articles dans lesquels Olivier Berruyer dénonce, en effet, un certain nombre de choses, tout comme il dénonce la violence, ou les atteintes aux libertés en Russie.
Et quand on vous dit que « l’interprétation est donnée dès les titres, et cela par des gens qui ne sont ni historiens, ni des spécialistes, ni des politologues », c’est l’hôpital qui se moque de la charité ! Parce que l’interprétation, en ce qui concerne Cécile Vaissié, est donnée dès la lecture du titre. Et si j’avais encore l’ombre d’un doute, il me suffit d’aviser la 4e de couverture qui explique doctement que je vais enfin pouvoir savoir qui sont les gens qui travaillent et qui œuvrent pour une puissance étrangère maléfique, la Russie. Cécile Vaissié n’hésite pas à écrire — et le tribunal l’a bien relevé — qu’il existe chez les parties civiles une volonté de déformer des faits et de tromper son lecteur, et que « les conditions d’émergence [du blog Les Crises] soulèvent beaucoup de questions » ; pourtant, quand on demande simplement « quelles questions cela soulève-t-il ? », Cécile Vaissié ne répond pas.
Vous voyez, Cécile Vaissié, c’est un peu la première qu’on a envoyée. C’est celle qui a décidé d’assumer cette espèce de rôle d’éclaireur, en se disant : « moi, je n’hésiterai pas et je vais vous servir de sorte de tremplin pour que vous puissiez ensuite emprunter mes pas et envoyer l’artillerie lourde ». Qui connaît Cécile Vaissié ? Peu de gens en vérité, si l’on excepte le tout petit monde des russophones. En revanche, Nicolas Hénin jouit d’une certaine notoriété et a accès à de nombreux médias à forte audience. Et si on disait à Nicolas Hénin : « mais vous n’êtes pas un spécialiste de la Russie », il répondrait : « Certes, mais attention, je me suis fondé sur des écrits de spécialistes, notamment Cécile Vaissié professeure à Rennes ». C’est crédible, ça passe. Mais nous ne pouvons plus laisser passer : parce que s’il n’y avait pas eu Cécile Vaissié, il n’y aurait pas eu Nicolas Hénin, et il n’y aurait pas eu Samuel Laurent, qui reprend les mêmes erreurs que Nicolas Hénin, etc., etc. Et il n’y aurait pas eu ces 15 procédures, et il n’y aurait pas eu ces 6 parties civiles.
Pour terminer, Monsieur le Président, madame et monsieur le juge – puisqu’après je vous renverrai à nos pièces et écritures, surtout à nos pièces – on ne me fera pas croire que quand on est universitaire, quand on est en quête de gloire, quand on est si heureux de passer à la télé, de répondre à toutes les interviews, de se dire spécialiste, on choisit la petite maison d’édition Les Petits Matins par hasard. Il y a deux possibilités. Soit toutes les autres maisons d’édition ont jeté votre manuscrit parce qu’elles ont considéré qu’il ne valait rien. Soit, et ceci est la meilleure illustration de l’animosité comme de l’incompétence de Cécile Vaissié, la vérité réside dans cette petite phrase innocente qu’elle a prononcée hier tranquillement : « J’ai choisi cette petite maison et pas une grande parce que dans les petites je suis très libre ; dans les grandes, on contrôle ». Et c’est vrai. Savez-vous qui est le comité de lecture aux Petits Matins ? Ils sont deux. La prévenue, et son associé qui est scénariste à Plus belle la vie. Mais surtout, quand vous êtes chercheur, que vous voulez absolument être publié, donc passer du statut de « professeur » à celui d’« auteur », si c’est la première fois que vous essayez de publier un livre, que toutes les maisons d’édition vous rejettent et vous renvoient votre manuscrit, je comprends qu’on puisse finir dans une toute petite maison d’édition. C’est mieux que rien. Si vous écrivez un ouvrage en matière d’écologie je comprends qu’on se dirige vers Les Petits Matins, puisqu’ils ont une petite aura en matière d’écologie, c’est assez crédible. Mais si vous êtes Cécile Vaissié et que vous avez déjà été publiée dans des maisons d’édition universitaires reconnues, dans des presses universitaires comme Ellipses, à plusieurs reprises, je ne m’explique pas un tel « déclassement » autrement que par la volonté de ne pas être soumise à un contrôle trop sérieux de la thèse avancée dans l’ouvrage. Et c’est bien cela que nous vous demandons de défendre en rendant votre jugement : la liberté d’expression respectueuse de mes clients aussi bien que le refus catégorique de livrer des hommes et femmes impliqués dans la vie de la cité à la vindicte de censeurs en puissance refusant de se soumettre eux-mêmes aux exigences de l’honnêteté, de la transparence et de la rigueur les plus élémentaires…
J’ai évoqué à plusieurs reprises George Orwell, dont la pensée claire et précise permet de s’orienter dans le labyrinthe de l’époque. Il y a quelques années, pour le discréditer, des journalistes l’ont dépeint, à partir de quelques extraits de sa correspondance, comme un délateur. Il aurait dénoncé aux autorités anglaises des agents d’influence soviétiques. Il n’aurait été, à rebours de ce qu’il professait, qu’un vulgaire mouchard, un collaborateur. Je me souviens qu’à l’époque les auteurs de ce scoop et ceux qui l’ont repris insistaient sur leur bonne foi et sur la rigueur de leur travail. Et c’est en cela qu’ils me font penser à Cécile Vaissié : en faisant passer la calomnie en contrebande sous l’apparence respectable d’un travail scientifique ; en travestissant une œuvre de propagande en œuvre de l’esprit ; en usant de l’indépendance du chercheur ou de la liberté du journaliste comme d’un alibi pour désinformer, dénigrer et détruire en toute tranquillité ; en s’exonérant de tout respect humain au nom même de l’humanisme ; en en appelant à la science dès qu’on est pris en faute sur le terrain de la conscience, et en en appelant à la conscience dès qu’on est pris en faute sur le terrain de la science — pour n’être finalement ni vraiment scientifique ni vraiment consciencieux.
Parce qu’elles me semblent parfaitement résumer ce procès, et mettre en lumière la vraie propagande dissimulée sous sa fausse dénonciation, je livre à la réflexion du tribunal un extrait lumineux du texte de l’Encyclopédie des Nuisances intitulé George Orwell devant ses calomniateurs : quelques observations.
« On sait, en effet, que la propagande totalitaire n’a pas besoin de convaincre pour réussir et même que ce n’est pas là son but. Le but de la propagande est de produire le découragement des esprits, de persuader chacun de son impuissance à rétablir la vérité autour de soi et de l’inutilité de toute tentative de s’opposer à la diffusion du mensonge. Le but de la propagande est d’obtenir des individus qu’ils renoncent à la contredire, qu’ils n’y songent même plus. Cet intéressant résultat, l’abasourdissement médiatique l’obtient très naturellement par le moyen de ses mensonges incohérents, péremptoires et changeants, de ses révélations fracassantes et sans suite, de sa confusion bruyante de tous les instants. Cependant, si chacun, là où il se trouve, avec ses moyens et en temps utile, s’appliquait à faire valoir les droits de la vérité en dénonçant ce qu’il sait être une falsification, sans doute l’air du temps serait-il un peu plus respirable. »
Je suis fier, Monsieur le Président, madame et monsieur le juge, d’assister V.N., O.B., D.K., P. L. et H.F. alors qu’ils s’appliquent ici à faire valoir leur droit à la vérité en dénonçant ce qu’ils savent être une falsification. Et je compte sur le tribunal pour rendre l’air du temps plus respirable.
Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation.
Commentaire recommandé
Chapeau, maître. Grâce à vous, l’air du temps est plus respirable. Et Cécile V. a été condamnée.
Est-il possible de citer votre plaidoirie dans les cours d’instruction civique (EMC) ? Je n’ose demander la permission à mon inspecteur. Il est vrai qu’en la matière, l’Éducation nationale est proche de Rudy R.
36 réactions et commentaires
Chapeau, maître. Grâce à vous, l’air du temps est plus respirable. Et Cécile V. a été condamnée.
Est-il possible de citer votre plaidoirie dans les cours d’instruction civique (EMC) ? Je n’ose demander la permission à mon inspecteur. Il est vrai qu’en la matière, l’Éducation nationale est proche de Rudy R.
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Alerterdemander à l’inspecteur ? Peut-être à celui des impôts à la cantoche à la rentrée
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AlerterEn suivant la plaidoirie, je vous dirai qu’on peut toujours essayer!
Les avocats ne gardent pas de droit d’auteur sur leurs discours et faire votre demande ne peut qu’avoir un bon résultat:
– si l’inspecteur accepte, les élèves seront mieux armés pour la vie ;
– s’il justifie son refus, son argumentaire pourra être communiqué pour alerter d’autres personnes :
– s’il ne donne pas suite (cas improbable), vous pourrez demander publiquement une réponse.
De plus, dans tous les cas, cela montrera que la recherche de vérité n’est pas morte!
+0
AlerterExcellent !
Je lis le premier paragraphe, et je me dis « excellent, bien dit, bien résumé ».
je lis le second, et je dis encore « excellent »
je crois que les paragraphes suivants ne vont être que du délayage (façon le Monde) pour faire du volume, qu’on va pouvoir reposer la vue en le lisant en diagonale, mais non, à chaque fois, de nouveaux arguments arrivent.
Excellent.
Mais que d’énergie dépensée pour répondre à ces idiots tout court, habitués des plateaux où la contradiction est rare.
+44
AlerterBrillant, tout simplement !
Votre choix a été très éclairé, en optant pour Maître Assous !
+17
AlerterQuelle brillante plaidoirie.
Le sujet et la méthode malsaine d’insinuation sont très difficiles à contrer, pourtant maître Assous le fait avec maestria.
Et sa conclusion implacable est à garder en mémoire.
Souhaitons d’autres victoires judiciaires faces aux dangereux Tartuffes propagandistes qui tentent de jeter l’opprobre sur tous ceux qui cherchent à éclaircir les méandres de l’histoire.
+20
AlerterÇa me fait penser à l’implacable et tranquille progression du rouleau-compresseur qui réduit en miettes le monceau d’objets de contrefaçons saisis par les huissiers et condamnés à la destruction.
Malheureusement, pour une V. condamnée par la justice il reste une multitude de contrefacteurs et de trafiquants de la pensée qui dansent la sarabande et sévissent en toute impunité (y compris au sommet de la société !)…
+16
AlerterBravo pour cette plaidoirie qui fait aborde le problème de la liberté de pensée dans sa globalité : des calomniateurs haineux qui touite #halte à la haine, des historiens qui sont passés par le décervèlement partisan des marxistes des années 50-80 dans nos universités, des schizophrènes qui voient des bons et des mauvais nazis , des complotistes qui voient des faux complots partout alors qu’eux ne procèdent que comme cela. Quel monde pitoyable.
Et bravo à Olivier et aux bénévoles de Les Crises de continuer à tenir bon la barre face à autant de conneries si agressives et dangereuses.
C’est comme si finalement nous étions en guerre : contre l’ignorance, l’absence de réflexion, de mémoire, d’intelligence…
+12
Alerterpour que le Monde ait titré « relaxe quasi totale », c’est qu’il ne se sont même pas donné la peine de lire la plaidoirie.
« Poutinien, donc forcément coupable, ne perdons pas de temps. »
vite, bouchons nous les yeux, les oreilles.
+17
AlerterUne belle plaidoirie effectivement.
Je crois que le plus important de l’histoire, c’est bien de se rendre compte qu’un tel livre est la première étape de l’attaque.
Cela peut sembler peu important au début mais cela servira de référence pour les autres attaques (Henin) et aussi d’argument pour la suite (vous n’avez pas contredit à l’époque).
La plaidoirie l’explique et le démontre parfaitement.
C’est pourquoi il ne faut rien laisser passer.
Même si cela coute enormément de temps, d’énergie, d’argent et de désagrements.
Bravo à Olivier.
+9
AlerterNous qui sommes des habitués du site, nous savons bien tout ça. À quoi est-ce que ça sert à une époque où la raison, la logique et la vérité sont disqualifiées d’emblée ? Dans une idéologie néolibérale où règne la loi du plus fort, seul le discours du plus fort est valable.
Les gilets jaunes n’ont pas été les plus forts, DONC leurs revendications n’ont plus aucune valeur et la cote de popularité de Macron remonte. Le plus fort détient la seule raison acceptable. Vaissié est du côté du plus fort, DONC Le Monde considère qu’elle a gagné son procès : le complot russe existe bien, il est obligatoire de le croire.
+7
Alerter« Ainsi Robespierre, incapable de se départir de sa psychorigidité envoya-t-il un Danton à l’échafaud. »
Etait-il nécessaire de taper sur l’Incorruptible au moment où la corruption est généralisée, corruption dont Danton est un modèle?
« On a invité Assad en 2008 alors qu’on savait très bien qui il était »
Etait-il nécessaire de taper sur Assad dont la Russie est un allié et qui a courageusement défendu son pays face à l’agression impérialiste soutenue par la France?
+12
AlerterEt pourquoi aurait-il été nécessaire de taire des vérités connues qui illustrent aussi bien les situations rapportées ?
Sur le principe, vous deviez comprendre que pour garder une vision complète et non faussée de l’Histoire, il est important de ne pas la censurer pour la faire coïncider avec ses préjugés personnels. C’est d’ailleurs le point de vue qui prévaut sur ce site : a priori ni pour ni contre, rien que la réalité des faits.
Par ailleurs, la plaidoirie de Me Assous vous apporte un élément de réponse : « Est-il possible de faire des concessions avec le Mal lorsqu’on l’a identifié, au prétexte qu’il peut être instrumentalisé au service d’une cause, quelque juste soit-elle ? ». Les aspects positifs d’une personne ou d’un régime ne sauraient occulter ses aspects négatifs sous prétexte que cela serait utile à votre cause. Or, indépendamment de tout le bien qu’ils ont pu faire par ailleurs, ni Robespierre ni Assad n’ont démérité leur qualificatif de « tyran sanguinaire », quelque justification aient pu avoir leurs actes.
+2
AlerterVous confondez la « réalité des faits » avec la réalité de la propagande.
Robespierre « tyran sanguinaire »? C’est le résultat de la propagande de la bourgeoisie triomphante contre celui qui était son pire ennemi. Insupportable n’est-ce pas? Pour rappel (mais est-ce un rappel?), il est tombé quand il a voulu mettre en accusation les auteurs de ce que la bourgeoisie a appelé la « terreur ». Vous remarquerez que ce mot est utilisé quand ce sont des bourgeois qui sont exécutés, alors que quand ce sont les Communards, c’est faire œuvre de « salubrité publique ». Et pourtant vous pouvez faire le compte des exécutions dans ces deux « réalités des faits ». Relire les écrits de Robespierre: tout le contraire d’un tyran sanguinaire, mais un adversaire déterminé de la bourgeoisie qu’il fallait abattre à tout prix et qui continue à hanter la bourgeoisie contemporaine. Oui, il était incorruptible. C’est si rare de nos jours. Et c’est insupportable.
Assad « tyran sanguinaire »? Qui le dit? Les chrétiens de Syrie? Ah non, bien sûr! Les Frères Musulmans organisation terroriste heureusement réprimée par le président syrien au grand dam de Hani Ramadan petit fils du fondateur de cette secte. Et tous ceux qui après l’Irak et la Libye veulent remodeler le Moyen-Orient à leur botte (cf. déclarations de Wesley Clark). Quelle est la « réalité des faits »? Celle proposée par la propagande occidentale? Ou la défense d’un Etat laïque?
C’est vraiment très inquiétant quand on en vient à confondre « réalité des faits » avec réécriture de l’histoire et propagande.
+15
AlerterVous oubliez certains faits qui justifient qu’on ait cité ces deux personnages dans la plaidoirie.
Robespierre a participé activement à l’instauration d’un gouvernement révolutionnaire et d’un régime de Terreur puis de Grande Terreur qui ont abouti à l’exécution plus ou moins sommairement de dizaines de milliers de suspects. Mais cela n’enlève rien au fait qu’il a milité pour le vote pour tous et pour l’abolition de la peine de mort et de l’esclavage.
Le régime d’Assad est une dictature et l’on meut parfois dans ses prisons pour un simple délit d’opinion. Mais cela n’enlève rien au fait que ce chef d’État défend avec acharnement son pays attaqué de toute part.
La réalité est complexe et les acteurs pleins de contradictions de notre point de vue moderne et occidental. Faut-il pour autant falsifier l’Histoire en occultant certains faits dérangeants ?
+3
AlerterJe constate que vous ne faites que reproduire la propagande bourgeoise et atlantiste. Par exemple vous parlez du « régime d’Assad » au lieu du gouvernement de la Syrie.
« Faut-il pour autant falsifier l’Histoire en occultant certains faits dérangeants ? »
Quels faits dérangeants? Qui falsifie l’histoire? (Pas besoin de « H » si ce n’est justement pour la falsifier.) Dit-on que Napoléon est un « tyran sanguinaire » pour avoir mis l’Europe à feu et à sang? Dit-on que les présidents US sont des « tyrans sanguinaires » pour avoir massacré les Amérindiens? Dit-on que Truman est un « tyran sanguinaire » pour avoir ordonné de larguer deux bombes atomiques sur des villes japonaises? Dit-on que les présidents français sont des « tyrans sanguinaires » pour avoir fait massacrer plusieurs centaines de milliers d’Algériens, sans parler de tous les massacres commis lors de la colonisation ou de la répression des mouvements d’indépendance?
Non. Seulement ceux qui sont désignés par le camp du « bien » sont des « tyrans sanguinaires ».
C’est vrai il ne faut pas censurer l’histoire. Mais c’est ce qui est fait constamment. Comme en résumant les actions d’un homme en lui collant l’étiquette infamante de « tyran sanguinaire ».
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AlerterJe vous conseille vivement de relire le dictionnaire afin de (re)découvrir le vrai sens des mots que j’emploie, non dénaturé par les préjugés que vous semblez y associer.
Un « régime » désigne la manière d’administrer un État, un « gouvernement » désigne ceux qui ont l’autorité pour le régir.
Le régime d’Assad (i.e. la manière dont l’État syrien est administré) est une dictature (i.e. un régime dans lequel le chef de l’État ou une assemblée exerce une autorité absolue), structurée autour d’un parti unique (Baas). Bachar el-Assad est chef de l’État, mais également secrétaire général du Baas et chef de toutes les organisations politiques légales (Front National Progressiste). Le parlement (Conseil du Peuple) n’a aucune autorité indépendante, ne peut pas faire de proposition de loi et n’intervient pas dans les décisions finales.
Ceci est un résumé objectif de la situation, sans jugement de valeur, et non pas une vision déformée par la « propagande bourgeoise et atlantiste » comme vous le suggérez.
Napoléon était également un tyran sanguinaire (je l’ai d’ailleurs déjà écrit), ce qui ne l’a pas empêché de faire de grandes choses pour la France. Pareil pour les autres : on peut les qualifier de tyrans sanguinaires dès lors que leur régime est autoritaire et que leurs actions politiques sont meurtrières.
Je me contente ici d’utiliser les termes qui conviennent, alors que vous semblez en réserver certains au « camps du Mal », ce qui relève à mon sens d’une vision manichéenne.
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AlerterLe dictionnaire a bon dos. Et la distinction entre gouvernement et « régime » est très nette quand l’un est péjoratif et l’autre pas. En outre ce sont vos conceptions, ce ne sont pas forcément les conceptions des Syriens. Mais bien sûr vous voulez imposer votre conception de la « démocratie » à tous les pays. Alors que dans aucun pays le peuple ne détient le pouvoir. Alors vos définitions ne sont que des étiquettes qui ne correspondent pas au contenu de ce qui est décrit.
Le régime de Macron est aussi une dictature et tout ce que vous écrivez sur la Syrie est valable pour la France. Maintenant si vous estimez que les yeux détruits et les mains arrachées ne sont pas de la torture, nous n’avons plus rien à débattre. Idem pour le régime de Trump, le régime de May, le régime de Nethanyaou, etc. Sauf que je n’ai jamais lu sous vos commentaires de telles associations de mots. Je n’ai aucun problème à dire que le gouvernement de la Syrie est une dictature… à condition qu’on soit d’accord que la France et tous les pays occidentaux sont aussi des dictatures.
Des dictatures donc. Seulement il y a aussi une grosse différence entre la France et la Syrie. L’UN est agressé par l’AUTRE; l’UN est menacé de disparaître, pas l’AUTRE (ou alors seulement parce qu’il se vend à l’étranger (Alstom)). L’un est soumis, vassalisé et sa banque est soumise (((à qui vous savez))), l’autre est indépendant, ce qui est inacceptable pour (((qui vous savez))).
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AlerterQuand vous aurez visité une prison syrienne, faites-moi signe. En attendant vous vous rangez du côté des criminels qui veulent détruire la Syrie en relayant les formules convenues visant à la diaboliser.
https://www.youtube.com/watch?v=0s2YLGqvMu8&feature=youtu.be
Vous terminez par un sophisme ad hominem, ce qui démontre que vous êtes à court d’argument.
Le manichéisme consiste justement à dire que la Syrie est une dictature (le régime d’un individu) et la France une démocratie.(un gouvernement).
« Pareil pour les autres : on peut les qualifier de tyrans sanguinaires dès lors que leur régime est autoritaire et que leurs actions politiques sont meurtrières. »
Curieusement, je n’ai jamais lu que Truman, Johnson, Nixon, Clinton, Bush, Obama, Sarkozy, Hollande, Macron étaient des tyrans sanguinaires.
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AlerterEn effet, Olivier Berruyer et Jeremy Assous, vous rendez l’air du temps plus respirable…
Cette plaidoirie mérite de figurer dans une anthologie de ce que le système judiciaire arrive à produire de mieux. Surtout en observant ce qu’il produit de plus médiocre à l’égard des citoyens qui manifestent depuis 10 mois.
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AlerterLa Dame Vaissié affirme dans une vidéo sur Youtube que Sputnik avait publié deux reportages:
-L’un sur la crucifixion d’un enfant de 3 ans en Ukraine.
-L’autre concernant le vol MH17, affirmant que les corps des passagers n’étaient pas les bons, mais étaient ceux de passagers précédents congelés????? Je regarde Spoutnik et RT tous les jours; je ne les crois pas capables de telles âneries. Quel est votre sentiment? De tels reportages ont ils été diffusés? Merci
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AlerterPour le premier , je l’avais vus. C’était une femme qui racontait ce qu’elle avait vu. Mais le reporter avait préciser que le témoin lui paraissait sincères mais il ne pouvait ni confirmer ou infirmer l’histoire.
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AlerterRésultats de Google :
« Aucun résultat trouvé pour +crucifixion +enfant +Ukraine site:sputniknews.com. »
https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&channel=trow&q=crucifixion++%2Benfant++%2BUkraine+site%3Asputniknews.com
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AlerterPourtant je l’ais vus 2 fois, une fois où le « témoin » raconté et la 2 émes fois où le journaliste préciser ce que j’ai citer …. mais je dois me tromper de média.
Je suis un exemple sur la fragilité du témoignage.
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AlerterIl est possible que la vidéo ait été supprimée. J’ai vu aussi Fabius, sur un tarmac, expliquer qu’Al Nosra faisait du bon boulot, mais la vidéo a disparu depuis longtemps. 😉
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Alerter« On sait, en effet, que la propagande totalitaire n’a pas besoin de convaincre pour réussir et même que ce n’est pas là son but. Le but de la propagande est de produire le découragement des esprits, de persuader chacun de son impuissance à rétablir la vérité autour de soi et de l’inutilité de toute tentative de s’opposer à la diffusion du mensonge. Le but de la propagande est d’obtenir des individus qu’ils renoncent à la contredire, qu’ils n’y songent même plus »
Moi je reste un peu sur ma fin avec ce procès car les motivation de Mme V. et de ceux qui l’on aidée à publier restent opaques. Je ne n’arrive pas à croire qu’il s’agisse juste d’une question d’égo surdimensionné.
Tout cela me rappelle furieusement les conclusions d’un livre de N. Klein qui date un peu maintenant : la stratégie du choc. Dans les années 2000, elle nous prévenait : la dernière zone épargnée par les « thérapies » du choc est l’Europe… Et il n’y a aucune raison qu’elle le reste encore longtemps…
Une bonne petite dose de paranoïa russophilesque… Complétée par une très forte dose d’angoisse généralisée autour du « collapse » climatique imminent ( sur ce thème tout est fait pour « décourager les esprits », on nous bombarde d’études scientifiques auto-proclamées, très souvent contradictoires entre elles mais qui sont impossibles à vérifier pour qui n’est pas spécialiste de ces questions… ce qui décourage de facto « toute tentative de s’opposer à la diffusion du mensonge »le cas échéant.)
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AlerterMa paranoïa, pourtant homéopathique à forte dilution, a tiqué aussi.
Me Assous dit les Petits Matins comme seule maison d’édition à accepter le manuscrit de C. Vaissié, mais je me demande s’il ne s’agit pas plutôt d’une stratégie : un petit livre d’une modeste maison inaperçue, par un grand nom universitaire, source pour les suivant à grande diffusion (Hénin, la presse, etc.) Et hop, l’Histoire récrite et répandue, impossible de détricoter le mensonge devenu vérité.
La réaction d’opposition a été heureusement massive et judiciaire, contrecarrant l’effet – pour l’instant (dans 10 ans, 2019 ressemblera à l’Île aux Enfants). Ce livre est le résultat d’hubris, c’est sûr ; l’hubris d’une universitaire égarée ou celle d’une volonté orwellienne plus puissante et souterraine, je ne sais pas, mais de toute façon, l’affaire est typique et digne de l’époque
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AlerterCette universitaire a voulu en faire un peu plus que les autres, avec un livre qui a dû se vendre pas mal car tout ce qui touche à « l’oeil de Moscou » a encore un avenir.
Probablement qu’elle ne s’attendait pas à un procès en diffamation ; elle aura perdu si les dommages et intérêts sont supérieurs à l’entrée d’argent qu’elle a obtenue.
Par ailleurs, elle s’inscrit parfaitement dans la tradition de la « Recherche française » qui, au 3/4, est faite par des « hostiles » à la Russie en tant que nation et pire parfois à l’espace russe ou slave -regardez comment juge-t-on les pays d’Europe de l’Est.
Enfin la France a choisi -une Europe allemande.
Ce qui me satisfait !!!- c’est que l’on va voir ce qu’on va voir – der Leyen et Lagarde vont bien s’amuser, puisque l’euro est déjà un bel échec au niveau global si l’on se place sur les intérêts des peuples… Et une crise financière en apéritif ???
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AlerterTrès belle plaidoirie de Mr Assous, qui donne à ce beau métier tout son sens.
C’est comme un combat de boxe avec des faits et des mots.
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AlerterBravo pour cette plaidoierie claire! Bon c’est vrai qu’il y a quelques digressions et aussi quelques politesses dont on se serait passé utilement. Les juges n’ont pas à juger la valeur d’un livre . Celle-ci s’évalue à l’académie ou sur le marché et ils peuvent toujours se retrancher -peut-être à regret- derrière ces deux critères. Svoboda est néo-nazi, c’est vrai, mais cela suffit-il? Le juge doit-il départager genre; « CV dit faux parcequ’ OB dit vrai… »? Pour la justice, c’est…confusant comme dirait l’autre.
Enfin, dans les faits, cette propagande anti-russe est l’arme des démocrates américains pro-guerre, et contre lesquelles Trump résiste, y compris à coup de fausses déclarations de guerre. L’Europe est envahie par cette propagande “Clinton”, cette référence “Obama” qui semble être l’acmé du politique. Tout cela va passer comme l’écume, on le voit au sang-froid de Poutine. Ainsi à Versailles “Vous êtes contraint de dire du mal de RT et Sputnik, très bien, allez-y, je tiendrai le coup”. La vérité n’est plus la condition de la victoire (à la française) c’est désormais le contraire, la victoire établira le champ d’extension de la vérité.
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AlerterC’est un pilonnage en règle et mérité de l’adversaire, du grand travail.
J’aimerais bien lire la plaidoirie de la partie adverse, pour voir comment ils vont expliquer que « c’est pas elle, c’est eux », alors qu’elle a de la confiture plein les doigts et autour de la bouche et qu’elle tient le pot ouvert encore dans la main.
Probablement qu’ils ont tenté une stratégie de diversion, peut-être avec du fiel.
Savez-vous où on peut trouver leur plaidoirie de défense ?
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AlerterMaître Assous le dit : Cécile Vaissié est intervenue en éclaireuse, pour permettre à d’autres personnalités plus connues, comme Nicolas Hénin, de s’appuyer sur elle. Et c’est ainsi qu’on fabrique des « sources fiables » , ces sources dont raffolent les néocons de Wikipédia comme Tan Khaerr, pour blinder les articles de cette encyclopédie dans leur sens, tout en annulant les contributions qui s’appuient sur des sources « non admissibles » ou « complotistes », comme ce blog.
Je regrette que les autres plaignants défendus par maître Assous n’ait pas obtenu gain de cause. Notre auguste Justice a-t-elle ménagé le chèvre et le chou, pour ne pas apparaître manipulée par les réseaux occultes du grand complot moscovite ?
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AlerterLa plaidoirie de Me Assous aurait été encore plus brillante si elle avait permis la condamnation de la diffamatrice sur tous les points relevés et pas seulement sur un seul.
N’aurait-il pas mieux valu se concentrer sur la diffamation qu’implique l’appartenance à un « réseau » organisé soi-disant dirigé de l’étranger et complètement fantasmé?
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AlerterÀ l’annonce ici du verdict, je parlais de la montagne accouchant d’une ……, format Minnie.
Après avoir pris enfin connaissance de cette plaidoirie jouissive, je persiste et signe.
Le système juridique français a failli à son devoir de condamner inconditionnellement l’accusation gratuite, et voulue incriminante, d’appartenir à un réseau du Kremlin, en l’absence de preuves de l’existence d’un tel réseau.
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AlerterJe me suis surpris à lire attentivement et jusqu’au bout cette plaidoirie. (Alors que, bon, les plaidoiries…:-/ )
Chapeau!
Et merci de la rendre publique.
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AlerterC’est tellement bien exposé, que ça devient une litanie d’évidences implacables. Et ça fait mal au ventre rien que de penser au fait que nous sommes gouvernés par les idiots qui, en fin de compte, sont convaincus que le soleil est bleu et que l’herbe est rouge.
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