Lors de sa campagne, Donald Trump avait affirmé qu’il n’avait « rien à voir » avec le manifeste impopulaire de l’extrême droite.
Source : Truthout, Chris Walker
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Après avoir passé la majeure partie de la campagne présidentielle à essayer de se distancer des propositions politiques d’extrême droite présentées dans le Projet 2025, le président élu Donald Trump a déclaré dans une récente interview qu’il aimait en fait bon nombre des propositions contenues dans ce document.
Au cours de l’année écoulée, Trump s’est défendu d’avoir été associé au Projet 2025 ou d’en avoir soutenu une partie, une feuille de route parrainée par la Heritage Foundation et contenant des propositions d’extrême droite pour le prochain président républicain, qui a été perçue négativement par de nombreux électeurs.
« Je n’ai rien à voir avec le projet 2025 », avait déclaré Trump lors du débat présidentiel avec son adversaire démocrate Kamala Harris.
Malgré ces affirmations, des indices clairs montrent que Trump soutenait en réalité le Projet 2025, y compris à un stade précoce de son développement. En 2022, par exemple, Trump a pris la parole lors d’un événement organisé par la Heritage Foundation, où il a loué les efforts déployés par l’organisation pour élaborer le document, déclarant qu’ils « préparaient le terrain » pour l’avenir du conservatisme et pour son éventuel retour à la Maison-Blanche.
Aujourd’hui, plus d’un mois après avoir remporté la course à la présidence en 2024, Trump affirme qu’il n’est finalement pas totalement opposé au Projet 2025.
Dans l’interview qu’il a accordée au magazine Time après avoir été nommé « Personnage de l’année », Trump a déclaré qu’il y avait encore « certaines choses » qu’il désapprouvait concernant le Projet 2025, sans toutefois préciser de quoi il s’agissait. Il a toutefois ajouté qu’il n’était pas « en désaccord avec tout » dans ce manifeste de la droite, ajoutant qu’ils « ont des choses très conservatrices et très bonnes », selon lui.
Trump a également reconnu que, malgré son antipathie supposée pour le document il y a encore quelques semaines, il a nommé des personnes ayant contribué à la création du Projet 2025 à des postes de pouvoir au sein de sa future administration à la Maison-Blanche.
Trump a nommé Russ Vought, par exemple, un ancien membre de son administration lors de son premier mandat, à la tête de l’Office de la gestion et du budget. Vought, nationaliste chrétien et fervent partisan de Trump, a été l’un des principaux promoteurs et contributeurs du Projet 2025. Lors de discussions en caméra cachée après que Trump a désavoué le document, il a déclaré qu’il pensait que le candidat républicain ne prenait ses distances avec le programme que pour gagner la course, et que cela ne le dérangeait pas.
Trump est « très favorable à ce que nous faisons », a déclaré Vought lors de ces discussions, ajoutant que Trump avait « béni » le travail de son organisation pour poursuivre discrètement les projets liés au Projet 2025 durant la campagne.
Trump a nommé de nombreuses autres personnes ayant participé au Projet 2025, notamment Brendan Carr à la tête de la Commission fédérale des communications (FCC). Carr a rédigé le chapitre du Projet 2025 qui préconise le démantèlement des réglementations actuellement appliquées par l’agence. Trump a également nommé Tom Homan, son ancien chef du service de l’immigration et des douanes (ICE) et un autre contributeur au Projet 2025, au poste de « tsar des frontières. »
Plusieurs éléments du Projet 2025 sont antidémocratiques et dangereux. Le document prévoit de réprimer les lanceurs d’alertes et les journalistes, par exemple, et appelle à supprimer les protections contre l’espionnage des membres des médias par le gouvernement. Il appelle également à l’interdiction de ce qu’il décrit comme « l’idéologie transgenre » – des politiques qui reconnaissent, respectent et protègent les personnes transgenres – et demande que le gouvernement impose une discrimination fondée sur une « signification binaire du sexe. »
Le Projet 2025 cherche en outre à éroder davantage les droits reproductifs dans tout le pays, notamment en interdisant le transport des médicaments abortifs par la poste. Le document cible également les immigrés et leurs familles vivant aux États-Unis, en préconisant des déportations massives, des raids et la fin du droit constitutionnel à la citoyenneté de naissance.
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Chris Walker est rédacteur à Truthout, basé à Madison, dans le Wisconsin. Depuis le début des années 2000, il se concentre sur des sujets nationaux et locaux et a produit des milliers d’articles analysant les questions d’actualité et leur impact sur le peuple américain. On peut le trouver sur la plupart des plateformes de médias sociaux sous le nom de @thatchriswalker
Source : Truthout, Chris Walker, 16-12-2024
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Commentaire recommandé
Que Trump n’ai rien a voir avec le manifeste n’interdit pas qu’il puisse l’intéresser en partie. C’est une fausse contradiction construite de toute pièces par le journaliste.
Trump l’a expressément expliqué lors de son débat avec Kamala durant lequel il expliquait qu’il s’y trouvait certainement de bonnes idées.
Les démocrates se sont mobilisés sans compter en tentant par tous les moyens de rattacher Trump au manifeste au lieu de proposer un candidat et un programme convaincant, avec le résultat que l’on sait.
Ce manifeste est en effet tres impopulaire. Chez les democrates. Chez les républicains en revanche c’est loin d’être le cas. C’est comme l’étiquette d’ext D. Encore une fois le « journaliste « s’imagine juge et partie. Encore une fois il n’est pas crédible. Et après on s’étonne du succès des réseaux sociaux pour s’informer ?
6 réactions et commentaires
Que Trump n’ai rien a voir avec le manifeste n’interdit pas qu’il puisse l’intéresser en partie. C’est une fausse contradiction construite de toute pièces par le journaliste.
Trump l’a expressément expliqué lors de son débat avec Kamala durant lequel il expliquait qu’il s’y trouvait certainement de bonnes idées.
Les démocrates se sont mobilisés sans compter en tentant par tous les moyens de rattacher Trump au manifeste au lieu de proposer un candidat et un programme convaincant, avec le résultat que l’on sait.
Ce manifeste est en effet tres impopulaire. Chez les democrates. Chez les républicains en revanche c’est loin d’être le cas. C’est comme l’étiquette d’ext D. Encore une fois le « journaliste « s’imagine juge et partie. Encore une fois il n’est pas crédible. Et après on s’étonne du succès des réseaux sociaux pour s’informer ?
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AlerterNon, il ne s’agit pas d’une « fausse contradiction construite de toutes pièces par le journaliste ». Il s’agit simplement d’une nouvelle preuve que Trump a menti publiquement.
Quant aux étiquettes… curieusement, vous ne semblez guère vous émouvoir quand valsent celles de « woke » ou de « terroristes » pour désigner des militants écologistes.
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AlerterL’extrême droite ? Elle est bien installé en Europia ( Club de Rome – Davos – WEF ) depuis 2001 et voir aux yeux du monde qui aide en armement et idéologiquement l’extrême droite Israelienne pour le génocide ? Angleterre , Italie , Allemagne et France = InverZion des valeurs et des mots de leur maitre . Les EU change de route depuis le Nord Stream 2 pour couler l’Europe avec la complicité des Fachistes à la tête de l’UE et certains gouvernements YGL . Maintenant tonton la quitte et les YLG partiront avec leurs valises du vole de leur Nations en plus des paradis fiscaux mafieux mondiale . L’Europe retourne au charbon des années 70 ! Après 40 ans de trahisons infames de faux espoirs à chaque élection d’escrocs, d’hypocrisie , de malveillance , de faux semblants et de traitrise contre leur peuples .
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AlerterEst-ce pire que les mémos usuels de la RAND, du PNAC et autres « Think tank » à la con, ou tous les mémos autistiques du DoD ou du DoS dont on apprend l’éxistance officielle entre 50 et 75 ans après les faits et qui sont supportés par des administations transpartisanes ?
Je l’avais lu il y a un petit moment le mémo en question, c’est pas un des pires. Les think tanks « conservateurs » aux US, il y en a une tétrachiée : entre « Turning point USA » , l’institut Carnegie, les grands groupes financiers type Carlisle et autres ont pondu bien pire… y a boire et à manger là dedans.
On pourrait même, à l’image du Don, y trouver des idées pas si pourries que ça … mais quand on est démocrate « proud » avec un TDS en stade avancé c’est effectivement l’enfer sur terre. A se demander si l’ultra-polarisation de la politique au US ne serait pas le plus grand risque à venir pour leur (très) chère sécurité nationale.
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AlerterEn attendant sa chute, l’Amérique du nord s’engage à tombeau ouvert dans une ornière historique peu reluisante.
« Ne pas répéter les erreurs des années ‘30 ! » par Yorgos Mitralias sur le blog de Paul Jorion.
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AlerterPas très différent par chez nous. On en est pas encore au niveau de la république de Weimar mais on s’y dirige tout droit. Que du bonheur en perspective.
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