Très intéressante enquête…
Source : Madaniya, René Naba, 15-11-2017
LA CELLULE DE DOHA A SERVI DE COURROIE DE RÉHABILITATION DES «ARABES AFGHANS» ET DE VECTEUR D’INFLUENCE DU QATAR AU SEIN DU COURANT SALAFISTE.
Après le retrait soviétique d’Afghanistan, le groupement qatari des «arabes afghans» a décidé de retourner au pays, alors que les autres cadres arabes, notamment saoudiens, égyptiens, syriens et ceux originaires des pays du Maghreb décidaient de se diriger vers l’Europe, la Tchétchénie et l’ancienne Yougoslavie.
En raison des liens tissés dans la guerre d’Afghanistan, au sein de l’alliance occidentale, ces divers groupements arabes ne rencontrèrent guère de difficultés à s’installer et à opérer dans des pays qui considéraient les «arabes afghans» comme de «Moujahidine de la liberté», des combattants de la liberté.
Sur ce lien, un témoignage de cette époque par l’ancien messager d’Oussama Ben Laden, notamment sur les avatars des arabes afghans en Bosnie.
Bon nombre d’afghans qataris étaient sous étroite surveillance. Pour tromper la surveillance microscopique dont ils étaient l’objet, Al Qaida a mis en avant une vitrine salafiste, dont les membres n’avaient pas participé à la guerre d’Afghanistan.
Pour la constitution d’une «Cellule de Doha», le choix s’est porté sur Cheikh Abdel Rahman Ben Oumeir Al Noueimy, qui venait de purger trois ans de prison. Professeur d’Université, il fonda à cette occasion le «Centre Arabe d’Études et de Recherches», qui fera office de paravent à la cellule de Doha.
En collaboration avec des Cheikhs d’Arabie Saoudite, du Koweït, de Bahreïn et des Émirats Arabes Unis, –tels, pour ce citer que des exemples, Safr Al Hawali, Salmane Al Awdah, Hamed Al Ali et Walid Tabatbaï–, ce centre a entrepris la réhabilitation des arabes afghans afin de leur confier la «mission du redressement de la nation islamique».
LA CELLULE DE DOHA A SERVI DE VECTEUR D’INFLUENCE DU QATAR AU SEIN DU COURANT SALAFISTE
Un opposant qatari a bien résumé la répartition des rôles dans la cellule et le pouvoir: «La cellule de Doha a fait office de courroie de réhabilitation et les 2 Hamad (le souverain Hamad Ben Khalifa et le premier ministre Hamad Ben Jassem) se chargeaient de les affecter à la satisfaction de leurs objectifs».
Le cercle décisionnaire du Qatar estimait nécessaire de disposer de plusieurs relais afin de ne pas dépendre exclusivement du binôme confrérique Frères Musulmans-Youssef Al Qaradawi.
Ainsi le Qatar a offert l’hospitalité à Cheikh Mohamad Srour Zine Al Abidine, chef du mouvement Al Sourouryah et à Abbasi Madani, Chef du Front Islamique du Salut (FIS), un mouvement algérien en guerre contre la branche algérienne des Frères Musulmans.
Il a soutenu plusieurs groupements sunnites d’Irak situés hors orbite du Parti Islamique Irakien, la branche irakienne des Frères Musulmans, parallèlement à son soutien aux FM de Libye et à d’autres groupements djihadistes et salafistes.
En Syrie, dès le début de la militarisation du soulèvement populaire, le Qatar a établi des contacts directs avec Al Qaida et le mouvement «Ahrar As Sham» et d’autres groupuscules afin de ne pas dépendre d’un seul groupe et à maîtriser la situation.
La liste des 27 principaux membres de la cellule de Doha:
1- Abdel Rahman Ben Omeir Al Nouaimy, alias Abou Oumeir, intermédiaire de la libération contre rançon des journalistes européens otages des mouvements sunnites en Irak
Fiche signalétique
- Date de naissance: 1954
- Passeport du Qatar: N° 00868774
- Date d’expiration de sa validité: 27 Août 2014
- Carte National d’Identité (Qatar): N° 25463 401 704
- Date d’expiration de la CNI-Qatar: 06 Décembre 2019
Camarade de classe de Hamad Ben Jassem, Abou Oumeir détestait l’appétence du futur premier ministre pour l’argent et son mépris pour les valeurs morales et la religion.
Il a compensé son absence du champ de bataille d’Afghanistan par son fanatisme et sa raideur doctrinale au sein de la jeunesse salafiste du Qatar. Doté d’une grande capacité d’organisation, il a réussi à s’emparer de la direction du mouvement de la jeunesse salafiste au Qatar, grâce à sa parfaite maîtrise de l’art de la dissimulation.
L’homme est l’un des grands intermédiaires de la libération contre rançon des journalistes européens otages des mouvements sunnites en Irak.
Dynamo de la cellule de Doha, Abou Oumeir a participé personnellement au transfert de des combattants d’Al Qaida vers le Yémen et à la réorganisation des anciens de Guantanamo. Il a mis sur pied un réseau de financement d’Al Qaida en Somalie, via le Soudan et le Yémen et apporté son soutien aux salafistes à Gaza, fondant des cellules dans le désert du Sinai. La décision de rattacher les «Shababs de Somalie» au mouvement Al Qaida lui revient.
Via les salafistes de Tripoli (Nord Liban), il a été contact direct avec la Brigade Farouk, tristement célèbre lors de la bataille de Bab Amro, en Février 2012. Face à son échec à opérer une percée vers la ville de Douma, il a compensé en mobilisant les Palestiniens des camps de Yarmouk et de Hajjar al Assouad.
Après 2011, date du déclenchement du soulèvement syrien, Abou Oumeir s’est livré à toutes sortes d’activités en pleine connaissance des services de renseignement du Qatar, dans la mesure où elles se situaient dans le prolongement de la stratégie des 2 Hamad visant à la chute du régime syrien et à la prise de contrôle des zones de conflit.
Les services de renseignements américains étaient eux aussi au courant de son activisme, mais ils s’imaginaient pouvoir l’instrumentaliser pour provoquer la chuté du régime
Une fois l’administration américaine convaincue de l’impossibilité de provoquer la chute du régime, via les Frères Musulmans et les groupements djihadistes, Abdel Rahman Oumeir Al Nouaimy a été inscrit sur la liste des sanctions américaines, en Décembre 2014 sous le chef d’accusation de soutien financier à des groupements terroristes.
Le trésor américain a qualifié Abou Oumeir Al Noueimy de l’homme ayant fourni plusieurs millions de dollars à des membres d’Al Qaida en Syrie, aux Shababs en Somalie et à Al Qaida pour la Péninsule Arabique.
2- Khalifa Ben Mohamad Rabbane, alias Abou Mohamad.
Natif du Qatar en 1959, d’une famille aisée, ce fils préféré de son père et ancien d’Afghanistan sera un des premiers adhérents à la cellule de Doha, son premier bailleur de fonds avant que les hommes d’affaires salafistes koweïtiens, saoudiens et qataris, de même que les services de renseignements de la principauté ne prennent le relais.
Il financera les activités de la cellule de Doha dans le Golfe et en Europe, bailleur de fonds de «l’Institut Al Karama pour les Droits de l’Homme» dont il était un membre de son conseil de surveillance.
3- MOHAMAD YOUSSEF OUSMANE AL ATHAYMINA, ALIAS ABOU ABEL AZIZ AL QATARI, PORTEUR DE VALISES POUR AL QAIDA-SYRIE POUR LE COMPTE DU QATAR
Natif d’Irak en 1956, dans le quartier Al Fadl, dans le centre de Bagdad, Abou Abdel Aziz Al Qatari est originaire du village d’Ein El Ghazal, au sud de Haïfa en Palestine.
Engagé volontaire en Afghanistan, il y fit la connaissance des principaux dirigeants du djihad: Abdallah Azzam, Oussama ben Laden et Ayman Al Zawahiri. D’Afghanistan, il se transporta en Tchétchénie pour y combattre les Russes.
De retour à Bagdad, à la fin de la décennie 1990, il fonde une cellule djihadiste ciblant principalement des objectifs civils, conformément à l’idéologie d’Al Qaida: Des débits de boissons appartenant à des chrétiens irakiens, le cinéma Sémiramis à Bagdad.
La cellule a été démantelée, ses membres pendus, et Abou Abdel Aziz condamné à la prison à perpétuité.
Libéré par Saddam Hussein et placé en résidence surveillée à la veille de l’invasion américaine de l’Irak, en 2003, il entre alors en contact avec Abou Mouss’ab Al Zarkaoui, qui le désignera chef de l’unité «Unification et Djihad». Avec son frère Abel Hakim, il occupe d’importantes fonctions au sein de «l’État islamique d’Irak», aux côtés d’Abou Hamza Al Mouhajjer et Abou Omar Al Baghdadi.
Pourchassé, il se réfugie au Qatar en compagnie de ses trois fils Abdel Malek, Achraf et Abdel Rahman, laissant sur place en Irak son frère Abdel Hakim. Il intègre la cellule de Doha et se met en rapport avec les services de renseignements qataris.
Le Qatar pose comme condition que cet homme dont la famille est originaire de Haïfa ne se livre à aucune activité en relation avec la Palestine.
En 2011, Abou Bakr Al Baghdadi, futur calife Ibrahim, décide d’expédier en Syrie des djihadistes grossir les rangs de Jabhat An Nosra. Sous l’autorité d’Abou Mohamad Al Joulani, Al Assamina est chargé de recruter des Palestiniens et des Arabes pour le compte de la banche syrienne d’Al Qaida. Ses deux fils, Achraf et Abdel Malek, prenant en charge les transferts de fonds.
En Syrie, il constitue «Les compagnies d’Al Qods», un détachement relevant d’Al Qaida. Via des intermédiaires du Qatar et du Koweït, avec l’aide de ses deux enfants, il assurera le financement de Jabhat An Nosra par les deux principautés.
Il se détachera de Jabhat An Nosra pour fonder «les soldats d’Al Aqsa», refusant le combat entre Daech et Jabhat an Nosra, validant les principes édictés par Abou Mohamad Al Joulani devant guider les combats en Syrie, notamment:
- Restauration du Califat et application de la charia
- Changement du système de gouvernement en Syrie et sa transformation en territoire régi par «La Loi de Dieu» applicable dans les pays islamiques.
- Chute du régime Assad par les armes.
- Encourager les sunnites syriens à s’engager dans la guerre contre le gouvernement syrien.
- Édifier un état islamique sur toute parcelle du territoire libéré et Aménager une sphère d’influence s’étendant de la province irakienne d’Al Anbar à la province orientale du désert syrien, plaçant tout ce secteur sous l’autorité d’une administration islamique.
Al Athaymina a été tué par un membre de l’Armée syrienne libre (ASL). Le frère du meurtrier a été tué en riposte par des soldats d’Al Qods, son cadavre jeté dans un puits ne sera retrouvé que dix mois plus tard, en Mai 2014.
Après le décès d’Al Athaymina, la cellule de Doha a poursuivi son soutien financier à sa formation, les soldats d’Al Aqsa, via Al Najdi Al Harithi, alias Abou Zir al Najdi, et un officier algérien dissident, Said Arif, alias Omar Ghraib, placé par les États Unis sur la liste des grands terroristes internationaux en Août 2014. L’algérien a été tué en Mai 2015 par un raid de la coalition.
Ci joint les divers pseudonymes qu’il a empruntés au cours de sa carrière: Hakim Al Qanass (le sniper) en Afghanistan, Abdel Ali Al Baghdadi en Irak, Abdallah Azzam Al Cham en Syrie, Abou Omar al Koukazi en Tchétchénie.
4- KHALIFA MOHAMAD TURKI AL SUBAIE, EN CHARGE DE LA COORDINATION AVEC AL QAIDA-PAKISTAN
Fiche signalétique
- Khalifa Mohd Turki al Subaie
- Date de naissance 1 er janvier 1965
- Nationalité qatari
- Passeport: N° 00 68 58 68
- Carte d’Identité Nationale: N° 265 634 00 140
En charge depuis le Qatar de la coordination avec le commandement d’Al Qaida au Pakistan, au vu et au su des services du renseignement de la principauté, en dépit des sanctions américaines qui le frappe depuis 2008, il répercutait à l’organisation d’Oussama Ben Laden les consignes de la cellule de Doha, parallèlement à son rôle de convoyeurs de fonds.
Le trésor américain a relevé qu’Al Sibaie avait transféré à Al Qaida, au Pakistan en 2012, plusieurs centaines de milliers de dollars et d’euros. Ce chiffre ne tient pas compte de l’argent liquide acheminé par des mallettes.
Il n’a pas été possible d’établir si la valise diplomatique du Qatar a été utilisée pour ce genre d’opérations. Mais il semble que la corruption a joué un grand rôle dans la lubrification des rouages du du trafic.
Les autorités aéroportuaires de Doha détournait le regard lors des passages ds mallettes et leurs collègues pakistanais se laissaient convaincre par des arguments sonnants et trébuchants.
En 2013, à la demande d’Abou Ali Al Joulani, Al Sibaie a participé à la campagne de levée de fonds en faveur des combattants de Syrie. Cette campagne était dirigée par Saad Al Kaabi et Abdel Latif Ben Abdallah Al Kawari, deux bailleurs de fonds qataris d’Al Qaida.
La cellule de Doha a subi de lourdes pertes humaines en Syrie: Abou Khaled Al Soury, Abel Aziz Al Qatari, Abou Azzam Al Koweïti, Abou Tourab Al Mouhajer. Al Sibaie a favorisé la propulsion du saoudien Abdallah Mohamad Ben Souleymane Al Mouheissiny au poste de Mufti de Jaych Al Fatah (l’armée du Fatah) du fait de son statut de gros contributeurs du Jabhat An Nosra et des groupements relevant de Jaych Al Fatah.
Du fait de ses fonctions bancaires antérieures, Al Sibaie a mis son expérience dans ce domaine pour des opérations de blanchiment d’argent et de camouflage de virement.
5- ABDEL MALEK MOHAMAD YOUSSEF ABDEL SALAM
Fiche signalétique
- ‘Ab al- Malik Muhammad Yusif ‘Abd-al-Salam
- Pseudonyme: Omar le Qatari, Abou Omar le Qatari, Omar Al Tayyar (l’aviateur).
- Nationalité jordanienne
- Date de naissance: 13 Juillet 1981.
- Passeport Jordanien: N° K 47 5336
- Date d’émission: 21 Août 2009
- Date d’expiration: 30 Août 2014
- Carte d’Identité Nationale du QATAR: N° 289 40 00 602
Abdel Malek a atterri au Qatar en 2004 en compagnie de son père Mohamad Youssef Al Assamina en application de la décision d’Al Qaida de les mettre à l’abri à la suite de l’assassinat de deux dirigeants de l’organisation en Irak.
Sous le pseudonyme d’Abou Omar Al Qatari, il fera office d’assistant d’El Sibaie et d’Ibrahim Issa Al Bakri. Il reçut alors instruction de se diriger vers la Syrie, via le territoire libanais, en vue de prendre en charge les transferts de fonds. Il sera intercepté par les services de sécurité libanais le 2 Mai 2012.
Condamné pour transfert de fonds, il fut emprisonné à la prison de Roumiyeh. Sa peine purgée, le Liban prolongera sa détention car entre temps, son nom avait été inscrit sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU, le 23 janvier 2015, dans le prolongement des sanctions américaines.
Le 27 Février 2016, Abdel Malek a été expulsé vers la Jordanie.
Dans ses aveux à la justice libanaise, l’homme indiquera s’être rallie à Al Qaida, via son père, alors qu’il était à Doha. Il suivra un entraînement militaire avant de se rendre en Afghanistan pour rejoindre les combattants islamiques. Il précisera avoir transité par l’Iran pour se rendre vers les régions frontalières du Pakistan et de l’Afghanistan.
Au terme d’une nouvelle session d’entraînement au tir au fusils et aux armes de poings, il se rendit en Mai 2001 en compagnie d’un groupe d’Al Qaida à Zabel (Afghanistan) pour se livrer à des opérations armées contre les patrouilles de l’armée américaine. De Zabel, il se transporta vers le camp de Bourraych, toujours en Afghanistan.
Blessé lors de l’opération, il a dû se faire amputer des doigts de la main droite. Cet accident a modifié radicalement sa position au sein d’Al Qaida. De combattant, il sera déplacé vers le secteur logistique. Avec pour pour mission la collecte de fonds des personnes fortunées d’Arabie Saoudite, du Qatar, du Koweït. La quête se faisait via internet, d’une manière hermétique et cloisonnée, sans la moindre connaissance des donateurs les uns des autres, assisté de collaborateurs du Liban, de Syrie, de Jordanie, et du Koweït.
Il a révélé avoir convoyé des fonds dans divers pays de la Péninsule arabique, précisant le montant de ces transferts:
- -50.000 euros via l’Iran en Novembre et Décembre 2011
- -10.000 euros en Mars 2012
- -180.000 euros et 200.000 ryals qataris, 4 jumelles à vision nocturne, du matériel de transmission, ainsi que des armes et munitions à des combattants d’Al Qaida à Antioche (Turquie).
6- ACHRAF MOHAMAD YOUSSEF OUSMANE ABDEL SALAM
Fiche signalétique
- Ashraf Muhammad Yusif ‘Uthman ‘ Abed -al-Salam
- Pseudonyme: Khattab, Ibn Al Khattab
- Date de naissance: 1984
- Lieu de naissance: Irak
- Passeport Jordanien: N° K 048 787
- Passeport jordanien additif: N 486 298
- Carte d’Identité Nationale du QATAR: N°284 400 00 526
L’homme figure sur la liste des sanctions de l’ONU et des États Unis pour son soutien à Al Qaida en Irak, en Syrie et au Pakistan.
Le 20 juillet 2010, Achraf est intercepté par les services jordaniens qui lui retirent son passeport à son passage de la frontière irako jordanienne et officiellement arrêté, une semaine plus tard, le 28 juillet 2010. Le 28 septembre 2010, soit deux mois plu tard, il a été libéré et expulsé vers Bahreïn et le Qatar.
Le 25 septembre 2012, il est de nouveau arrêté cette fois par la police de Bahreïn, qui avait opéré une descente à son domicile situé dans le quartier de ‘Arrad, dans le district d’Al Mahraq. Deux ans plus tard, il est expulsé vers une destination inconnue et sa trace se perd. Il sera identifié par des combattants de l’Armée Syrienne Libre, dans la région d’Idlib, servant en tant que combattant d’Al Qaida.
Achraf dispose d’une carte de résidence du Qatar. Il a collaboré avec El Sibaie, qui est, lui, de nationalité qatari, à des transferts de fonds vers Al Qaida- Pakistan, en 2012, selon le trésor américain.
Depuis 2004, Achraf a facilité les contacts et le soutien financier à Al Qaida Irak, le précurseur de l’État Islamique (Daech). Depuis 2012, il était chargé du transfert des fonds et des combattants vers Al Qaida Syrie.
7- IBRAHIM ISSA HAJJI MOHAMAD AL BAQER, UN DES PREMIERS ADHÉRENTS À LA CELLULE DE DOHA.
Fiche signalétique
- Pseudonyme: Abou Khalil
- Nationalité: qatari
- Date de naissance: 12 juillet 1977
- Lieu de naissance: Qatar
- Passeport qatari N° 01 01 66 46
L’un des premiers adhérents au cercle de Doha, Abou Khalil sera aussi l’un des premiers démasqués.
Chargé des transferts de fonds à Al Qaida Pakistan depuis les attentats anti américains du 11 septembre 2001, il a été arrêté par les autorités qataries et libéré conte l’engagement de s’abstenir de toute activité sur le territoire national, notamment la collecte de fonds et le recrutement de combattants qataris pour les zones de conflit.
Abou Khalil sera inscrit sur la liste des sanctions des États Unis en septembre 2014 puis de l’ONU, en 2015 pour son soutien financier à Al Qaida. Abou Khalil n’a pas plus été inquiété depuis lors, respectant scrupuleusement ses engagements prises auprès des autorités qataries.
Depuis novembre 2014, il est fonctionnaire à l’Office Général des Travaux Publics du Qatar.
8- ABDEL AZIZ BEN KHALIFA AL ATTYAH: LE JOKER DE LA CELLULE DE DOHA, LE PROPRE FRÈRE DU CONSEILLER SPÉCIAL DU PRINCE TAMIM
Fiche signalétique
- Abdelaziz al-Attiyah
- Nationalité: qatari.
- Passeport: passeport diplomatique délivré par le gouvernement du Qatar.
Les informations le concernant sont disponibles auprès des services de renseignements américains qui étaient au courant de sa mission, de même qu’auprès de la sûreté libanaise.
La sûreté libanaise ne s’imaginait pas un seul instant que le groupe qu’elle avait intercepté au Liban, en 2012, était dirigé par le propre frère du conseiller spécial du prince héritier Tamim, Hamad Ben Khalifa Al Attiyah, et le cousin de deux autres personnalités du régime: Hamad Ben Ali Al Attiyah, conseiller de Tamim pour la défense et de Khaled Ben Mohamad Al Attiyah, à l’époque ministre d’État pour les Affaires étrangères, désormais en charge de la défense.
Inculpé de financement du terrorisme, Abdel Aziz était en fait le joker de la cellule de Doha, l’officier de liaison entre le leadership politique et les services de renseignements qataris d’une part, la cellule de Doha, d’autre part.
Le message était clair et ferme: Si ce fils de la nomenklatura qatarie n’était pas libéré sur le champ, la totalité de la communauté libanaise du Qatar serait dégagée sur le champ, expulsée vers son pays d’origine.
Pour camoufler l’implication du Qatar dans cette affaire, un jordanien (Omar Al Qatari) a été sacrifié, bouc émissaire de la transaction, jugé et condamné à une peine de prison.
Démasqué, Abdel Aziz n’en a pas moins continué à faire preuve d’activisme au Qatar, participant à de nombreuses campagnes de collecte de fonds pour les combattants d’Al Qaida. En 2013, il lancera une campagne publique de fonds s’adressant aux donateurs via les réseaux sociaux, avec l’aide de deux collaborateurs d’Al Qaida: Saad Ben Saad Al Kaabi et Abdel Latif Ben Aballah Al Kawari avec le soutien d’Al Sibaie. Tous trois figurent sur la liste des sanctions des États Unis et de l’ONU.
Abel Aziz proclamera publiquement son soutien à Oussama Ben Laden, Ayman Al Zawahiri et à la guerre que mène Al Qaida en Syrie.
Membre de la fédération du Billard du Qatar, Abdel Aziz a été nommé par le souverain du Qatar, Tamim Ben Hamad, membre du comité olympique national qatari.
9- SALEM HASSAN KHALIFA RACHED AL KAWARI, ANCIEN FONCTIONNAIRE AU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR DU QATAR.
Fiche signalétique:
- Salim Hassan Khalifa al Kuwari
- Date de naissance: approximativement entre 1978 et 1979.
Inscrit sur la liste des sanctions américaines en Juillet 2011, pour son soutien logistique et financier à Al Qaida, via des collaborateurs d’Al Qaida en Iran, Kawari a fourni plusieurs centaines de milliers de dollars à Al Qaida, fournissant un soutien logistique à ses opérations.
Il a contribué à la libération de deux dirigeants d’Al Qaida détenus en Iran, et muni de leur habilitation, il a facilité le transfert des combattants de l’organisation vers les zones de conflit. Kawari officiait au ministère de l’intérieur du Qatar, en 2011, avant son inscription sur la liste des sanctions américaines.
10- ABDALLAH GHANEM MOUSLEM AL KAWAR, EN CHARGE DES TRANSMISSIONS ET DU SOUTIEN LOGISTIQUE.
Fiche signalétique
- Abdallah Ghaleb Mahfuz Muslim al-Khawar
- Date de naissance: 17 Août 1981
- Passeport: N° 281 634 022 96
Il figure sur la liste des sanctions américaines depuis juillet 2011 pour sa collaboration avec Kawari dans divers domaines au bénéfice d’Al Qaida, notamment dans le secteur des transmissions et du soutien logistique et financier.
Durant sa présence au Qatar, il a coopéré avec Kawari au ministère de l’intérieur pour le transfert des combattants d’Al Qaida vers l’Afghanistan et contribué à régulariser le séjour au Qatar des membres de la cellule de Doha.
11- SAAD BEN SAAD MOHAMAD AL KAABI OU L’INSTRUMENTALISATION DES ASSOCIATIONS CARITATIVES MUSULMANES AU ROYAUME UNI
Fiche signalétique
- Sa’d al-Sharya ‘Al-Ka’bi
- Pseudonyme: Omar Al Afghani
- Date de naissance: 15 Février 1972
- Nationalité: qatarie
- Compte bancaire: Qatar Islamic
- Account *2000 720 76 Hazza Saad Sad Al Kaabi Bank QI SB QA QA
Inscrit sur la liste des sanctions américaines en Août 2015, sur celle de l’ONU un mois plus tard en Septembre 2015 pour avoir collecté des fonds pour le compte d’Al Qaida en Syrie. Saad a demandé publiquement aux donateurs de virer leurs contributions directement à son compte bancaire, dont il avait communiqué les références .
Dans sa collecte, il a bénéficié de l’aide d’une parente qui travaillait au sein d’une association caritative au Royaume Uni, elle même créée par une autre membre de sa famille.
12- ABDALLAH LATIF BEN ABDALLAH AL KAWARI
Fiche signalétique
- ‘Abd -al-Latif ‘Abdallah, al-Kawari
- Pseudonyme: Abou Ali Al Kawari
- Date de naissance: 28 Septembre 1973
- Lieu de naissance: Qatar
- Passeport: 010 208 02
- Passeport additif (2): 00 75 48 33
- Date d’émission: 20 Mai 2007
- Passeport additif (1): 00 490 327
- Date d’émission: 28 Juillet 2001
- Carte Nationale d’Identité/ Qatar: 2736 34 00 684
Inscrit sur la liste des sanctions américaines en Août 2015, sur celle de l’ONU en Septembre 2015 sous une double accusation: Collecte de fonds et officier de sécurité d’Al Qaida. Sa coopération avec l’organisation d’Oussama Ben Laden remonte au début du XXI me siècle lorsqu’il s’est occupé de la venue au Qatar d’un dirigeant d’Al Qaida.
13- MOHAMAD SAID BEN HALOUANE AL SAQATRI
Mohamad Saeed ‘al- saqatri
Ancien ingénieur auprès de la compagnie des télécommunications du Qatar «QTEL», puis fondateur de A3L, basée à Doha, une société spécialisée dans les prestations de service dans le domaine de l’internet, ce fournisseur de prestations technologiques a mis ses connaissances dans ce domaine auprès de la mouvance djihadiste.
Il a, parallèlement, offert son aide à la collecte de fonds auprès de Saad al Kaabi et d’Abdel Latif Al Kawari, deux personnes figurant sur la liste des sanctions américaines et de l’ONU. Al Saqatri assistait en outre les djihadistes pour leur départ vers la Syrie.
14- ABDEL WAHAB MOHAMAD ABDEL RAHMAN AL HOUMAYANI, HOMME DE LIAISON AVEC AL QAIDA POUR LA PÉNINSULE ARABIQUE
Fiche signalétique
- Abd al-Wahab Muhamad ‘abd al-Rahman al- Humayqani
- Pseudonyme: Abou ‘Ayed
- Date de naissance:4 Août 1972
- Lieu de naissance: Zahra, district Al Bayda-Yémen
- Passeport: yéménite N° 0 390 24 09
- Date d’émission: 13 juillet 2010
- Date d’expiration: 13 Juin 2016
- Passeport additif 01 77 22 81
- Carte Nationale d’Identité 198 73 53
Abou Ayed figure sur la liste des sanctions américaines depuis 2013 pour son soutien financier à Al Qaida pour la Péninsule Arabique, selon les motivations du Trésor américain. Les virements étaient effectués via une association de bienfaisance, dont il était le propriétaire au Yémen.
Proche des dirigeants d’Al Qaida-Péninsule Arabique, il a participé à la planification des opérations d’APA dans la zone. Il a coordonné ses activités dans ce domaine avec Abdel Majid Al Zandani, un soutien d’Al Qaida qui figure à lui aussi sur la liste des sanctions américaines.
Rattaché à la cellule de Doha alors qu’il était employé au ministère des Biens Religieux (Waqf), il a bénéficié du soutien de l’Institut de bienfaisance «Eid Al Thani» et d’autres associations caritatives. Membre du Conseil de surveillance de l’Institut Al Karama, en compagnie d’Abdel Rahman al Noueimy, il sera par la suite représentant d’Al Karama au Yémen.
15 – ABDALLAH BEN KHALED AL THANI, L’HÔTE DE KHALED CHEIKH MOHAMAD
Fiche signalétique:
- Abdullah bin Khalid bin Hamad bin Abdullah al-Thani
- Date de naissance: 1955
- Lieu de naissance: Rayan (Qatar)
- Nationalité: qatarie
Ancien ministre de l’intérieur, ancien ministre des Biens Religieux (Waqf), Abdallah Ben Khaled est un des doyens de la dynastie Al Thani, membre du «Conseil de famille» de la famille régnante.
Il est considéré comme la courroie de transmission de la cellule de Doha, principalement pour aménager des bases de repli sécurisés aux dirigeants d’Al Qaida depuis le début de la décennie 1990. A son initiative, des dirigeants d’Al Qaida ont trouvé emploi auprès de l’Office Général de l’Électricité et de l’Eau.
Il a aussi offert l’hospitalité à son domicile à Doha à Khaled Cheikh Mohamad, le cerveau des attentats anti-américains du 11 septembre 2001.
Entre 1992 et 1996, Khaled Cheikh Mohamad a mis à profit son emploi au sein de l’administration du Qatar pour virer d’importantes sommes d’argent à des activistes d’Al Qaida en vue de planifier des attentats anti-américains, notamment le premier attentat contre le World Trade Center, en 1993, organisé en compagnie de son neveu Ramzi Youssef.
En 1996, les autorités américaines se sont lancés à la traque de Khaled Cheikh Mohamad dans un complexe immobilier situé dans la banlieue de Doha et propriété d’Abdallah Ben Khaled Al Thani. Les autorités qataries ont alerté le fugitif et assuré son exfiltration en lui délivrant un passeport du gouvernement du Qatar.
Abdallah a continué a occupé des postes importants au sein du gouvernement y compris le poste de ministre d’état pour les affaires intérieures, puis ministre de l’intérieur. Des fausses informations ont fait état de son placement en résidence surveillée. Il n’en est rien. Il continue à vaquer à ses occupations en toute liberté.
Féru de voyages, il se déplace à bord d’un avion privé mis à sa disposition par le gouvernement du Qatar. En Octobre 2014, des photos ont paru le montrant en compagnie de l’ancien Émir du Qatar Cheikh Hamad Ben Khalifa, à Paris.
16- ABDEL RAHMAN AHMAD AL HARAM
- Pseudonyme: Abou Abdallah
- Proche collaborateur d’Abdallah Ben Khaled Al Thani depuis 2013, il accompagne son mentor dans tous ses déplacements à l’étranger
Il est chargé des contacts avec le gouvernement du Qatar et ses services de renseignements pour le compte de l’ancien protecteur de Khaled Cheikh Mohamad. Ainsi en Novembre 2015, Abdel Rahman a rencontré le général Ghanem Ben Chahine, chef d’état major des Forces Armées qataries.
17- MOUBARAK MOHAMAD AL AJJI
- Qatar: Phone 974 555 669 46 / 974 777 973 30
De nationalité qatarie, il a adhéré tardivement à la cellule de Doha après la découverte des membres fondateurs. Du fait de ses rapports étroits avec Al Qaida, il sera chargé de collecter des fonds en faveur de cette organisation Qaida, via des ONG, mais avec la caution des services de sécurité qataris.
Il a mené ses campagnes avec l’aide du koweïtien Hajjaje Ben Fahd Al Ajami, inscrit sur la liste des sanctions américaines et de l’ONU pour son soutien financier à Al Qaida.
En 2013, le tandem a levé des fonds pour des achats d’armes aux combattants en Syrie. Al Ijji et Jaber Al Mary étaient coordonnateurs et officiers de liaison du Qatar dans cette campagne.
Via les réseaux sociaux, Moubarak Al Ijji a lancé des campagnes de soutien à Oussama Ben Laden, se félicitant des attentats anti-américains du 11 septembre 2001.
En 2012, à l’initiative du ministère des Biens Religieux du Qatar, il a animé un colloque de soutien au Djihad en Syrie. En Août 2013, il rendit publique une lettre d’un dirigeant d’Al Qaida en Syrie remerciant les qataris pour leur contribution au financement des djihadistes en Syrie.
Un mois plus tard, en septembre 2013, Moubarak a voyagé en compagnie de Hajaje Al Ajami, l’expert financier d’Al Qaida, qui figure sur la liste des sanctions américaines et de l’ONU. A son retour à Doha il a intégré les forces armés du Qatar pou y effectuer son service national.
Moubarak al Ijji est à l’origine de la jonction entre Hajaje Al Ajami et les donateurs du Qatar, notamment Moubarak Ben Ali Mohamad Al Attiyah, proche parent de l’ancien ministre des Affaires étrangères et actuel ministre d’état pour la défense.
Depuis 2015, Moubarak Al Ijji est responsable du centre Ar Rawda (jardin d’enfants), qui accueille parmi ses conférenciers des extrémistes sympathisants d’Al Qaida
18- JABER BEN MOUBARAK AL MARI
De nationalité qatarie, né le 30 juillet 1981, il appartenait à la section de soutien au sein de la cellule de Doha. De ce fait, il a été chargé de participer à la campagne publique de collecte de fonds, alors que d’autres étaient instrumentalisés au sein d’Al Jazeera pour diffuser les informations propres à Al Qaida.
Il a été coordinateur ds campagnes de collecte de fonds dirigées par Hajaje Al Ajami, inscrit sur la liste des sanctions des États Unis et de l’ONU. Pour stimuler la générosité des donateurs, il publiait les attestations de versement d’or, de biens fonciers, recueillis après des qataris. Jaber Al Mari est désormais Rédacteur en chef du journal Al Arab, édité à Doha.
19- MOHAMAD JASSEM AL SULAITI
- Pseudonyme ABU Jassem al-Sulaiti
Membre de la cellule de Doha, en charge du ravitaillement des combattants en Syrie en collaboration avec des sympathisants d’Al Qaida, les précités Kaabi et Kawari, tous deux figurant sur la liste des sanctions américaines et de l’ONU.
En Septembre 2014, il a supervisé une campagne de levée de fonds au Qatar pour le ravitaillement des djihadistes d’Al Qaida en Syrie.
Depuis juillet 2017, Sulaiti est présenté comme responsable du secteur caritatif, coordinateur des aides destinées à financer des oeuvres de bienfaisance en Syrie. En fait, Sulaiti est le collaborateur de Khalifa Ben Turki El Sibaie, l’expert financier d’Al Qaida, inscrit sur la liste de sanctions américaines et de l’ONU.
20- ALI BEN ABDALLAH AL SUWAIDI, PREMIER RESPONSABLE FINANCIER D’AL JAZEERA
De nationalité qatarie, Ali Ben Abdallah Al Suwaidi figure parmi les premiers adhérents à la cellule de Doha, qui réussit à la placer très tôt à un poste sensible à Al Jazeera, en sa qualité de responsable financier de la chaîne.
A la prise de fonction de l’islamiste confrérique Waddah Khanfar à la direction générale de la chaîne, Ali Ben Abdallah a cessé ses activités à Al Jazeera pour prendre la direction générale de «l’Institut de bienfaisance Eid Al Thani». Ce poste lui permettait de gérer le budget de cette institution caritative et d’en fixer le programme d’action, notamment la supervision de la collaboration avec des institutions en rapport avec Al Qaida.
Ali Ben Abdallah était en fait l’homme de confiance de Cheikh Abdel Rahman Al Noueimy qui lui confiait les missions difficiles.
21- HACHEN SALEH ABALLAH AL AWADI: L’ASSISTANT DU BAILLEUR DE FONDS D’AL QAIDA
Officiellement en fonction à l’Institut de bienfaisance Eid Al Thani, il était en fait l’assistant du bailleur de fonds d’Al Qaida, inscrit sur la liste des sanctions américaines et de l’ONU, Abdel Rahman Al Neaimi.
Le fils de Awadi, Mohamad, ralliera Daech et sera tué en 2015 lors d’un raid de la coalition contre les positions de l’État Islamique en Syrie. Avant son décès, il avait participé à une campagne de collectes de fonds en compagnie de deux membres de Daech, Salah Faraj Al Mary et Moutlaq Ben Mohamad Al Hajiri, ux aussi tués.
Depuis 2016, Hachem Al Awadi est président exécutif de la compagnie qatarie RITAGE pour la gestion et la commercialisation des projets, dont les copropriétaires à hauteur de 20 pour cent chacun, sont le ministère des Biens religieux et l’Institut de bienfaisance Eid Al Thani.
Le président de Ritage Ahmad Ben Eid Al Thani cumule depuis 2017 ces fonctions avec celle de chef de la section financière, l’office de contrôle de la Banque centrale du Qatar chargé de la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent.
Son adresse est la suivante: 236, Rue Mohamad Ben Thani, Ben Omrane- Doha
22- MOHAMAD BEN ISSA AL FATEES AL MARY: L’OFFICIER DE LIAISON DU QATAR AVEC ABDEL HAKIM BELHADJ, CHEF DES GROUPEMENTS ISLAMIQUES DE LIBYE.
Officier des forces spéciales qataries, il a été dépêché en Libye en 2011 pour la coordination des activités du Qatar avec les groupements islamistes libyens dans la guerre contre Mouammar Kadhafi.
Depuis lors il a pris en main la coordination des relations avec le chef des groupements combattants islamistes libyens Abdel Hakim Bekhadj et Mehdi Al Harathi, dans l’ouest de la Libye.
En Août 2011, l’officier qatari a été pris en photo en compagnie d’Abdel Hakim Belhadj, lors d’un entretien en direct sur la chaîne Al Jazeera dans l’enceinte même de la caserne Bab al Azizyah, la résidence à l’ancien dirigeant libyen, après son occupation par les groupements islamistes.
La même année toujours, le colonel Mohamad Al Fatees Al Mary a été également pris photo commandant un groupe de combattants à proximité de Tripoli en vue de la réouverture de l’ambassade du Qatar dans la capitale libyenne.
Depuis Mars 2017, Mohamad Al Fatees a été promu Général, commandant des forces spéciales du Qatar.L’officier supérieur qatari n’avait jamais eu auparavant de contacts avec la cellule de Doha. Il n’a noué contact avec la cellule qu’à le venue des radicaux libyens au Qatar.
23 – HAMAD BEN ABDALLAH AHMAD ALI: CHEF DU MOUVEMENT SALAFISTE KOWEÏTIEN.
Fiche signalétique:
- Hamad Ben Abdallah Ahmad Al Ali
- Pseudonyme: Abu Salim
- Date et lieu Naissance 20 janvier 1960. au Koweït.
Son étoile a commencé à briller à son accession en 2002 au poste de Secrétaire général du Mouvement salafiste koweïtien, d’où il a engagé sans retard des contacts avec des Cheikhs d’Arabie saoudite, de Bahreïn et du Koweït de la mouvance salafiste en vue de créer une «Union Générale du Mouvement salafiste du Golfe».
Sa forte relation avec Al Qaida et d’éléments extrémistes l’ont privé de la possibilité de persévérer dans ce projet.
Lors de l’invasion de l’Irak, en 2003, il considérera qu’Abou Mouss’ab Al Zarkaoui comme le meilleur interprète et avocat de sa pensée. Invoquant le «danger iranien», il se joindra à Zarkaoui pour déclarer apostat les schismatiques chiites «Ar Rafida», considérant que toute action provoquant la mort de chiites est un acte de djihad.
Lors d’un colloque au Koweït, il a considéré que l’attentat contre le dirigeant chiite irakien Mohamad Baqer Al Hakim, le 29 Août 2003, à la ville sainte chiite de Najaf comme étant des opérations qui relevaient du «martyr». 80 personnes ont été tuées- avaient été au cours de cet attentat. Il en a été de même des les attentats en série commis à l’occasion de la commémoration religieuse de la cérémonie chiite d’Al Achoura -dont le bilan s’est élevé à 271 tués et plusieurs centaines de blessés.
Il a, à cette occasion, fustigé la distinction établie en Occident entre civils et militaires, refusant qu’une attaque d’une tour de contrôle d’un aéroport civil comme relevant d’un acte terroriste. L’homme a connu une certaine célébrité fugace lors du panégyrique qu’il a prononcé à la mort de Zarkaoui:
«Le chef Zarkaoui est tombé en martyr, victorieux. Prenant sa relève, Abou Hamza est notre nouveau porte étendard et s’il venait à tomber en martyr, un autre prendra la relève et notre étendard ne tombera jamais», proclama-t-il.
La relation de Hamad Ben Abdallah avec la cellule de Doha était aléatoire, irrégulière. Si elle a facilité ses contacts avec de nombreux dirigeants djihadistes, elle était toutefois empreinte d’une certaine réserve en raison de «l’hypertrophie de son moi», qui l’incitait à se considérer comme le plus compétent dans le domaine de la doctrine et de la jurisprudence islamique.
Il a de même amplifié sur les réseau sociaux le «Faire Part» du décès d’un dirigeant d’Al Qaida Youssef Ben Saleh Ben Fahd Al Ayiri, fondateur d’Al Qaida en Arabie saoudite, «tombé en martyr des mains des bourreaux de la Péninsule Arabique». Faire part daté de la nuit de samedi à dimanche 30/03/1424 -2 Juin 2003. La cellule l’a utilisé là où bon lui semblait. Il a été conduit de ce fait à concentrer ses relations avec Al Qaida-Irak puis avec l’État Islamique d’Irak.
Selon le témoignage d’un dissident de Daech, Hamad Ben Abdallah jouissait au départ du respect des combattants non irakiens. Il a pris de l’importance avec son enrôlement de volontaires d’Arabie saoudite et du Koweït, mais s’est réduit avec l’«Irakisation» du commandement, c’est à dire l’installation d’Irakiens aux postes importants du mouvement.
Les Irakiens particulièrement les officiers de l’armée de Saddam Hussein ne nourrissaient aucun respect à son égard, considérant les Koweïtiens comme des «suiveurs».
En 2008, L’ONU a admis que Hamad Ben Abdallah était le financier d’une cellule terroriste au Koweït qui a planifié des attentats contre des objectifs aux États Unis et au Koweït. Il a été inscrit sur la liste des sanctions américaines en 2006, et deux ans plus tard, en 2008, sur la liste des sanctions de l’ONU pour son rôle dans la préparation des attentats au Koweït et en Irak.
En dépit de son inscription sur la liste des sanctions, le chef des salafistes koweïtiens a poursuivi ses activités sans encombre. En 2012, Hamad a pris la parole à la grande mosquée du Qatar à l’invitation du ministère des biens religieux de la principauté, multipliant les appels au soutien d’Al Qaida et de Daech en Syrie, participant aux collectes de fonds au Koweït. Il n’hésitera pas à mobiliser les députes salafiste du Koweït leur enjoignant de se rendre sur le terrain en Syrie pour apporter leur soutien aux combattants.
Les collectes étaient présentées comme étant destinées à l’Armée Syrienne Libre (ASL), elles étaient en fait déviées vers les groupements djihadistes takfiristes.
En 2012, il a publié un communiqué de soutien à Al Qaida à la suite de l’inscription par les États Unis de ce mouvement sur la liste sur la liste des organisations terroristes.
En Mai 2012, lors de sa prêche du vendredi à la Mosquée Imam Mohamad Ben Abdel Wahab du Qatar, Hamad a enjoint aux associations de bienfaisance d’apporter leur soutien en armes et en argent.
«Votre argent, ils le réclament. Mettez le à leur disposition pour qu’ils puissent protéger leur poitrine des balles de la lâcheté tirées par cette communauté perfide et maudite. Associations caritatives, plantez vos tentes aux frontières de la Jordanie, du Liban, de la Syrie et d’ailleurs et faites passer l’argent les armes à ce peuple».
Un universitaire koweïtien nous a exposé les raisons de la discrétion du son gouvernement: «Le gouvernement craint de soulever cette question sensible. Le contenu de la prêche reflète la tonalité générale des interventions publiques durant les premières années de la guerre de Syrie. Au Koweït, le sujet est sensible. Il y a un fort courant chiite, un courant salafiste et au dessus de nos têtes, le danger iranien. Difficile d’opter pour la fermeté, car des personnalités salafistes seront visées, ce qui suscitera des troubles. Le gouvernement préfère privilégier le compromis plutôt que de mettre en œuvre l’arsenal sécuritaire juridique et sécuritaire dont il dispose».
Ci Joint la déclaration de Hamad Ben Abdallah à propos du Blocus imposé au Qatar par quatre pays arabes:
Remarques préliminaires, le prédicateur s’exprime, au nom de la religion, en tant que Mufti et législateur. Il traite du blocus, alors que ce terme et impropre au regard du Droit international.
«Que dire d’un blocus qui frappe un peuple entier, qui inflige des dégâts à des centaines de milliers de musulmans, à leurs intérêts leur condition de vie, qui leur coupe la voie au retour dans leur pays. Une telle perturbation frappe la totalité du monde.
«Il importe d’interdire ce blocus vilain et odieux, qui frappe la population du Qatar. L’homme qui garde le silence est un diable muet, qui sera frappé des prescriptions concernant le silence sur la vérité. Un tel blocus a été imposé au Qatar en raison du complot ourdi avec l’ennemi de la nation, l’Iran.
«Une plainte n’est valable que si elle est confortée par des preuves. A supposer que l’accusation soit fondée, c’est au lâche d’ assumer sa traîtrise et non le peuple dans sa totalité».
Il est patent qu’Al Jazeera défend les sunnites d’Irak, de Syrie, du Liban et d’ailleurs. Elle prend la défense des causes de la nation musulmane, de ses peuples persécutés d’une manière plus efficace que toute autre chaîne satellitaire».
Hamad Ben Abdallah Ahmad Al Ali 10 Ramadan 1438
24- HAJAJE BEN FAHD HAJAJE MOHAMAD AL AJAMI
Fiche signalétique:
- Hajjaj bin-Fahad- al-Ajami
- Date et lieu de naissance: Koweït, 10 Août 1987
- Nationalité: Koweïtienne
- Phone: 965 660 66 414
Membre exécutif de la cellule de Doha, chargé de la mobilisation, son adhésion à cette structure s’est faite par l’entremise de Moubarak Al Ijji et Jaber Al Mari.
Ressortissant koweïtien, il a été inscrit sur la liste des sanctions américaines, en 2014, pou son soutien à Al Qaida en Syrie. Hajjaj s’est rendu régulièrement en Syrie pour y convoyer des fonds à Al Qaida.
En 2012, à l’invitation du ministère des biens religieux du Qatar, il a participé à un colloque lançant depuis la tribune un appel au Djihad.
En 2013, il a dirigé la campagne de collecte dont les fonds étaient affectés à l’achat d’armes pour les combattants de Syrie. Dans cette campagne, il était assisté de Moubarak Al Ijji et Jaber Al mary, deux officiers de liaison qataris, chargés de la coordination de la levée de fonds auprès des donateurs pour le compte de Hajjaj.
25 – ABDALLAH MOHAMAD BEN SLEIMANE AL MOUHAYSIN: D’IMAM À LA MECQUE À MUFTI DE JAYCH AL FATAH EN SYRIE
Fiche signalétique
- Al-Muhaysin-,al-Abdallah
- Date et lieu de naissance: 30 octobre 1987 à Al Qassem- Arabie saoudite.
- Passeport saoudien N°/ K. 163 255
- Date d’émission: 11 juin 2011
- Date d’expiration: 16 avril 2016
La cellule de Doha a pris contact avec Abdallah al Muhaysin alors qu’il était Imam de la mosquée qatarie de La Mecque. De retour à Doha, il a participé en 2012 au 2me congrès de la «Ligue des Oulémas Musulmans», un collectif d’oulémas salafistes. La décision d’accélérer la mise en route d’une telle structure a résulté de la décision des salafistes locaux de créer des partis salafistes dans les pays arabes en proie aux troubles du printemps arabe, afin d’être présent dans la carte politique de ces pays.
Le 25 Mai 2012, Al Muhayssin et Nasser Al Omr sont apparus à Doha en compagnie de Tayssir Allouni, journaliste vedette d’Al Jazeera, en photo n marge d’un colloque.
En Août 2013 un an après le congrès salafiste, l’Imam rejoint les rangs des combattants de Jabhat an Nosra, après avoir participé à plusieurs campagnes de collecte de fonds sur son compte tweeter.
La cellule de Doha avait perdu un de ses plus importants responsables en Syrie et avait un besoin urgent d’un homme de confiance à la veille de la constitution de Jaych Al Fateh en prévision de l’offensive djihadiste contre le secteur d’Idlib.
D’importantes injections de liquidités propulseront Al Muhayssini au rang de Mufti de Jaych al Islam, ayant autorité sur Jabhat An Nosra, Jound Al Aqsa et Ahrar As Sham.
De 2013 à 2015, Al Muhayssin a mené une intense campagne de collecte de fonds pour doter Jabhat An Nosra d’une artillerie efficace et d’armes sophistiquées. Par la suite, il équipera aussi Hayat Ahrar As Sham.
Parrain du désengagement de Jabhat An Nosra de son organisation mère, Al Qaida, sa suffisance et son imprévoyance contribueront néanmoins à démasquer ses connexions avec les services de renseignements qataris et la cellule de Doha.
Le fait que ses collectes de fonds aient été faites en compagnie de Khalifa Ben Hamad Al Sibaie, inscrit sur la liste des sanctions américaines, se superposant à un tweet ravageur contribueront à sa disgrâce.
Dans son tweet, publié à l’occasion des sanctions prises contre le Qatar par 4 pays arabes, il proclamait notamment:
«Les peuples musulmans refusent le blocus d’un peuple musulman.
A nos frères du Qatar, il vous suffit de avoir que les miracles qui se produisent au pays du levant nous interpellent. C’est un message qui se rangent du côté de l’oppression».
Al Muhayssin a été inscrit en Novembre 2016 sur la liste des sanctions américaines pour son soutien à Jabhat An Nosra et à Al Qaida.
27- HAKIM OUBEYSSANE AL HAMIDI AL MUTARI
Fiche signalétique
- Hakim al Mutari
- De nationalité koweïtienne, né le 7 Novembre 1964 au Koweït.
Collecteur de fonds pour le compte de djihadistes de Syrie, notamment Jabhat An Nosra, Jound Al Aqsa et Liwa Al Oumma, il était depuis 2012 l’assistant de Hajjaj, un homme inscrit sur la liste des sanctions américaines. Il était en même temps proche d’un dirigeant d’Al Qaida, Mohamad Youssef Abdel Salam (aka Abdel Aziz Al Qatari) et du financier de cette organisation, Abdel Rahman Ben Oumeir Al Neaimy, lui aussi figurant sur la liste des sanctions américaines.
En 2004, il a été l’un des membres fondateurs de l’Institut Al Karama, dont la vitrine est basée à Genève. En 2014 et 2016, Matari a été pris en photo en compagnie d’El Neaimy, alors que ce dernier figurait déjà sur la liste des sanctions américaines.
Depuis 2016, Matari officie comme membre du Conseil de Surveillance de la «Campagne Mondiale pour la Résistance à l’Agression», une structure présidée par ce même Al-Neaimy.
En 2011, à la mort d’Oussama Ben Laden, il a adressé un message de d’hommage à titre posthume au chef d’Al Qaida le félicitant pour son «Djihad contre l’Occident».
Des membres exécutifs
La cellule de Doha comprenait d’autres membres que nous sommes parvenus à identifier. Certains étaient affectés à des tâches d’exécution, notamment des transferts d’argent via des associations caritatives, à l’instar de Khaled Said Al Fadl, Rached al Bouaynayne, Khamis Al Chahwati, Chaqer Jouma’a, Saleh Ahmad Ghanem ainsi que des étudiats de l’Université du Qatar ou du ministère des biens religieux du Qatar.
Certains d’entre eux ont quitté la cellule, soit qu’ils réprouvaient ses liens avec Al Qaida ou qu’ils désapprouvaient sa connexion avec les services de renseignements qataris, voire même avec les autorités de Doha.
Source : Madaniya, René Naba, 15-11-2017
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Commentaire recommandé
Qu’en pensent nos entichés du Qatar, messieurs Sarkozy et consort ? Les mêmes qui ont tant fait pour nuire aux pays présentant un régime laïc, Libye et Syrie en particulier., même si tout était loin d’être parfait.
Et ils osent pleurnicher médiatiquement contre le terrorisme…
5 réactions et commentaires
Qu’en pensent nos entichés du Qatar, messieurs Sarkozy et consort ? Les mêmes qui ont tant fait pour nuire aux pays présentant un régime laïc, Libye et Syrie en particulier., même si tout était loin d’être parfait.
Et ils osent pleurnicher médiatiquement contre le terrorisme…
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AlerterMerci beaucoup pour cette serie décidément très intéressante.
Pour info le numéro 25 Al Muhayssin est absolument inratable sur les « rezosocio » où ils est super présent (tweets, photos, vidéos). « Grace » à lui il était possible même à un journal de collégiens de révéler la place prépondérante d’Al qaida en syrie depuis plusieurs années. Un stagiaire du « quotidien de référence » aurait même pu le faire par erreur..
Il semble que son père ait été arrêté dans la vague récente en Arabie Saoudite (le fils est encore en Syrie). Le petit ben salmane fait peut être du ménage.
+2
AlerterSi noir, le livre du Qatar! Ça tombe bien, comme c’est aussi ce que pensent ces personnes éclairées que sont les dirigeants saoudiens…
Les Qataris peuvent être cyniques, certes, mais sûrement pas seuls:
https://www.mondialisation.ca/qatar-voici-venu-le-temps-des-aveux/5615461
Il faut écouter cheikh Hamad ben Jassam, dans le Financial Times s’il vous plaît, pour mesurer tout l’écueil d’une accusation trop ciblée.
+2
AlerterSoyez patient. Sur les saoudiens j’ai deja écrit un livre entier « LArabie, un Royaume des Ténèbres ». Golias Mais leur tour viendra de nouveau, de même que le grand oublié Abou Dhabi. dans els deux prochains mois tout le monde aura été passé au grill.
+4
AlerterBien évidemment, tous les gouvernements sont cyniques. Certains sont plus lucides et plus « malins » que d’autres. Mais chacun joue ses cartes.
Mais comme le dit cette vidéo, haïssez le jeu, pas les joueurs (dans les cas du Qatar ou de l’AS, ça choque, j’en suis conscient) :
https://www.youtube.com/watch?v=jxsx4WdmoJg&list=PLtzmb84AoqRSmv5o-eFNb3i9z64IuOjdX&t=597s&index=9
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