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3.novembre.20233.11.2023 // Les Crises

Quand l’IA entre en guerre : les fantasmes technologiques du Pentagone

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Les fantasmes technologiques du Pentagone ouvriront-ils la voie à une guerre avec la Chine ?

Source : TomDispatch, William D. Hartung
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le 28 août dernier, la secrétaire adjointe à la Défense, Kathleen Hicks, a profité d’une conférence de trois jours organisée par la National Defense Industrial Association (NDIA), le plus grand groupe commercial de l’industrie de l’armement, pour annoncer « l’Initiative Replicator ». Il s’agirait notamment de produire des « essaims de drones » capables d’atteindre rapidement des milliers de cibles en Chine. Il s’agit d’un lancement à grande échelle de la techno-guerre.

Son discours devant l’assemblée des producteurs d’armes est un nouveau signe que le complexe militaro-industriel (CMI) contre lequel le président Dwight D. Eisenhower nous avait mis en garde il y a plus de 60 ans est toujours vivant, qu’il se porte trop bien et qu’il prend une nouvelle tournure. Appelons-le le CMI de l’ère numérique.

Hicks a décrit l’objectif de l’Initiative Replicator de la manière suivante :

« Pour rester devant [la Chine], nous allons créer un nouvel état de l’art : […] en exploitant des systèmes autonomes et attirants dans tous les domaines, qui sont moins coûteux, mettent moins de personnes en danger et peuvent être modifiés, mis à niveau ou améliorés dans des délais nettement plus courts […] Nous contrerons l’APL [Armée populaire de libération] avec une masse de nos propres systèmes, mais les nôtres seront plus difficiles à planifier, plus difficiles à frapper et plus difficiles à vaincre. »

Il s’agit de l’intelligence artificielle (IA) en guerre – et le terme « attritable », qui n’a pas vraiment de sens pour le contribuable moyen, est du pur jargon du Pentagone qui désigne la possibilité de remplacer rapidement les systèmes perdus au combat. [attrition : usure, diminution des ressources ou équipements, NdT] Nous verrons plus tard si le Pentagone et l’industrie de l’armement sont capables de produire le type de systèmes techno-guerriers bon marché, efficaces et facilement reproductibles dont Mme Hicks a fait l’éloge dans son discours. Mais permettez-moi d’abord de me concentrer sur l’objectif d’un tel effort : affronter la Chine.

La cible : La Chine

Quelle que soit la manière dont on évalue l’appétit de la Chine pour les conflits militaires – au lieu de s’appuyer davantage sur ses outils d’influence politiques et économiques de plus en plus puissants – le Pentagone propose clairement une solution militaro-industrielle pour relever le défi posé par Pékin. Comme le suggère le discours de Hicks à ces producteurs d’armes, cette nouvelle stratégie sera fondée sur une prémisse cruciale : toute future course aux armements technologiques reposera en grande partie sur le rêve de construire des systèmes d’armes toujours moins chers et toujours plus performants, basés sur le développement rapide des communications quasi instantanées, de l’intelligence artificielle et de la capacité à déployer de tels systèmes dans un délai très court.

Vous aurez sans doute remarqué que la vision présentée par M. Hicks à la NDIA n’est pas liée à la moindre envie de répondre diplomatiquement ou politiquement au défi que représente la montée en puissance de Pékin. Et tant pis si c’est sans doute le moyen le plus efficace d’éviter un futur conflit avec la Chine.

Une telle approche non militaire s’appuierait sur un retour clairement formulé à la politique de longue date de ce pays, dite de la « Chine unique ». Dans le cadre de cette politique, les États-Unis renonceraient à toute allusion à la reconnaissance politique officielle de l’île de Taïwan en tant qu’État distinct, tandis que Pékin s’engagerait à limiter à des moyens pacifiques ses efforts pour absorber cette île.

Il existe de nombreux autres domaines dans lesquels la collaboration entre les deux nations pourrait faire passer les États-Unis et la Chine d’une politique de confrontation à une politique de coopération, comme le souligne un nouvel article de mon collègue Jake Werner du Quincy Institute : « 1) le développement du Sud ; 2) la lutte contre le changement climatique ; 3) la renégociation des règles commerciales et économiques mondiales ; et 4) la réforme des institutions internationales afin de créer un ordre mondial plus ouvert et plus inclusif. Atteindre de tels objectifs sur cette planète aujourd’hui peut sembler une tâche ardue, mais l’alternative – une rhétorique belliqueuse et des formes agressives de concurrence qui augmentent le risque de guerre – devrait être considérée comme à la fois dangereuse et inacceptable.

De l’autre côté de l’équation, les partisans de l’augmentation des dépenses du Pentagone pour faire face aux prétendus dangers de la montée en puissance de la Chine sont les maîtres de l’inflation des menaces. Ils trouvent facile et satisfaisant d’exagérer à la fois les capacités militaires de Pékin et ses intentions mondiales afin de justifier le maintien d’un complexe militaro-industriel amplement financé dans un avenir lointain.

Comme l’a fait remarquer Dan Grazier, du Project on Government Oversight, dans un rapport publié en décembre 2022, si la Chine a fait des progrès considérables sur le plan militaire au cours des dernières décennies, sa stratégie est « intrinsèquement défensive » et ne constitue pas une menace directe pour les États-Unis. À l’heure actuelle, Pékin accuse un retard frappant par rapport à Washington en ce qui concerne les dépenses militaires et les capacités clés, avec notamment un arsenal nucléaire beaucoup plus réduit (même s’il reste indubitablement dévastateur), une marine moins performante et moins d’avions de combat importants. Rien de tout cela ne serait pourtant évident si l’on n’écoutait que les prophètes de malheur au Capitole et dans les couloirs du Pentagone.

Mais comme le souligne Grazier, cela ne devrait surprendre personne puisque « l’inflation des menaces a été l’outil privilégié des faucons de la défense pendant des décennies ». Ce fut notamment le cas à la fin de la Guerre froide du siècle dernier, après la désintégration de l’Union soviétique, lorsque Colin Powell, alors président de l’état-major interarmées, a déclaré de manière si classique : « Réfléchissez bien. Je suis à court de démons. Je n’ai plus de méchants. Il ne me reste plus que Fidel Castro (Cuba) et Kim Il-sung (le défunt dictateur nord-coréen). »

Il va sans dire que cela a constitué une grave menace pour la fortune financière du Pentagone et le Congrès a effectivement insisté à l’époque sur des réductions significatives de la taille des forces armées, offrant moins de fonds à dépenser pour de nouveaux armements dans les premières années de l’après-Guerre froide. Mais le Pentagone s’est empressé de mettre en avant une nouvelle série de menaces supposées pour la puissance américaine afin de justifier la relance des dépenses militaires. Aucune grande puissance n’étant en vue, il a commencé à se concentrer sur les dangers supposés de puissances régionales telles que l’Iran, l’Irak et la Corée du Nord. Il a également largement surestimé leur puissance militaire dans sa volonté d’être financée pour remporter non pas un, mais deux conflits régionaux majeurs en même temps. Le livre de Michael Klare, Rogue States and Nuclear Outlaws [Les Etats voyous et les parias nucléaires, NdT] paru en 1995, illustre de manière frappante ce processus de passage à de nouvelles menaces présumées pour justifier un renforcement de l’appareil militaire.

Après les attentats du 11 Septembre, la logique des « États voyous » a été, pour un temps, remplacée par la désastreuse « guerre mondiale contre le terrorisme », une réponse tout à fait erronée à ces actes terroristes. Elle a engendré des dépenses de plusieurs milliers de milliards de dollars pour les guerres en Irak et en Afghanistan et une présence antiterroriste mondiale comprenant des opérations américaines dans 85 pays – oui, 85 ! – comme le montre de manière frappante le projet « Costs of War » de l’université Brown.

Tout ce sang et ce trésor, y compris des centaines de milliers de morts civiles directes (et beaucoup plus de morts indirectes), ainsi que des milliers de morts américains et un nombre douloureux de blessures physiques et psychologiques dévastatrices pour le personnel militaire américain, ont abouti à l’installation de régimes instables ou répressifs dont la conduite – dans le cas de l’Irak – a contribué à préparer le terrain pour la montée en puissance de l’organisation terroriste de l’État islamique (EI). En fin de compte, ces interventions se sont révélées être tout sauf la « promenade de santé » ou l’épanouissement de la démocratie prédits par les défenseurs des guerres américaines de l’après 11 Septembre. Reconnaissons-leur tout de même tout le mérite ! Elles se sont révélées être une machine à fric remarquablement efficace pour les membres du complexe militaro-industriel.

La construction de la « menace chinoise »

Quant à la Chine, son statut de menace du jour a pris de l’ampleur au cours des années Trump. En fait, pour la première fois depuis le XXe siècle, le document de stratégie de défense du Pentagone de 2018 a ciblé la « concurrence entre grandes puissances » comme la vague de l’avenir.

Un document particulièrement influent de cette période est le rapport de la Commission sur la stratégie de défense nationale, mandatée par le Congrès. Cet organe a critiqué la stratégie du Pentagone du moment, affirmant avec audace (sans informations complémentaires significatives) que le département de la Défense ne prévoyait pas de dépenser suffisamment pour relever le défi militaire posé par les grandes puissances rivales, en particulier la Chine.

La commission a proposé d’augmenter le budget du Pentagone de 3 à 5 % au-delà de l’inflation pour les années à venir, ce qui l’aurait porté à un niveau sans précédent de 1 000 milliards de dollars, voire plus, en quelques années. Son rapport aurait ensuite été abondamment cité par les partisans des dépenses du Pentagone au Congrès, notamment par l’ancien président de la commission des forces armées du Sénat, James Inhofe (Républicain-Oklahoma), qui avait l’habitude de le brandir devant les témoins lors des auditions et de leur demander de prêter allégeance à ses conclusions douteuses.

Ce chiffre de 3 à 5 % de croissance réelle a séduit d’éminents faucons du Congrès et, jusqu’au récent chaos à la Chambre des représentants, les dépenses ont effectivement suivi ce modèle. Ce qui n’a pas été beaucoup discuté, c’est la recherche effectuée par le Project on Government Oversight, qui montre que la commission qui a rédigé le rapport et alimenté ces augmentations de dépenses était fortement composée de personnes ayant des liens avec l’industrie de l’armement. Son coprésident, par exemple, a siégé au conseil d’administration du géant de l’armement Northrop Grumman, et la plupart des autres membres ont été ou sont des conseillers ou des consultants de l’industrie, ou ont travaillé dans des groupes de réflexion fortement financés par ces mêmes entreprises. Il n’a donc jamais été question d’une évaluation un tant soit peu objective des besoins des États-Unis en matière de « défense ».

Méfiez-vous du « techno-enthousiasme » du Pentagone

Pour que personne ne se trompe, Kathleen Hicks a répété dans son discours à la NDIA que la transformation proposée du développement des armes en vue d’une future techno-guerre visait carrément Pékin. « Nous devons nous assurer que les dirigeants de la RPC se réveillent chaque jour, prennent en compte les risques d’agression et concluent que ce n’est pas le moment – et pas seulement aujourd’hui, mais chaque jour, d’ici à 2027, d’ici à 2035, d’ici à 2049 et au-delà. L’innovation est le moyen d’y parvenir. »

L’idée que la technologie militaire avancée pourrait être la solution magique à des problèmes de sécurité complexes va directement à l’encontre des résultats obtenus par le Pentagone et l’industrie de l’armement au cours des cinq dernières décennies. Au cours de ces années, de nouveaux systèmes prétendument « révolutionnaires » comme l’avion de combat F-35, le système de combat futur (FCS) de l’armée de Terre et le navire de combat littoral de la Marine ont été notoirement affectés par des dépassements de coûts, des retards de calendrier, des problèmes de performance et des difficultés de maintenance qui ont, au mieux, gravement limité leurs capacités de combat. En fait, la Marine prévoit déjà de retirer prématurément un certain nombre de ces navires de combat littoraux, alors que le programme FCS a été purement et simplement annulé.

En bref, le Pentagone parie maintenant sur une transformation complète de la façon dont il fait des affaires avec l’industrie à l’ère de l’IA [Intelligence artificielle, NdT] – ce qui n’est pas gagné d’avance, c’est le moins que l’on puisse dire.

Mais vous pouvez compter sur une chose : la nouvelle approche est susceptible d’être une mine d’or pour les fabricants d’armes, même si l’armement qui en résultera n’est pas du tout à la hauteur de ce qui est annoncé. Cette quête ne sera pas sans défis politiques, notamment celui de trouver les milliards de dollars nécessaires pour poursuivre les objectifs de l’Initiative Replicator, tout en évitant le lobbying des producteurs d’équipements à forts coûts tels que les porte-avions, les bombardiers et les avions de chasse.

Les membres du Congrès défendront farouchement ces systèmes de la génération actuelle afin que les dépenses d’armement continuent d’aller aux grandes entreprises sous contrat et donc aux circonscriptions clés du Congrès. Une solution au conflit potentiel entre le financement des nouveaux systèmes vantés par Hicks et les coûteux programmes existants qui alimentent actuellement les titans de l’industrie de l’armement : augmenter le budget déjà colossal du Pentagone et se diriger vers le pic de mille milliards de dollars, ce qui constituerait le niveau de dépenses le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le Pentagone a longtemps construit sa stratégie autour de prétendues merveilles technologiques telles que le « champ de bataille électronique » à l’époque du Viêtnam, la « révolution dans les affaires militaires », vantée pour la première fois au début des années 1990, et les munitions à guidage de précision vantées depuis au moins la guerre du Golfe persique de 1991. Peu importe que ces armes miracles n’aient jamais donné les résultats escomptés. Par exemple, un rapport détaillé du Government Accountability Office sur la campagne de bombardement de la guerre du Golfe a révélé que « l’affirmation du DOD [Department of Defense] et des contractants selon laquelle les munitions guidées par laser auraient la capacité de viser une seule cible et d’envoyer une seule bombe n’a pas été démontrée lors de la campagne aérienne où, en moyenne, 11 tonnes de munitions guidées et 44 tonnes de munitions non guidées ont été larguées sur chaque cible détruite avec succès. »

Lorsqu’il est possible de faire fonctionner de tels systèmes d’armes avancés, à un coût énorme en temps et en argent, ils s’avèrent presque toujours d’une valeur limitée, même contre des adversaires relativement peu armés (comme en Irak et en Afghanistan au cours de ce siècle). La Chine, grande puissance rivale dotée d’une base industrielle moderne et d’un arsenal croissant d’armes sophistiquées, est une autre affaire. La recherche d’une supériorité militaire décisive sur Pékin et la capacité de gagner une guerre contre une puissance nucléaire devraient être (mais ne sont pas) considérées comme une entreprise insensée, plus susceptible de déclencher une guerre que de la dissuader, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour toutes les parties concernées.

Le plus dangereux, peut-être, est que la volonté de produire à grande échelle des armes basées sur l’IA ne fera qu’accroître la probabilité que les guerres futures soient menées de manière trop désastreuse sans intervention humaine. Comme l’a souligné Michael Klare dans un rapport pour l’Arms Control Association, le fait de s’appuyer sur de tels systèmes augmentera également les risques de défaillances techniques, ainsi que les décisions de ciblage erronées prises par l’IA, qui pourraient donner lieu à des massacres involontaires et à des prises de décision sans intervention humaine. Le dysfonctionnement potentiellement désastreux de ces systèmes autonomes pourrait, à son tour, ne faire qu’accroître la possibilité d’un conflit nucléaire.

Il serait encore possible de freiner l’enthousiasme technologique du Pentagone en ralentissant le développement des types de systèmes mis en évidence dans le discours de Hicks, tout en établissant des règles de conduite internationales concernant leur développement et leur déploiement futurs. Mais c’est maintenant qu’il faut commencer à s’opposer à une nouvelle « techno-révolution » malavisée, avant que la guerre automatisée n’augmente le risque d’une catastrophe mondiale. Privilégier les nouveaux armements au détriment d’une diplomatie créative et de décisions politiques intelligentes, c’est courir à la catastrophe dans les décennies à venir. Il doit y avoir une meilleure solution

Copyright 2023 William D. Hartung

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William D. Hartung, un habitué de TomDispatch, est chercheur principal au Quincy Institute for Responsible Statecraft et auteur de More Money, Less Security :Pentagon Spending and Strategy in the Biden Administration [Plus d’argent, moins de sécurité : les dépenses du Pentagone et la stratégie de l’administration Biden, NdT]

Source : TomDispatch, William D. Hartung, 03-10-2023

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Hiro Masamune // 03.11.2023 à 08h42

Ces gens sont en train de devenir un problême dangeureux pour l’humanité… dont ils sont censé faire partie.

5 réactions et commentaires

  • Hiro Masamune // 03.11.2023 à 08h42

    Ces gens sont en train de devenir un problême dangeureux pour l’humanité… dont ils sont censé faire partie.

      +13

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    • RGT // 06.11.2023 à 20h13

      C’est sans doute parce que les drones qu’ils comptent envoyer en Chine sont largement plus intelligents qu’eux…

      À mon avis, s’ils lancent ces fameux essaims de drones pour détruire « chirurgicalement » certaines « cibles » chinoises, les chinois enverront un « essaim » de « bombinettes » pour raser en premier lieu les zones où habitent ces « génies » puis ensuite pour vitrifier le reste du territoire US…

      Une telle stratégie pourrait fonctionner contre le Burkinafasso (qui possède une armée équipée de lance-pierres – quoi que, bien utilisé ce matériel pourrait détruire à faible coût les essaims de drones).
      Mais utiliser une telle stratégie contre un pays puissant qui a des moyens démesurés pour se défendre, à moins de vouloir maquiller son propre suicide je ne comprends pas très bien.

      Plus le temps passe et plus les « élites » sont d’une bêtise plus que crasse.
      Le seul problème, c’est que leurs fantasmes et leurs décisions débiles risquent d’entraîner la mort de millions (voire de milliards) d’innocents.

      Pour en revenir au concept d’essaim de drones, Stewart Sugg avait réalisé un court-métrage pour alerter la population sur les risques de développer (même pas de les utiliser) des drones tueurs autonomes qui pourraient soit se retourner contre leurs inventeurs, d’être utilisés de manière peu « humanitaire » par les dirigeants, soit qui pourraient être « piratés » par des personnes mal intentionnées.

      Regardez avec attention de film dystopique, jusqu’à la fin (surtout l’alerte du scientifique à la fin).. https://www.youtube.com/watch?v=O-2tpwW0kmU

        +2

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  • Daniel // 03.11.2023 à 11h06

    Merci pour ce paragraphe qui devrait faire l’objet de toutes les discussions entre nations : comment vivre ensemble sur la même planète / Bâtir la paix par le développement mutuel :
    Il existe de nombreux autres domaines dans lesquels la collaboration entre les deux nations pourrait faire passer les États-Unis et la Chine d’une politique de confrontation à une politique de coopération, comme le souligne un nouvel article de mon collègue Jake Werner du Quincy Institute : « 1) le développement du Sud ; 2) la lutte contre le changement climatique ; 3) la renégociation des règles commerciales et économiques mondiales ; et 4) la réforme des institutions internationales afin de créer un ordre mondial plus ouvert et plus inclusif. Atteindre de tels objectifs sur cette planète aujourd’hui peut sembler une tâche ardue, mais l’alternative – une rhétorique belliqueuse et des formes agressives de concurrence qui augmentent le risque de guerre – devrait être considérée comme à la fois dangereuse et inacceptable.

      +9

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  • Savonarole // 03.11.2023 à 11h41

    Alors d’un côté ça signe des chartes éthiques avec tout le monde pour pas faire des bétises avec l’IA et de l’autre ça planifie déjà le fait de s’en moquer.
    https://www.globaltimes.cn/page/202311/1301106.shtml
    Pour infos , les Russes ont déjà tésté sur le terrain en conditions de guerre une version du système de défense aérienne S350 qui identifie les cibles , gère l’IFF et envoie la sauce, le tout sans intervention humaine. J’arrive plus à retrouver la source mais je crois savoir pourquoi ils en sont arrivé là…
    La guerre sans boutons.

      +10

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  • Bouddha Vert // 07.11.2023 à 00h05

    Décidément, Kubrick n’exagérait qu’à peine l’impétueuse folie des stratégies guerrières américaines dans son « Docteur Folamour ».
    Malheureusement, ils ne sont pas les seuls…
    A vos jardins, plantez, semez, bouturez, greffez, y a plus que ça qui vaille la peine.

      +1

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