Fin de l’édifiante série Fakir contre Sanofi…
Source : Fakir, Cyril Pocréaux, François Ruffin, 11/10/2017
Quentin Ravelli, sociologue, a passé plusieurs mois en immersion chez Sanofi. Il est l’auteur de La Stratégie de la bactérie.
Fakir : Comme sociologue, pourquoi avez‑vous travaillé plusieurs mois pour Sanofi ?
Quentin Ravelli : J’ai toujours été étonné par une chose : que les produits de santé soient garantis par la Sécu, donc nos cotisations, et en même temps protégés par des brevets. Tout cela alors que les multinationales de ce secteur sont parmi les plus profitables. Franchement, je ne comprenais pas. Et puis, en lisant sur le sujet, je me suis aperçu qu’on ne parlait presque jamais de la partie industrielle : on parlait de « laboratoires », on avait l’image des blouses blanches, mais la réalité est bien différente : on a affaire à du travail en 5×8, épuisant, etc.
Fakir : Votre livre s’appelle La stratégie de la bactérie. Pourquoi ?
Q.R. : C’est une métaphore de la stratégie des labos, mais pas seulement. J’ai suivi le parcours de la Pyostacine, l’antibiotique développé par Sanofi contre une bactérie. Mais aujourd’hui, et c’est d’ailleurs un problème médical mondial, les bactéries sont devenues résistantes, développent leurs propres défenses. Tout comme une grande entreprise comme Sanofi est devenue résistante à toute critique. Elle l’intègre.
Fakir : Et pourquoi ?
Q.R. : Entre autres parce qu’il y a un morcellement de la critique. De l’employé sur son site qui n’en peut plus au médecin qui en a marre, en passant par le chercheur licencié, l’association de patients, on est sur des milieux sociaux totalement différents. Il y a des barrières qui font qu’il n’y a pas de jonction de la critique. La question est : ces gens peuvent‑ils avoir des intérêts communs ?
Fakir : Comment changer la Big Pharma, dès lors ?
Q.R. : L’idée clé, c’est une démocratie de la santé. De l’Assemblée nationale aux agences gouvernementales, dans les partis politiques, il faut faire avancer cette idée d’une démocratie médicale. Que les labos ne soient pas hors de contrôle du citoyen, alors que nous les finançons.
Fakir : Vous prônez quoi ? Une nationalisation de ces entreprises ?
Q.R. : Elles l’ont été pendant le premier septennat de François Mitterrand… La question, c’est plutôt comment on les contrôle, et qui le fait ? On devrait pouvoir en discuter avec le grand public, les salariés… En tout cas, la transparence doit être un programme d’urgence : quels sont les coûts de production ? les salaires ? comment on pratique la recherche ? Alors que c’est aujourd’hui sous le sceau du secret. Il faut retenir les leçons de l’histoire : on considère que les brevets sont une bonne chose, parce qu’ils stimuleraient la recherche. Or, de 1844 à 1969, le système des brevets n’existait pas, et c’est là qu’on a trouvé le plus de molécules. Et le procès de Prétoria, en 2001, ouvre des perspectives.
Fakir : On rappelle ce que c’était. À la fin des années 1990, l’Afrique du Sud paie un lourd tribut au Sida. Le pays de Nelson Mandela inscrit alors, dans sa loi, la possibilité d’importer des médicaments à moindre coût, de produire des génériques, en contournant le droit des brevets. Mais 39 groupes pharmaceutiques portent plainte, sûrs de leur bon droit. Ils reçoivent d’ailleurs le soutien du gouvernement américain et de la Commission européenne : la propriété (intellectuelle, ici) d’abord ! Et tant pis pour les malades… Mais à l’ouverture du procès, le 5 mars 2001, les malades, justement, se signalent. Ils viennent témoigner devant la cour, se portent partie civile, évaluent à 400 000 le nombre de morts depuis que la loi est bloquée par ce recours. De juridique, le procès devient humain : le droit des brevets peut‑il prévaloir sur le traitement des malades ? Et cette association demande aux compagnies pharmaceutiques de justifier le prix de leurs médicaments. Elles ne savent pas répondre. Les firmes réclament trois mois pour préparer leur défense, leur argumentation sur le prix de leurs propres productions. Le juge accorde six semaines. Durant ces six semaines, l’opinion internationale se mobilise, Médecins sans frontières, Sud‑Chimie, via des pétitions en ligne, les médias, le Parlement européen… Quand le procès reprend, le 18 avril, la pression est sur les labos. Eux réclament un report. Leur unité se fissure. Dès l’après‑midi, 37 sur 39 ont abandonné leur plainte. Et le lendemain matin, c’en est fini. L’industrie pharmaceutique accepte même de payer les frais de procédure. Leur défaite est totale.
Q.R. : Vous faites bien de rappeler cette histoire. Ça prouve que des victoires contre ces grosses boîtes sont possibles. Mais il faut, comme le montre cet exemple, que la démocratie, le peuple, se mêle de sa santé.
Le scandale Sanofi : Les chiffres
Source : Fakir, Cyril Pocréaux, François Ruffin, 11/10/2017
Sanofi, c’est le champion français des dividendes versés aux actionnaires.
Et comment ?
En détruisant des usines qui n’ont jamais servi.
En détruisant la recherche.
En détruisant des millions de vaccins.
En détruisant notre santé pour demain.
Et avec la complicité de nos dirigeants politiques…
Figure 1
En 2015, Sanofi claironne que les dépenses R&D augmenteront de 6 % en 2016. Promesse non tenue, dit l’expert-comptable : elles baisseront en fait de 0,3 %. Surtout, l’externalisation explose aux dépens de la recherche interne. On achète clé en main, très cher, des médicaments qui ne valent pas grand‑chose…
Figure 2
À partir de 2009, la couleur est clairement affichée : le nombre de postes de chercheurs en CDI, en France, s’effondre. Quand ils sont remplacés, c’est par des intérimaires et autres emplois précaires. Une perte d’expertise lourde, et irréparable.
Figure 3
Au niveau mondial (où Sanofi emploie 100 000 personnes), même schéma : le nombre d’employés en Recherche et Développement connaît une chute vertigineuse. Elle est à peine adoucie, fin 2012, par l’intégration strictement comptable des effectifs de Genzyme, société que Sanofi a rachetée quelques mois plus tôt. Dans la foulée, la baisse reprend de plus belle.
Figure 4
Moins de chercheurs, et plus de temps passé à vérifier des molécules achetées à l’extérieur, souvent mauvaises : c’est inévitablement moins de produits en phase de recherche et de développement.
Des taux de profit autour de 30, voire 40 % : la rentabilité des leaders mondiaux de la Big Pharma, est sans équivalente. En comparaison, l’industrie automobile affiche des taux de profit autour de 6 %. Chez Sanofi, les dividendes reversés aux actionnaires sont en hausse pour la 23e année consécutive.
Source : Fakir, Cyril Pocréaux, François Ruffin, 11/10/2017
Macron : Porte parole des Sanofi
Source : Fakir, Cyril Pocréaux, François Ruffin, 11/10/2017
14 mai 2017. À l’Élysée, c’est la passation de pouvoir entre François Hollande et Emmanuel Macron. Dans l’assistance, le jeune président aperçoit un visage connu.
C’est Serge Weinberg, le PDG de Sanofi. Macron fend la foule, s’en va lui serrer la main. Car c’est un vieil ami, à qui il doit tant. Retour sur cette histoire d’amour…
2007. Rapporteur de la Commission Attali « pour la libération de la croissance », Emmanuel Macron, jeune inspecteur des Finances, fréquente alors les patrons de Nestlé, du Crédit agricole, de Essilor, etc. Et Serge Weinberg, aujourd’hui PDG de Sanofi, qui lui conseille de s’enrichir avant d’entrer en politique.
2008. Grâce à Serge Weinberg, il part pantoufler comme banquier d’affaires chez Rothschild & Cie. En charge de fusions-acquisitions, il gère des deals, entre autres, pour Sofiprotéol, pour Nestlé ou pour Lagardère. Et fait fortune. 2015. Pour Cash investigations, Elise Lucet s’en va interroger le ministre de l’Économie d’alors sur Sanofi et le Crédit impôt recherche.
Elise Lucet : Pour 2013, par exemple, c’est 125 millions d’euros pour Sanofi…
Emmanuel Macron : Oui.
Elise Lucet : Il y a un Crédit d’impôt recherche, qui est versé à un groupe, et qui a supprimé des postes où ? Dans la recherche ! Alors ça, franchement, c’est assez incompréhensible…
Le ministre, lui, ça ne le choque pas, cet usage des deniers publics :
Emmanuel Macron : Si on n’avait pas ce Crédit d’impôt recherche plébiscité par toutes les entreprises, petites et grandes, Sanofi aurait mis depuis des années toute sa recherche, et sans doute même ses quartiers généraux, hors de France.
Elise Lucet : Mais pourquoi ne pas dire ‘‘l’État vous donne de l’argent sous forme de crédit impôt recherche, ne supprimez pas d’emplois dans la recherche’’ ?
Un raisonnement trop simple pour sa pensée complexe.
2016. Lancé dans la course à l’Elysée, Emmanuel Macron reçoit le soutien, implicite ou explicite, de nombreux patrons, dont des patrons de presse : Vincent Bolloré, Bernard Arnault, Arnaud Lagardère… et bien sûr Serge Weinberg.
8 janvier 2017, Nevers. Alors que Mélenchon et Hamon, mais aussi Asselineau, Lassalle, Poutou, etc., veulent « mettre fin à la rente des labos », Emmanuel Macron leur déclare sa flamme. Il affirme ne pas vouloir « sacrifier l’industrie pharmaceutique pour essayer de faire des économies sur son dos ». Et estime qu’il « faut payer les médicaments au juste prix quand il y a derrière des innovations, quand il y a des investissements pour avoir une grande industrie pharmaceutique ».
7 mars 2017, Paris. C’était son « conseiller santé » : le médecin Jean‑Jacques Mourad oeuvrait en même temps pour Servier. L’association Formindep a découvert soixante interventions du cardiologue par le laboratoire Servier, plus 80 000 euros de frais de restaurant et de transport. Après ces révélations, il démissionne. À Nevers, Emmanuel Macron avait notamment plaidé pour un meilleur remboursement des médicaments contre l’hypertension artérielle sévère… précisément le domaine de spécialité de Servier ! (Au passage, ajoute Marianne : « Jean-Jacques Mourad est le frère de Bernard Mourad. Cet ancien banquier conseil de l’homme d’affaires Patrick Drahi a rejoint Emmanuel Macron en octobre 2016. Il est devenu l’un des plus proches conseillers du candidat. »)
4 juillet 2017, à l’Assemblée. Discours de politique générale du Premier ministre :
« Des maladies que l’on croyait éradiquées se développent à nouveau sur notre territoire. Des enfants meurent de la rougeole aujourd’hui en France. Dans la patrie de Pasteur ce n’est pas admissible. L’an prochain, les vaccins pour la petite enfance, qui sont unanimement recommandés par les autorités de santé, deviendront obligatoires. »
20 juillet, Vitry. Édouard Philippe, Premier ministre, rend une visite à Serge Weinberg, sur un site de Sanofi. Mais fait original : le chef du gouvernement n’a prévenu ni les syndicats ni les médias, ni les salariés ni les Français.
Cette rencontre s’effectue en catimini, discrète sinon secrète. Elle se déroule, semble-t-il, à l’initiative du « Cercle de l’industrie » : un lobby patronal, qui comprend Areva (dont Édouard Philippe fut lobbyiste), Alstom, L’Oréal, Peugeot, etc., et bien sûr Sanofi.
Que se sont raconté le Premier ministre et le PDG ?
Ont-ils évoqué le Crédit impôt recherche ?
La suppression de trois mille postes de chercheurs ?
Les milliards de dividendes ?
Ou encore le scandale de la Dépakine ?
Ou le sujet du moment : les vaccins ?
Le chef de gouvernement a-t-il évoqué les sujets qui fâchent ?
Interrogé par nos soins, en plein hémicycle, le gouvernement a refusé de répondre.
Qu’il est bon d’avoir, ainsi, un président de la République intègre, dont on a la conviction qu’il ne doit rien à personne, qu’il saura défendre l’intérêt général contre les intérêts particuliers…
Source : Fakir, Cyril Pocréaux, François Ruffin, 11/10/2017
VIDEO. Vifs échanges entre Edouard Philippe et le député François Ruffin sur la Dépakine et le patron de Sanofi
Source : France info, AFP, Reuters, 11/10/2017
Vous êtes en train de vous faire un film avec vos insinuations élégantes.
Edouard Philippe
« J’ai peur, monsieur le député, qu’une fois de plus, vous soyez en train de vous faire un film avec vos insinuations élégantes. Vous êtes en train de considérer qu’il serait normal pour la représentation nationale, normal pour le chef du gouvernement de ce pays, dans toute la mesure du possible, de dénigrer une entreprise française, une entreprise qui fonctionne bien », a répondu le Premier ministre.
« Nous ne gagnerons rien du tout, ni vous, ni nous, ni personne en France à placer systématiquement le débat sur la santé, ou sur la production dans le thème du soupçon tel que vous venez de le faire », a fini Edouard Philippe, très applaudi par les députés de la majorité.
Source : France info, AFP, Reuters, 11/10/2017
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Commentaire recommandé
Il est clair que Ruffin à la connaissance pour rechercher les informations et constituer des dossiers argumentés or les politiciens en face en sont incapables et doivent se contenter d’un mélange de novlangue et d’attaques personnelles.
Ce qui est léger mais est suffisant pour des médias qui ne vivent plus que de bonnes phrases et de la forme, cela promet bien des déconvenues à Ruffin mais à nous qui sait des moments qui éclaireront le brouillard dans lequel on nous maintien.
25 réactions et commentaires
En un mot : Excellent.
(En cinq: bravo pour ce combat, merci).
+32
AlerterIl est clair que Ruffin à la connaissance pour rechercher les informations et constituer des dossiers argumentés or les politiciens en face en sont incapables et doivent se contenter d’un mélange de novlangue et d’attaques personnelles.
Ce qui est léger mais est suffisant pour des médias qui ne vivent plus que de bonnes phrases et de la forme, cela promet bien des déconvenues à Ruffin mais à nous qui sait des moments qui éclaireront le brouillard dans lequel on nous maintien.
+49
AlerterJe note la vulgarité et la brutalité de E. Philippe : « vous etes en train de vous faire un film »… C’est sur qu’on est loin de la langue du XVIIIe vectrice de la diplomatie européenne.
+22
AlerterIl reste que ce n’est pas d’aujourd’hui ( comprendre de Macron) que la situation est ce qu’elle est. C’est un ensemble incluant labos,agence du médicament,sécurité,médecins et usagers(oh combien de médicaments détournés les yeux grands ouverts de leur usage normal pour maigrir ou avoir le péché par exemple) qui est collectivement responsable de la situation. Sanofi est un monstre ultra libéral,quelle découverte! Mais c’est une résultante de dizaines d’années de laisser aller et de compromissions qui ont impliqué toute la chaîne…
+9
AlerterSanofi n’était pas toujours ainsi.
Sanofi a changé depuis que les vautours l’ont acheté
(après que sont (extraordinaire) fondateur PdG a pris retraite).
Le pb n’est pas la big pharma, le pb est la big finance.
Or ‘on’ a mis la big finance au pouvoir !
Macron n’a rien promis contre la big finance !
On a donc internalisé son pouvoir de prédation
le renard est dans le poulailler.
pourquoi se plaindre de la légitimité de la logique capitaliste ploutocratique ?
+29
Alerter« que les produits de santé soient garantis par la Sécu, donc nos cotisations, et en même temps protégés par des brevets. »
La sécu est franco-française alors que l’industrie pharma est mondiale et a besoin de protéger sa R&D , le problème vient peut-être de la sécu 🙂
+2
Alerter« Vous êtes en train de considérer qu’il serait normal pour la représentation nationale, normal pour le chef du gouvernement de ce pays, dans toute la mesure du possible, de dénigrer une entreprise française, une entreprise qui fonctionne bien”
Le président Macron préfère faire la promotion des travailleurs français « entreprise pleine de femmes souvent illettrées », « fainéants, cyniques », « des gens qui ne sont rien » « qui foutent le bordel ».
Je serai un investisseur étranger je me précipite!
On peut se demander quel sorte de patriotisme anime ce président à part celui de la caste des super riches dont il prend grand soin.
+10
Alerter2/3
Le système de brevets à la base n’est pas une rente pour les labos, mais un mécanisme important dans un monde où la barrière à l’entrée n’est plus la capacité industrielle technique (comme dans la période de référence mentionnée dans l’article), mais la capacité à démontrer que les nouveaux produits sont au moins équivalents et si possibles supérieurs aux produits précédents. J’explique concrètement:
– beaucoup de laboratoires génériques sont désormais en capacité de s’adapter et de mettre en vente une molécule en moins d’un an. Ils ont tout intéret à le faire pour rentabiliser tous leurs frais déjà investis
– par contre, les délais de développement et d’approbation ne cessent de s’allonger (pour de bonnes raisons techniques et c’est souvent tant mieux pour le patient au final) et les taux d’échec dans la R&D ne cessent de grimper. Au point qu’on dit maintenant que développer un produit coute plus d’un milliard d’EUR au total.
+2
Alerter3/3
Alors,imaginez que c’est votre argent et que vous avez le choix entre investir 1 milliard pour les 10 prochaines années, avec une incertitude quant à la probabilité de voir sortir un produit, ou de son intéret thérapeutique quant aux autres molécules en développement. En contrepartie, vous faites vos simulations de revenu… eh ben si vous etes génériqué dans l’année où vous sortez le produit, je pense que pas grand monde accepterait d’investir ce millilard d’euros…(y compris si nationalisé avec un Etat en déficit derrière…)
Je m’arrete là avant d’écrire un trop long pavé, mais ma critique de fond sur l’article est la suivante : ils l’ècrivent depuis la perspective que Sanofi fait trop de profits et ils construisent autour les exemples visant à émotionellement agiter le lecteur pour qu’ils se disent : « ah oui c’est vraiement des cochons ». Mais c’est une opinion qui n’est pas proprement démontrée.
J’adore la comparaison avec l’industrie à la plus faible marge au monde – automobile, pourquoi ne pas comparer avec le segment hi-tech? J’aimerais que les auteurs expliquent à partir de quel point le taux de profit devient scandaleux (5%, 10%, 15%, …)?
C’est dommage car il y a des vrais points à creuser comme par exemple :
– la prise en mains des labos par des fonds de pensions ou par une génération de managers trop « financiers » et l’oeil rivé qu cours de bourse plutot que des capitaines d’industrie.
– la stratégie d’externalisationde la R&D (que font tous les labos). Pourquoi est-ce un scandale ou pas?
– …
+3
Alerter« Alors,imaginez que c’est votre argent… »
tu as saisi le problème : la rentabilité est le principe moteur, trouver des solutions pour améliorer la santé du public n’est qu’un objectif largement secondaire
pas besoin de chercher midi à quatorze heures, le capitalisme mérite des critiques légitimes, notamment de participer au déclin de la santé des gens
(on dit d’ailleurs que les médecins en moyenne ne sont pas en meilleure santé que les autres CQFD)
+4
AlerterLe capitalisme a fait exactement le contraire, il n’a fait qu’améliorer la santé des gens, il suffit de regarder l’évolution de la mortalité infantile et de l’espérance de vie dans les pays capitalistes par rapport aux pays non capitalistes.
Regardez n’importe quelle vidéo de Hans Rosling et vous comprendrez…
Peut être que le capitalisme mérite des critiques mais certainement pas celle de participer au déclin de la santé.
+1
Alerterje pense que le capitalisme a eu des effets positifs au début de sa mise en place, apportant un certain confort nécessaire… mais si on prend du recul et qu’on regarde sur la durée, c’est bien lui le responsable du déclin de la santé globale
=>la conception anthropologique que le capitalisme véhicule avec lui est le présupposé que l’individu est trop faible et fragile pour affronter les difficultés de la vie
la recherche du profit à tout prix fait qu’on finit par proposer aux gens de faire tout pour eux, ça donne le confort excessif… on ne fait plus d’effort… et on sait où mène le manque d’exercice non? sans oublier le manque de savoir faire dans la plupart des domaines de base
et donc, notamment à cause de big pharma mais aussi de l’industrie agro alimentaire, sans oublier les médias qui sont dirigés par les grand groupes financiers et qui incitent à continuer dans ce mode de vie où le résultat est que les gens sont de plus en plus malades, et moins costauds, désolé, le constat est sans appel, malgré une belle mortalité infantile et une belle espérance de vie.. illusions
+0
AlerterEuh ? vous pouvez comparer Cuba et les USA svp sur ce sujet .. le résultat vous étonnera certainement .. (espérance de vie , mortalité infantile, cout du système de santé ..)
en France ou en UK l’espérance de vie diminue depuis quelques années (il me semble)
les politiques sociales et les avancées médicales des 70 dernières années ont plus fait pour la santé que le « capitalisme » (il me semble encore)
j’aimerai bien avoir vos sources .
+1
AlerterStéphane, « Alors,imaginez que c’est votre argent et que vous avez le choix entre investir 1 milliard pour les 10 prochaines années, avec une incertitude quant à la probabilité de voir sortir un produit, ou de son intéret thérapeutique quant aux autres molécules en développement. En contrepartie, vous faites vos simulations de revenu… eh ben si vous etes génériqué dans l’année où vous sortez le produit, je pense que pas grand monde accepterait d’investir ce millilard d’euros ».
A moins que la législation ait récemment évolué sur ce point (ce que je ne crois pas), les labos disposent de 20 ans pour protéger leur molécule dont 10 ans de tests et, après validation, 10 ans d’exploitation « exclusive » grâce au brevet. Durant ces 10 années d’exploitation « exclusive » (assurée par le droit de propriété intellectuelle), la molécule ne pourra pas être génériquée. Pour une molécule innovante, 10 années d’exploitation sont suffisantes pour rentabiliser le milliard investit.
Par conséquent, je ne partage votre analyse.
+0
AlerterLe patron de sanofi perd ses nerfs en off face à une journaliste #scandaleDepakine
https://www.youtube.com/watch?v=KBcUDiVEQ8c
on notera le « langage » à la mode jupitérienne….
+4
AlerterJe me demande quand même jusqu’à quel niveau de ploutocratie il va falloir aller avant que le peuple réalise que la reprise du pouvoir et non seulement nécessaire mais vital.Car ce sujet démontre une fois de plus que notre « démocratie » pour les chiens de gardes est bien malade.
+12
AlerterElise Lucet au patron de Sanofi vous gagnez 508 fois le smic
https://www.youtube.com/watch?v=wOh53O2iYTE
+5
AlerterExactement
je pense que c’est la bonne question.
Nos concitoyens, nos contemporains ont-ils conscience de la réalité ? oui en grande part.
Ne se laissent-ils pas tromper par la formidable (captieuse et astucieuse) propagande de cette ploutocratie ? oui en grande part.
Chacun de nous se doit donc de faire l’effort de relier entre eux certains faits, de les confronter avec les discours trompeurs et enfin de se concerter pour dire et faire autre-chose.
On en a encore presque tous les moyens, tant que le système perdure; or on voit bien que de partout il craque. Et c’est AVANT la catastrophe qu’il faut se préparer, sinon le kalachnikov et l’horreur seront nos maîtres impitoyables.
+5
AlerterPour moi les labos ont l’image des bonimenteurs qui vendaient des « élixirs de longue vie » dans les villages du far-west :
Chez nous aussi, le shériff palpe un pot de vin pour le laisser haranguer et arnaquer la foule enthousiaste.
Mais devant l’arnaque vite révélée, le goudron et les plumes sont un excellent remède :
Pour le bonimenteur et pour le shériff corrompu c’est douloureux, humiliant et presque indélébile;
pour la foule spoliée, un nécessaire calmant qui aura évité aux deux premiers le lynchage ou l’échafaud…
Pour le reste, je n’ai pas vu un généraliste depuis plus de 6 ans, ni gobé un seul médoc depuis au moins aussi longtemps.
Comme dit mon oncle :
« un rhume, tu le soignes, il dure sept jours; tu le soignes pas, il dure une semaine. »
Et sinon une bonne petite méditation sur la peur de mourir, ça soigne assez bien la bêtise, aussi.
C’est l’unique moteur de leur racket. Pardon: business. Mince: philanthropie ? Arf…
+8
Alerterlà encore, devenir des américains…. vous n’avez pas observé que dans TOUS les films venant de là-bas, les gens gobent des médocs ? ils ont tous des boites jaunes transparentes dans la poche ou à portée de main et plein leurs pharmacies !!!! au moindre pet de travers, allez hop, une saleté à gober !!!! attention hein, c’est aussi un conditionnement !!!!
Et sans la crédulité des gens, les firmes pharmaceutiques ne se seraient jamais enrichies ! voilà qu’ils donnent des anti-dépresseurs aux Bébés ? non mais allo quoi ? qui sont ces parents à la masse qui ne protègent plus leurs enfants mais les droguent ? c’est quoi ces « nouveaux attardés » mentaux qui suivent toutes les modes m^me celle d’empoisonner leur progéniture ?
+7
AlerterJe suis tenté de dire que le gobage – et l’addiction – est la métaphore de la totalité du système.
Pas besoin d’en dire plus. C’est notre avenir, enfin ce qu’il en reste.
+1
Alerter« Or, de 1844 à 1969, le système des brevets n’existait pas, et c’est là qu’on a trouvé le plus de molécules ».
Si, il existe un système des brevets depuis 1791 ! La loi de 1844 accordait à l’inventeur un droit de jouissance temporaire et exclusif de son invention mais ne soumettait pas la délivrance du brevet à un examen préalable de son utilité par la puissance publique : cet examen est laissé aux tribunaux qui jugent de l’utilité d’un brevet a posteriori à la suite d’un contentieux. Donc un système libéral avec un Etat en retrait.
Un retour de l’Etat s’opère dès la fin du XIXe siècle : ainsi, l’Office national de la propriété industrielle (créé en 1901) rétablit officieusement une forme d’examen préalable.
Voir l’article de l’historien Galvez-Behar : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00548184/document.
+0
Alerter(suite) Les préparations pharmaceutiques étaient certes une exception : leur brevetabilité était interdite par la même loi de 1844 (l’octroi du brevet étant plutôt libéral, on craignait que des charlatans l’utilisent pour diffuser des remèdes douteux…). Elle fut finalement rétablie par la loi du 2 juillet 1968. Officiellement, il n’existait donc pas de brevet pour la pharmacie de 1844 à 1968. En réalité, bien avant 1968, la pharmacie utilisait une autre législation, celle sur les marques industrielles, pour protéger la propriété et l’exclusivité des inventions.
+0
AlerterHaut et court.
Au moins quelques-un pour l’exemple !
+1
AlerterExcellent !
cette phrase m’a amusée :
« Un raisonnement trop simple pour sa pensée complexe. »
On rit mais on rit jaune …
+0
AlerterLes commentaires sont fermés.