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21.mai.202021.5.2020 // Les Crises

Quel monde après la pandémie ? Réponse à la nouvelle anti-utopie globaliste d’Henri Kissinger – par Alexeï Pouchkov

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Alexeï Pouchkov est un sénateur russe, président de la Commission pour l’information et la coopération avec les médias du Conseil de la Fédération de Russie, Ancien député de la Douma (Commission des affaires internationales), journaliste et écrivain.

Diplômé de l’Institut des Relations internationales de Moscou (MGIMO), et titulaire d’un doctorat en histoire, il a commencé sa carrière politique comme membre du groupe des consultants et « speech-writers » de Mikhaïl Gorbachev. De 2011 à 2016, il a présidé la Commission des affaires internationales de la Douma et a dirigé la délégation russe à l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe.

Il est membre du Conseil consultatif de la revue « The National Interest » (Washington D.C.), et présente, depuis 21 ans, l’émission politique « Postscriptum » sur la télévision russe. Il est l’auteur du livre « Le jeu russe sur l’échiquier global », paru en français en novembre 2019 chez ODM Editions.

Le patriarche de la diplomatie américaine et ancien secrétaire d’État, Henri Kissinger a publié, le 3 avril, son article programmatique dans l’influent « Wall Street Journal ». Il y explique qu’après la pandémie, il faudra installer un nouvel ordre du monde post-coronavirus, pour lutter contre ses conséquences.

Kissinger s’inquiète depuis longtemps des changements violents du monde, qui menacent de faire baisser le poids international des États-Unis. Il justifiait déjà dans son livre « L’ordre du monde » paru en 2014, la nécessité pour les États-Unis de conserver leur « rôle dirigeant » dans le monde de plus en plus complexe et imprévisible du XXIe siècle. Et voilà qu’il soulève à nouveau le sujet. Mais il le fait cette fois, sur fond de la pandémie qui bouscule sous nos yeux les visions établies, et la distribution des rôles dans le monde actuel.

En faisant la description de « l’ambiance surréaliste de la pandémie Covid-19 », Kissinger ne tombe pas dans l’illusion « trumpienne » récente que l’on réussira à la surmonter rapidement et facilement pour revenir au monde habituel. « Aucun pays, pas même les États-Unis n’est capable de vaincre le virus uniquement par ses propres moyens, – prévient-il. – C’est pourquoi la réponse aux besoins d’aujourd’hui doit être liée à la création d’un programme de vision globale et de coopération ».

La formule « vision globale et coopération » sonne joliment. Mais derrière elle, on n’envisage pas de coopération internationale réelle, plutôt une nouvelle justification du rôle dominant des USA. « Les efforts pour dompter la crise quoi qu’ils soient nécessaires et importants, ne doivent pas supplanter dans notre vue, le lancement simultané du passage à l’ordre post coronavirus », – écrit Kissinger. Et a qui se doit-il de lancer et diriger cet ordre mondial post pandémie ? Aucun doute : les États-Unis, et en plus, sur les bases anciennes. Ce sont eux qui doivent, selon Kissinger, se préparer à « augmenter la résistance globale à cette maladie infectieuse », à « essayer de réparer les coups infligés à l’économie mondiale » et « défendre les principes de l’ordre mondial libéral ».

Mais Kissinger n’impose-il pas aux États-Unis des objectifs irréalistes ? Les USA eux-mêmes sont-ils prêts à un assumer un tel leadership ?

Soucieux du rétablissement des frontières nationales et de l’augmentation du scepticisme à propos des idéaux de globalisme, Kissinger propose au monde une nouvelle anti utopie globaliste. Cependant, ses recettes sont éloignées de la réalité et donc irréalisables. Les USA avec un million deux cent mille malades et près de soixante-dix mille morts ne donnent pas l’impression d’être le leader du monde. S’ils sont leaders, ce n’est que par l’ampleur de l’épidémie.

Il y a quelques raisons à cette incapacité à créer ou diriger ce que l’on appelle l’ordre mondial post coronavirus.

Premièrement, ils n’ont manifesté aucune qualité de leader dans la lutte contre la pandémie. Pour commencer, ils l’ont ratée chez eux, ils n’étaient absolument pas prêts et ils ont dû faire face à une telle intensité de développement de la maladie, qu’ils ont impressionné les Italiens qui en avaient pourtant déjà vu d’autres.

La diffusion catastrophique du virus à New York, ressemble beaucoup à ce qui s’est passé dans la Lombardie italienne, à ceci près que l’ampleur de l’épidémie aux USA est encore plus effrayante, écrit l’hebdomadaire italien « L’Expresso » italien. Selon son journaliste, « la grande pomme s’est transformée en box de réanimation. Tout comme en Lombardie, mais multiplié par mille ». (Pour ceux qui ne le sauraient pas, aux États-Unis, on appelle New York la « Grande Pomme »). Et aujourd’hui il y a plus de malades du coronavirus aux États-Unis qu’en Italie, Espagne, France, Grande Bretagne, Allemagne, Russie, Brésil et Turquie réunis. Comment le pays qui prétend au rôle de pays le plus développé et le plus avancé du monde moderne a-t-il pu se retrouver dans une telle situation ? La pandémie a porté un coup dévastateur à l’autorité internationale et à l’image des États-Unis.

Deuxièmement, la déclaration du secrétaire d’État Pompeo, à propos de la volonté des USA de prendre sur eux le rôle de leader, dans la lutte mondiale contre le coronavirus, ne se base sur rien. Ce n’est que de la rhétorique, une tentative de créer l’apparence d’un leadership qui n’existe pas dans les faits. Ils n’ont ni les moyens financiers, ni la possibilité ni, ce qui est le plus important, le désir de fournir une aide de cette ampleur. Pendant longtemps, les USA n’aidaient même pas leurs alliés. Ils ne se sont fait remarquer, au début du mois d’avril, que par le détournement de 200.000 masques commandés en Chine par l’Allemagne ; ou par la décision d’attribuer à l’Ukraine la somme ridicule de 1,2 millions de dollars pour la lutte contre l’épidémie : si on divise cette somme par 40 millions d’Ukrainiens, chacun recevra trois cents. Ce n’est même pas une aumône.

Quel leadership, alors ? Quel « rôle dirigeant » si c’est « l’Amérique d’abord » et que le reste du monde peut se débrouiller tout seul ?

Il vrai que vers la mi-avril, on s’est ressaisi à Washington. Trump a signé un mémorandum en vertu duquel les États-Unis allaient venir en aide à l’Italie. En réalité, il s’agissait de prendre le contre-pied de la Chine et de la Russie qui ont envoyé une telle aide depuis longtemps. Le mémorandum mentionne que les USA aideront l’Italie en dépit de « la désinformation de la Chine et de la Russie ». Mais il n’y a aucune désinformation – il n’y a que la constatation d’un fait évident : les États-Unis n’apportaient jusqu’ici aucune aide à leurs alliés en Europe. C’est pour cela qu’à Washington on a décidé de faire quand même quelque chose.

Cette aide, déclare Donald Trump doit confirmer le « leadership américain ». Mais est-il encore possible de le confirmer ? D’autres puissances mondiales ne laisseront pas les USA créer et, à fortiori, diriger un ordre mondial repensé. Les USA ne sont plus depuis longtemps, ce qu’ils étaient il y a une trentaine d’années quand ses idéologues proclamaient fièrement l’arrivée d’un « moment unipolaire ». Et le monde a considérablement changé.

Le Chine qui se rétablira probablement plus rapidement que les autres pays après la pandémie, ne donnera pas son accord à un tel rôle dirigeant des USA. Surtout après que l’administration Trump l’ait accusée de tous les péchés et qu’elle ait commencé à se demander comment punir Pékin de l’impréparation des États-Unis face à la pandémie. Le secrétaire d’État Pompeo a carrément accusé Pékin d’avoir caché les données sur le virus et « contaminé le monde ».

« N’oubliez-pas que la Chine est connue pour sa propension à exposer le monde et à utiliser des laboratoires qui ne sont pas aux normes, – a-t-il déclare sur la chaine américaine ABC. – Ce n’est pas la première fois que nous avons des virus et des épidémies venant de laboratoires chinois défaillants ».

Un mois avant déjà, le sénateur républicain Lindsey Graham était allé encore plus loin : « Nous, le sénat des États-Unis, nous n’accusons pas Donald Trump, nous accusons la Chine. Le gouvernement chinois est responsable de la mort de 16.000 américains et du chômage de 17 millions de personnes aux États-Unis. La pandémie a commencé à cause du gouvernement chinois et de son comportement ».

L’origine de la pandémie est toujours un sujet de discussions. Pékin, de son côté a déjà accusé des soldats américains d’avoir amené le virus en Chine à l’occasion des jeux militaires sportif en octobre 2019. Mais le plus important est ailleurs : pense-t-on vraiment à Washington, qu’en réponse à de telles accusations, et aux appels à punir la « Chine », les dirigeants de Pékin vont payer des compensations humiliantes aux USA ? Cela évidemment n’aura pas lieu. En accusant la Chine sans apporter publiquement de preuves les États-Unis ne font que creuser le fossé déjà profond qui sépare politiquement Washington et Pékin, ce qui n’aidera aucunement le leadership américain dans le monde post-coronavirus.

L’administration américaine a besoin d’accuser la Chine en premier lieu pour justifier sa propre incompétence, les retards dans les décisions et l’incapacité à juguler l’épidémie – et tout cela à la veille des élections présidentielles aux USA ! Mais où étaient donc leurs services sanitaires, ou étaient donc leurs services de renseignement ? N’était-il pas évident, en janvier déjà, que vue ses dimensions en Chine, cette épidémie, aurait des effets extrêmement néfastes sur le monde entier, États-Unis inclus ? D’ailleurs, les services secrets américains n’ont-ils pas maintes fois prévenus la Maison Blanche de la menace que représentait le Covid-19 au cours de janvier et février, selon le journal « Washington Post » ? Mais aucune mesure n’a été prise.

La question se pose aussi de savoir comment les USA ont donc l’intention de « punir » la Chine, alors que les investissements américains directs dans son économie dépassent 270 milliards de dollars ; qu’un grand nombre de sociétés américaines sont liées par la fabrication de leurs produits en Chine ou dépendent de livraisons chinoises, et que le volume des échanges entre les deux pays dépasse cinq cent milliards de dollars ? Ils ne vont tout de même pas se punir eux-mêmes en introduisant des sanctions importantes contre la Chine ? Ou bien annuler de façon unilatérale leur dette de 1.317 milliards de dollars envers la Chine, ce qui entrainerait une crise majeure, pour le dollar et les États-Unis eux-mêmes ?

Le « leadership américain » est sapé aussi par la politique de sanctions économiques des États-Unis – pandémie ou pas. Ils ont déjà rejeté l’appel du secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres à annuler les sanctions contre certains pays, dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.

Donc, depuis le début de cette pandémie, les États-Unis ne se comportent pas comme un leader mondial ni chez eux, ni dans l’arène mondiale. C’est pourquoi, ni la Russie, ni la Chine, ni plusieurs autres pays ne reconnaitront un « droit moral » des USA – avec leur hyper égoïsme prononcé – à prendre la tête de la communauté mondiale contemporaine.

Si un pays est capable de sortir de la pandémie avec des positions renforcées, ce ne sont pas les USA mais la Chine. Récemment, le journal chinois « South China Morning Post » a exprimé sa conviction que le monde d’après la pandémie serait différent et que les principaux pays qui décideront justement de ce qu’il deviendra, seront les États-Unis, la Russie et la Chine. Pas les USA seuls – ils n’y arriveraient pas, – mais seulement en tant que membre de ce « grand triangle ». C’est révélateur : auparavant, la Chine n’avait pas autant souligné son rôle. Désormais, de nouveaux temps arrivent.

Le journal américain « Foreign Policy » a publié une discussion intéressante à ce sujet. Douze experts internationaux ont donné leur avis sur ce que serait le monde après la pandémie.

D’après Stephen Walt, professeur à Harvard, « le Covid-19 accélérera le processus de glissement du pouvoir et de l’influence, de l’Occident vers l’Orient ». En comparaison de la Chine, de la Corée du Sud et de Singapour, l’Europe et l’Amérique « ont réagi (à l’épidémie) lentement, sans réfléchir, en dépréciant encore plus l’image occidentale tant vantée ». L’ex-représentant de Singapour à l’ONU, Kishore Mahbubani est persuadé que la pandémie « va accélérer les changements qui ont déjà commencé : il s’agit du passage d’une globalisation centrée sur les USA, à une globalisation centrée sur la Chine ».

Et voici une opinion encore plus radicale : « Les USA ne seront plus considérés comme leader mondial car le gouvernement de ce pays a des intérêts égoïstes étroits et il souffre d’incompétence et de maladresse… Washington a échoué à l’examen de leadership », – remarque Kori Schake de l’Institut international d’études stratégiques (IISS) à Washington.

Bien sûr, ces raisonnements peuvent refléter en partie la désillusion que provoque de plus en plus souvent la politique intérieur et la politique étrangère des USA dans le monde. Mais nous serons d’accord pour dire qu’avec une telle image on ne peut pas diriger l’ordre mondial post pandémie.

Il semblerait qu’Henri Kissinger ne se soit pas rendu compte de ces changements profonds. Il appelle les dirigeants actuels des USA à s’inspirer du plan Marshal et du projet Manhattan. Mais c’était il y a très longtemps. Les USA ne sont plus capables, même à l’échelle européenne, d’un plan d’aide économique majeur, comme celui de l’après-guerre. Ne parlons pas de l’échelle mondiale. Ce qui indique que les États-Unis, au lieu de prendre la tête d’un monde affaiblit par la pandémie, vont plutôt se distinguer par leur politique de conflits, d’accusations, de sanctions et d’ultimatums. La nouvelle utopie globaliste d’Henry Kissinger sera donc rejetée par cette réalité – la réalité d’une super puissance nerveuse, en perte d’hégémonie globale et occupée désespérément à conserver ce qu’il en reste. Et dans cette bataille contre une histoire implacable qui n’a pas de fin et a vu la chute de nombres d’hégémons apparemment invincibles, les USA sont voués à l’échec.


Alexeï Pouchkov : Futur de l’ordre mondial, la menace russe ? – Thinkerview, 18/12/2018

34 réactions et commentaires

  • catherine // 21.05.2020 à 07h34

    Il y a un facteur inéluctable contre lequel les USA ne peuvent rien :

    Des pays comme la Chine ou l’Inde ont augmenté leur population d’au moins 250 à 300 % depuis le plan Marshall.

    De plus ces pays et d’autres ont une progression dans tous les domaines qui les rapprochent des capacités des USA dans presque tous les secteurs clés.

    Le centre de gravité du leadership mondial se déplace à grande vitesse, comme le pôle magnétique d’ailleurs, en s’éloignant de là où il se trouvait.

    C’est certainement dur à vivre quand on est atteint d’un complexe de supériorité.

    Et puis se sont bien les Etats Unis qui ont donné sa puissance à la Chine en lui achetant tout ce qu’ils consomment.

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  • Vercoquin // 21.05.2020 à 07h45

    Je suis désolé mais les USA sont parfaitement capables de prendre le leadership du monde post-coronavirus.
    Ils en ont donné des preuves depuis longtemps.
    Et surtout depuis l’avènement de l’homme à la casquette jaune.
    Il suffit de lire chaque jour la teneur de ses écrits hautement philosophiques et humanistes sur tweetter.
    Je parle du leadership de la con..rie bien entendu.

      +13

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  • yann // 21.05.2020 à 07h51

    Une petite observation sur le « monde d’avant », illustré par quelques offres internet :
    – Orange : 22.99 euro/mois
    – Bouygues : 14.99 euro/mois
    – SFR : 10 euro/mois

    Le but n’est pas ici de faire de la pub ou de comparer le meilleur rapport qualité/prix, mais juste d’observer qui offre des prix ronds, et qui essaie d’embrouiller le client potentiel avec du « psychological pricing ».
    Tant que ce genre de pratique continue, j’aurai quelques doutes sur un « monde d’après ».

    Quant aux problèmes de Kissinger, ça me dépasse.

      +1

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    • Narm // 21.05.2020 à 08h55

      le dernier , c’est parce qu’il a perdu des parts de marché
      il a facturé des trucs non demandés, à surfacturé d’autres choses à la résiliation

      et kissinger n’a jamais oeuvré pour le bien 😉 un VRP , comme micron

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      • yann // 21.05.2020 à 09h37

        Je ne vois pas très bien lien avec les parts de marché. Je note juste le fait que SFR m’économise des neurones en affichant un prix de 10 euros plutôt que 9.99 euros (Avant même de regarder l’offre plus en détail).
        Cela dit, les « entourloupes résiliatoires » sont dans la même catégorie de mesquineries évitables.

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        • Narm // 21.05.2020 à 11h05

          faux pour les entourloupes et je parle des frais demandés pour des décodeurs tv soit disant non reçu et qui a mis en panique des clients trop fragiles, qui souvent, paient ou laisse prélever pour être tranquille. (ou se font prélever mais ne peuvent ou ne font rien pour se faire rembourser)

          9.99, je ne m’économise rien du tout, mes neurones m’affichent 10

          et les parts de marché, c’est mettre un prix bas pour les reconquérir et redorer le blazon
          sans client, la société ne vaut rien

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  • Cordialement // 21.05.2020 à 08h01

    Qu’est ce à dire du complexe d’inferiorite que nourrissent les peuples en tant qu’individus. Se sentir indigne ou incapable de faire émerger un monde pacifique est irresponsable de la part de populations très hautement formées et informées telles que les nôtres! Seulement voilà ce qui arrive lorsqu’on a choisi de vivre sans un sous d’amour dans le cœur. Et pendant que des vieux fous déments et hurlants sont toujours lus et écoutés, Dieu lui, continue de rire de ceux qui pleurent les conséquences dont ils chérissent les causes.

      +6

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  • EugenieGrandet // 21.05.2020 à 08h23

    Est-ce que l’on pourrait avoir la source de cet article? Merci.

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  • Fritz // 21.05.2020 à 08h31

    Non, ce n’est pas un article de propagande. C’est un article de prospective politique internationale, qui a pleinement sa place sur le blog d’Olivier Berruyer.
    Ici, il ne s’agit pas de polémiquer pour ou contre un traitement de la maladie, ni de faire peur aux gens. Cet article est bienvenu car il donne à réfléchir au lieu de faire paniquer.

    « Donc, depuis le début de cette pandémie, les États-Unis ne se comportent pas comme un leader mondial ni chez eux, ni dans l’arène mondiale » : ils se comportent comme un enfant gâté, qui ne comprend pas pourquoi il n’est plus l’enfant-roi à la maison. Il piaille et trépigne : la faute à ces sales chinetoks et leur virus unamerican !

    Le sénateur Pouchkov saisit l’occasion de l’article d’Henry Kissinger, 97 ans, esprit relativement lucide sinon sympathique, pour faire entendre raison aux Américains, s’il reste des Américains raisonnables.

    Merci pour votre promo, M. Noublionsrien…

      +36

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  • Narm // 21.05.2020 à 08h47

    c’est dans l’épreuve que l’on compte ses amis

    on reconnais vite les criminels, après, il faut surtout ne pas oublier, ni se faire retourner le cerveau

    onnoublierapas !

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    • François // 21.05.2020 à 11h11

      Exactement, il est important de connaître la carrière de Kissinger. Ses positionnements n’ont jamais été neutres, elles sont stratégiques, il a su les accompagner dans le temps.

      C’est un grand homme mais rien n’oblige a être d’accord avec lui et avec la politique US depuis 50ans.

      Des grandes puissances montent. soit vous laissez de la place a ces puissances montantes soit vous allez au clash.

      Nos elites occidentales le savent. Certains souhaitent jouer sur les deux tableaux ainsi vous êtes sur de gagner ou de moins perdre. Dans les deux cas, je suis un pion perdant sur l’échiquier.

      Quelle est la stratégie la moins pénalisante pour la population ? Choisissez votre camps… Avons nous le choix ? Que faire ?

      Que proposez vous ?

        +4

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      • ellilou // 21.05.2020 à 15h46

        C’est un grand homme? Les Cambodgiens, les Vietnamiens, les Chiliens et bien d’autres peuples se permettent de ne pas être d’accord avec vous 🙁

          +31

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      • Narm // 21.05.2020 à 19h47

        pareil qu’Ellilou, je bondis.

        un grand Homme, c’est un abbé Pierre, nos cosmiques et un kiss in gère sont des moins que rien. Quoi qu’ils aient pu faire de véritablement important dans leur vie

          +14

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        • Fritz // 21.05.2020 à 19h51

          Il a quand même reçu un prix Nobel de la paix en 1973… avec son homologue nord-vietnamien Le Duc Tho.

            +2

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          • Narm // 22.05.2020 à 10h21

            oui oui, bien sûr, peut être un détail de plus qui prouve que ce n’est pas un grand homme (auto attribution ?)

            Hautbasma aussi a reçu un NObel……..

            j’ai appris récement qu’il y avait aussi des « youngleader » dans la santé…..
            la contamination est partout

              +2

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  • Renaud // 21.05.2020 à 09h57

    Le monde d’après la pandémie? Il faut y intégrer ceci :

    https://www.letemps.ch/economie/crise-rend-geants-americains-tech-plus-puissants

    Peut-être que, plus tard les GAFAM et consorts se révéleront des géants en carton, en attendant, de facto, ils s’infiltrent et se rendent de plus en plus indispensables, marginalisant encore plus les nations dans le « monde ».
    La pandémie est un vrai tremplin, une vraie catapulte pour les GAFAM et leurs semblables en Asie

      +7

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  • Myrkur34 // 21.05.2020 à 10h39

    Un petit coucou d’outre tombe des vietnamiens et des chiliens (entre autres….. car la liste est bigrement longue) au criminel de guerre Henry Kissinger.

      +26

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  • fanfan // 21.05.2020 à 10h43

    Déjà, l’ancien Premier ministre (travailliste) de Grande-Bretagne, Gordon Brown, « a exhorté les dirigeants mondiaux à créer une forme temporaire de gouvernement mondial pour faire face à la double crise médicale et économique causée par la pandémie de Covid-19 » (26 mars 2020, https://www.theguardian.com/politics/2020/mar/26/gordon-brown-calls-for-global-government-to-tackle-coronavirus).
    La crise actuelle nécessiterait une solution globale – de celle à laquelle il a fait face, la crise financière de 2008 où il s’était illustré en persuadant les dirigeants mondiaux de la nécessité de renflouer les banques (avec l’argent des peuples), puis a organisé une réunion du G20 à Londres, qui a abouti à un plan de sauvetage du système bancaire !

      +4

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    • fanfan // 21.05.2020 à 10h45

      Ensuite, Henry Kissinger, qui a été l’un des hommes les plus influents de l’impérialisme américain, a publié son article « The Coronavirus Pandemic Will Forever After the World Order » le 3 avril 2020 dans le WSJ (https://www.henryakissinger.com/articles/the-coronavirus-pandemic-will-forever-alter-the-world-order/) en utilisant la même rhétorique qu’Attali (en 2015) et et Brown, faire accepter le projet globaliste par la peur que suscitent les catastrophes successives. Aujourd’hui, comme à la fin de 1944, il existe un danger imminent qui frappe au hasard et avec dévastation ; un gouvernement efficace et clairvoyant est nécessaire pour surmonter des obstacles sans précédent en termes d’ampleur et de portée mondiale… Si les États-Unis, dans leurs efforts pour reconstruire leur propre économie, ne font pas les premiers pas vers la création d’un gouvernement mondial, l’humanité est condamnée…

        +8

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    • fanfan // 21.05.2020 à 11h32

      Stratégie du choc (Naomi Klein) consistant à utiliser les crises à grandes échelle pour faire avancer des politiques avec plus d’inégalités, enrichissement des « élites » et appauvrissement des peuples (tondu.
      La crise financière de 2008 a accouché de l’Union bancaire ; la crise grecque du Mécanisme Européen de Stabilité ; la crise des réfugiés du Frontex ; les attentats et la « pandémie » des lois liberticides…

      Grâce à la privatisation du droit de battre monnaie, les banques centrales (contrôle féodal), déversent de concert des milliards d’argent (crées à partir de rien, simple jeu d’écriture) sur les marchés : les dettes (fictives) sont l’arme économique d’assujettissement par corruption des « élites ». Et la réserve fédérale des États-Unis (et sa puissante banque fédérale de New-York), domine (dominait ?) le monde grâce à son monopole sur le dollar américain.
      La pandémie n’est pas la seule catastrophe prévue, attendue, provoquée par l’oligarchie pour faire accoucher dans la douleur un gouvernement mondial !

        +8

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  • LibEgaFra // 21.05.2020 à 11h06

    « et « défendre les principes de l’ordre mondial libéral ». »

    On a vu de quoi le « monde libéral » était incapable face à l’épidémie. Les USA, un rôle dominant? En tant que deuxième puissance économique, son rôle dominant est terminé; reste son rôle de sangsue des ressources des autres pays. Au besoin par la force militaire, bien sûr, le seul langage qu’ils sont capables de comprendre.

      +12

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    • LibEgaFra // 21.05.2020 à 11h07

      Les USA en tant que sangsue ont besoin du monde, le monde n’a pas besoin d’eux, bien au contraire. Plus tôt le monde se débarrassera de cette sangsue, mieux il se portera. Reste d’abord à se débarrasser politiquement des oligarques locaux qui sont à la solde de la sangsue.

        +17

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  • LibEgaFra // 21.05.2020 à 11h25

    Aaaaah, si seulement nous avions des hommes politiques – même un seul – capables de ce genre d’analyses!

    On peut rêver, quand on voit ce que le monde dit libéral, en fait un monde où règne la loi du plus fort, comme le renard au milieu du poulailler, est capable de produire: des Trump, Johnson, Macron et autres Pompeo: « We lied, we cheated, we stole »!

      +6

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  • Séraphim // 21.05.2020 à 11h47

    Bof, le 2 mai, le général Qiao avait répondu par anticipation à cette vieille fripouille de Kissinger. Et c’est pas piqué des hannetons:
    https://xw.qq.com/cmsid/20200502A0DY7M00
    Traduit ici: https://www.revueconflits.com/general-qiao-liang-hegemonie-chine-laurent-gayard/
    Les clefs de son discours? C’est simple, la souveraineté n’est pas que territoriale et militaire, elle est aussi industrielle, économique, alimentaire etc. La Chine continuera de développer et accroitre sa souveraineté.
    C’est pourquoi tous les pleurnichards de la dernière heure bêlant pendant le Covid qu’il faut « démondialiser », et relocaliser les productions vont déchanter et souffrir: « la relocalisation, une vue de l’esprit » dit le général Qiao; la localisation industrielle en Chine, au lieu de décroitre, va encore s’accroitre, chose que d’ailleurs tout le monde voudra, les Chinois de façon stratégique, les étrangers pour leur intérêt bien compris.
    Voilà des choses dont il eût fallu discuter, avec moins de chloroquine, moins de courbes atroces et un peu plus de réalisme!

      +14

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  • Bientôt 78 ans // 21.05.2020 à 13h58

    « Un programme de vision globale et de coopération »?

    Il existe: c’est en effet « la construction d’une communauté de destin pour l’humanité » (Xi Jinping), qui se met si rapidement en place partout à travers le monde, à l’initiative de la Chine millénaire, qui ne fait pas que parler (elle si peu bavarde du reste… ) mais qui agit, courageuse et déterminée.

    Nous assistons à la création d’un monde de TOUS, par TOUS, pour TOUS, en remplacement de ce monde, uniquement pour les Occidentaux assujettis à l’Empire (~15% de l’humanité…) et à leur seul profit, ce monde qui non seulement est en déclin accéléré mais déjà s’effondre.

    Parag Khanna: « L’avenir est asiatique ». Covid-19 n’en est que le révélateur… et désormais le catalyseur.

      +3

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  • jean-pierre georges-pichot // 21.05.2020 à 18h37

    Consultez le site interactif suivant : https://nextstrain.org/ncov/global?c=num_date&dmin=2020-01-01&l=clock . Il montre la généalogie du virus, et projetée sur une carte la façon dont il s’est répandu à partir de la fuite chinoise. Vous constaterez qu’il a opéré par sauts de puce d’un aéroport à l’autre d’une grande métropole mondialisée à l’autre, d’où la rapidité de la propagation et son caractère en peau de léopard. Pour la France, la contamination est essentiellement, et par de nombreuses injections successives, venue des Etats-Unis. Les choses se seraient passées autrement, et peut-être en évitant le confinement et la catastrophe économique et sociale, avec la simple mesure d’interruption précoce des liaisons aériennes, en particulier avec les Etats-Unis. Je pense que même si cette idée avait traversée la pensée de Macron, ce que son idéologie atlantiste-mondialiste excluait, les Etats-Unis s’y seraient probablement opposés. Nous pouvons donc parler de ‘maladie de l’atlantisme’. Mais les Etats-Unis se présentent comme des victimes. Pourront-ils faire chanter le reste du monde ? D’une part ils sont en effet économiquement en perte de vitesse. Mais d’autre part ils sont militairement hyper-puissants. Cela fait de ce pays une bête blessée et dangereuse.

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    • yann // 21.05.2020 à 22h26

      « Les Etats Unis sont une bête blessée et dangereuse »
      A surveiller. Cela dit, le concept d’attestation dérogatoire de sortie ne m’apparait pas vraiment non plus comme un signe de bonne santé.

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