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10.avril.201910.4.2019 // Les Crises

Quelle est la réelle responsabilité de Maduro dans la crise vénézuélienne ?

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Source : Consortium News, Steve Ellner, 15-02-2019

15 février 2019

Il y a plusieurs facteurs qui expliquent la crise économique au Venezuela, mais ce n’est pas en écoutant les dirigeants américains ou en suivant les médias des multinationales qu’on peut le savoir, a écrit Steve Ellner.

Il y a consensus à Washington pour qualifier le gouvernement de Nicolás Maduro de néfaste, la manifestation la plus récente en est la reconnaissance de Juan Guaidó comme président vénézuélien par la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis Nancy Pelosi et par l’ancien vice-président Joe Biden. Jamais, depuis les premières années de Fidel Castro au pouvoir, un chef d’État latino-américain n’a été aussi systématiquement diabolisé. Mais si pendant les années 1960 qui ont été le point culminant de la polarisation de la guerre froide ayant placé Cuba dans le camp ennemi, ce pays avait un système le parti unique, la situation est tout à fait contraire dans le Venezuela d’aujourd’hui.

L’importance de ce consensus a été mise en évidence par l’affrontement récent entre deux personnalités aussi opposées que le président Donald Trump et la représentante Alexandria Ocasio-Cortez. Dans son discours sur l’état de l’Union, M. Trump a imputé la crise économique du Venezuela à l’échec du système socialiste. Ocasio-Cortez a répondu en affirmant que le cas vénézuélien est « une question de régime autoritaire versus une démocratie ».

Président Nicolás Maduro, 2016. (Ministère des affaires étrangères de l’Équateur via Flickr)

Pris globalement, les commentaires de Trump et d’Ocasio-Cortez se complètent. Selon le discours qui prévaut à Washington, le Venezuela est un désastre tant du point de vue économique que politique. Maduro et ses cohortes sont les seuls responsables de l’état lamentable de l’économie et du régime prétendument autoritaire du pays.

Il n’est donc pas surprenant que les médias grand public se soient abstenus de remettre en question ces hypothèses. La plupart de leurs reportages mettent l’accent sur l’incompétence et la corruption de l’État, tout en éludant les effets néfastes des sanctions économiques appliquées par l’administration Trump.

En outre, nombreux sont ceux qui, à gauche, considèrent les sanctions économiques comme responsables, du moins en partie, des difficultés économiques pressantes du pays, mais peu d’entre eux examinent d’un œil critique la caractérisation de l’État de la démocratie vénézuélienne par le courant dominant. Certains s’opposent aux sanctions, mais se joignent à l’opposition pour s’en prendre au gouvernement Maduro.

Prenons par exemple l’article récent de Gabriel Hetland publié par Jacobin et NACLA : Le reportage sur les Amériques affirme que Maduro « s’accroche au pouvoir par des moyens autoritaires ». L’auteur se penche ensuite sur les difficultés économiques du pays en faisant remarquer que la corruption et « la mauvaise gestion des recettes pétrolières par le gouvernement sont les principaux facteurs à blâmer pour cette situation ».

Lors de ma participation à une tournée de solidarité vénézuélienne de deux mois aux États-Unis et au Canada à la fin de l’année dernière, j’ai souvent entendu dire que connaître les détails des problèmes économiques et politiques du Venezuela n’était pas essentiel, dans la mesure où c’est l’illégalité des sanctions et des menaces d’intervention militaire de Trump qui sont à l’origine de la situation. Mais le droit international peut-il mettre fin au débat ?

Si il était démontré que Maduro est un dictateur et un dirigeant totalement incompétent, les gens se rallieraient-ils avec enthousiasme à son gouvernement pour s’opposer à l’intervention étrangère ? Je ne crois pas, non. Sans aucun doute, est-il nécessaire d’examiner de près les champs tant politiques qu’économiques, car l’efficacité des efforts de solidarité dépend des circonstances. Le discours dominant sur Maduro et ses postulats ne peut pas être pris au pied de la lettre, même s’il contient des éléments de vérité.

De quand datent les problèmes économiques ?

L’opposition vénézuélienne soutient fréquemment que ni les sanctions ni la baisse des prix internationaux du pétrole ne sont responsables des difficultés économiques du pays, mais qu’il s’agit seulement d’une mauvaise gestion de l’économie. Dans le meilleur des cas, la baisse des prix du pétrole a certes contribué aux problèmes, mais elle n’en est pas la cause profonde. Certains analystes de l’opposition nient ou minimisent l’importance du prix du pétrole en soulignant que les économies des autres pays de l’OPEP dépendent autant des exportations pétrolières que celle du Venezuela, mais qu’elles n’ont pas connu une telle chute.

L’argument central de l’opposition est que les graves problèmes économiques du Venezuela datent d’avant la mise en œuvre des sanctions de Trump et même d’avant la forte baisse des prix internationaux du pétrole à partir de mi-2014. En d’autres termes, les folies gouvernementales avec leurs effets désastreux ont été la première cause, suivie de la baisse des prix du pétrole, puis des sanctions. Candidat de l’opposition à la présidence à deux reprises, Henrique Capriles a affirmé que la crise avait commencé avant la chute des prix du pétrole mais qu’elle avait été longtemps « ignorée, réprimée et couverte » par le gouvernement.

Petare, Caracas, 2014. (The Photographer via Wikimedia)

Ce raisonnement présente deux failles. En premier lieu, la soit-disant guerre économique déclenchée contre le Venezuela, qui a fini par inclure les sanctions imposées par Trump, a précédé tout le reste. Washington, depuis pratiquement le début de la présidence d’Hugo Chávez en 1999, n’est pas resté les bras croisés quand ce dernier défiait le consensus néolibéral de Washington tout comme l’hégémonie des États-Unis. L’hostilité de Washington a gravement nui à l’économie de multiples façons.

Prenons par exemple l’interdiction de vente de pièces détachées pour les coûteux chasseurs F-16 de l’armée de l’air vénézuélienne par l’administration George W. Bush en 2006, obligeant le pays à se tourner vers la Russie pour l’achat de 24 avions de combat Sukhoi SU-30. De plus, les sanctions internationales n’ont pas commencé avec Trump, mais plutôt avec Obama en 2015 qui a justifié son décret exécutif par la menace à la sécurité nationale américaine que représenterait le Venezuela. Cette annonce a déclenché au Venezuela une avalanche de départs de multinationales comme Ford, Kimberly Clark, General Motors, Kellogg’s et presque toutes les compagnies aériennes internationales.

En deuxième lieu, sous Maduro on a, non seulement enregistré les prix bas datant de 2014, mais ils ont dégringolé, ce qui est exactement le contraire de ce qui s’est passé sous Chávez. C’est d’autant plus problématique que des prix élevés créent des attentes et suscitent des engagements qui se transforment en frustration et en colère lorsqu’ils chutent brutalement. En dépit d’une modeste reprise depuis 2017, les prix se situent actuellement à un peu plus de la moitié de ce qu’ils étaient avant la baisse.

Trois facteurs se conjuguent pour expliquer les revers économiques du Venezuela : le faible prix du pétrole, la « guerre économique » contre le Venezuela et les choix politiques malavisés. Dans ce dernier domaine, la réponse désinvolte de Maduro au problème de l’écart croissant entre les prix officiels fixés par le gouvernement pour certains articles en rupture de stock et leurs prix sur le marché noir joue un rôle très important. Le gouvernement s’est heurté à d’importants problèmes dans la distribution des produits de base, forçant les Vénézuéliens à acheter ces mêmes produits sur le marché noir alors que les prix y sont plus élevés. Voilà qui crée un climat propice à la corruption et à la contrebande, car bon nombre des produits qui sont censés être vendus au détail à prix réduit finissent par être vendus sur le marché noir ou envoyés en Colombie voisine.

Quand le label dictature est appliqué des milliers de fois

Les médias ont désespérément besoin de bons vérificateurs d’informations en ce qui concerne leurs reportages sur le Venezuela. Les déclarations au sujet de la démocratie vénézuélienne fluctuent de manifestement trompeuses à exactes, la plupart se situant entre ces deux extrêmes. L’affirmation du Guardian selon laquelle le gouvernement vénézuélien « contrôle la plupart des stations de télévision et de radio qui transmettent un flux continu de propagande pro-Maduro » est un exemple d’information fausse . En fait, parmi ceux qui regardent les chaînes de télévision vénézuéliennes, 80 % regardent les trois principales chaînes privées (Venevisión, Televén et Globovisión) qui ne peuvent vraiment pas être accusées d’être pro-gouvernementales.

A l’autre extrémité, Hetland affirme dans son article Jacobin-NACLA que la décision de priver Henrique Capriles de son droit de se présenter aux élections en raison d’accusations de corruption était politiquement motivée. La déclaration est parfaitement exacte. En fait, le projet était pire que ce dont Hetland parle. Avant cela, Capriles, dont les positions politiques ont été nettement hésitantes, a pendant un certain temps favorisé une position envers le gouvernement moins intransigeante que celle de l’extrême droite, celle-ci ayant largement dominé l’opposition depuis quelques temps. En fait, cette décision a joué en faveur des radicaux et a sapé les efforts visant à instaurer le dialogue national dont le pays avait grand besoin.

Ceux qui traitent Maduro de dictateur soulèvent deux affirmations fondamentales. En premier lieu, le gouvernement aurait brutalement réprimé les quatre mois de manifestations pacifiques destinées à provoquer un changement de régime en 2014, puis en 2017. En fait, les protestations n’ont guère été pacifiques. Six gardes nationaux et deux policiers ont été tués en 2014 et des manifestants ont tiré sur une base aérienne à Caracas et attaqué plusieurs postes de police à Táchira en 2017. Il existe différentes versions des circonstances entourant les nombreux décès survenus en 2014 et 2017, cela exigerait une analyse impartiale, que les médias n’ont guère tenté de présenter. Quelles que soient les circonstances, la répression policière est condamnable – et il y a eu répression dans les deux cas – mais le contexte mérite d’être pris en compte.

Fumée et incendies, Caracas, 2014. (Prensa Presidencial, Gouvernement du Venezuela via Wikimedia)

En second lieu, l’opposition nie la légitimité de la réélection de Maduro en mai de l’année dernière puisque l’élection avait été demandée par l’Assemblée nationale constituante (ANC), dont l’existence n’aurait aucune base légale. Hermann Escarrá, l’un des plus éminents avocats constitutionnels du pays, a défendu la légalité de l’ANC, tandis que d’autres formulaient des arguments tout aussi convaincants pour défendre le contraire. Encore une fois, les médias grand public n’ont pas réussi à présenter les deux argumentations ou à analyser objectivement la situation. Cependant, presque tous les partis d’opposition qui ont refusé de participer aux élections présidentielles de 2018, avaient participé aux élections législatives de l’année précédente qui avaient été convoquées par la même ANC. La légitimation de l’auto proclamation de Juan Guaidó comme président vénézuélien le 23 janvier était fondée sur l’illégitimité de l’ANC.

La violation des normes démocratiques et les cas de répression policière ne démontrent pas en soi qu’un gouvernement est autoritaire ou dictatorial. Si c’était le cas, les États-Unis ne seraient guère considérés comme démocratiques. La question vraiment déterminante est de savoir dans quelle mesure il y a fraude électorale quand les votes ne sont pas pris en compte correctement. Or, lors de la controverse qui a entouré les récentes élections, cette accusation a été largement négligée, même parmi les dirigeants de l’opposition radicale.

Les médias grand public et les politiciens de Washington qualifient volontiers Maduro d’« autocrate », de « dictateur » et d’« autoritaire ». Bien plus que tout ce qui est dit sur les difficultés économiques du Venezuela, l’utilisation de ces termes a eu un effet considérable sur l’élaboration des politiques. Les problèmes économiques d’une nation ne devraient jamais justifier quelque intervention que ce soit. Le véritable enjeu du conflit est bien l’état de la démocratie vénézuélienne tel que le discours dominant présente celle-ci. Il est étonnant de constater que tant dans la politique que dans les médias grand public on ne trouve d’acteur majeur prêt à remettre en question ce récit plein d’affirmations contestables concernant le gouvernement Maduro.

Steve Ellner est professeur retraité de l’Université de l’Est du Venezuela et est actuellement rédacteur en chef adjoint de « Latin American Perspectives ». Il a publié plus d’une douzaine de livres sur l’Amérique latine, parmi lesquels « The Pink Tide Experiences : Breakthroughs and Shortcomings in Twenty-First Century Latin America » (Rowman & Littlefield, 2019).

Source : Consortium News, Steve Ellner, 15-02-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

RGT // 10.04.2019 à 08h29

Au Venezuela, les aristocrates ont perdu le pouvoir et même si le gouvernement n’est pas « au top » il a réalisé de grandes avancées pour rééquilibrer la balance en faveur des plus défavorisés.

Nous assistons actuellement à un retour de balancier des « élites » qui profitent du manque de charisme de Maduro (n’est pas Chavez qui veut) pour tenter de relancer les « affaires » et se goinfrer sur le dos de la bête.

Ça me rappelle les nombreuses tentatives de la noblesse qui foutait la merde en France après la révolution (bourgeoise) et qui avait à l’étranger les soutiens de toutes les aristocraties qui ne souhaitaient pas perdre leurs privilèges.

En France, nos « élites » font de même mais à titre préventif : elles se battent bec et ongles pour éviter que des « sans dents » qui ne seraient pas issus du sérail ne débarquent à la tête des institutions (qui seraient alors qualifiées de « dictatoriales ») et n’entraînent une libération du peuple du carcan imposé par ses « élites ».

Seul problème : Comme à chaque « révolution », il y a toujours des opportunistes placés en embuscade prêts à tout pour s’emparer du pouvoir afin d’être « calife à la place du calife ».

À partir de la fin du XVIIIè siècle, c’est la bourgeoisie qui, après avoir manipulé les peuples, s’est arrogée le droit divin de vie et de mort sur les gueux et qui malheureusement continue encore ses méfaits actuellement en se drapant dans la « légitimité » des institutions qu’elle a elle-même dictée et modifiées à sa convenance.
J’ai dans l’idée qu’en cas de nouvelle « révolution », de nouvelles élites prêtes à profiter de l’aubaine…

16 réactions et commentaires

  • yack2 // 10.04.2019 à 08h13

    Ménageons la chèvre et le chou! Le « en même temps comme gage » d’objectivité…….On oublie cependant que c’est une guerre avec un agresseur et un agressé. Inutile de faire le pédigrée de l’agresseur et de ses méthodes, pour ce qui est de l »agressé…..Mon dieu , mon dieu comme il est autoritaire!!!!! Mais de qui se fout-on? Vous en connaissez des pays en guerre qui accepte une opposition de ce style, qui organise des élections, qui sont en situation économique florissante ? Si vous avez des doutes, jetez un oeil sur la gestion de nos démocraties en temps de crise….Le millier de GJ en cabane sont-ils considérés comme des prisonniers politiques? ( et eux ne tirent pas à balles réelles), les indépendantistes catalans le sont-ils ? On compare souvent la situation du Venezuela avec celle du Chili de 1973, on devrait surtout la comparer avec l’Espagne de 1936…Le silence assourdissant de la « Communauté internationale » et le résultat que l’on sait.Dans le cas qui nous occupe, Franco ferait figure de modéré au regard des forces anti Maduro.

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  • RGT // 10.04.2019 à 08h29

    Au Venezuela, les aristocrates ont perdu le pouvoir et même si le gouvernement n’est pas « au top » il a réalisé de grandes avancées pour rééquilibrer la balance en faveur des plus défavorisés.

    Nous assistons actuellement à un retour de balancier des « élites » qui profitent du manque de charisme de Maduro (n’est pas Chavez qui veut) pour tenter de relancer les « affaires » et se goinfrer sur le dos de la bête.

    Ça me rappelle les nombreuses tentatives de la noblesse qui foutait la merde en France après la révolution (bourgeoise) et qui avait à l’étranger les soutiens de toutes les aristocraties qui ne souhaitaient pas perdre leurs privilèges.

    En France, nos « élites » font de même mais à titre préventif : elles se battent bec et ongles pour éviter que des « sans dents » qui ne seraient pas issus du sérail ne débarquent à la tête des institutions (qui seraient alors qualifiées de « dictatoriales ») et n’entraînent une libération du peuple du carcan imposé par ses « élites ».

    Seul problème : Comme à chaque « révolution », il y a toujours des opportunistes placés en embuscade prêts à tout pour s’emparer du pouvoir afin d’être « calife à la place du calife ».

    À partir de la fin du XVIIIè siècle, c’est la bourgeoisie qui, après avoir manipulé les peuples, s’est arrogée le droit divin de vie et de mort sur les gueux et qui malheureusement continue encore ses méfaits actuellement en se drapant dans la « légitimité » des institutions qu’elle a elle-même dictée et modifiées à sa convenance.
    J’ai dans l’idée qu’en cas de nouvelle « révolution », de nouvelles élites prêtes à profiter de l’aubaine…

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    • alain maronani // 10.04.2019 à 23h22

      Vous devriez lire un petit peu sur la révolution française. Vous enfilez des perles plus grosses les unes que les autres.

      Vos disons commentaires (?) c’est du copié-collé peu importe le sujet. Robespierre et St Just (vous connaissez ?) étaient pour la libre entreprise, contre la fixation des prix (le maximum exigé par la Commune), ont voté contre le disparition des corporations, pour le maintien et la sûreté de la propriété, ont permis le travail des enfants dans les mines dès l’âge de 8 ans, etc…C’étaient des partisans de la libre entreprise avant l’heure J’imagine qu’ils ne trouvent pas grâce à vos yeux… Je peux vous faire aussi une longue liste des nobles qui ont donné leur vie pour la République et une longue liste des sans-grades (dont les robins) qui se sont enrichis comme des porcs sur la vente des biens nationaux (dont Danton et Desmoulins…), la spéculation sur l’assignat (Danton encore…).. Les révoltes en France (la Vendée, Lyon, Toulouse) n’ont RIEN a voir avec la noblesse mais sont reliés à la déchristianisation. La noblesse était à Coblence ou ailleurs et a été totalement inefficace. Votre simplicisme fait pitié…

      Bon il reste Hébert, Babeuf (vous connaissez ?)

        +2

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      • SanKuKai // 11.04.2019 à 10h08

        Et avant de répondre avec une telle condescendance vous devriez peut-être remettre en question votre qualité d’écoute (et de lecture).
        Il vous parle “bourgeoisie”, vous répondez “noblesse”.
        Il vous parle “politique” vous répondez “économie”. Il vous parle “macro” vous répondez “micro”.
        Allez vous démentir que les commerçants, propriétaires, ceux qui ont justement armé les révolutionnaires puis racheté leurs armes ont pris le pouvoir depuis cette époque?
        C’est en partie ce que dit RGT. Le libéralisme de l’époque est á remettre dans son contexte. Votre réponse n’est pas fausse, Et elle a en effet un vague lien avec le commentaire. Elle est même utile. Merci de simplement changer de ton, par respect pour les commentateurs et ceux qui vous lisent.

          +11

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  • fanfan // 10.04.2019 à 11h25

    Venezuela : “Chers collègues européens, libérez-vous de vos préjugés”.
    “Je lance un appel aux journalistes européens : libérez-vous de vos préjugés, retrouvez l‘esprit de votre profession, dites la vérité”. Ce sont les paroles de Tania Diaz lors de l’entretien réalisé au cours de notre dernier voyage au Venezuela, alors que venait d’avoir lieu le sabotage électrique infligé au pays bolivarien.
    Quand nous l’avons rencontrée, – elle est Vice-Présidente de l’Assemblée Nationale Constituante, Présidente de la Commission Agitation Propagande et Communication du Parti Socialiste Uni du Venezuela et journaliste – elle rentrait d’un voyage en Europe destiné à faire connaître la vérité sur son pays. Un voyage rempli d’obstacles, comme elle nous le raconte dans cette entrevue.
    https://www.legrandsoir.info/venezuela-chers-collegues-europeens-liberez-vous-de-vos-prejuges-resumen.html

      +24

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    • SanKuKai // 11.04.2019 à 18h59

      Donner la parole á Macron et son gouvernement pour justifier sa politique c’est justement ce que font nos journalistes á longueur de journée. Avec le grand débat c’était meme 6h par jour.
      Mais pour le Vénézuela c’est l’inverse. Ils nous fournissent plutot la parole de l’opposition.
      Du coup, en tant que contre-information ce point de vue du gouvernement Vénézuelien est plutot bienvenu.

        +0

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  • Castigat // 10.04.2019 à 21h37

    Soit le titre se veut ironique soit il n’y a qu’une seule vraie question « quelle est la responsabilité des usa dans la crise au Venezuela ? » Réponse totale.

      +8

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  • Patrick // 10.04.2019 à 22h32

    les USA ont eu un gros avantage , Chavez et Maduro ont largement sapé l’économie Vénézuelienne , leurs manoeuvres ont été facilitées.
    Chavez n’avait pas compris qu’il fallait réinvestir une grosse partie du fric gagnée avec le pétrole pour assurer la continuité de l’exploitation , bilan : production en chute
    Lors de la crise qui en a suivi , ils ont appliqué toutes les formules « socialistes  » habituelles qui ont contribué à aggraver la crise ( ex : bloquer le prix du pain alors que celui de la farine augmente … bilan : plus de pain ).
    Après ça , il suffisait de pas grand chose pour que ça finisse de s’effondrer

      +3

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  • fanfan // 11.04.2019 à 10h53

    Chronologie des sanctions économiques contre le Venezuela (actualisé) : https://www.romainmigus.info/2019/01/chronologie-des-sanctions-economiques.html

     » La chronologie qui suit nous permet de répondre à trois questions essentielles pour comprendre le blocus contre le Venezuela : « Qui impose le blocus ? A qui l’imposent-ils ? Et pourquoi ? » (1).

    A la lecture des mesures prises, la réponse à la première question saute aux yeux : ce sont les Etats-Unis, suivit par leurs vassaux latino-américains ou européens. Les faits parlent d’eux-mêmes. Cela se passe de commentaires ou d’interprétations douteuses.

    La réponse à la deuxième question coule aussi de source. (…) C’est bien le Peuple vénézuélien tout entier qui est visé. Ce qui est d’ailleurs explicitement revendiqué par le pouvoir des Etats-Unis. (…)

    Quant à la réponse à la dernière question, elle est la conséquence de la deuxième. Il y a d’abord une réponse en termes géopolitiques. Le Venezuela dispose des premières réserves de pétrole au monde, des quatrièmes réserves d’or, son sous-sol regorge de minerais (coltan, thorium, bauxite, fer) et c’est un pays riche en eau douce, en gaz et en diamants. Nous comprenons que cela ouvre l’appétit de certains prédateurs…

      +4

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    • fanfan // 11.04.2019 à 10h55

      (suite) Mais pourquoi donc vouloir affamer et martyriser un Peuple dans son ensemble ? Tout simplement parce que ce Peuple de combattants refuse systématiquement depuis 1998 de voir sa souveraineté piétinée par un empire au service des transnationales. Et ce Peuple à la tête dure a déjà résisté à plusieurs tentatives pour le faire revenir dans le droit chemin des intérêts des dominants.

      Le peuple vénézuélien a non seulement démontré qu’une autre voie était possible face au néolibéralisme, mais il a donné des leçons de résistance à bien d’autres peuples de par le monde. C’est donc lui qui doit désormais payer cet affront.

      Aux opinions politiciennes biaisées, il faut systématiquement opposer les faits. Toutes discussions ou débats sur le pays caribéen doit nécessairement passer par une analyse des mesures de rétorsion contre l’économie du Venezuela.

      Après, seulement après, on peut parler de l’effectivité ou pas des politiques du gouvernement, des options économiques, ou des conséquences sociales de la situation actuelle.

      Voici donc une chronologie sommaire des attaques financières, bancaires et économiques contre la Révolution Bolivarienne. Elle ne prend pas en compte les autres dimensions de la guerre hybride menée contre le Venezuela tels que les fronts diplomatique, militaire, médiatique, juridique ou institutionnel.

      Avant de parler de l’économie, parlons du blocus.

        +4

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    • fanfan // 11.04.2019 à 11h08

      Ce n’est pas un blocus économique et financier que subit le Vénézuela. C’est pire !
      Cette liste « Chronologie des sanctions économiques contre le Venezuela » pourrait-elle faire l’objet d’un billet ?

      Venezuela : depuis Caracas, Migus et Teruggi démêlent le vrai du faux : https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=IKGboeI5q0Q

        +3

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  • fanfan // 11.04.2019 à 12h00

    Venezuela: 2 coups d’Etat à l’OEA !
    Par 18 voix pour (6 de moins que les 24 voix nécessaires), 9 contre, 6 abstentions et 1 absence, le Conseil Permanent de l’Organisation des Etats Américains a approuvé mardi une résolution désignant Gustavo Tarre Briceño comme soi-disant « représentant permanent » du Venezuela devant l’organisation, « nommé par l’Assemblée Nationale, jusqu’à ce que de nouvelles élections aient lieu. » La représentante légitime du Venezuela devant l’OEA, Asbina Marín Sevilla, a déclaré que cette mesure « signifie que la Charte Fondatrice n’est plus valide. » (…)
    http://bolivarinfos.over-blog.com/2019/04/venezuela-2-coups-d-etat-a-l-oea.html

    The resolution was approved with
    18 votes in favor (Argentina, The Bahamas, Brazil, Canada, Chile, Colombia, Costa Rica, Ecuador, United States, Guatemala, Haiti, Honduras, Jamaica, Panama, Paraguay, Peru, Dominican Republic, and Saint Lucia),
    9 votes against (Antigua and Barbuda, Bolivia, Dominica, Grenada, Mexico, Saint Vincent and the Grenadines, Suriname, Uruguay and Venezuela),
    6 abstentions (Barbados, El Salvador, Guyana, Nicaragua, Saint Kitts and Nevis, and Trinidad and Tobago) and one absent country (Belize).
    http://www.oas.org/en/media_center/press_release.asp?sCodigo=E-019/19

      +2

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    • fanfan // 11.04.2019 à 12h05

      « Tarre Briceño est soutenu par ce qu’on appelle le Groupe de Lima comme soi-disant représentant du Venezuela désigné par le député Juan Guaidó qui s’est autoproclamé « président par interim » le 23 janvier, soutenu par le Gouvernement étasunien.

      Asbina Marín Sevilla, la représentante légitime du Gouvernement du Président Nicolás Maduro devant l’OEA, est intervenue au début de la séance pour rappeler que l’organisation « n’a pas autorité pour reconnaître ou ne pas reconnaître les Gouvernements de ses Etats membres » étant donné que « c’est une action individuelle et souveraine de chaque Etat » et ne peut être imposé à d’autres Etats en tant qu’acte politique car ceux-ci perdraient leur droit souverain à gouverner leurs relations internationales, raison pour laquelle on n’a jamais cherché à mettre en pratique cette violation du Droit International.

      Elle a rappelé que la seule mesure que peut prendre l’OEA, c’est la suspension d’un Etat membre décidée par une Assemblée Générale Extraordinaire avec 2 tiers des voix des chanceliers : « Il n’y en a pas d’autre, il n’existe pas de mesure de non reconnaissance et encore moins de mesure de changement de Gouvernement, » a-t-elle déclaré.

        +2

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    • fanfan // 11.04.2019 à 12h07

      « La représentante vénézuélienne a dénoncé le fait que « ce qui va se passer aujourd’hui (la désignation de Tarre Briceño) est la fin d’une série de violations et de traquenards qui, pour transformer l’OEA en arme contre le Venezuela, a fini par détruire toute la structure du Droit International qui la soutient. »

      Elle a rappelé que le Secrétaire Général, Luis Almagro, a organisé la guerre contre le Venezuela et que l’organisation est complice de toutes les mesures d’extorsion économique qui violent les droits des Vénézuéliens, qu’on encourage le pillage des richesses du Venezuela et qu’on menace d’utiliser la force contre le pays : « Toutes ces violations massives de la Charte de l’OEA ont été encouragées depuis cette salle. »

        +2

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    • fanfan // 11.04.2019 à 12h12

      « Lundi, l’ambassadeur représentant permanent du Venezuela devant l’ONU, Samuel Moncada, avait prévenu qu’on était en train de fomenter 2 coups d’Etat à l’Organisation des Etats Américains : un contre son pays et l’autre contre le document qui régit l’organisme même…

      Moncada a prévenu que par cette résolution, ils cherchent à expulser de facto les représentants du Venezuela et à mettre à leur place une personne dont on ne sait pas qui elle représente car l’OEA n’a pas reconnu un autre Président que Nicolás Maduro. »

      Le haut fonctionnaire a qualifié « d’aberration juridique » le fait que l’OEA ait un représentant d’un Gouvernement qui n’existe pas officiellement à l’OEA et il a dénoncé le fait que cette « aberration » est possible « par al volonté frauduleuse de l’Ambassadeur des Etats-Unis qui est complice de ce délit. »

      « (Luis) Almagro n’a pas autorité pour reconnaître des présidents. Cette capacité n’existe pas comme n’existe pas non plus à l’OEA de document de « reconnaissance » d’un président autoproclamé, » a déclaré Moncada.

      Source en espagnol : http://albaciudad.org/2019/04/representante-de-venezuela-nos-vamos-y-a-esta-oea-nunca-vamos-a-regresar-video/

        +2

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  • Gypsys // 11.04.2019 à 16h04

    Toute vérité passe par trois étapes , d’abord elle est ridiculisée , ensuite elle est violemment combattue et enfin elle est acceptée comme une évidence?? *Arthur Schopenhauer*

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