Source : The Nation, Stephen F. Cohen, 16-05-2018
Stephen F. Cohen, professeur émérite d’études et de politique russes à NYU et à Princeton, et John Batchelor poursuivent leurs discussions (généralement) hebdomadaires sur la nouvelle guerre froide entre les États-Unis et la Russie. (les comptes rendus précédents de ces conversations, qui en sont maintenant à leur cinquième année, peuvent être consultés sur TheNation.com.
Le 9 mai, lors d’un événement public parrainé conjointement par le Harriman Institute de l’Université Columbia et le Jordan Center for Advanced Russian Studies de l’Université de New York, Cohen et McFaul, un professeur de l’Université Stanford et ancien conseiller principal du président Obama pour la Russie à la Maison-Blanche, puis son ambassadeur à Moscou, ont débattu d’un sujet historique crucial mais aussi terriblement d’actualité : « La nouvelle guerre froide américano-russe : qui est responsable ? » Cohen soutient que des politiques américaines malavisées menées depuis les années 1990 sont largement responsables. McFaul, s’inspirant des thèmes de son nouveau livre, From Cold War to Hot Peace, soutient que c’est le leader de la Russie depuis 2000, Vladimir Poutine,qui est à blâmer. (Une vidéo du débat entier est disponible ici).
Batchelor rapporte plusieurs déclarations de Cohen et McFaul lors de l’événement, dont Cohen et lui discutent. Parmi les principaux points soulevés par Cohen, on peut citer les suivants :
— La nouvelle guerre froide se déroule depuis plus de vingt ans sans véritable débat public – que ce soit lors d’élections, au Congrès, dans les médias, dans des think tanks ou des universités. Dans une démocratie, de tels débats sont le seul moyen de remettre en question et de changer la politique officielle. Par conséquent, les politiques malavisées de Washington à l’égard de Moscou ont été guidées par les mêmes hypothèses et principes sous-jacents depuis les années 1990. Cette situation diffère radicalement de celle de la guerre froide, longue de 40 ans, et durant laquelle la politique américaine était régulièrement débattue aussi bien à la base qu’au plus haut niveau, entre les années 1960 et les années 1980. Et ce manque de débat public est l’une des raisons pour lesquelles cette nouvelle guerre froide est plus dangereuse que la précédente. Par conséquent, souligne Cohen, si cette discussion parvient à créer un précédent et inspire plus de débats de ce genre entre les représentants de points de vue radicalement opposés, comme c’est le cas pour lui et McFaul, il n’y aura pas de perdants mais seulement des gagnants dans l’élaboration de la politique américaine envers la Russie.
— Cohen situe les origines de cette nouvelle guerre froide au moment où on annonçait la fin de la précédente. Les trois dirigeants qui ont déclaré que la guerre froide avait pris fin en 1989-1990 – les présidents Gorbatchev, Reagan et George H.W. Bush – ont publiquement convenu qu’il y avait été mis fin par la négociation et sans qu’il y ait eu « le moindre perdant ». Mais en 1992, Bush a changé à la fois le timing et les termes de cet événement historique, en le datant de la fin de l’Union soviétique en décembre 1991, soit deux ans plus tard, et en déclarant : « L’Amérique a gagné la guerre froide ». C’est ainsi qu’est né le triomphalisme américain et le sentiment d’avoir des droits qui, depuis, ont guidé la politique de Washington à l’égard de la Russie post-soviétique.
— Au même moment, en 1990, un autre accord majeur a été négocié avec succès, puis violé par Washington. En échange de l’accord de Gorbatchev pour qu’une Allemagne réunifiée (pays qui avait été l’épicentre politique de cette guerre froide) soit membre de l’OTAN, les puissances occidentales, dirigées par le président Bush, se sont engagées à ce que l’OTAN ne s’étende pas de « deux pouces vers l’Est ». La violation de cette promesse quelques années plus tard a conduit aux deux causes principales de la nouvelle guerre froide : aujourd’hui, l’OTAN, l’alliance militaire la plus puissante du monde, campe aux frontières de la Russie ; et au sein de l’élite politique russe, pas seulement Poutine, s’est installée la croyance durable que Washington a rompu à maintes reprises ses promesses, et même « trompé » Moscou.
— Dans les années 1990, le « partenariat stratégique et l’amitié » déclarés de l’administration Clinton avec la Russie étaient en fait guidés par un triomphalisme rampant. Avec une Russie gravement affaiblie et en crise profonde suite à la disparition de l’Union soviétique, Clinton a poursuivi une approche que Cohen appelle « le gagnant rafle tout » envers Moscou et, en coulisse, à l’égard du président russe lui-même, Boris Eltsine. Alors qu’Eltsine, physiquement malade et psychologiquement faible, était cajolé par Clinton sur les questions de politique intérieure et étrangère de la Russie, des légions de « conseillers » américains s’installaient partout dans le pays pour « s’immiscer » de la même manière dans la politique du pays, rédigeant des lois et des manuels, soutenant les politiciens et les partis qui avaient la préférence de Washington, et participant directement au truquage de la réélection d’Eltsine en 1996. Beaucoup d’Américains ont applaudi comme un progrès le pillage par une oligarchie des meilleurs actifs de la Russie, et certains ont même permis le transfert et le blanchiment de cette richesse mal acquise en Occident. On a ensuite assisté au début de l’expansion de l’OTAN vers l’est et, en 1999, au bombardement par les États-Unis de l’allié traditionnel de la Russie, la Serbie, avec l’annexion par l’Alliance de sa province du Kosovo, que le futur Président Poutine citera plus tard comme précédent pour justifier son action en Crimée. Pendant ce temps, alors que la Russie endurait sa pire dépression économique en temps de paix, durant laquelle quelque 75 pour cent de sa population sombrait dans la pauvreté et la misère sociale, Washington saluait le processus comme une « transition vers la démocratie et le capitalisme ». Elle s’est terminée en 1999, avec l’effondrement financier de la Russie et la démission d’Eltsine. Le contrecoup qui en a résulté aurait pu être bien pire pour les États-Unis que ne l’a été l’avènement de Vladimir Poutine, souligne M. Cohen.
— Malgré les désastreuses politiques américaines des années 1990, cette approche du gagnant-rafle-tout a continué sous le présidence de George W. Bush. Ainsi, suite à l’attaque du 11 septembre 2001 contre l’Amérique, le nouveau président russe Vladimir Poutine, dont l’autorité n’était pas encore incontestable, a apporté plus de soutien à la guerre des États-Unis contre les talibans en Afghanistan que tout autre pays, y compris des membres de l’OTAN. Poutine recherchait avec Washington le véritable partenariat stratégique qu’Eltsine n’avait pas réussi à établir. Au lieu de cela, il a obtenu en retour de Bush davantage d’expansion de l’OTAN, en direction maintenant des frontières baltes de la Russie ; une plus grande « promotion de la démocratie » – une « ingérence », pour reprendre le jargon du Russiagate, dans les affaires intérieures de la Russie ; et, ce qui est le plus préjudiciable à la sécurité russe (et internationale), le retrait unilatéral des États-Unis du Traité antimissiles balistiques, qui a abouti aujourd’hui à l’installation tout près de la Russie de défenses antimissile sur terre et en mer et, comme on pouvait s’y attendre, à une nouvelle course aux armements nucléaires.
— En 2008, à la suite d’une déclaration officielle de l’OTAN selon laquelle les anciennes républiques soviétiques de Géorgie et d’Ukraine deviendraient certainement membres de l’alliance, une courte guerre a éclaté entre la Russie et la Géorgie. Une enquête européenne officielle a conclu que le président géorgien était à l’origine de cette guerre. Ce que l’on ne sait pas, c’est si ce sont ses patrons américains de l’administration Bush qui lui ont conseillé de le faire. Quoi qu’il en soit, la Géorgie a été la première guerre américano-russe par procuration de la nouvelle guerre froide. D’autres, en effet, allaient bientôt suivre – en Ukraine, puis en Syrie. Plus, ou même pire, est peut-être aujourd’hui en préparation.
— McFaul soutient que la thèse de Cohen d’une approche triomphaliste sans fin envers la Russie post-soviétique est erronée, comme en témoigne le « reset » (la réinitialisation) des rapports avec Moscou initiés par Obama sous la présidence de Dmitri Medvedev. Selon McFaul (lui-même un acteur majeur du processus), il s’agissait d’une politique « gagnant-gagnant ». Cohen n’est pas d’accord, rappelant en détail qu’on a très peu offert et que Moscou a très peu reçu Moscou a été offert, alors que l’administration Obama a, elle, obtenu ce qu’elle voulait le plus : des sanctions russes contre l’Iran et l’élargissement russe des voies d’approvisionnement pour les forces des États-Unis et de l’OTAN en Afghanistan. Qui plus est, les choses se sont terminées par une autre promesse non tenue par les Américains. En échange de la non-utilisation par son « partenaire » Medvedev de son veto au Conseil de sécurité de l’ONU à l’attaque menée par les États-Unis contre la Libye en 2011, M. Obama et ses représentants, dont la secrétaire d’État Hillary Clinton, avaient promis de ne pas demander l’expulsion du dirigeant libyen. Mouammar Kadhafi fut finalement traqué et tué. Poutine, alors premier ministre, avait relevé « encore une autre duperie américaine ». Et les chances pour Medvedev d’effectuer un second mandat de président, comme l’espérait l’administration Obama qui avait œuvré en ce sens, ont été réduites à néant par son propre partenaire de « reset » à Washington.
— Ceci étant, McFaul et beaucoup d’autres continuent d’insister sur le fait que la nouvelle guerre froide et ses causes ont commencé avec le retour de Poutine à la présidence russe en 2012. Mais comme le montre la présentation historique de Cohen, ça n’est pas une clé de compréhension empirique ou analytique viable des développements passés ou actuels.
— Le résultat a-t-il vraiment été une nouvelle guerre froide ? Lorsque Cohen a mis pour la première fois en garde contre ce danger au début des années 2000, exprimant même ses premières inquiétudes pendant les années 1990 Clinton-Eltsine, on s’accordait assez largement à dire qu’une réédition de la guerre froide était impossible pour plusieurs raisons, principalement parce qu’il n’y avait plus de conflit idéologique fondamental entre les États-Unis et la Russie, comme cela avait été le cas entre le capitalisme démocratique et le communisme soviétique. A tout le moins, Cohen et McFaul s’accordent à dire qu’il y a maintenant un affrontement idéologique entre les valeurs démocratiques libérales de l’Occident dirigé par les États-Unis et les valeurs conservatrices, voire réactionnaires de Poutine. Cohen remet en question cette caractérisation simpliste des valeurs ou de l’idéologie de Poutine, mais la question n’a pas été directement traitée ici et le débat reste ouvert.
— Une série d’autres questions controversées sont discutées avant le débat, et la discussion Cohen-Batchelor se termine par la question des allégations de « Russiagate » concernant la « collusion » entre le président Trump et Poutine. McFaul considère apparemment que les allégations sont prouvées ou presque. Cohen ne le pense pas et craint que si Trump se retrouve face à une confrontation nucléaire existentielle avec la Russie, comme l’a été le président John F. Kennedy pendant la crise des missiles cubains de 1962, ces allégations empêcheront Trump d’éviter la guerre nucléaire en négociant avec le Kremlin, comme l’a fait Kennedy. M. McFaul n’a pas fait de commentaires à ce sujet, peut-être parce que le format du débat ne lui en a pas donné l’occasion. Ce qu’il en pense n’est pas clair. Mais nous tous, finit Cohen, nous devrions certainement, et de toute urgence, réfléchir très attentivement à cette possibilité qui n’est pas improbable.
Stephen F. Cohen est professeur émérite d’études et de politique russes à l’Université de New York et à l’Université de Princeton et rédacteur en chef de The Nation.
Source : The Nation, Stephen F. Cohen, 16-05-2018
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
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Commentaire recommandé
Visage pâle, langue fourchue.
Depuis les premiers Algonquins exterminés, cette phrase a été prononcée en toutes les langues de ceux qui furent confrontés aux anglo-hollandais Américains. Déjà, toutes les langues Indiennes, mais aussi le Français, l’Espagnol, le Russe, le Chinois, le Japonnais, le Tagalog, le Portugais(Brésil), l’Allemand, et un bon nombre d’autres langues.
Aucune nation dans l’Histoire n’a un tel palmarès de violation de la parole donnée. Même la « perfide Albion » était un enfant choeur à coté .
Il serait temps de tenir compte des leçons de l’Histoire, non?
21 réactions et commentaires
je pense que pour l’État profond, ce genre d’analyse laborieuse sur ses faits, gestes, pensées, ça lui en touche une sans faire bouger l’autre.
S’il décide qu’il y aura guerre froide, il y en aura une. S’il décide d’une guerre, il y en aura une. S’il décide de sanctions pour asphyxier la Russie, il le décidera.
et pendant ce temps, le temps de cerveau disponible du bon peuple est occupé (OCCUPÉ) à lire les articles interminables (du Monde pour nous, d’autres pour les Américains) pour essayer, comme au Turf, de deviner qui va l’emporter, entre une page de pub à la télé, et un sandwich industriel.
+14
AlerterLes USA ayant, depuis la 2e guerre mondiale, été dirigé par le complexe militaro-industriel, il est compréhensible que la paix et la fin des menaces n’arrange personne. Les citoyens US, vivent sans protection sociale, mais ont une armée qui leur coute 500 milliards de $ par an. L’oligarchie US a choisi, en toute transparence démocratique « of course ». Les valeurs morales ou idéologiques sont des caches sexe de l’affaire.
+24
AlerterVisage pâle, langue fourchue.
Depuis les premiers Algonquins exterminés, cette phrase a été prononcée en toutes les langues de ceux qui furent confrontés aux anglo-hollandais Américains. Déjà, toutes les langues Indiennes, mais aussi le Français, l’Espagnol, le Russe, le Chinois, le Japonnais, le Tagalog, le Portugais(Brésil), l’Allemand, et un bon nombre d’autres langues.
Aucune nation dans l’Histoire n’a un tel palmarès de violation de la parole donnée. Même la « perfide Albion » était un enfant choeur à coté .
Il serait temps de tenir compte des leçons de l’Histoire, non?
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AlerterLes sages humanistes de l’Empire n’ont-ils pas proclamé que l’Histoire avait pris fin?
« The End of History and the Last Man », by Francis Fukuyama.
https://www.amazon.com/End-History-Last-Man/dp/0743284550
+4
Alerter« Même la “perfide Albion” était un enfant choeur à coté ».
Ah bon ?
Pour rappel, la « perfide Albion », alors commanditaire triomphante de la « Compagnie des Indes », a largement enfanté la colonisation ethnocide de l’Amérique du Nord, apportant ensuite (en même temps ?) son savoir-faire aux colons hispano-portugais de l’Amérique du Sud !
Les Français ont vite plié bagages : Québec, Louisiane et Mexique.
Bon, j’dis ça, j’dis rien.
Les Français, après la raclée russe à Napoléon à laquelle s’ajouta la coalition anglo-prussienne, se sont rabattus, en ordre dispersé sur l’Afrique et quelques bastions en Asie (Indochine) et Moyen-Orient (Liban, Syrie, Crimée) âprement disputés aux Anglo-Saxons…
+3
AlerterSauf que l’Histoire ne justifie pas tout.
Rien, en fait, si on considère que l’Homme fait l’Histoire et non l’inverse.
N’oublions pas quelques phrases lues en passant : « un bon indien est un indien mort » (remplacez le mot « indien » par « arabe », « musulman », « non chrétien », « socialiste », « mexicain », etc… au choix). Ou toute autre diatribe venue de ce grand pays démocratique outre atlantique. Plus près « il n’y a pas de démocratie dans l’Ue » ou qqchose d’approchant… Un tas de paroles verbales qui tenteraient de nous faire accroire que nous sommes dirigés par des hommes d’exception. Alors que nous ne sommes gouvernés que par touchettes d’influences, les auto-déclarés gouvernants sont morts, péris au fil du courant. Personne ne pilote plus rien. A bord, les voleurs s’organisent pour racketter le chaland, inventent des lois, prétendent avoir vu dieu, disent à tout le monde ‘regardez bien par ici, c’est Moi’, manipulent les mots, affirment être de l’élite. Ou de l’aristocratie républicaine. volent, pillent, rançonnent, violent, s’agitent, montent sur les cadavres empilés par la misère qu’ils ont créée pour se déplacer plus vite. on ne peut pas justifier tout çà. ni l’inaction. par rien. nous sommes déjà tous morts
+2
AlerterLes USA sont une excroissance sectaire (les puritains étaient des extrémistes intolérants qui n’ont traversé l’Atlantique que parce qu’ils ont échoué à tyranniser leurs compatriotes) de la Grande-Bretagne, débarrassée des oripeaux de la monarchie et donc d’un certain attachement à la tradition, et à laquelle se sont agglomérés d’autres populations germaniques (allemands infiniment plus que hollandais).
Les racines de leur violence exterminatrice sont anglo-germano-protestantes. Ils se sont pensés, grâce à un recyclage d’une lecture littéraliste de la Bible, comme le nouveau Peuple Élu de Dieu. Et quand on est le Peuple Élu, on a tous les droits : piller, voler, tuer et exterminer les autres, forcément inférieurs, nuisibles, aliens, martiens, … etc
C’est la grande différence avec les autres colonisations impériales.
Les espagnols, les portugais, n’ont jamais voulu se débarrasser des amérindiens. Ils voulaient juste les exploiter et se sont mêlés avec eux.
Les français n’ont jamais voulu se débarrasser des amérindiens, des maghrébins ou des africains.
Les russes n’ont jamais voulu se débarrasser des peuples de la steppe sibérienne ni de ceux d’Asie centrale. Ils les ont russifiés et se sont mêlés à eux.
Les anglo-germaniques, par leur pensée politique, ne voulaient être qu’entre eux. Le projet politique d’Hitler c’était de faire avec l’Europe de l’est ce que ses cousins anglo-saxons avaient fait en Amérique du Nord. Et pour tenir cet objectif décrit dans Mein kampf, il a lui aussi tout autant menti et trompé que les colons de ce qui allait devenir ou était devenu les USA.
+7
Alerter« le gagnant rafle tout »
C’est la logique de l’Amérique depuis longtemps envers les autres pays mais aussi à l’intérieur de ses frontières. L’accroissement des inégalités relève de la même loi du plus fort. C’est la loi non écrite du néo libéralisme, Macron l’explicite en une phrase cinglante et extrême : « le gagnant rafle tout » parce que les autres ne sont rien !
Le nazisme avait ses sous-hommes, ce monde-ci, des gens qui ne sont rien. Idéologies aberrantes permettant toutes les monstruosités.
+24
AlerterEntre parenthèses je ne comprends toujours pas pourquoi ce propos de Macron, niant l’existence à des citoyens dont il est le président, n’a pas davantage fait scandale. Le Conseil constitutionnel aurait pu le destituer ou les millions de français (qui auraient du descendre) dans les rues, non ? Nada de chez nada. Sous ses apparences de couverture de magazines people le président est un psychopathe, une âme noire, un tyran potentiel, où est le problème ? (Car il faut être tout cela pour penser et dire que certaines personnes, non seulement valent moins que d’autres mais, ne sont riens. A la limite les éliminer n’est pas un crime mais corriger une anomalie.)
+23
Alerterce qui prouve bien que la « propagande » utilisée, marche bien !
les Français sont « décérébrés » !
je m’en aperçois depuis que je suis à la retraite. je passe des heures, chaque jour, à lire « les infos », pour « essayer » de trouver les vraies infos !(et souvent sans succès)
ce que je ne pouvais pas faire quand je travaillais !
ce que ne peuvent pas faire ceux qui travaillent ! et qui se contentent des « 20h » !
+29
AlerterLe 17 Avril 2018 en visite au parlement Européen à Strasbourg, le député Philippe Lamberts répond à l’impudent:
https://www.youtube.com/watch?v=CypvmERXyT8
En voici une transcription partielle à partir de 4 min 17 sec:
… Mr le président – Un livre vous dit philosophe – Il affirme qu’aucun nouveau mot n’est le fruit du hasard – Voici quelques mois vous avez parlé des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien – Vous n’avez pas dit des gens qui ne font rien ou qui n’ont rien – Vous avez parlé des gens qui ne sont rien – Voyez-vous pour nous, le projet Européen consiste précisément à faire en sorte que plus jamais, en aucun endroit de ce continent, aucune femme aucun homme ne puisse être considéré comme un rien ou se penser comme un rien – Car considérer les êtres humains comme rien c’est permettre de leur faire subir n’importe quoi et cela nous ne l’accepterons jamais …
Ces paroles sont émouvantes. La seule chose que je pourrais reprocher à M. Lamberts… le choix de la corde.
+6
AlerterLe choix de lui offrir une corde mais aussi ce choix de corde – ce n’est pas une corde d’escalade mais une petite pour la rando. (Et c’est tant mieux, Macron n’a probablement jamais escaladé la moindre voie, c’eut été dommage de gâcher une vraie corde).
Les paroles de ce député font du bien à entendre, Macron lui a-t-il répondu ?
Il a l’air très passif, ne l’interrompt pas, au prétexte qu’on aurait mal compris ses paroles ou que celles-ci auraient dépassés sa pensée, il s’en fout, et retient un sourire amusé. Un psychopathe ne ressent pas d’empathie, pour cacher ce manque il fait semblant, il singe les émotions qu’il observe chez autrui (ou qu’il a appris aux cours de théâtre) ce qui l’amène parfois à surjouer (genre « parce que c’est notre projet ! »). Dans un autre contexte, devant des caméras par exemple, Macron aurait sans doute joué le répertoire de l’indignation.
+6
AlerterLe conseil constitutionnel n’est-il pas dirigé par celui qui disait « Al nosra fait du bon boulot » ?
+7
AlerterOn le sait Jean-Luc mais il est bon de le rappeler
+0
AlerterMacron: le gagnant rafle tout parce que les autres ne sont rien »
Il serait intéressant de situer les circonstances dans lesquelles ont été prononcé cette phrase
+0
AlerterVous avez mal compris mon propos.
En lisant l’article j’ai été frappé par l’expression : « Le gagnant rafle tout » (*) et m’est revenu en tête la phrase de Macron : « Une gare est un lieu ou l’on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien (…) » (Macron, Halle Freyssinet à Paris, 3 juillet 2017)
Pourquoi le gagnant devrait tout rafler (me demandais-je) ? Macron me semblait avoir apporté une réponse cinglante, le gagnant (ou « ceux qui réussissent ») rafle tout parce qu’il est seul à exister. CQFD (On ne peut pas partager quelque chose avec qui n’existe pas).
(*) L’expression résume également la politique du gouvernement, on fait des économies sur le social, ou sur le dos des plus pauvres, et on est généreux avec les plus riches.
+4
Alerterce qui est assez impressionnant c’est cette volonté d’asservir ,sous cette forme qui marche si bien aux états unis, le reste du monde . Si le mode de vie des états unis est si bien pourquoi ne fait il pas l’unanimité en Amérique latine , au moyen orient , en russie ? Rien qu’en se posant cette question , on se rend vite compte que le vrai but du capitalisme débridé est ailleurs . J’ai du mal a imaginer que des banquiers qui détiennent 80% des richesses mondiales puissant vouloir les 20% qui reste . Comment une folie pareille est elle possible ? On est peut être vraiment dirigé par des lézards….
+7
Alerter« en 1999, au bombardement par les États-Unis de l’allié traditionnel de la Russie, la Serbie, avec l’annexion par l’Alliance de sa province du Kosovo, que le futur Président Poutine citera plus tard comme précédent pour justifier son action en Crimée. » C’est le passage essentiel pour comprendre la soumission actuelle de l’UE et la vitalité de l’OTAN, mettre dehors les Américains du Kosovo, s’attaquer aux islamistes de Bosnie-Herzégovine changera la donne fondamentalement et obligera l’Allemagne à stopper ses ambitions vers toute l’Europe centrale.
Quant à la thèse de Mc Faul elle est surprenante d’ignorance (feinte?) ou de malhonnêteté, puisque qu’il y eut sous la présidence Medvedev l’épisode d’Ossétie du Sud qui n’était, selon Moscou, qu’une tentative de mise au pas violente de cette région afin d’intégrer sans difficulté la Géorgie au système de l’OTAN.
Par ailleurs, j’affirme que, comme par hasard, des officines ou ONG « démocratiques » travaillaient à l’étranger et en Géorgie pour cette intégration, pour faire pression sur la Russie, pour réclamer au nom d’un projet de « grande Transcaucasie démocratique » le Proche-Orient). Poutine a mis fin au travail de sape de l’OTAN sur la sécurité de la Russie dans le Caucase (encore !). J’en conclus que pour un Occidental forgé à la propagande de l’OTAN, c’est Poutine, avec son discours de Munich en février 2017, qui a ouvert « le feu » de la nouvelle Guerre froide… et c’est mon avis, il avait raison !!!
+10
AlerterMoshedayan très bien écrit
+1
AlerterJe ne dirais pas par contre que la Russie incarne des valeurs conservatrices. Qu’est- ce qu’être conservateur dans cette situation? Si c’est vivre sa culture, sauvegarder son Etat et développer sa souveraineté, alors oui, c’est un bon « conservatisme »! La Russie n’a pas de sharia ou de lois patriarcales. Les lois régissant la famille, les femmes et les enfants sont les mêmes que sous l’Union Soviétique – le mariage et égalitaire et les enfants nés hors et dans le mariage ont les mêmes droits. L’avortement, la contraception sont autorisés, la sexualité est libre. C’est donc un conservatisme « soviétique ». Ce qui est logique, après tout, les acquis de l’URSS sont un héritage, une tradition…
+4
AlerterDans ce débat que j’ai visionné, l’ex-ambassadeur en Russie Michael McFaul se coiffe faussement de la casquette de l’universitaire.
Le Professeur Stephen F. Cohen, lui, s’appuie sur des faits établis historiquement pour sa très convaincante analyse géopolitique de la situation des relations américano-russes depuis l’entame de la fin de la guerre froide.
Michael McFaul répond par des anecdotes ponctuelles personnelles, par des citations de bonnes paroles prononcées par le président Obama (par exemple « volonté d’établir une coopération gagnant-gagnant » entre US et Russie) et par l’énoncé des poncifs de la grossière propagande qui tient souvent lieu de réflexions diplomatiques aux USA depuis plusieurs décennies.
Michael McFaul tient aux personnes de l’assistance un discours pour les gogos et cela marche, en tout cas par moment.
Par exemple il a une envolée lyrique sur le simple choix démocratique que représenterait pour un pays frontalier de la Russie de rentrer dans l’Otan.
Et le public censé être de haute tenue intellectuelle d’applaudir…
« Choix démocratique », hourra…
A ce compte, au début des années 60, le choix des cubains d’inviter démocratiquement les soviétiques à installer des missiles nucléaires sur leur sol n’aurait pas dû créer de problème pour les USA, à deux doigts d’une guerre nucléaire avec l’URSS.
De toute évidence l’installation de missiles nucléaires à Cuba, pouvant frapper le sol américain en quelques minutes, a déclenché à l’époque une forte réaction américaine, reconnue à travers le monde comme légitime.
La situation est parfaitement symétrique quand des systèmes de missiles anti-missiles américains sont installés actuellement en Pologne et en Roumanie.
Les russes ont bien fait remarquer que s’il repèrent par radar le départ d’un de ces missiles, absolument rien ne leur garantit qu’il ne s’agit pas d’un missile d’attaque nucléaire pouvant les frapper en quelques minutes…
M. Michael McFaul, dont l’ingérence ouverte dans les affaires intérieures russes quand il était ambassadeur à Moscou a fait scandale, est une insulte vivante à la pensée universitaire émancipatrice.
C’est avec ce genre de voyous sans foi ni loi, que le risque de guerre nucléaire, par exemple déclenchée accidentellement, augmente très dangereusement.
Rappel (voir aussi les riches commentaires sur McFaul) :
https://www.les-crises.fr/poutine-le-pas-si-grand/
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