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21.août.201321.8.2013 // Les Crises

La vraie leçon économique que la Chine pourrait nous donner – par Robert Reich

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Voici une excellente analyse de Robert Reich, ancien ministre du Travail de Bill Clinton. Billet de son blog du 19 janvier 2011. Merci à José pour la traduction intégrale exclusive pour www.les-crises.fr.

chinameriqueLe point fort du sommet d’aujourd’hui entre le président chinois Hu Jintao et le président Obama est l’engagement chinois d’acheter pour 45 milliards de dollars de produits américains. Obama déclare que cela va créer plus d’emplois aux États-Unis. Ce n’est pas tout à fait vrai. Cela générera plus de profits pour les sociétés américaines, mais peu de créations d’emplois.

Près de la moitié de cet accord est représentée par l’achat de 200 avions Boeing, dont les pièces proviennent du monde entier. Le reste concerne d’une part des produits agricoles qui nécessitent peu de main-d’oeuvre, le secteur agroalimentaire étant très mécanisé, d’autre part des produits chimiques et high-tech qui utilisent encore moins de personnel.

General Electric et d’autres entreprises signent avec la Chine des accords qui concernent l’énergie et l’industrie aéronautique. Mais une grande partie de la production se fera en Chine. Le joint venture entre GE et Aviation Industries of China, appelé à développer de nouveaux systèmes avioniques intégrés (qui seront sans doute installés dans les appareils Boeing), sera basé à Shanghai.

Voici la réalité : la Chine a une stratégie économique destinée à faire du pays, et de son peuple, le moteur économique de l’avenir. Son propos est d’obtenir de nous tout ce qu’il est possible d’apprendre, pour ensuite nous dépasser (comme elle l’a fait déjà dans les technologies du solaire et des accumulateurs électriques). Elle investit à tous les niveaux dans la recherche fondamentale et dans l’éducation. Dans les 12 dernières années, elle a créé 20 universités, chacune étant conçue pour être équivalente au MIT [NDT Massachussets Institute of Technology prestigieux campus américain].

Leur objectif est de faire de la Chine le numéro un en puissance et en prestige, et le leader des emplois à hauts revenus.

Les États-Unis n’ont pas de stratégie économique nationale. Au lieu de cela, nous avons des firmes internationales dont le siège se trouve être ici. Leur but est de maximiser les profits, partout où elles peuvent faire le plus d’argent. Elles produiront aux États-Unis et exporteront vers la Chine quand cette solution s’avérera la plus intéressante ; elles produiront en Chine et transmettront à ce pays les savoir-faire quand ce sera le meilleur moyen d’accroître leurs résultats financiers. Elles utiliseront dans le monde la R&D partout où elles en tireront le meilleur rendement financier.

Pendant ce temps, les Républicains et les « faucons du déficit » taillent dans les budgets publics de R&D. Et des États à court de liquidités réduisent les budgets de l’enseignement primaire et secondaire, et sabrent le financement de leurs grandes universités, telle celle où j’enseigne.

Et aucun « Grand accord d’échange » ne changera ce déséquilibre fondamental.

Certains disent qu’il suffit de rééquilibrer nos taux de change. Mais même si les Chinois réévaluaient le yuan et les États-Unis dévaluaient leur monnaie (grâce à la banque fédérale) de telle manière que nos achats à la Chine soient moins chers, et qu’inversement les leurs soient bien plus chers, ils seraient encore gagnants. Nous y gagnerions des emplois parce que nos exportations seraient plus compétitives sur les marchés mondiaux, mais ces emplois nous procureraient moins de marchandises en provenance du reste du monde. En d’autres termes, nous serions plus pauvres.

Voyons les choses en face : nous perdons pied. Notre population active est maintenant plus réduite qu’elle l’était avant le début de la Grande Récession [NDT Crise actuelle depuis 2008] et la plupart des familles américaines sont dans une situation plus difficile. Le taux de chômage de décembre est redescendu de 9,8 à 9,4%, mais presque la moitié de cette embellie est le reflet des 260 000 personnes qui ont quitté la population active [NDT essentiellement des chômeurs découragés].

Le salaire horaire a augmenté en moyenne de 3 cents en décembre ; le salaire hebdomadaire, de 1,02 $. Et toutes les hausses de revenus ont été concentrées au sommet. Les avoirs des riches américains sont principalement financiers – et ont augmenté avec les bénéfices des entreprises. Ceux de la classe moyenne sont d’abord leur maison, dont la valeur continue de baisser.

Le Président dit maintenant que la solution réside dans l’aide aux entreprises. « Nous ne réussirons que si les entreprises américaines réussissent », a-t-il déclaré récemment, « et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour développer leur capacité à croître et à prospérer. »

Mais la prospérité des grandes entreprises américaines s’est déconnectée de la prospérité de la majorité des Américains.

Les Républicains disent que la solution réside dans la réduction de la taille et des attributions du gouvernement. Mais sans un gouvernement dédié à l’amélioration de la quantité et de la qualité des emplois, nous nous retrouvons avec des entreprises qui elles n’en ont cure.

La Chine mange dans notre assiette. Pourquoi ? Parce qu’elle a une stratégie économique nationale orientée vers l’amélioration quantitative et qualitative des emplois. Nous avons des entreprises orientées vers la maximisation du profit des actionnaires.

Robert Reich

64 réactions et commentaires

  • sylko // 21.08.2013 à 01h21

    Article très intéressant. La vision de l’auteur me semble juste.
    Cependant ce qui me gêne c’est qu’un Etat totalitaire pense à l’avenir de son peuple plus qu’une « démocratie libérale ».
    Nos supposés et nos acquis volent en éclat en ce moment. La dictature ne serait donc pas le mal absolu?

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    • bizbee // 21.08.2013 à 09h19

      « Leur objectif est de faire de la Chine le numéro un en puissance et en prestige, et le leader des emplois à hauts revenus. »

      Pas sur que le « peuple » chinois soit celui qui va le plus en profiter.
      Entre le crash démographique qui s’annonce (bientôt un actif pour un non-actif) et l’énorme dette écologique qui se creuse, la Chine est loin de mettre son « peuple » au niveau de vie des peuples occidentaux. D’ailleurs ce n’est même pas son objectif…

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      • chris06 // 21.08.2013 à 12h27

        Tout à fait Bizbee, en fait le patrimoine est beaucoup plus concentré et dans beaucoup moins de mains dans des pays comme la Chine, l’Inde, la Russie ou le Brésil que dans les affreuses « démocraties libérales » des pays occidentaux:

        BCG Global Wealth Report 2011

        Mais à en lire certains on en viendrait à croire que leurs gouvernements pensent plus à l’avenir de leur peuple que les nôtres qui sont, bien entendu, bien plus corrompus.

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    • bernard botul henry // 21.08.2013 à 20h12

      Vous vivez en démocratie vous ????

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  • fabien775 // 21.08.2013 à 05h14

    c’est le grand paradoxe entre le capitalisme et le communisme chinois actuel. Dans le premier cas, c’est le court terme et l’égoïsme forcené qui est la norme. Dans le second, il y a une planification qui tend à voir l’avenir à moyen ou long terme même si la décision est autoritaire et le système difficilement supportable.

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    • bizbee // 21.08.2013 à 18h40

      « Peu importe que le chat soit noir ou gris, pourvu qu’il attrape les souris », Deng Xiaoping en 1972

      « c’est le court terme et l’égoïsme forcené qui est la norme »
      –> rassurez vous, il est bien présent dans le communisme Chinois aussi, avec en plus l’idée « officielle » que la fin justifie les moyens…

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  • dadone // 21.08.2013 à 08h22

    Pour bien comprendre la politique économique chinoise et le comportement suicidaire des USA et de nombreux pays européens.
    http://www.lois-economiques.fr/Wiki-lois-economiques/mediawiki-1.20.5/index.php?title=La_mondialisation#La_Chine_:_le_pragmatisme_.C3.A9conomique

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  • Laurent // 21.08.2013 à 08h39

    Il faut rire puis s’enerver ou il faut pleurer avant de combattre ?

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  • totor // 21.08.2013 à 09h35

    Moralité: les élites politiques occidentales suivent les intérêts des élites économiques qui elles mêmes jouent contre l’intérêt des peuples que les élites politiques sont censées défendre et administrer. Bon, et maintenant, on sort comment du bordel?

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    • Goldfinger // 21.08.2013 à 09h50

      @totor

      Une révolution des peuples occidentaux puis une récupération par un pouvoir totalitaire fort (ce ne sera pas la première fois notamment dans l’histoire de France) 😉
      Sur le plan économique cela pourrait être un plus :-).
      Sur le plan géopolitique il y aurait des risques de tension 😐
      Sur le plan de la démocratie ce serait la Bérézina 🙁

      Bref pas facile de sortir du « bordel » surtout que celui-ci offre encore au plus grand nombre du pain et des jeux. Certes pas toujours de bonne qualité mais qu’importe puisque les « bénéficiaires » n’ont majoritairement pas (plus) de jugement suffisant pour s’en apercevoir.

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      • totor // 21.08.2013 à 09h54

        Une Révolution? Avec un peuple qui a un âge médian de 40 ans?! Je n’y crois pas une seconde, au moins tant qu’il y aura du pain et des jeux…
        D’accord sur le néobonapartisme auquel ça aboutirait sinon.

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  • Lisztfr // 21.08.2013 à 09h46

    Je suis un fan de Reich…

    Sinon, il faudrait penser de manière paradoxale….. ce que ne fait pas Hégel dans « La raison et l’histoire » : L’idée selon laquelle ce que nous valorisons est en même temps un danger, et qu’on est vaincu par sa propre « excellence » (ou liberté). Exemple, le guépard, il court vite mais a dû sacrifier sa force pour cet objectif. Sa qualité de sprinter n’est pas une qualité absolue, elle comporte un danger, celui de la spécialisation, une fermeture évolutive, et il en est de même pour l’élève ayant une bonne mémoire, il ne développera pas d’autres qualités. Le danger c’est le négatif dans le positif, cf. Tartufe :

    D’autant plus dangereux dans leur âpre colère,
    Qu’ils prennent contre nous des armes qu’on révère,
    Et que leur passion, dont on leur sait bon gré,
    Veut nous assassiner avec un fer sacré.

    Ce que l’on révère, on devrait s’en méfier. Ainsi de la liberté extrême à l’honneur dans nos sociétés. Hégel et Valéry annoncent la mort de la civilisation, mais cela vient du fait qu’on ne se méfie pas de ses propres qualités. Ce sont elles qui tuent, parce qu’un bien est toujours aussi un mal… le mal d’avoir choisi une facilité. Choisir le mal est donc parfois un bien parce qu’il brise la carcan… L’enfer est pavé de bonnes intentions. Le danger vient précisément de ce que l’on révère, sinon ce serait trop facile. Donc des valeurs fondamentales de notre société. Mais comme dirait C.L. Strauss, il n’y a pas de bonne société, chacune trouve des solutions à sa manière. En psychanalyse, c’est l’effort pour guérir qui constitue le symptôme…

    Donc la Chine avec son pouvoir fort est soumise au danger de l’impopularité et de l’instabilité politique à terme même si maintenant elle en tire un avantage stratégique. La Chine a d’ailleurs un long passé révolutionnaire derrière elle…

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  • Dan // 21.08.2013 à 10h01

    Robert Reich a tout dit en écrivant : Les États-Unis n’ont pas de stratégie économique nationale. Au lieu de cela, nous avons des firmes internationales dont le siège se trouve être ici. Leur but est de maximiser les profits, partout où elles peuvent faire le plus d’argent. Elles produiront aux États-Unis et exporteront vers la Chine quand cette solution s’avérera la plus intéressante ; elles produiront en Chine et transmettront à ce pays les savoir-faire quand ce sera le meilleur moyen d’accroître leurs résultats financiers. Elles utiliseront dans le monde la R&D partout où elles en tireront le meilleur rendement financier.
    Cette remarque est également valable pour l’Europe qui n’a pas également de stratégie économique , à part de faire mousser les bienfaits de la mondialisation qui soi-disant en passant est un désastre !

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    • Mathieu // 21.08.2013 à 10h20

      En occident, peut-être seule l’Allemagne a une stratégie économique nationale.

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      • toutouadi // 21.08.2013 à 13h56

        Sacrifier son salariat et son marché intérieur afin de se positionner sur un marché extérieur européen qui tient pas la route à terme !!

        Cela correspond à quelle stratégie ?

        Je n’y vois qu’un champ de vision rétréci par la cupidité rentière.

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        • chris06 // 21.08.2013 à 14h47

          L’Allemagne a sacrifié son salariat? Toujours la même rengaine de la part des utopistes qui pensent que l’augmentation des salaires est un phénomène naturel qui coule de source.

          Suffit de se mettre un jour sur le pont entre Strasbourg et Kehl pour voir dans quel sens les salariés vont pour aller travailler, ou voir le nombre d’espagnols qui vont en Allemagne pour chercher du travail. Comment expliquez vous ce « mystère » si la situation du marché du travail est si détestable que cela en Allemagne?

          Cela correspond à quelle stratégie ?

          La stratégie qu’a suivi l’Allemagne c’est tout simplement celle de la compétitivité, aussi bien coût (par exemple en automatisant son industrie beaucoup plus qu’en France) que hors coût (l’éducation et la formation des travailleurs, les investissements dans la R&D, le développement d’une image de marque et d’une réputation de qualité pour la plupart des produits qu’ils développent et fabriquent, etc…).

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        • chris06 // 21.08.2013 à 14h57

          L’Allemagne a tout simplement aligné ses salaires sur les gains de productivité, la seule stratégie qui puisse fonctionner à long terme, contrairement à ce que pensent les utopistes et ce qu’on a cherché à faire croire aux grecs, aux espagnols et aussi un peu aux français… avec les résultats qu’on connait, la fabrication d’une illusion qui aura duré plus d’une décennie.

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          • toutouadi // 21.08.2013 à 15h59

            « Suffit de se mettre un jour sur le pont entre Strasbourg et Kehl pour voir dans quel sens les salariés vont pour aller travailler, ou voir le nombre d’espagnols qui vont en Allemagne pour chercher du travail. Comment expliquez vous ce “mystère” si la situation du marché du travail est si détestable que cela en Allemagne? »

            Explication très simple : L’emploi se porte bien en Allemagne à cause du dumping salarial par contre en France et en Espagne le marché de l’emploi est insuffisant voir complètement anéanti.

            « L’Allemagne a tout simplement aligné ses salaires sur les gains de productivité, la seule stratégie qui puisse fonctionner à long terme,  »

            Totalement faux… L’Allemagne pour gagner en productivité a sacrifié sa population salarié et les salaires n’ont pas suivis les gains de productivités.

            La compétition généralisé a poussée:

            L’Allemagne dans le dumping salarial.
            L’Espagne dans la spéculation immobilière.
            L’Irlande dans le dumping fiscal d’entreprise.
            L’Angleterre dans la piraterie financière et le pilotage de places offshore.
            La France dans un système bancaire hypertrophié.
            La Belgique dans le dumping fiscal patrimonial.
            Le Luxembourg dans l’opacité bancaire.
            La Grèce dans la spéculation sur l’huile d’olive ( Chris soit attentif et trouves l’intrus)
            etc..
            L’Europe avait la possibilité, en tant que marché le plus vaste de la planète, de briser cette logique de compétition mortifère.
            Mais telle une vieille catin elle a préférée vendre son « culte » à la doxa néolibérale et quoi de plus logique dans ces conditions qu’elle ait attrapé la chtouille.

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          • totor // 21.08.2013 à 16h01

            L’Allemagne fait des excédents commerciaux sur le reste de la ZE, donc elle ne redistribue pas toute la richesse produite à sa population et pompe l’activité de ses partenaires. Normalement ça se règle par les taux de change, ça pourrait se régler par des augmentations de salaires/minima sociaux, mais elle ne le fait pas. Donc parasitisme. Y a pas à sortir de là. Après, que l’Allemagne soit hyper efficace et organisée, personne ne le conteste…

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          • bizbee // 21.08.2013 à 17h01

            @toutouadi

            1) le résultat n’aurait-il pas été différent s’il existait la possibilité d’un ajustement monétaire entre les pays de l’europe, cad sans l’euro? Est-ce vraiment la logique de compétition le vrai pb?

            2) lorsque vous parlez de « spéculation immobilière », « piraterie financière et le pilotage de places offshore », « dumping fiscal patrimonial », « opacité bancaire »,
            quand aurait-il été sans les inondations généralisées de liquidités et autres politiques monétaires « accommodantes » ?

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          • bizbee // 21.08.2013 à 17h05

            « L’Allemagne a tout simplement aligné ses salaires sur les gains de productivité »

            qu’est-ce que ça veut dire ça?

            Les autres entreprises en Europe n’ajusterait pas les salaires sur les gains de productivité?

            En réalité Chris, les gains de productivité vont directement dans les mains des actionnaires tandis que les pertes touchent directement les salaires.

            Donc qd tu dis que « L’Allemagne a tout simplement aligné ses salaires sur les gains de productivité », cela signifie que les entreprises ont encore plus poussée cette logique.

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          • chris06 // 21.08.2013 à 17h24

            @toutouadi,

            ah, toujours le fameux « dumping salarial » allemand, comme si c’était la première fois que j’en entendais parler sur ce blog…

            En fait ça m’a poussé à passer pas mal de temps à chercher des données sur l’évolution comparée des salaires en Allemagne et dans les autres pays.

            En fait, sur la décennie 2000-2010 les études du DIW (l’institut national de la statistique allemand) montrent que corrigé de l’inflation (pour info l’inflation en Allemagne a été moins forte que dans tous les autres pays, surtout sur un facteur essentiel qu’est l’immobilier) ainsi que des transferts sociaux, les salaires allemands n’ont pratiquement pas bougé d’un iota, contrairement aux autres pays.

            J’aime bien quand on parle du mythe du « dumping salarial » allemand quand les salaires n’ont pratiquement pas bougé et sont resté à un niveau légèrement plus élevé que dans la plupart des autres pays.

            Certes, les salaires ont plus monté entre 2000 et 2008 dans les autres pays qu’en Allemagne (d’où sans doute le mythe du dumping salarial allemand) mais tout ça était dû à la fausse croissance, principalement poussée par l’immobilier, qu’on connu ces pays durant cette période. Cela a bien changé depuis, les salaires baissent et le chômage monte (ce qui correspond bien à une baisse de la masse salariale) sauf en Allemagne.

            Faudrait m’expliquer en quoi c’est la « compétition généralisée » qui a poussé des pays comme l’Espagne a consacrer autant de capital à l’immobilier plutôt qu’à des investissements qui aurait véritablement amélioré leur compétitivité (la R&D, l’éducation et la formation des travailleurs, etc…)?

            Enfin, s’il y a compétition généralisée c’est tout simplement parce que le monde n’est plus tel qu’il était jusqu’à la fin des années 80, divisé en trois part bien séparées et « protégées » l’une de l’autre, les pays occidentaux, aux niveaux de vie et de salaires similaires, les pays du bloc communiste (URSS, Chine, pays de l’Est…) hermétiquement fermés, et enfin les pays du tiers monde qui s’en était de sorti de la période coloniale avec des gouvernements archi-corrompus incapables d’attirer des capitaux pour autre chose que l’exploitation des matières premières par les pays occidentaux.

            C’est bien gentil de croire à un monde idéal dans lequel il n’y aurait pas de « compétition généralisée » et d’exploitation des uns par les autres mais il faudrait m’expliquer comment on arrive à cela?

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          • toutouadi // 21.08.2013 à 17h51

            @chris

            « C’est bien gentil de croire à un monde idéal dans lequel il n’y aurait pas de “compétition généralisée” et d’exploitation des uns par les autres mais il faudrait m’expliquer comment on arrive à cela? »

            Hum !! chuis pas sûr que cela ne te chafouine pas un tantinet !!

            Défaut pour détruire la propriété privée pour commencer… Oui je sais c’est pas très gentil ni très raisonnable.

            Pis négociation pour une constitution économique et une BC socialisée adossée à une monnaie à vocation universelle.

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          • bizbee // 21.08.2013 à 18h24

            @toutouadi

            « Défaut pour détruire la propriété privée pour commencer… Oui je sais c’est pas très gentil ni très raisonnable. »

            Pas raisonnable, en effet; seul un régime dictatorial totalitaire peut y parvenir.

            « Pis négociation pour une constitution économique et une BC socialisée adossée à une monnaie à vocation universelle. »

            Encore une fois, aucun groupe de parlementaire qui pourra définir cette « constitution économique » sans que ça dégénère en clientélisme ou autre utopie qui pour être appliquée passe par du totalitarisme…
            Une monnaie à vocation universelle = une valeur qui puisse être définie de façon universelle. Et qui s’en chargera, Dieu ou Staline 2 ?

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          • bizbee // 21.08.2013 à 18h29

            @ Chris

            « Certes, les salaires ont plus monté entre 2000 et 2008 dans les autres pays qu’en Allemagne (d’où sans doute le mythe du dumping salarial allemand) mais tout ça était dû à la fausse croissance, principalement poussée par l’immobilier, qu’on connu ces pays durant cette période.  »

            la poule ou l’oeuf?
            Comment « pousser » l’immobilier sans avoir préalablement décorréler augmentation des salaires et augmentation de la VA (par exemple en les indexant sur l’inflation)?

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          • toutouadi // 21.08.2013 à 18h35

            « Pas raisonnable, en effet; seul un régime dictatorial totalitaire peut y parvenir. »

            Tu oublies le marché !! Mais effectivement c’est un système dictatorial totalitaire.

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          • chris06 // 21.08.2013 à 18h36

            @totouad,

            il me semble me souvenir qu’on en a déjà parlé, mais un défaut sur les dettes ne détruirait absolument pas la propriété privée, bien au contraire, puisqu’il ne ferait que la concentrer dans encore moins de mains.

            Je me souviens que Patrick Luder faisait la même erreur. Que cela soit un défaut sur les dettes ou l’hyperinflation (cela revient au même), cela affecterait proportionnellement plus ceux qui qui ont patrimoine moins diversifié dans de l’épargne monétaire, c’est à dire les classes moyennes, que les grandes fortunes (qui ont des patrimoines très diversifiés).

            C’est d’ailleurs ce qui s’est produit en Allemagne sous la république de Weimar, suffit d’étudier un peu plus l’histoire financière mondiale pour se rendre compte que les solutions les plus « simples » sont souvent les pires.

            Quand à l’expropriation des expropriateurs, voir la citation de von Mises que j’ai indiqué plus bas. C’est bien joli l’utopie marxiste mais toute les expériences passées montrent que ça ne marche pas, ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé maintes fois au cours du siècle passé dans des pays aux cultures très différentes.

            négociation pour une constitution économique et une BC socialisée adossée à une monnaie à vocation universelle

            pardon de te le dire mais c’est du blabla. Le socialisme, c’est à dire une économie politique (ou monétaire, c’est à dire où il y a spécialisation du travail et donc multiplication des échanges quasiment à l’infini par l’intermédiaire de l’argent) avec un système de prix basé sur la valeur travail (c’est à dire où seul le travail est un facteur de production contrairement à un système de prix basé sur l’utilité marginale où capital et travail sont les facteurs de production, autrement dit où les prix dépendent de l’offre et la demande sur des marchés libres) ne fonctionne pas.

            Il n’y a pas de solution miraculeuse aux problèmes économiques.

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          • bizbee // 21.08.2013 à 18h51

            @toutouadi
            interruption de débat par dissuasion godwinesque…
            ça c’est filou

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          • chris06 // 21.08.2013 à 20h24

            @totutouadi,

            Tu oublies le marché !! Mais effectivement c’est un système dictatorial totalitaire.

            le marché, cela veut dire que c’est l’offre et la demande des acheteurs et des vendeurs de biens et d’actifs du capital qui détermine les prix. L’alternative ce sont des prix planifiés et dictés centralement. Je me demande bien lequel des deux est par nature le plus dictatorial et totalitaire?

            Bien entendu, les marchés ne peuvent être libres de toute dictature que si les monnaies et leur prix (les taux d’intérêts et les taux de change) sont libres de toute intervention étatique dictatoriale et que les gouvernements et leur banques centrales ne passent pas leur temps à favoriser les détenteurs actuels du capital.

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  • bertrand // 21.08.2013 à 10h50

    Regardé hier Arte Churchill…..Pour avoir la paix préparer la guerre , un plus petit pays ne peut rien contre un plus grand , avoir une frontière maritime est une sécurité , faire la guerre loin de ces bases amène à la catastrophe , enfin malgré ses crimes Staline était bien le meilleur négociateur dans ces rapports de force , et puis méfions nous des intérêts cachés et nondits , ne soyons pas les polonais des autres.

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  • BG // 21.08.2013 à 11h00

    Je ne comprends pas bien quels sont les fondements factuels de l’analyse de M. Reich.

    L’industrie est de nouveau en développement aux USA, un rebalancement de l’activité au profit des USA et aux dépens de l’Europe et des émergents est dorénavant envisageable sur plus long terme :

    https://www.bcgperspectives.com/Images/Behind_the_American_Export_Surge_Aug_2013_tcm80-141739.pdf

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    • toll // 21.08.2013 à 14h43

      Une récente étude de l’OCDE (2) constate par ailleurs que les Etats-Unis ne fabriquent guère plus de produits de pointe, et qu’ils se retrouvent aujourd’hui largement distancés par des nations ayant fortement investi dans la recherche, dans l’éducation, et qui ne souffrent pas d’une inégalité des revenus aussi choquante qu’aux USA.

      Un sondage effectué par Lawrence Mitchell, de la George Washington University, révèle aujourd’hui que 80% des patrons (CEO) des plus importantes entreprises américaines n’hésiteraient pas à « mutiler » leur outil de travail pour satisfaire aux objectifs de rentabilité fixés par les analystes.

      http://www.gestionsuisse.com/2013/que-reste-t-il-du-capitalisme/

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  • chris06 // 21.08.2013 à 11h02

    Il me semble que M. Reich met la charrue avant les boeufs. Demander d’un gouvernement qu’il mette en place une « stratégie économique nationale » quand ce même gouvernement est capturé par les intérêts particuliers c’est à coup sûr voir une « stratégie économique nationale » qui favorise ces mêmes intérêts particuliers.

    Et le problème n’est pas spécifique aux USA, il est le même en Chine et ailleurs où le gouvernement est tout autant, sinon plus, corrompu que celui des Etats Unis.

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  • totor // 21.08.2013 à 11h06

    Comme il y a régulièrement des textes et / ou des références à Lordon et Michéa sur ce blog, voici une belle analyse (qui défend plutôt Michéa) sur la controverse qui les a opposé cet été:
    http://ragemag.fr/michea-retour-sur-la-controverse-37310/

    Aimant lire les deux auteurs, j’ai trouvé ça passionnant.

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    • hema // 21.08.2013 à 18h00

      @totor,
      Merci du lien, intéressant en effet, j’apprecie aussi beaucoup ces 2 auteurs avec probablement une préférence pour Michea, qui a une vision, il me semble, moins manichéenne.
      Ce qui me chiffonne et qui chiffonne probablement ses détracteurs, c’est que, si il a raison, et au vu des forces politiques en présence, nous allons tout droit vers une extrème droite qui n’a aucune idée claire sur l’économie et qui fait feu de tout bois pour le reste, ça promet. Ceci dit, il n’est pas sur qu’ils tiennent le coup 5 ans, ça risque de tanguer.

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      • bizbee // 21.08.2013 à 18h49

        « nous allons tout droit vers une extrème droite qui n’a aucune idée claire sur l’économie »

        vous avez à gauche des partis qui auraient une idée claire sur l’économie? un semblant programme qui ne tomberait pas dans de l’idéologie? qui plus est contradictoires la plupart du temps?

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        • chris06 // 21.08.2013 à 19h37

          @bizbee,

          le problème est qu’à gauche, en France, les penseurs actuels de l’économie politique soient exclusivement anti-capitalistes et non de gauche libérale.

          Aucun d’eux ne parvient à comprendre que le capitalisme, c’est la solution, mais que cela suppose un gouvernement qui soit là uniquement pour enforcer les règles et non pas sauver les détenteurs existants du capital de la faillite, leur distribuer les bonnes affaires, les subsider, intervenir continuellement sur les marchés des changes et des taux d’intérêts de manière à fausser les prix pour les avantager etc…

          Que cela soit l’extrême droite ou l’extrême gauche, tous deux conduisent au même résultat, le totalitarisme c’est à dire la fin des libertés les plus essentielles. La seule véritable alternative c’est le libéralisme, le vrai, pas cette mascarade qu’on appelle “néo’-libéralisme dans laquelle le gouvernement passe son temps à favoriser les détenteurs existants du capital.

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        • hema // 22.08.2013 à 17h25

          @bizbee
          « vous avez à gauche des partis qui auraient une idée claire sur l’économie? un semblant programme qui ne tomberait pas dans de l’idéologie? qui plus est contradictoires la plupart du temps? »

          Non plus je vous l’accorde aisément.

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        • Globule rouge // 23.08.2013 à 01h20

          Comme si les partis majoritaires avaient une idee claire sur « l’economie » et ne naviguaient pas « a vu »….
          Comme une grosse partie du temps, les experts en economie se trompent sur l’essentiel, et que la plupart du temps ils ne peuvent que supposer les effets de leur propre medecine…. est-ce vraiment un point essentiel ? Ce que je veux dire, c’est que les uns sont flous, et tout un appareil mediatique est la pour souligner le moindre faux pas. les autres le sont tout autant, mais ils savent ou on leur laisse mieux la possibilité de le dissimuler, sachant que souvent l’astrologie n’a rien a envié a l’economie en matiere de serieux, de fiabilité dans ses previsions.

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  • Inqualifiable // 21.08.2013 à 13h50

    Je rejoins le commentaire de Dan.

    Ainsi dans cet article on peut lire :
    « Depuis que les salaires ont commencé à augmenter en Chine, les géants du textile cherchent des fournisseurs dans des pays où la main-d’œuvre est moins chère. La firme suédoise H&M se fournira bientôt en Ethiopie. »

    (http://www.rtbf.be/info/medias/dossier/vu-sur-le-web/detail_hausses-des-salaires-en-chine-h-m-delocalise-vers-l-ethiopie?id=8070761)

    I.

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    • chris06 // 21.08.2013 à 14h29

      Depuis que les salaires ont commencé à augmenter en Chine

      qu’est ce qui a fait que les salaires ont augmenté en Chine?
      On a toujours l’impression, à en lire certains, que ce phénomène tient lieu d’un miracle. Tout à fait comme von Mises l’expliquait:

      Dans les descriptions aux couleurs magnifiques des « Utopistes » la partie proprement économique est toujours très brève. Ils proclament que dans leur pays de cocagne, les pigeons tomberont tout rôtis dans la bouche des individus. Ils omettent malheureusement d’indiquer comment se réalisera ce miracle. Lorsqu’ils deviennent plus précis en matière économique, ils font rapidement naufrage : qu’on se souvienne des fantaisies de la Banque d’Échange de Proudhon. Aussi n’est-il pas difficile de discerner leurs fautes de logique. En interdisant solennellement à ses fidèles de s’occuper des problèmes de l’économie qui s’établira après l’expropriation des expropriateurs, le marxisme n’a rien fait de bien original. Les Utopistes ont eux aussi négligé l’analyse économique dans leurs descriptions ; ils ne se sont inquiétés que de peindre de l’extérieur le nouvel ordre de choses et de décrire ses conséquences, favorablement bien entendu.

      En fait ce « miracle » provient de ces affreux investissements capitalistes et leur recherche du profit, et le même phénomène va se produire maintenant en Ethiopie. Mais bien sûr les utopistes et autres socialistes-en-herbe des pays occidentaux vont nous dire que ça aurait été tellement mieux sans cela, que les chinois et les éthiopiens soient restés advitam eternam dans leur misère crasse. Bien sûr que non, ils ne vont pas dire cela car dans leur pays de cocagne le développement est un phénomène miraculeux qui coule de source!

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      • dadone // 21.08.2013 à 19h51

        @Chris06
        Le système capitaliste est directement responsable :
        De la colonisation et de son cortège de victimes du aux conquêtes et par ensuite de l’asservissement de la population.
        De la première guerre mondiale (35 millions de morts rien qu’en Europe en comptant la grippe espagnol qui c’est abattu sur une population épuisée).
        Du prolongement de guerre civile Russe qui causa encore plusieurs millions de victimes
        De la seconde guerre mondiale.
        Des guerres d’Indochine, du Vietnam, de la Corrée,Iran Irak, et j’en passe…
        Des mises en place de dictateurs au quatre coins du monde…
        De la corruption généralisé des pays du tiers monde.
        D’une instabilité économique chronique dont les crises de 1929, Crise mexicaine en 1982 suivie de la crise des pays sous-développés provoquée par la hausse du dollar. Krach boursier de 1987, suivi de la faillite des caisses d’épargnes américaines puis des Junk bond (dit obligations de « pacotilles »). Éclatement de la bulle immobilière et boursière japonaise en 1990. Crise bancaires des pays scandinaves en 1992. Seconde crise de la dette mexicaine en 1995. Crise asiatique de 1997 suivie de la crise en Argentine, Brésil et Russie. Eclatement de la bulle internet en 2001-2002 et grandes faillites dues à des malversations financières (Enron, World Com, Tyco, …).
        De la surexploitation de la planète
        De l’appauvrissement de l’écosystème.
        Et comme la prochaine crise sera la plus importante, le bilan de ce’ système m’apparaît très lourds et en nombre de mort passé et futures. Aucun autre système ne pourra être responsable de autant de morts y comprit Mao (60 millions) et Staline (30 millions),..c’est dire…
        Alors Chris06 continue de défendre ce système en lui prêtant des vertus qu’il n’a pas, mais un aveuglement comme le tiens c’est pathétique..

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        • chris06 // 21.08.2013 à 20h37

          @dadone,

          je vais commencer par le premier de ta longue liste de prétendus méfaits du capitalisme:

          la colonisation

          le capitalisme sous entend l’achat et la vente d’actifs du capital (les propriétés privées), c’est pour cela qu’il y a des marchés, par opposition au système féodal où les propriétés privées sont passées de génération en génération par les liens de filiation.

          Or tout le monde sait que la colonisation date de l’époque féodale et non des débuts du capitalisme.

          Le reste de ta longue liste c’est du pareil au même, le principal responsable de ces méfaits c’est l’existence des nations, pas celle des capitalistes.

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          • dadone // 21.08.2013 à 21h08

            Le reste de ta longue liste c’est du pareil au même, le principal responsable de ces méfaits c’est l’existence des nations, pas celle des capitalistes.

            Non, de nombreux exemples démontrent que ce ne sont pas les nations le problème.
            Le Japon était tranquille avant l’arrivée des occidentaux de même que la Chine.
            Ce sont les nations capitalistes qui a coup de canons ont fait ouvrir leurs marchés.
            Ce système est pas essence prédateur ne pas vouloir le reconnaître est de l’aveuglement.
            Et je partage complètement la vision de Proudhon :

            La propriété est le suicide de la société. La possession est dans le droit ; la propriété est contre le droit. Supprimez la propriété en conservant la possession; et, par cette seule modification dans le principe, vous changerez tout dans les lois, le gouvernement, l’économie, les institutions : vous chassez le mal de la terre.

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          • chris06 // 21.08.2013 à 21h32

            L’Espagne des conquistadors c’était une « nation capitaliste »?

            Il n’y a que deux moyens de prendre possession d’un bien qui n’appartient pas à quelqu’un au départ : en l’achetant (d’où le capitalisme) ou en le conquérant.

            Le capitalisme et les marchés sont par essence même radicalement opposés à la guerre.

            L’histoire est pourtant remplie d’exemples d’impérialisme qui pré-datent l’existence même du capitalisme et qui n’ont rien à voir avec les soi-disant « nations capitalistes » : l’Empire Romain, celui d’Alexandre le grand, l’empire Inca, l’empire de la Chine antique, etc… mais tout ceci n’a guère d’importance pour quelqu’un qui a un aveuglement anti-capitaliste aussi gratiné que le tien.

            Allez, bonne lecture:
            http://mises.org/daily/1201/Does-Capitalism-Require-War

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          • dadone // 21.08.2013 à 22h33

            Et dans ce système de renversement complet des valeurs ce n’est plus Albert Camus, Raymond Aron ou J. P. Sartre qui font l’actualité mais Paris Hilton, Kim Kardashians où cette demeurée de Nabilla.
            C’est dire la profondeur de notre société en complète décadence !!!!

            Dans la mesure où la lumière de l’esprit et la chaleur d’âme s’éteindront, rien ne subsistera que l’envie banale de profiter sur terre des biens matériels. Cependant, l’activité ingénieuse de l’intellect s’avère insuffisamment prévoyante, lorsqu’elle n’est plus guidée par l’esprit. L’intellect rétrograde avec la multiplication insensée des désirs vers l’exaltation imaginative et son aveuglement affectif. La perversion des sentiments qui en résultent poussera les hommes à se disputer haineusement les biens matériels et fera ainsi régner la destruction.

            Paul Diel

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          • chris06 // 22.08.2013 à 00h00

            @dadone,

            je suis tout à fait disposé à modifier mes convictions mais il va me falloir des arguments un peu plus convaincants que « le capitalisme c’est le mal absolu » ou « le capitalisme c’est la guerre ». ou une enième version de la même affirmation ou bien une courte citation de Proudhon.

            Par nature, je suis plutôt du genre à douter de tout, y compris de mes propres convictions, tu ne m’as pas connu il y a quelques années, juste après que la crise n’éclate, je pensais vraiment que nous étions entrain de vivre la crise terminale du capitalisme. Je n’habitais pas en France alors et je passais beaucoup de temps sur des blogs anglo-saxons et j’y ai beaucoup appris en y étant confronté à des arguments auxquels je n’avais pas pensé/ Plus récemment et ici même je dois dire les réponses à certaines de mes questions de la part de Benjamin Franklin m’ont fait beaucoup réfléchir et ont continué de faire évoluer mes idées sur les questions de l’économie politique.Ce que j’écris aujourd’hui sur le libéralisme vs le néo-libéralisme et la manière dont ce dernier favorise beaucoup plus les détenteurs existants du capital je ne l’aurais pas écrit il y a quelques années.

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          • André // 22.08.2013 à 09h52

            On peut parler de capitalisme marchand dès le XIV ème siècle. Voir Yves Renouard et alli sur tous ces points. Contrairement à ce que vous pensez, le féodalisme à partir d’un certain stade de développement connaît le marché et le capital.

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          • chris06 // 22.08.2013 à 16h14

            @André,

            c’est ce qu’on appelle le mercantilisme, le courant de pensée économique de la colonisation du nouveau monde dont la doctrine était:

            « le prince, dont la puissance repose sur l’or et sa collecte par l’impôt, doit s’appuyer sur la classe des marchands et favoriser l’essor industriel et commercial de la Nation afin qu’un excédent commercial permette l’entrée des métaux précieux»

            Comme Karl Polanyi l’explique cette époque pré-date le capitalisme puisqu’il n’y avait pas de marchés des capitaux et du travail mais uniquement des marchandises. Dire des marchands qu’ils étaient des capitalistes alors que les deux facteurs de production de tout système capitaliste, le travail et le capital (c’est à dire la propriété privée des moyens de production) ne formaient pas des éléments du commerce est une perversion de la réalité. Le système de régulation du mercantilisme était bien plus proche du féodalisme que du capitalisme.

            En tous cas, la colonisation n’est certainement pas l’oeuvre du capitalisme et des capitalistes mais une entreprise de la nation, des monarques associés aux marchands.

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      • Inqualifiable // 21.08.2013 à 20h33

        Je te comprends Chris, c’est une thèse qui est très bien défendue par H Bloom dans son 3ème tome du Principe de Lucifer « Le génie du capitalisme (Le génie de la bête). »
        Un livre excellent que j’ai apprécié et que je recommande vivement! Une vision qui semble à l’antipode de ce que l’on peut trouver ici mais qui pourtant est pleine de vérité…

        Car ce n’est pas la libre entreprise ni la saine concurrence qui me pose problème. Même dans ce livre les parachutes dorés sont critiqués, même H Bloom trouve qu’un type qui a planté sa boîte ne devrait pas si bien s’en sortir. Et même JP Morgan disait qu’il ne ferait pas confiance à une entreprise dont le patron gagne 20 fois plus que le salaire de base!

        Comme l’explique Bloom, c’est grâce au capitalisme qu’une tenue qui fût à une époque un luxe (le coton) est à présent disponible pour le plus grand nombre. Mais est-ce bien grâce au capitalisme ou est-ce simplement parce-que on n’arrête pas le progrès? La question reste ouverte…

        Il nous narre aussi la compétition entre les Anglais et les Français dans le domaine textile. Qui gagne? Ceux qui ne se font pas concurrence et partagent leur secrets de fabrication…. Pourtant c’est cette compétition qui les motivera…

        Que les chinois gagnent plus c’est tant mieux! Que les éthiopiens soit promis au même sort c’est aussi tant mieux.

        Que H&M recherche le profit sans se poser de question éthiques, c’est moins cool.

        Je n’ai pas encore lu le dernier billet « Plus on est riche, et plus on triche ? » mais il me semble quand même qu’il pourrait y avoir un fond de vérité.

        Le pouvoir et l’argent ne sont pas mauvais en soi, mais pour qui a le pouvoir il est difficile de ne pas en abuser… 😉

        I.

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  • toll // 21.08.2013 à 16h17

    C’est récent :

    Der Euro ist nicht Europa. Europa sollten wir retten, nicht den Euro!

    Deutschland kann die Euro-Zone nicht retten. Wer das glaubt, verweigert sich der Realität.

    L’Euro n’est pas l’Europe. Nous devons sauver l’Europe, pas l’Euro ! L’Allemagne

    L’Allemagne ne peut pas sauver l’Euro-Zone. Qui le croit, se refuse à la réalité.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article119104708/Deutschland-kann-die-Euro-Zone-nicht-retten.html

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  • Crapaud Rouge // 21.08.2013 à 20h22

    Robert Reich a raison, mais bof… Il se passe en fait quelque chose de très simple : les Chinois ont un énorme retard à rattraper, (et sans doute une petite vengeance à accomplir sur les humiliations d’antan), et ils savent que le succès des uns repose sur celui des autres. D’où leurs gros efforts collectifs en formation et R&D. En Occident, cette phase de croissance est passée depuis longtemps : les grosses boites tournent en roue libre et ne visent que le fric et la recherche appliquée.

    Petite question : mais ils vont où, les Chinois, à vouloir piquer le leadership mondial ? Ils vont seulement former une nouvelle phase d’expansion du capitalisme, et cette fois, les Occidentaux seront du côté de l’enclume…

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    • jave // 22.08.2013 à 11h39

      Bravo et merci pour cette brillante et concise analyse.
      Les Chinois « vont seulement former une nouvelle phase d’expansion du capitalisme, et cette fois, les Occidentaux seront du côté de l’enclume… »
      Si on pouvait éviter les guerres chaudes ou froides cette fois, ça m’arrangerais…

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  • Patrick Luder // 21.08.2013 à 21h31

    En chine, l’agriculture vit actuellement une véritable révolution, mutiplication par 4 de la consommation de viande en 10 ans, disparition d’une agriculture millénaire => la chine est désormais dépendante (à la merci) de l’agro-industrie …

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  • Michel // 21.08.2013 à 22h44

    Je n’ai pas bien suivi le raisonnement dans le paragraphe sur le reequilibrage des taux de change parce que pour moi si on revalue le Yuan, cela rendra nos achats à la chine plus chers et non l’inverse comme il est ecrit.
    Peut etre l’auteur pense « cela diminura la somme de nos achats » alors là, je comprend mieux.

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  • Trololo // 22.08.2013 à 14h14

    Bonjour, j’ai toujours du mal avec cette explication, cela semble pourtant être une des bases partagées par beaucoup :

    « Mais même si les Chinois réévaluaient le yuan et les États-Unis dévaluaient leur monnaie (grâce à la banque fédérale) de telle manière que nos achats à la Chine soient moins chers, et qu’inversement les leurs soient bien plus chers, ils seraient encore gagnants. Nous y gagnerions des emplois parce que nos exportations seraient plus compétitives sur les marchés mondiaux, »
    => jusque là ok
     » mais ces emplois nous procureraient moins de marchandises en provenance du reste du monde. En d’autres termes, nous serions plus pauvres. »
    ?
    La fin du raisonnement me dépasse. Ce que l’on produit en France on ne l’achète pas en Chine. Si on ne l’achète pas en Chine on rééquilibre notre balance commerciale. Sans compter les droits des chômeurs français dont on a plus à s’acquitter. Pour moi tout bien pesé « nous serions plus riches ».
    Si quelqu’un peut éclairer ma lanterne ce sera super sympa 🙂

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    • dadone // 22.08.2013 à 19h42

      La fin du raisonnement me dépasse. Ce que l’on produit en France on ne l’achète pas en Chine. Si on ne l’achète pas en Chine on rééquilibre notre balance commerciale. Sans compter les droits des chômeurs français dont on a plus à s’acquitter. Pour moi tout bien pesé “nous serions plus riches”.

      Non, on ne sera pas plus riches mais les pauvres seront moins pauvres et les riches beaucoup moins riches.
      C’est une histoire de vase communiquant la mondialisation profitent aux riches et lamine la classe moyenne en la paupérisant.
      Inversement en réintégrant la production nationalement on appauvri les riches et enrichi les pauvres.
      C’est plus clair comme cela ????

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    • G L // 22.08.2013 à 22h21

      Toute l’ambiguïté est dans le « nous ». C’est ce que montre le fait que ce ne sont pas les mêmes qui se plaignent quand le cours de la monnaie de leur pays est « trop haut » et quand il est  »trop bas » (même si ceux qui se plaignent dans tous les cas contribuent à embrouiller les choses…)

      Par exemple ceux qui ont fait des placements dans un pays (le leur ou un autre) dont la monnaie prend de la valeur se réjouissent (en silence) alors que les mêmes se lamenteraient plus ou moins bruyamment si cette monnaie perdait de la valeur. A court terme ceux qui produisent et exportent des produits de luxe ont plutôt avantage à ce que leur monnaie soit forte (Allemagne) alors que ceux qui produisent des produits de grande consommation préfèrent qu’elle soit faible (Chine.) A plus long terme c’est une autre paire de manches (les Chinois qui ont accumulé des dollars n’ont pas forcément envie que le dollar baisse et les allemands qui produisent des voitures de luxe finiraient par être concurrencés par des marques moins prestigieuses que les leurs si l’euro était ”exagérément fort”.)

      Finalement chacun met en avant les aspects qui l’arrangent et ignore ceux qui le gênent dans la discussion ou la tractation en cours…

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      • Trololo // 23.08.2013 à 13h11

        Merci à tous les deux.
        Effectivement tout cela entre en jeux. Néanmoins j’ai toujours du mal à y croire à croire qu’au final « nous serions plus pauvres ».
        Actuellement les pays riches sont les pays pétroliers ou ceux qui produisent comme la Chine. En France toute l’industrie fout le camp vers des pays ou la main d’oeuvre est moins chère. Du coup les entreprises qui fournissent les pièces pour les entreprises délocalisées s’éteignent petit à petit par manque de commandes. L’étau se ressère ; le chômage prend des proportions encore inégalée, et ça ne va pas aller en s’arrangeant. Un français qui ne travaille pas est un poids mort, il coûte et ne rapporte rien, aucune valeur ajoutée (désolé pour la vision simpliste et exclavagiste :(). A côté de ça des millions de chinois travaillent durs et absorbent toutes les technologies du monde. Il me parait assez évident que d’ici 30 ans la France sera au niveau de la Grêce. Les français vivent actuellement à crédits sur le dos des générations passées qui ont pillées l’Etat mais ça ne va pas durer bien longtemps. La Chine a une stratégie, elle. Tant qu’elle maintient des salaires bas et nous une monnaie haute, elle continuera à nous grignoter. « Peu importe que la souris soit blanche ou noire, tant que le fromage est gras. »

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        • Amstrdammer // 23.08.2013 à 18h20

          Tant qu’on en restera au dogme du « Libre Echange Non Faussé », surtout…

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        • dadone // 23.08.2013 à 18h46

          Désolé votre raisonnement ne tient pas la route dans une compétition mondialisée.
          Si comme vous le supposez les entreprises françaises relocalisaient alors elles auraient un désavantage concurrentielle rédhibitoire par rapport à leur concurrents étrangers qui ne relocaliseraient pas. Et ce sera la faillite.La compétition économique que nous connaissons n’a pas de solutions, c’est une guerre sans autre issue que l’appauvrissement généralisée. Et la Chineaccumule que des bouts de papier sans valeurs potentielle appelé « monnaie ».
          Si vous souhaitez approfondir ces notions je vous conseille d’aller consulter :
          http://www.lois-economiques.fr/

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  • Mohamed // 24.08.2013 à 10h27

    Non La Chine n’accumule pas que du papier !

    C’est archi faux.

    Elle achète pratiquement tout les métaux précieux.

    En tête l’ Or, l’Argent, le Cuivre, le Platine et même le sable pour la silice et donc le silicium.

    Le problème de nos pays occidentaux, comme cet imbécile de Sarko qui a vendu 600 tonnes de notre stock d’Or aux US pour qu’ils puisent fabriquer leur papier toilette appelé dollar.

    Et oui les dirigeants Chinois et Russes, bien que qualifiés de despotes anti démocrates, eux, aiment leur nation et leur peuple.

    Ils s’opposent en effet à la domination de la spéculation de La city et de Wall Street.

    On ne peut plus parler d’entreprises Français ou allemandes !

    A moins qu’elles soient nationalisées.

    Les grandes firmes vont là où elles dégageront le maximum de marge.

    LA mondialisation ne servira jamais le consommateur.

    Vous me direz mais oui mais si puisqu’on y gagne sur le prix.

    Mais ce qu’on perd dans le prix, on le perd en main-d’œuvre et dans la fuite du Chiffre d’affaires de ces firmes qui vendent ICI vers les pays où elles produisent.

    La mondialisation est une menace et un outil formidable pour les rentiers capitalistes pour faire pression sur les dirigeants élus par le peuple.

    Donc le peuple n’a plus vraiment le choix.

    Sans compter que depuis le traité de Lisbonne, refusé par la France, les Pays-Bas, il faut pratiquement tout le temps l’unanimité des pays membres pour modifier une loi européenne.

    Aussi a l’horizon 2017 les lois US s’appliqueront en droit européen pour former un marché transatlantique.

    Donc la boucle est bouclée, le nouvel ordre mondial est devenu l’ordre mondial.

    Maintenant parlons plutôt du réel et du projet Nabucco.

    Vous comprendrez pourquoi le bloc Chine/Russie et US/Europe entreront en guerre hélas.

    La chine ne fait que s’armer et développer ses bases en Eurasie en s’enrichissant le plus vite possible.

    http://www.michelcollon.info/L-Occident-joue-avec-le-feu-en.html

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