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3.avril.20193.4.2019 // Les Crises

Repenser l’union pour sauver l’Europe. Par Guillaume Berlat

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Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 18-03-2019

« Le privilège des grands, c’est de voir les catastrophes d’une terrasse » nous rappelle le diplomate-écrivain Jean Giraudoux. Que n’a-t-il vu juste tant l’aveuglement semble être la qualité principale de nos hommes et femmes politiques ! Ils jouent aux hommes et femmes d’État alors qu’ils ne sont que de vulgaires commentateurs de l’actualité internationale sur laquelle ils n’ont pas la moindre prise ! Alors que l’édifice européen se lézarde jour après jour, ils/elles ne semblent pas (vouloir) prendre la juste mesure du tsunami qui s’abat sur le continent1. En dépit des avertissements convergents (Allemagne, Autriche, Hongrie, Italie, Royaume-Uni, Slovénie, Estonie…) que leur adressent les peuples doués de bon sens (y compris dans les autres continents comme en Amérique du nord et du sud2), ils/elles font la sourde oreille et excellent dans la politique du chien crevé au fil de l’eau.

C’est qu’aujourd’hui, le « Queuillisme », dont le mantra est « il n’est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout », possède de nombreux émules qui s’ignorent dans le club très chic des 27/28 ! Dépêchés au chevet du patient Europe, nos Diafoirus émérites se querellent lors de chacun des conclaves mensuels (les conseils européens au cours desquels chacun vient faire son numéro à usage intérieur) à Bruxelles sur la nature et l’étendue du mal. Ce n’est pas ma faute, c’est celle de l’autre si le pouls est lent et la tension basse, se jettent à la figure nos médecins malgré eux. Faute de s’accorder sur un diagnostic pertinent du mal mortel qui ronge l’Europe, nos rigolos administrent, à l’occasion, quelques remèdes placebo, pensant que cela pourra venir à bout de la pathologie gravissime qui métastase le corps du moribond. S’ils/elles ne veulent pas en être réduits à lui administrer l’extrême-onction à brève échéance, il est impératif qu’ils/elles changent de méthode au plus vite.

LE DIAGNOSTIC PERTINENT : DÉMISSION ET DÉNI

Est-il besoin de dire, à la lumière des plus récents développements, la faillite de l’Europe ! L’Union européenne traverse des « sombres temps » (Hannah Arendt) telle un(e) somnambule que rien n’émeut3.

Le dogme de l’infaillibilité : une Union européenne intouchable

Outre le fait d’administrer à la planète entière de stupides leçons sur leurs (fausses) valeurs, que font nos diplomates en culottes aussi courtes que leurs idées ? Ils se paient le luxe, maintenant, de faire la leçon à ceux qui avaient eu le tort de jouer les Cassandre depuis plus d’une décennie en faisant preuve de clairvoyance sur l’avenir (en particulier rejet du projet de traité constitutionnel modèle Giscard qui leur a été imposé par Sarkozy)4. Aucune critique n’était/n’est admise sur les ratés du moloch européen depuis son élargissement prématuré aux anciens PECO. Comment ce monstre de la technocratie et de l’inefficacité occupe-t-il son temps ? La réponse est de plus en plus claire : une machine à créer des problèmes inexistants (la célèbre puissance normative de l’Union) mais aussi et surtout un machin incapable de trouver ses solutions rapides et efficaces aux problèmes que se posent les citoyens : une mondialisation pénalisante pour les vertueux européens (le nouveau patron du MEDEF confesse qu’il n’y a plus de « mondialisation heureuse ») et enrichissante pour les vicieux chinois ; une immigration illégale sans fin et non maîtrisée, carburant du « populisme » et du repli sur soi5 ; une arrogance américaine assumée et décomplexée avec Donald Trump (extraterritorialité de la loi américaine6, rejet du multilatéralisme, des accords conclus tels ceux sur le nucléaire iranien, le climat, l’ALENA, guerre à l’OMC et au comité des droits de l’homme de l’ONU…), dédain auquel l’Union n’apporte pas la moindre réponse crédible ; une montée de multiples menaces inquiétantes… Tout va mal mais le Congrès s’amuse7. Il se nourrit d’une liturgie de formules creuses.

Et, lorsqu’il arrive à l’Union européenne de prétendre qu’elle vient, ô miracle, de résoudre un problème à l’occasion d’un conseil européen (celui de juin 2018 sur les migrations), nous découvrons quelques semaines plus tard qu’il n’en est rien. Mais, notre incompétente et infatuée ministre en charge des Affaires européennes, de nous dire que tout le monde était d’accord sur des principes (flous) portés par son patron, Jupiter mais était en désaccord sur leur mise en œuvre (pratique). Ni plus, ni moins. Cet oiseau de mauvais augure ignore que dans la sphère diplomatique, et plus spécifiquement pour ce qui est de la négociation à 27/28, le diable sa cache dans les détails. Mais, en dépit de tous ces dérapages, ces inconséquences, ses dérives, il demeure toujours impossible de pointer les causes objectives de cette faillite européenne de grande ampleur sous peine d’être traité de « nationaliste, de souverainiste, de populiste… ». Nous sommes dans la politique de l’anathème permanent, de la tyrannie d’une minorité qui s’autorise à penser en lieu et place des citoyens ignares. Critiquer les errements de la construction européenne, c’est s’en prendre au dogme et à la liturgie européiste ! C’est donc inacceptable pour la bienpensance germanopratine car le dogme est intangible par nature. Nous en avons un exemple récent avec la tribune d’Emmanuel Macron sur la « renaissance de l’Europe » publiée dans les 28 États membres8.

Le dogme de l’intangibilité : une Union européenne inréformable

L’impuissance à communiquer, dialoguer, échanger, comprendre avec ceux qui ne pensent pas comme nous (les États membres du Groupe de Visegrad, l’Italie, l’Autriche…) « rend difficile toute tentative de relation pacifique, tolérante et maîtrisée »9. Emmanuel Macron a coutume de dénoncer ses homologues de l’Union européenne qui ne pensent pas comme lui, de les vilipender sans le moindre ménagement (Hongrois et Italiens ont ses faveurs)10. Il se refuse de reconnaître nos différences, de les explorer ensemble, de reconnaître nos divergences – elles sont naturelles et normales -, nos oppositions et de les analyser ensemble, ne jamais les édulcorer, ne jamais les banaliser mais ne jamais leur permettre de mettre en cause notre maison commune européenne. Tel est, depuis la nuit des temps, l’objet même de l’art qui a pour nom diplomatie. Ce qu’ignorent manifestement nos dirigeants politiques imbus de leur science du vide géopolitique ainsi que leurs hordes de « cabinards » aussi inefficaces que coûteux pour le contribuable (encore « un pognon de dingue »). Drôle de conception de l’intérêt général que cette propension à diviser (cliver pour employer le terme à la mode) pour reconstruire une Europe ébranlée sur ses fondations. La construction européenne s’est faite sur des compromis, non sur des Diktats dont on sait où ils ont conduit (Cf. le traité de Versailles11 et tous ses petits que ce soit en Europe12 ou au Moyen-Orient13).

Pour le moment, l’heure n’est pas venue de réformer l’édifice qui chancelle sur ses pieds. Le peu glorieux discours refondateur de la Sorbonne est mort de sa belle mort avant même d’avoir été porté sur les fons baptismaux de l’église du Berlaymont, temple du fédéralisme européen et de toutes ses dérives les plus inquiétantes. À ce jour et à notre connaissance, il n’existe aucun plan crédible de réforme raisonnable et courageuse de l’Union européenne pour tenter de soigner ses multiples maux parfaitement documentés (Au salon de l’agriculture le 23 février 2019, Emmanuel Macron propose de réinventer la PAC14). Sa tribune du 5 mars 2019 relève de l’exercice de communication. Et cela d’autant plus que le couple franco-allemand relève désormais de la fiction géopolitique. Il est vrai que la chancelière est descendue se son piédestal à la faveur des élections fédérales (entrée de l’AFD au Bundestag) et régionales (graves revers pour la CDU et le SPD en Bavière et en Hesse). On comprend mieux que l’Europe Jupitérienne est aux abonnés absents, Emmanuel Macron ayant fondé son projet révolutionnaire de relance de l’Europe sur le triangle Berlin/Paris/Rome. Les États membres n’en peuvent mais pas plus que les structures du Volapuk. En effet, que font la Commission (on nous dit qu’elle serait démunie face aux discours populistes réducteurs, diantre !15), le Conseil, le Parlement (celui qui lance une procédure en manquement conformément à l’article 7 contre la Hongrie16), la Cour de Justice et la cohorte de cloportes qui les font vivre…. et les dirigeants des 27/28 pour tenter de sauver l’Union européenne d’une mort annoncée ? Le moins que l’on puisse dire est que la réponse – si tant est que le terme soit pertinent dans le cas d’espèce – n’est pas à la hauteur de la question. Toutes ces structures ne pensent qu’en termes de normes, de procédure et de survie à court terme. Au lieu de regarder l’avenir et de l’anticiper (après le « Brexit » dont on ne sait toujours pas sur quoi il va déboucher17), elles se replient frileusement sur un passé glorieux réconfortant.

On comprend mieux pourquoi le remède proposé relève du cautère sur une jambe de bois et que ses effets sont inexistants.

LE REMÈDE PLACEBO : DIVISION ET DÉNONCIATION

À la lumière de l’expérience passée et récente, nous pouvons constater que nos élites – Jupiter à la lumière bien pâle et à l’image écornée – fonctionnent suivant un principe cardinal (diviser pour mieux régner) et une martingale parfaite (gesticuler pour exister).

Un principe cardinal : diviser pour mieux régner

Il importe de partir d’un simple constat qui émaille l’histoire des relations internationales. Frederik Nietzche le résume à la perfection dans sa célèbre formule (Crépuscule des idoles) : « Ramener quelque chose d’inconnu à quelque chose de connu, cela soulage, rassure, satisfait. Avec l’inconnu, c’est le danger, l’inquiétude, le souci qui apparaissent – le premier mouvement instinctif vise à éliminer ces pénibles dispositions ». La célèbre frousse d’aborder l’inconnu en l’ignorant, le méprisant avant qu’il ne vous revienne à la figure par effet boomerang ! Tel est le mode de fonctionnement normal de l’Union (la désunion) européenne. À titre d’exemple récent, Emmanuel Macron effectue, à la fin du mois d’octobre 2018, une visite à Prague et à Bratislava18, non pour tenter de rassembler autour de certaines idées (en particulier sur la question migratoire), mais pour instruire le procès de la Hongrie de Viktor Orban19. Il souhaite l’isoler (la « corneriser » pour reprendre un terme fréquemment employé dans le jargon diplomatique). À très juste titre, le premier ministre tchèque, Andrej Babis, justifie la position des États d’Europe centrale sur les migrants, mais ne veut pas choisir entre Orban et Macron20. L’Italie ne parle pas le langage agréé par l’« eurocratie », on lui bloque son projet de budget21. Est-il sain et raisonnable de pratiquer cette politique de la dénonciation permanente plutôt que de choisir la diplomatie de l’apaisement plus productive ?22 Quand va-t-on en finir avec ces gamineries stupides qui conduisent le véhicule Europe droit dans le mur, le pied au plancher, la main sur l’avertisseur sonore. Une sorte « d’Europe fantôme »23. Emmanuel Macron se livre à un exercice de contrition peu crédible le 3 mars 2019 à la télévision publique italienne.

Une martingale parfaite : gesticuler pour exister

À quoi assiste-t-on aujourd’hui du côté français ? À autant de gesticulations qui ne considèrent que l’écume des jours et qui démontrent l’embarras jupitérien. Et, les exemples ne manquent pas de ce sauve-qui-peut généralisé et quotidien d’une République en déroute politique, intellectuelle et morale faute de se livrer à un authentique exercice d’introspection sur la faillite européenne.

Dans la perspective des élections européennes de 2019, le gouvernement français a publié une vidéo pour inciter au vote. Plus d’un million de vues en moins d’une semaine. Dans un montage de trente secondes à peine et similaire aux vidéos de Brut (sans voix off mais avec du texte à l’écran), on y découvre les thématiques posées pour les prochaines élections européennes : « Immigration : maîtriser ou subir ? Climat : agir ou ignorer ? Emploi : partenaires ou concurrents ? Europe : union ou division ? En mai 2019, l’Europe changera. À vous de décider dans quel sens ». Le message, accompagné d’une musique anxiogène, repose aussi sur de nombreuses images destinées à interpeller les électeurs. Des migrants en détresse au milieu de la Méditerranée. La fonte de la banquise et les catastrophes climatiques. Des plans de Matteo Salvini et Viktor Orban, dirigeants italiens et hongrois, eurosceptiques convaincus. La vidéo dirige également vers une page #OuiJeVote sur gouvernement.fr et une citation d’un discours du président à la Sorbonne en septembre 2017 : « Tous les défis qui nous attendent – du réchauffement climatique, à la transition numérique, en passant par les migrations, le terrorisme, sont des défis mondiaux face auxquels une nation qui se rétrécit sur elle-même ne peut faire qu’à peu près et peu de choses ». Un vulgaire exercice de propagande. La polémique a même dépassé les frontières de la France puisque l’un des premiers visés, Matteo Salvini, avait déjà répondu sur son compte Twitter le 28 novembre. « Le gouvernement français publie, avec l’argent des contribuables, un clip officiel pour les Européennes de 2019 en m’utilisant comme épouvantail », a-t-il écrit dans un message accompagné d’un émoji effrayé. « Macron et ses amis doivent avoir très peur. En 2019, ils attendent un printemps des peuples qui va les balayer »24.

La ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau de mauvais augure démontre qu’elle ne connait rien à ces questions lorsque l’on apprend, que cette incompétente notoire qui n’a que le mot « populiste » à la bouche pour parler de l’Europe25, n’est pas étrangère à une campagne du SIG bourrée de d’erreurs inadmissibles. Voici comment le Point nous relate cette affaire savoureuse.

Les élections européennes souffrent d’un véritable déficit d’intérêt de la part des Français. En 2014, le taux d’abstention était ainsi de 57,57 %. Un problème auquel le gouvernement a tenté de s’attaquer avec une campagne incitative baptisée « Oui, je vote », qui a été lancée à grand renfort de vidéos et d’infographies. L’objectif ? Aider les Français à mieux comprendre les enjeux et donc à voter le 26 mai prochain. Problème, les documents comportent plusieurs erreurs, relève le Journal du dimanche. C’est Sandrine Roginsky, une chercheuse de l’université de Louvain en Belgique, qui a tiré la sonnette d’alarme sur Twitter. En effet, le site de la campagne indique notamment qu’il faut être français. Or, c’est une erreur puisque n’importe quel citoyen européen vivant en France peut s’inscrire sur les listes électorales et voter. Une logique valable aussi pour les municipales. Après signalement, une précision a été apportée sur le site du gouvernement. On peut désormais lire : « Les citoyens européens vivant en France peuvent participer à l’élection des représentants français sous conditions. » Selon la loi, les personnes sont « considérées comme résidant en France si elles y ont leur domicile réel ou si leur résidence y a un caractère continu ».

Attentive, la chercheuse a repéré une seconde erreur sur le site du gouvernement. On peut ainsi y lire que parmi les missions des eurodéputés figure « représenter la France au Parlement européen ». Or, si Emmanuel Maurel et Jean-Luc Mélenchon pensent à présenter une liste ensemble, ils ne siégeront pas à Bruxelles, avec les représentants d’une liste du Rassemblement national ou de La République en marche. Les députés y siègent avant tout par groupes. Par ailleurs, un eurodéputé élu en France est censé représenter tous les citoyens européens. Une logique qui est d’ailleurs identique à celle d’un député national dont l’activité n’est pas limitée à sa circonscription. Enfin, s’il peut bien « favoriser l’influence française au Parlement européen », difficile d’y voir là une fonction essentielle. Contacté par l’hebdomadaire, le service d’information du gouvernement (SIG) à l’origine de la campagne justifie ces « imprécisions » par une « volonté de vulgarisation ». Comment être crédible lorsque l’on ne connait rien aux grands principes qui gouvernent le fonctionnement de l’Union européenne ? Mais, nous sommes pleinement rassurés en apprenant que Nathalie Loiseau déclare : « j’espère être utile là où je suis »26.

Nous renvoyons nos lecteurs à notre analyse de la tribune d’Emmanuel Macron du 5 mars 2019 qui ne change rien à l’absence de réponse crédible et commune au mal existentiel de l’Europe.

Et tout ce cirque médiatique pour en arriver à des sondages qui placeraient le Rassemblement national avant la République en marche en tête, voire au coude à coude avec la République en godillots aux prochaines élections au parlement européen de mai 2019 qui font frémir dans les cercles du pouvoir. Mais, aux dernières nouvelles, La République bananière en marche aurait repris l’avantage. Voilà avec quoi on amuse la galerie grâce à l’argent du contribuable ! À quand des poursuites financières contre ces dilapidateurs (trices) de l’argent public ?

Plus sérieusement, que peut-on envisager pour éviter que l’Union européenne ne subisse le même sort que feu la Société des Nations (SDN) ?

LE REMÈDE IDOINE : RÉFLEXION ET ACTION

Il n’y aura de réelle l’efficacité de l’Europe que lorsque celle-ci aura avancé sur la voie de sa refondation politique. Elle passe par un exercice incontournable et salutaire de réflexion sans tabou sur les maux de l’édifice sans lequel aucune action sérieuse n’est possible.

Un impératif catégorique : le temps de la pensée

Il faudra bien s’y faire : « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres » (Antonio Gramsci). La lucidité et l’ambition doivent présider à un changement de logiciel de pensée. Les dirigeants européens doivent apprendre à anticiper (gouverner, c’est prévoir ! … avant de décider), à préparer l’avenir au lieu de le subir. En sont-ils capables ? En ont-ils l’audace ? Veulent-ils faire avancer les choses dans la bonne direction, celle voulue par les peuples ? L’entreprise est sisyphéenne mais mérite d’être tentée tant la mort clinique du patient nommé Europe est proche. Cela ne sera possible qu’à la condition expresse de dépasser les tabous et le politiquement correct qui cadenasse la pensée et bâillonne la parole. Il faudra s’y résoudre car le moment trumpien continuera après Donald Trump avec toutes les contraintes qu’il fait peser sur le monde et sur l’Union européenne27. Voulons-nous que l’Union européenne se défende à armes égales ou bien se cantonne dans une posture de soumission diplomatique (vis-à-vis de Washington) et économique (vis-à-vis de Pékin) ? Comment adapter la politique et la diplomatie de la France entre Donald Trump et Angela Merkel comme le propose Jean-Pierre Chevènement ?28 Voulons-nous ou non faire entrer la Russie dans le jeu européen ou continuer à l’exclure et la pousser dans les bras de la Chine ? Voulons-nous voir l’Europe jouer un rôle de médiateur et non d’attiseur de crises, un rôle de pompier et non de pyromane, rôle qui serait plus conforme à sa tradition ?29 Voulons-nous continuer à dénoncer Bachar al Assad (il a gagné la guerre dans son pays) et baiser la babouche de MBS (il perd la guerre au Yémen) en dépit de ses frasques ottomanes ? Et, la liste des questions n’est pas exhaustive. Souvenons-nous également que l’histoire de la France et de l’Europe repose en grande partie sur un malentendu ?30

Un impératif opérationnel : le temps de l’action

Changer l’Europe, c’est d’abord se recentrer sur l’essentiel du projet européen ! Que veulent au juste les citoyens européens pour les protéger ? Question que nos dirigeant se posent rarement, pour ne pas dire jamais tant elle est dérangeante et incongrue. Nous pouvons dessiner à gros traits les contours d’une pareille construction. C’est une Europe des contrôles aux frontières extérieures efficaces qui les protège des flux migratoires incontrôlés (mettre les accords de Schengen entre parenthèses tant que l’Europe ne possède pas une police aux frontières efficace et opérationnelle, rien à voir avec la passoire de Frontex)31. C’est une Europe sociale qui harmonise les législations nationales pour lutter contre les distorsions de concurrence intolérables (éviter le recours aux plombiers polonais et autres roumains dont les normes sociales sont faibles ; en finir avec la directive sur les travailleurs détachés)32. C’est une Europe qui favorise la croissance économique33. C’est une Europe de la défense qui protège les citoyens de manière indépendante sans avoir besoin d’en référer à l’OTAN et à l’Amérique34 et des États européens qui achètent européen et non américain (Cf. l’acquisition par la Belgique de chasseurs F-35 américains35). C’est une Europe qui sait ce qu’elle veut au Proche et au Moyen-Orient : dossier syrien, relations avec l’Arabie saoudite et les pétromonarchies du Golfe, guerre du Yémen, conflit israélo-palestinien, problème kurde36… C’est une Europe qui pèse de tout son poids dans le processus de réforme de l’OMC exigé par Donald Trump37 et dessine les contours d’une mondialisation régulée38. C’est une Europe qui prend la mesure de la menace chinoise et ne se laisse pas bercer par le roman à l’eau de rose des « routes de la soie ».

Faire de la réciprocité l’alpha et l’oméga des relations de l’Union avec l’extérieur, Américains en premier lieu39. La Cour suprême américaine vient du reste d’ouvrir une brèche dans la suprématie juridique américaine40. L’occasion fait le larron. Ceci vaut également pour la Chine qui mériterait plus de sanctions (Cf. son pillage technologique organisé et ses pratiques commerciales peu scrupuleuses des règles de l’OMC) que la Russie. Faire progressivement de l’euro une monnaie d’échange international qui supplante peu à peu le dollar afin d’éviter les amendes contre les entreprises qui violent les sanctions américaines et en passent par les fourches caudines bancaires de l’oncle Sam (Cf. amendes exorbitantes payée par la BNP). Ceci présenterait l’immense avantage d’avoir une politique indépendante de Washington sur le dossier nucléaire iranien (elle favoriserait nos entreprises qui ont rapidement pris la poudre d’escampette, terrorisée qu’elles sont par la menace de sanctions américaines financières particulièrement lourdes). D’en finir avec une politique de vassalité, de soumission à l’Oncle Sam41. En dernière analyse, c’est vraisemblablement toute l’architecture de l’institution qui est à reprendre à zéro en essayant de ne pas reproduire les erreurs du passé42. C’est en tirant les leçons des échecs de la SDN que l’on a créé l’ONU en 1945. Et, l’ONU doit aujourd’hui être réformée, elle aussi. Preuve que rien n’est immuable dans les relations internationales. Il importe de passer de « l’Union imaginaire à une Europe qui agit »43.

UNE EUROPE DE L’IMPROVISATION44

« L’optimisme va bien à qui en a les moyens » nous rappelle le général de Gaulle. En dépit de leurs rodomontades et de quelque sondages encourageants, Emmanuel Macron et ses Éliacins redoutent un résultat catastrophique pour les partis de gouvernement lors des prochaines élections au parlement européen (26 mai 2019). Et de dramatiser l’enjeu en faisant un parallèle entre la situation actuelle et celle qui prévalait dans les années 1930 (Cf. son entretien publié le 1er novembre 2018 par Ouest-France)45 et de nous proposer une tribune irréaliste sur la « renaissance de l’Europe »46. De toute évidence, des révisions, parfois déchirantes, s’imposent pour tenir compte des changements majeurs intervenus depuis un an. Le déni de réalité reste la commodité de ce monde qui perd pied. Les peuples se révoltent (Cf. crise des « gilets jaunes »). Ils exigent des bilans sans concession plutôt que des prêches jupitériens, des actes plutôt que des discours creux. Les peuples ne cessent de condamner les dirigeants qui ont abusé de leur confiance et qui s’autopromeuvent guides éclairés des peuples à l’instar du tableau de Delacroix La liberté guide le peuple. Le rejet des idéologies mortifères (L’Europe, l’Europe déclamait en sautant comme un cabri pour s’en moquer le général de Gaulle) et de leurs délires (l’Europe qui nous protègerait de tous les maux de la terre) fédèrent les insurrections démocratiques47. Où s’arrêteront-elles ? Surtout, la marque de fabrique de l’Union européenne consiste à négliger la volonté des peuples48.

Bertrand Badie résume à merveille la problématique de l’Union européenne en cette année 2018 : « L’UE est arrivée au bout de ses possibilités. Elle avait été conçue au lendemain de la guerre, dans une logique – difficile mais réussie – d’association d’États fondés sur une culture de la souveraineté enracinée depuis des siècles. Cela a permis d’éviter une nouvelle guerre. Mais, actuellement, l’équation européenne n’a plus rien à voir avec cela et, pour redémarrer, elle a besoin de solidarité, ce qui contredit totalement son histoire. On voit même le retour des compétitions de puissance au sein de l’Union »49. Or, cette réforme ne peut être envisagée que dans le cadre des modifications de la gouvernance mondiale reposant sur un multilatéralisme réinventé. Refonder l’Europe, la réinventer comme le souhaite Emmanuel Macron, c’est nécessaire mais pas suffisant. Encore faut-il que cette grande ambition trouve sa concrétisation pratique pour que les citoyens adhèrent de nouveau à cette noble ambition50. Mais, en dernière analyse, la crise actuelle est un moment de vérité qui rend indispensable et urgent de repenser l’Union pour sauver l’Europe !

Guillaume Berlat
18 mars 2019

1 Guillaume Berlat, L’Union européenne au péril de la désunion, www.prochetmoye-orient.ch , 24 septembre 2018.
2 Juliette Dumont/Anaïs Fléchet, Face au risque du fascisme au Brésil, la neutralité ne saurait être un choix, Le Monde, 26 octobre 2018, p. 22.
3 Louis Vogel, Les 7 Péchés capitaux de l’Europe, éditions Ramsay, novembre 2018.
4 Cette expression vient de la légende mythologique grecque dans laquelle Cassandre prédit la chute de Troie, mais n’est pas écoutée. Cette expression est donc née au XIXe pour signifier que quelqu’un annonce un malheur, http://www.linternaute.fr/expression/langue-francaise/19414/jouer-les-cassandre/ .
5 Olivier Faye, En Grèce, Wauquiez dénonce la crise migratoire, Le Monde, 1er – 2 novembre 2018, p. 11.
6 Pierre Lellouche, Un imperium juridique mondial, Le Spectacle du Monde dans Valeurs actuelles, 31 janvier 2019, pp. XVII à XXIII.
7 Demie journée d’études, L’Europe en voie de délitement ?, Université Paris II/Centre Thucydide/Forum du Futur/Paris Sorbonne Université, 8 novembre 2018, Amphithéâtre de la Maison de la Recherche.
8 Ludovic Lamant/Ellen Salvi, Europe : Macron se paie de mots, www.prochetmoyen-orient.ch , 5 mars 2019.
9 Alain Bentolila, La violence muette, Marianne, 26 octobre – 1er novembre 2018, pp. 16-17.
10 Mathieu Bock-Côté, Budapest, Varsovie et le sermon de Macron, Le Figaro, 3-4 novembre 2018, p. 17.
11 Antoine Flandrin, Le 11-Novembre dans tous ses sens, Le Monde, Idées, 3 novembre 2018, p. 2.
12 Blaise Guaquelin, En Hongrie, le traité de Trianon, signé en 1920, occupe toujours les esprits, Le Monde, Idées, 3 novembre 2018, p. 3.
13 Eugène Rogan (propos recueillis par Antoine Flandrin), « Le Moyen-Orient est la région la plus durablement touchée », Le Monde, Idées, 3 novembre 2018, p .4.
14 Laurence Girard, Au Salon de l’agriculture, Macron livre sa vision européenne, Le Monde, Économie & Entreprise, 23 février 2019, p. 4.
15 Cécile Ducourtieux, Bruxelles dans le piège du pacte, Le Monde, 1er– 2 novembre 2018, p. 25.
16 Jean-Baptiste Chastand/Cécile Ducourtieux, Le PPE et l’oncle raciste de Hongrie, M. Le magazine M du Monde, 3 novembre 2018, pp. 46-47-48-49.
17 Cécile Ducourtieux, Comment Bruxelles se prépare au « no deal », Le Monde, Économie & Entreprise, 24-25 février 2019, p. 2.
18 Marcelo Wesfreid, En Europe centrale, Macron poursuit sa campagne contre les nationalistes, Le Figaro, 27-28 octobre 2018, p. 4.
19 Mathieu Bock-Côté, Budapest, Varsovie et les sermons de Macron, Le Figaro, 3-4 novembre 2018, p. 17.
20 Andrej Babis (propos recueillis par Blaise Gauquelin), « L’Europe a le droit de défendre ses frontières et son style de vie », Le Monde, 26 octobre 2018, p. 6.
21 Correspondants à Bruxelles et à Rome, Bruxelles sur le point de retoquer le budget italien, Le Monde, 24 octobre 2018, Économie & Entreprise, p. 3.
22 Éditorial, Italie-UE : périlleuse divergence, Le Monde, 25 octobre 2018, p. 24.
23 Régis Debray, L’Europe fantôme, Galliamard, Tracts, février 2019.
24 Européennes : un clip du gouvernement énerve ses opposants, www.lexpress.fr , 2 novembre 2018.
25 Nathalie Loiseau (propos recueillis par Philippe Escande et Françoise Fressoz), « On est en train de rejouer ’50 nuances de brun’ en Europe », Le Monde, Économie & Entreprise, 26 octobre 2018, p. 5.
26 Mathilde Siraud, Nathalie Loiseau, un ministre en campagne, Le Figaro, 25 février 2019, p. 2.
27 Alexanda de Hopp Scheffer (propos recueillis par Gaïdz Minassian), « Le Trumpisme continuera après Trump », Le Monde, Idées, 27 octobre 2018, p. 6.
28 Jean-Pierre Chevènement, « Entre Trump et Merkel, adapter la politique de la France », www.lefigaro.fr , 6 septembre 2018.
29 Isabelle Mandraud, À Moscou, John Bolton justifie le retrait américain du traité FNI, Le Monde, 25 octobre 2018, p. 6.
30 Mathieu Calame, La France contre l’Europe. Histoire d’un malentendu, Les petits matins, 2019.
31 Nasser Bourita (propos recueillis par Charlotte Bozonnet, « L’UE n’a pas de politique migratoire cohérente ». Nasser Bourita, ministre marocain des affaires étrangères, critique la pression mise sur les pays de transit, Le Monde, 4-5 novembre 2018, p. 4.
32 Christophe Itier, Promouvoir une Europe sociale et solidaire, Le Monde, Idées, 26 octobre 2018, p. 7.
33 Marie Charrel, La croissance de la zone euro au plus bas depuis quatre ans, Le Monde, Économie & Entreprise, 1er – 2 novembre 2018, p. 4.
34 Renaud Girard, Sortir de l’impuissance stratégique européenne, Le Figaro, 30 octobre 2018, p. 17.
35 Éditorial, Un camouflet pour la défense européenne, Le Monde, 27 octobre 2018, p. 21.
36 Georges Malbrunot, Djihadistes : les Kurdes critiquent l’Europe, Le Figaro, 2 novembre 2018, p. 7.
37 Stéphane Lauer, OMC : la guerre aura bien lieu, Le Monde, 25 septembre 2018, p. 21.
38 Mario Draghi, L’Europe, la souveraineté et la mondialisation, Le Monde, 5 septembre 2019, p. 18.
39 Arnaud Leparmentier, Pascal Lamy appelle à une extraterritorialité européenne, Le Monde, Économie & Entreprise, 24 octobre 2018, p. 4.
40 Félix de Belloy/Ralph Moughanie, Une brèche dans la suprématie juridique américaine, Le Monde, Idées, 26 octobre 2018, p. 7.
41 Jean-Pierre Chevènement, Les Européens se sont accommodés de la vassalité, Marianne, 2-8 novembre 2018, pp. 54-55.
42 Ludovic Lamant, Bruxelles chantiers. Une critique architecturale de l’Europe, LUX, 2018.
43 Hubert Védrine/Luuk van Middelaar, De l’Union imaginaire à une Europe qui agit, Le Monde, 5 mars 2019, p. 26.
44 Luuk van Middelaar, Quand l’Europe improvise, éditions Ramsay, 2018.
45 Tristan Quinault-Maupoil, Européennes : Macron accusé de dramatiser le scrutin européen, Le Figaro, 2 novembre 2018, p. 6.
46 Marcelo Wesfreid, Dans une tribune publiée dans les 28 pays, Macron appelle à une renaissance européenne, Le Figaro, 5 mars 2019, pp. 1-2-3.
47 Ivan Rioufol, La révolte des peuples contre les utopies, Le Figaro, 2 novembre 2018, p. 15.
48 Vladimir Iakounine (entretien avec Arnaud de la Grange), « L’Europe néglige la volonté des peuples », Le Figaro, 26 octobre 2018, p. 22
49 Marc Semo, Bertrand Badie dans tous ses états, Le Monde, Idée, 27 octobre 2018, p. 7.
50 Natacha Polony, C’est maintenant que l’Europe a besoin de nous, Marianne, 15-21 février 2019, p. 3.

Pour aider le site Proche & Moyen-Orient c’est ici

Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 18-03-2019

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Commentaire recommandé

ien // 03.04.2019 à 07h30

« Repenser l’Union pour sauver l’Europe » est un titre inadéquat sur deux plans. Il confond l’Union européenne avec l’Europe, ce qui est regrettable, mais il induit tacitement que l’UE peut et doit être sauvée. La règle de l’unanimité dans les prises de décision exclut à priori toute chance de modifications internes d’importance. D’autre part, cette UE inféodée aux États Unis, aux oligarchies financières mondiales et sous domination allemande ne porte apparemment aucune promesse d’avenir pour la France et ses citoyens. Revenons à une France indépendante, dotée de sa propre monnaie, libre de ses choix sociaux, économiques et militaires, retrouvant une vie démocratique digne de ce nom. On sort d’un cauchemar en se réveillant et non en faisant des rêves iréniques.

39 réactions et commentaires

  • Alfred // 03.04.2019 à 07h12

    J’ crois c’est clair le machin de Bruxelles est dead…
    (Même François Langlais prétend que le Royaume Uni s’en tirera mieux économiquement hors de l’UE).

      +24

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    • Fritz // 03.04.2019 à 07h26

      François Lenglet. Rien à redire à ce beau texte argumenté de M. Berlat, si ce n’est le titre. Je suggère :
      « Sortir de l’UE pour sauver la France », ou « Détruire l’UE pour sauver l’Europe ».
      Unio malefica est delenda.

        +28

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    • Marie // 03.04.2019 à 08h23

      François Lenglet fait rougir de honte les Economistes qui se respectent.Le Monde diplomatique en sait un rayon, à puiser dans ses Archives.

        +8

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      • Alfred // 03.04.2019 à 12h25

        Mon commentaire était ironique. « L’économiste » Lenglet étant plutot un héraut de la bonne parole et de la pensée dans les clous il est quand même savoureux qu’il ait laissé échapper (été contraint de constater?) une évidence si dérangeante.

          +9

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  • ien // 03.04.2019 à 07h30

    « Repenser l’Union pour sauver l’Europe » est un titre inadéquat sur deux plans. Il confond l’Union européenne avec l’Europe, ce qui est regrettable, mais il induit tacitement que l’UE peut et doit être sauvée. La règle de l’unanimité dans les prises de décision exclut à priori toute chance de modifications internes d’importance. D’autre part, cette UE inféodée aux États Unis, aux oligarchies financières mondiales et sous domination allemande ne porte apparemment aucune promesse d’avenir pour la France et ses citoyens. Revenons à une France indépendante, dotée de sa propre monnaie, libre de ses choix sociaux, économiques et militaires, retrouvant une vie démocratique digne de ce nom. On sort d’un cauchemar en se réveillant et non en faisant des rêves iréniques.

      +93

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    • inement // 03.04.2019 à 08h41

      @ien
       » D’autre part, cette UE (…) ne porte apparemment aucune promesse d’avenir pour la France et ses citoyens » :
      Faut-il le comprendre également dans le symbolisme que nous donnent à voir les statues placées devant la Commission à bruxelles ?
      https://youtu.be/cD0bwK395S4?t=1031

        +5

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    • Brigitte // 03.04.2019 à 10h17

      Le titre est plus que maladroit. Je pense qu’il faut y voir un « lapsus » dévoilant l’inconscient collectif de l’Europe: unionisme et pacifisme, venant du trauma des guerres du 20ème siècle, trauma savamment entretenu pour justifier le « projet ». L’antisémitisme qui ressort périodiquement en est un exemple.
      D’ailleurs Berlat fait un bon diagnostic des problèmes de l’UE, un bon pronostic de sa morbidité mais ne renie pas le projet et avoue in fine: au fond que veulent les gens? de l’union donc il faut leur en donner! Repenser l’union, voilà donc ce qui va occuper les esprits auto-proclamés au chevet de l’UE jusqu’à sa fin…. pendant encore longtemps?
      Quoi d’autre que l’union pour offrir la protection attendue face aux grands du nouveau monde? Encore des réflexes du vieux monde….
      Dans la novlangue européiste, le corollaire de l’union c’est le progressisme. Son contraire étant le passéisme, allez faire comprendre aux esprits faibles qu’il faut parfois faire marche arrière pour aller de l’avant quand on s’est trompé de chemin….revenir au franc, remettre les frontières douanières, etc…Ils diront tous en coeur que le monde a changé et qu’il faut s’adapter. En plus quand ils voient les problèmes du Brexit, ils se disent que c’est mission impossible pour les autres. Les mêmes esprits sont repliés sur leurs petites valeurs matérielles, financières et se croient ouvert sur le monde et même humanistes. Allez leur faire comprendre que le monde ce n’est pas un village de vacances !!

        +13

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    • Patrick // 03.04.2019 à 11h14

      Bien d’accordl avec vous .
      Arrêtons de dire Europe quand on parle de l’Union Européenne, arrêtons de confondre l’Europe ( des peuples, des cultures , une histoire ) avec un projet technocratique foireux appelé Union Européenne.

      L’Europe existe depuis des siècles et elle survivra à l’échec du projet foireux .

        +17

      Alerter
    • nunu // 03.04.2019 à 13h57

      Je ne partage votre avis. pour moi le “Repenser l’Union pour sauver l’Europe” signifie : si on veut éviter des problèmes sur le continent européen, il faut changer l’UE.
      Les règles actuelles provoquant des déséquilibres, font remonter des tensions au sein des pays et entres les payx, et c’est toute l’UE qu’il faurait repenser.

      Un retour aux nations, monnaies et des coopérations sur des sujets bien ciblés : frontières externes, défenses du continent, énergies, recherches etc…

        +0

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  • Serge WASTERLAIN // 03.04.2019 à 07h40

    L’UE est irréformable pour deux raisons :
    La première c’est qu’elle convient fort bien à certains pays comme elle est ; je pense à l’Allemagne, mais pas que.
    La seconde, c’est la règle de l’unanimité qui arrange bien les pays qui ne veulent pas la réformer.

    Il n’y a que deux solution pour se débarrasser de cette UE maestrichtienne de malheur :
    La plus radicale et la plus sûre c’est d’en sortir au moyen de l’article 50, comme le suggère A**elineau ou P**ippo.
    La Moins radicale et aussi la moins sûre, désobéir aux traités pour arriver à les faire changer ou nous faire mettre dehors comme le propose Mél**chon.

    Le reste revient à jouer de la flûte pour faire danser le serpent…

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    • Alfred // 03.04.2019 à 08h15

      La dernière méthode est au contraire la plus sûre … de ne pas y arriver: prétendre que l’UE foutra la France dehors ce n’est pas sérieux. C’est un mensonge éhonté. l’UE soutiendrait plutôt un « régime change » en France plutôt que de « foutre la France dehors » pour une raison très simple: si la France sort de l’UE il n’y a plus d’UE. C’est ce qui décrédibilise notre ami…

        +25

      Alerter
      • Serge WASTERLAIN // 03.04.2019 à 08h36

        Au contraire, c’est justement la force de la manœuvre : comme il est impossible de  »foutre la France dehors », puisque ça mettrait en péril l’existence même de l’UE, il faudra bien que l’UE renégocie les traités !

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        Alerter
        • Danjou // 03.04.2019 à 09h55

          Renégocier les traités dites vous… Mais sur quelles bases ? Quel modèle ? Vous oubliez me semble-t-il un petit détail : la renégociation devra se faire à 27, 27 pays qui n’ont ni les mêmes visions ni les mêmes objectifs ni les mêmes intérêts. La renégociation est donc, selon moi, une option parfaitement utopique. Quand un édifice tombe en ruine on ne cherche pas à le rafistoler. On le détruit puis on reconstruit.

            +26

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          • Serge WASTERLAIN // 03.04.2019 à 11h10

            Il me semble que LFI est très claire sur la question. Il ne s’agit pas de demander la négociation et encore moins de quémander des concessions, mais de les imposer par un rapport de force qui est favorable à la France à partir du moment où elle refuse d’appliquer les dispositions des traités qu’elle veut modifier ou supprimer. C’est ça ou nous faisons comme bon nous semble (un peu comme la Grande-Bretagne faisait). Si ça ne vous plaît pas vous nous mettez dehors et si vous nous imposez des sanctions, c’est nous qui vous quittons à nos conditions et si c’est le cas, je ne vois pas quel pays va nous envoyer ses chars pour nous remettre dans le droit chemin.
            Ceci étant, ma préférence va à un frexit pur et simple et malgré toute la sympathie que m’inspire LFI, je voterais en conséquence !

              +9

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            • Danjou // 03.04.2019 à 12h05

              En restant dans une Union à 27 je crains que le rapport de force ne nous soit pas si favorable que çà. Imaginons par exemple une négo sur le salaire minimum. Unanimité impossible ! La France, qu’elle le veuille ou non, continuera donc à subir les très faibles salaires des pays de l’Est entraînant des destructions d’emplois par délocalisations. Idem pour la fiscalité… Je suis donc d’accord avec vous : gagnons du temps, Frexit de suite

                +10

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            • R.C. // 03.04.2019 à 21h08

              En quoi serait-il raisonnable de se lancer dans « un rapport de force » au résultat incertain, long et laborieux, alors que le recours à l’art. 50, la voie légale, est d’une simplicité lumineuse ?
              Il serait toujours temps de faire face à un rapport de force engendré par le refus (prévisible) des eurocrates de voir leur empire éventré par une sortie « légale » de la France. Mais, dans ce cas, la France serait dans son droit donc, à cet égard, en situation de force.

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              Alerter
            • step // 04.04.2019 à 18h57

              hola, un régime change n’a pas besoin de chars. Pourquoi donc envoyer des troupes depuis l’extérieur, quand il y en a suffisamment à l’intérieur.

                +2

              Alerter
    • obermeyer // 03.04.2019 à 09h29

      La moins radicale , mais la plus vraisemblable. Il n’y a qu’à voir les négociations sur le brexit pour comprendre à quel point les européens veulent faire payer cher leur velléité d’indépendance aux anglais afin d’effrayer les autres. Alors qu’imposer une renégociation ( en fait un abandon ) de la plupart des traités ouvre la porte à de nombreuses coopérations multilatérales . Pour un pays comme la France qui a quand même un poids économique très important , il suffit de dénoncer ces traités et de mener une politique nationale indépendante.

        +13

      Alerter
      • moshedayan // 03.04.2019 à 15h22

        Merci @Obermeyer de dire la vérité qui est cachée par les médias « mainstream » en Occident. C’est vrai, l’UE a tout fait pour négocier un Brexit dur avec la Grande-Bretagne, notamment à cause de la frontière avec l’Irlande. La logique d’hommes politiques patriotes voudrait que le Parlement vote un refus définitif de l’accord imposé par Bruxelles et gèle toute compensation financière sur 2 ans au moins. Quant au reste G. Berlat n’a strictement rien compris àu but de l’UE . Il s’agit de faire la guerre contre la Russie pour le compte de l’Allemagne. Avis personnel (difficile de m’en faire démordre, au regard de toute l’évolution depuis 1989…)
        Vos analystes et vos médias « maintstream » sont médiocres. Autre exemple : ils ont salué l’élection de Chaputova en Slovaquie comme un « dégagisme » – victoire contre la corruption et le populisme. Or, cette dernière a un discours d’un conformisme européiste affligeant de banalités. Elle est le pur produit des financements de l’UE, lesquels ont fait explosé la corruption. Donc, étant un « compromis cosmétique », elle ne changera rien sur la corruption.

          +7

        Alerter
      • Czerny // 03.04.2019 à 21h25

        Sauf que pour mener une politique nationale indépendante, il faudrait des hommes politiques indépendants,Vous en connaissez ? Moi pas .

          +2

        Alerter
    • Vincent // 03.04.2019 à 10h21

      Qu’arrivera-t-il dans le futur? Une lente décomposition des institutions, qui continueront à légiférer et émettre des directives dont tout le monde n’aura cure, ou une chute brutale avec disparition des oripeaux (commission parlement etc…) Je crois que malheureusement, ce sera la première solution, tant que nous serons gouvernés par une génération de politiciens qui ne pourront pas se déjuger sans déconstruire toute leur idéologie politique.

      Même pour l’euro, il y a moyen de faire sans explosion cataclysmique : des exigences techniques feront que les banques centrales reprendront la main, et l’euro sera scindé en autant de monnaies redevenues nationales dans les faits, tout en s’appelant toujours euro. les devises euros s’éloigneront doucement entre elles, comme un astéroïde dont la gravité devient trop faible pour retenir la cohésion des gravats qui le composent

        +1

      Alerter
  • inement // 03.04.2019 à 08h18

    Ce qui est toujours surprenant quand on prend suffisamment de recul ( comme ici.. ) pour avoir un aperçu plus global de la situation c’est de voir qu’encore chez beaucoup de concitoyens, de par le fait de leur situation provoquant un manque de temps et/ou d’envie, ils aient bien du mal à prendre en compte le besoin et l’urgence que sont de rechercher puis d’assimiler les causes à effets de ce qui fait aujourd’hui notre politique ( int./ext. ) pour en comprendre la nature.

    Difficille alors de comprendre de quoi il en retourne et donc de comprendre ce qui pourrait nous attendre si nous continuons à ne rien faire contre ce pourvoir qui ne connait plus que la force, ne défendant absolument plus les intérêts du plus grand nombre, se concentrant sur ceux des quelques poignées constituant ce fameux 1 %, dans ce monde organisé sous un régime capitalisme-mondialiste aussi totalitaire qu’inhumain si ce n’est criminel..

    Comment aider à faire comprendre que le monde n’est pas devenu ce qu’il est par inadvertance mais que c’est bien le fruit de prises de décisions stratégiques, malsaines et mortifères allant contre l’intérêt de tous pour le bénéfice de quelques-uns, lorsque l’éducation nous apprend que l’homme est ce qu’il est, c’est à dire un loup pour lui-même et qu’il ne peut en être autrement, et que ne pas l’accepter ferait de nous des « terroristes » ?

    Nous voulons vivre et nous continuerons à le faire entendre !

      +10

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  • François Lacoste // 03.04.2019 à 08h20

    Dans la conclusion on trouve cette affirmation sans cesse renouvelée « …Cela a permis d’éviter une nouvelle guerre…. ». Est-ce si vrai?
    Cela est vrai si l’on fait abstraction de feue la Yougoslavie mais aussi de Belfast, de Chypre, de l’Ukraine, du Kossovo etc…

    Quand à une « vrai » guerre, de celle qui fait des morts par dizaines de millions, compte tenu de la possession de la dissuasion nucléaire par la France on ne voit pas bien comment l’Allemagne s’y prendrait pour envahir une quatrième fois le pays.
    A moins que l’euro soit pour les allemands un arme suffisamment dévastatrice (Allemande si l’on considère ou se trouve la banque centrale et la manière dont elle a été conçu)?

      +24

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    • Fred79 // 03.04.2019 à 10h48

      Admettons comme on nous le rabâche, que l’U.E nous ait évité une énième guerre (sous entendu contre l’Allemagne), elle nous a entrainé plusieurs fois dans d’autres guerres, notamment au moyen orient et nous pousse à provoquer la Russie depuis des années.
      Pas sûr qu’un conflit contre la Russie soit moins dévastateur que ne le furent les guerres avec nos voisins.
      L’adhésion à l’U.E étant liée à celle de l’OTAN par les traités, nous allons sombrer soit économiquement par la faute de l’U.E et de l’euro, soit militairement par la faute de l’OTAN.
      Avenir radieux qui est le notre.

        +18

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    • Chris // 03.04.2019 à 14h20

      L’Allemagne n’as pas besoin d’envahir militairement la France. Elle a appris la leçon des 2 guerres précédentes trop couteuses : sa première arme est l’euro-deutschmark.
      Une arme monétaire que l’Allemagne hitlérienne avait déjà utilisée durant 4 ans (1940-44) :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_%C3%A9missions_de_franc_fran%C3%A7ais_sous_le_r%C3%A9gime_de_Vichy
      « Dès 1940, l’Allemagne impose arbitrairement un taux de change de 20 francs pour 1 Reichsmark qui, ajouté au pillage des réserves d’or, au STO (1) et au versement des 400 millions de francs quotidiens au titre des frais d’occupation (2), va ruiner l’économie française ».
      (1) assimilable aux travailleurs détachés et diplômés qui s’expatrient à cause de la désindustrialisation et du chômage. (2) contributions UE !
      Alors pensez, 19 ans d’euro !…
      La seconde est le refus des transferts dans les pays qu’elle ruine !
      La troisième arme est l’imposition d’une politique d’austérité (refus des investissements publics et abaissement de la protection sociale) au bénéfice des intérêts capitalistes rentiers lesquels somalisent les états unionistes.

        +12

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      • moshedayan // 03.04.2019 à 20h38

        Aux lecteurs de ce site, apprenez que l’OTAN, sous l’initiative du Département d’Etat des USA, a mis en place des mesures militaires, affirmant qu’elle mobilisera des forces militaires afin de garantir à l’Ukraine le libre passage de tous ses navires par le détroit de Kertch, navires militaires compris et donc qu’elle s’opposera aux tentatives de la Russie de contrôler ou d’empêcher ces passages. Dans la déclaration de l’OTAN, il est rappelé que « l’annexion de la Crimée » devra être effacée.
        « Grâce à l’Ukraine » (plus exactement aux « sa.. pards de banderovtsi » , l’heure de la 3e Guerre mondiale approche et l’UE est à la manoeuvre pour créer un prétexte de guerre en Crimée.

          +2

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        • Catalina // 03.04.2019 à 22h39

          ça m’étonnerait beucoup que les autres partenaires de l’otan y soient favorables.
          C’est encore une fois des aboiements, en revanche, ça cache autre chose, comme d’hab ! nous détourner de ce que la France et d’autres pays préparent en Syrie ? [modéré]
          Les usa cherchent le grand reset mais cette fois, leur frustration est immense puiqu’ils ne peuvent pas avouer que quelque provocation qu’ils fassent, ils sont aujourd’hui à la traîne et ne peuvent plus faire peur à tout le monde. Dépassés sur le plan militaro-technologique, ils aboient.
          Et tuent quand même.
          🙁

            +1

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          • Catalina // 03.04.2019 à 22h44

            Suite, l’otan n’a pas bougé quand la Crimée est redevenue russe, pourquoi bougerait-il plus maintenant ? Les provocations se suivent au fil des jours, le retrait du traité sur les missiles balistiques me semble plus grave que trois bateaux ukrainiens qui, on peut en rire, pour certains ne pouvaient pas passer sous le pont de Kerch de toute manière parce que pas assez de fond, eh oui, on peut rire, pour sûr.
            ;O

              +1

            Alerter
    • Kallas // 03.04.2019 à 16h44

      Stop Stop, aucune grande puissance ne peux aujourd’hui attaquer une autre grande puissance et gagner dans une guerre conventionnelle. Il faudrait déjà que les armées se reconstruises, et que de nouvelle doctrine soient développée. La France aujourd’hui n’a même pas les moyen d’attaquer et de vaincre un pays comme la Suisse, alors l’Allemagne attaquant la France c’est encore plus absurde. Même les USA, la Russie ou la Chine ne pourraient gagner l’un contre l’autre.
      Les guerres moderne sont asymétrique depuis 70ans. Un vrai conflit n’est plus possible. Surtout que le spectre de la frappe atomique s’étendrais sur le « camps » qui serait entrain de gagné. On fait la guerre pour acquérir ressources et territoires, pas pour s’annihiler mutuellement

      Par contre la cyberguerre, ça c’est quelques chose de très concret, et les « armées » du monde développe chaque une leurs unitées spéciale. Couper toutes les centrale d’un pays, le privé d’énergie et attendre simplement qu’il s’effondre, c’est ça la guerre de demain.
      Mais encore une fois, entre grande puissance sa ne serais que des escarmouches.

      Sinon, il faut abattre l’union européen, c’est une vérité.

        +2

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      • calal // 03.04.2019 à 18h03

        attention,il semble que les s400 ou les s300 russes creent des zones d’exclusion aeriennes.Si la maitrise de l’air n’est plus possible pour les armees « occidentales », il peut y avoir des surprises…

          +1

        Alerter
  • alexandre clement // 03.04.2019 à 09h04

    quelle drôle d’idée que de vouloir sauver l’Europe ! Pour quoi faire ? Personne ne le dit. Faisons un constat de faillite et finissons en avec cette farce

      +43

    Alerter
  • Kokoba // 03.04.2019 à 09h10

    Il existe une constante chez les psychopathes de type Macron : l’incapacité à se remettre en cause.

    Par certains cotés, on peut voir çà comme une qualité :
    la constance, l’entetement, la persévérance, c’est ce qui permet d’accomplir des choses.

    Mais évidemment, lorsqu’on parle de psychopathes qui sont hors réel, cela mène jusqu’à la catastrophe.
    L’histoire regorge d’exemples de ces types qui refuseront le réel jusqu’à la dernière extrémité et même au-dela.

    En tout cas, cela nous permet d’être sur d’une chose, sur l’UE, ils ne céderont rien et ne changeront jamais.

      +13

    Alerter
  • Véro // 03.04.2019 à 09h22

    Toute cette diatribe contre l’UE pour en arriver à la conclusion qu’il faut changer l’UE ?
    Mais Macron ne dit pas autre chose, il suffit de lire sa lettre « pour une renaissance européenne » pour s’en rendre compte. Il précise même dans ce texte qu’il n’y aura pas de tabous, et qu’on pourra changer les traités !

    On ne peut pas réformer l’UE. Il faut que tous les Etats soient d’accord, et ce n’est pas possible, on peut constater tous les jours des divergences. De plus, pour faire une politique sociale, il faudrait réformer les traités. Car le dogme, l’idéologie, sont inscrits dans les traités. Et n’oublions pas ce qu’a dit Mme Merkel : les 4 libertés ne sont pas négociables.

    Alors bien sûr il y a la paix. Mais en réalité ce n’est pas l’UE qui a apporté la paix. il y a eu surtout en 49 le Conseil de l’Europe. Et puis évidemment et surtout, la dissuasion nucléaire.

    Il faut aller relire le discours de Pierre Mendès-France devant l’assemblée en janvier 57. Il était de ceux qui avaient compris et qui le disaient. Que l’UE ne serait pas sociale, qu’elle détruirait l’industrie, l’agriculture, ainsi que la souveraineté des Etats etc.
    Cet homme n’a pas hésité une seconde à s’opposer à la signature du traité de Rome, lui qui était d’origine juive, qui avait été le seul député, le seul, à voter non à la participation de la France aux JO de Berlin en 1936, qui avait été arrêté sous Vichy, qui s’était battu pour son pays, et qui souhaitait la fin de la guerre d’Indochine. Cet homme-là était-il pour la paix ? Oui sans aucun doute.

      +40

    Alerter
  • tchoo // 03.04.2019 à 09h50

    Tout ça c’est bien joli, important de le dire
    mais encore faudrait-il que tous les pays soient d’accord
    or, nous en sommes très loin
    donc avant d’arriver à une refondation, il y aura des étapes douloureuses
    et je n’en vois pas d’autres efficace que de commencer par quitter ce machin

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  • Irène // 03.04.2019 à 10h41

    Repenser l’Europe, changer l’Europe, cela fait 40 ans qu’on entend ce slogan, avec le succès qu’on sait!
    Pour changer d’Europe, il faudrait que tous les pays aient les mêmes intérêts à la changer et ce ne sera jamais le cas!!!

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  • ALIN JAVIER // 03.04.2019 à 16h45

    « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres » (Antonio Gramsci). L’appartenance de l’Europe au capitalisme mondialisé financier et libéral reste un pré-supposé , il s’agit plus de lifter l’Europe que d’en changer les Institutions qui ont organisé les conditions leur pérennité . Changer l’Europe c’est d’abord fermer la parenthèse de l’UE et répondre à la question Pour quoi faire ? Après tant de constats et de considérations , le clair obscur demeure.

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  • Kiwixar // 04.04.2019 à 01h26

    « Les citoyens européens »

    Ce terme est volontairement confusi*niste. On ne peut être citoyen que d’une nation. Or, l’Europe est un continent (qui inclut la Russie à l’ouest de l’Oural, la Bielorussie, l’Ukraine, etc). Ceux qui peuvent voter aux élections de l’UE (et non aux élections « européennes ») sont les citoyens de pays membres de l’UE (et non « les citoyens européens »).

    Le terme « citoyen européen » est forgé volontairement pour instiller la croyance que nous aurions des droits NATURELS dans toute l’EU (droit de nous installer, de travailler etc) voire dans toute l’Europe (les hydrocarbures russes nous appartiennent car ils sont « européens ») et des devoirs (aller faire la guerre pour défendre nos droits « naturels »).

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  • Macarel // 05.04.2019 à 11h26

    L’Europe sociale c’est du « pipo ». L’Europe ça a toujours été des guerres sans fin entre les différents Etats qui la composent. Le seul progrès, si je puis dire depuis 1957, c’est qu’avec la CEE, puis surtout depuis l’UE ces guerres se situent sur le terrain économique. Car l’UE n’est pas fondée sur un principe de solidarité entre les peuples, mais d’une « concurrence libre et non faussée », dans le cadre d’un grand marché du capital, des marchandises et des hommes.
    Cette guerre économique, c’est encore l’Allemagne qui l’a gagnée. Aidée en cela par une monnaie unique l’euro qui comble d’ironie étaient sensée lui « clouer les mains sur la table » selon la diplomatie mitterandienne.
    Nous avons des diplomates, vraiment très clairvoyants. Aujourd’hui, Micron se fait rabrouer sans ménagement par Berlin, dès qu’il esquisse la moindre proposition française au colosse d’outre-Rhin.
    Le fait est là, la France a perdu la guerre économique qui fait rage en Europe et dans le monde. Refuser de l’admettre, c’est se priver de toute chance de relever ce pays qui en a bien besoin. Mais avec des « élites collaborationnistes » comme celles qui occupent le pouvoir, cela ne va pas être une partie de plaisir. En tout cas la sortie de l’UE, de l’euro et de l’OTAN sont des conditions nécessaires à la réémergence d’une France libre.

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