Suite du billet sur les réserves de change par pays.
Réserves mondiales
Voici l’évolution de la composition des réserves mondiales de change par monnaie :
On note que la composition de près de la moitié des réserves n’est pas connue. Aucun mystère, c’est seulement que certains pays (genre Chine) ne communiquent pas le détail, mais la composition devrait être proche de la partie connue.
Pour le reste, on observe que le dollar reste prépondérant.
Cela donne en pourcentage :
Pour une bonne analyse, il convient de sortir de l’étude la fraction des réserves dont on ne connait pas la composition :
On observe ainsi une légère diminution de la part du dollar et une légère augmentation des réserves en monnaie européenne, mais rien de très frappant.
Réserves des pays développés
Voici l’évolution de la composition des réserves de change par monnaie pour les pays développés :
On note que la part des réserves dont la composition n’est pas connue est bien plus faible ici.
Pour le reste, on observe que le dollar reste prépondérant.
Cela donne en pourcentage :
Là encore, pour une bonne analyse, il convient de sortir de l’étude la fraction des réserves dont on ne connait pas la composition :
On observe ainsi une stagnation de la part du dollar et une légère augmentation des réserves en monnaie européenne, mais rien de très frappant.
Réserves des pays en développement/émergés
Voici l’évolution de la composition des réserves mondiales de change par monnaie pour les pays émergés :
On note que cette fois la composition de près de deux tiers des réserves n’est pas connue – la Chine n’est pas très transparente…
Pour le reste, on observe que le dollar reste prépondérant.
Cela donne en pourcentage :
Pour une bonne analyse, il convient de sortir de l’étude la fraction des réserves dont on ne connait pas la composition :
On observe cette fois une nette diminution de la part du dollar et une augmentation des réserves en monnaie européenne.
Épilogue : l’euro et le dollar
Voici en synthèse l’évolution des réserves de change mondiales en euros (et en monnaies constitutives avant 1999) et en dollars :
Finalement, le résultat est décevant : l’euro n’a ni détrôné, ni menacé le dollar, ni même retrouvé la simple part des réserves de 1995 en marks et francs…
36 réactions et commentaires
Vendredi 29 juin 2012 :
Zone euro : voie ouverte à la recapitalisation directe des banques (Van Rompuy).
La zone euro veut mettre en place d’ici fin 2012 un mécanisme qui permettra de recapitaliser les banques directement via ses fonds de secours et d’assouplir les conditions pour qu’ils achètent de la dette souveraine sur les marchés, accédant à une demande de l’Espagne et de l’Italie.
« Quand ce sera prêt, le Mécanisme européen de stabilité (MES) pourra avoir la possibilité de recapitaliser directement les banques », a déclaré M. Van Rompuy lors d’une conférence de presse à Bruxelles au terme d’un sommet de la zone euro.
La recapitalisation directe des banques se fera sous certaines conditions.
« La zone euro est également prête à ce que les fonds de secours interviennent pour rassurer les marchés », a ajouté M. Van Rompuy, ce qui signifie que le FESF et le MES pourront acheter directement des titres de dette sur les marchés.
http://www.romandie.com/news/n/Zone_euro_voie_ouverte_a_recapitalisation_directe_des_banques_Van_Rompuy_RP_290620120642-23-204095.asp
Cette dernière phrase est hilarante !
« La zone euro est également prête à ce que les fonds de secours interviennent pour rassurer les marchés », a ajouté M. Van Rompuy, ce qui signifie que le FESF et le MES pourront acheter directement des titres de dette sur les marchés.
Mais avec quel argent ?
Avec quel argent le FESF et le MES pourront-ils acheter directement des titres de dettes sur les marchés ?
Et c’est pareil pour la recapitalisation directe des banques : avec quel argent le FESF et le MES pourront-ils recapitaliser directement les banques ?
Rappel : le FESF et le MES sont des coquilles vides. Le FESF et le MES n’ont pas les miliards d’euros nécessaires pour acheter directement des titres de dettes. Le FESF et le MES n’ont pas les milliards d’euros nécessaires pour recapitaliser directement les banques.
Donc le FESF et le MES vont d’abord devoir emprunter des milliards d’euros sur les marchés internationaux.
Ensuite, avec cet argent, le FESF et le MES pourront intervenir.
Bref, on va rajouter des montagnes de dettes par-dessus les montagnes de dettes qui existent déjà !
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AlerterLe code privateur (de libertés) inscrit dans ce système monétaire particulier permet ce que l’on appelle l’effet de levier.
C’est à dire qu’une institution financière reconnue par ce même système (par simple autoréférence) peut émettre 100 en ne possédant qu’une base de 10.
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AlerterENFIN nous sommes sauvés …
… pour la semaine
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Alerter@Olivier :« La Chine n’est pas très transparente »
Elle n’est pas transparente pour ses comptes.
Elle n’est pas plus transparente non plus sur le recensement de sa population, comme je l’ai souligné dans un commentaire de l’article 1220-Démographie : âges médians des populations, cf paragraphe 20 http://www.les-crises.fr
« L’enquête fait aussi ressortir la persistance d’un fort déséquilibre entre les sexes, avec un surnombre d’hommes. La population du pays le plus peuplé a progressé de 73,9 millions d’habitants au cours de la décennie écoulée. Si bien que cette hausse se révèle ainsi supérieure à la population de pays comme la France ou le Royaume-Uni. »
100 filles pour 118,06 garçons
« Le recensement, un casse-tête dans un pays aussi vaste, a mobilisé pendant plus d’un mois 10 millions d’agents. Selon le Bureau national des statistiques (BNS), qui a fourni le résultat du recensement jeudi 28 avril lors d’une conférence de presse à Pékin, la population chinoise comptait 1,265 milliard de personnes en 2000. En 1953, lors du premier recensement, le pays en comptait environ deux fois moins : 594 millions d’habitants. »
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/04/28/la-population-chinoise-continue-a-croitre-et-vieillit_1513896_3216.html
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AlerterBonjour,
La banque centrale suisse indique que la moitié des billets en circulation sont des billets de 1000CHF. L’absence de francs suisses dans votre analyse me paraît suspect. Ce serait pas lui votre composante ‘inconnue’ des réserves?
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AlerterLes billets de 1000 CHF représentent 29 milliards de CHF:
http://www.snb.ch/fr/iabout/cash/id/cash_circulation
c’est des pouillièmes par rapport à la masse des réserves non allouées (moins d’un pourcent)!
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AlerterAu fait les réserves de change ne sont pas sous forme de billets de banques.
Les billets de 1’000 CHF sont en mains d’individus.
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Alerterles « inconnus », ca ne serait pas l’or ?
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Alerterenviron un tiers
Les réserves des banques centrales ou gouvernementales sont d’environ 30 000 tonnes
Au cours actuel ($50 000/ kilo) ça donne $1500 milliards soit à peu près un tiers des réserves non allouées.
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AlerterDurant la seconde guerre mondiale la Suisse a racheté de l’or à l’Allemagne en autre…
Aujourd’hui, peut-on réellement quantifier tous les lingots d’or(le kilo d’or « de bourse ») des banques suisses ?
est-ce intégré dans vos chiffres ci-dessus?
Par avance merci.
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AlerterLes lingots détenus par des particuliers dans des banques d’Helvétie (ou d’ailleurs) ne sont pas inclus là dedans.
On parle ici des réserves de changes c’est à dire celles détenues par les banques centrales.
Quand au chiffre de 30 000 tonnes d’or de réserves, ce sont des estimations faites par le World Gold Council, personne n’a pu vérifier ce qui se trouve vraiment dans les coffres des banques centrales.
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AlerterD’accord Merci beaucoup pour votre réponse et toutes ces informations.
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Alerterpourtant le chiffre que tu donnais hier pour la Chine par exemple, 3500 milliards, comprend leurs réserves d’or:
http://www.pbc.gov.cn/publish/html/2011s09.htm
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Alertermême chose pour l’Eurosystem, les $1000 milliards de réserves indiqués sur le billet d’hier incluent plus de $500 milliards de réserves d’or.
Vu que le total par pays du billet d’hier est le même que le total par devises indiqué sur ce billet, je pensais que ce total inclue l’or.
L’or n’est peut être pas utilisé pour le commerce mondial mais la part de l’or dans les réserves mondiales prend une part de plus en plus significative et il est dommage de ne pas l’indiquer.
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AlerterD’autant plus que dans les années futures l’or pourra servir à nouveau d’effet de levier,donc autant l’inclure à la base
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AlerterComment peut-on expliquer l’explosion de la quantité de réserves depuis le début des années 2000? Pour les pays émergents je connais au moins une partie de la réponse : après la crise asiatique, ces pays ont adopté une stratégie de constitution de réserves énormes, afin de pouvoir de protéger en cas de nouvelles fluctuations importantes et / ou attaques spéculatives. Mais quid des pays développés, qui semblent également avoir suivi le mouvement?
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AlerterEt c’est beau la constitution de réserves aussi disproportionnées à la production, mais que se passera-t-il si le besoin de les utiliser se fait sentir au-delà d’un certain seuil? Si comme dans le cas des paniques boursières tout le monde dégaine ses pépites en même temps alors que la contrepartie « matérielle » n’est pas au rendez-vous, ne risque-t-on pas un effondrement de cette valeur fictive, et cela ne pourrait-il pas entraîner une hyperinflation? (NB: excusez si je dis n’importe quoi, ma formation en économie est d’environ 0h0min0s)
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Alerter0h:0min0s répond à 0h:0min:0s
Votre raisonnement se tient tout à fait.
cependant, la problématique initiale « si le besoin de les utiliser… » est fausse.
En effet, lorsque quelques % de la population mondial détient 90% de tout ce qu ‘il y a sur cette petite planète… la fabrication de leurs hôtels 15 étoiles, yatchs, distractions pharaoniques et salades minceurs ne fera pas du taf pour les milliards de pecnos à leur service.
De plus, toutes les monnaies peuvent bien partir en fumée et les quidams s’entretuer qu’ils trouveraient aisément quelques crédules a faire bosser en échange d’un peu de métal jaune (pas trop car c’est indigeste et ils sont très soucieux de notre bonne santé)
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AlerterNe devrait-on pas ajouter l’or aux réserves de change ?
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AlerterBonjour,
Il faudrait avoir les chiffres depuis 1965 pour voir les conséquences sur les chiffres du discours de Nixon de 1971…. et même depuis la fin de la seconde guerre mondiale 1945.
Bien cordialemnet
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AlerterArrêtez-moi si je dis des bêtises, mais j’ai l’impression que : Les monnaies flottantes étaient censées s’autoréguler en fonction du commerce réel. Les réserves de change étaient sensées réguler / lisser les petites différences du court-terme (saison) sur le long terme (année), mais cette fonction à été détournée pour changer durablement les taux de change des monnaies, entrainant des déséquilibres toujours plus importants.
Les fonctions autorégulatrices n’existes plus, soit il faut combattre les fonctions qui accentuent les problèmes, soit il faut réguler les marchés autrement, par exemple en limitant le libre-marché par des taxes de protection.
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AlerterEn tout cas, selon cet article, ces taxes n’empireraient pas les choses:
“Smoot-Hawley did not cause, or even significantly deepen, the Great Depression”
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AlerterCet article est à la limite du n’importe quoi.
Les importations de phosphate ne représentent qu’une part infime du commerce mondial. Taxons-les, même à des taux prohibitifs ça ne peut pas faire grand mal !
Plus de phosphate, plus d’engrais, la production agricole s’écroule, la population crève de faim, les pertes économiques dépassent largement la part du phosphate dans le commerce mondial.
Dit autrement, un maillon de chaîne c’est tout petit. Mais même si on en enlève juste un seul, la chaîne est rompue.
En 1930, la taxation des importations d’huile de caséine et des chiffons a suffit à ébranler l’industrie textile américaine.
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AlerterBenjamen, ce n’est pas un gag … j’aimerais t’offrir ce livre. Acceptes-tu ?
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AlerterRassure toi, je n’ai absolument rien contre l’agriculture raisonnée ! Et j’aime aussi manger correctement, respirer de l’air frais, et voir des beaux paysages.
J’ai donné le phosphate comme exemple, parce que dans les faits ça reste quand même une grosse source d’engrais. Et je pense aussi que quand on ne dose pas comme un cochon et qu’on conserve les taillis et haies pour limiter le lessivement des sols et le ruissellement, ça peut être utilisé à bon escient sur des sols pauvres, mais c’est un autre sujet de discussion.
J’aurais pu aussi bien donner comme exemple le minerai de fer, le raisonnement aurait été le même. En valeur ça ne pèse pas lourd dans le commerce mondial. Et pourtant, niveau importance…
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Alerterah ben non alors! le rapport du G20 est pourtant clair:
Nous sommes fermement engagés à libéraliser le commerce et l’investissement, l’expansion des marchés et à résister au protectionnisme sous toutes ses formes, qui sont des conditions nécessaires pour la reprise économique mondiale soutenue, des emplois et le développement.
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AlerterOui, snif … nous avançons à reculons, à l’aveugle et en marchant sur des braises. Et comme quelqu’un d’autre le disait, ce n’est pas d ne pas savoir, c’est juste par manque de courage et de force de travail (gabegie générale) alors on ne fait que faire ce que l’on fait déjà, même si tout montre que c’est faux.
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AlerterJe t’arrête.
Les monnaies flottantes, on ne les a jamais laissées flotter en pratique. A chaque fois que les fluctuations spontanées ont gêné les petites démagogies politiciennes ou les intérêts de telle ou telle industrie exportatrice bien vue en cour, les pouvoirs publics sont intervenus, parfois massivement, pour truander les taux de change.
Un cas d’école ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_du_Plaza
Avant d’accuser les fonctions autorégulatrices, faudrait peut être leur laisser une chance d’exister.
Tu devrais le savoir, ça fait des mois que la BNS fait tourner la planche à billets pour éviter l’appréciation du franc suisse, qui pénalise les industries exportatrices suisses (qui bien sûr n’ont fait aucun lobbying pour arriver à ce résultat…).
On oublie au passage que l’appréciation du franc suisse était parfaitement normale et saine, qu’elle contribuait à l’accroissement du pouvoir d’achat du citoyen suisse, et que l’intervention de la BNS est strictement équivalente à subventionner les exportations de Nestlé et consorts en taxant le citoyen suisse lambda. C’est beau le néoféodalisme.
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AlerterC’est exactement ce que j’ai écrit » Les monnaies flottantes étaient censées s’autoréguler ». Et tu as 100% raison, il faut permettre aux fonctions autorégulatrices d’exister.
Holà ! Je n’approuve tout ce qui se passe en Suisse …
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AlerterDésolé, j’ai surinterprété (ça m’arrive souvent…), mea culpa.
Je ne pense pas que l’option taxer les importations soit très bonne. Comme le dit le dicton, quand on crée une taxe sur les vaches, ce ne sont pas les vaches qui la paient. C’est souvent les pauvres qui l’encaissent de plein fouet (les riches s’en foutent, ils ont les moyens de payer la taxe, ou mieux d’aller se promener de l’autre côté de la frontière).
L’autre option me paraît mieux. Ca voudrait dire éradiquer les banques centrales et libérer la monnaie. L’avantage c’est qu’un pays isolé peut parfaitement le faire seul dans son coin et que ça lui profite quand même (et que ça profite aussi à ses partenaires commerciaux d’ailleurs). Contrairement aux grands montages géopolitico-constructivistes de vendeurs de soupe genre Attali.
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AlerterC’est pas le principe de taxer les importations ? Certes c’est le consommateur qui paye la taxe et donc voit son pouvoir d’achat baisser (en meme temps mieux vaut acheter peu mais de bone qualité que bp de merdes qu’il faut remplacer continuellement comme c’est le cas actuellement et qui donc greve le pouvoir d’achat de la meme facon), mais l’intéret est de rendre plus compétitif la production locale, et donc limiter les délocalisations voir faire revenir des entreprises si c’est à nouveau moins cher au final de produire localement
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Alerter1) C’est peut être au consommateur de décider de la façon dont il veut consommer, non ?
2) Quand quelqu’un a les moyens de s’acheter un produit de bonne qualité, généralement il ne s’abaisse pas à acheter de la merde.
Donc quand des importations pas cher de mauvaise qualité débarquent, seuls les pauvres en achètent, et les plus aisés continuent de consommer local et de qualité autant qu’avant. Tout le monde est content, et en plus les pauvres ont gagné en niveau de vie.
Sauf si évidemment les importations ne sont pas de si « mauvaise qualité » que ça, que les produits locaux ne sont pas de si « bonne qualité » que ça, et que les importations ont un meilleur rapport qualité/prix. Ca veut alors dire que les producteurs nationaux sont des escrocs incompétents.
3) Je ne connais aucun exemple historique où les droits de douane ont contribué à autre chose qu’à engraisser des producteurs nationaux bien content de disposer d’un marché fermé. Mais je suis prêt à découvrir des exemples détaillés.
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AlerterBof, pas terrible ton argumentation cliché, pas la peine d’être agressif. C’est sur que des pauvres au chômage ça va consommer un max, et les escrocs incompétents sont peut être un peu désavantagés par les différences de législation / coûts des locaux et matières premières sans même parler du coût salarial.
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AlerterJe n’avais pas l’intention d’être agressif non plus.
Après, il y a les belles intentions des protectionnistes, du genre défendre l’emploi.
Et puis il y a la réalité. Comme par exemple le fait que les pays européens qui ont la plus forte ouverture au commerce international (importations en % du PIB, par exemple) et le moins de droits de douanes… sont AUSSI les pays européens avec le chômage le plus faible et les salaires (réels) les plus élevés.
Et un esclave fait rarement du travail de bonne qualité.
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