Les chiffres définitifs de la participation du secteur privé à l’opération de restructuration de la dette grecque ont été publiées cette nuit par le ministère grec des finances. J’avais été un peu pessimiste avec mon estimation de 77 % de participation volontaire, nous sommes au final à 86 % (mais je rappelle que nous n’avons aucun chiffre officiel détaillé).
Voici donc l’étude générale mise à jour avec les chiffres définitifs.
Le Ratio Dette sur PIB de la Grèce fin 2011
Comme nous l’avons vu, la dette grecque fin 2011 était d’environ 360 Md€. Avec un PIB de 220 Md€, on a donc :
un ratio Dette / PIB fin 2011 de 164 %.
La détention de la dette grecque
(Pour mémoire, la liste détaillée figure dans ce billet)
En mai 2010, l’Union européenne a accordé 53 Md€ de prêts à la Grèce, et le FMI 20 Md€. C’est l’utilisation à ce jour de la fameuse ligne de crédit de 110 Md€ – il reste donc encore 37 Md€ de « promesses de prêt ».
La BCE a par ailleurs racheté sur le marché secondaire à des investisseurs pour 55 Md€ de dette. En ajoutant 27 Md€ de prêts publics divers, on arrive ainsi à 155 Md€ de dette grecque détenue par le secteur public international, qui n’est pas concerné par la restructuration.
La Participation du Secteur Privé
Arrive alors la fameuse « participation du secteur privé », qui doit encaisser des pertes « volontairement ».
En effet, la Grèce va proposer à un investisseur ayant une obligation de 100 de l’échanger volontairement contre :
- une obligation grecque valant 31,5, d’échéance 30 ans
- plus une obligation du FESF de 15, d’échéance 1 an (pour la moitié) et 2 ans (pour l’autre moitié)
- plus une obligation qui ne produira un intérêt de 1 % que quand la croissance reviendra
Les 2 étant de loi anglaise (donc il est plus dur de faire défaut…) et compensées par… ClearStream (sic.).
Soit 53,5 % de perte faciale. Mais comme les obligations auront un taux d’intérêt très faible de :
- 2 % jusqu’en 2015,
- 3 % de 2016 à 2020
- 3,65 % en 2021 (il ne faut pas chercher à comprendre…)
- et 4,3 % entre 2022 et 2042
la perte comptable est en fait de plus de 70 %.
Pour les plus concernés, le détail de la tonte l’opération est consultable ici, sur le site de l’Agence de la Dette Grecque, la PDMA.
Toutefois, rien n’oblige un détenteur à accepter l’échange. S’il ne le fait pas, la Grèce est censée lui rembourser ses 100 à l’échéance – sauf si elle fait défaut d’ici là. Mais à 70 % de coupe, on a bien affaire à un défaut sélectif, comme l’on souligné Standard & Poor’s et Fitch en dégradant à ce niveau la note de la Grèce. Pour ces agences, la Grèce a bel et bien fait défaut. D’un type particulier, mais c’est un défaut.
Au contraire, l’ISDA qui gère les CDS a conclu la semaine passée la que ce n’était pas un défaut, et donc que les CDS ne marcheraient pas. Cela est tout à fait normal, car un investisseur qui ne veut pas prendre des pertes le pouvait très simplement – en refusant l’échange.
Quoi qu’il en soit, on comprend qu’un investisseur qui a une obligation grecque de 100 d’échéance mi-mars n’a aucun intérêt à l’échanger contre 46,5 à échéance 2042 alors qu’on va la lui rembourser à 100 s’il la garde…
Voici donc mon estimation de la participation volontaire mise à jour :
ce qui, pondéré des volumes, donne un taux moyen d’acceptation de 83 % POUR LE SEUL SECTEUR PRIVÉ.
Je souligne que 30 Md€ = 30 000 M€ n’ont donc pas été amenés volontairement à l’opération (pour tous ceux qui expliquent que les spéculateurs sont quantité négligeable ou qu’ils sont peureux…).
L’opération aboutirait ainsi à un effacement de dette obligataire à hauteur de -68,5 % (= – 100 % + 31, 5 % de nouvelles obligations – auxquelles s’ajouteront 15 % de prêts FESF) :
On arrive ainsi à un énorme effacement facial de 118 Md€.
Mais ce n’est pas tout. La Grèce a effet introduit la semaine dernière rétroactivement dans ses obligations une Clause d’Action Collective (CAC) obligeant tous les créanciers à subir l’échange si le taux moyen d’acceptation est supérieur à 75 %. Elle a annoncé ce matin qu’elle va appliquer cette clause. On va ainsi aboutir à :
Ainsi, les non-volontaires vont bel et bien subir un vrai défaut de 17 Md€ – et pour le coup, on ne peut imaginer l’ISDA refuser le déclenchement des CDS pour ceux qui en possèdent [Edit : l’ISDA l’a confirmé le 9/3 au soir : les CDS marcheront).
On arrive ainsi à un effacement facial de 135 Md€ – ce qui est colossal.
Mais c’est loin d’être fini – la Grèce n’est pas « sauvée »…
Les nouveaux prêts
En effet, si la dette grecque diminue fortement par le biais des opérations précédentes, elle augmente immédiatement en raison de nouveaux prêts octroyés par l’Union européenne et le FMI :
- 30 Md€ au titre des prêts à 2 ans du FESF ;
- 50 Md€ qui vont servir à recapitaliser les banques grecques (qui feraient faillite sans cela) ;
- environ 4 Md€ au titre des amortissements à opérer en 2012 pour les détenteurs ayant refuser de participer à l’échange.
Enfin, des nouveaux prêts de l’Union européenne sont nécessaires pour financer le déficit 2012 d’environ 20 Md€ :
Au total, la dette grecque passerait donc seulement de 360 Md€ fin 2011 à 330 Md€ fin 2012, soit « à peine » 30 Md€ de moins au final… C’est à peine un peu plus qu’un an de déficit…
La dette serait alors distribuée ainsi fin 2012 :
Enfin, le PIB étant attendu en baisse pour la 4e année consécutive, à hauteur de -5 %, le ratio 2011 de 164 % ne diminuerait qu’à 158 % fin 2012 :
C’est donc une légère amélioration, mais très en dessous de ce qu’on nous présente à longueur de temps – vous savez, les 130 Md€ d’aide voire 237 Md€, quand on additionne des choux et des carottes…
Je me demande donc comment vont régir les gens quand ils vont se rendre compte fin 2012 que la diminution de la dette grecque n’a été finalement qu’homéopathique… Ce qui ne sera rien par rapport à la réaction des pays quand ils vont se rendre compte que la Grèce ne les remboursera pas… Mais bon, nous verrons…
Quoi qu’il en soit, à quand un plan de participation du secteur privé pour la dette portugaise, espagnole et italienne ? 🙂 Comme je le répète souvent, c’est pratiquement toujours comme cela que le surendettement des États se termine, quoi qu’en disent les politiques ou économistes de Cour……
« Au moment où nous parlons, il semble que les choses sont en passe de se réaliser et il semble que les chiffres soient prometteurs [sic.] » [Christine Lagarde, 8/3/2012]
« Une restructuration de dette n’est pas à l’ordre du jour au sein de la zone euro » [Christine Lagarde, 19/12/2010, De Tijd]
« Ce que nous ne voulons certainement pas, c’est une faillite d’Etat, un défaut de paiement en Europe » [Christine Lagarde, 20/05/2011, Der Standard]
Cependant, il suffit d’observer les 6 prévisions qu’a réalisées le FMI depuis 18 mois :
pour comprendre que personne ne maîtrise vraiment l’évolution de la dette grecque… Alors les 120,5 % en 2020 voire 100 % en 2030, c’est une vaste blague, à visée de propagande…
En attendant, le rapport (anciennement) secret de la Troïka de février 2012 sur les perspectives de la Grèce est téléchargeable ici (en anglais).
Épilogue : les futurs besoins
Au final, fin 2012, 107 Md€ de plus auront été prêtés par l’UE et le FMI à la Grèce.
Quid à partir du 1/1/2013 ?
La Grèce aura alors 2 besoins :
- le financement de son déficit – qui aura une charge moindre d’intérêts suite aux restructurations ;
- le roulement de la dette non échangée.
L’amortissement des bonds émis en 2012 commencera dans 11 ans.
Restera donc de disponible (130 Md€ – 107 Md€ =) 23 Md€ à utiliser les années suivantes en cas de besoin, sans que l’on sache s’il faut rajouter ou non le solde de 34 Md€ du 1er plan de 110 Md€ (34 Md€, ça va, ça vient de nos jours…). Ce chiffre hallucinant de 130 Md€ a en effet été lancé pour « rassurer les marchés » sans détail de sa composition…
Enfin, il faudra aussi que la Grèce commence à rembourser les prêts de l’Union Européenne et du FMI (je n’ai pas l’information du début ni des modalités de remboursement – si quelqu’un les trouve, merci de me les indiquer…). Ce qu’elle ne pourra guère faire à mon avis…
Donc, de là à dire que le ratio va baisser fortement… (surtout bien malin qui peut dire quand la Grèce sortira de la Dépression avec la potion d’austérité délirante qu’on lui fait avaler) Même le FMI note que le ratio va monter dans les 2 années qui suivront…
C’est ce qui m’inquiète : on voit le tour de passe-passe qui a consisté à remplacer des prêteurs privés par des États, et donc à transférer le risque de défaut. Soulignons en fait qu’on a surtout déplacé le risque d’un défaut grec pesant sur des investisseurs privés vers un défaut italien (par exemple) pesant sur les prêteurs de l’Italie – le contribuable ne paiera jamais de telles sommes… Mais le souci est ce qui va se passer le jour où la Grèce ira dire à l’Allemagne et à la France qu’elle ne pourra pas les rembourser. Comment cela sera-t-il géré politiquement, quelles conséquences pour l’Eurozone ?
Jusque-là, tout va bien…
51 réactions et commentaires
Les prévisions du FMI sont donc un passage de l’endettement de 168% du PIB en 2013 à 130% en 2020 soit baisse de 5,42% par an. En extrapolant, la Grèce sera dans les critères de l’euro en 2043 (rappelons que la limite est de 60% du PIB). Et d’ici là, les bureaucrates et banquiers étrangers auront pris 80% de l’économie grecque. Je serais grec, je n’hésiterais pas dans mon choix démocratique en avril, pour moi la meilleure chose serait de suivre l’exemple du peuple islandais où le parlement a pris le choix du peuple d’effacer les dettes.
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AlerterDepuis quand le parlement islandais a t’il fait le choix d’effacer ses dettes publiques?
Si vous compariez, un peu plus finement, ce qui s’est passé en Islande et ce qui se passe en Grèce vous vous rendriez compte que ces deux affaires n’ont rien à voir.
Suite à l’action du peuple islandais et au référendum qui suivi, le parlement islandais a refusé de sauver de la faillite une banque privée islandaise dont les créanciers étaient principalement des épargnants britanniques et néerlandais. Il en a résulté une dispute diplomatique entre le gouvernement islandais, britannique et néerlandais, qui d’ailleurs n’est toujours pas résolue.
En Grèce, c’est de la faillite de l’état dont il s’agit.
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Alerterje confirme chris, le parlement islandais était à plat ventre devant les créanciers quand le parlement a été envahi par les protestataires. La situation islandaise (l’exception disent certains) ne tient en aucun cas à son parlement ni à son « libéralisme », mais à la conjonction de deux phénomènes convergent: Le grand courage de son président et la révolte populaire. Tous les autres « gardes fous » avaient plié devant les rentiers dès leur premier souffle.
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AlerterBelle démonstration de ce tour de passe-passe qui transfère plus de 50Mds d’euro de créances douteuses du secteur privé au secteur public.
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AlerterLe déblocage des fonds prévus par le plan d’aide à la Grèce vient d’être repoussée de 15 jours (désormais prévu au 20 mars, c’est-à-dire à l’extrême limite de l’échéance).
Je continue de penser que ce plan d’aide ne verra pas le jour, du moins pas intégralement, par défaut des participants (Allemagne, France, FMI…).
J’ai l’intime conviction (mais ce n’est qu’une intime conviction) que les carottes sont cuites, qu’ils n’ont plus les moyens de leurs ambitions, qu’ils ne font plus que reculer, à la desesperado, une échéance qu’ils savent inéluctable.
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AlerterJ’ai pas bien compris. Prenons le cas des banques grecques: elles ont 50 milliards de dette grecque, elles acceptent une décote de 34 milliards et se retrouvent toujours avec 50 milliards de dette grecque? Et cela après qu’elles viennent d’être recapitalisées de 40 milliards?
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AlerterJ’ai pas tout compris le détail de la démonstration (il faudra que je relise à tête reposée). Mais j’ai compris une chose. La dette, qui était détenue par des banques privées, est mainteant convertie en dette publique internationale. Ce qui veut dire, pour la France, que les dettes qui étaient supportées par BNP, Sté Gale, Cr. Agricole, BPCE etc… le sont maintenant par le contribuable français.
Bravo la Troïka. Elle fait bien son boulot d’oligarchie au service des banques. Elle n’a rien à se reprocher !
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AlerterJe ne suis pas un grand expert de la finance mais il me semble utile de rappeler que les dettes supportées par nos banques le sont avec notre épargne (entre autre au travers de nos contrats d’assurance vie). Les fameux « méchants » créanciers privés derrière les banques ce sont aussi nous tous, les épargnants français.
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AlerterComme d’habitude, on privatise les bénéfices et on mutualise les pertes, on devrais peux être l’écrire dans la constitution , ».
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AlerterVendredi 2 mars 2012 :
L’IIF chiffre une faillite de la Grèce à plus de 1.000 milliards d’euros.
L’organisation bancaire internationale IIF a chiffré à plus de 1.000 milliards d’euros le coût pour l’économie internationale d’un défaut incontrôlé de la Grèce, dans un rapport remis en février aux dirigeants européens, indique vendredi l’hebdomadaire grec Athens News.
Selon Athens News, l’Institut de la Finance Internationale – qui a négocié avec le gouvernement grec au nom des créanciers privés un accord de restructuration et de réduction de la dette grecque – juge que la Banque centrale européenne sera particulièrement touchée, de par son exposition à la dette grecque et les actions qu’elle devrait prendre pour éviter une contagion de la crise aux autres maillons faibles européens.
Selon l’IFF, un défaut de paiement de la Grèce menacerait directement de déstabiliser le Portugal, l’Irlande, l’Italie et l’Espagne, victimes suivantes les plus probables.
L’organisation bancaire internationale évalue les recapitalisations bancaires nécessaires à environ 160 milliards d’euros. Elle estime aussi, selon Athens News, que l’économie européenne paierait une faillite grecque par un ralentissement, réduisant les revenus fiscaux.
Ce rapport a été remis, d’après l’hebdomadaire, le 18 février aux dirigeants européens, avant qu’ils ne décident, jeudi soir, de finalement lancer le 9 mars un plan de renflouement et de désendettement du pays élaboré en octobre, si entre-temps les créanciers privés d’Athènes acceptent d’effacer un peu plus de 100 milliards de créances.
Au vu de ces traumas financiers, il est difficile de concevoir que la Grèce pourrait rester un membre fonctionnel de la zone euro en cas de défaut désordonné, note le rapport cité par le journal.
L’IFF juge également que les retombées sociales et politiques d’un défaut compromettraient l’effort de réforme mené par la Grèce à la demande de ses créanciers.
http://www.romandie.com/news/n/_L_IIF_chiffre_une_faillite_de_la_Gr_lus_de_1000_milliards_d_euros__RP_020320121046-27.asp
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AlerterBonjour ,
un simple détail : peut – être devriez vous préciser dans votre billet que le taux pondéré d’acceptation s’entend hors secteur public international….
et bon courage…..
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AlerterQuestion sur le LTRO:
Avec cette injection massive de liquidité, la BCE fonctionne comme une motocrotte qui accepte les créances douteuses en collatéral. Ces créances douteuses sont par exemple des crédits aux entreprises ou bien l’achat de titres financiers, ai-je bon jusque là?
Dans ce cas, si une entreprise fait faillite, que devient la créance prise en pension dans le bilan de la BCE? elle doit devenir nulle. Dans ce cas, que se passe-t’il techniquement et qui paie?
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Alerter@olivier,
beau travail. Ce n’est pas facile d’y voir clair dans ce mic mac et grâce à ce billet cela devient plus clair!
Merci.
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AlerterLes chiffres sont édifiants. Le désendettement de la Grèce n’est pas la priorité des financiers à la manœuvre. L’augmentation de 155Md€ fin 2011 à 242 Md€ fin 2012 de la part d’endettement détenue par le secteur public international ne doit pas déplaire à ceux qui tirent les ficelles. Préparation du coup suivant? Mise en difficulté de certains Etats dont la France?
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AlerterEn résumé :
1. sur le dossier Grec, on a changé de créanciers, qui sont maintenant les contribuables européens.
2. sur le LTRO, on aboutit également a un changement de créancier qui est la BCE.
Le « garant en dernier ressort » de la BCE, c’est aussi le contribuable européen ?
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AlerterSauve-qui-peut !
C’est chacun pour soi !
Chacun cherche à sauver sa peau, maintenant !
C’est chacun pour sa peau !
Vendredi 2 mars 2012 :
L’Espagne revoit son déficit à la hausse, crise en vue avec l’Union Européenne.
Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a averti vendredi que l’Espagne ne pourrait pas respecter ses engagements de réduction du déficit public, au risque de provoquer une crise avec ses partenaires européens à l’issue d’un sommet européen marqué par la signature d’un Pacte de discipline budgétaire.
« L’objectif de déficit public sera pour cette année de 5,8 % du Produit intérieur brut », a-t-il annoncé au cours de sa conférence de presse, prenant tout le monde de cours. Or l’objectif imposé était de 4,4 % pour 2012.
« C’est un très mauvais signal au moment où l’Europe s’engage à plus de discipline budgétaire », a confié à l’AFP le représentant d’un des 27 Etats de l’UE. « Il revient à la Commission européenne de réagir », a-t-il ajouté.
Mariano Rajoy n’a informé personne de son intention de briser le Pacte de discipline budgétaire quelques heures seulement après l’avoir signé avec 24 de ses homologues.
« Je n’ai pas informé les présidents et les chefs de gouvernement parce que je n’ai pas à le faire. Il s’agit d’une décision souveraine que nous Espagnols, nous prenons », a-t-il soutenu au cours de sa conférence de presse.
http://www.boursorama.com/actualites/l-espagne-revoit-son-deficit-a-la-hausse-crise-en-vue-avec-l-ue-3cd6f31c81e0e3f2f1ff8133f2da76ee
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Alertertout ceci confine au tragicomique.
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AlerterDescente aux enfers de l’UE (et il ne s’agit plus seulement d’une « intime conviction », mais d’une conviction tout court).
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AlerterJ’avoue ne pas trop comprendre votre « surprise » et votre étonnement face aux méthode de la troika ???
c’est exactement et toujours la même mécanique qui est à l’oeuvre depuis plus de 200 ans au moins. On endette, on met en faillite, on rachète à bas prix.
C’est la technique du FMI qui a sévit un peu partout. Pourquoi s’étonner et crier au loup ? ils font ça depuis longtemps, ils ont l’habitude, il savent ce qu’ils font, il savent que les peuples vont se révolter, mais ils le font quand même car ils sont gagnant a tous les coups.
L’idée, le but, ce n’est pas rembourser la dette, ils s’en moquent, c’est de l’argent créé de tout pièces. L’idée, c’est privatiser … tout ce qui est privatisé est gagné « définitivement » pour eux. Privatisé = approprié.
Et pour re-nationaliser par derrière, vous pouvez toujours vous accrocher.
La seule différence entre la grèce et la france, c’est qu’ici en plus, on le fait de nous même sans être forcé ! lol
Et après les gens s’étonnent de voir des bulles de l’immobiler. Ils ne comprennent pas que jamais plus ils ne pourront acheter (d’ici quelques années) … « ils » ne veulent que des locataires … d’ou « la france de propriétaire » (il n’est pas dit qui sera propriétaire)
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AlerterDans ce désert médiatique de non information et de désinformation, il serait intéressant d’obtenir la liste des acheteurs des biens du secteur public Grec privatisé.
Merci Olivier pour vos informations et analyses.
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AlerterMerci Olivier pour cette démonstration implacable.
Pour répondre à David, il faudrait « fouiller » du côté de la Hellenic Securtisation SA dont le siège social est au Luxembourg, comme le FESF, le MES…
Le blog de Paul Jorion a publié une demande d’information sur cette société :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=34292
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AlerterEt puis le coup de « l’austérité » grecque, c’est à se tordre de rire. Enfin on rirait plus si c’était moins pitoyable.
Dépenses de l’Etat Grec,
– 2010 : 43,8 milliards €
– 2011 : 47,4 milliards €, soit une hausse des dépenses de 10% en un an ! (source http://blogs.wsj.com/brussels/2011/09/12/greeces-tough-budget-targets/?mod=WSJBlog )
Et ils appellent ça « austérité » pour prétendre mériter les aides, avec les bureaucRATS de Bruxelles qui font semblant de ne rien voir et les merdias qui répètent en boucle a.u.s.t.é.r.i.t.é ! On nous prend vraiment pour des cons.
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AlerterRira bien qui rira le dernier … Trop malins les Grecs, ils méritent leur réputation … ils vont juste attendre que le gros de l’argent Internationnal soit rentré pour déclarer faillite …
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Alerterc’est le mieux pour eux…
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Alerter@ miniTAX : Essayez de creusez un peu plus loin, vous prenez de dangereux raccourcis. Vous pensez que les grecs sont des tricheurs et qu’ils roulent tous en BMW X5 aux frais de l’UE ? Faites gaffe à vos sources ou à vos interprétations, c’est parce que c’est écrit sur un blog que c’est parole d’évangiles. Je vous garantis que le peuple grec en chie…Allez un peu d’empathie que diable !
Allez plutôt lire ceci : http://greekcrisisnow.blogspot.com/ . C’est même en Français….
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AlerterTres bon billet.
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AlerterC’est affligeant, on fait perde au banque(officielle de ce matin) puis la dette passe au main de la troika, on change juste de créancier quand il suffisait de dire au banque d’allongé le pret et de ne pas avoire d’interet volontairement…. Et qui paye ça ? C’est NOUS !
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AlerterDonc si je comprends bien:
le secteur privé se fait entuber de 70% de leurs prêts
la dette publique n’est pas restructurée et en plus, on en rajoute une couche pour monter à 242 Milliards d’euros. J’imagine que c’est pour se substituer aux privés qui ne rachèteront plus d’obligations grecques dans le futur.
C’est du délire ce truc, ca va nous péter à la gueule et ça pourrit sérieusement le bilan de la BCE!!!!
Dites moi si y’a bon, j’aimerais vraiment comprendre de façon synthétique le cas grec, j’ai l’impression d’avoir pigé
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AlerterVendredi 9 mars 2012 :
Grèce : au 4ème trimestre 2011, la récession a été pire que prévu.
La récession qui frappe la Grèce depuis 2008 s’est fortement accentuée fin 2011, avec une révision en baisse du PIB qui a plongé de – 7,5 % au quatrième trimestre, a indiqué vendredi Elstat, l’autorité des statistiques grecques.
La chute de – 7,5 % se compare à un recul de – 7 % initialement annoncé le 14 février dans une première estimation officielle.
Elle porte à – 6,9 % le recul du PIB en Grèce sur l’ensemble de l’année 2011, selon un calcul réalisé par l’AFP, l’autorité des statistiques n’ayant pas encore publié d’indicateur chiffrant l’ampleur de la récession sur l’année.
L’ensemble des indicateurs publiés montrent que tous les clignotants de l’économie grecque sont au rouge : au quatrième trimestre, les dépenses brutes de consommation ont enregisté un recul de – 7,9 % par rapport à la même période de 2010.
Les exportations ont reculé de – 6,1 % par rapport au trois derniers mois de 2010, dont – 10,7 % pour les exportations de marchandises et – 1,3 % pour les exportations de service.
Les importations ont elles-aussi chuté de – 14,2 % par rapport au quatrième trimestre 2010.
(Dépêche AFP)
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AlerterEn gros, on a pas vraiment le choix
Les « banques » ont été sauvées par notre argent public mais que pouvions nous faire d’autres? Une faillite des banques aurait aussi entrainé un effet domino avec la perte de notre argent en banque.
Nous sommes bien prisonniers des banquiers dont le rôle est d’irriguer l’économie de monnaie et cela quelquesoit le cas de figure. Quant il y a des dettes, il faut toujours que quelqu’un paye et en dernier ressort, c’est toujours le contribuable. C’est plus drôle quand tout s’écroule en même temps…
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AlerterEt les banques, elles provisionnent et passent en perte tout cela, histoire de ne pas trop payer d’IS. Heureusement qu’il nous reste les élections pour changer notre monde…ou pas !!!
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AlerterOn va vers l’hyper-inflation.
Dépenser ce que vous avez.
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Alerter« Depuis des mois avec (la chancelière allemande) Angela Merkel, nous avons travaillé jour et nuit pour trouver cette solution. Aujourd’hui le problème est réglé, je veux dire aux Français que tous ces efforts ont été couronnés de succès, que la page de la crise financière est en train de se tourner, que nous pouvons nous attaquer aujourd’hui à la crise économique » Nicolas Sarkozy le 09/03/2012
Visiblement nôtre président-candidat n’a rien compris aux chiffres et préfère jouer avec les lettres.
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AlerterVendredi 9 mars 2012 :
L’Isda estime qu’il y a eu « évènement de crédit » en Grèce.
« La Grèce a déclenché le versement des CDS (credit default swaps), ces contrats d’assurance contre le défaut de paiement d’une valeur, en activant une mesure législative obligeant tous les créanciers privés à passer des pertes », a déclaré vendredi l’International Swaps and Derivatives Association (Isda).
D’après le ministère grec des Finances, les détenteurs de 85,8 % des 177 milliards d’euros d’obligations relevant du droit grec ont donné leur accord à l’échange de titres.
En prenant en compte l’activation des « clauses d’action collective » (CAC), une mesure annoncée par Athènes qui contraindra les récalcitrants à accepter l’échange, cette proportion atteindrait 95,7 %.
La conclusion de l’Isda pourrait se traduire par le versement de 3,16 milliards de dollars, même si le montant final devrait être inférieur à ce total puisque les créanciers n’ont pas perdu la totalité de leurs investissements initiaux.
http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE8280DE20120309
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Alerter« Je me demande donc comment vont régir les gens quand ils vont se rendre compte fin 2012 que la diminution de la dette grecque n’a été finalement qu’homéopathique… Ce qui ne sera rien par rapport à la réaction des pays quand ils vont se rendre compte que la Grèce ne les remboursera pas… »
Pas mieux.
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AlerterBon, maintenant, la question est :
Quand aura lieu le troisième plan de sauvetage de la Grèce ?
Dans deux ans ?
Ou alors dans trois ans ?
Quand les contribuables de la zone euro devront-ils une troisième fois jeter des dizaines de milliards d’euros dans le tonneau des Danaïdes ?
Un nouveau plan pour la Grèce probable d’ici deux à trois ans.
Après l’effacement de dette historique avec ses créanciers privés, Athènes risque d’être obligée de demander aux créanciers publics d’alléger son fardeau.
La diffusion d’un document confidentiel du FMI montre l’étendue du problème : pour que la trajectoire de dette grecque revienne à un niveau soutenable, fixé à 120 % du PIB d’ici 2020, il aurait fallu qu’au moins 95 % des investisseurs participent à l’opération d’échange bouclée jeudi 8 mars. Dès lors, pour un certain nombre de spécialistes, la restructuration historique qui est en cours n’empêchera pas un nouvel effort des créanciers dans quelques années.
« Les estimations de croissance retenues pour la Grèce à moyen terme sont trop optimistes », souligne Jacques Cailloux, chez RBS. Il rappelle que la Troïka, dans son premier rapport, avait par exemple anticipé une contraction de l’activité de 2,6 % en 2011, alors que la réalité risque d’être plus proche de 6 %. « Pour l’avenir, nous prévoyons une croissance de 2,5 % à partir de 2015, alors que la Troïka table sur 4 %. »
Autre hypothèse irréaliste selon l’économiste de RBS : la balance primaire (balance budgétaire hors intérêts de la dette). « Le scénario d’un excédent primaire moyen de 4,5 % sur la période 2014-2020 ne tient pas. » Dès lors, pour Jacques Cailloux, sans un nouveau plan d’aide, le niveau d’endettement par rapport au PIB risque d’atteindre 160 % en 2020.
Un risque encore plus important attend Athènes : le risque politique. La colère du peuple grec pourrait se traduire prochainement dans les urnes. Les intentions de vote inquiètent déjà la communauté internationale : le Pasok (le parti actuellement au pouvoir) et son rival Nouvelle Démocratie sont en déclin, alors que les partis des extrêmes font une percée. Les objectifs de rigueur assignés à Athènes pourraient dès lors être sérieusement menacés.
« Le nouveau plan d’aide de 130 milliards d’euros est censé couvrir complètement les besoins de financement d’Athènes jusqu’à la fin 2014 », rappelle Ioannis Sokos, chez BNP Paribas. « Cela signifie qu’en 2015, la Grèce devra soit bénéficier d’un nouveau programme de soutien, soit emprunter sur les marchés, soit faire défaut et opérer une nouvelle restructuration de sa dette . » Or, à ce jour, aucun analyste ne croit que le pays pourra faire appel aux marchés financiers dès 2015…
Les autres scénarios mettent les créanciers officiels de la Grèce en première ligne. « La dette grecque va passer des mains du privé au public, à savoir le FMI, l’Union européenne, le Fonds de stabilité européen (FESF), et la Banque centrale européenne », explique Ioannis Sokos. Selon lui, en 2015, le FESF aura une créance de 167 milliards d’euros sur Athènes, celle de l’UE et du FMI atteindra 64 milliards. En face, les obligations grecques détenus par les investisseurs, ne représenteront que 62 milliards, soit 18 % de la dette.
Selon OpenEurope, un cercle de réflexion britannique, la dette entre les mains des prêteurs officiels va passer de 36 % en ce début d’année à 85 % d’ici 2015 %. Une vraie menace pour les contribuables de la zone euro.
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0201940494675-un-nouveau-plan-pour-la-grece-probable-d-ici-deux-a-trois-ans-300159.php
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AlerterLe nouveau métier des organismes publics (FMI,BCE…) : affactureurs !
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AlerterBien que ce phénomène de transfert de créance du privé vers le public nous soit expliqué depuis des mois sur ce blog, j’ai pourtant l’impression de ne prendre la mesure du scandale que progressivement, par paliers. J’ignore si d’autres lecteurs ici ont cette impression, mais c’est tellement culoté et invraisemblable, que je me reproche presque aujourd’hui de n’avoir pas vraiment cru qu’on nous b…ait de la sorte, avec en prime ce simulacre de renoncement de la part des détenteurs privés. Car enfin, que nous importe le pourcentage sur lequel ils renoncent à leur créance sur la Grèce, puisqu’ils se sont débarrassé auparavant d’une énorme quantité de leur papier grec à la BCE .Moi qui me pense libéral depuis longtemps, je vais me faire révolutionnaire.
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AlerterBien que ce phénomène de transfert de créances du privévers le public nous soit expliqué depuis des mois sur ce blog, je me reproche presque aujourd’hui de n’avoir pas cru qu’on nous b…erait de la sorte, avec en prime ce simulacre de renoncement volontaire de la part des créanciers privés, mais on se fout carrément du monde, là ! Car enfin , ils renoncent à QUOI ? Ils ont balancé une grosse partie de leur papier grèque à la BCE comme on met ses déchets aux ordures depuis des mois ! Et les ordures, en l’occurence, c’est nous, le public…
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