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4.octobre.20214.10.2021 // Les Crises

Révolution française #15 : Le mythe révolutionnaire – par Henri Guillemin

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Qu’est-ce que nous avons appris ?

Source : RTS, Henri Guillemin

Dans ce dernier épisode, Henri Guillemin achève de briser le mythe de la Révolution française. Il s’en prend d’abord aux grandes figures de cette Révolution en les présentent sous un nouvel éclairage. Mirabeau, un lion avec des griffes en caoutchouc, un vendu, un imposteur. Danton une grosse mouche verte et vrombissante. Les Girondins, une oligarchie de beau-parleurs et de bourgeois arrogants. Carnot, un homme qui pensait conservation sociale. Heureusement, à côté de ces visages, d’autres réconfortent l’historien. Les petits curés, le pasteur Jeanbon Saint-André, Saint-Just, un coeur pur et un être noble, Georges Couthon, Marat et bien sûr Robespierre.

Pour l’historien français, il y deux révolutions, deux réalités successives et opposées. D’abord de 1789 à 1792, la prise du pouvoir par l’oligarchie financière. C’est ça la première révolution et ce n’est pas une révolution, c’est une réforme. C’est la monarchie qui subsiste, contrôlée par la bourgeoisie d’affaire. La date capitale c’est le 17 juillet 91 lorsque la bourgeoisie jette le masque et après s’être servie des pauvres, leur tire dessus. Deuxième révolution, la vraie, cette fois, c’est les pauvres, les ouvriers, les paysans qui sont dans le coup. Alors les possédants, n’ont pas de cesse que se termine cet épisode.

Et Guillemin de citer Jacques Godechot à la question de savoir qu’est-ce que finalement la Révolution française : « C’est le passage du système féodal expirant au système capitaliste naissant ».

Source : RTS, Henri Guillemin

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Commentaire recommandé

step // 04.10.2021 à 11h44

Une morale possible de ce passionnant point de vue : Il faut se méfier des purs car ils pensent que l’homme est meilleur qu’il n’est. Il faut se méfier des conservateurs, car ils ne pensent qu’à garder les pauvres pauvres et il faut se méfier des affairistes car ils ne pensent qu’à eux-mêmes.
Trouver un bon dirigeant (et le surveiller) devrait être le devoir de chaque citoyen, tout en ne s’illusionnant pas sur la probabilité d’en croiser un tout au long de sa vie.
Si il y a donc quelque chose de pourri au royaume de la république c’est bien le processus de sélection de nos élites qui met en avant ceux qui veulent le pouvoir (par intérêt personnel, de classe ou par passion) au lieu de de ceux qui le méritent (et en général ne le réclament pas).

7 réactions et commentaires

  • Fabrice // 04.10.2021 à 08h02

    Je me méfie des simplifications quand Onfray parle de Robespierre comme le mal absolu en mettant de côté que ceux qui l’on décrit sont ceux qui lui ont mit tout les crimes que certains causèrent, là c’est pareil mettre en attribuant Dandon, les girondins les pires travers, en fait ils sont deux des multiples aspects de la société française mais les deux principaux courants de notre société qui se déchirent depuis la révolution au lieu d’unir leur force pour assurer la pérennité de notre pays face aux forces qui veulent voir la France et ce qu’elle représente disparaître de l’histoire.

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    • Christophe Vieren // 04.10.2021 à 11h33

      Oui bien sûr, il y a des États-Nations qui souhaitent réduire la puissance de la France. Je crains que nombre de nations – y compris la France – préfère défendre leurs propres intérêts même si c’est au détriment d’intérêts légitimes d’autres nations. Et ce encore aujourd’hui quoique nombre de transnationales ‘françaises’ se moque bien de l’intérêt de la puissance de la nation française des lors que qu’elles peuvent se passer de son soutien. Elles sont heureusement encore rares :
      si elles ’emigraient’, elles pourraient voir leurs actifs domestiques confisqués, toute aide supprimée.
      Cela étant, si les « deux principaux courants » se déchirent et en admettant qu’il s’agisse de la droite vs la gauche, c’est plus autour de la question de la répartition des richesses (revenus et services publics) que de la puissance de la France. Ce clivage est plutôt entre ceux qui croient que la souveraineté dans nombre de domaines (économique, militaire, …) doit être préservée, voire reconquise, et ceux qui croient ( ou nous font croire) que le libre échange est gagnant gagnant. Le doute commence à germer à ce niveau dans les deux ‘courants principaux’.
      Donc en fait il y aurait plutôt quatre courants à partir des deux paramètres : justice sociale et souverainisme. Et comme nos scutins sont à la majorité, jusqu’à présent le paramètre principal est la ‘justice sociale’. Mais les lignes bougent.
      La souveraineté pourrait bien devenir le paramètre principal de clivage et donc d’union électorale.

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    • LibEgaFra // 04.10.2021 à 17h00

      Onfray fait l’éloge de Charlotte Corday et des girondins. Il a choisi son camp. Il fait aussi l’éloge de Nietzsche qui a préconisé une société de castes au profit des « génies ».

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  • step // 04.10.2021 à 11h44

    Une morale possible de ce passionnant point de vue : Il faut se méfier des purs car ils pensent que l’homme est meilleur qu’il n’est. Il faut se méfier des conservateurs, car ils ne pensent qu’à garder les pauvres pauvres et il faut se méfier des affairistes car ils ne pensent qu’à eux-mêmes.
    Trouver un bon dirigeant (et le surveiller) devrait être le devoir de chaque citoyen, tout en ne s’illusionnant pas sur la probabilité d’en croiser un tout au long de sa vie.
    Si il y a donc quelque chose de pourri au royaume de la république c’est bien le processus de sélection de nos élites qui met en avant ceux qui veulent le pouvoir (par intérêt personnel, de classe ou par passion) au lieu de de ceux qui le méritent (et en général ne le réclament pas).

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    • LibEgaFra // 04.10.2021 à 17h02

      Il faut surtout se débarrasser des incorruptibles qui sont très, très rares. Je n’en connais pas un dans le personnel politique en occident. Ou alors ils n’ont aucune chance d’obtenir quelque pouvoir que ce soit.

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  • Michel Gx // 04.10.2021 à 12h07

    Quelle émotion ! Réentendre la voix d’Henri Guillemin qui a marqué mon adolescence de la seconde moitié des années ’50, début des années ’60, à l’écoute de radio Lausanne ou radio Genève…
    Ces 18 minutes sont trop denses pour les commenter. Une chose me frappe toutefois : l’actualité du propos. Comment ne pas voir aujourd’hui la même utilisation des masses populaires pour faire avancer le projet d’une minorité de nantis ?
    Et comment ne pas s’arrêter sur ses derniers mots : « Après tout, c’est le vent de la Pentecôte ». Le vent, le souffle, l’ESPRIT SAINT de Celui qui a dit : « Cherchez premièrement le Royaume de Dieu et Sa JUSTICE » (Mat 6.33), ce que les chrétiens de la Pentecôte mettent en pratique en « …distribuant à chacun selon ses besoins » (Ac 2.45) et que Paul enseigne pratiquement aux Thessaloniciens : « que si quelqu’un ne veut (désirer, avoir envie de…) pas travailler, qu’il ne mange pas non plus » (2 Thes 3.10).
    En ce qui me concerne, ni gauche, ni droite, ni centre ! Tous recherchant le pouvoir, y compris les systèmes religieux.

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  • pantocrator // 04.10.2021 à 16h22

    admirable ! Que de noms de rues à débaptiser , de statues à déboulonner . J’ai pris un coup dans l’estomac en écoutant cette relecture de la révolution …

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