La revue de presse de la semaine avec notamment le bas de la pyramide des âges qui va mal en France (des non-naissances à l’adolescence), mais Macron qui espère s’en sortir en parlant plutôt des canons car le pouvoir d’achat est aussi en berne, ou encore un zoom sur les Balkans. Merci à nos contributeurs.
EUROPE
L'euro numérique, espéré pour cet automne, devient crucial, sauf que des députés européens ont des doutes
La Banque centrale européenne espère lancer son euro numérique d'ici le mois d'octobre, et sa patronne Christine Lagarde dit à son sujet qu'il est « plus crucial que jamais ». La Banque centrale européenne (BCE) développe deux versions de l'euro numérique. Une première version grand public, pour les transactions quotidiennes, et une autre « de gros », destinée, elle, aux institutions financières. Ce projet constituerait une réponse stratégique à l'influence croissante du dollar US et une alternative aux stablecoins promus par D. Trump dans l'écosystème digital. Seulement voilà, la récente panne récente du système Target 2 subie par la BCE a fragilisé la crédibilité de son projet d'euro numérique, nourrissant quelques inquiétudes quant à sa capacité à gérer une monnaie virtuelle pour 2025.
Source : Clubic
FRANCE
Macron relance le SNU pour préparer la guerre : refusons d’être mis au pas !
"Ce samedi dans une interview, Macron a évoqué une refonte prochaine du Service national universel (SNU) pour l’intégrer encore plus aux besoins et activités militaires. Le SNU, censé devenir obligatoire en 2026 mais annulé faute de budget, refait surface. Le dispositif s’adressait aux lycéens et avait un objectif plus large de discipliner les jeunes au contact de militaires à coups de salut aux drapeaux et de propagande nationaliste Une nouvelle étape pour contraindre la jeunesse à suivre son offensive militariste : on ne se laissera pas embrigader !"
Source : Révolution Permanente
Baisse continue du pouvoir d'achat : mythe ou réalité ?
L’Insee au mieux se trompe, au pire ment ! Faites le test : interrogez vos voisins sur l’évolution de leur pouvoir d’achat. Majoritairement, leur réponse sera : il recule. Pourtant, les chiffres disent le contraire ! Depuis fin 2019, malgré la pandémie, la guerre en Ukraine et la flambée des prix, il a progressé de 9%. Même en intégrant dans ce calcul la hausse du nombre de ménages et l’évolution de leur composition – on parle alors du pouvoir d’achat par unité de consommation – la hausse reste supérieure à 6%.
Source : Xerfi Canal
Derniers chiffres sur les crédits aux particuliers
Selon le dernier rapport de l’OCM, basé sur une enquête réalisée fin 2024 auprès d’un échantillon de 13 000 ménages, le taux de détention des crédits par les ménages recule pour la sixième année consécutive et s’établit à 41,9%, son plus bas niveau depuis la création de l’Observatoire en 1989. L’appréciation de l’ensemble des ménages, détenant ou non des crédits, sur leur situation financière s’est améliorée en 2024, traduction d’un sentiment de progression du pouvoir d’achat accentué par le recul de l’inflation ainsi que la baisse des taux des crédits. En 2024, la détention des crédits à la consommation par les ménages recule pour la septième année consécutive. Le taux de détention de ces crédits baisse à 19 % (contre 20,9% en 2023 et 24,9% en 2020), soit le niveau le plus bas depuis 1989. Près de 90% des crédits à la consommation sont utilisés pour acheter un (des) bien(s) d’équipement de la maison, une automobile, une moto ou payer des travaux d’amélioration du logement.
Source : Fédération Bancaire Française
GÉOPOLITIQUE
Le F-35A n’est plus donné favori pour remplacer les F-16 portugais
"Que ce soit en Allemagne, au Canada ou encore en Suisse, la commande de chasseurs-bombardiers F-35 auprès du constructeur américain Lockheed-Martin fait débat, certaines voix ayant fait part de leurs inquiétudes au sujet d’une trop grande dépendance à l’égard des États-Unis en matière militaire au regard des incertitudes engendrées par les propos du président Trump. Ce débat a donné lieu à une rumeur, selon laquelle les Américains auraient la possibilité d’empêcher les F-35 d’une force aérienne européenne de décoller grâce à un « kill switch » [« bouton d’arrêt » en français]. En réalité, le chasseur-bombardier de Lockheed-Martin n’est pas « désactivable à distance »."
Source : Zone Militaire
LIBERTÉS
Loi « Narcotraficotage » : la mobilisation paye alors ne lâchons rien
"Il y a quelques semaines, nous avons alerté sur les dangers de la loi dite « Narcotrafic » qui arrivait à toute allure à l’Assemblée nationale. Vous avez été nombreuses et nombreux à réagir à ces annonces, à partager les informations et à contacter les député·es. Un grand merci à vous ! La mobilisation a en partie payé : les membres de la commission des lois ont supprimé plusieurs mesures problématiques. Mais nous ne pouvons malheureusement pas totalement nous réjouir : la loi reste très déséquilibrée et certains articles peuvent revenir lors de l’examen, en séance, qui débutera le lundi 17 mars. Voici un récapitulatif des articles les plus dangereux en matière de surveillance. Et si vous voulez aller plus loin, vous pouvez lire l’analyse juridique que nous avions envoyée aux député·es juste avant les travaux en commission des lois ou revoir l’émission d’Au Poste sur le sujet."
Source : La quadrature du net
RÉFLEXION
« Pour les extrêmes droites mondiales soutenues par Musk, Trump, Milei ou Bolsonaro, le nazisme reste une référence indépassable »
"À la fin des années 1920, le monde arrive à l’épuisement d’un système libéral ultraspéculatif, aboutissant au krach de 1929, puis à une dépression économique massive. La décision a alors été prise, dans une grande partie de l’Europe, d’abandonner les rêves de démocratie issus de la Première Guerre mondiale et d’instaurer un pouvoir fort pour le rétablissement de taux de profit maximaux. C’est clairement la promesse d’Hitler, le 27 janvier 1932. Il fait un discours devant plus d’un millier patrons au Club de l’industrie de Düsseldorf et leur annonce trois choses. D’abord, la revanche sur la République de Weimar : les patrons avaient, en 1918, beaucoup lâché – sur la journée de 8 heures, l’augmentation des salaires, ou la représentativité syndicale – en raison de la pression de mouvements révolutionnaires."
Source : The Conversation
SOCIETÉ
Un bon de 88 % de prescriptions d’antidépresseurs chez les adolescents
"Depuis la fin de la pandémie, il y a cinq ans, les constats alarmants sur la dégradation de l’état de santé mentale des jeunes se sont multipliés. Le dernier en date a été publié le 6 février 2025 par le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA). Son constat est effrayant : « Seulement 59 % des collégiens et 51 % des lycéens présentent un bon niveau de bien-être mental. » Durant la crise sanitaire de 2020, la vie quotidienne a été bouleversée. Confinements, arrêt des activités physiques ou de loisirs, fermeture des écoles, limitations dans les déplacements… Des restrictions aux conséquences directes sur la santé mentale des plus jeunes, dès les débuts de la pandémie. Un temps où ils étaient désignés comme vecteurs de contamination de leurs grands-parents."
Source : L’Humanité
4,1 décès pour 1.000 naissances : comment expliquer la mortalité infantile en France?
"En France, le taux de mortalité infantile s'élève à 4,1 décès pour 1.000 naissances, un chiffre en constante augmentation. Comment expliquer que, chaque année, près de 2.800 bébés meurent avant leur premier anniversaire et que 70% d'entre eux décèdent à la maternité ? Les journalistes Sébastien Leurquin et Anthony Cortes analysent ce phénomène dans l'enquête 4,1 – Le scandale des accouchements en France (Buchet-Chastel), parue le 6 mars. 75% des maternités qui jalonnaient le pays ont fermé au cours des cinquante dernières années. En 2024, le ministère de la Santé ne recensait plus que 457 maternités en France, contre 1.369 en 1975."
Source : Slate
VUES D’AILLEURS
La Serbie à contre-courant
"Alors que tant de pays du monde se tournent vers des extrêmes droites populistes, ce sont des exigences d’intégrité morale, de justice sociale et de démocratie directe qui se font entendre dans ce pays des Balkans, embrasé depuis l’automne par une révolte qui n’en finit pas de s’étendre. La Serbie connaît depuis le mois de novembre une vague de révolte d’une ampleur encore inédite. Depuis le tragique accident de la gare de Novi Sad, dont l’auvent s’est effondré le 1er novembre dernier, tuant quinze personnes, des dizaines de milliers de Serbes se rassemblent en silence chaque jour à 11h52, l’heure de la tragédie, en hommage aux victimes. À la suite de ce drame, attribué à la corruption du régime, plus de 60 facultés et écoles supérieures sont occupées, avocats et enseignants du secondaire sont en grève, les agriculteurs apportent leur soutien au mouvement qui devrait encore s’élargir à d’autres catégories sociales."
Source : La vie des idées
Balkans : Tout le pouvoir aux plénums !
"Depuis maintenant 4 mois, à la suite de l’effondrement du auvent de la gare de Belgrade, les serbes manifestent et occupent contre la corruption et donc le gouvernement. Samedi 15 mars, ils étaient plus de 300 000 à tenir les rues de Belgrade. Dans cet article, l’auteur explore la forme bien particulière d’organisation adoptée par le mouvement : les plénums, assemblées locales, horizontales, autonomes et auto-organisées. Pour commencer un peu d’étymologie, le terme « plénum » vient du latin et signifie « plein » ou « assemblée complète ». Il désigne une réunion où tous les membres d’un groupe participent, sans distinction de rang ou de hiérarchie, un mot qui prend tout son sens dans nos exemples d’auto-organisation populaire. Il faut noter que le mot plénum était déjà couramment utilisé, à notre époque, dans les pays dits « communistes » pour désigner les réunions plénières des partis au pouvoir."
Source : Lundi Matin
De Dayton au protectorat occidental [2022]
"Le président de la République serbe de Bosnie-Herzégovine, M. Milorad Dodik, accentue la pression sur Sarajevo afin d’imposer sa vision des accords de Dayton (lire : « Les Occidentaux recherchent des allégeances, pas des partenaires »), signés en 1995 pour mettre fin à la guerre. À peine condamné à un an de prison par la cour de Bosnie-Herzégovine, pour avoir bafoué l’autorité du Haut représentant - en maintenant des lois que ce dernier avait annulées -, il a rejeté ce jugement et vient de promulguer une nouvelle loi visant à soustraire les institutions judiciaires de l’entité serbe à l’autorité de celles du pays. Ce nouveau texte sera très probablement annulé par M. Christian Schmidt, un Allemand choisi par les Occidentaux comme Haut représentant en 2021. Mais ce personnage, dont la fonction est d’arbitrer les conflits entre les trois peuples et d’exercer tous les pouvoirs en dernier ressort, n’est plus légitime aux yeux des Russes ou des Chinois."
Source : Le Monde diplomatique
ÉTATS-UNIS
Escalade des violences et des gestes de vandalisme aux États-Unis
"Les tensions s’intensifient entre les représentants américains et leurs électeurs. De nombreuses assemblées publiques ont viré à l’affrontement mercredi soir aux États-Unis, à la fois du côté républicain et démocrate. Des circonscriptions républicaines recommandent même de ne plus organiser d’assemblées publiques. Pour revenir sur cet enjeu de la violence politique aux États-Unis, Anne-Marie Dussault reçoit David Morin, professeur à l’Université de Sherbrooke et titulaire de la Chaire UNESCO en prévention de la radicalisation."
Source : CBC Radio Canada
1 réactions et commentaires
L’entretien avec Johann Chapoutot est très intéressant. Mais je suis surpris qu’il rappelle souvent que « l’arrivée d’Hitler au pouvoir est liée à une décision politique cynique des libéraux autoritaires (…) Or cette décision a été prise dans un contexte d’effondrement du parti nazi qui aurait pu conduire à sa disparition ».
Quand Hindenburg nomme Hitler chancelier le 30 janvier 1933, les nazis ne sont pas du tout sur le point de s’effondrer. Certes, le score nazi aux législatives passe entre juillet et novembre 1932 de 37% à 33% de l’électorat, mais la baisse est légère. D’autre part, Gregor Strasser, le numéro 2 du parti, ne parvient pas à convaincre Hitler d’accepter d’entrer au gouvernement. Il capitule finalement devant Hitler le 7 décembre 1932 et démissionne de toutes ses fonctions au sein du parti. Si le NSDAP était alors dans une situation critique, notamment sur le plan financier, Hitler était parvenu jusque là à conserver l’unité du parti et sa popularité était encore très forte. Peut-être que le tassement électoral du parti a donné l’illusion aux conservateurs de pouvoir plus facilement dompter la bête.
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