RIB ? Je propose de le définir ici comme le Revenu Intérieur Brut.
Nous avons vu dans ce billet que le PIB peut se calculer de 3 façons : soit on additionne toutes les valeurs ajoutées dans les entreprises (ce qui se résume en la valeur de la production), soit on somme toutes les dépenses, soit on somme tous les revenus – les 3 calculs donnant en théorie le même résultat. C’est ce que fait l’Insee.
Les États-Unis sont un peu plus « honnêtes », et ne retravaillent pas les chiffres pour les faire coïncider. En pratique, la somme des revenus ne donne pas exactement la même chose que la somme de la production, la différence ne s’expliquant pas, étant une « divergence statistique » (Statistical discrepancy) – qui représente 1 à 2 % du total.
En fait, certains auteurs estiment que ce RIB (Gross Domestic Income) est un meilleur outil pour analyser précocement la survenue des récessions – ce qui peut s’avérer utile par les temps qui courent…
Nous allons donc mener la même étude que dans ce billet précédent consacré au PIB – il est intéressant de comparer les deux.
À partir d’une base 100 au 1er trimestre 2005, on observe la croissance régulière durant 2 ans, avec une cassure début 2007, 1 an avant celle du PIB. 3 ans après, les États-Unis viennent tout juste de dépasser le niveau du pic de 2007.
On observe que la croissance des 3 derniers trimestres est en baisse notable. Par contre, il est frappant de voir que cet indicateur s’est fortement retourné en 2007, alors que peu de choses apparaissaient au niveau du PIB.
On note que la forte décroissance des bénéfices puis des salaires en 2009. Début 2011, il n’y a plus eu de croissance des bénéfices – ce qui est un indicateur avancé inquiétant pour 2011.
On observe bien sur le graphique précédent la différence entre le PIB et le RIB. Dans les deux cas, le trou d’air de la croissance a été massif, avec plus de 4 % en 2008/2009…
La tendance actuelle est inquiétante, et semble tendre vers une récession…
Terminons par une vision du RIB par habitant, pour bien voir l’effet de la démographie américaine :
On observe ainsi qu’en fait, les États-Unis sont encore très loin du pic de 2007, et qu’ils n’ont même pas fait la moitié du chemin en 2 ans… Ils sont à peine revenus au niveau du début 2005. Cet indicateur utilisant le RIB reste inférieur à celui utilisant PIB : les revenus ont été plus profondément amputés que ce que l’indicateur PIB laisse penser.
Reprise ?
3 réactions et commentaires
J’ai en mémoire la formule bien connue et attribuée à de nombreux « sages ».
Il y a 3 sortes de mensonges (du moins grave au plus grave).
-le mensonge par omission
-le mensonge
-les statistiques
Quand je vous lis, je trouve que vous savez faire parler les chiffres et dénicher les « bons » indicateurs, comme personne, et néanmoins, la petite maxime du dessus (dont j’ai pu assez souvent vérifier la pertinence dans l’entreprise) me trotte dans la tête.
Au feeling, j’ai plutôt l’impression que vous êtes « un bon gars », alors j’ai tendance à vous suivre, mais la toujours possible manipulation des chiffres me rend curieux.
Quel retour avez vous d’économistes avérés (si vous en avez déjà) sur vos analyses?
-ignorance de ce que vous faites
-mépris
-crainte (de la remise en cause des méthodes traditionnelles)
-contradiction / remise en cause des chiffres ou des conclusions
-curiosité ou encouragements
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Alerter…Stiglitz, Galbraith, Krugman,…
Le gros problème aujourd’hui c’est qu’il n’y a plus de médias, seuleument des propagandistes du marché, à qui on accorde à tout va, des prix en tout genre. Les prétendus prix nobel d’économie, tels que Volker, Rubin, Stigiltz, Krugman, et toute la clique n’ont aucune légimité. Une bande de tocards récompensés par une sphère financière en quête de légimité et qui polluent sans cesse le monde des médias. Par contre les vrais talents eux comme Maurice Félix Charles Allais, que j’ai eu rarement le privilège de voir à la télévision sont tout simplement boycottés par des prétendus journalistes qui ne cessent de nous faire des leçons de morale. Ce qui se passe à ce moment là, je fais comme des millions de français, je zappe ces medias, je ne les regarde plus. Et ainsi grace à leur imbécilité, des blogs comme les votres fleurissent sur le web, et c’est tant mieux.
Bien à vous.
PS: Soit dit en passant Mr Boniface a écrit sur le sujet un trés bon livre sur le petit monde medias censeurs : Les intellectuels faussaires
http://pascalbonifaceaffairesstrategiques.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/05/19/les-intellectuels-faussaires.html#comments
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AlerterJe ne suis pas d’accord, les règles qui s’applique à un ménage ne sont pas les mêmes.
Au niveau global il n’y a qu’une façon de rembourser une dette, c’est de la remplacer par une autre dette. Quand l’endettement global augmente cela marche, quand l’endettement global décroit il n’y a plus assez d’argent en circulation pour rembourser les dettes précédentes et c’est le début de la fin.
Ce système est simplement beaucoup trop instable et primitif pour perdurer mais en changer ferait de gros dégâts et l’hégémonie occidental ne serait plus.
D’où les réticences et toutes les tentatives pour gagner du temps, l’espoir de croissance ce reportant sur les pays émergents, les nouvelles technologie et les énergies dites renouvelable (croissance illimité, le rêve de tout bon nantis), la suite bientôt…
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AlerterLes commentaires sont fermés.