Source : raymcgovern.com, 28-01-2018
Un autre Robert – le poète Frost – a déclamé ce poème lors du discours d’investiture de John F. Kennedy : « Tels que nous étions, nous nous sommes dévoués corps et âmes ».
Les mots s’appliquent bien à Robert Parry, qui est décédé la nuit dernière. Vraiment, tel qu’il était, il se donna sans retenue – en tant que journaliste accompli. Robert Frost a été récompensé par quatre Pulitzer pour la poésie ; Robert Parry en méritait au moins quatre pour le journalisme.
Curieusement, dans les milieux journalistiques corrompus d’aujourd’hui, son adhésion intransigeante aux normes professionnelles a marginalisé Robert Parry et fait de lui un paria plutôt qu’une personne honorée. Mais Frost et Parry avaient en commun une individualité incorruptible, imperméable aux compromis. Robert Parry a vu des hommes et des femmes de moindre caractère y succomber au cours des trois dernières décennies.
Médicalement, un troisième AVC en quatre semaines était la cause immédiate. Mais qu’est-ce qui a amené les attaques ? Bob était assez lucide pour partager avec nous ses propres idées concernant la cause sous-jacente, dans une apologie qu’il eut du mal à rédiger après sa première attaque le soir de Noël.
Sa vue s’était altérée. Sa vision du journalisme professionnel, elle, n’a pas été altérée.
Bob m’a dit qu’il était très difficile de pénétrer le brouillard physique afin d’écrire une « apologie » non embrumée. Typiquement, pour notre bénéfice – pas le sien – il a persisté. Il y a là de solides leçons pour tous – et un mandat pour reprendre là où Robert Parry s’est arrêté dans sa poursuite implacable de la Vérité.
Voici un lien vers son « New Year’s Eve apologia ». Le texte est également inclus ci-dessous : https://consortiumnews.com/2017/12/31/an-apology-and-explanation/
Source : raymcgovern.com, 28-01-2018
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
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Commentaire recommandé
On ne publiera jamais assez d’articles rendant hommage à Robert Parry car son intégrité et sa force de caractère sont si rares dans son métier. Il me semble n’avoir vu aucune ligne concernant son décès sous la plume de journalistes français y compris de la part de ceux qui se réclament d’un journalisme indépendant. Merci de le faire ici mais ce silence interroge. La presse américaine mainstream ne semble pas avoir été prolixe non plus, on comprend pourquoi.
4 réactions et commentaires
On ne publiera jamais assez d’articles rendant hommage à Robert Parry car son intégrité et sa force de caractère sont si rares dans son métier. Il me semble n’avoir vu aucune ligne concernant son décès sous la plume de journalistes français y compris de la part de ceux qui se réclament d’un journalisme indépendant. Merci de le faire ici mais ce silence interroge. La presse américaine mainstream ne semble pas avoir été prolixe non plus, on comprend pourquoi.
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AlerterIl est possible qu’il ait été blacklisté (notamment par d’anciens correspondants)
J’y pense d’autant plus facilement car c’est ce qui aurait pu se produire avec le sympathique Fréderic Taddei
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AlerterIl est triste que les journalistes intègres soient mis à l’index pour avoir tenté de briser le moule et le suivisme ambiant, souvent imposés par les intérêts économiques et politiques au delà de tout forme déontologique.
Robert Parry meurt au moment où l’on pense de plus en plus à remplacer les journalistes par des algorithmes D’IA, triste symbole révélateur qui ne pourra cesser que si cette profession se réveille et cesse de suivre un chemin qui la mènera à l’automatisation , hors pour cela il lui faudra faire preuve des qualités humaines et de revolte qui empêchera les journalistes d’être mené à cette forme d’abattoir de leur profession.
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AlerterLe plus terrible sans doute, parmi les effets du mal qui ronge nos élites politiques et médiatiques occidentales, est la renonciation aux principes que pourtant elles prétendent défendre. Partant, n’ayant plus cet appui, elles retombent dans le mimétisme le plus primitif et le plus délétère. Mimétisme qui mène au délire Chacun, chaque faction, chaque camp, combat son adversaire du moment, cherchant à se différencier de lui, mais tombant dans une indifférenciation de plus en plus absolue. Ceux qui résistent à ce délire sont mal vus évidemment. Robert Parry en faisait partie.
Pour plus d’explications, lire René Girard.
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