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2.mai.20212.5.2021 // Les Crises

Royaume-Uni : Pendant la Seconde Guerre mondiale, les opérations des forces spéciales étaient plus transparentes qu’aujourd’hui

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Source : Consortium News

Traduit par les lecteurs du site Les Crises

Des chercheurs ont exhumé des déclarations ministérielles oubliées depuis bien longtemps afin de montrer combien la culture du secret à Whitehall [quartier de Londres où se trouvent les principaux ministères, NdT] s’est renforcée à la fin des années 80, selon Murray Jones et Phil Miller.

18 janvier 1943 : des membres du SAS, Special Air Service en Afrique du nord tout juste rentrés d’une mission de trois mois (collection de l’Imperial War Museums collection, Wikimedia Commons)

Les ministres du gouvernement britannique étaient tout à fait désireux de donner davantage d’informations au Parlement concernant les forces spéciales militaires britanniques durant la seconde guerre mondiale et « la fin de l’empire » qu’ils ne le sont actuellement, révèle une nouvelle étude.

Actuellement les ministres prétendent avoir une « politique de tradition ancienne » consistant à ne pas faire de commentaires en ce qui concerne les SAS britanniques quand les parlementaires leur posent des précisions sur leurs opérations.

On estime que les forces spéciales, qui ont un effectif de plusieurs milliers de personnes et un budget de plusieurs milliards de livres sterling, sont impliquées dans huit guerres souterraines à l’étranger, dont le Yémen et le Mali.

Un rapport du group Action sur la violence armée [AOAV : Action on Armed Violence est une organisation caritative basée à Londres, qui mène des recherches et des activités de plaidoyer sur l’incidence et l’impact de la violence armée mondiale,NdT] a découvert que la « politique de tradition ancienne » des ministres toute en opacité n’a en fait pas existé avant la fin des années 80. Elle n’a été introduite que par le gouvernement de Margaret Thatcher au cours de l’enquête sur le très controversé meurtre de trois membres désarmés de l’IRA (Irish Republican Army) à Gibraltar en 1988.

Station service à Gibraltar où Daniel McCann et Mairéad Farrell, membres de l’IRA ,ont été abattus par le SAS en 1988 (Gibmetal77, CC BY-SA 3.0, Wikimedia Commons)

Auparavant, les ministres avaient répondu comme à leur habitude aux questions au Parlement concernant les unités secrètes telles que les SAS et leur équivalent dans la Marine, le SBS (Special Boat Service) tous deux fondés pendant la seconde guerre mondiale.

La découverte des chercheurs conduira à des appels à une plus grande transparence concernant les forces spéciales britanniques et survient alors que le ministère de la défense a annoncé le mois dernier de vagues projets adin d’« accroître leur capacité et améliorer leur capacité à opérer secrètement dans les endroits les plus difficiles du monde. »

Contrairement à leurs homologues américains, les forces spéciales britanniques sont dispensées des exigences relatives à la liberté d’information et n’ont pas à répondre au comité de défense du Parlement, ce qui signifie que leurs missions sont entourées du plus grand secret.

Le député travailliste Clive Lewis, qui a été officier d’infanterie en Afghanistan, a indiqué à Declassified :

« Quand les Etats-Unis parviennent à un contrôle démocratique du champs militaire, ce que les gouvernements britanniques successifs ont réussi à éviter, vous savez, au plus profond de vous, que quelque chose ne tourne pas rond.

La tendance est claire, la transparence et la responsabilité sont passées à la trappe alors que le pouvoir du gouvernement est devenu plus centralisé. Il nous faut voir cette question pour ce qu’elle est réellement, il s’agit bien d’une crise démocratique de bien plus grande ampleur, rendue possible par le manque « de mécanismes de vérification et de contrepoids » du pouvoir exécutif dans la Constitution britannique. »

2012: une avion d’assaut de la RAF à l’entrainement avant le départ en Afghanistan (Defence Images, Flickr)

Philip Ingram MBE, membre de l’Ordre de l’empire britannique, ancien colonel dans l’armée britannique qui a mené les opérations de renseignements en Irak, a également appelé à plus de contrôle. Il a déclaré à Declassified :

« Je m’inquiète du fait qu’il n’y ait pas de contrôle indépendant des opérations des forces spéciales, soit par le biais d’un commissaire indépendant comme l’Investigatory Powers Commissioner qui supervise le MI5 et le MI6 ou via une sous-commission parlementaire. »

Il a ajouté : « Je serais moins inquiet si le ministère de la Défense n’avait pas cette culture qui consiste à mener les personnes et les opérations à leur point de rupture et de dissimuler tout problème éventuel.

Cette culture au sein de la défense devient de plus en plus manifeste dans la presse et elle représente un signal d’alarme qui me porte à croire qu’il est essentiel que les opération très sensibles dans lesquelles nos forces spéciales sont engagées fassent l’objet d’un examen rigoureux et indépendant, ne serait-ce que pour protéger les personnes engagées dans les opérations. »

Le rapport d’Action on Armed Violence, une ONG basée à Londres, dévoile des déclarations ministérielles oubliées depuis bien longtemps retranscrites dans le Hansard, le compte-rendu officiel du parlement britannique, afin de prouver que la Grande-Bretagne avait auparavant et a eu pendant quarante ans une culture de relative ouverture au sujet de ses forces spéciales.

La référence la plus ancienne aux forces spéciales trouvée par les chercheurs de l’ONG date d’avril 1945 quand Sir James Grigg, le secrétaire d’état à la guerre, informait le parlement que sept soldats de la SAS avaient été capturés et tués par les nazis en France.

En dépit de la censure largement répandue en temps de guerre, James Grigg racontait en détail aux députés, avant la défaite d’Hitler, comment un officier du SAS « avait été tué à coups de crosse répétés sur la tête » et comment quatre autres ont « été emmenés par la Gestapo dans un bois » où ils ont été « alignés pour être abattus. »

Un tel niveau de transparence est à rapprocher d’une déclaration de celle qui était alors première ministre, Theresa May, en 2018 au sujet de la mort en Syrie du sergent du SAS Matt Tonroe au cours d’une opération contre le groupe Etat islamique.

Theresa May a trompé le parlement en affirmant aux députés que Matt Tonroe appartenait au troisième bataillon du régiment de parachutistes, une unité d’infanterie régulière qui n’était pas déployée en Syrie, dissimulant ainsi le fait que les forces spéciales britanniques se battaient dans ce pays du Moyen-Orient.

Elle a également indiqué une fausse cause de décès en prétendant que Matt Tonroe avait été tué par un « engin explosif improvisé » et non par un tir ami.

La fin de l’empire

L’unité du SAS all-Southern Rhodesian en Malaisie britannique en 1953. (Wikimedia Commons)

Le parlement non seulement était mieux informé des bataille du SAS contre les nazis que de celles contre l’Etat islamique, mais les ministres étaient également plus transparents durant les conflits de la période dite de « la fin de l’empire » des années 1950 à 1970.

Anthony Head, secrétaire à la guerre dans le dernier gouvernement de Winston Churchill, avait dit au parlement en 1955 que le nombre de troupes du SAS avait « été augmenté en Malaisie », une colonie britannique d’Asie du sud-Est où des rebelles maoïstes luttaient pour l’indépendance.

Anthony Head avait même divulgué des détails sur les tactiques de parachutage du SAS, les décrivant comme les « seules troupes aéroportées du monde à sauter directement depuis l’avion sur le haut des arbres, à y attacher des cordes puis en descendre. »

Il y a aussi, en 1959 encore, le ministre de la guerre conservateur Hugh Fraser confirmant au Parlement que le SAS avait, à peine quelques semaines plus tôt, mis fin à une rebellion dans le Djebel Akhdar (les Montagnes vertes) à Oman près de champs pétroliers récemment découverts.

L’avion Venom de la Royal Air Force survolant le Djebel Akhdar durant le soulèvement à Oman. (Laurence Garey / Creative Commons)

Le parlement avait été informé de cette opération malgré son caractère plus que douteux qui impliquait de supprimer des rebelles qui se battaient contre le Sultan d’Oman Said Ben Taimur, un tyran qui autorisait l’esclavage et interdisait à ses sujets de se servir de l’électricité, de lunettes et même de parapluies.

Les ministres ont été bien moins communicatifs au sujet de récentes missions des forces spéciales chez le voisin d’Oman, le Yémen, en soutien à la coalition menée par l’Arabie saoudite.

Le Mail on Sunday annoncait en 2018 que des membres du SBS avaient été blessés au Yémen où ils combattaient aux côtés d’enfants-soldats.

Lorsque ces allégations furent soulevées au parlement, le ministre des affaires étrangères Mark Field a répondu : « En ce qui concerne les forces spéciales nous ne faisons aucun commentaire, ni pour confirmer ni pour démentir la moindre implication. »

A ce stade, les député de l’opposition avaient tellement pris l’habitude de cette culture du secret entourant les forces spéciales que la secrétaire aux affaires étrangère du cabinet fantôme, Emily Thornberry se résignait à dire : « Je ne m’attends en aucun cas à ce que le ministre d’Etat commente les activités de nos forces spéciales – c’est quelque chose que le gouvernement ne fait jamais. »

De Bornéo à Belfast

Contrairement à ce que Emily Thornberry laisse supposer, l’ONG Action on Armed Violence a découvert de nombreux exemples, au cours des années 1960, 1970 et 1980, où les ministres informaient de façon courante le Parlement concernant les forces spéciales britanniques.

Le ministre de la défense travailliste Gerry Reynolds indiquait au Parlement en 1966 que les troupes du SAS à Bornéo, en Malaisie, était équipées d’un nouveau fusil de la société Armalite. Plus tard, en 1969 le secrétaire à la Défense Denais Healey précisait au Parlement que le SAS était prêt à un « déploiement rapide n’importe où sur le front de l’OTAN, depuis l’Antarctique jusqu’à l’est de la Turquie. »

Cette relative transparence s’est poursuivie au cours de la décennie suivante lorsque le premier ministre travailliste Harold Wilson a informé le Parlement du déploiement des troupes du SAS en Irlande du Nord pour des opérations intérieures contre l’IRA en 1976.

Lorsque Margaret Thatcher est devenue premier ministre elle était initialement prête à débattre des forces spéciales au Parlement. Elle avait affirmé que le sauvetage par le SAS des otages à l’ambassades iranienne de Londres en 1980 était une « opération brillante » conduite par l’unité avec « courage et assurance, » donnant aux député « la fierté d’être Britanniques ».

Etudiants iraniens entrant dans l’ambassade américaine à Téhéran le 4 novembre 1977. (Wikimedia Commons)

Après que la Grande-Bretagne a repris les Iles Malouines à l’Argentine en 1982, le ministre des forces armées Peter Blaker a affirmé au Parlement que les forces spéciales britanniques avait apporté une « contribution essentielle » à la victoire.

« Des patrouilles du SAS et du SBS ont été débarquées par la task force à l’est et à l’ouest des Malouines » trois semaines avant le débarquement, » a-t-il précisé avant de décrire en détail leur tactique.

« Opérant au milieu de l’ennemi, vivant sur le terrain dans des conditions d’inconfort et de danger extrêmes, ils ont pu fournir des renseignements essentiels à la conduite victorieuse du débarquement et à la réalisation du raid le plus audacieux et le plus réussi sur Pebble Island, en détruisant des avions qui auraient constitué une menace au débarquement qui devait suivre. »

En juin 1985 encore, le secrétaire à l’Irlande du Nord, Douglas Hurd, affirmait devant le Parlement que « des unités spécialisées de l’armée » étaient en attente et prêtes à servir dans la région en réponse à une question d’un député au sujet du SAS.

Les meurtres à Gibraltar

Cependant cette culture d’ouverture relative a totalement changé en 1988 lorsque les ministres ont été mis sous pression afin d’expliquer pourquoi le SAS avait tué trois membres désarmés de l’IRA à Gibraltar, un territoire britannique d’outre-mer au sud de l’Espagne.

Lorsqu’en plein Parlement, la question a été posée de savoir si c’était la « décision de la première ministre » d’envoyer à Gibraltar le commando assassin du SAS, Margaret Thatcher a affirmé : « nous ne discutons jamais de sujets concernant les forces de sécurité dans cette Chambre », cela en dépit de ses éloges lors de la mission du SAS à l’ambassade iranienne huit ans auparavant.

Margaret Thatcher passant en revue le régiment Royal des Bermudes au début de l’année 1990. (White House, Wikimedia Commons)

Le ministre des forces armées Roger Freeman est aussitôt devenu un fervent avocat de la nouvelle politique de Margaret Thatcher en affirmant : « Cela a toujouàrs été la pratique des gouvernements successifs de ne pas commenter en détails les sujets de politique de sécurité » en totale contradiction avec la transparence des ministres sur des opérations précedentes du SAS aux îles Malouines et en Malaisie.

Toutefois alors même que cette politique embryonnaire se mettait en place, des collègues du cabinet se contredisaient, le ministre de la Défense Archie Hamilton affirmant au Parlement que « À Gibraltar le SAS a fait preuve de beaucoup de courage et de détermination. Leur tâche a été difficile et il l’ont mené à bien dans le cadre de la loi. »

Néanmoins les révélations sur le fait que le SAS entraînait la guerilla des Kmers rouges au Cambodge ont été éludées par le cabinet Thatcher une année plus tard, en 1989, la ministre du developpement d’outre-mer Lynda Chalker affimant à tort : « Ni les précents gouvernements travaillistes, ni ce gouvernement conservateur-ci n’ont commenté l’engagement des forces spéciales et je n’ai pas l’intention de le faire maintenant. »

Ce changement soudain a conduit certains ministres à tenter de réécrire l’histoire. Archie Hamilton, qui seulement douze mois plus tôt avait fait l’éloge de la mission du SAS à Gibraltar, a déclaré au Parlement que le gouvernement de Wilson avait eu tort d’annoncer le déploiement du SAS en Irlande du Nord en 1976.

Archie Hamilton a affirmé que ces ministres s’étaient « écartés de la pratique normale consistant à ne pas commenter les activités du SAS, et je n’ai pas l’intention de les suivre dans cette voie. »

Une politique bien établie

Dès 1994, les ministres du gouvernement conservateur de John Major faisaient référence à cette approche relativement récente comme à « une politique de longue date consistant à ne pas commenter les sujets en rapport avec les forces spéciales » alors qu’on l’interrogeait sur une implication possible du SAS dans la guerre en Bosnie.

Cette façon consistant à parler « politique bien établie » a depuis été maintenue par les gouvernements de Tony Blair, Gordon Brown, David Cameron, Theresa May et Boris Johnson – bien qu’il arrive que des ministres y dérogent quand cela convient à leurs intérêts.

On a observé une telle occasion au cours de l’intervention libyenne en 2011 quand des fermiers locaux capturèrent une équipe conjointe des forces spéciales et du MI6, obligeant un secrétaire aux Affaires étrangères bien embarassé, William Hague, à préciser aux députés : « Il y a déjà eu des occasions aux cours desquelles nous avons envoyé des forces spéciales en Libye. »

Mais depuis la transparence a de nouveau décliné, sans aucun contrôle parlementaire sur le rôle des forces spéciales britanniques dans les conflits mondiaux, y compris au Yémen, en Irak, en Syrie, en Afghanistan, au Mali, au Kenya et en Somalie.

Les forces spéciales britanniques en mer d’Égée, 1944 : le caporal Aubrey du SBS aiguise son poignard alors qu’il se prépare au combat. (Imperial War Museums, Wikimedia Commons)

Cette opacité permet aux premiers ministres de déployer les forces spéciales n’importe où, même dans les zones de conflit où le Parlement a explicitement refusé l’envoi de troupes, comme ce fut le cas en Syrie en août 2013.

D’après certaines informations, les forces spéciales britanniques se trouvaient dans ce pays trois jours avant le vote, ce que David Cameron voulait depuis le début de 2012, selon ses mémoires.

L’ancien premier ministre est connu pour avoir fortement eu tendance à utiliser les forces spéciales, il leur aurait donné « carte blanche » afin de lancer des raids en vue de tuer ou de capturer les leaders de l’EI, visant ceux faisant partie d’une « liste à tuer » de 200 djihadistes britanniques.

En 2015, David Cameron a accru le budget des forces spéciales de 2 milliards de livres sterling, y compris le doublement de leur budget d’équipement, afin de s’assurer qu’elles étaient « dument musclées ». Theresa May y a ajouté 300 millions de livres sterling en 2017.

La totalité du budget des forces spéciales britanniques n’a pas encore été publiquement révélé.

Fuites dans la presse

Ce mécénat financier n’est que rarement remis en question puisque le SAS détient une position sacrée dans les médias britanniques. Une analyse récente effectuée par le site Declassified UK a trouvé 384 mentions du terme « héros du SAS » dans la presse britannique au cours des cinq dernières années.

Une presse bienveillante diffuse régulièrement des détails « fuités » de missions soi-disant réussies des forces spéciales, sans que ceux-ci puissent être vérifiés de manière indépendante ou contestés par le Parlement.

Cette attitude a suscité une certaine gêne en octobre 2020 lorsque des commandos du SBS ont abordé un pétrolier au large des côtes sud de l’Angleterre, pétrolier qui était censé avoir été détourné par des passagers clandestins nigérians.

Bien que les propriétaires du bateau aient insisté sur le fait que ça n’était pas « absolument pas d’un détournement, ce qui était sûr à 100% », des détails complexes de l’opération ont été fournis à la presse, et certains titres en ont fait leur une, saluant les SBS comme des héros.

Il fut plus tard révélé que le « détournement » supposé n’avait pas eu lieu et que l’équipage n’avait jamais été en danger, toutes les charges contre les clandestins furent abandonnées.

L’ancien Secrétaire au Brexit , le député Davis Davis, qui a servi dans les SAS, a dit au site Declassified UK qu’en dépit de l’interdiction officielle, il arrive effectivement au ministère de la Défense de commenter dans la presse lorsque cela est à l’avantage des forces spéciales.

Davis Davis a précisé : « La plupart de ce qu’ils font est à juste titre secret, mais il est sans doute nécessaire de mettre en place un dispositif spécial [de surveillance], comme l’Intelligence and Security Committee ou un sous-comité de la commission Défense de la Chambre des Communes » afin de conttrôler le SAS.

Un porte-parole du ministère de la Défense a déclaré au site Declassified UK :

« C’est la politique bien établie des gouvernement successifs, pas de commentaire, dissuasion si d’autres souhaitent commenter ou spéculer quand aux activités opérationnelles des forces spéciales, les implications en termes de sécurité ne le permettent pas. »

« Ceci est parfaitement compatible avec le principe de contrôle parlementaire qui s’exerce par l’intermédiaire de la surveillance ministérielle concernant les opérations des forces spéciales. »

Murray Jones est journaliste d’investigation, il travaille actuellement sur le militarisme britannique et l’avenir de la guerre pour le groupe Action on Armed Violence.

Source : Consortium News, Murray Jones, Phil Miller – 05/04/2021

Traduit par les lecteurs du site Les Crises

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Commentaire recommandé

calal // 02.05.2021 à 08h21

si la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens,la dissuasion nucleaire a bien change la guerre.Comme le but de la guerre est soit la destruction des concurrents sans trop de perte pour son camp,le pillage de ressources ou l’asservissement des autres a sa volonte,la guerre nucleaire ne permet pas d’atteindre ces buts et il faut donc trouver d’autres moyens pour cela .
D’ou les guerres de 4eme generation, avec coup de main visant a des eliminations « ciblees », propagande visant a detruire la volonte de combattre,l’unite des adversaires,sanctions economiques,pression du systeme financier international, epidemies (? )
Apres le fait de passer d’une guerre totale a des actions commandos,c’est un peu comme les techniques de management du petit peuple par le capital, on passe des coups de fouet a des techniques plus subtiles,c’est quelque part un progres. Avec cependant la menace d’un retour en arriere possible a chaque instant si le risque de perte d’hegemonie devenait trop important?

11 réactions et commentaires

  • calal // 02.05.2021 à 08h21

    si la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens,la dissuasion nucleaire a bien change la guerre.Comme le but de la guerre est soit la destruction des concurrents sans trop de perte pour son camp,le pillage de ressources ou l’asservissement des autres a sa volonte,la guerre nucleaire ne permet pas d’atteindre ces buts et il faut donc trouver d’autres moyens pour cela .
    D’ou les guerres de 4eme generation, avec coup de main visant a des eliminations « ciblees », propagande visant a detruire la volonte de combattre,l’unite des adversaires,sanctions economiques,pression du systeme financier international, epidemies (? )
    Apres le fait de passer d’une guerre totale a des actions commandos,c’est un peu comme les techniques de management du petit peuple par le capital, on passe des coups de fouet a des techniques plus subtiles,c’est quelque part un progres. Avec cependant la menace d’un retour en arriere possible a chaque instant si le risque de perte d’hegemonie devenait trop important?

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    • observations // 02.05.2021 à 14h15

      Les commandos, les groupes speciaux, le renseignement, l’élimination ciblé d’opposants existaient avant l’arme atomique. Entre 1914 et 1918, allemands, français, etc, organisaient déjà des opérations spéciales, des raids sanglants de tranchées en tranchées.

        +2

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      • mohamed amerkanti // 03.05.2021 à 16h10

        sauf que là, il s’agissait d’une guerre déclarée pour défendre le territoire national.
        Aujourd’hui les forces spéciales interviennent sur des terrains étrangers et la plupart de leurs victimes sont civiles.

          +4

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  • Jean-Do // 02.05.2021 à 11h14

    Tous les anciens des services secrets anglo-saxons, à commencer par John Le Carré, disent clairement que quand les USA ont besoin de réaliser une saloperie que même la CIA n’ose faire, ils le demandent aux Anglais.

    C’est aussi le seul pays (quasi-)bipartite où le gouvernement a ouvertement monté une agence spécifique pour démolir le parti d’opposition et à dégommer son leader, Jeremy Corbyn. Et à y arriver sans que personne ne proteste !?

    Le Carré va même plus loin et prétend que la clique en place est devenue une maffia qui opère d’abord pour son enrichissement personnel. Mais c’est du pipeau, sûrement, on n’a jamais vu un gouvernement utiliser le « secret défense » pour cacher ses saletés, n’est-ce pas ?
    /ironie inside

      +7

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    • observations // 02.05.2021 à 13h47

      John le Carré, un bon écrivain a fait une longue carrière sur des actions dont il ne connaît rien. Les gens des forces spéciales ne parlent jamais de ce qu’ils font. Vous ne connaissez pas leur visage, leur identité.

      Il a travaillé pour le MI5 et le MI6 qui sont des services d’espionnage et de contre-espionnage et il a écrit son premier roman en étant employé par le MI5..pas trop débordé. En raison de la segmentation entre action et renseignement il n’a jamais croisé un SAS.

      John le Carré est un romancier.

      Le Carré va même plus loin et prétend que la clique en place est devenue une maffia qui opère d’abord pour son enrichissement personnel.

      Vous avez des sources ? Comme votre affirmation sur la délégation de compétence des USA vers les SAS…quand on connaît les moyens…une collaboration absolument comme avec le COS ou le GIGN en France.

        +0

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  • Vain(s) espoir(s) // 02.05.2021 à 11h38

    « On a observé une telle occasion au cours de l’intervention libyenne en 2011 quand des fermiers locaux capturèrent une équipe conjointe des forces spéciales et du MI6 »

    Cela n’a-t-il pas un aspect quelque peu pathétique… de simples fermiers capturant des soldats plus qu’aguerris !?!

      +1

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  • Traroth // 02.05.2021 à 14h41

    D’une manière générale, l’être humain est plus transparent sur ses actions légitimes que sur ses actions illégitimes. Si je sors de chez moi pour aller acheter du pain, être transparent envers ma femme sur le sujet ne me coûte pas grand chose. Par contre, si c’est pour aller trombiner la voisine, c’est plus difficile.

      +3

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  • Koui // 03.05.2021 à 13h27

    Il n’est pas normal que le peuple français soit tenu a l’écart des débats sur les activités secrètes de notre république. Comment en juger si ces activités restent secrètes indéfiniment ? Est il possible de débattre de notre rôle aujourd’hui en Syrie sans en rien connaître et sans rien savoir de nos activités passées aux côtés de Saddam Hussein, Pol Pot, Habyarimana et de Ben Laden dans les années 80? Même pour la guerre d’Algérie, les archives ne sont pas ouvertes. Hollande s’est vanté d’avoir fait assassiner des terroristes, mais qui et pourquoi, et avec combien de victimes innocentes? Macron fait repentance pour des actes qu’il n’a pas commis, mais garde le secret sur ses propres agissements. Est ce logique? Ces secrets obscurs favorisent le crime autant que le mensonge et l’affabulation.

      +4

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    • mohamed amerkanti // 03.05.2021 à 16h13

      surtout que ces assassinats en Syrie ont des conséquences bien concrêtes à Paris, doit on rappeler les 200 morts du Bataclan pour comprendre que les agissements de nos politiques sapent la sécurité chez nous.
      Sans oublier le glissement vers un état d’urgence permanent ou les libertés individuelles ne sont plus garanties.
      A vouloir « exporter la démocratie », nous allons plus surement importer la dictature et ses pratiques.

        +7

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  • Grd-mère Michelle // 03.05.2021 à 17h18

    Le RU, qui fut, à un moment donné, le plus grand empire du monde, en garde une certaine nostalgie (certaine)…
    Il me semble que le Brexit en est l’illustration la plus récente…même s’il implique d’attacher son wagon au train fou de l’Empire des USA, ET du « Grand Marché ».
    Aujourd’hui,la « culture du secret » peut seule garantir les possibilités de mener des opérations illégales et illicites dans le sens de l’expansion, compte tenu de la propagation intensive, bienvenue, de l’information auprès de tout qui veut s’y opposer.
    C’est pourquoi les « autorités » du RU maintiennent Julian Assange en détention, à l’isolement (depuis avril 2019) dans une prison de haute sécurité, alors qu’il n’est pas un de leurs citoyens et n’a commis aucune infraction sur leur territoire(mais dont l’extradition est exigée par les USA aux fins de le juger pour « espionnage »), pour intimider (terroriser) toute personne qui, comme lui, serait tentée de révéler des « secrets » opportunément « classifiés ».
    C’est pourquoi aussi, depuis deux ans, le « Comité Free Assange Belgium » se rassemble et manifeste chaque lundi, dans plusieurs villes(Bruxelles, ensuite Namur, et Liège à présent), afin de réclamer sa libération sans conditions, sa non-extradition vers les USA(provisoirement obtenue), notre liberté d’expression et notre droit à l’information.

      +5

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  • utopiste // 07.05.2021 à 02h59

    En temps de guerre l’ennemi est parfaitement identifié, sait plus ou moins à quoi s’attendre, et comprendra sans mal d’où viennent les coups. En temps de paix, « l’ennemi » du moment doit si possible continuer d’ignorer qu’il est une cible.

      +0

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