Billet invité
La croissance de 2017, estimée par l’INSEE à 1,9%[1], a été saluée comme « bonne » par le gouvernement mais aussi dans la presse[2] et par de nombreux économistes. Pourtant, même si les chiffres sont nettement supérieurs à ceux enregistré de 2012 à 2016, le taux de croissance pour 2017 reste inférieur aux taux de croissance du début des années 2000. La croissance moyenne de 1998 à 2007 s’établissait à 2,4%, soit 0,5% au dessus du chiffre (estimé) pour 2017, et de 1998 à 2002 à 2,8%. On constate que le chiffre estimé pour 2017 est ainsi nettement inférieur aux résultats d’il y a dix ans. Ce qui pose la question du rôle de l’Euro, mis en place dès 1999 en ce qui concerne l’Euro scriptural, dans ce freinage de la croissance.
1 – L’impact de l’Euro sur la croissance
Le statistiques de l’INSEE montrent bien le freinage important de la croissance, et ce dès avant la crise de 2008-2009. Ce freinage était déjà fort bien décrit dans l’ouvrage collectif publié par Biböw et Terzi en 2007[3]. Les données disponibles montrent aussi que la crise de 2008-2009 a cassée la croissance, et que les politiques mises en œuvre à partir de cette crise ont eu un effet très délétère sur l’économie.
Graphique 1
Source : INSEE
On peut raisonnablement penser que l’impact de l’Euro ne s’est pas fait immédiatement sentir. La France est entrée dans l’Euro avec un taux de change relativement faible. Ce n’est que dans les années ultérieures que l’écart de taux de change réel avec l’Allemagne s’est accru, l’Allemagne bénéficiant d’une sous-évaluation de sa monnaie et la France se trouvant progressivement en situation de surévaluation en termes réels. La publication de l’édition 2017 du External Sector Report du FMI[4] a souligné le problème posé par l’Euro pour des pays comme la France, mais aussi pour des pays comme l’Italie et l’Espagne. On voit que le problème s’est même aggravé par rapport à l’édition 2016. Ces écarts de taux de change sont d’ailleurs régulièrement calculés par le FMI.
Tableau 1
Ampleur des appréciations/dépréciations des taux de change en cas de dissolution de la zone Euro
Ajustement moyen | Ajustement maximal (avec overshooting) | Ecart avec l’Allemagne
(normal-Maxi) |
Ecart avec la France
(normal-Maxi) |
|
France | -11,0% | -16,0% | 26-43% | – |
Italie | -9,0% | -20,0% | 24-47% | +2/-4% |
Espagne | -7,5% | -15,0% | 22,5-42% | +3,5/+1% |
Belgique | -7,5% | -15,0% | 22,5-42% | +3,5/+1% |
Pays-Bas | + 9,0% | +21,0% | 6-6% | +20/+37% |
Allemagne | +15,0% | +27,0% | – | +26/+43% |
Source : écart des taux de change réels dans le FMI External Sector Report 2017 et consultations d’experts des questions de change réalisées au début d’août 2017
L’impact sur la croissance a donc été important mais progressif. On peut chercher à le calculer de deux manières différentes. Soit on considère que la France, sans l’Euro, aurait continué sur la pente de 1998-2002 (avec un taux de 2,8% par an), soit on considère que l’impact de l’Euro peut se calculer à travers la comparaison des taux de croissance d’avant la crise financière de 2008, avec le taux de 1998-2002 pouvant être considéré comme représentatif de la dynamique « hors Euro » et celui de 2003-2007 comme représentatif de la dynamique « dans l’Euro ». Dans ce cas, on est conduit à estimer à -0,8% l’impact de l’Euro sur le taux de croissance de l’économie française. L’impact sur le PIB à prix constants est alors considérable. On peut considérer que la deuxième méthode est plus robuste, car elle tient compte des chocs exogènes indépendants de l’Euro, comme la crise financière.
2 – Pertes économiques et financières induites par l’Euro
La détermination du freinage de la croissance permet de calculer ce qu’aurait pu être le PIB de l’économie française sans l’Euro. On peut aussi considérer que l’écart de -0,8%, qui représente le freinage induit pas l’Euro est probablement sous-estimé pour la période 2010-2017 car, à l’effet mécanique de l’Euro est venu s’ajouter l’impact des politiques mises en œuvre soi-disant pour « sauver la zone Euro », politiques qui bien entendu n’auraient pas concernées la France si cette dernière n’avait pas adhéré à l’Euro. Cependant, à titre conservatoire, on gardera l’idée d’un freinage annuel de -0,8%.
Graphique 2
Comparaison des PIB avec et sans l’Euro
Source : INSEE et données du FMI
On voit donc, sur le graphique (2) la zone orangée qui indique ce que l’économie française a perdu du fait de l’Euro. Ce calcul résulte de la transposition des taux de croissance en indice, et de l’application de cet indice à la valeur du PIB pour 1997, calculé par le FMI.
Tableau 2
Re-calcul du PIB de la France sans l’Euro
On constate alors que le PIB calculé sans l’effet de l’Euro est en 2017 plus élevé de 12,5% que le PIB « réel » correspondant à l’économie française au sein de la zone Euro. On constate aussi que l’écart s’accroit progressivement à partir de 2003 et qu’il atteint, en sommes cumulées, 2025 milliards d’euros en 2017, soit environ 94% de la valeur du PIB réel pour cette année.
Le taux d’imposition générale en France à oscillée entre 42 et 45% dans cette période.
Taux d’imposition 42,5 % en 2009 42,9 % en 2010 44,2 % en 2011 45,0 % en 2012 44,7 % en 2013 44,7 % en 2014 44,6 % en 2015 Source : http://impotsurlerevenu.org/la-fiscalite-francaise/753-l-impot-en-france-compare-aux-autres-pays.php |
On peut estimer une moyenne à 43,5% du PIB. Les 2025 milliards d’Euros que l’économie française aurait produit si elle n’avait pas été assujettie à l’Euro se seraient traduits par une recette fiscale cumulée de 881 milliards d’Euros, soit 58,7 milliards d’euros annuels. Mais, cette somme correspond à une hypothèse linéaire, qui n’est pas vérifiée. En réalité, le surcroît de recette fiscale aurait été très faible pour 2003-2005, et ne serait devenu consistant, voire important, que les années suivantes.
Il n’en reste pas moins que cette somme aurait pu permettre d’engager des dépenses en investissement public et d’accroître les budgets de fonctionnement des administrations vitales (enseignement, hôpitaux, armées) et de stabiliser la dette entre 70% et 75% du PIB.
3 – Le coût en chômage de l’Euro
Le fait que l’économie française, sans le carcan de l’Euro, produise plus a des conséquences évidentes en matière d’emploi. Pour les calculer, il faut commencer par faire l’hypothèse que sans l’Euro le temps de travail hebdomadaire et mensuel n’aurait pas été différent de ce qu’il a été avec l’Euro. Cette hypothèse est modérément réaliste car, dans une économie française en meilleure santé les pressions sociales à la baisse du temps de travail auraient probablement été plus importantes. Mais, on peut considérer le raisonnement « toutes choses égales par ailleurs » comme une base pédagogique robuste.
Si, donc, le temps de travail ne change pas, la productivité peut être calculée par approximation à partir des chiffres de l’emploi fournis par l’INSEE[5]. On obtient alors le chiffre global des personnes employées (salariés et non-salariés) en France métropolitaine soit la colonne (9). Ce chiffre permet de calculer la productivité annuelle de chaque travailleurs sous l’hypothèse que le temps de travail est le même et ne bouge pas sur la période (colonne 10). En divisant le PIB sans Euro (la colonne (6) du deuxième tableau), on obtient l’emploi global (colonne 11). Par soustraction de (11-9) on obtient le surcroît de personnes travaillant (salariées et non-salariées)
Tableau 3
Emploi avec et sans Euro
5 | 9 | 10 | 6 | 11 | 12 | |
PIB en milliards d’euros à prix constants | Emplois en milliers | Productivité par tête | PIB corrigé à partir de 2003 en milliards d’euros | Emploi sans Euro (en milliers) | Différence (11)-(9) | |
1997 | 1592,8 | 23 413 | 68029,2 | 1592,8 | 23413 | 0 |
1998 | 1650,1 | 23 869 | 69133,2 | 1650,1 | 23869 | 0 |
1999 | 1704,6 | 24 466 | 69672,0 | 1704,6 | 24466 | 0 |
2000 | 1772,8 | 25 104 | 70617,4 | 1772,8 | 25104 | 0 |
2001 | 1808,2 | 25 377 | 71254,9 | 1808,2 | 25377 | 0 |
2002 | 1828,1 | 25 543 | 71570,5 | 1828,1 | 25543 | 0 |
2003 | 1842,8 | 25 503 | 72256,2 | 1857,4 | 25705 | 202 |
2004 | 1890,7 | 25 625 | 73781,9 | 1920,5 | 26030 | 405 |
2005 | 1922,8 | 25 815 | 74484,0 | 1968,5 | 26429 | 614 |
2006 | 1970,9 | 26 128 | 75431,5 | 2033,5 | 26958 | 830 |
2007 | 2016,2 | 26 483 | 76132,0 | 2096,5 | 27538 | 1 055 |
2008 | 2018,2 | 26 338 | 76627,7 | 2115,4 | 27606 | 1 268 |
2009 | 1959,7 | 26 127 | 75006,4 | 2071,0 | 27611 | 1 484 |
2010 | 1996,9 | 26 285 | 75972,1 | 2126,9 | 27996 | 1 711 |
2011 | 2038,9 | 26 425 | 77156,5 | 2188,6 | 28365 | 1 940 |
2012 | 2042,9 | 26 453 | 77229,0 | 2210,5 | 28622 | 2 169 |
2013 | 2055,2 | 26 632 | 77170,2 | 2241,4 | 29045 | 2 413 |
2014 | 2075,7 | 26 629 | 77950,7 | 2281,8 | 29272 | 2 643 |
2015 | 2096,5 | 26 741 | 78400,4 | 2322,8 | 29628 | 2 887 |
2016 | 2119,6 | 26 989 | 78534,5 | 2367,0 | 30139 | 3 150 |
Source : INSEE et calculs personnels
Pour fin 2016 on aboutit à 3 150 000 personnes de plus ayant un travail. A la même époque, d’après les chiffres de Pôle Emploi (la DARES) le nombre de travailleurs des catégories A (Sans emploi, avec actes positifs de recherche d’emploi), B (moins d’un ½ temps) et D (sans emploi et sans obligation d’en chercher un) s’élevait à 4 524 800 personnes. On rappelle que c’est ce chiffre, et non la seule catégorie A qui représente les chômeurs réels.
Une économie fonctionnant sans l’Euro réduirait donc le nombre des demandeurs d’emplois considérés comme « chômeurs » de 4,52 millions à 1,37 millions, autrement dit une réduction de 70% !
Bien entendu, ce calcul est théorique. Il ne tient pas compte des problèmes de formation professionnelle et de la difficulté du retour à l’emploi dès que l’on dépasse un certain seuil. On peut donc penser que le nombre des « chômeurs » tel qu’estimé à travers les catégories A+B+D de Pôle Emploi se stabiliserait autour de 1,8/2,0 millions si l’on maintient l’hypothèse « toutes choses égales par ailleurs ». Cela représente néanmoins un gain de plus de 50% par rapport à la situation actuelle.
Graphique 3
On peut donc mesurer ce que l’Euro a coûté à l’économie française et aux français. Voilà pourquoi il n’est pas de discours s’attaquant de manière crédible aux maux dont la société, l’économie, et les structures sociales souffrent aujourd’hui en France qui puisse être tenu en négligeant la question de l’Euro. Même si ces maux se représentent à nous de manière non-économique, leur source est commune : l’existence de l’Euro et l’intégration de la France à l’Union Economique et Monétaire.
Notes
[1] https://fr.news.yahoo.com/linsee-dévoile-estimation-croissance-france-2017-035248512–finance.html et https://www.insee.fr/fr/statistiques/3315254
[2] Voir http://amp.parismatch.com/Actu/Economie/La-croissance-a-decolle-en-2017-pour-atteindre-1-9-1448957 ou https://www.lesechos.fr/monde/europe/0301225600538-la-zone-euro-affiche-un-record-de-croissance-pour-2017-2149274.php ou https://www.latribune.fr/economie/france/quelle-croissance-economique-en-france-en-2017-766385.html
[3] Bibow J. et A. Terzi (dir.), Euroland and the World Economy: Global Player or Global Drag?, New York (N. Y.), Palgrave Macmillan, 2007
[4] Voir http://www.imf.org/en/Publications/Policy-Papers/Issues/2017/07/27/2017-external-sector-report et http://www.imf.org/en/Publications/Policy-Papers/Issues/2016/12/31/2016-External-Sector-Report-PP5057
[5] https://www.insee.fr/fr/statistiques/3202692?sommaire=3202716
Commentaire recommandé
Ce qui est ennuyeux c’est le double langage de Sapir qui dans le même temps n’a que mépris pour le principal parti qui met en avant la nécessité pour la France de « sortir » de l’euro et de changer de politique monétaire.
Qu’il ait des désaccords, même nombreux, c’est une chose, mais il pourrait au moins rendre hommage à sa lucidité sur ce point.
33 réactions et commentaires
Ce qui est ennuyeux c’est le double langage de Sapir qui dans le même temps n’a que mépris pour le principal parti qui met en avant la nécessité pour la France de « sortir » de l’euro et de changer de politique monétaire.
Qu’il ait des désaccords, même nombreux, c’est une chose, mais il pourrait au moins rendre hommage à sa lucidité sur ce point.
+40
AlerterJe ne sais pas si vous parlez du FN mais si c’est bien de ce parti qu’il s’agit, sachez qu’il a abandonné l’idée de sortir de l’euro. Une raison supplémentaire pour le vomir.
+14
AlerterLe FN n’a jamais eu pour projet de sortir de l’euro. D’ailleurs Sapir le nomme bien volontiers dans son projet d’alliance des souverainistes.
Il s’agit évidemment de l’UPR.
+29
AlerterPersonnellement, je ne rêve que d’une chose c’est de sortir de la CEE et de l’euro. Mais la sortie que propose l’UPR est non concertée et donc mènera à une explosion de la zone euro, tout en donnant le bon rôle à l’Allemagne et ses acolytes. C’est pourquoi je préfère la solution politique et de confrontation proposé par le parti de gauche, de plan A/plan B qui est inacceptable par l’Allemagne car cela reviendrait à créer une Europe fédéral et donc à redistribuer d’après J.Sapir au moins 10% de son PIB aux autres « régions » (pays). De plus, le raisonnement de l’UPR est juste mais politiquement il ne me convainc pas, car à contrario de ce que fait Mélenchon, je ne vois pas l’UPR se déplacer dans les pays de la zone euro ou du Maghreb pour recréer des liens avec des acteurs de la vie politique, afin de se coordonner politiquement et économiquement …
+1
Alerter« non concertée »? euh, c’est plutot l’inverse non?
L’article 50 donne justement 2 ans (voire plus) pour concerter tout ca!
alors qu’une sortie brutale (exemple: explosion du target2 allemand) serait en effet catastrophique, mais c’est ce vers quoi nous entrainent tous les autres parts!
+8
Alerterl’article vous permet de sortir et ensuite vous avez deux ans pour vous arranger avec les protagoniste sur la façon dont vous allez sortir de ce bousin.
La concertation est l’action, pour plusieurs personnes, de s’accorder en vue d’un projet commun.
Donc, vouloir une confrontation à la façon plan A / plan B est la bonne méthode politique, car elle implique tous les partis dans une discussion « intelligente » et évite ces conneries de pays-exit qui ne ménerons qu’au chaos. D’ailleurs je n’ai pas connaissance de la part de l’UPR d’une prise en compte de l’après Frexit, qui mènerait à des attaques politico-économique diverse et variées des USA et leurs supplétifs …
+2
AlerterLa même que fleurda. Dire que l’upr propose une sortie « pas concertée » c’est excusez-moi du charabia, et une idée reçue.
– 1e, il y a un sous-entendu de « pas réfléchi » derrière ce « pas concerté » alors que c’est justement l’inverse qui est vrai, CF 10 ans d’analyses factuelles et d’explications précises sont disponible en ligne.
– 2e, l’article 50 du TFUE inclut 2 ans AU MOINS de concertation pour négocier la sortie d’un état membre.
– 3e, partant du principe de retrouver sa souveraineté, c’est contradictoire de de « demander la permission » comme on ne demande pas la permission à ses parents pour sortir au restaurant quand on a 50 ans, sa propre voiture et son propre logement.
– 4e, la solution de la sortie unilatérale est la seule juridiquement valable, et elle est prouvée par les actes depuis le Brexit, alors qu’aucun exemple de sortie alternative n’existe. Comme disait l’autre : « quand la porte est grande ouverte on ne casse pas un carreau de la fenêtre pour sortir »
– 5e, le plan A/B prend le train en marche et n’est pas clairement explicitée dans le programme « vivre en commun ». Difficile de ne pas attribuer cette volontée de ne pas vouloir voir la vérité en face à du partisianisme, c’est à dire une volonté de rester coute que coute derrière un parti pris de « gauche » quoi qu’il en coûte au risque de se tromper gravement.
Amicalement
+5
AlerterJe ne suis pas aveugle aux conséquences d’un Frexit (n’oubliez pas que nous n’avons pas pour sortie de secours les liens qu’a l’Angleterre avec le Commonwealth et les circuits financiers), je reproche juste à l’UPR (tout autant qu’au PRCF) de ne pas informer sur les conséquences et les probables attaques politico-économique que l’on subira.
C’est bien pourquoi je préfère la méthode politique et donc concerté (si la France quitte la zone euro, il y a dissolution de la zone à mon avis dans les mois qui viennent), ne m’en veuillez pas de préférer un accord concerté des différents partis ou chacun admets ses fautes qu’un Frexit ou l’on prend tous les torts sur notre dos.
En résumer, je préfère une méthode qui offre d’ouvrir d’autres portes que l’utilisation de l’article 50, qui est une sortie sèche sans prévenir les gens que la suite sera mouvementé, ce n’est pas que j’en ai peur, je préfère ça à la perte de ma/notre souveraineté aussi bien personnelle que nationale.
+1
Alerteryann, je pense que vous allez longtemps attendre que des gens qui bénéficient d’une situation reconnaissent quoique ce soit.
Ah il le feront peut être lors qu’on sera à l’agonie et qu’ils se sentiront mal. Mais à ce moment là, il n’y aura plus grand chose à répartir pour se sauver ensemble.
Quand au programme insoumis, je vous pointe du doigt le loup :
1) si il y a des propositions, alors référendum et si ça ne marche pas, démission.
2) si il n’y en a pas : FRexit.
Je vous donne le résultat en exclu: on sera dans le cas 1) avec rien et des belles paroles. La question se réduira à se coucher ou à changer de président. (et donc ne pas régler le problème).
+0
AlerterBonjour Yann et tou(te)s…
La Loi, c’est LA LOI !…
Il n’y a qu’une seule et unique méthode pour agir, et c’est bien le FREXIT !…Toute autre négociation est totalement impossible au regard des textes du TFUE…
A cette excellente analyse de Mr Sapir, il convient de rajouter l’article 123 du TFUE ayant verrouillé la Loi 73 (celle-ci abrogée en 1994 puisque le 123 fait foi hein !). Ceci ayant entraîné par « effet domino » une escalade de dettes nécessitant des augmentations fiscales (uniquement pour payer cette dette !), création de taxes multiples, sans oublier des ponctions restrictives (les radars par exemple) et la nécessité de créer une paix sociale impliquant la CSG et faisant taire les contestations (à part sur les RS !).
+2
AlerterJe crois que ce n’est pas du FN dont Patrique voulait parler, mais d’un autre qui est manifestement le seul qui propose sans ambiguïté la sortie de l’euro (et de l’UE), dont J.Sapir avait critiqué ses partisans de sauter de chaise en chaise en se focalisant sur l »article 50.
Un parti qui se cantonne à l’action juridique alors que J.Sapir est plus partisan pour le combat politique, quelque soient les règles établies.
Bien que je n’ai pas aimé cette vanne, je suis plus d’accord avec J.Sapir. Mais comme ce parti est manifestement le seul à proposer l’option de sortie, j’ai du coup autant de respect pour l’un comme pour l’autre.
+10
AlerterJ’imagine qu’il parle plutot de l’UPR, que Sapir a une fois accusé de sectarisme. (Je crois que c’était dans un reportage sur Spoutnik)
+3
Alerter@Patrique C’est assez étrange, en effet. Tout le monde doit s’imaginer qu’il porte une MMT (maladie médiatiquement transmissible). Va savoir. Comme les commentaires sont soigneusement évités, on n’en saura rien.
+4
AlerterC’est vrai, même dans les commentaires, on a du mal à écrire « UPR », alors que l’on n’hésite pas à nommer le FN…
L’UPR est dans l’angle mort des médias et par mimétisme (?), il l’est également de beaucoup de commentateurs…
+1
AlerterComme les 35 heures sont arrivées à peu près au même moment on peut refaire la même démonstration intitulée : la croissance Francaise et le carcan des 35 heures.
+3
AlerterSauf que la France n’est pas le seul pays au monde (ni même en Europe) à être aux 35 heures, et ça se passe très bien ailleurs (exemples : Finlande, Québec…)
+3
AlerterIl y en a même (et pas des moindres !) qui sont à 32 heures (On parle des Pays-bas là quand même, pas du Portugal), d’autres qui étudient sérieusement la possibilité de le faire (Suède) et même le « moteur » et le « grand Manitou » de l’UE a eu récemment des mouvements sociaux importants pour passer à 32 également.
Je ne nomme pas ce dernier pays bien évidemment …
Mais ce n’est pas le genre d’info qu’on retrouve sur les mainstream, ou alors très très vite entre deux catastrophes.
+1
AlerterA quand un article avec le titre « La croissance française et le carcan du réchauffement climatique » ou bien « La croissance française et le carcan de la protection environnementale » ?
N’est-ce pas un problème de se focaliser autant sur la croissance du PIB ?
+7
AlerterParce qu’une croissance freinée par l’Euro, nous coute de l’endettement (pour compenser) et détruit nos moyens de production et d’emplois.
La France ressemble de plus en plus aux Etats-Unis : ne restent bientôt plus que le CMI, la finance et les médias comme locomotives de notre économie.
+4
Alerter« croissance »
y en a encore qui pensent comme ca et se tord la nouille en voulant croire que sortir de l’ue et l’euro va régler les problemes..
ptin… réveillez vous les vieux, c’est pas la monnaie dans laquelle vous payez vos slips qui va vous mettre les machines en route le matin. vous ne comprenez pas que le frein dont vous parlez tous est du à l’apport en énergie qui régresse de par les ressources.
c’est GLOBAL. ca ralentie parce que y a de moins en moins de ressources, et les gens régulent et baissent leur consommation, dont y a pas de compensation offre demande sur raréfaction.
c’est hors cadre historique, y a pas de précédent.
reveillez vous, au cap au mois d’avril y vont s’entre tuer….
+3
AlerterL’endettement n’est pas plutôt imputable au déficit de la balance commerciale?
Cela dit, je suis assez d’accord sur le fait que l’Euro joue un rôle défavorable pour la France dans ce cadre libre échangiste.
Il ne coute (presque) rien à une entreprise de délocaliser son activité dans un autre pays de la zone Euro avec des couts salariaux bien inférieurs.
On fabrique ailleurs et on met sur le carreau des salariés ici, sans mécanisme de compensation… à part la dette.
Mais, une sortie de l’Euro n’a d’intérêt que dans le but d’appliquer un programme politique précis qui nécessite de retrouver sa souveraineté monétaire, non ?
Après, si je mets de côté la question de l’Euro, est-il encore possible et souhaitable de parier sur la croissance du PIB?
Dans un monde de plus en plus contraint par des limites physiques, ne faut-il pas revoir notre façon d’aborder l’économie?
+1
AlerterExcusez-moi mais bien que je comprenne votre méfiance (et il faut être méfiant) sur tout ce que l’on pourrait dire à partir du PIB, il me semble que la conclusion de l’analyse portée dans cet article est tout de même édifiante bien que ce ne soit que théorique ( 3 millions de chômeurs d’écart !).
+5
AlerterCe n’est pas une question de méfiance, mais plutôt d’une incompréhension sur l’objectif recherché.
Avoir plus d’emplois ? Ok, mais pour quoi faire ? Pour polluer encore plus ?
C’est le reproche que je fais à ce type d’article (même bien fait) : il n’y a pas assez de données qualitatives.
Si l’objectif de sortir de l’Euro consiste simplement à poursuivre le « business as usual » en plus gros. Franchement, politiquement, ça manque de saveurs.
Faire de l’économie sans politique est une approche assez frustrante, voire stérile.
Cela dit, je peux comprendre que l’auteur ne souhaite pas s’engager davantage sur le terrain politique. Ça peut lui porter préjudice…
+0
AlerterJe suis surpris que vous ne souhaitez pas qu’il y ait plus d’emplois à pourvoir. De la pollution générée, sans doute (par une augmentation de l’économie/industrie), mais je pense que cette dernière est plus du ressort de l’être humain en général (et donc préconiser davantage de solutions d’ordre écologique voire carrément -et très difficilement- limiter le nombre d’humains sur terre par moins de naissances, mais c’est un autre débat). Sinon, une remarque, les chômeurs consomment et génèrent donc aussi de la pollution.
Personnellement, je souhaite que les chômeurs puissent avoir un emploi, principalement pour des raisons humaines avant tout.
Que l’auteur ne souhaite pas s’engager sur le terrain politique, j’en pense plutôt le contraire. Son blog Russeurope a été fermé pour cette raison (ou plutôt car sa ligne politique ne convenait pas à son hébergeur …). Et cet article est une pièce de plus dans le puzzle.
Cordialement.
+1
AlerterEffectivement, être chômeur aujourd’hui n’est pas une position enviable. Malheureusement, l’emploi est devenu un outil très puissant d’asservissement des politiques. On peut faire accepter n’importe quoi pourvu qu’il y ait de l’emploi derrière. C’est pourquoi, j’attache toujours de l’importance sur la qualité de l’emploi et sur son intérêt pour la collectivité.
Après, il y a d’autres leviers comme le temps de travail. Malheureusement, M. Sapir ne s’attarde pas trop sur ce point.
+0
AlerterLa qualité de l’emploi et non la précarité, bien d’accord avec vous sur ce point. De même pour l’asservissement.
Pour le temps de travail : J.Sapir a compté le chômage réel en regroupant les catégories A, B et D. Ces dernières mesurent déjà une activité insuffisante voire nulle. Cela est certes qualitatif mais existe-il d’autres bases plus précises sur les temps de travail pour les chômeurs et les non-chômeurs (je ne suis pas économiste) ?
+0
AlerterPas mal de biais dans ce calcul…
– M. Sapir prend pour point de comparaison les années 1998-2002. Or, ce sont plusieurs années de croissance particulièrement forte, atypiques pour les années 90. Le début des années 90 avait une croissance plus faible, il aurait fallu au moins l’inclure dans la période de référence.
– Il faudrait aussi tenir compte de la baisse tendancielle de croissance depuis les années 70 : la croissance a baissé de façon régulière dans les 3 décennies précédant l’adoption de l’Euro. La poursuite de la baisse après l’adoption de l’Euro peut aussi bien être simplement le prolongement de cette tendance. Il faudrait montrer que sans l’Euro, la tendance serait différente.
– Le fait d’avoir une corrélation entre la baisse de la croissance et l’utilisation de l’Euro n’implique pas que l’Euro soit responsable de cette baisse (une illustration en est le point prédédent : ça baissait déjà avant l’Euro). Il faudrait avoir éliminé les autres causes possibles…
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AlerterD’accord avec vous, prendre la période 1998-2002 n’est pas pertinent, il faudra plutôt comparer avec la décennie 1990 et avec les pays hors zone euro sur les mêmes périodes (le résultat reste d’ailleurs peu flatteur pour l’Euro).
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AlerterPour tout ces combats de chiffres, il aurait sans doute déjà fallut pensé à l’immense majorité, même si ce site, est peut-être épargné, plus ou moins étanche aux divers sigles utilisés dans les brillantes démonstrations économiques, c’est aussi ça la participation des masses…
Le PIB est un indicateur permettant de douter de son intérêt, dans la mesure où il amalgame, comme son nom l’indique un peu tout.
Refaites monter la mortalité routière au niveau de nos amis socialistes de l’époque auto-macho, auto-bobo et ce sacré PIB fait une poussée fulgurante !
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Alerter« administrations vitales (enseignement, hôpitaux, armées) »
Sapir oublie les forces de l’ordre (police et même justice) qui sont indispensables aux 99% du bas, et qui sont essentielles au consentement à l’impôt. Le jour où d’autres groupes (ethnico-religieux) assureront l’ordre et la justice (ce qui est le cas en partie dans les banlieues), c’en sera fini de la collecte de l’impôt, et de l’Etat.
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AlerterIl y a un problème dans cette analyse, même si je partage l’idée de fond. En effet, M. Sapir prend pour référence la période 1998-2002 pour montrer les contreperformances de l’économie français sous le joug de l’euro. Cette période était caractérisée par une assez forte croissance pour la France (malgré ou peut-être grâce à la crise asiatique). Renault était même en phase de distancer Volkswagen! Mais les années précédentes étaient plutôt marquées par une certaine morosité (d’où la cohabitation). Malgré tout, on pourrait aussi invoquer la politique du Francfort… Pardon, du Franc fort et le traité de Maastricht. Quoiqu’il en soit, techniquement, ces précisions auraient dû être apportées, sinon, l’analyse se trouve faussée.
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AlerterRhaaaa j’arrive trop tard pour participer au débat.
Mais j’en profite tout de même pour donner mon avis, qui rejoint et complète celui de ceusette.
Tout ce qui est avancé par J Sapir est très éclairant, mais il ne faut pas perdre de vue que ses projections se basent sur l’hypothèse que l’euro grève chaque année 0,8% de croissance.
Or cette hypothèse est tout bonnement invérifiable.
Le fait est que la sortie de l’euro constituerait un saut dans l’inconnu. Les risques restent nombreux, et leurs conséquences sont impossibles à estimer précisément: dévaluation du nouveau franc, coûts/risques de change, perte d’appétit des investisseurs/prêteurs, etc… Quel homme/femme politique prendrait le risque?
Amha, l’absence de pondération dans le discours de J Sapir est un acte délibéré, donc politique, sous couvert d’arguments économiques.
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AlerterCes considérations et ces calculs sont certes très intéressants, mais au fur et à mesure que les années passent, ils deviennent de plus en plus théoriques.
Car vient le moment où la question devient que fait-on quand on n’a plus grand chose à vendre.
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