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24.mai.201824.5.2018
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[RussEurope-en-Exil] La visite de Macron et le tournant russe : les conséquences d’une inconséquence par Jacques Sapir

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(Billet invité)

Alors que la Président français, M. Emmanuel Macron, s’est rendu à Saint-Pétersbourg le 24 mai, alors que la Président de la Russie ne cesse quant à lui de recevoir des visiteurs importants (le Président de l’Inde, le Premier-ministre du Japon), une question se doit d’être posée : Russie est-elle en train de s’écarter des pays occidentaux et de se tourner vers l’Asie ? La question est régulièrement posée depuis que les tensions géopolitiques entre la Russie et ses partenaires ont connues une montée en puissance à partir de 2014. Il est clair que la Russie n’a pas été « isolée » diplomatiquement, et qu’elle est une puissance déterminante que ce soit pour le règlement du conflit au Moyen-Orient ou pour d’autres conflits. Cependant ; l’impact économique et politique des sanctions prises par les pays occidentaux (Etats-Unis et UE) à l’égard de la Russie, mais aussi des contre-sanctions prises en rétorsions par la Russie doit être pris en compte. Ces sanctions et contre-sanctions sont souvent données en exemple de mesures qui auraient déséquilibré le commerce mondial et provoquée une forme d’aliénation de la Russie avec l’occident. Remarquons, par ailleurs, que cette aliénation est théorisée par certains analystes russes comme Vladislav Surkov, un des conseillers du Président Poutine[1].

Ces mesures politico-économiques font souvent l’objet de débats. De plus, on s’intéresse peu à l’impact des contre-sanctions prises par la Russie sur les pays de l’Union européenne, en particulier dans le domaine agricole et alimentaire. Pourtant ces mesures, ainsi que le pivotement d’une partie du commerce extérieur de la Russie, ont eu des conséquences non négligeables sur les économies des pays concernés. Alors que la Président de la République se rend en Russie et que se tient le Forum Economique de Saint-Pétersbourg, une importante réunion des hommes d’affaires et des dirigeants politiques, Il convient de mesurer s’il y a eu réellement une rupture entre la Russie et ses partenaires occidentaux, et si ces mêmes partenaires ont abandonné progressivement leur politique vis-à-vis de la Russie.

 

  1. Y-a-t-il un écartement de la Russie vis-à-vis de ses partenaires ?

Il convient, ici, d’être prudent. Le commerce international est rarement à l’image des tensions géopolitiques. Rappelons qu’en août 1914, la France et l’Allemagne étaient réciproquement le premier fournisseur et le premier client l’une de l’autre. Pourtant, on peut voir se manifester certaines tendances. On le voit, le commerce n’influe pas nécessairement sur les conflits géopolitiques. Pourtant, si nous cherchons à répondre à cette question sur « l’aliénation de la Russie par rapport à l’occident », les chiffres du commerce international peuvent nous fournir des indications intéressantes.

On s’intéresse donc ici uniquement principalement au commerce des biens. Tous les chiffres qui seront donnés sont dits « FOB ». La première chose que l’on constate est que le chiffre d’affaires du commerce extérieur de la Russie est fortement influencé par les évènements extérieurs (crise financière internationale ou baisse du prix du pétrole en 2014-2016). On peut remarquer une baisse du commerce extérieur de la Russie en prix (l’unité de mesure étant le dollar) de 2014 à fin 2016, suivi par un redressement progressif. Cette baisse affecte tout autant les exportations (pénalisées par la baisse brutal du prix du baril) que les importations. La Russie a d’ailleurs maintenue un solde positif de son commerce en biens important pour l’ensemble de la période. Les importations baissent cependant pour plusieurs raisons :

  1. Baisse du pouvoir d’achat en dollar des entreprises et des ménages.
  2. Baisse absolue du pouvoir d’achat des ménages.
  3. Mise en place de mécanismes de substitution soit entre les importateurs, soit entre la production interne et les exportations dans la période 2015-2017.

Le cumul de ces facteurs explique donc que la baisse des importations ait été parallèle à la baisse des exportations.

On constate cependant que le solde commercial de la Russie reste par contre très largement positif sur l’ensemble de la période. Jamais, et cela contrairement à des rumeurs qui circulaient dans la presse à l’automne 2014 et au printemps 2015, la Russie n’a jamais été confrontée à un déséquilibre de son commerce extérieur qui eut été susceptible de provoquer une nouvelle crise financière.

 

  1. La modification sensible des parts des partenaires commerciaux

 

Cette baisse affecte donc le chiffre d’affaires global (Exportations + Importations) du commerce extérieur (hors services). Cette baisse a été importante (-45%) de 2013 à 2016. Mais la récupération est elle aussi sensible, avec une progression de 25% de 2016 à 2017.

 

Tableau 1

Chiffre d’affaires engendré par le commerce extérieur russe (biens) en milliards de dollars

2013 2014 2015 2016 2017
863,104 804,681 534,44 473,438 591,6

Source : Banque Centrale de Russie

 

Notons que, calculé en roubles ce qui est pertinent pour les comptes des entreprises russes, ce chiffre d’affaires connaît des fluctuations bien moindres, et qu’il est même en 2017 supérieur de 20% à son niveau de 2013. De fait, la forte dépréciation du rouble a permis aux entreprises russes de traverser cette période dans des conditions satisfaisantes pour leur rentabilité.

Cependant, ce qui est encore plus marquant est la modification de la part des partenaires commerciaux de la Russie. Ici encore, on utilise les données fournies par la Banque Centrale de Russie sur la base de la collecte des données des services des douanes. On constate que ces parts, pour les 15 premiers partenaires commerciaux de la Russie qui cumulent au-dessus de 80% du chiffre d’affaires total du commerce extérieur russe, se modifient quelque peu entre 2013 et 2017. Le montant global de la part du chiffre d’affaires de ces 15 premiers partenaires évolue cependant peu, connaissant un pic à 82,4% en 2016 et un creux à 80,5% en 2017.

 

Tableau 2

Part dans le volume des transactions (pour les marchandises) du commerce extérieur de la Russie

2013 2014 2015 2016 2017 Ecart 2017/2014
Chine 11,5% 11,8% 12,0% 13,1% 13,9% 20,8%
Allemagne 9,9% 9,9% 10,1% 10,4% 10,0% 1,1%
Pays-Bas 9,4% 11,1% 10,3% 10,8% 9,6% 1,7%
Ukraine 7,0% 6,1% 5,4% 4,1% 3,3% -53,1%
Italie 6,3% 6,2% 7,3% 7,2% 6,7% 5,5%
Belarus 5,3% 4,9% 4,6% 4,8% 5,3% -0,6%
Turquie 4,4% 4,6% 4,4% 4,7% 5,1% 16,5%
Etats-Unis 4,3% 3,8% 3,7% 4,3% 4,6% 6,5%
Japon 4,1% 4,2% 4,5% 4,6% 4,7% 14,7%
France 3,9% 3,3% 3,0% 2,7% 2,5% -34,4%
Pologne 3,9% 3,7% 3,8% 3,4% 3,0% -22,1%
Corée du Sud 3,4% 3,3% 3,4% 4,1% 3,9% 14,9%
Grande-Bretagne 2,9% 3,1% 3,3% 2,9% 2,4% -16,2%
Kazakhstan 2,8% 3,2% 3,2% 3,2% 3,4% 20,6%
Finlande 2,6% 2,3% 2,5% 2,4% 2,1% -17,8%
Total 81,6% 81,4% 81,4% 82,4% 80,5%

 

La première remarque qui doit être faite immédiatement que 5 pays ont bien vu leur part dans le commerce extérieur de la Russie reculer. Il s’agit de l’Ukraine (dont le commerce avec la Russie était important en 2013) et qui subit de plein fouet les conséquences de la crise politique avec la Russie à la suite des affrontements dans le Donbass. L’impact sur l’économie ukrainienne de cette baisse a été très sévère, car cette économie était fortement dépendante du commerce avec la Russie. Mais, on constate aussi que certains pays de l’Union européenne voient leur part dans le commerce avec la Russie reculer substantiellement. C’est en particulier le cas de la France, de la Pologne, de la Finlande et de la Grande-Bretagne. Pour la France et la Pologne, ces deux pays ont été lourdement frappés par les « contre-sanctions » visant les productions agricoles et agro-alimentaires prises par la Russie en rétorsion aux sanctions dont elle était la cible. On notera cependant que ceci n’affecte pas trois pays de l’UE, et probablement pour des raisons assez différentes.

L’Allemagne ne subit aucune conséquence des sanctions, et ceci très probablement parce que ses industriels (et son gouvernement) ont adopté une politique très pragmatique à l’égard de la Russie, cherchant à contourner les mécanismes des sanctions. Ceci, sans nul doute, s’est fait avec l’assentiment du gouvernement. On a d’ailleurs pu constater de visu la présence des industriels allemands en Crimée, et ce en dépit des positions « officielles » prise par le gouvernement de Berlin. Pour les Pays-Bas, la question est en partie faussée car ce dernier pays reçoit une grande partie du gaz naturel russe avant de la revendre aux consommateurs finaux. Cela explique que les flux de commerce se maintiennent. Enfin, l’Italie a dû adopter une politique très semblable à celle de l’Allemagne, et les industriels italiens sont toujours bien présents, et très actifs, en Russie.

Une première conclusion peut donc être tirée. La réduction des parts commerciales semble bien correspondre à une logique idéologique et politique, mais cette logique est plus bilatérale que multilatérale.

Mais, on notera aussi que des pays améliorent leur part dans le commerce extérieur russe. C’est, tout d’abord, le cas de la Chine et du Kazakhstan, mais aussi du Japon et de la Corée du Sud. Cela renforce l’hypothèse d’un basculement vers l’Asie. Le mouvement, ici, relève de logiques différentes, mais qui sont toutes liées au contexte géopolitique qui s’est établi depuis 2014. La Russie a largement substitué le charbon du Kazakhstan au charbon ukrainien. Par contre, et cela est nettement plus significatif, elle s’est globalement ouverte au commerce avec la Chine et a accru le volume de ses exportations de pétrole et de gaz vers ce pays. Le Japon et la Corée du Sud ont aussi vu leur part dans le commerce extérieur russe augmenter, ce qui correspond bien au « tournant vers l’Asie » qu’a effectué la Russie. Enfin, la Turquie, en dépit d’une période de conflit avec la Russie à la suite de la destruction d’un bombardier russe par la chasse turc, s’est positionnée comme un exportateur de substitution sur les produits agricoles, au détriment de la France et de la Pologne.

On constate donc bien une amorce de pivotement du commerce extérieur de la Russie vers les pays d’Asie. Mais, ce pivotement est moins clair que ce que l’on peut penser. Là où les pays de l’Union européenne adoptent des politiques pragmatiques avec la Russie (Allemagne et Italie), il n’y a pas de perte de parts de marché. Là où les pays adoptent des politiques plus idéologisées (France, Pologne, Grande-Bretagne, Finlande) il y a bien des pertes de parts de marché. Il convient dès lors de tenter de mesurer l’ampleur du phénomène.

 

  • Les gains et les pertes du réajustement du commerce extérieur russe

 

Il faut maintenant tenter de mesurer le coût de ces réajustements pour certains pays. Pour ce faire, on doit commencer par calculer les pertes en dollars par rapport au chiffre d’affaires de 2013 qui sont dû à la contraction générale du commerce extérieur de la Russie. Ces pertes se calculent en rapportant les montants des chiffres d’affaires de 2014 à 2017 à celui qu’ils avaient atteint en 2013.

 

Tableau 3

Montant des chiffres d’affaires par pays et pertes cumulées par rapport à 2013

2013 2014 2015 2016 2017 Pertes cumulées depuis 2014
Chine 99,08 94,63 64,08 61,83 82,05 -93,74
Allemagne 85,27 79,82 54,09 49,05 59,10 -99,04
Pays-Bas 81,39 89,40 54,83 51,27 56,73 -73,32
Ukraine 60,16 48,84 28,59 19,46 19,35 -124,39
Italie 54,63 49,57 38,85 33,90 39,52 -56,70
Belarus 45,83 39,35 24,69 22,58 31,24 -65,46
Turquie 37,72 37,02 23,62 22,11 30,11 -38,01
Etats-Unis 36,94 30,58 19,93 20,41 26,98 -49,87
Japon 35,21 33,80 24,00 21,54 27,69 -33,84
France 33,40 26,23 16,03 12,74 15,03 -63,58
Pologne 33,23 29,53 20,15 16,10 17,75 -49,39
Corée du Sud 29,60 26,88 18,17 19,17 23,31 -30,89
Grande-Bretagne 25,12 25,11 17,69 13,49 14,44 -29,74
Kazakhstan 24,34 25,59 16,94 15,06 20,11 -19,66
Finlande 22,35 18,35 13,47 11,17 12,60 -33,83

Unité : milliards de dollars

Source : Banque Centrale de Russie

 

Il convient, dans un deuxième temps, de distinguer ce qui est dû à la contraction globale du commerce extérieur russe, et ce qui est dû aux ajustements des parts dans ce commerce extérieur. Pour ce faire, on propose de calculer un chiffre fictif du commerce extérieur tel qu’il aurait du être sans le nouveau contexte géopolitique, en appliquant aux années de 2014 à 2017 les proportions de 2013. Dans un deuxième temps on va comparer ce chiffre avec le chiffre réel de chaque pays dans son commerce extérieur avec la Russie. Cette comparaison donnera alors une indication des pertes et des gains subits par chacun de ces pays en raison des modifications des flux du commerce extérieur de la Russie.

 

Tableau 4

Montants hypothétiques si les parts de 2013 avaient été conservées

(milliards de dollars des Etats-Unis)

2013 2014 2015 2016 2017
Chine 99,08 92,38 61,35 54,35 67,92
Allemagne 85,27 79,50 52,80 46,78 58,45
Pays-Bas 81,39 75,88 50,40 44,65 55,79
Ukraine 60,16 56,09 37,25 33,00 41,23
Italie 54,63 50,94 33,83 29,97 37,45
Belarus 45,83 42,73 28,38 25,14 31,41
Turquie 37,72 35,16 23,36 20,69 25,85
Etats-Unis 36,94 34,44 22,87 20,26 25,32
Japon 35,21 32,83 21,81 19,32 24,14
France 33,40 31,14 20,68 18,32 22,89
Pologne 33,23 30,98 20,58 18,23 22,78
Corée du Sud 29,60 27,60 18,33 16,24 20,29
Grande-Bretagne 25,12 23,42 15,55 13,78 17,22
Kazakhstan 24,34 22,69 15,07 13,35 16,68
Finlande 22,35 20,84 13,84 12,26 15,32

 

On obtient alors, pour les pertes cumulées de 2014 à 2017, à la fois le montant des pertes uniquement liées au changement de structure mais aussi l’impact moyen (réparti sur 4 ans) de cet impact par rapport au chiffre d’affaire de chaque pays. Cela donne le tableau suivant :

 

Tableau 5

Calcul de l’impact du changement de structure dans commerce de la Russie

2014-2017

Pertes cumulées depuis 2014

(Tab. 3)

Pertes ou gains théoriques cumulés liés au changement de structure

(Tab. 4 – Tab. 3)

Impact moyen (sur 4 ans) du changement de structures.

1Col.2/4) / (Col.1-Tab.3

Chine -93,74 26,60 6,7%
Allemagne -99,04 4,53 1,3%
Pays-Bas -73,32 25,53 7,8%
Ukraine -124,39 -51,33 -21,3%
Italie -56,70 9,66 4,4%
Belarus -65,46 -9,80 -5,3%
Turquie -38,01 7,80 5,2%
Etats-Unis -49,87 -5,00 -3,4%
Japon -33,84 8,93 6,3%
France -63,58 -23,01 -17,2%
Pologne -49,39 -9,04 -6,8%
Corée du Sud -30,89 5,07 4,3%
Grande-Bretagne -29,74 0,76 0,8%
Kazakhstan -19,66 9,90 10,2%
Finlande -33,83 -6,68 -7,5%

Les deux premières colonnes sont en milliards de dollars des Etats-Unis

 

Le Kazakhstan apparaît comme, en proportion, le grand gagnant du réajustement du commerce extérieur russe, suivi par la Chine, le Japon et la Turquie. Cela, et on l’a déjà dit, n’est pas étonnant vu l’importance du commerce du charbon. Parmi les perdants, si l’Ukraine fait figure de « numéro 1 », la deuxième place revient à la France. Pour ce dernier pays, la perte annuelle moyenne liée au réajustement de la structure du commerce, et concernant pour l’essentiel les exportations vers la Russie se monte à 5,75 milliards de dollars, soit 0,2% du PIB de la France (nous importons peu de la Russie).

 

  1. La fin d’une période historique ?

Il faut alors chercher à mettre cette tendance au basculement du commerce extérieur russe dans une perspective historique. Après plus de trois cent ans de trajectoire visant à « européaniser » la Russie, il semble bien que cette dernière ait pris conscience de sa nature duale, d’Asie et d’Europe. Vladislav Surkov, dans l’article déjà cité, insiste sur le fait que la crise géopolitique de 2014 serait un événement qui : « marque l’aboutissement du voyage épique de la Russie en Occident, la fin des nombreuses tentatives douloureuses de devenir une partie de la civilisation occidentale, de s’apparenter « aux bonnes familles » des peuples européens. »[2] » Surkov remarque que la Russie a été rejetée par le « club » des pays occidentaux, qui n’ont jamais voulu reconnaître sa spécificité et qui l’ont, au mieux, considérée comme un fournisseur de matières premières. On rappelle ici que les violations systématiques du droit international par les Etats-Unis et les pays de l’OTAN (Kosovo, Irak) ont semé la graine de l’aliénation de la Russie face aux puissances occidentales[3]. Le ressentiment qui s’est alors installé tant dans les élites russes que dans la population est patent. On doit d’ailleurs remarquer que lors des élections présidentielles russes qui ont eu lieu en mars dernier, les candidats de l’opposition qui ont fait un score significatif étaient tous des candidats que l’on peut qualifier d’occidentalo-sceptiques voire d’anti-occidentaux (Groudinine et Jirinovski). Les deux candidats libéraux pro-occidentaux n’ont reçu qu’une part extrêmement faible des scrutins. Il n’est pas sur qu’Emmanuel Macron ait compris ce retournement dans l’opinion russe ni à fortiori qu’il en ait tiré les conséquences. Car, la France a beaucoup à perdre, et pas seulement économiquement, dans ce changement. Une bonne partie de l’influence française tenait à sa position équidistante entre Washington et Moscou. Or, pour avoir choisi ouvertement Washington et Bruxelles, le Président français a perdu un levier important et laissé la place libre à des pays comme l’Allemagne ou l’Italie. Cette dernière pourrait bien, du fait de son nouveau gouvernement, remplacer en partie le rôle de la France comme intermédiaire entre les Etats-Unis et la Russie.

Alors, il est aussi clair que l’impact (positif ou négatif) du réajustement du commerce extérieur russe a été significatif pour un certain nombre de pays. Si, le Kazakhstan et les pays industrialisés d’Asie tirent leur épingle du jeu, des pays comme l’Ukraine, la France et la Pologne ont subi de plein fouet les effets de ce réajustement. Pour la France, on peut estimer qu’entre les effets des « contre-sanctions » et la timidité des exportateurs dans un contexte marqué par les sanctions (et l’absence de soutien de la part du gouvernement), les pertes ont été importante et pourraient avoir eu un impact de 0,2% sur le PIB annuel de 2014 à 2017. Quand ont voit les montants de la croissance du PIB durant ces années, ce n’est donc pas négligeable. Ceci devrait aussi être médité par Emmanuel Macron.

[1] http://www.globalaffairs.ru/global-processes/Odinochestvo-polukrovki-14-19477

[2] http://www.globalaffairs.ru/global-processes/Odinochestvo-polukrovki-14-19477

[3] Sapir J., Le Nouveau XXIème siècle, Paris, Le Seuil, 2009.

 

Notes

Notes
1 Col.2/4) / (Col.1-Tab.3

Commentaire recommandé

LA ROQUE // 24.05.2018 à 19h03

« Parmi les perdants la deuxième place revient à la France.La perte annuelle moyenne liée au réajustement de la structure du commerce, et concernant pour l’essentiel les exportations vers la Russie se monte à 5,75 milliards de dollars, soit 0,2% du PIB de la France »

Ce qu’il y a de bien c’est que cela va continuer avec l’Iran sur ordre des Américains.
Je ne sais pas si de mon vivant j’aurais la chance de voir un président défendre les intérêts de la France et des Français…

50 réactions et commentaires

  • LA ROQUE // 24.05.2018 à 19h03

    « Parmi les perdants la deuxième place revient à la France.La perte annuelle moyenne liée au réajustement de la structure du commerce, et concernant pour l’essentiel les exportations vers la Russie se monte à 5,75 milliards de dollars, soit 0,2% du PIB de la France »

    Ce qu’il y a de bien c’est que cela va continuer avec l’Iran sur ordre des Américains.
    Je ne sais pas si de mon vivant j’aurais la chance de voir un président défendre les intérêts de la France et des Français…

      +126

    Alerter
    • Ananymous // 24.05.2018 à 20h24

      Ce que j aime avec les Républicains (comme la droite en France). C est qu’ il font la même chose que les Démocrates (la gauche en France), mais ils t enfumes moins.

      J aaaaadore Trump.
      Il remet les Europeens à leur juste place. Celui de satellite et d état vassal.
      Obama était lui assez malin pour faire la même chose mais en laissant aux Européens une feuille de vigne.

      Quel rapport avec la Russie ? Et l Iran ?
      Ces pays sont souverains et independants.

      Ce n est pas la Russie qui s éloigne de l occident.
      C est l Europe qui est totalement vassalisé aux US.

      Ça en est pitoyable.
      Y a qu’ à voir la France…

        +117

      Alerter
    • Alexander // 24.05.2018 à 21h34

      À cette politique idéologique atlantiste anti-russe qui coûte cher à nos industries et à notre agriculture, on peut ajouter les coupes budgétaires dans les établissements scolaires et culturels à l’étranger qui cisaillent le rayonnement de la France, les entreprises d’intérêt stratégiques cédées aux Etats-Unis (après Alstom énergie dernière en date la PME française HGH Systèmes Infrarouges) et le jeu très trouble mené pour démolir l’état syrien après notre glorieuse randonnée en Libye.

      Par contre nos gouvernants s’entendent plutôt bien avec l’Arabie Saoudite, les dirigeants kosovars et le président du Rwanda. Les amis de notre très grand ami américain sont nos très grands amis.

      Le soutien de la ministre de la culture rwandaise à la présidence de la francophonie est un must.

        +30

      Alerter
    • Faut se mettre au courant // 25.05.2018 à 02h53

      « Je ne sais pas si de mon vivant j’aurais la chance de voir un président défendre les intérêts de la France et des Français… »

      Il n’y en a qu’un seul de possible qui puisse répondre à cette caractéristique, et ce ne sera pas évident (un seul potentiel président qui détienne à la fois la compétence, la vision, et, pardon d’écrire en capitales, LE REFUS DU MENSONGE, mensonge qui gangrène et perverti toute la classe politique « de gauche à droite » sauf lui, l’intégrité est une chose tellement perdue et tellement nécessaire).

      Je ne dirai pas qui, pour ne pas me faire taxer de prosélytisme, mais chacun peut de lui même chercher, et trouver, qui est cet « homme potentiellement providentiel ».

        +21

      Alerter
      • Julien // 25.05.2018 à 04h01

        Martine Aubry ? Florian Philippot ?
        Ah non, Michel Onfray !

          +7

        Alerter
      • Jean-Luc // 25.05.2018 à 07h39

        « Je ne dirai pas qui, pour ne pas me faire taxer de prosélytisme ».
        Prudente pudeur de votre part car c’est le seul qui ne gère pas sa com. et ses actions à la manière d’une secte (affaiblir la lucidité, imposer ses choix comme des dogmes, etc. Voir la définition de la mivilude).
        La patience permettra peut-être à la vérité de devenir visible…

          +7

        Alerter
      • Lapin compris // 25.05.2018 à 10h36

        Nous sommes comme le bambou, nous développons lentement nos racines pour surgir et grandir dans la dernière ligne droite 😉

          +2

        Alerter
      • Jérôme // 25.05.2018 à 12h04

        Je vois trop bien de qui il semble s’agir, puisqu’on sait quel petit parti peut employer cette précaution parce que ses sympathisants font régulièrement sa pub sur les forums.

        Et la réponse est évidemment non : le Frexit serait une énorme bêtise. Le Brexit vient de le démontrer. L’argument de ce petit parti et de son président selon lequel il faut sortir de l’UE parce qu’elle est irréformable de l’intérieur est un contresens fondé sur un constat juste.

        Certes, pour réformer l’UE il faut se mettre d’accord à l’unanimi des 28. Mission impossible pour obtenir un résultat satisfaisant. Oui, mais si on sort unilatéralement … il faut quand même négocier avec les 27 restant via l’UE. Et là c’est la même catastrophe pour qu’ils se mettent d’accord avec le sortant.

        J’ajoute que pour négocier un accord équilibré avec les USA ou la Chine ou l’Inde, il vaut mieux représenter un groupe de 500 millions d’habitants que de 66 millions.

        Bref, il vaut mieux pousser l’Allemagne vers la sortie que sortir soi-même.

          +0

        Alerter
        • Zylo // 25.05.2018 à 12h33

          Pour le moment j’attends de voir la pluie de grenouilles tomber sur le RU… pour un pays isolé, voir que 3 milliards d’humains ont suivi le mariage de l’arriviste et du bringueur, ça se pose là. Je ne parle pas du chômage au plus bas, des installations d’entreprises, etc. Et surtout vous faites une erreur magistrale : croire que le « groupe » de 500 millions d’habitants est homogène. Il ne l’est absolument pas, donc toute négociation soit-disant au nom du groupe (ceta, tafta,…) est une cote très mal taille qui ne convient à presque personne (je vous laisse deviner les quelques-uns qui vont tirer les marrons du feu….)

            +14

          Alerter
          • Jérôme // 26.05.2018 à 23h13

            Je ne crois pas que le groupe de 500 millions d’habitants de l’UE soit homogène et n’ai jamais écrit une telle chose.

            En revanche, la France face aux USA ou à la Chine ne pèse quasiment rien. L’UE, elle, pèse, pour autant qu’elle le veuille bien.

            En revanche, la France seule, même si elle le voulait, ne pourrait pas peser face à ces géants. A mon grand regret mais c’est un fait. De Gaulle l’avait très bien compris et voulait donc faire de la CEE le levier d’Archimède de la puissance française.

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            • Zylo // 27.05.2018 à 04h08

              Je ne comprends pas. La France, encore 5e puissance mondiale, au conseil de sécurité de l’ONU, puissance nucléaire, ne pourrait rien faire du tout ? Mais alors, que font les 180 pays en-dessous de nous, ils se suicident ?
              La suisse est impuissante ? L’islande est impuissante ? Israël est impuissant ? L’Iran est impuissant ? Le Canada est impuissant ? Singapour est impuissant ? Etc etc etc etc…..
              Alors si on reste dans le cadre des traités européens, où l’on nous oblige à baisser notre froc et à nous pencher en avant alors que les autres se baladent en armure, oui on ne peut rien faire (notamment l’article 63 sur la liberté de circulation des capitaux, mais pas que ; article 42, soumission à l’otan, etc,…)
              En revanche si on s’autorise à enfiler une armure comme les copains en retrouvant notre souveraineté, les choses pourraient changer radicalement.
              Les accords de l’elysee voulus par De Gaulle n’etait qu’un contre-feu pour tenter de contrer la main-mise américaine sur la construction européenne, au détriment de la France notamment, parce que l’UE n’a jamais été conçue pour être un contre-pouvoir – ce qui s’observe factuellement. Accord vidé de sa substance par le préambule interpretatif lors du vote au Bundestag…. vous réinterprétez l’histoire.
              Enfin je persiste et signe : vous prétendez que nous obtiendrons de meilleures négociations en pesant 500 millions de personnes. Cela suppose implicitement que les 500 millions sont homogènes, or ce qu’on observe c’est que les accords négociés sont bien souvent néfastes pour le plus grand nombre…. votre argument est invalidé par la réalité, nous obtiendrions de bien meilleurs accords en négociant nous mêmes.
              Bref organisation dysfonctionnelle, irréformable (article 48), et de toutes façons en train de se fissurer de partout de façon prévisible, chose accélérée par la disparition de ce que de Gaulle appelait le fédérateur extérieur.
              Ce qui est rageant est les gens comme vous qui sous prétexte de « réalisme » – que j’appelerais plutôt défaitisme – préfèrent rester dans ce cadre qui nous tue à petit feu, plutôt que prévoir l’inevitable retour à la nation et inventer le futur… or nous en aurions bien besoin.

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              Alerter
        • Pic de la Mirandole // 25.05.2018 à 15h00

          De toutes façons, que vous le vouliez ou non, les banquiers centraux ne vont pas pouvoir continuer avec les euros pendant encore des décennies.
          La politique qu’on nous promet est une impasse, faite de propagande (classique pour un Etat totalitaire), de promesses de réformes impopulaires (càd casses les mécanismes régaliens de régulation sociale), au nom du poids d’une dette illégitime (cadeaux aux établissements financiers financés par les impôts et la dette justement) qui de toutes manières augmentera mécaniquement quelle que soit la politique poursuivi du seul fait de cette fausse monnaie : l’€uro.
          UE = Soumission
          FREXIT = Solution et Démocratie retrouvée.

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        • Nicolas // 25.05.2018 à 16h18

          Merci pour votre argumentaire européiste qui est le plus ridicule que j’ai lu : l’UE ne fonctionne pas et nous nuit, mais c’est compliqué d’en sortir alors restons-y. Je suppose que vous avez écrit ça pour rire (surtout le passage sur les négociations internationales qui est justement un point noir de l’UE avec les pays qui tirent chacun dans un sens différents ce qui au total donne une force diplomatique nulle à l’ensemble).

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          • Jérôme // 26.05.2018 à 23h14

            Je ne suis pas européiste. Mais être contre l’UE telle qu’elle dysfonctionne actuellement n’interdit pas d’etre réaliste.

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        • chouchounet // 25.05.2018 à 20h42

          @Jérôme.
          Une énorme bêtise le Brexit ?? J’ai du rater quelque chose. Vous avez des arguments? On ne peut pas négocier avec quelqu’un qui vous tient par la peau de cou tel un petit chaton : à savoir l’Oncle Sam.

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    • nulnestpropheteensonpays // 25.05.2018 à 07h52

      c’est a se demander qui est l’ennemi des états unis …l’europe ou la russie ? surement d’une pierre deux coups , et c’est pas près de changer tant que les américains seront capable d’écouter la planète entière et connaitre tout les petits secrets des gouvernant européens …quelles casseroles il a aux fesses le gamin ?

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    • Haricophile // 28.05.2018 à 17h15

      Oui, mais en fait on s’en fout. Tout va bien en France puisque nos milliardaires connaissent la meilleure croissance de leur richesse au monde. On ne peut pas tout avoir, Macron fait bien de faire briller les dorures de son trône, dans le plus pur style Napoléon III revu par un peplum américain, pour se pavaner devant des gens vachement riches et puissants. On se sent exister. Le métier de lobbyiste c’est génial quand on arrive au sommet.

      Et il parle, parle, et il s’écoute parler… Il suffit de distribuer à gauche et a droite ce qui ne vous appartient pas, et les gens vachement riches et puissant sont vachement contents de vous regarder parler dans votre boite à bonbon dorée. D’ailleurs ils font même pour de semblant de vous écouter entre deux nouveaux ordres, c’est pas génial ?

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  • RGT // 24.05.2018 à 19h10

    Churchill ne disait-il pas que nous étions gouvernés par des ânes ?

    Je trouve cette expression insultante pour ces animaux qui, contrairement à l’image populaire, sont loin d’être stupides.

    Ce qui n’est pas le cas de nos dirigeants, et nous en avons encore une preuve supplémentaire.

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  • Bruce Lamarche // 24.05.2018 à 19h10

    Superbe analyse. Totalement d’accord avec Mr Sapir. Continuez svp à produire de telles analyses. Merci.

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  • Kapimo // 24.05.2018 à 19h36

    Qu’attendre d’un Macron qui a validé l’abandon d’Alstom et du reste de souveraineté française qui allait avec?
    Rien.
    Et à ceux qui prétendent qu’il ne faut plus voter, ou qui se pincent le nez lorsqu’on leur parle de « souverainistes », je dis mille merci.

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    • Kapimo // 25.05.2018 à 22h57

      « Le sujet est avant tout géopolitique. Nous n’allons pas devenir des alliés de l’Iran contre les Etats-Unis ! Et nous n’allons pas déclencher une guerre commerciale avec les Etats-Unis sur l’Iran ou contre-sanctionner des entreprises américaines », a lancé le président Macron à l’issue d’un sommet UE-Balkans à Sofia.
      Tout est dit.

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  • moshedayan // 24.05.2018 à 20h25

    Monsieur Sapir vous avez raison, mais faut-il s’inquiéter de cette « orientation asiatique ou semi-asiatique » de la Russie? Par mes sympathies pour la Russie, je ne regrette même plus cette évolution tant les « événements » vous l’avez rappelé montre les « insultes occidentales » : Yougoslavie, Kosovo et le « bouquet » Ukraine, furent autant « d’insultes » aux intérêts de la Russie et du monde slave en général. Aujourd’hui, par exemple, on apprend en Slovaquie qu’en raison des « critères » de l’euro, ce pays va réduire des aides sociales… Monsieur Sapir, intéressez-vous par exemple au pourquoi , la firme Renault a lâché tout projet d’exportations de la Lada Vesta par exemple (les journalistes disent : pas d’autoconcurrence avec Dacia, mais est-ce ça seulement ? Un modèle bien meilleur (si le contrôle qualité est assurée) est de fait interdit en France, alors qu’en Allemagne ou en Slovaquie on peut l’acheter; en version SW Cross pour 14.000 euros c’est imbattable et 2 fois plus belle que la Logan break. Voilà un fait concret et on peut en trouver bien d’autres. (nota bene : Poutine a prévenu Renault pas question que la Russie n’ait plus de grande marque nationale de voitures)

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    • Nicolas // 25.05.2018 à 14h36

      Depuis un an pas un mois ne passe sans qu’on n’annonce le retour de Lada sur tel ou tel marché d’Amérique latine ou ailleurs. Alors ce sont des quantités dérisoires, 100 voitures par-ci et 300 par-là, mais il y a une tendance nette, ça pourrait assez vite arriver à des dizaines de milliers de voitures exportées hors CEI (dès 2022 ?). Il y a aussi les exportations de châssis vers l’Algérie. Bref, Lada recommnce à exporter, y compris vers l’UE (Allemagne et autres). C’est normal qu’ils ne fassent pas d’autoconcurrence et donc que les exportations soient limitées à certains modèles.

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  • Seraphim // 25.05.2018 à 07h26

    il n’y a pas qu’en Russie que la France perd des parts de marché, il y a aussi « contre » la Russie dans des pays tiers:
    à l’heure où Areva s’effondre et se divise entre Oreno, une entreprise sans bénéfice et EdF/Framatome plombé de dettes, Rosatom affiche un carnet de commande extérieur de….134 milliards de dollars. Fait de commandes en Inde, en Chine, en Turquie etc..
    Ah il y a quelque années, ils s’en sont bien moqué de la Russie, les petits télégraphistes français qui se croient dirigeants d’entreprise, en prétendant que toutes ces projections de vente n’étaient que soutenues par des promesses vides de crédits gouvernementaux russes, et qu’elles ne verraient jamais le jour…!

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    • Nicolas // 25.05.2018 à 14h46

      Bonne remarque. Framatome (Areva) a fait la première centrale nucléaire d’Afrique. Rosatom a commencé la construction de la deuxième (Egypte), et on peut parier qu’elle fera aussi la troisième (Algérie), quatrième (Nigeria ?) et cinquième (Afrique du sud ?). D’ailleurs l’Algérie est déjà alliée de la Russie où elle achète des quantités faramineuses d’armements. Mais bon, on s’en moque, hein, l’Afrique c’est tout moche tout pauvre. Ah, c’est la principale zone de croissance du prochain siècle ? Zut alors, faut arrêter de les traiter de haut alors ?

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    • Nicolas // 25.05.2018 à 16h25

      Ah, au fait, la coopération dans le nucléaire civil est justement une des grandes nouvelles de la visite : Rosatom va toucher 1 milliard d’euros pour retraiter des déchets nucléaires français en 2022-2032. Pas de quoi commencer à rééquilibrer les échanges bilatéraux en faveurs de la Russie puisque dans le même temps on va augmenter nos exportations de moteurs etc. D’ailleurs le redémarrage n’a pas attendu Micron, qui évidemment n’y est pour rien. Cf. les bons chiffres du premier trimestre (disponibles sur le site gks point ru)

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  • Catalina // 25.05.2018 à 07h46

    Bonjour,
    Obséquiosité….
    Macron a l’air d’une personne caméléon, c’est à dire qu’il est changeant selon qui il a en face de lui, dans cette vidéo, il parle intelligement, et j’avoue que pour une fois, ça veut dire quelque chose. Il reste qu’on a du mal à le croire tellement c’est à l’opposé de la commande américaine ! ( et je me dis que l’annonce d’armes technologiquement indépassables possédées par la Russie y est pour quelque chose..)
    https://gaideclin.blogspot.co.uk/2018/05/vladimir-poutine-et-emmanuel-macron.html

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  • anatole27 // 25.05.2018 à 07h46

    Donc trois pays font du Commerce , un d’entre eux est dirigé par des débiles mentaux graves
    ou en langage plus chatié des OUI OUI
    lequel est ce ? USA +6 Allemagne +1 France -34

    Avec des dirigeants comme ça pas besoin d’espions chinois à la DGSE … ah mais c’est vrai on en a aussi 🙂

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  • Evariste // 25.05.2018 à 08h12

    Aux dernières nouvelles il semble que Macron se démarque nettement des américains en affirant son « multilatéralisme », son souhait de développer les relactions commerciales avec la Russie et sa position sur la Syrie (l’ennemi est Daesh).
    Cela ressemble quand même à un pied-de-nez à Trump… Est-ce un simple effet d’annonce qui sera sans lendemain?

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    • GLEB // 25.05.2018 à 11h01

      Le discours de Macron sur la ligne « multilatéralisme » ne sera crédible que si il y a des attentats contre lui, ou une poussée de Macron bashing dans les médias.
      Une communication coordonnée avec le maitre us, semble bien plus probable.

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    • Alexander // 25.05.2018 à 15h10

      Si Macron peut se démarquer de Trump, est-ce pour défendre les intérêts de la France ?

      Se démarquer de Trump n’empêche pas de servir l’idéologie impérialiste globale des USA, dans la mesure où Trump n’y adhère pas mais compose avec en s’appuyant sur la droite israélienne pour rester au pouvoir malgré ceux qui veulent le déboulonner.

      Dans la mesure où l’Allemagne et ses alliés d’Europe du Nord résiste à la soumission pour défendre ses intérêts (Nord Stream 2 par exemple rend les gouvernants américains furieux), et vu le poids de l’Allemagne, Macron doit avoir l’air lui aussi de résister s’il veut garder une influence en Europe.

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  • Rond // 25.05.2018 à 08h22

    Il y a quelques décennies, je croyais nos dirigeants intelligents, tant ils étaient brillant sous la lumière … Cette lubie m’a passé, heureusement. Le suivisme aveugle, la soumission, le dogmatisme (etc.) ne sont pas les signes d’une présence de cette qualité chez un individu. Tout Jupiter soit-il, notre timonier de canot, dès son arrivée, a montré ses limites dans le domaine. Même le bon sens dont nous qui ne sommes rien semblons être relativement bien pourvus, fait ici défaut.
    L’intelligence n’étant pas sphérique, la direction générale de la filiale France montre en revanche une extraordinaire vivacité d’esprit à servir les « intérêts » de la maison mère, dussions nous en crever.
    Pathétique mais rien d’étonnant.

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  • xavier37 // 25.05.2018 à 08h59

    Les USA n’ont il pas intérêt à diviser l’Europe, en mettant des coins entre ses membres (Pologne, états baltes restant traumatisés par l’URSS…) et avec ses voisins via l’OTAN ?
    L’immémorial adage, diviser pour mieux régner.
    Le drame est que les dirigeants européens trouvent la situation confortable et que l’Europe politique reste à construire (et cela ne pourrait se faire que contre les USA…). L’UE, c’est aujourd’hui au mieux un syndicat de multinationales qui impose ses intérêts en interne tout en continuant la guerre économique.

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    • ceusette // 25.05.2018 à 11h26

      Il faut rappeler que même du temps de l’URSS, les « petits frères » ont donné du fil à retordre au « grand frère soviétique »! C’est peu connu, mais le CAEM, par exemple, n’a jamais pu se développer outre mesure, les pays « satellites » préférant des accords bilatéraux. Avant d’élargir à l’Est, on aurait dû se questionner sur les conséquences politiques (on s’est trop focalisé sur l’économie), car ces pays sont incontrôlables, et nous causent des ennuis, en nous empêchant d’établir des relations saines avec la Russie. Le paradoxe est que ces mêmes pays sont perdants sur le plan économique: cette hostilité systématique au grand voisin russe leur est vraiment profitable?

        +3

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  • René Fabri // 25.05.2018 à 09h55

    Au lieu de contre-mesures à l’encontre des agriculteurs français qui ne votent pas pour Hollande ni pour Macron, la Russie aurait dû viser les exportateurs français les soutenant, telle que Sanofi, LVMH, Loreal et Vinci qui bénéficient d’une bien curieuse mansuétude.

      +4

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    • Alfred // 25.05.2018 à 20h28

      Ce n’étaient des contre mesures que pour les naïfs. Les russes ont fait du bon vieux protectionnisme sous couvert de punir ceux qui les punissaient. En fait ils n’avaient que faire de punir. Ils voulaient remonter leur économie, dont leur agriculture. N’ayant pas de champion à remettre à flot dans le domaine de LVMH ou Loreal ils n’avaient rien à protéger (et ils n’allaient pas s’en priver). Heureux les russes! Et vivent les sanctions.

        +4

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  • sorbus le malveillant // 25.05.2018 à 11h31

    Bonjour,
    Merci monsieur Sapir pour vos billets et vos livres.
    Je cite : »Ceci devrait aussi être médité par Emmanuel Macron »
    Si vous pensez que ces gens « d’importance » vous lisent, je crois que vous vous trompez. L’oligarchie est paresseuse.
    Sorbus le malveillant

      +5

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  • ceusette // 25.05.2018 à 11h34

    Il reste à déterminer si les pertes subies par les pays qui ont le plus souffert des contre-sanctions russes ont été compensées par un renforcement des relations avec les États-Unis. La Pologne escompte sans doute devenir le terminal gazier des Américains (concurrençant les Pays-Bas de ce fait), Kiev une adhésion à l’UE (qui serait une pure folie)… Les intérêts britanniques étant relativement faibles en Russie, les sanctions russes n’ont que peu d’impact. Curieusement, les États-uniens semblent avoir tiré leur épingle du jeu et continuent à faire du « business » avec leur soi-disant ennemi. En conclusion, la France semble bien avoir été le dindon de la farce et d’avoir mené une politique qui ne correspondait en aucun cas à ses propres intérêts.

      +6

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  • Bruce Lamarche // 25.05.2018 à 12h20

    A lire absolument les deux articles suivants ci dessous.
    Malheureusement, en vérifiant les chiffres de Mr Sapir, non seulement certains sont faux, mais il y a aussi une certaine désinformation, volontaire ou non . Du coups Mr Sapir se décribilise. Dommage.

    https://fr.sputniknews.com/international/201805241036515710-macron-poutine-relation-economique/

    https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/avec-macron-les-medias-russes-ont-change-de-ton_2011154.html

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    • step // 25.05.2018 à 12h58

      quels chiffres seraient faux ?
      Il faut faire attention à ne pas diviniser Mr Sapir, mais sputnik ou lexpress, ce n’est pas forcément des références. Donc ce n’est pas la non cohérence avec ces 2 sources (éventuellement unique d’ailleurs si ils se répètent) qui détermine qui se trompe.
      Il faut expliciter quand on indique des erreurs.

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    • WASTERLAIN // 25.05.2018 à 13h06

      En quoi les articles que vous mettez en lien décrédibilisent M. Sapir ? Je n’ai pas trouvé les chiffres faux dont vous parlez !

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    • Zylo // 25.05.2018 à 19h20

      Je n’ai lu que l’article de l’express. Qui étonnamment est un éloge au micron et à sa douce et tendre (sarc). Et qui relaie sans vergogne des fakes News (service allemands comme français ont affirmé n’avoir pas trace d’interference Russe dans leurs élections). Donc entre les chiffres de Sapir, et les fakes News de l’express, je préfère encore Sapir….

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  • Shokol8 // 25.05.2018 à 13h16

    De plus alors que les US nous imposent les sanctions russes, leur meilleur allié Israël, quand à lui, non imposable par les mêmes sanctions, a vu un boom économique de 25% sur ses produits exportes en Russie. Est on victime du double standard et victime de notre propre bêtise, à suivre, les ordres US?

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  • Nicolas // 25.05.2018 à 14h24

    Dommage de ne pas mentionner les chiffres du premier trimestre 2018, qui sont bons.
    Dommage de ne rien dire des chiffres de l’import-export de services, qui son bien sûr calamiteux (ce qui cause l’énorme déficit, c’est pour la plus grosse part que les Russes dénigrent complètement leur pays en tant que destination touristique).
    Dommage de ne pas signaler que la France est le premier pays bénéficiaire des échanges avec la Russie (la Chine est première, mais passera derrière la France dès le lancement de Sila Sibiri. La France bénéficie des échanges de services (tourisme, services techniques oil&gas…) mais aussi de la collaboration dans le domaine militaire/aéronautique (moteurs d’avions et d’hélicos notamment). Le premier domaine d’exportations française vers la Russie est de code secret (2,37 G€) suivi de loin par le code 84 (machines : 1,2 G€). Et nos dirigeants veulent / voulaient torpiller une relation aussi profitable???

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  • Leïla // 25.05.2018 à 17h42

    Je viens d’entendre Macron  » La Russie, c’est l’Europe « , faut toujours que l’on ramène tout à soi.
    Quand cela nous arrange, la Russie est asiatique, sanctions….aujourd’hui, la Russie c’est l’Europe !!?
    Ce qui est évident est que la France comme l’Europe sont à un tournant politique. Continuer avec l’OTAN ou se tourner vers l’Asie.
    Est il idiot de commercer avec des pays qui s’ouvrent à la consommation, des pays jeunes….plutôt que de de dealer avec des concurrents (les USA) dont la population est aussi vieillissante que la notre ?
    Le Bug…le système financier. Si les russes, les chinois, les vénézuéliens ont commencé la contre-offensive (crypto monnaie, élargissement de leurs zones d’échanges…). La France est un pays qui possède des réserves en or conséquentes….je gage, que dans les années à venir, le pétro-dollar cédera la place au vieux étalon or ! La Chine et la Russie engrangent des réserves.

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  • Dominique // 25.05.2018 à 17h51

    « Ceci devrait aussi être médité par Emmanuel Macron. »
    Un Young Leader est-il en mesure de comprendre, à défaut de méditer, les arguments de Sapir ?

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  • Nanker // 25.05.2018 à 17h53

    « Je viens d’entendre Macron ” La Russie, c’est l’Europe “

    Je tenterais une explication psychologico-infantile : après s’être pris un coup de pied aux fesses de papa Trump, petit Macron tente de se rapprocher de maman Poutine.
    C’est assez brut de décoffrage mais je crois être proche de la vérité…

      +0

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    • TC // 25.05.2018 à 18h55

      Le « en même temps » récurrent des déclarations macronesques a encore de beaux jours dans ce monde où le politique (le mot n’est plus approprié, il en faut un autre) n’existe plus qu’au travers des médias. Mais beaucoup se gaussent, à commencer par les Allemands qui, eux, n’ont que faire des déclarations emphatiques.

      J’en veux pour preuve la tribune (qui rend ses lettres de noblesses à la Politique pour le coup !), des 154 économistes allemands envoyant paître le projet de gouvernance de la zone euro de notre héraut national et signant par là dans l’esprit, la fin de l’union monétaire.

      Mais je suis méchante, peut être que le divin enfant a enfin reçu la grâce en sentant venir la nécrose et envisage de se tourner vers d’autres cieux ?!!

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  • alexander gam // 26.05.2018 à 05h56

    Je ne suis pas sûr que les sanctions contre la Russie étaient destiné à toucher durement son économie, même si je suis certains que dans ce cas, cela n’aurait pas dérangé grand monde chez ceux qui ont souhaité ces sanctions.
    Pour moi les sanctions contre la Russie c’est avant tout une mesure pour dégrader les relations entre la Russie et l’Europe.
    Et sur ce point, on peut parler d’une réussite, hélas.

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  • Christian Gedeon // 26.05.2018 à 17h00

    Ben manifestement,les choses ont déjà changé avéc » Cher Vladimir »…notre nouvel ami. On ne va pas s’en plaindre,n’est ce pas?

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