Billet invité
Le livre que vient d’écrire Natacha Polony a un double statut : il se veut programme tant économique que social, et cela explique le clin d’œil du titre aux années 1970, mais il se présente aussi sous la forme d’un dictionnaire, comme le fameux « dictionnaire des idées reçues » de Flaubert. Ce choix éditorial est assumé et justifié par l’auteur. Il s’inscrit dans une logique de combat culturel et politique qu’il convient de mener aujourd’hui. Sur ce point, Natacha Polony a parfaitement raison. Elle écrit ainsi dans l’introduction du livre : « Or, il n’est pas de projet politique véritable qui ne repose sur l’ambition de ‘changer la vie ‘. Telle est en fait la définition de la politique : l’idée qu’il est possible, par l’action collective des citoyens assemblés, de faire émerger les conditions d’une société qui mette réellement en œuvre les idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité. Bref, le contraire absolu et radical de ce dogme selon lequel ‘il n’y a pas d’autre politique possible’ »[1]. Rien de plus juste. Contre l’idéologie ambiante, c’est bien d’un combat culturel dont il s’agit. Et, n’en doutons pas, ce livre de Natacha Polony apportera à ceux qui veulent le mener, explications, analyses et argument.
Mais, ce livre a aussi, dans sa forme, un double statut. Si cela ne pose pas de problèmes particulier à la lecture, et l’on sait que Natacha Polony écrit d’une plume enlevée, porte néanmoins en lui une tension qui conduit à s’interroger sur l’usage que l’on peut faire de cet ouvrage.
Les fondamentaux, le programme, et le plan de l’ouvrage
Ce livre est écrit en deux parties, intitulées « pour une société vivable » et « reconquérir nos vies ». Ce plan correspond bien au projet de faire programme. Mais, ces parties rassemblent des entrées alphabétiques. Ainsi, dans la première partie, l’entrée « Décroissance » se trouve prise en sandwich entre « Déclinisme » et « Démocratie ». Dans la seconde, qu’il est permis de trouver – en un sens – plus cohérente, l’entrée « S ‘empêcher » se trouve coincée entre « Rire » et « S’enraciner ». On mesure ici l’un des problèmes que soulève la lecture de ce livre. La juxtaposition des concepts est des champs peut nuire au développement de la pensée de Natacha Polony qui, pourtant, tisse sa toile avec une réelle unité du propos. Mais, c’est au lecteur de faire l’effort pour retrouver cette unité.
L’un des problèmes est que cette forme induit de nombreuses redites et répétitions. Un autre problème est que l’on saute ainsi fort souvent du coq à l’âne. C’est l’idée du dictionnaire qui veut cela. Mais, c’est aussi est en un sens regrettable, car le propos de l’ouvrage aurait mérité un plan, assurément plus conventionnel, permettant de mieux développer et approfondir certaines notions. On ressent en particulier cette tension dans la première partie de l’ouvrage.
L’idée du « dictionnaire des idées reçues » n’est pourtant pas sans mérites. L’acuité de la pensée de Natacha Polony et la vivacité de sa plume pouvaient s’y prêter. Mais, il aurait fallu, alors, faire des entrées courtes, afin de maintenir le lecteur dans un état de tension. Or, sur certains domaines, et là encore on le comprend parfaitement, voire on l’approuve, Natacha Polony a considéré qu’il lui fallait approfondir le sujet. L’entrée « Europe » fait donc plus de huit pages quand celle consacrée à « l’économie circulaire » en fait une et demie, et celle consacrée à la « globalisation » une un quart. Cela nuit à l’économie du texte. Ce livre hésite donc entre plusieurs registres, qui vont de l’analytique au pamphlétaire.
La question de l’autonomie
On l’a dit, le projet de Natacha Polony est estimable, et certainement nécessaire. Les réflexions qu’elle propose sont souvent très intéressantes. La longue discussion initiale sur l’entrée « Autonomie » l’illustre à merveille. Il en va de même avec l’entrée « Barbarie ». On notera que ces deux entrées font plus de six pages, et qu’elles auraient pu être étendues sans dommages. Car, l’un des points les plus intéressants de cet ouvrage est une forme de relecture du concept d’autonomie, et l’œuvre de Cornelius Castoriadis est ici largement évoquée. Natacha Polony montre bien la spécificité de ce concept, qui n’est nullement réductible à l’idée d’individus existants hors de toute société. Le concept d’autonomie cherche à articuler l’individualisme, à travers ses fondateurs qu’il s’agisse des philosophes grecs ou des théologiens chrétiens du Moyen-âge, et la notion d’animal social qui définit l’homme (mais qui, il faut l’ajouter, ne définit pas QUE l’homme car les grands primates sont tout autant que nous des animaux sociaux et donc politiques). Les références à Castoriadis, qu’elles soient explicites ou implicites, sont d’ailleurs assez nombreuses dans l’ouvrage. On peut cependant regretter qu’il ne soit pas fait mentions des travaux d’Agnès Heller et de Ferenc Feher, deux autres penseurs de cette importante notion d’autonomie.
Or, la question de l’autonomie débouche rapidement sur celle de la distinction nécessaires des sphères privées et publiques, et donc sur la question de la laïcité. C’est d’ailleurs une question fort ancienne. Les romains distinguaient ainsi entre les superstitio qui étaient les croyances de chaque individu et la religio qui définissait le corps de croyance que se devait d’avoir tous citoyen. On voit bien que la distinction entre sphère privée et sphère publique était connue. Les frontières entre ces sphères, ou ces espaces, n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. Et on peut considérer que ces frontières sont en constante évolution.
C’est donc une question de fond, et elle est traitée avec la profondeur qu’il convient. Ici, il m’est arrivé plus d’une fois de maudire le plan de l’ouvrage, qui casse un raisonnement au moment où ce dernier prenait une ampleur et une profondeur des plus intéressantes. Car, il y a une continuité dans les réflexions de Natacha Polony sur ces différentes questions. Au-delà, la question de la séparation entre les deux sphères (la « privées » et la « publique ») est aujourd’hui remise en cause par les usages nouveaux qui s’imposent dans la société d’innovations techniques. Natacha Polony aborde et cite le développement de postures narcissiques mais, là encore, en dit trop ou trop peu. Ou, du moins, elle en dit trop peu dans l’entrée concernée. Car, une lecture attentive trouvera des mentions, des réflexions, voire ce que l’on appelle en peinture des « remords » dans d’autres entrées. Ici encore, on est confronté au parti pris de la structure du livre.
Les enjeux de l’analyse de la « barbarie »
De même, la question de la « barbarie » permet des développements qui sont passionnants mais, hélas, ces développements sont trop courts et nous laissent un peu sur notre fin (et pourtant c’est l’une des entrées les plus importantes). La critique de l’attitude du Premier-ministre canadien, M. Justin Trudeau est à la fois juste et éclairante sur les complaisances qu’entretiennent certains secteurs de l’opinion, mais aussi certains secteurs de l’élite politique, sur les comportements « barbares » qui sont alors si ce n’est justifiés du moins tolérés au nom de la « différence des cultures ». La question de l’excision est ainsi abordée, mais principalement par le prisme canadien. Sur ce point, on peut regretter qu’une entrée traitant des mutilations sexuelles, qui frappent essentiellement les femmes, ne se trouve pas dans ce livre. Au-delà du fait, que l’on doit assimiler à une barbarie, une analyse de la construction des justifications de cette barbarie, qu’elles soient coutumières ou qu’elles soient religieuses, permettrait d’armer les militants associatifs qui luttent, au quotidien, contre ces pratiques. Et là, on serait typiquement dans le projet explicite de ce livre.
Un coup d’œil alors à l’entrée « Multiculturalisme » se révèle décevant. Cette entrée, assez longue, porte plus sur les effets politiques du multiculturalisme, disant d’ailleurs sur ce point des choses justes, que sur les racines et les causes de cette idéologie. Car si l’hybridation des cultures est une réalité, la construction du projet multiculturaliste relève de l’idéologie. Quand Natacha Polony argumente sur le fait qu’il y a deux lectures du terme, une lecture qui renvoie à l’altérité entre les cultures et les civilisations, et une lecture qui désigne en fait une dimension de sauvagerie, elle a entièrement raison. Mais, justement, la juxtaposition de ces deux usages du mot « barbarie », un usage savant et un usage courant, pose un problème de fond. Les discours justificateurs des comportements barbares (dans le sens courant du terme) en jouent à fond. Et c’est là où l’on se trouve en manque d’une explication qui serait un approfondissement.
Héritage, éducation et le combat pour la responsabilité
Comme on l’a dit, les entrées correspondants à la seconde partie du livre sont souvent plus homogènes. Elles sont aussi écrites d’une plume plus nerveuse, et dans un style qui correspond mieux au « dictionnaire ». De ces multiples entrées, on conseillera au futur lecteur de lire « Hériter » et « Eduquer » en premier. Ces deux entrées sont des merveilles de précision et de concision. L’entrée « Connaître » est aussi un petit régal, à travers la citation du Pantagruel de Rabelais.
L’entrée qui porte sur les « responsabilités » est elle aussi importante, et elle est particulièrement bien venue. La notion de responsabilité est centrale à la construction d’une personnalité démocratique, comme le rappelle avec justesse Natacha Polony. Elle implique un certain regard sur le rapport entre Soi et les Autres, entre l’individu et la société qui l’entoure. Mais, la notion de responsabilité est aussi inter-temporelle. On n’est pas seulement responsable envers les vivants, mais aussi envers ceux qui sont à naître. C’est un pivotement essentiel de la notion de responsabilité qui renvoie à la prudence, ou à ce que l’on appelle aujourd’hui le « principe de précaution ». On en voit très concrètement les effets, dans le rapport que les citoyens doivent avoir à l’usage industriel de certains produits (de l’amiante au glyphosate). Mais, cette notion de responsabilité aurait mérité d’être élargie à des entrées, hélas manquantes, sur la « prudence », comme une possible vertu contemporaine.
Si des entrées manquent, d’autres interpellent par leur extrême concision. Ainsi l’entrée « Combattre » ne fait que 6 lignes…Est-ce à dire qu’il est si facile de faire le tour de cette question ? J’avoue en douter. Car, il y a un petit tour de passe-passe. Quand Natacha Polony écrit « Nulle violence, nulle agressivité. Mais la certitude que nos vies ont un sens quand elles creusent un sillon, quand elles s’incarnent dans une cause »[2], on ne peut que partager. Mais dire une chose vraie ne signifie pas tout dire, et en particulier traiter du rôle de la violence dans l’histoire des sociétés. Combattre, c’est aussi se poser le problème du rapport à la violence, une entrée elle aussi manquante. On aurait pu admettre l’extrême concision de l’entrée « Combattre » si à cette entrée y avait répondu une autre, traitant de la question des formes d’oppressions et des formes de lutte, bref de ce rapport à la violence qui doit être maitrisée dans une société démocratique mais qui ne saurait être exclu, sous peine de tomber dans un discours simplificateur. Or, « Combattre » et « Eduquer », voire « Connaître » sont des entrées liées. La cause pour laquelle on combat, et sous quelques formes que puisse prendre ce combat, elle découle de notre éducation, de ce que l’on connaît, voire de ce que l’on a hérité.
Une lecture indispensable pour ceux qui veulent changer la vie
On l’aura compris, ce livre regorge de trouvailles édifiantes, de notations passionnantes, de réflexions pertinentes, mais aussi de non-dits irritants. Les 55 entrées de la première partie tout comme les 27 de la seconde constituent autant de vignettes traitant des points cruciaux de nos vies et de la société d’aujourd’hui. Il faut donc remercier Natacha Polony d’avoir tenté d’en faire la synthèse dans un format maniable et qui permet d’emporter le livre avec soi pour relire certaines des entrées au fur et à mesure de nos envies mais aussi des nécessités du combat culturel. Sous cet aspect, ce livre s’avère être une lecture indispensable. Au-delà des critiques que l’on peut faire sur la forme, et aussi sur les oublis ou sur ce qui manque en approfondissement justement dans cette forme de dictionnaire, la lecture de cet ouvrage s’impose pour tous ceux qui partent du constat que nous vivons aujourd’hui dans un monde abominable, et qui deviendra pire pour nos descendants si nous n’en changeons pas.
[1] Polony N., Changer la vie – Pour une reconquête démocratique, Paris, Editions de l’Observatoire, octobre 2017.
[2] Idem, p. 266.
Commentaire recommandé
Responsabilité, responsabilité, responsabilité.
Tous les vices de notre société, de notre civilisation sont concentrés dans le refus acharné de cette obligation.
Notre capitalisme est totalement anonyme. Un vendeur de drogue est au ban de la société, mais l’actionnaire décisif d’une société qui commet des crimes sociaux, humains, écologiques est totalement peinard, planqué derrière une kyrielle d’écrans d’identité. On créé justement une société, anonyme ou à action simplifiée, ou civile ou à RESPONSABILITE limitée pour éviter la responsabilité personnelle.
Notre démocratie est anonyme, derrière le terme de « parlement », « sénat », assemblée », « ministère », administration, tout est décidé par une armée de gens dont on entend jamais le nom et qui n’ont JAMAIS à subir les conséquences de leurs actes.
Reste le gueux taillable, corvéable à merci et lui totalement responsable pour tous les autres.
46 réactions et commentaires
Bonjour Monsieur Sapir,
C’est par l’estime que je vous porte que je me permets de vous alerter d’une abondance de fautes d’ortographe qui dévalorisent votre texte.
Cordialement
+28
AlerterAh … les puristes ! les fautes vous n’avez qu’à les corriger ! Quand vous parlez plusieurs langues couramment, il arrive parfois qu’on s’emmêle dans la syntaxe, dans les accords… etc… mais les donneurs de « leçons orthographiques » ne manquent pas sur la toile … vous feriez mieux de vous attacher au contenu et à le défendre et/ou le critiquer, selon vos convictions … si déjà tout le monde avait le niveau de Jacques Sapir ;;; ce serait le « nirvana » pour la France !!
+31
AlerterC’est une blagounette, le commentaire de Canal de Provence, puisqu’il écrit « orthographe » sans le premier « h ». Un peu d’humour, que diable !
+22
Alertermais les donneurs de “leçons orthographiques” … « vous feriez mieux de vous attacher au contenu … »
Il ne s’agit pas de donner des leçons, mais surtout de signaler qu’un tel nombre de fautes d’orthographe et de grammaire est gênant à la lecture et détourne, justement, du contenu tout-à-fait intéressant par ailleurs. Ce qui est mon cas, sans vouloir donner de leçons.
Une relecture avant publication serait peut-être à envisager ?
+11
AlerterMême si l’orthographe est la science des sots, je lui accorde de l’importance car trop d’erreurs orthographiques et grammaticales perturbe la lecture.
Il y a déjà quelque temps, du temps de Russeurope, j’avais proposé à M. Sapir de corriger ses textes. Je réitère ici ma proposition.
+18
Alerter« Même si l’orthographe est la science des sots, … »
Ah bon ? Qui a dit cela ?
+3
AlerterOn croit rêver face à de telles réactions …
+1
AlerterLa Commission européenne a finalement tranché : après la monnaie unique, l’Union européenne va se doter d’une langue unique, l’ eurofrançais. On élimine le français (parlé par le plus grand nombre de pays de l’Union), l’allemand (parlé par le plus grand nombre d’habitants de l’Union), et l’anglais (langue internationale par excellence).
Les Allemands ont obtenu que l’orthographe du français, trop complexe, soit réformée, dans le cadre d’un plan de cinq ans, afin d’aboutir à l’eurofrançais.
La première année, tous les accents seront supprimés et les sons actuellement distribués entre « s », « z », « c », « k » et « q » seront répartis entre « z » et « k », ze ki permettra de zupprimer beaukoup de la konfuzion aktuelle. La deuzieme annee, on remplazera le « ph » par « f », ze ki aura pour effet de rakourzir un mot komme « fotograf » de kelke vingt pour zent. La troizieme annee, des modifikations plus draztikes zeront pozzibles, notamment ne plus redoubler les lettres ki l’etaient : touz ont auzi admis le prinzip de la zuprezion des « e » muets, zourz eternel de konfuzion, en efet, tou kom d’autr letr muet. La katriem ane, les gens zeront devenu rezeptif a de changements majeurs, tel ke remplazer « g » zoi par « ch », zoi par « j », zoi par « k », zelon les ka, ze ki zimplifira davantach l’ekritur de touz. Duran la zinkiem ane, le « b » zera remplaze par le « p » et le « v » zera lui auzi apandone, au profi du « f ». Efidamen, on kagnera ainzi pluzieur touch zu le klafie. Un foi ze plan de zink an achefe, l’ortokraf zera defenu lochik, et le ref de l’Unite kulturel de l’Europ zera defenu realite !
+31
AlerterUn exemple gênant, parmi d’autres : « nous restons sur notre fin … ». Pardonnez-moi, Mr Sapir, car je mesure l’immensité de votre culture – mais nous restons, plus exactement, sur notre faim. Je conçois bien sûr par ailleurs que le volume de vos contributions ne permette pas toujours une relecture avant publication. Ceci explique cela ; l’essentiel étant bien sûr que le fond de votre pensée nous reste accessible.
+0
AlerterBonjour Mr Sapir,
Merci beaucoup pour cette lecture analytique de ce livre de Mme N. Polany. Même s’il faut attendre des lustres avant de le voir vendu ici en Algérie, votre lecture aide par ricochet d’une certaine façon nos réflexions sur notre quête du changement ici.
Pr Nadji K.
+18
AlerterVous pouvez le commander par internet, à la FNAC par exemple !
+5
AlerterResponsabilité, responsabilité, responsabilité.
Tous les vices de notre société, de notre civilisation sont concentrés dans le refus acharné de cette obligation.
Notre capitalisme est totalement anonyme. Un vendeur de drogue est au ban de la société, mais l’actionnaire décisif d’une société qui commet des crimes sociaux, humains, écologiques est totalement peinard, planqué derrière une kyrielle d’écrans d’identité. On créé justement une société, anonyme ou à action simplifiée, ou civile ou à RESPONSABILITE limitée pour éviter la responsabilité personnelle.
Notre démocratie est anonyme, derrière le terme de « parlement », « sénat », assemblée », « ministère », administration, tout est décidé par une armée de gens dont on entend jamais le nom et qui n’ont JAMAIS à subir les conséquences de leurs actes.
Reste le gueux taillable, corvéable à merci et lui totalement responsable pour tous les autres.
+53
Alerter« » » le gueux taillable, corvéable à merci et lui totalement responsable pour tous les autres « » » Mais c’est seulement de lui que pourrait venir la révolution.
+9
AlerterOlivier Todd est catégorique, une population de plus de 40 ans de moyenne d’âge ne fait pas de révolution. Surtout quand elle est hétérogène au niveau social, culturel et religieux entre la partie vieille et la partie jeune.
Fin du rêve de grand soir. Progamme à l’étasuienne pour tous. Communautarisme, sécessions territoriales partout, fin de classe moyenne, autoritarisme technocratique.
No future l’ami.
+18
AlerterJe ne serai pas aussi catégorique, ici dans le Donbass, les gens de tous âges ont pris ce qu’il avaient pour se défendre, de tous les âges., j’insiste.
;O)
Vous me direz que ça n’est pas pareil mais bon….
+10
AlerterIl vous faut quand même admettre que les gens du Donbass ont quand même lourdement bénéficié du ventorg, et de l’assistance(au moins) d’une grosse masse de volontaire d’un grand voisin, d’une part. Et d’autre part, les gens du Donbass ne demandaient rien à personne et n’ont pas fait de révolution, on leur a imposé un coup d’état nazi piloté de l’étranger puis une agression militaire par une junte factieuse issue de ce coup d’état.
Je ne vois pas le grand pays voisin et frère nous filer un coup de main. Mais je vois très bien les troubles pilotés de l »étranger dans la France d’après demain.
+7
AlerterTout à fait d’accord. 1 il n’y aura aucune gentille aide extérieure dans notre cas. 2 nous sommes déjà travaillés au corps (social) par une belle brochette de malfaisants de tous bords avec la complicité souvent passive mais parfois active de parfaits benêts.
+9
AlerterJe crains malheureusement que vous ayez raison. De part mes observations j’en arrive à la même conclusion. J’espère simplement que je me trompe lourdement. L’avenir me le dira…
+3
AlerterEmmanuel Todd (et non pas son père Olivier) a de solides arguments : la révolution est impossible dans de telles conditions. « Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? […] Non ! » L’imprévu est toujours possible, ce qui échappe aux déterminismes et aux verrouillages.
+13
Alerterautant pour moi :), merci de réctifier.
Que voulez vous, c’est lâge…
+3
AlerterL’âge ? Vous devez connaitre le service militaire…
et » au temps pour moi «
+0
AlerterCrise de 1930 a Aujourd’hui , L’Histoire de France non censurée
A faire circuler…
https://www.youtube.com/watch?v=SCXH8l2nHnU
+3
AlerterEmmanuel Todd, Cher Duracuir ! Là nous ne sommes pas en territoire ‘ortographique’ (pour rebondir sur les 1ers commentaires de ce matin). Mais revenons au fond. Un peu de sérieux.
+0
AlerterOui c’est bien de responsabilité individuelle dont il s’agit, car quel que soit le concept décliné, tout ramène à cela.
Et tout est bon pour fuir ! (de l’élection au consumérisme…)
J’ose cette petite réflexion non prosélyte:
Cette responsabilité originelle que nous fuyons, je pense que c’est celle-ci :
Celle de nous aimer pleinement et réellement nous-mêmes !
C’est à dire en intégrant et acceptant les parts de nous que nous rejetons, mettons sous le tapis, ou laissons sous le contrôle de notre seul égo, qui lui veut tout repeindre en blanc.
Si l’on considère le disque du Tao, le Yin Yang chinois: il est constitué de 50% de noir, à l’image d’un univers matériel fait de dualité. En rejetant les 50% de noir dont nous sommes donc aussi constitués, nous tuons la moitié de qui nous sommes, et cette part sombre se manifeste avec d’autant plus de violence ! si elle est reconnue, alors elle disparaît, puisqu’elle réintègre la conscience…
C’est une sacrée responsabilité d’oser se regarder en face ! et encore une autre d’agir pour mettre fin à ses propres incohérences.
Permettez-moi d’oser corriger Jésus lorsqu’il nous dit :
« Aime ton prochain comme toi même » ; car il aurait dû préciser:
« Mais commence par t’aimer toi même » !! car comment, sinon, peux-tu prétendre savoir aimer autrui ? Comment pourrions-nous vivre sereinement ensemble, donc…
Vaste programme.
+5
AlerterVous touchez même, mine de rien, au sens de la vie, parfaitement résumé dans ce « Aimez vous les uns les autres » qui ne s’oppose nullement au respect de soi même.
+2
AlerterDu grand Polony,qui nous change des discours larmoyants des déresponsabilisateurs qui tiennent le haut du pavé depuis des lustres. Encore,Mme Polony,encore.
+10
AlerterMme Polony a manifestement eu une forte intention de PÉDAGOGIE tournée vers le plus grand nombre, d’où le choix pour l’ordonnancement alphabétique de son ouvrage.
Voilà sans doute une explication de votre frustration, M. Sapir, de voir un ouvrage si intéressant pour votre critique constructive (dans le sens de l’amélioration et du progrès) écrit sous cette forme.
Quel plaisir de voir ce débat d’idées de votre part et celle de Mme Polony sur ce blog, idées qui se rejoignent d’ailleurs souvent, argumentées, expliquées,… tout cela vient bien à propos compléter le travail d’O. Berruyer.
Merci à tous !
+23
AlerterAu vocabulaire « pédagogie », mieux vaut préférer « éducation populaire ».
« Pédagogie » signifie « guider l’enfant ». Nous ne sommes plus des enfants…
+7
AlerterSans compter que la prostitution de ce mot en « faire bouffer l’imbouffable » , comme les mots « réformes »pour « regression social », « entreprise »(pour « actionnaires »), mondialisation pour dérèglementation, me l’ont rendu insupportable.
Quand j’entends « pedagogie », je sors mon revolver. 🙂
+9
AlerterPédagogie est un mot polysémique, qui veut maintenant dire aussi éduquer, instruire sans forcément que ce soit relatif aux enfants, mais qui s’est étendu à tous les apprenants. L’étymologie d’un mot ne permet pas de donner justement ses différents sens.
Et je partage votre avis pour » l’éducation populaire « .
+0
AlerterN Polony ou le sentiment de culpabilité
« Quand j’ai démissionné de l’Éducation nationale, même si je l’ai fait pour des raisons idéologiques que j’assume, j’ai ressenti une forme de honte. Je me suis dit qu’il fallait que je fasse autre chose pour être utile, j’ai eu ce sentiment de désertion et je l’ai toujours »
https://comptoir.org/2016/05/06/natacha-polony-la-decroissance-est-le-stade-ultime-de-lemancipation/
https://polony.tv/
+3
Alerter« nous laissent un peu sur notre fin » => faim 🙂
+2
AlerterNatacha Polony exclue d’Europe 1, Jacques Sapir exclu de la plateforme hypotheses.org :
la France est une démocratie qui protège la liberté d’expression.
Et qui lutte contre le complotisme, ou crimepensée.
+43
AlerterVous pouvez ajouter Annie Lacroix-Riz,
De la dissidence en histoire contemporaine
« Bref, nous pourrions en France rédiger un gros « livre noir » des misères des « dissidents » intellectuels, et des renoncements idéologiques auxquels ont dû consentir − qu’ils en fussent conscients ou non − ceux qui ne voulaient pas devenir ou demeurer des parias….
http://historiographie.info/71109sorbo.pdf
Sur l’Histoire et les historiens sous influences
https://www.youtube.com/watch?v=LiTT11Vm_TA
Pour bien comprendre la dégradation voulue de l’histoire et les crises systémiques.
https://www.youtube.com/watch?v=R9LtiwvHcaY
+3
AlerterPersonnellement j’achèterais le livre juste pour soutenir une libre-penseuse, c’est peu ma façon de participer à la visibilité de son livre dans le nombre de vente ce qui sera déjà pas mal.
En bonus il est bon d’avoir un contenu qui sorte de la pensée dogmatique que l’on nous sert en permanence et nous pousse à réfléchir au lieu d’avaler un contenu pré-mâché qui nous maintien dans un abrutissement voulu et souhaité.
+12
Alerterune « démorragie » serait plus appropriée Je vais me répéter mais la France est tout sauf une démocratie. Dès qu’il y a candidats et compétition, le mot démocratie n’a plus de sens.
+3
Alerter»
Sur la signification du mot « démocratie »
Par Arturo Íñiguez – Le 17 octobre 2017 – Source The Saker
Si j’affirme qu’aucun d’entre nous ne vit en démocratie, peu importe dans quel pays nous sommes, presque tous les lecteurs seront d’accord. En revanche, si je demande à quoi ressemble la démocratie, je ne crois pas que la réponse sera aussi homogène. Et pourtant, la seule façon d’en convaincre d’autres de changer le système actuel par quelque chose d’autre est d’avoir une idée claire de là où nous voulons aller.
Qu’est-ce que ça veut dire, « démocratie » ? La réponse usuelle à cette question – que la démocratie est le pouvoir du peuple – serait le premier piège à éviter. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit là d’une réponse qui ne nous mène nulle part. N’importe quel défenseur du système en place vous dira que le peuple a le pouvoir de changer le gouvernement par un autre tout simplement en votant, et que dès lors nous sommes bel et bien en démocratie… Ce qui pourtant, nous le savons, est faux. Il nous faudra donc approfondir un peu plus. »
Par Arturo Íñiguez – Le 17 octobre 2017 – Source The Saker
+1
AlerterL’ autonomie : personnellement, le choix de faire référence au philosophe Cornelius Castoriadis qui a appartenu à la Troisième Internationale fondée en 1938 en France par le bolchevik, Léon Trotsky – organisation sous domination stalinienne – principal acteur comme Lénine de la Révolution d’Octobre, me met, profondément, mal à l’aise. Trotsky, Lénine et Staline, le trio responsable de l’indicible chaos mortifère.
+4
AlerterRelevez donc le bandeau que vous avez sur l’oeil. Vous ne le savez pas mais vous n’êtes peut être pas borgne..
+17
AlerterLibre a vous d’etre mal a l’aise concernant les evenements d’Octobre 1917.
J’espere que votre malaise n’est pas uniquement engendre par ce que le MSM diffuse et a diffuse.
Je vous conseille cette annalyse d’Annie Lacroix-Riz donnee dans la video ci-dessous.
« Révolution d’octobre et Révolution française : mythes et réalité historique »:
https://www.youtube.com/watch?v=pL-omyk-sQY
+1
AlerterQui veut noyer son chien l’accuse de la rage…
La pensée de Castoriadis, d’une richesse, d’une profondeur et d’une pénétration ayant peu d’équivalent, est toujours, ô combien, d’actualité. Vouloir la balayer d’un revers de la main sous prétexte que l’intéressé a brièvement appartenu, dans sa jeunesse, à la IVe (et non IIIe) internationale, m’apparaît profondément puéril, pour au moins trois raisons:
a) c’est nier la force, l’énergie de l’engagement politique qui, s’il est le temps (d’éventuelles) errances, est aussi celui de l’apprentissage nécessaire;
b) c’est ne vouloir garder à son chevet que les livres des saints, ceux qui ne se seraient jamais trompés, n’auraient jamais failli: autant dire personne. Nous n’avons pas besoins de super héros, mais simplement d’hommes qui pensent suffisamment juste sur un certain nombre de points essentiels;
c) c’est enfin récuser d’emblée tout le travail de Jacques Sapir, puisque il n’hésite pas par ailleurs à se référer à la pensée d’un personnage aussi sulfureux que Carl Schmitt…
Cordialement,
+9
AlerterLa Véritable Démocratie (un extrait choisi – parmi les nombreux possibles – de Castoriadis)
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2012/10/31/267-la-veritable-democratie-un-extrait-choisi-parmi-les-nombreux-possibles-de-castoriadis
L’héritage de la chouette. Retranscription de l’entretien vidéo entre Chris Marker et Cornélius. Castoriadis.
https://www.wethenet.eu/wp-content/uploads/CastoriadissurlaD%c3%a9mocratie.pdf
https://www.youtube.com/watch?v=5HL22xsVK4c
+1
AlerterMerci Natacha et Jacques,
Je partage Ô combien ces quelques lignes qui donnent une bouffée d’oxygène.
Oui à la vie
+3
AlerterLes gens de mon petit village en ont assez. Ils veulent être respectés en fonction des taxes et des impôts qu’ils paient et dont les travaux ne suivent pas.
Pétition – Pétition – Pétition –
Que font les élus locaux ?
+1
AlerterMais en fait, nous ne pouvons qu’être nous même dans l’environnement dans lequel nous vivons. Les différences se construisent dans cet environnement.
PEu de soucis pour discuter avec les voisins. Le respect est le facteur primordial pour évoluer favorablement. Je ne me permettrait jamais de rentrer dans leur vie privée. La vie privée c’est intime.
cCette institution qu’est la commune me paraît plus une dictature qu’une democratie. Au vu de l’évolution du nombre d’habitants, les élus devraient faire plus d’efforts d’écoute. La politique de la ville dénature le lien social et puis la campagne n’est pas la ville
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Alerterla vie ne peut être changée mais transformée. LA vie est une continuité où chaque être que nous sommes peuvent ajouter des éléments pour vivre mieux.
@bientôt
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