Le plan de relance, qui était très attendu depuis la fin du mois d’août, a été enfin présenté par le Premier-ministre Jean Castex. La France est donc l’un des tous derniers pays d’Europe à dévoiler son programme économique pour faire face à la crise engendrée par le Covid-19. Mais, ce plan rassemble des choses très disparates. Ce qui fait penser qu’il reste, en bonne partie, au niveau de la communication politique et ne répond pas aux besoins de l’économie française, exsangue après la crise du COVID-19, et ce alors que le rebond qui avait été enregistré depuis le dé-confinement, s’étiole.
Les objectifs du plan
Il s’agit donc d’un plan que l’on présente comme très ambitieux. Son montant, 100 milliards, en témoigne. Ses grands axes étaient connus depuis le mois de juillet, voire depuis le Projet de Loi de Finances Rectificative du 10 juin.
Le plan veut tout d’abord accélérer la transition vers une économie « verte ». Il reprend le principe de subventions pour des travaux d’isolation, mais il souhaite aussi accélérer la transformation du secteur de l’automobile et marquera une priorité pour le train. Tout ceci avait déjà été annoncé, voire même budgété depuis près de deux mois.
Le plan veut aussi relancer l’industrie et aider à la relocalisation de certaines activités. Le gouvernement prévoit donc de baisser ce que l’on appelle les « impôts de production » de 20 milliards sur deux ans. Mais, si la France a les « impôts de production » parmi les plus élevés, elle a aussi des montants de subventions aux entreprises importants. De fait, le système impôts-subventions revient à transférer des ressources de certaines entreprises vers d’autres. Ce n’est donc pas en supprimant le volet « impôts » que l’on règlera le problème de compétitivité de l’économie française. Les travaux du FMI, et en particulier les External Sector Reports qui sont régulièrement publiés tous les ans[1], montrent que le problème provient de l’euro, qui construit un écart de 25% entre l’Allemagne et la France, et qui empêche notre pays de recouvrer un taux de change adapté.
Une troisième priorité concerne l’emploi et les PME. Ici encore on mélange les genres et les sommes. Le gouvernement a compris que l’on ne pouvait pas aider seulement les grandes entreprises. Sauf que, là, ce sont essentiellement des promesses. En effet, il veut agir pas les crédits et non en assurant un débouché pérenne aux PME.
Le détail du plan
Le plan qui nous a été présenté le jeudi 3 septembre est donc organisé en trois blocs qui sont à peu près de même taille.
Le premier poste du plan concerne la compétitivité des entreprises et la relocalisation industrielle. Le gouvernement y engage 35 milliards. Mais, cette somme est trompeuse ; il y a seulement 15 milliards d’argent « frais ». En effet, 20 milliards proviendront des diminutions d’impôts, qu’il faudra financer autrement. Sur les quinze milliards restants, la distribution surprend.
Le renforcement des fonds propres des entreprises, qui constitue un véritable sujet quand plusieurs entreprises stratégiques françaises se font racheter par l’étranger, reste sous-financé. On peut penser que la somme de 3 milliards d’euros est ici bien trop faible. Par ailleurs, on ne trouve que 1 milliard pour le soutien à l’investissement industriel. Ici encore, le compte n’y est pas.
Graphique 1
Le deuxième poste concerne la transition énergétique pour laquelle le gouvernement va dépenser 30 milliards, dont 7 milliards pour la rénovation énergétique des bâtiments et 4,7 milliards pour la SNCF, somme qui était déjà prévue et qui, logiquement, aurait dû être exclue du plan de relance. Les dépenses y sont plus réalistes, encore que les sommes affectées à la SNCF ne permettront sans doute pas de faire les investissements nécessaires.
Dans le poste énergie et technologies vertes, l’automobile et l’aéronautique émargent à hauteur de 2,6 milliards.
Graphique 2
Le 3ème poste du plan concerne les dépenses liées aux compétences et à la solidarité. C’est en réalité un poste fourre-tout à 35 milliards on l’a dit, où l’on retrouvera les 6,5 milliards du plan jeunes pour l’emploi (déjà décidé), les 6,6 milliards budgétés pour le chômage partiel (qui logiquement ne devaient pas faire partie du plan de relance mais des actions de soutien à l’économie), les 5,2 milliards d’aides aux collectivités locales et les 6 milliards d’investissement pour les hôpitaux liés au Ségur de la santé (elles aussi déjà annoncées). Ces dépenses ne sont pas nouvelles comme on peut le voir.
Alors, si l’on fait les comptes, et que l’on enlève les 20 milliards d’abattements d’impôts, les 6,6 du chômage partiel, le 6 du Ségur de la santé et les 4,7 prévus pour la SNCF, ce n’est plus 100 milliards que l’on obtient mais 62,7 milliards…Bref, on a l’impression que, pour des raisons de communication politique, le gouvernement veut afficher absolument 100 milliards, quitte à jouer avec les mots, à additionner les pommes et les oranges…
Les mesures non financières
Un point intéressant de ce plan est qu’il contient aussi des mesures dites « non financières ».
Jean Castex veut installer sur le terrain, partout en France, des sous-préfets à la transformation et à la relance. Il s’agira de jeunes hauts fonctionnaires, dont la mission sera de débloquer des actions spécifiques et de s’assurer que, quand on décide à Paris, il se passe quelque chose sur le terrain. Ces préfets vont dire si plus de soutien est alors nécessaire.
Se pose la question de l’efficacité de ces sous-préfets…
Il aurait sans doute mieux valu introduire le principe d’un guichet unique. Ces nouveaux préfets, qui seront sans expérience, risquent de conduire à une dispersion des sommes engagées en fonction des demandes et des pressions auxquelles ils seront exposés. Cela s’appelle le saupoudrage, et c’est une plaie traditionnelle des actions de l’Etat. La simplification des procédures administratives est aussi essentielle si l’on veut que ce plan soit réellement efficace. Jean Castex veut un choc de simplification, dont acte.
Mais, le Premier-ministre prépare en fait une batterie de mesures administratives pour d’une part d’alléger certaines normes, et d’autre part de remédier aux lourdeurs administratives en accélérant la numérisation de certaines démarches. A la clé notamment, l’inscription dans la durée de certaines dérogations prises sous le sceau des différentes lois d’urgence pour faire face à l’épidémie de coronavirus. Or, certaines de ces dérogations pourraient être contradictoires avec l’objectif de « verdir » l’économie française.
On retrouve, là, un problème général de l’action de ce gouvernement, qui donne d’une main pour reprendre de l’autre.
Quelle efficacité ?
La question essentielle reste néanmoins celle de l’efficacité de ce plan. Si l’on retient le chiffre de 100 milliards, chiffre très discutable comme on l’a montré plus haut, ce plan ne représente plus, sur deux ans, que 50 milliards. Or, l’économie française va connaître, au-delà de la perte liée aux effets du confinement, une récession importante. La « croissance » que l’on connaitra en 2021 ne sera, en réalité, qu’une partie de la récupération du niveau de production de 2019.
Pour effacer le choc de l’épidémie, il faudrait que ce plan de relance soit capable de nous tirer hors de la trappe à récession que nous risquons de connaître. Autrement dit qu’il puisse engendrer une croissance au-delà du niveau de 2019 mais aussi accélérer la récupération de ce niveau. Or, on peut en douter quand on regarde ce dont ce plan est constitué :
- Les 20 milliards d’abattements d’impôts vont constituer, au mieux, un nouveau CICE. Or, l’effet de ce dernier a été très limité, voire nul, en matière de croissance.
- Les 6 milliards pour la poursuite de l’indemnisation du chômage partiel peuvent sauver des emplois mais non en créer. L’effet de relance sera nul.
- Le plan « Jeunes pour l’emploi » aura, lui aussi, un effet très diffus sur la croissance.
Les sommes susceptibles d’engendrer un effet de relance sont limitées : 68 milliards.
Il faudrait donc que ces 68 milliards soient capables de produire, sur deux ans, à peu près 136 milliards de production supplémentaire si l’on veut que l’économie se cale sur une logique de réelle croissance, autrement dit un multiplicateur des dépenses publiques de 2. Le FMI, dans une étude de 2013, avait calculé un multiplicateur pour les pays européens de l’ordre de 1,5 – 1,7. Mais, c’était sans tenir compte de l’incertitude radicale créée par l’épidémie et les limitations de production engendrées par ses effets directs et indirects.
On peut donc considérer que, quoi qu’en dise le gouvernement, ce plan est en réalité sous-dimensionné par rapport à la situation actuelle. Il faudrait, au minimum, 30 milliards d’euros supplémentaires pour obtenir les effets recherchés, où alors que la France retrouve sa souveraineté monétaire et laisse sa monnaie se déprécier de 15% à 20% par rapport à l’Allemagne.
[1] IMF, External Sector Report, Washington DC, Juillet 2019.
Commentaire recommandé
« En effet, il veut agir pas les crédits et non en assurant un débouché pérenne aux PME »
Cette phrase ne veut strictement rien dire.
Connaissant jacques Sapir et son grand respect de la langue française je pense qu’il s’agit d’une erreur de retranscription.
si vous pouviez clarifier cette phrase ce serait un bienfait.
Autrement, concernant le fond, nous avons la confirmation (complotiste) que le gouvernement suit sa stratégie initiale et ne fait rien de réellement efficace pour permettre à la majorité de la population de sortir de l’ornière.
Bref : Le Caca-rente reçoit des aides à foison et les gilets jaunes continuent leur descente aux enfers.
Mais n’oublions pas que cette politique « sociale » (socialisme pour les ultra-riches et ultra-libéralisme pour les gueux) est la ligne officielle qui a connu sa plus grosses expansion sous Saint François au début des années 80.
Depuis ses successeurs se contentent de suivre ses « principes divins » et les gros actionnaires n’ont jamais été aussi heureux qu’aujourd’hui.
De toutes façons, les gueux ne servent qu’à nourrir les plus puissants et n’ont surtout pas le droit de quémander une seule ration de croûton supplémentaire.
Ils ont juste de quoi pouvoir à peine survivre pour permettre le « fonctionnement des institutions et de l’économie », c’est à dire engraisser la caste des « élites » en fermant leurs gueules.
Pauvre humanité.
30 réactions et commentaires
« En effet, il veut agir pas les crédits et non en assurant un débouché pérenne aux PME »
Cette phrase ne veut strictement rien dire.
Connaissant jacques Sapir et son grand respect de la langue française je pense qu’il s’agit d’une erreur de retranscription.
si vous pouviez clarifier cette phrase ce serait un bienfait.
Autrement, concernant le fond, nous avons la confirmation (complotiste) que le gouvernement suit sa stratégie initiale et ne fait rien de réellement efficace pour permettre à la majorité de la population de sortir de l’ornière.
Bref : Le Caca-rente reçoit des aides à foison et les gilets jaunes continuent leur descente aux enfers.
Mais n’oublions pas que cette politique « sociale » (socialisme pour les ultra-riches et ultra-libéralisme pour les gueux) est la ligne officielle qui a connu sa plus grosses expansion sous Saint François au début des années 80.
Depuis ses successeurs se contentent de suivre ses « principes divins » et les gros actionnaires n’ont jamais été aussi heureux qu’aujourd’hui.
De toutes façons, les gueux ne servent qu’à nourrir les plus puissants et n’ont surtout pas le droit de quémander une seule ration de croûton supplémentaire.
Ils ont juste de quoi pouvoir à peine survivre pour permettre le « fonctionnement des institutions et de l’économie », c’est à dire engraisser la caste des « élites » en fermant leurs gueules.
Pauvre humanité.
+30
AlerterJe suppose que c’est « Il veut agir PAR les crédits et non en assurant un débouché pérenne aux PME. »
Puisqu’effectivement il a été proposé aux entreprises en difficultées d’emprunter (avec une garantie de l’état) or c’est bien joli de s’endetter mais si votre carnet de commande est vide, vous ne faites que creuser votre tombe. C’est la consommation qu’il faudrait relancer…
+17
AlerterCoquille facilement rectifiée.
Autrement dire, agir sur l’offre plutôt que sur la demande. C’est ce qui a été fait depuis hollande au moins, l’adversaire bien connu de la finance et l’ami des sans dent.
On connaît le résultat.
+10
AlerterLa politique de l’offre, c’est qui est fait depuis au moins Giscard. Vous savez, quand on considère que l’argent est quelque chose de sacré dont le contrôle doit être laissé au privé sinon l’état fait n’importe quoi, et ou il faut baisser les impôts pour favoriser l’investissement.
Mais du coup réduire les dépenses pour que la dette soit contrôlable (dette principalement causée par les 2 premiers principes), et en finir avec les privilèges de tel ou telle partie de la population, mais qui, étrangement, ne gagne jamais plus de 5000 euros par mois, parce que au delà c’est du bon privilège qui ruisselle.
Il est très vite devenu visible que le privé fait lui aussi n’importe quoi avec l’argent, que les baisses d’impôts favorisent plus l’industrie du luxe que l’industrie tout court, qu’au final l’argent ne ruisselle pas et que quand les anciens privilégiés tirent la langue, tous les autres aussi (parce que le sérage de ceinture, ça ruisselle trés bien).
Mais bon, il parait que c’est uniquement parce qu’il y a encore trop d’état.
+11
AlerterLes baisses d’impôts vont favoriser l’épargne. (Pas la votre bien sûr, celle des quelques pourcents les plus fortunés)
Pour la théorie néoclassique, l’investissement vient de l’épargne, donc pour eux c’est ce qu’il faut faire.
Augmenter l’offre, car la demande est toujours égale à l’offre (abracadabra loi de Say)
Sauf que c’est faux, l’investissement vient de l’épargne pour 3% seulement, le reste ce sont des bénéfices réinvestis, et surtout de la dette.
Si l’investissement n’est pas fléché, il ira la ou la marge est la plus élevée.
Favoriser l’épargne des plus aisés ne favorisera pas l’investissement, mais l’achat de valeurs refuges, or et spéculation immobilière.
On est toujours dans le mythe du marché autoregulateur, de l’homo économicus maximisant son utilité de façon rationnelle.
Donc, effet d’annonce, mais tout continue comme avant.
+12
AlerterPas mal!
C’est bien connu: « les riches c’est fait pour être très riche, et les pauvres très pauvre ».
+7
Alerter« et les pauvres très pauvre ». »
Et surtout enrichir les riches.
+6
AlerterRien ne sera efficace si, auparavant on ne fait pas deux choses :
1/ Sortir de l’UE et rétablir le contrôle de la circulation des capitaux (évite les délocalisations abusives et la fraude fiscale)
2/ Sortir de l’euro (si on sort de l’UE, dans l’état actuel des traités, on sort automatiquement de l’euro) pour rétablir la compétitivité-coûts de nos entreprises. Le FMI lui-même dit qu’il y a une différence de compétitivité dûe à l’euro de l’ordre de 25%. Si on avait notre propre monnaie, il faudrait la dévaluer par rapport à la monnaie allemande du même ordre de grandeur. Le problème est identique pour l’Espagne, l’Italie, la Grèce.
Certes ce n’est pas une garantie de réussite. Ce sont seulement deux conditions NECESSAIRES pour rétablir l’économie française
+16
AlerterCe serait plus facile si l’Allemagne sortait de l’UE !
+3
AlerterL’Allemagne était surnommée « l’homme malade de l’Europe » à la fin des années 1990. L’euro, c’est à dire un système de dévaluation compétitive permanente pour elle par rapport à ses partenaires européens, l’a sauvée et lui a permis de bénéficier d’une monnaie sous évaluée par rapport à eux mais aussi par rapport au dollar et au Yuan. Cela lui permet en outre d’attirer plus de capital pour investir et accroitre son avance, ce sans que sa monnaie ne s’apprécie. En somme, l’industrie allemande a su profiter des bénéfices d’une balance commerciale excédentaire sans en payer le prix monétaire.
+5
AlerterN’oublions pas que la parité des monnaies a été figée avant le passage à l’euro.
Lors de cette conversion, l’Allemagne a bénéficié d’une sous évaluation qui l’a avantagée face à ses concurrents européens.
La France s’est mal débrouillée, elle se retrouve avec un désavantage énorme face à son principal concurrent.
Il nous faut maintenant diminuer tout nos coûts d’au moins 30% pour revenir dans la compétition.
+5
Alerter@nw 19h19. La monnaie allemande est i) sous évaluée par rapport aux monnaies française, italienne, espagnole, grecque, puisqu’elle bénéficie d’une parité fixe avec ces dernières (qui portent toutes le même nom) alors que les excédents, trajectoire d’inflation, taux d’emploi allemands auraient dû la faire s’apprécier année après année face à elles, phénomène bloqué artificiellement par le politique depuis plus de vingt ans, et ii) sous évaluée par rapport aux monnaies américaine et chinoise puisque l’euro affiche de moindres valorisations qu’une monnaie allemande non fixée à lui ne l’atteindrait. Donc, les allemands ont une monnaie sous évaluée tandis que nous avons une monnaie sur évaluée : il n’y a aucune contradiction là dedans, mais j’ai l’impression que vous n’arrivez pas à vous le représenter. Que les Allemands « ne vendent pas de la camelote », bravo à eux mais le sujet vient de qu’ils ont une production bien placée (il en faut) mais la monnaie d’un pays à la production mal placée. Cela leur procure un avantage inouï. Sauf que ce rabais monétaire, il faut bien que d’autres le financent. Qui ? Les Français, Italiens etc. dont les monnaies ne se deprecient plus face à la monnaie allemande, entraînant une baisse de la compétitivité prix de leurs industries par rapport à celle de l’Allemagne, donc de leurs ressources, donc de leurs capacités à investir (via rentrées et attraction de capitaux) pour améliorer leurs productions, ce qui fait que leur situation s’aggrave encore, mais que leurs monnaies ne se depreciant toujours pas, leur compétitivité prix continue de s’effilocher, les privant de ressources, donc de capacités à investir etc etc etc. Cercle vicieux sans fin. Sans l’Euro, jamais l’Allemagne n’aurait pu accumuler ces excédents inouïs, qu’elle n’affichait pas avant d’ailleurs. Imaginez un Mark reapprecie de 25% (ce qui s’avère cohérent) face au Franc, les coûts de production d’une VW s’élèveraient, malgré l’atténuation de la facture énergétique et en matières premières, à un point tel qu’elle deviendrait hors de prix sur le marché français.
+10
Alerter@patrick. 22h54. Oui, l’arrimage du Franc au Mark fut un douloureux préliminaire à l’introduction de l’Euro. La sous évaluation du Mark alors provenait de la réunification, Kohl ayant tout compris pendant que Mitterrand, déjà berné comme un enfant par le chancelier sur le dossier yougoslave, ne voyait rien venir. Le plus insupportable vient de ce que cette erreur de débutant, nous l’avions déjà commise avec la déflation Laval des années 1930. Mitterrand, Laval… une certaine gauche a décidément l’habitude d’aider les Allemands à nous faire du mal.
+5
AlerterL’Allemagne a fait du dumping social avec Gerard Shroder. Ils ont pu baisser les salaires parce que l’immobilier n’était pas cher en Allemagne au début des années 90. Maintenant que l’immobilier a significativement augmenté en Allemagne, ils ont énormément de travailleurs pauvres, ce qui n’était pas le cas il y a 25 ans.
Pour que l’euro marche en France, il faudrait faire ce que des économistes gagnant plus de 100 000 euros par an réclament depuis longtemps : baisser le SMIC qui est beaucoup trop élevé. Mais cela, le PS, le PCF, la France Insoumise ou Lutte Ouvrière oublient de le dire au moment des élections…
+4
AlerterOn ne peut exporter que si un autre importe.
Si tous le monde essaye d’exporter avec une politique mercantiliste comme l’Allemagne, ça ne marche pas, il n’y a plus d’empire coloniaux à conquérir pour écouler la surproduction.
Il faut des économies d’abord centrés sur elles même, et protectionnistes.
Pour exporter dans un monde protectionniste, vous avez l’obligation de produire soit des choses très sophistiqués, soit de qualité telle, que le surcoût des taxes à l’importation n’est pas suffisant pour contrebalancer.
Le libre-échange des biens et des capitaux est une imbécilité majeur, en plus d’être un non sens écologique.
+10
Alerter« Seuls ceux qui n’ont aucun chiffre sont obsédés par l’Allemagne et ignorent que les 2 premiers clients à l’export de l’Allemagne sont la Chine et les USA… »
Les chiffres justement : pour 2018 USA 8.6%, France 8%, Chine 7.1% et pour la suite essentiellement des pays de l’UE… Donc bilan, les Allemands exportent que 15% vers Chine et USA et plus de 40% dans l’UE. Leur excédent commercial s’est constitué sur le dos de leurs petits voisins, partenaires de la même UE et grâce à un Euro-mark qui est sous évalué pour eux et sur-évalué pour les autres… En l’absence de transferts budgétaires entre « Etats-régions » au sein de l’union monétaires l’Euro restera mortifère pour les économies pour lesquelles l’Euros est surévalué…
+5
AlerterLe déficit commercial de la France n’est pas du essentiellement à sa facture énergétique (45 milliards contre 65 milliards pour l’Allemagne, 6% de ses importations), mais à l’effondrement de son industrie et donc de ses exportations. La France est le pays qui a perdu le plus d’industrie depuis 30 ans (même la Grande-Bretagne nous est passée devant). La balance était encore excédentaire il y a 15 ans. Le déficit commercial en biens atteint près de 59 milliards d’euros en 2019. Le solde commercial du secteur automobile, déficitaire depuis 2008, a connu une nouvelle baisse, à hauteur de 1,6 % en 2010. Le dynamisme des exportations de l’aéronautique risque d’appartenir au passé.
+4
AlerterC’est surtout la libre circulation des capitaux qui nous plombe.
Il faudrait du protectionnisme, des investissements d’état à long terme, des monopoles publics dans les transports, l’énergie, les télécommunications, la santé, la défense, l’éducation.
Et mettre définitivement à la poubelle le mythe du marché spontané autoregulateur.
+5
Alerter« Se pose la question de l’efficacité de ces sous-préfets… »
Bah, des postes en plus pour les amis, et on renforce le contrôle territorial depuis Paris. D’une pierre deux coups.
+14
AlerterNon, nous ne nous posons même pas la question.
Encore des couches administratives, au mieux inutiles , au pire nuisibles.
+4
AlerterIls ont voté Fuzac et ils vont finir fubar.
J’avais un patron de PME très « en marche » en 2017 , en 2020 il n’essaye même plus de demander des aides d’états, selon lui, c’est plus rentable de faire du chiffre et de s’occuper des clients que de se taper pendant des mois avec l’administration pour avoir trois sous.
Donc c’est super de filer des sous théoriquement à tout le monde mais en pratique à personne vu qu’il y a un gatekeeping de l’administration envers toutes les boites qui peuvent pas se payer un service juridique.
Rappelez moi les deux derniers mots de la « devise de la république » ? J’ai du les oublier en route …
+4
Alerter« Donc c’est super de filer des sous théoriquement à tout le monde mais en pratique à personne »… Si,si justement ceux qui ont un service juridique, comme vous le remarquez plus bas 🙂
+3
AlerterLe plus sûr moyen d’aller vite pour faire dégringoler l’économie et pas seulement l’économie d’ailleurs. Les investisseurs privés recherchent de la rentabilité, alors adieu tout ce qui n’est pas assez rentable. Et vive la famine !
+1
AlerterL argent ne pousse effectivement pas sur les arbres. On en aurait encore plus difficilement…
L argent est créé à partir de rien. C’est open bar pour la haute, qui, et c’est le double effet, nous endette.
+4
AlerterL’idée que les mécanismes de marché sont la meilleure manière d’allouer les ressources n’est pas un constat scientifique, c’est une opinion politique.
Les mécanismes de marché étant imposés et régulés par les états, cela rend absurde l’idée que ces mécanismes soient « spontanés » « naturels », ou autre qualificatif qui tend à faire référence au vocabulaire utilisé en biologie ou physique.
On constate systématiquement, que la diminution des régulations ne mène pas à une tendance à l’équilibre parfait entre offre et demande, mais à des cartels et monopoles, ainsi qu’à des phénomènes de bulle spéculative.
Organiser un marché peut-être être un choix intéressant dans certains cas, mais dans d’autres non.
Ce choix est politique et n’a rien de spontané.
Les tenants de la théorie néoclassique (conscient ou non) nie le choix, et le caractère politique de ce choix.
+3
Alerter« La création monétaire est effectuée par les banques principalement pas par l’état »
Certes. Cela ne prouve pas le fait que l argent n est pas créé à partir de rien.
J ajoute que si la puissance publique reprenait la création monétaire, elle veillerait mieux au grain.
+2
AlerterOui ils riraient jaune
car ils sont en dictature et n’imaginent pas autre-chose que
la guerre de tous contre tous – c’est leur régime, la civilisation OMC.
Ils n’ont plus de société mais un vaste marché, l’individu entreprise qui crève ou survit.
SI c’est cela le modèle, merci bien.
+1
AlerterPAS du tout d’accord.
Car le pb n’est pas de prendre des risques mais de faire société. C’est à dire, attention gros mots, fabriquer une société paisible où chacun peut trouver à bien vivre c’est la raison d’être de faire société.
Le marché tel que proposé par le néolibéralisme (forme totalement dégénérée – mais logique – du libéralisme) n’est qu’une guerre de tous contre tous – sauf des ultra-riches qui eux jouent à la guerre contrairement à nous …
C’est laisser les plus riches DÉCIDER de LA SOCIÉTÉ (de ses formes, des relations sociales de ce qu’on fait et comment on le fait, …) c’est une ploutocratie qui mène, on le constate aujourd’hui, aux désastres, car cette minorité est irresponsable et intouchable – d’autant plus que de fait, son pouvoir est totalitaire (en droit, la rente capitalistique prime le social – un comble !).
DONC NON, ce n’est ni en privatisant ni en nationalisant, les forces de production qu’on résout le pb de l ‘Économie. C’est en la démocratisant, c’est à dire quand la population dispose et utilise les moyens de choisir SA SOCIÉTÉ et d’en assumer SEULE les conséquences en toute connaissance de cause.
Le gros mot c’est la démocratie.
Et s’il vous plaît n’essayez pas de dire que nous vivons en démocratie ce serait trop ridicule.
+2
AlerterJe retiens » que la France retrouve sa souveraineté monétaire et laisse sa monnaie se déprécier de 15 à 20 % par rapport à l’ Allemagne « . L’ euro a été fait pour l’ Allemagne. Nous avons applaudi et les gens lucides s’ en mordent tous les jours les doigts. La souveraineté monétaire serait un premier grand pas pour nous en sortir. La souveraineté tout court, avec une sortie de l’ UE, serait ce qui pourrait arriver de mieux à la France et aux Français, l’ indépendance enfin retrouvée.
+3
AlerterUne fois de plus la preuve que les annonces de Macron sur l’économie ne sont que du vent destiné à berner les braves gens un peu naïfs.
Le libéralisme n’a jamais eu comme objectif de créer ou de sauver des emplois mais seulement de maximiser les profits des plus gros.
En 2022 les benêts seront appelés à « sauver la République et la Démocratie » tout en oubliant de lire le programme du « Sauveur » européiste que l’Oligarchie leur vendra. Quelque chose me dit que comme en mai 2017, ils vont se ruer vers les bureaux de vote pour se faire cocufier tout en étant persuadés d’avoir répondu à l’appel du 18 juin!
En en sortira jamais!
+7
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