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29.novembre.201729.11.2017 // Les Crises

Russie-Chine : un tandem qui change le monde, par Gilbert Doctorow

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Source : Gilbert Doctorow, Consortium News, 23-10-2017

Ces dix dernières années la diabolisation persistante de la Russie par l’Occident a conduit à une alliance de fait entre Moscou et Pékin, changeant par là le paysage géopolitique d’une manière que les commentateurs américains ne reconnaissent toujours pas.

Une bonne partie des affirmations des experts occidentaux sur la Russie – en particulier sa fragilité supposée sur le plan économique et politique et son partenariat avec la Chine soi-disant non viable – est faux et n’ai pas seulement le résultat d’une connaissance limitée de la situation réelle sur le terrain mais aussi d’un état d’esprit chargé de préjugés qui refuse de s’intéresser aux faits, mais se berce d’illusion.

Le président russe Vladimir Poutine lors de son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU le 28 septembre 2015 (crédit photo : ONU)

La Russie ne connaît peut-être pas de croissance économique, mais ces deux dernière années, elle a survécu à une crise conjoncturelle due à la chute des cours du pétrole et à une guerre économique menée par l’occident, laquelle aurait mis à genoux des gouvernements gérés avec moins compétences et disposant d’une popularité moins forte que celle de la Russie de Vladimir Poutine. De plus, aussi stagnant qu’ait pu être le PIB russe, les chiffres du pays sont sur un pied d’égalité avec ceux d’une croissance ralentie en Europe de l’ouest.

Pendant ce temps, l’agriculture russe est en plein essor, affichant en 2017 la meilleure récolte de grains depuis un siècle malgré des conditions climatiques difficiles au début du printemps. Parallèlement, la production russe de machines agricoles n’a cessé de se renforcer. D’autres secteurs industriels d’importance, comme l’aviation civile, ont repris leur souffle grâce au lancement de nouveaux modèles crédibles à destination du marché intérieur et pour l’exportation.

Les grands projets d’infrastructure représentant des prouesses techniques phénoménales, comme le pont sur le détroit de Kertch qui relie la Russie à la Crimée, se poursuivent dans les délais prévus et se terminent avec succès sous les feux de la rampe. Alors, où est donc cette Russie décrépie que nous décrivent quotidiennement nos commentateurs occidentaux ?

La raison principale de ces nombreuses observations malavisées n’est pas difficile à trouver. Le conformisme rampant de la pensée occidentale et américaine concernant la Russie a pris le contrôle des journalistes et des commentateurs, mais aussi des universitaires, qui servent aux étudiants et au grand public ce qu’on attend et exige d’eux, à savoir, donner la preuve du caractère perfide du « régime de Poutine » et faire les louanges de ces âmes courageuses en Russie, qui s’élèvent contre ce régime, comme le blogueur devenu politicien, Alexander Navalny, ou la « Paris Hilton » russe, célébrité devenue activiste politique, Ksenia Sobchak.

Les grandes quantités d’informations disponibles et libres d’accès sur la Russie, la presse russe, les publicités ainsi que la télévision d’État, sont en grande partie délaissées. En revanche on passe le micro aux personnalités pleine d’amertume de l’opposition russe, installées aux États-Unis, qui se plaignent longuement de leur ancienne patrie. Pendant ce temps, quiconque prend soin de bien lire, d’écouter et d’analyser les mots de Vladimir Poutine, fini par être traité de larbin de service, dans ces cercles. Tout ceci limite grandement l’exactitude et l’intérêt de ce qui passe pour une bonne connaissance de la Russie.

Bref, le domaine des études russes souffre, comme c’était le cas à l’apogée de la guerre froide, d’une perspective idéologique étroite et de l’incapacité d’ancrer les informations sur la Russie dans des faits, qui tiendraient compte du cadre de comparaison internationale dans lequel elle s’inscrit.

Ce que l’on entend par là a été replacé dans son contexte la semaine dernière, dans un rare moment d’érudition sur la Russie lors de la dernière réunion annuel du club de Valdai, dans une conférence donnée par Dominic Lieven, professeur émérite à la London School of Economics, au cours de laquelle il a résumé son point de vue sur la Révolution russe de 1917.

Lieven, sans doute l’un des plus grands historiens vivants de la Russie impériale, est un des très rares à avoir apporté dans ces études sur la Russie une connaissance approfondie du reste du monde et en particulier des autres pouvoirs impériaux du XIXe siècle, avec lesquels la Russie était en concurrence. Cette connaissance prend en compte à la fois l’approche de la main de fer et du gant de velours, c’est-à-dire d’une part les prouesses militaires et diplomatiques et d’autre part, les démarches intellectuelles utilisées pour justifier la domination impériale et qui constituent une vue du monde, pour ne pas dire une idéologie à part entière.

Des « experts » qui cultivent l’aveuglement

En revanche, aujourd’hui, les « experts » en relations internationales n’ont pas cette connaissance approfondie de la Russie pour pouvoir apporter quoi que ce soit de sérieux et d’utile dans l’élaboration des politiques. Ces vingt dernières années, l’intégralité de ce domaine d’étude s’est atrophié aux États-Unis, les connaissances en histoire, langues, cultures s’amenuisant considérablement au profit de compétences informatiques, qui donnent l’assurance d’un emploi dans une banque ou une ONG ensuite. Ces diplômes ont été systématiquement dépréciés.

Henry Kissinger, ancien conseiller à la Sécurité intérieure et ancien secrétaire d’État.

Il découle de ce qui précède que très peu d’universitaires sont en mesure de mettre l’alliance russo-chinoise émergente dans un contexte comparatif. Et ceux qui en sont capables sont systématiquement exclus des grands courants de publication et des tables rondes de débats publics aux États-Unis, car ils ne sont pas suffisamment hostiles à l’égard de la Russie.

Et lorsque tel n’est pas le cas, d’aucun pourrait approcher le partenariat russo-chinois sous l’angle de comparaison de la relation américano-chinoise créée par Richard Nixon et Henry Kissinger, qui existait avant l’émergence du couple russo-chinois. Kissinger était pleinement en mesure de faire cette comparaison lorsqu’il écrivit son livre De la Chine en 2011, mais dans son essai, Kissinger choisit d’ignorer le partenariat russo-chinois malgré l’évidence de son existence. Peut-être ne voulait-il pas voir à quel point son héritage des années 70 avait été dilapidé.

Ce que l’on constate dans la description des réalisations de Kissinger dans les années 70, c’est que la relation américano-chinoise s’est déroulée intégralement dans un cadre d’indépendance mutuelle. Il n’y avait pas d’alliance à proprement parler pour se conformer à la volonté ferme de la Chine de n’accepter l’interférence d’aucune autre puissance dans les obligations mutuelles avec les États-Unis. La relation était celle de deux États souverains, qui se réunissaient régulièrement afin de discuter de développements internationaux dans lesquels ils avaient des intérêts communs et de mettre au point des stratégies, qui en pratique étaient menées en parallèle pour influencer les affaires mondiales de manière cohérente.

La Russie et la Chine ont dépassé et surpassé cette relation réduite à son strict minimum depuis longtemps. Leur partenariat a évolué vers des investissements communs toujours plus importants, qui présentent un grande importance pour les deux parties, en particulier, les gazoducs qui transporteront de vastes quantité de gaz sibérien à destination des marchés chinois, un investissement évalué à 400 milliards de dollars (344 milliards d’euros).

Entre temps, et parallèlement la Russie a pris la place de l’Arabie saoudite, en tant que plus gros fournisseur de pétrole brut pour la Chine, et les transactions s’effectuent désormais en yuan. On note également un bon nombre d’investissements communs dans des projets de haute technologie dans le civil et le militaire, ainsi que une coopération militaire dans des zones toujours plus éloignées des territoires nationaux respectifs de ces deux pays.

Je crois qu’il est utile de considérer ce partenariat sous l’angle de la relation franco-allemande, qui a dirigé la création et le développement de ce qui est aujourd’hui l’Union européenne et à laquelle il ressemble. Depuis le tout début l’Allemagne était économiquement le partenaire le plus fort face à la France dont l’économie passait par une stagnation relative. En fait on aurait même pu se demander pourquoi ces deux pays restaient dans ce partenariat sur un pied d’égalité symbolique.

La réponse n’est pas difficile à trouver : chargée de son fardeau historique de l’époque nazie, l’Allemagne était et reste encore aujourd’hui, dans l’incapacité de prendre des responsabilité pour l’Union européenne en son nom propre. Les Français ont servi d’écran de fumée au pouvoir allemand. Depuis les années 90, ce rôle est largement passé aux mains des organismes centraux de l’Union Européenne qui siègent à Bruxelles, où les responsables clés des prises de décisions sont en fait nommés par Berlin. La France reste pourtant un assistant important dans ce processus conduit par l’Allemagne.

Le tandem Russo-Chinois

On pourrait en dire autant du tandem russo-chinois. La Russie est essentielle à la Chine de par sa longue expérience en matière de gestion des relations internationales, qui remonte à la guerre froide, et de par sa volonté et sa capacité à faire face directement à la puissance hégémonique américaine, alors que la Chine, qui dépend lourdement de vastes exportations américaines, ne peut se permettent de mettre en danger ses intérêts vitaux. De plus, dans la mesure où les élites occidentales considèrent la Chine comme un défi long terme à leur suprématie, il est préférable pour la Chine d’exercer son influence au travers d’une autre puissance, aujourd’hui, la Russie.

Le président chinois, Xi Jinping

Bien sûr, à la lumière des tracas européens du Brexit et de l’abandon du leadership mondial par Trump, la Chine sortira très certainement de l’ombre et cherchera à prendre les rennes de la gouvernance mondiale. Mais ce serait problématique ; le pays est confronté à des défis intérieurs majeurs, comme la transition d’une économie très dépendante des exportations vers une économie qui s’appuie sur une consommation nationale. Cet aspect retiendra l’attention de ses dirigeants politiques pendant un moment encore.

Kissinger, qui a été un conseiller de Trump, lui a murmuré à l’oreille l’importance de séparer la Russie de la Chine, mais sa connaissance limitée et ancienne de la Russie l’on amené à sous-estimer les motivations puissantes derrière la relation russo-chinoise. Les experts états-uniens moins doués et moins informés se trouvent d’autant plus désemparés.

Premièrement, au vue de l’hostilité soutenue à l’égard de la Russie, de la part de l’occident en général et de Washington en particulier, il est inconcevable que Poutine puisse se détourner de Pékin par quelques gestes aguicheurs de la part de l’administration Trump, quand bien même Trump serait capable de le faire politiquement. L’un des traits de caractère remarquable de Poutine est sa loyauté envers ses amis et envers ses principes par rapport aux intérêts de son pays.

Comme l’a révélé Poutine lors de son allocution et de la session de questions-réponses à la réunion du club Valdai la semaine passée, il éprouve maintenant une profonde méfiance envers l’occident, à cause de la manière dont ses dirigeants ont tiré parti des faiblesses de la Russie dans les années 90, de l’élargissement de l’OTAN jusqu’aux frontières russes ainsi que d’autres menaces. Quels que soient les espoirs que Poutine ait pu avoir de relations plus chaleureuses avec l’Occident, ces espoirs ont été déçus au cours des dernières années.

Mises à part les personnalités, la politique étrangère de la Russie a une habitude rare dans le reste du monde : d’abord d’agir et seulement après de s’occuper de diplomatie. Les relations politiques de la Russie avec la Chine sont le résultats d’investissements mutuels massifs qui ont pris des années à mettre en place et en œuvre.

De la même manière, la Russie s’engage avec le Japon dans la voie d’un traité de paix formel en mettant d’abord en place des projets massifs de commerce et d’investissement. Il est tout à fait prévisible que la première étape du traité soit le début de la construction en 2018 d’un pont ferroviaire en Extrême-Orient reliant l’île russe de Sakhaline au continent. L’entrepreneur général et l’équipe d’ingénierie sont également en place : Arkady Rotenberg et son groupe SGM Group. Ce pont est la condition préalable à la signature par le Japon et la Russie d’un accord de 50 milliards de dollars pour la construction d’un pont ferroviaire reliant Sakhaline à Hokkaido. Ce pont attirera l’attention de toute la région sur la coopération russo-japonaise. Il pourrait être la base d’un traité de paix durable et non pas simplement un morceau de papier qui résoudrait le différend territorial sur les îles Kuriles.

Des occasions manquées

À la lumière de ces réalités, il est puéril de parler de détacher la Russie de la Chine par la promesse de relations normalisées avec l’Occident. L’occasion de le faire s’est présentée dans les années 1990, lorsque le président Boris Eltsine et son « Monsieur Oui », Le ministre des Affaires étrangères Andreï Kozyrev, a fait tout ce qui était en son pouvoir pour obtenir l’accord des États-Unis sur l’adhésion de la Russie à l’OTAN, immédiatement après l’adhésion de la Pologne. En vain.

Au début de la présidence de Poutine, les Russes ont fait un effort déterminé pour obtenir l’adhésion à l’alliance occidentale. Encore une fois, en vain. La Russie a été exclue, et des mesures ont été prises pour la contenir, pour la cantonner comme une puissance régionale européenne parmi d’autres.

Enfin, après la confrontation avec les États-Unis et l’Europe sur leur soutien au coup d’État de 2014 en Ukraine, suivie par l’annexion/fusion russe de la Crimée et le soutien russe à l’insurrection dans la région de Donbas en Ukraine, la Russie a été ouvertement considérée comme l’ennemi. Elle a dû mobiliser toutes ses amitiés à l’échelle internationale pour rester crédible. Aucun État n’ a été plus utile à cet égard que la Chine. De tels moments ne seront ni oubliés ni trahis.

Le Kremlin comprend très bien que l’Occident n’a rien de concret à offrir à la Russie aussi longtemps que les élites états-uniennes insisteront, coûte que coûte, sur le maintien de leur hégémonie mondiale. Seules des consultations en vue de modifier l’architecture sécuritaire de l’Europe, avec un souci de sortir la Russie de son isolement, pourraient retenir l’attention du Kremlin. C’est la proposition que fit le président russe Dmitry Medvedev en 2010, mais qui ne rencontra qu’un silence de plomb à l’Ouest. L’entrée de la Russie impliquerait qu’on lui accorde une influence proportionnelle à son poids militaire, une chose à laquelle l’OTAN s’est opposé bec et ongles jusqu’à aujourd’hui.

C’est pour cette raison, l’incapacité de trouver des solutions pour résoudre cette question importante de la place de la Russie au sein de la sécurité mondiale, que, sous Barack Obama, l’initiative de remettre les compteurs à zéro a échoué. C’est pour cette raison que le conseil de Kissinger à Donald Trump, au début de la présidence de ce dernier, d’offrir un allègement des sanctions en échange d’un progrès sur le désarmement, au lieu de mettre en place les accords de Minsk concernant la crise en Ukraine, a échoué, avec le « niet » ferme Vladimir Poutine.

L’acceptation, par la Russie, qu’il existe une position anti-russe en Ukraine et de l’autorité de cette dernière sur les régions a fort peuplement russe du Donbas et de la Crimée, concessions qui, pour Poutine, seraient dévastatrices politiquement à l’intérieur de la Russie, est implicite dans les quelques « carottes » que les États-Unis ont tendu au Kremlin. Pourtant, cette « normalisation » ne toucherait pas à la sanction certes bien plus douce mais néanmoins désagréable des sanctions relatives aux droits de l’homme que les États-Unis ont imposé en 2012 par le biais de la loi Magnitski (Magnitsky Act), une loi motivée par ce que le Kremlin considère comme une fausse propagande autour de l’affaire criminelle et du décès du comptable Sergei Magnitski.

Le coup de la loi Magnitski consistait à discréditer la Russie et à préparer le terrain pour en faire un État paria. Elle a été mise en place au milieu d’une campagne déjà avancée de diabolisation du président russe dans les médias américains. En fait, il faudrait revenir en arrière, avant l’invasion de l’Irak par Georges Bush, dénoncée par la Russie aux côtés de l’Allemagne et de la France – ces dernières avaient été réprimandées par Washington – pour trouver ne serait-ce qu’un semblant de relations bilatérales entre les deux pays. Pour la Russie, ce fut le début d’une période de règlement de compte pour son manque de coopération avec la domination mondiale états-unienne.

La diabolisation de la Russie

Quant aux relations entre l’Union européenne et la Russie, le problème est très similaire. Pour trouver la mention d’une relation stratégique, du point de vue du ministre des Affaires étrangères allemand, il faut se replacer avant 2012. Et qu’est-ce qui constituait la normalité alors ? A l’époque, le renouvellement des accords de coopération entre l’U.E. et la Russie, était déjà bloqué depuis des années, officiellement à cause d’une différence de points de vue relative aux dispositions d’une loi européenne qui réglait l’acheminement du gaz dans des gazoducs appartenant à la Russie. Derrière ce différend, se cachait le rejet absolu, de la part des « tats Baltes et de la Pologne, de tout ce qui pourrait ressembler à des relations normales avec la Russie, rejet pour lequel ils reçurent tout le soutien des Etats-Unis.

Le président russe Vladimir Poutine avec la chancelière allemande, Angela Merkel, le 10 mai 2015 (crédit photo : le Kremlin)

Le cri de ralliement consistait à mettre un terme au statut de la Russie de « fournisseur en monopole » de l’U.E., concernant le gaz, mais aussi le pétrole. Bien entendu, il n’existait aucun monopole, pas plus qu’il n’en existe aujourd’hui, mais des acteurs géopolitiques déterminés ne laissent jamais ce genre de détail se mettre en travers de l’élaboration des politiques.

Cette hostilité a aussi joué dans le rapport de force entre l’U.E. et la Russie lors de l’introduction d’un régime d’exemption de visa pour leurs citoyens respectifs. Ici, l’opposition de l’Allemagne d’Angela Merkel, motivée par la manière mesquine dont la chancelière qualifia la Russie d’État mafieux, condamna à l’échec le régime d’exemption de visa, et par là même la normalité des relations.

Toutes ces questions doivent être considérées et résolues, pour qu’il y ait ne serait-ce qu’une possibilité de mettre un terme à l’hostilité des États-Unis et de l’U.E. envers la Russie et pour rétablir la confiance du Kremlin à l’égard de l’Ouest. Quand bien même, la Russie ne renoncerait pas, pour autant, à sa précieuse relation avec la Chine.

Selon moi, l’alliance « de fait » entre la Russie et la Chine est le pendant de l’alliance « de droit » entre les États-Unis et l’Europe de l’ouest. Au bout du compte, ces alliances découpent le monde en deux camps. Nous avons maintenant un monde bipolaire, qui ressemble en gros à celui de la guerre froide, bien qu’il soit encore à un stade de mise en place, vu que de nombreux pays n’ont pas encore vraiment choisi leur camp.

Bien sûr, il existait aussi des États plus ou moins neutres pendant la guerre froide, qui créèrent ce que l’on a appelé les pays non-alignés, avec, à l’époque, l’Inde et la Yougoslavie comme chefs de file. La Yougoslavie n’existe plus, mais l’Inde a perpétué sa tradition de se laisser courtiser par les deux côtés, en essayant de tirer le meilleur avantage pour elle-même.

Bien entendu, un grand nombre de politologues aux États-Unis, en Europe ainsi qu’en Russie, insistent sur le fait que nous avons déjà un monde multipolaire, en expliquant que le pouvoir est trop diffus dans le monde aujourd’hui, en particulier si l’on considère la montée d’acteurs non-gouvernementaux après 1991. En réalité, peu d’États ou d’entités non-étatiques peuvent projeter leur pouvoir au delà de leur propre région. Seuls les deux grands blocs ont cette capacité.

Les théoriciens de la multi-polarité parlent d’un retour vers l’équilibre des pouvoirs qui existait au XIXe siècle et invoquent le Congrès de Vienne comme modèle possible pour la gouvernance mondiale d’aujourd’hui. Une vision que Kissinger exposa en 1994 dans son livre Diplomatie.

En Russie, ce concept a trouvé un appui dans certains groupes de réflexion influents et est notamment associé à Sergei Karaganov, chef du Conseil de la politique étrangère et de défense. Néanmoins, je maintiens que c’est la réalité quotidienne du pouvoir qui tranchera cette question. Et y a-t-il quelque chose d’intrinsèquement erroné dans ce monde bipolaire de facto, en supposant que les tensions puissent être maîtrisées et qu’une guerre majeure puisse être évitée ?

Selon moi, deux grands blocs sont plus susceptibles de maintenir l’ordre mondial parce que la portée des activités de leurs délégués peut être contenue – comme cela s’est souvent produit pendant la guerre froide – par les grandes puissances qui ne veulent pas que leurs différents commanditaires perturbent le bon fonctionnement de l’ordre mondial. Les petits acteurs sont ainsi moins susceptibles de mener la danse.

En outre, en ce qui concerne le partenariat ou l’alliance stratégique entre la Russie et la Chine, les observateurs occidentaux devraient se rassurer et ne pas s’alarmer. L’ascension de la Chine est une réalité, quelle que soit la constellation des grandes puissances. La coopération étroite entre la Russie et la Chine peut également servir d’influence modératrice sur la Chine, compte tenu de la plus grande expérience de la Russie en matière de leadership mondial.

Pour toutes les raisons positives et négatives susmentionnées, les relations entre la Russie et la Chine devront être considérées avec sérénité dans les capitales occidentales.

Gilbert Doctorow est un analyste politique indépendant basé à Bruxelles

Source : Gilbert Doctorow, Consortium News, 23-10-2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Fritz // 29.11.2017 à 07h02

Avant sa dérive néo-conservatrice, Gilbert Achcar avait diagnostiqué la renaissance d’une alliance sino-russe au sein de la « Triade stratégique » (États-Unis, Russie, Chine), dans un livre paru en 1999 (La nouvelle Guerre froide. Le monde après le Kosovo). Au même moment, les programmes d’histoire en 3e réduisaient le monde à une « Triade » occidentalisée : États-Unis, UE, Japon.

Ce que dit M. Doctorow va plus loin. Oui, l’Occident méprise et méconnaît la Russie, par ce conformisme qui « a pris le contrôle des journalistes et des commentateurs, mais aussi des universitaires, qui servent aux étudiants et au grand public ce qu’on attend et exige d’eux » ; et la régression intellectuelle et linguistique des élites américaines joue aussi son rôle (« les connaissances en histoire, langues, cultures s’amenuisant considérablement au profit de compétences informatiques »). Bref, les States et leurs vassaux se sont enfermés dans le provincialisme.

L’Occident s’est endormi sur ses lauriers, il a passé son temps à se célébrer comme « le vainqueur de la guerre froide » puis « la communauté internationale ». L’ennui, c’est qu’entretemps la Terre a continué de tourner.

49 réactions et commentaires

  • Fritz // 29.11.2017 à 07h02

    Avant sa dérive néo-conservatrice, Gilbert Achcar avait diagnostiqué la renaissance d’une alliance sino-russe au sein de la « Triade stratégique » (États-Unis, Russie, Chine), dans un livre paru en 1999 (La nouvelle Guerre froide. Le monde après le Kosovo). Au même moment, les programmes d’histoire en 3e réduisaient le monde à une « Triade » occidentalisée : États-Unis, UE, Japon.

    Ce que dit M. Doctorow va plus loin. Oui, l’Occident méprise et méconnaît la Russie, par ce conformisme qui « a pris le contrôle des journalistes et des commentateurs, mais aussi des universitaires, qui servent aux étudiants et au grand public ce qu’on attend et exige d’eux » ; et la régression intellectuelle et linguistique des élites américaines joue aussi son rôle (« les connaissances en histoire, langues, cultures s’amenuisant considérablement au profit de compétences informatiques »). Bref, les States et leurs vassaux se sont enfermés dans le provincialisme.

    L’Occident s’est endormi sur ses lauriers, il a passé son temps à se célébrer comme « le vainqueur de la guerre froide » puis « la communauté internationale ». L’ennui, c’est qu’entretemps la Terre a continué de tourner.

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  • Fritz // 29.11.2017 à 07h14

    Quant à Dominic Lieven, il a écrit un livre de fond passionnant sur le rôle de la Russie entre 1807 et 1814, face à la « communauté internationale » de l’époque (le système napoléonien) : La Russie contre Napoléon (édition des Syrtes, 2012). Sa conférence « Révolution, guerre et empire » du 17 octobre pourrait intéresser les lecteurs du blog.

      +13

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  • DUGUESCLIN // 29.11.2017 à 07h18

    Le résultat est que l’Europe, encore une fois, est coupée en deux.
    Sa plus grande puissance a été séparée par la domination anglo-américaine, avec la complicité des européistes, empêchant l’Europe d’être celle dont beaucoup ont rêvé, celle du développement économique et social, de la culture et de la paix.

      +51

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  • isidor ducasse // 29.11.2017 à 07h44

    Bonjour,

    Moi je ne suis pas l’occident, sous entendu les Etats-Unis, moi je suis Français et je connais l’histoire de France donc de l’Europe, et je sais tout le poids que pèse la Russie depuis le dix-huitième siècle dans l’histoire militaire, diplomatique, culturel, et scientifique.
    Encor des experts pour nous dire comment concevoir le monde, une simple connaissance des faits historiques permet à chacun d’avoir un jugement sain et de bon sens sur la place qu’occupe la Russie dans le monde. Finalement Voltaire avait raison: « il faut cultiver notre jardin »

      +31

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    • Amora // 29.11.2017 à 12h07

       » je connais l’histoire de France donc de l’Europe »… quelle prétention en sachant qu’en France à l’école on n’a enseigné que l’Histoire de la Grande France… 😀

        +9

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      • isidor ducasse // 29.11.2017 à 21h03

        C’est quoi la petite France !
        L’histoire de France ne s’apprend pas qu’à l’école.
        L’histoire de France s’inscrit dans l’histoire de l’Europe, dans l’histoire du monde.
        Il n’y a pas de prétention à connaître l’histoire de France.
        La France ne peut être la France sans la grandeur: De Gaulle
        Vive la France et vive la république.

          +6

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        • vinel // 29.11.2017 à 23h58

          L’histoire de la France notamment de la période 1873 à nos jours se trouve dans les livres réalisés avec les archives nationales dont celles de la dernière guerre mondiale et après.
          Ces archives viennent d’être ouvertes en grande partie et amènent des constats qui,s’il pouvaient être subodorés,sont devenus des faits référencés.
          L’auteure de ces livres d’histoire dont un tiers environ de l’ouvrage est constitué de références d’archives nationales(une dizaine environ) est Mm Lacroix-Riz – historienne agrégée.
          L’histoire ainsi dévoilée permet de comprendre …l’incompréhensible de l’histoire enseignée-
          Touraine Alain évoquait dans un de ses anciens ouvrages le DID.
          Ce concept de Discours Interprétatif Diffus est plus que efficient.-Avec des moyens de communication nombreux sans être puissants l’imprégnation de la pensée et réflexions sur l’ensemble des auditeurs et lecteurs de la société conduit à des conclusions et quasi certitudes sans vérifications et faits notables.

            +3

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  • max // 29.11.2017 à 07h55

    L’article, sans le vouloir, montre combien l’URSS/Russie, est un allié malgré elle de la Chine.
    Sur ses rapports avec l’OTAN, lors des deux grandes crises, les missiles de Cuba et Berlin, l’URSS recula face aux USA.
    La Chine lors de la guerre de Corée n’hésita pas à affronter les USA.
    On peut faire le même constat lors des deux crises internes qui ont secoué l’URSS/Russie et la Chine dans les années 1990.
    En Chine les événements de la place tien en men en 1989, les autorités tirèrent dans la foule, des milliers de morts le régime fut sauvé.
    En 1991 l’URSS accepta de se saborder, de rendre leurs indépendances a ses républiques, de se faire voler des terres historiques en Ukraine pour pouvoir rejoindre l’occident le résultat fut six millions de morts sous la présidence Eltsine et refus malgré tout de l’occident de considérer la Russie comme membre a part entière.
    Donc en Russie six millions de morts dans la pérestroïka en Chine quelques milliers.
    L’URSS/Russie demanda à intégrer l’OTAN et donc que l’armée des USA stationne en Russie face a la Chine et même conclusion dans son désire de rejoindre l’UE.
    L’alliance/entente entre la Russie et la Chine fut donc forgé grâce aux USA.

      +14

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  • Owen // 29.11.2017 à 08h12

    Plusieurs cartes géopolitiques qui sont en gestation:

    – le monde bipolaire entre les états atlantistes et l’eurasie comme le montre Gilbert Doctorow

    – le monde bipolaire Nord Sud, avec le basculement de l’Extrême-Orient vers le Nord. C’est le plus vieux monde géopolitique en cours, qui date des colonies mais ne va pas disparaître de sitôt avec la raréfaction des ressources. Si les écarts de niveaux de vies entre Nord et Sud seront de moins en moins pertinents, en raison des écarts individuels croissants à l’intérieur de chaque pays, c’est la concentration des sièges de multinationales au Nord, lieux de pouvoirs, décisions et influences qui maintiendront cette carte.

    – L’axe Washington, Tel Aviv, Riyad, la carte la plus douloureuse pour tous, car c’est un pacte d’intérêts contrastés qui accumule les puissances respectives des pays.

    – le monde musulman sunnite qui a préempté celui chiite et transforme les états en régimes théocratiques.

    – les BRICS, préfigurant des puissances continentales, qui est l’échelle répondant le mieux aux besoin des peuples à vivre où ils sont, mais dont on se fiche. C’est cette carte là qui serait pourtant la plus adaptée à la courbe de Meadows.

      +10

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    • Pinouille // 29.11.2017 à 10h20

      Merci Owen pour votre commentaire qui s’aventure à ouvrir la réflexion sur la multiplicité des composantes géopolitiques de notre époque. Elle me conforte dans l’idée que les maux de notre monde ne trouvent pas forcément tous leur origine dans la volonté hégémonique US (sans toutefois lui dénier son importance): c’est une idée simplificatrice un chouia répandue.

      Votre contribution est la bienvenue. Puisse-t-il y en avoir d’autres.

        +5

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    • Madudu // 29.11.2017 à 12h58

      -Le monde bipolaire : il ne pourra se constituer et se maintenir que si la puissance US et la faiblesse européenne sont suffisantes, car l’Europe a intérêt à prendre part aux coopérations eurasiennes. Un tel monde ne peut être qu’artificiellement imposé par une puissance hégémonique et, l’empire états-unien allant vers sa fin, c’est un scénario auquel je ne crois pas.

      -L’axe Washington-Tel Aviv-Riyad : il s’agit probablement d’une alliance durable étant donné que ses éléments sont rassemblés par un adversaire commun, l’Iran, qui bénéficie de l’essor eurasiatique (OCS, pipelines, routes de la soie, …) et qui donc est très solide.

      -Sunnites VS chiites : les dernières nouvelles sont plutôt bonnes pour le « camp » chiite, mais personne ne sait ce qu’il adviendra dans un monde sunnite rongé par la doctrine saoudienne. Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une grille de lecture très pertinente néanmoins, car cette opposition anthropologique ne coïncide pas avec la géographie et la géopolitique. Je pense qu’il s’agira plus d’un déterminant intranational qu’international à l’avenir.

      1/3

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      • Madudu // 29.11.2017 à 12h59

        -Les BRICS : il s’agit pour moi d’une organisation qui ne rassemble que des convergences très partielles d’intérêts de natures disparates (économie, finance, diplomatie, géopolitique, …). C’est avant tout une réaction à l’hermétisme de la finance mondiale, dominée par la finance apatride initialement occidentale, qui pose d’intenables conditions et qui bénéficie d’un pouvoir hégémonique. Si celle-ci devait perdre de sa puissance ou trouver des concurrents sérieux, les BRICS n’auraient plus leur raison d’être et auront à être remplacés par des coopérations mieux définies, notamment pour les membres non-eurasiens (Brésil et Afrique du Sud).

        Pour moi la grille de lecture la plus complète et la plus simple qui permettra à l’avenir de comprendre les rapports de force entre nations et entre alliances de nations, c’est celle qui organise le monde en centres de puissances dispersés qui coopérent entre eux en fonction de leurs intérêts respectifs : la multipolarité.

        2/4*

        *4, en effet :O

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        • Madudu // 29.11.2017 à 13h01

          Certes ce n’est pas encore actuel, c’est à venir, contrairement aux différentes axes que vous avez proposés qui sont, eux, des réalités du monde contemporain. Le préalable en effet à une dispersion de la puissance et des moyens de la puissance, c’est la dislocation du bloc occidental en plusieurs morceaux indépendants : l’Amérique du Nord (USA + Canada), l’Europe continentale, l’Europe méditerranéenne (Italie, Espagne, Portugal, Grèce, …) et les nations de cutlure occidentale essentiellement tournées vers les autres mers (Australie, Nouvelle-Zélande, Angleterre, Irlande, Icelande, pays scandinaves, peut-être les Pays-bas, …).

          Aussi je m’attends à ce qu’un bloc eurasiatique émerge peu à peu autour d’une alliance eurasiatique continentale hétérogène culturellement (et donc politiquement aussi) qui rassemble l’Europe continentale, la Sibérie, la Chine, l’Asie Centrale, l’Iran, la Syrie, et peut-être quelques autres (Turquie et Irak notamment) : tout ce qui fera la plateforme-pont entre l’Atlantique (libre de glace), le Pacifique (idem), la Caspienne, l’océan Indien, la Mer Noire et la Méditerrannée. Il s’agirait du plus gros de tous les pôles et ce serait dans un premier temps à sa constitution que nous assisterions (fin de l’UE, rapprochement France-Russie, intégration économique et connection des infrastructures au Moyen-Orient, en Asie Centrale et en Sibérie).

          3/4

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          • Madudu // 29.11.2017 à 13h01

            Les autres gros pôles seraient ceux d’Amérique du Nord, d’Amérique du Sud, du sous-continent indien (Inde + Pakistan + Benglasdesh) et d’Afrique (en plusieurs morceaux je pense, au moins un pôle Sud, un pôle central et un pôle méditerannéen). Le reste serait alors un ensemble diffus de puissances de tailles variables, toutes orientées exclusivement vers les mers (Océanie, Australie, Amérique Centrale, Caraïbes, Japon, Corées, Madagascar, pays scandinaves, Royaume-Uni, …).

            On verra bien ce qu’il en est dans 200 ou 300 ans ^^

            4/4

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          • Owen // 29.11.2017 à 20h24

            Comme vous, je souhaite évidemment un monde multipolaire.
            Et j’aimerais bien que l’UE disparaisse pour assembler enfin notre continent. Et que le pays de la Destinée Manifeste veuille bien nous enlever gentiment l’OTAN. Et que les wahhabites laissent le monde musulman (qui ne limite pas aujourd’hui au M.O.), faire son deuil d’un empire de 624 ans. Etc…
            Vous avez oublié les rapports Nord-Sud.

            Mais entre les désirs et les réalités, il y a souvent un biais cognitif, expliqué par H.F. Théfiaine, grand expert en neuroscience: « Si ça continue, il faudra que ça cesse ».

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            • Madudu // 30.11.2017 à 10h10

              La multipolarité est une conséquence attendue d’une coopération internationale fondée essentiellement sur les intérêts réels des coopérants.

              C’est-à-dire que c’est la dynamique spontanée du monde en l’absence de puissance hégémonique, qui lutte contre une tendance contre laquelle elle finira un jour ou l’autre par céder.

              Elle profite d’un avantage comparatif obtenu à la suite des guerres mondiales, avantage qui s’amenuise et s’éteindra.

              Mais la multipolarité n’implique pas la justice, ni la prospérité économique, ni la paix.

              Elle est sensée donner aux peuples les moyens d’y accéder, puisqu’elle implique que les territoires soient gouvernés dans leur propre intérêt et non dans celui d’un autre. La multipolarité est une condition nécessaire à l’obtention de ces choses, mais elle n’est pas suffisante.

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      • Subotai // 29.11.2017 à 19h00

        Beuuh, hmm si on doit faire des pronostic, il serait peut être judicieux de tenir compte:
        1) de la taille de la population mondiale
        2) du bouleversement climatique
        Je donc la faire plutôt à la Todd – retour des fondamentaux 🙂
        Je vois donc plutôt (à cause de ça) une dislocation des organisations politico/sociale des États (en majorité ceux résultant des conquête « Germaines ») entrainant un repli sur les fondamentaux culturels allant jusqu’aux guerres civiles ethnico-religieuses; en sachant que ces deux termes ne seront qu’une manière forcée de choisir son camp politique et non un réel sentiment d’appartenance.
        Dans le meilleurs des cas, après une réduction drastique et sauvage de la taille des populations, cette dislocation des États se résorbera dans de nouvelles configurations territoriales recouvrant des populations se réclamant d’une culture « homogène ». L’exemple est le modèle des USA – Population, fond culturel, religion, origine, totalement hétérogène, mais se réclamant d’une culture « homogène » sous la Bannière étoilée.
        A suivre…

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        • Subotai // 29.11.2017 à 19h01

          Suite…
          La « Russie » (ensemble territorial) et la « Chine » (Modèle civilisationnel) gèreront les « Barbares » à leurs frontières suivant leur technique habituelle: profondeur stratégique pour l’un et aura culturelle pour l’autre.
          Bah, il restera toujours des poches de « civilisation » se réclamant de « Rome » mais les Nouveaux Ages Sombres les garderont à leur places.
          Je n’ai pas parlé du Monde islamique, ben parce que une fois qu’il aura participé à la réduction de la population mondiale et que par là même le seul intérêt de leur présence dans le jeu sera devenu moins important (hydrocarbure), une réorganisation politique pourra se mettre en place (sur le long terme) Et cette entité politique pourrait même englober des territoires auparavant hors contrôle, en Europe de l’Ouest. 🙂
          L’Afrique?
          Aucune idée vu la taille du continent et son sous-peuplement. On imaginer que deux paramètres en préambule les affecteront aussi mais de manière moindre que « l’Occident »; leurs modes de fonctionnement étant beaucoup moins dépendant d’organisation et de technologies « fragiles ». On peut aussi les imaginer moins prédaté du fait de la dépopulation mondiale…
          C’était mon quart d’heure Madame Irma, mais c’est pas des blagues. Réfléchissez y… 🙂

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          • Owen // 29.11.2017 à 23h56

            Oui…
            Vous êtes juste un peu timide avec le réchauffement climatique.
            Quand la lavande et les ifs pousseront dans la grande Sibérie, les rapports sino-russes en seront encore plus affables; à l’intérieur d’une muraille de Chine qu’ils sauront bien agrandir.
            Décidément, le Earthland a de l’avenir, H.J. Mackinder, le père de la géopolitique avait déjà tout expliqué.
            Quant-à l’Europe Occidentale, avec toute la poussée depuis les terres brûlantes du Sud de la Méditerranée, ça va faire beaucoup beaucoup de problèmes à régler.
            L’inconnue reste ce que feront les Suisses dans leur pays neutre: vont-ils devenir de farouches montagnards aux yeux perçants ?

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            • Bouddha Vert // 30.11.2017 à 01h34

              Leurs glaciers fondent, ils n’auront bientôt plus suffisamment d’eau pour leurs vallées, leurs énergies (Hydraulique mais pas forcément renouvelable, ARGH!), leurs piscines et leurs lacs.

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  • christian gedeon // 29.11.2017 à 09h32

    Un tandem? En est on si sûr? Une conjonction d’intérêts,certainement.Peut-être une volonté commune d’éviter les guerres,probablement.Mais un tandem,çà me paraît quand même exagéré.Et puis arrêtons d’enterrer aussi vite « l’occident ». Toujours une erreur de sous estimer ses capacités de réaction. sans compter,que Poutine est à moitié occident,à moitié asie.Il ne peut pas choisir ci ou çà. Il est des deux.

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  • Elodie // 29.11.2017 à 09h41

    C’est peut-être pour le meilleur. Si la Russie serait de l’Occident, la ligne de confrontation serait pire: trop de puissance militaire d’une seule côté, et un caractère racial qui pourrait avoir des conséquences dramatiques pour les types européens.

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  • Dominique // 29.11.2017 à 09h46

    « …et son partenariat avec la Chine soi-disant non viable – est faux et n’ai pas seulement le résultat d’une connaissance limitée de la situation réelle… »
    Bonjour. J’ai dû relire trois fois avant de comprendre qu’il fallait remplacer « n’ai » par « n’est » pour donner un sens à cette phrase. Merci de corriger.

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  • Kaki // 29.11.2017 à 09h56

    En gros poutine veut juste sa part du gateau, il n y a aucune remise en cause du paradigme occidental, multipolaire, bipolaire, etc… Tout ceci pour dire laisser nous manger avec vous, juste du business. A mon sens tant qu’ il n y aura pas changement de vision du monde, on ira vers une lente agonie et pas vers une confrontation direct.

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    • Manant2 // 29.11.2017 à 18h21

      C’est que vous n’avez peut-être pas saisi la marche du monde en marche vers son unification inéluctable depuis les grandes découvertes du XIXe siècle jusqu’à l’ère du numérique : chaque puissance, consciente de cela, cherche à jouer son rôle dans ce mouvement pour s’y inscrire en y laissant le moins de plumes. C’est pour cela qu’il vaut mieux chercher à comprendre (et ce site est précieux pour cela) et ne pas s’empresser de juger.

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  • max // 29.11.2017 à 10h10

    Après l’accession de Poutine aux manettes, la Russie malgré tout a été capable par sa résilience à se rétablir sur certains points vitaux.
    En 1er il y a eu le différent sur le gaz avec l’Ukraine ou cette dernière, avec l’appui de l’UE tenta de dicter sa conduite à la Russie.
    En 2eme, il y a eu le conflit avec la Géorgie.
    En 3eme dans la foulée la récupération de la Crimée.
    En 4eme la Syrie.
    Mais il fallut attendre la fin de l’ère Eltsine.

      +4

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  • Julie PEREA // 29.11.2017 à 10h31

    Intéressant. Dommage que Gilbert Doctorow ne dit pas que le couple sino-russe entraine dans son sillage d’autres pays au travers notamment de l’Initiative chinoise Une Ceinture, Une Route plus connue sous l’appellation des Nouvelles Routes de la soie chinoise.
    Il s’agit d’une vraie politique de développement mutuel aux fins de sortir des millions de gens de la pauvreté partout dans le monde. C’est donc une politique combattue par l’Occident qui est sous le joug des milieux financiers de la City et Wall Street dont la seule politique est le pillage pour des profits de courts termes.
    Les 25-26 novembre en Allemagne, l’Institut Schiller a organisé une conférence internationale sur les Nouvelles Routes de la soie dans laquelle l’enthousiasme tranche avec le pessimisme et le bellicisme occidental. Intervenants africains et d’Europe de l’Est y expliquent les changements chez eux. Les vidéos seront bientôt mises en ligne …
    http://www.institutschiller.org/

      +28

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  • BA // 29.11.2017 à 11h01

    Dette mondiale : 217 000 milliards de dollars, soit 327 % du PIB mondial !

    https://investir.lesechos.fr/traders/forex-infos/l-endettement-mondial-explose-avant-le-grand-tour-de-vis-monetaire-1688332.php

    Le gouverneur de la banque centrale de Chine, tire la sonnette d’alarme.

    La banque centrale a injecté des centaines de milliards de yuans dans le système financier : des bulles boursières, obligataires, immobilières continuent de gonfler.

    La colossale dette chinoise (publique et privée), qui dépasse 250% du PIB, continue de gonfler, provoquant l’inquiétude des agences de notation comme du FMI, qui dénoncent une croissance économique toujours dopée au crédit.

    M. Zhou n’y est pas étranger : sa propre institution mène depuis des années une politique monétaire extrêmement accommodante, injectant toujours d’abondantes liquidités dans le système financier.

    https://www.romandie.com/news/Dette-chinoise-sur-le-depart-le-chef-de-la-banque-centrale-sonne-l-alarme_RP/867466.rom

      +3

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  • Louis Robert // 29.11.2017 à 12h12

    Nous sommes en présence de deux mondes:

    1. celui d’hier, narcissique, du colonialisme et de l’impérialisme, du court terme, dépourvu de vision, stagnant, morose, autodestructeur, en déclin, agonisant, monde de « la fin de l’histoire » (Fukuyama), 15% de l’humanité,

    et

    2. celui de demain, pour tous, du long terme, visionnaire, en plein essor, enthousiaste, prometteur, révolutionnaire, prométhéen.

    « … très peu d’universitaires sont en mesure de mettre l’alliance russo-chinoise émergente dans un contexte comparatif. Et ceux qui en sont capables sont systématiquement exclus des grands courants de publication et des tables ronrdes de débats publics aux États-Unis, car ils ne sont pas suffisamment hostiles à l’égard de la Russie. »

    Notre aveuglement, rendant impossible tout renouvellement, toute renaissance, entraînera notre perte.

      +9

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  • Jean Sérien // 29.11.2017 à 12h13

    Article intéressant, fort bien traduit (merci aux intéressés)… à un petit détail près: « grain » en anglais, ça se traduit par « céréales ».

    «Pendant ce temps, l’agriculture russe est en plein essor, affichant en 2017 la meilleure récolte de ***grains*** depuis un siècle malgré des conditions climatiques difficiles au début du printemps.»

      +2

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    • Tatave // 03.12.2017 à 16h22

      Ce sont des synonymes, vous chipotez, là !

        +0

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  • Ando // 29.11.2017 à 13h35

    Article intéressant pour ceux bien sûr qui n’ont d’autre source d’informations sur la Fédération de Russie que des canards aussi pauvres que Libé ou Le Monde. Une précision : le projet des élites russes n’est pas la création de quelque chose qui serait un monde bipoplaire mais bien un monde multipolaire avec rang d’égalité de principe pour chaque Etat souverain dans le cadre d’un droit international respecté et protégé. Conception opposée à celle de la brute d’outre atlantique qui considère que la force fait le droit et pour laquelle faire basculer dans la souffrance et l’insécurité absolue des peuples entiers ne pose aucun problème de conscience dés lors qu’il s’agit des réaliser des objectifs géopolitiques peu ou pas du tout réalistes. L’administration russe cherche simplement à rééquilibrer ses relations en faveur de l’Asie, mais personne en Russie n’a le souhait de rompre avec l’UE. Après tout, les Russes sont bien des Européens à part entière.

      +13

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    • Louis Robert // 29.11.2017 à 16h17

      Ainsi donc, « les Russes sont bien des Européens à part entière ». À part entière, dites-vous?

      Considérant les sanctions prises contre eux par l’UE ainsi que les arsenaux et les troupes européennes massées, amicalement provocatrices, à 100 kms de l’ancienne héroïque Léningrad, sans compter la propagande européenne anti-russe qui n’a de cesse de les diaboliser et le coup en Ukraine, ils seront sans doute ravis de l’apprendre…

      Allons, Ando, il ne faut tout de même pas se moquer si cruellement de ses « partenaires », comme les désigne si joliment le président Poutine. Une guerre mondiale totale est en préparation, gracieuseté de l’Empire (excluant la Russie), dont l’Europe est une partie intégrante et servile. Précisons que cette même guerre mondiale totale se prépare aussi très activement à la frontière russe avec la Corée.

        +11

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      • Ando // 29.11.2017 à 17h49

        Ils sont Européens en ce sens qu’ils sont de la même civilisation que la nôtre même s’ils ne font pas partie du « club » (l’UE). Leurs références culturelles de base sont les mêmes que les nôtres, enfin, pour ceux qui se rappellent qu’ils sont nés de quelque part et non pas du néant. A Vladivostok, on peut contempler les côtes du Japon et sentir que l’on est en Europe, même si cette Europe-là ne nous est pas familière. Les Européens sont historiquement divisés en deux blocs que les circonstances et la religion ont contribué à créer. La partie de l’Europe qui a autrefois vécu dans l’empire romain, ce que l’on désigne par « Occident » (dans ce sens ni le Japon ni les Etats-Unis ne sont occidentaux, « occidental » renvoi à une construction culturelle et non à un mode de vie), et celle qui n’a pas vécu sous cette domination, l’Europe orientale en simplifiant. Cette dernière n’a pas vécu dans l’empire romain mais elle a repris a son compte son héritage culturel, principalement religieux. Et cela fait plus de 2000 ans que ces Européens vivent ensemble dans cette partie du continent eurasiatique (il n’existe évidemment pas de « continent européen »).

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        • Manant2 // 29.11.2017 à 18h27

          Oui, les Européens, Russes compris, descendent de l’empire GRÉCO-romain, c’est-à-dire à la fois byzantin et catholique.

            +1

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        • Svinka // 02.12.2017 à 09h26

          Personnellement, je ne me sens pas vraiment en Europe quand je suis a Vladivostok ( deja les 3/4 des automobiles sont japonaises ) ou bien a Yuzhno Sakhalin, mais n’y allant qu’une a deux fois par an, vous êtes peut être plus a meme de donner un avis expert.
          Quant a savoir si les Russes se sentent Européens, débat sans fin, mais pour les russes que je côtoie ( et j’habite le pays depuis près de 15 ans ), c’est mitige; je viens juste de poser la question a mon épouse  »Tu te sens européenne ?  », la réponse est  »Non, en ce qui concerne les valeurs morales ».

            +2

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  • Vincent P. // 29.11.2017 à 14h36

    Les E.U sont totalement dépendants du reste de l’île-Monde, et il est fort peu probable qu’ils acceptent un jour de se conformer à cet état de fait.
    Stratégiquement, l’UE fait un choix qui ne s’explique que par la trahison ou le suicide:
    Comment justifier autrement l’adhésion à une idéologie macro-économique impérialiste qui nous coupe des ressources du continent même auquel nous appartenons ?
    Ce n’est pas la Russie que nous n’intégrons pas, c’est nous que nous acceptons d’exclure, de maintenir hors-sol de notre propre sol !
    Lorsque les infrastructures relieront l’ensemble du bloc Eurasiatique à la Chine, libre à nous de vouloir faire partie du camp de l’Atlantique;
    mais si je considère le poids d’une alliance E.U+UE (+Commonwealth)face à une alliance Russie+Chine (+Inde+Iran+Touléstan’s, etc.);
    Eh! bien, je dis que l’époque est au Far East, et qu’avec nos amis bandits du Far West, nous sommes complètement à l’Ouest !

      +7

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  • serge // 29.11.2017 à 15h20

    200 000 soldats, soit 10 % du personnel militaire américain, répartis dans plus de 800 bases à travers le monde et qui forment autour de la Russie et de la Chine une chaîne quasi ininterrompue. Chaîne dans laquelle l’Europe occidentale est très présente par un truc qui s’appelle l’OTAN (plus trop « atlantique ») et qui, de fait , double les effectifs. Sans être spécialement parano, cela donne quand même quelques arguments à une relation d’intérêt entre la Russie et la Chine. De plus, malgré leurs divers conflits frontaliers passés, ils sont voisins directs, ce qui, somme toute, permet des échanges faciles, courts et bien entendu intra-zone, permettant de s’éviter des stress liés aux mouvements océaniques surveillés de près par tous les autres. Qui ne ferait pareil?

      +7

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    • Fritz // 29.11.2017 à 20h04

      Un truc, comme vous dites… mais bon sang, quand va-t-on se réveiller et cesser de considérer l’OTAN comme une organisation normale ou respectable… Au mieux, elle aurait dû se dissoudre en 1990. Mais elle a persisté, elle s’est agrandie, elle a agressé la Serbie et la Libye, elle aide les paranos de Pologne et les fachos d’Ukraine ; elle prépare la Dernière Guerre mondiale.

      Mort à l’Organisation des Tartufes de l’Atlantique Nord !

        +13

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  • Michel Ickx // 29.11.2017 à 15h28

    J’enrage en pensant à ce qu’une Europe en bon termes avec la Russie, telle que la souhaitait De Gaulle, aurait pu signifier en termes de prospérité, de modération et de culture commune. Peut-être n’est-il pas encore trop tard mais il nous faudra d’autres dirigeants après l’effondrement de l’U.E. qui se rapproche.

    Entre-temps j’apprends le Russe pour pouvoir maintenir les meilleurs relations d’amitié et de respect avec ce peuple admirable et attachant et dont l’histoire nous est proche.

      +14

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  • Pinouille // 29.11.2017 à 15h38

    Ces considérations économiques sont légitimes, mais n’éludent pas les considérations géopolitiques.
    Pour faire (trop) simple, les USA ne peuvent faire abstraction de la menace nucléaire russe: tant que la russie aura les moyens de faire exploser une bombe sur le sol américain et continuera à se considérer comme indépendante de la volonté US, elle continuera à être diabolisée par le courant de pensée dominant américain.
    Il en sera de même pour la Corée du Nord, ou tout autre pays susceptible d’être une menace à la sécurité du pays, et ce indépendamment du type de régime qui le dirige.
    Tout le reste vient après cette considération.

      +1

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    • Ando // 29.11.2017 à 17h54

      Ce serait plutôt l’inverse. C’est la menace permanente que font peser les Etats-Unis sur l’ordre international qui incite nombre de pays à vouloir se doter de l’arme défensive ultime. Plus le régime étasunien se fait menaçant plus enfle le nombre de candidats à la possession de l’arme atomique.

        +13

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      • Pinouille // 29.11.2017 à 19h04

        Ce n’est pas faux, mais les deux ne sont pas incompatibles.

          +0

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  • Fulsi // 30.11.2017 à 05h07

    « Bien entendu, il n’existait aucun monopole [en gaz]’ ha ha ha la bonne blague, pour la France oui, pour les pays de l’Europe de l’Est il en va autrement. Mais il s’agit d’une relation de dependance reciproque

      +0

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