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24.novembre.201824.11.2018 // Les Crises

Sabrina Ali Benali : « Je ne leur pardonnerai pas nos morts », par Chloé Friedmann

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Source : Madame le Figaro, Chloé Friedmann, 24-10-2018

Dans La révolte d’une itnerne, Sabrina Ali Benali dénonce les conditions de travail des personnels de santé français.
Éditions Cherche Midi

Sa vidéo sur les services d’urgences a enregistré 12,5 millions de vues. Dans La Révolte d’une interne, à paraître ce jeudi, le médecin de 33 ans revient sur les failles qui fissurent l’hôpital français. Entretien.

«Bonsoir Madame Touraine, c’est encore moi, l’interne. Juste une petite question, c’est quoi cette grosse blague ?» 12 janvier 2017. Sabrina Ali Benali, interne dans un hôpital du XXe arrondissement de Paris, met le feu aux poudres sur sa chaîne Youtube. L’objet de son indignation ? La Une du Parisien, intitulée «Grippe : l’état d’urgence». «Mais c’est tous les jours, l’état d’urgence, Madame Touraine, à l’hôpital», fulmine l’apprentie-vidéaste, s’en prenant à la ministre de la Santé de l’époque, dénonçant les conditions de travail désastreuses des personnels de santé. La vidéo enregistre alors 11 millions de vues en deux semaines – contre 12,5 millions aujourd’hui. Elle est relayée par Le Monde, Libération ou encore le Huffington Post.

Près de deux ans plus tard, l’effervescence s’est apaisée. Sabrina Ali Benali, quant à elle, n’a pas dit son dernier mot. Devenue médecin remplaçante dans une association de permanence de soin, elle signe aujourd’hui son premier livre, La Révolte d’une interne*, à paraître ce jeudi. Elle y revient sur son expérience intime de l’hôpital français, entre petits bonheurs et fardeaux lourds à porter.

En vidéo, le coup d’éclat de Sabrina Ali Benali sur les réseaux sociaux

Lefigaro.fr/madame. – Grâce à votre vidéo adressée à Marisol Touraine, vous êtes devenue la porte-parole de vos confrères médecins du jour au lendemain. Comment l’avez-vous vécu ?
Sabrina Ali Benali. – Mon sentiment a toujours été très mitigé. J’éprouve une grande fierté à défendre les soignants, mais aussi une profonde tristesse, car si mes vidéos ont autant de succès, c’est que la situation catastrophique que je dénonce est partout.

Quel a été le déclic qui vous a poussée à écrire ce livre ?
Les réponses des soignants à mes vidéos Youtube. Ils trouvaient que je faisais le lien entre des messages politiques incompréhensibles pour eux – comme le nouveau plan santé du gouvernement – et la réalité de notre quotidien. La Révolte d’une interne n’est ni un livre de technicien, ni seulement un livre de témoignages et d’émotion : il explique comment se traduisent les lois et les dénonce.

Dans votre ouvrage, vous évoquez votre rencontre avec une patiente, Lily, 8 ans, atteinte de cardiomyopathie obstructive, qui a succombé à la maladie. Comment composez-vous avec l’impact émotionnel et la pression quotidienne de votre métier ?
Force est de constater qu’à l’époque, je ne savais pas le faire. J’ai fait un transfert positif, ayant frôlé la mort au même âge que Lily. Depuis, j’ai appris à prendre du recul dans des espaces de discussion, au cours du Diplôme Universitaire (DU) d’éthique et de médecine du professeur Emmanuel Hirsch. Plus tard, j’ai aussi consulté des professionnels de santé. Maintenant j’arrive à prendre cette distance. Évidemment elle est fine et poreuse, mais elle existe.

Est-il possible de prendre du recul sans en devenir insensible ?
On n’est pas tous égaux face à cela. Je n’aurais pas pu faire de cancérologie, je suis peut-être très sensible mais le suivi des maladies longues n’est pas fait pour moi. Les formations que j’ai suivies m’ont permis d’avoir ce recul tout en restant, évidemment, empathique. Elles devraient être obligatoires, au moins une fois par an.

Quelle anecdote de votre livre reflète le mieux, selon vous, les failles de l’hôpital public ?
C’est justement le propos qu’a choisi l’éditrice sur la quatrième de couverture. «À chaque mauvaise expérience, c’est une parcelle de la peau de soignant qui se désagrège», peut-on lire au dos du livre. Je voulais mettre tous ces exemples en cohérence, pour montrer à quel point tout cela constitue le système hospitalier. Ces anecdotes reflètent le délitement de l’institution et l’éclatement de ce que nous sommes.

N’avez-vous pas peur que l’on pense que vous exagérez certaines anecdotes ?
Sur ma page Facebook, on m’envoie des témoignages cent fois pires que mon récit. À la limite, je trouve même que, par rapport à l’ignominie de ce qu’il se fait ailleurs, j’ai finalement été un peu préservée. Certains de mes collègues ont travaillé 80 heures par semaine et falsifié des documents de présence, parce qu’ils dépassaient les heures de sécurité à l’hôpital… Nous, les soignants, avons beaucoup de mal à mobiliser autour de nous. J’ai écrit ce livre pour que les gens nous accompagnent. On n’y arrivera pas tout seuls.

Vous abordez la question de la «jouissance du pouvoir», tant entre les médecins et les internes qu’entre les médecins et leurs patients. Comment pallier ce genre d’abus ?
Remettre les sciences sociales et le relationnel au cœur des études me paraît déjà un bon moyen de le faire. Une fois, j’ai participé à un exercice de communication, dans lequel il fallait prétendre que l’on parlait à une malade refusant une chimiothérapie. L’un de mes collègues a été très virulent envers la patiente. Il nous a dit : «C’est quand même moi qui ai le pouvoir de lui changer la vie !». J’étais un peu interloquée, je lui ai répondu qu’il n’avait le pouvoir sur rien du tout, que cette dame allait peut-être mourir dans deux mois, c’est son droit, c’est son corps. Le problème c’est que vous faites neuf ans d’études et que vous n’apprenez pas pour qui vous soignez, pour l’autre ou pour vous.

Vous racontez l’impatience de l’une de vos collègues lorsqu’une jeune femme admise en gynécologie refuse d’être examinée. Y a-t-il encore de la place pour la pudeur aux urgences ?
C’est compliqué. Parfois nous sommes obligés d’examiner un patient dans le couloir. La pudeur physique découle d’un procédé d’humiliation. Avec la pudeur sentimentale, on perd la possibilité de mieux soigner, comme lorsqu’une patiente peine à dire qu’elle est victime de violences conjugales. Je suis assez impressionnée que les patients subissent autant en silence.

L’histoire d’une femme battue admise dans votre service vous a d’ailleurs particulièrement touchée. Pensez-vous que le suivi de telles patientes puisse être amélioré ?
Oui, c’est évident. C’est le sujet de ma thèse, que j’écris en lien avec la mairie de Paris, sur le dépistage et l’orientation des femmes victimes de violences. C’est aussi un enjeu de société dont on parle beaucoup en ce moment, et qui doit mieux être accompagné par les professionnels de santé. Il y a des sous-diagnostics énormes.

Vous évoquez dans votre livre un incident avec l’animateur Patrick Cohen, qui a refusé de vous présenter ses excuses a posteriori. Que s’est-il exactement passé ?
Après mon interview sur France Inter en janvier 2017, Patrick Cohen a déclaré que je n’étais pas salariée de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP), que je travaillais dans le XIIe arrondissement et pas dans le XXe, qu’il n’y avait pas de service des urgences dans cet hôpital. J’aurais pu corriger Patrick Cohen à l’antenne. Lui dire que je ne travaillais pas «au sein de l’assistance publique» mais dans un établissement conventionné par celle-ci. Comme mon propos n’était pas du tout là, je ne l’ai pas fait. J’ai pourtant fourni à France Inter toutes mes feuilles de paye et le nom de l’hôpital dans lequel je travaillais.

Quelles ont été les conséquences de cette affaire ?
Je devais rencontrer une directrice de thèse pour un premier travail, mais cette dame a finalement refusé de me voir. J’ai aussi été écartée d’une campagne de vaccination par un monsieur de l’Agence Régionale de Santé (ARS) – c’est peut-être d’ailleurs seulement lui le responsable, et non l’ARS.

En janvier 2017, vous avez réalisé une vidéo qui a enregistré plus de 11 millions de vues. A-t-elle eu l’impact espéré ?
Je n’espérais pas d’impact. Je l’ai réalisée en me disant qu’elle allait faire 30.000 vues, comme les trois premières. J’étais un peu déçue du résultat. Malgré les 11 millions de vue enregistrées, on parlait surtout du buzz de la vidéo, et pas assez du message qu’elle portait. J’étais quand même contente de délivrer un message porté par des dizaines de milliers de gens. Des brancardiers, des chirurgiens, des directeurs d’hôpitaux échangaient sous mes posts. Cette absence de hiérarchie est vraiment super.

Vous n’avez pas obtenu de réponse de la part du ministère à l’époque. Espérez-vous une réponse de l’État grâce à votre livre ?
Non… Il n’y a qu’à voir le cas de Hella Kherief. Cette aide-soignante qui a témoigné dans l’Envoyé Spécial d’Elise Lucet sur les Ehpad s’est fait renvoyer après la diffusion de l’émission. Il n’y a aucun soutien, rien, pas un mot là-dessus de la part de députés ou de conseillers régionaux. La semaine dernière, l’une de nos collègues de Châteauroux s’est suicidée. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a répondu qu’il y aurait une commission d’enquête mais que sur 2 millions de soignants, cela relevait des statistiques. Je ne leur pardonnerai pas nos morts, ces gens-là ont une responsabilité.

Après les réactions négatives liées à votre vidéo, appréhendez-vous les polémiques liées à la parution du livre ?
Oui, cela m’inquiète. J’ai pensé aux conséquences et demandé à mes collègues s’ils me soutiendraient. C’est un peu bizarre de poser des questions comme celle-ci aux gens avec qui l’on travaille.

Le Journal International de Médecine (JIM) a annoncé l’adoption d’un nouvel amendement en commission des affaires sociales. Il stipule que la réorientation d’un patient des urgences vers un médecin de ville pourra être facturée. Qu’en pensez-vous ?Il faut être au niveau zéro de la connaissance d’un service d’urgence pour faire une proposition pareille. Comment faites-vous si, à 23 heures le soir, le médecin vous propose un rendez-vous dehors ? Au mieux il y aura une plateforme Doctolib pour choisir au hasard un cabinet à proximité. La plupart des gens viennent justement parce qu’ils n’ont pas trouvé de rendez-vous à l’extérieur. Renvoyer quelqu’un sans l’avoir examiné peut être un grand danger. On l’a tous eu, cette femme de 60 ans qui vient pour nausée et qui fait en réalité un infarctus silencieux. Les patients qui sortent en dix minutes ne sont pas ceux qui engorgent les urgences.

Quel est votre pire souvenir de vos années au sein de l’hôpital ?
Le plus triste est évidemment la mort de Lily. C’est une chose dont je ne guérirai jamais.

* La Révolte d’une interne, de Sabrina Ali Benali, à paraître jeudi 25 octobre, aux éditions Cherche Midi (17 euros).

Source : Madame le Figaro, Chloé Friedmann, 24-10-2018

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Commentaire recommandé

Alfred // 24.11.2018 à 08h01

Et ben allez sur les rond point aujourd’hui. Vous n’avez toujours pas compris ce qui se passe? Vous croyez que les gens sont dans la rue pour du gazole?

47 réactions et commentaires

  • Wollaston // 24.11.2018 à 07h14

    Quand je lis ce genre d’article (et tout les autres sur les crises), je me dit que face a la maladie de notre pays, soit il va nous falloir tout bloquer a l’Islandaise (virer les politiques, grands magistrat et grands banquiers) et réécrire une constitution…. soit Dieu.
    J’accepte la première des deux solutions qui se présentera.

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    • Alfred // 24.11.2018 à 08h01

      Et ben allez sur les rond point aujourd’hui. Vous n’avez toujours pas compris ce qui se passe? Vous croyez que les gens sont dans la rue pour du gazole?

        +61

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      • Olivier // 27.11.2018 à 14h14

        Et qu’avons nous fait d’après vous depuis 3 ans (Loi El-Khomri, Ordonnances, ParcoursSup, etc.) lors de toutes les attaques contre les services publics ? Ou étaient les GJ qui aujourd’hui nous donnent des leçons (certains en tout cas…) ? Ils étaient très forts à l’époque pour nous traiter de corporatistes et de nantis. Nous étions les fourmis du combat social. Vous en êtes les cigales. On sait tous comment l’histoire se termine….

          +1

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        • Alfred // 30.11.2018 à 21h20

          Je suis fonctionnaire et j’étais à vos côté (oui nous étions TRES seuls).
          Mais maintenant où êtes vous ?
          Plus bas vous écrivez « je préfère mal voter que faire ce qu’ils attendent de moi ». Mois aussi.
          Et maintenant ils ne vous veulent pas avec.un gilet jaune sur le.dos. alors mettez le .

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    • douarn // 24.11.2018 à 10h15

      Bonjour Wollaston
      Franchement, en ce qui concerne votre seconde option (dieu), l’oligarchie nous sert les béatitudes (« Heureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasié … et patati et patata) depuis environ 2000 ans. Cela permet de tenir les « gens de rien » (comme dirais jupiter) au bout de la laisse de leurs servitudes et d’assurer les conditions de la prospérité des oligarques de tous les temps.
      Laissez les dieux (quels qu’ils soient) dans le champs des spiritualités individuelles et regardez autour de vous…

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      • Dominique65 // 24.11.2018 à 18h21

        « l’oligarchie nous sert les béatitudes »
        Complètement ! N’oublions pas que Macron a été élu avec comme programme « Pensez printemps ! ».
        Ils sont forts, ces oligarques !

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  • gracques // 24.11.2018 à 07h41

    Je comprend parfaitement votre réaction et c’est presque la mienne alors que je suis dans une situation sociale protégée, j’ai une trouille immense que beaucoup se jetent dans la solution ‘Dieu’ ou’ ‘Diable’ , l’irrationnel peut accoucher de tout .
    C’est,est pour cela que le mouvement LFI me paraît si important , exprimer , canaliser et rendre positif toute cette colère .

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    • Alfred // 24.11.2018 à 08h03

      Mais arretez d’espérer et faites. Allez dans la rue, mettez un gilet jaune et soyez la pour calmer les excités..

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    • leprolo // 24.11.2018 à 15h54

      A Alfred : Mon prochain anniversaire , ce sera pour l’anniversire de mes 80 ans ….Je me bat avec mes moyens !

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    • CHLéO // 27.11.2018 à 10h17

      … « l’irrationnel peut accoucher de tout . »

      En attendant une éventuelle irruption de « l’irrationnel », ne trouvez-vous pas que nous sommes déjà tous victimes de l’hyper-rationalité de tous ces technocrates desséchés, ennemis de tout ce qui est vivant ?

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  • Linder // 24.11.2018 à 07h54

    Sur à peu près le même sujet : une « conférence gesticulée » :

    https://www.youtube.com/watch?v=s9aInd_BO8Y

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  • Dune // 24.11.2018 à 08h21

    « Je ne leur pardonnerai pas nos morts, ces gens-là ont une responsabilité. »

    La « caste » n’est rien moins que criminelle. Si les décès sont la conséquence indirecte de leur politique (pour faire simple faire remonter l’argent vers les banques et les 0,01%) il n’en sont effectivement pas moins responsable, avec ce peuple qui laisse faire, encore et encore.

    Avec leur arrogance habituelle, ils viennent ensuite baver sur les média qu’une chemise arrachée est intolérable en république…et les juges sont toujours là pour condamner les uns et laisser filer les autres.

    Mais de quelle république parlent-ils donc ? Je vois bien une ré-privée, mais de république point.

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    • leprolo // 24.11.2018 à 17h14

      A Dune : Si l’électorat ne s’était pas abstenu = + de 50 % et ou pour voter blanc et ou nul = Nous n’en serions peut-être pas là ! = Allons vers une participation citoyenne responsable !

        +6

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      • Dominique65 // 24.11.2018 à 18h26

        Désolé, l’ami. Au second tour, on avait le choix entre Macron et Le Pen. Si nous avons Macron, c’est parce que Le Pen n’est pas passée. Tu aurais voulu que je vote pour elle ? Ben non, je ne renierai pas mon vote blanc.

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        • bernard.jeannin // 24.11.2018 à 23h06

          Voter blanc ou nul ce n’est pas pareil.
          1. Les votes blancs sont comptés, pas pris en compte mais comptés, et permettent de savoir quel est le % réel des suffrages reçus par les différents candidats.
          C’est insuffisant (ils devraient être décomptés, et donc pris en compte dans les suffrages exprimés, mais ça, la “classe politique” n’en veut pas. Pourquoi? Cf supra.
          2. Le vote blanc montre que l’électeur ne s’est pas abstenu (Lapalisse!), donc qu’il s’est déplacé, a voté, donc exprimé son avis (je ne veux ni de l’un ni de l’autre, dans le cas d’un second tour).
          Un vainqueur avec moins de 50% des suffrages (par exemple, ou 60, 70, ou 80% … au choix) ne serait pas “élu”. Il faudrait recommencer. Mais ça, la “classe …” cf supra!

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        • Olivier // 26.11.2018 à 14h11

          Et bien allons-y gaiement parce que le même film sera rejoué en 2022, si on y arrive…
          Vous croyez qu’ils laisseront une finale se jouer si elle ne comprend pas au moins un des leurs ?

          « Mais moi j’ai rien à me reprocher j’ai voté blanc… » pff… on n’est pas sorti de l’auberge…
          Perso, je préfère mal voter, que faire ce qu’ils attendent de moi.

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  • triciens. // 24.11.2018 à 08h35

    Même si ses constatations sont bien réelles, je relativiserais à l’instar de la journaliste qui hier, dans « C dans l’air », comparait notre système de santé bien imparfait…à bien d’autres, dans le monde.Pourtant elle est le plus souvent « à charge », sur la plupart des sujets….Si notre espérance de vie est quasiment égale à celle des… Cubains (1 médecin pour 149 habitants), cela est bien dû, au moins pour partie, à notre Sécu et nos hôpitaux, mais pas au « numerus clausus » qui a trop longtemps réduit le nombre de praticiens.Pseudo: Marie

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    • Sandrine // 24.11.2018 à 09h37

      Ben oui, mais ce qu’il faut comprendre de cet article , c’est que cette situation favorable est en train de changer – lentement mais sûrement.
      Et ce n’est certainement pas les coups de gueule comme celui-là qui effraieront nos décideurs attentionnés.

      Les « sans dents » risquent de se retrouver réellement bientôt sans dents…

        +9

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      • Marie // 24.11.2018 à 14h12

        Que « La révolte d’une interne » ait le succès de « Merci pour ce moment », de Rottweiler ou Trierweiler, on peut souhaiter, de là à changer les choses…comme vous semblez le penser?

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      • Dominique65 // 24.11.2018 à 18h28

        « mais ce qu’il faut comprendre c’est que cette situation est en train de changer »
        triciens (ou Marie ?) explique justement l’origine principale de ce changement, à savoir le numerus clausus.

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  • christian gedeon // 24.11.2018 à 10h13

    La révolte de cette médecin est bien compréhensible. Mais ,il y a un vrai problème. Et c’est que les urgences ne sont plus les urgences. Un ami directeur d’un service des urgences d’un grand hopital du sud de la France m’a expliqué qu’aujourd’hui,les urgences sont comminées de recevoir et de traiter le plus petit bobo. Pour des motifs manifestement plus politqiues que médicaux. Que les urgences sont aussi confrontées à des agressions,c’est le terme,de plus en plus fréquentes,pour des motifs divers et variés,sans que la question de la sécurité du personnel dévoué ne soit traitée. Bref,la vie n’est pas facile pour les médecins urgentistes et le personnel infirmier et adminuistartif de ces services,soumis à la fois à la loi du nombre,aux pressions des « clients  » et à l’indifférence de la hiérarchie hospitalière et surtout ministérielle. je trouve que Mme Benali traite avec une certaine légereté ,bien pardonnable,la question des exigences parfois curieuse des patients et de leur famille.

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    • Tassin // 24.11.2018 à 14h08

      La raison à l’engorgement des urgences, c’est tout simplement l’impossibilité de trouver un RDV chez le généraliste dans la journée. Le nombre de fois qu’on a du aller aux urgences pour notre fille car le cabinet ne pouvait pas nous prendre avant 2 ou 3 jours c’est hallucinant. La pénurie générale de médecins devient problématique.

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      • bluetonga // 24.11.2018 à 19h44

        Je parle de la Belgique. Il est devenu difficile de trouver un médecin de famille disponible. La plupart désormais reçoivent partiellement sur rendez-vous et se font tirer l’oreille pour vous recevoir subito presto. En milieu urbain, la solution est évidemment le services des urgences de l’hôpital le plus proche. C’est également très pratique parce que comme les urgences sont tenues de vous soigner – avec plus ou moins d’entrain il est vrai – que vous puissiez payer ou non. L’hôpital vous envoie alors la facture, laquelle passe généralement directement de la boîte aux lettres à la poubelle, et la fin du mois est d’autant plus facile.

        Les populations paupérisées et accessoirement souvent allogènes, ce qui ne facilite pas la communication, se pressent donc aux urgences, dont la mission de départ, l’urgence donc, est complètement détournée pour le traitement de n’importe quel petit bobo. Au fil du temps, les cas sérieux finissent par être traités à la légère, noyés dans les cas anodins, par des soignants surmenés et écœurés. Les budgets sont de plus en plus chiches, les demandes de plus en plus nombreuses, les frictions inévitables. Parfois il s’agit de véritables agressions, et les soignants se font alors généralement tancer par leur hiérarchie pour n’avoir pas su gérer la situation de manière adéquate. A tout le moins, personne ne les prend sur les genoux pour les consoler et sécher leurs larmes. Bref la noble mission du soignant est devenue aujourd’hui un sacerdoce ingrat et amer, qui se traduit par une démultiplication de l’absentéisme, des burn-out et des réorientations de carrière. La priorité des direction est l’équilibrage du budget, point à la ligne. Les comptables dirigent et prennent les décisions. C’est le paradis libéral dans sa splendeur, en marche vers la privatisation. Le but sera atteint quand on refusera les soins à qui ne peut plus payer et que nous aurons régressé au moyen-âge avec des moribonds dans le caniveau.

        Quand à l’absence des médecins, l’ordre et le ministère de la santé s’accordent à limiter l’accès à la profession. Moins de médecins, moins de dépenses, de plus grosses parts de gâteau pour les heureux élus qui ont survécu au gantlet du cursus universitaire. Des études hallucinantes d’exigence et de dureté, qui forment des personnalités intellectuellement très alertes et émotionnellement très résilientes, mais assez peu aptes à l’écoute et la communication. Des salaires un peu indécents quand même, qui entretiennent un élitisme larvé et le schisme d’avec la population de base, mais donnent du crédit à l’inaccessibilité des études et de leur réussite. De nouveau, le triomphe de la logique marchande et un méchant coup de canif dans l’esprit du serment d’Hippocrate.

        Tout ça j’en parle parce que j’y ai travaillé – aux urgences, et que j’y connais encore du monde.

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  • PenArBed // 24.11.2018 à 10h24

    Nous n’avons que ce que nous méritons :
     »Une nation vaut ce que vaut son peuple »(Camus) –  » Chaque génération a les élites qu’elle mérite » (Bernanos) –  »le désir du privilège et le goût de l’égalité, passions dominantes et contradictoires des Français de toute époque » (De Gaulle) –  »Je n’ai jamais vu autant d’inconsistance à la tête de l’État » (Régis Debray sur France culture en 2014) –  »les élites sont affligeantes mais le peuple est décevant » (Emmanuel Todd – 9 avril 2017).
    Pour être respectés il faut avant tout être respectables. Eh bien il faut faire avec ce que l’on a, et comme l’exemple est le seul moyen pour convaincre aussi commençons par une mise à plat de l’ensemble des avantages corporatistes en commençant par ceux de la  »noblesse d’état ». Pour cela il faut que le citoyen soit EN PERMANENCE dans le circuit des lois :
    1) fusionnons le Sénat ( 100 sénateurs maximum) avec le CESEE (100 membres maximum) afin de mettre fin à l’entre-soi des médiocres: le citoyen entre dans la boucle des lois
    2) faisons en sorte que les membres de ce nouveau CESEE soient des volontaires tirés au sort parmi les inscrit sur les listes électorales pour un mandat unique de trois ans ;
    Quand le ménage sera fait à L’Assemblée et au Sénat et donc au Conseil d’Etat, à la Cour des Comptes, etc il faudra passer aux Conseils des régions et des départements .
    Après et seulement après on pourra demander des efforts aux Français

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  • Louis Robert // 24.11.2018 à 11h19

    « Je ne leur pardonnerai pas nos morts »

    Dans ce contexte manifestement de vie et de mort, je me sens maintenant obligé de rappeler qu’en marge des initiatives des gilets jaunes, que je soutiens, solidaire, et de mes commentaires en appui, je fus ici-même rappelé à l’ordre en ces termes désolants (réaction typique et attendue): « vapeurs d’enfants trop gatés et incapables de s’organiser… peut etre faut il voir ce qui se fait ailleurs pour mesurer comme nous sommes bien traités et douillets. » (sic).

    Non, « je ne leur pardonnerai pas nos morts ».

    Olga Bergholtz:

    « Personne n’est oublié
    Rien n’est oublié  »

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  • Louis St.O // 24.11.2018 à 11h34

    Malheureusement, je crois que même les « gilets jaunes » n’arriveront pas à réveiller la conscience des gens. Nous l’avons vu dimanche dernier ou seulement 18% des gens se sont déplacés pour voter et le candidat d’En Marche est nettement en tête. C’est à dire que le petit « peuple » lui est resté à la maison. Je ne voie pas pourquoi Macron et son gouvernement se gêneraient à nous taxer. Ils doivent rire en coulisse de la Konerie des gens.

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    • Louis Robert // 24.11.2018 à 12h09

      Depuis trop longtemps déjà le salut n’est plus dans les « urnes ». Une majorité de la population l’a désormais compris, qui a mieux à faire à la maison (ou à la pêche…) qu’au bureau de vote. Ultime lucidité et ultime cohérence.

      Il n’y a pas de sens à voter, toute sa vie durant, pour l’un ou l’autre de toute cette engeance dont, de toute manière, on n’a jamais voulu, on ne veut pas et l’on ne voudra jamais. Il n’y en a pas davantage si c’est pour s’entendre dire ensuite qu’on ignorera notre vote, tout simplement parce que nous avons « mal voté »… et que nous avons dès lors besoin, en urgence, d’une dose supplémentaire, massive celle-là, «de pédagogie »…

      Non, le peuple n’est pas un nouveau diplômé du jardin d’enfants.

      C’est dire qu’il il faudra bien maintenant apprendre, dans la rue si nécessaire, la démocratie, qui demeure exclusivement: « du peuple, par le peuple, pour le peuple, seul ».

        +5

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      • leprolo // 24.11.2018 à 17h33

        A Louis Robert : C’est ainsi que l’on accorde une large liberté à ces mafias , ULTRA MINOTITAIRES AUX POUVOIRS ! qui ne respectent même plus les lois …… , le Liberté , Egalité , Fraternité = Les abstentionistes sont à mes yeux pires encore car ils, elles contribuent aux malheurs de la France d’en bas = Par choix de non vote ! = Une France d’en bas : Pourtant majoritaire ! Pas merci ! Pas bravo pour ces rejets des solidarités Républicaines !!! …..Je n’utiliserai pas de qualificatif , ce n’est pas l’envie qui me manque ! MAis = TOUT CELA , AU NOM DE LA LIBERTE ???

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        • Louis Robert // 24.11.2018 à 19h27

          Je veux être clair. Je ne suis pas commis voyageur, je n’ai donc rien à vendre. Je ne suis pas courtisan non plus, je n’ai donc aucune allégeance. Je suis un homme libre. Je m’appartiens. Je n’ai rien à voir avec ces « mafias » politiques dont vous parlez et qui « contribuent aux malheurs de la France d’en bas », comme vous dites. Je ne vote pour aucun de leurs membres, bien plutôt je les combats en tout temps et en tous lieux, et j’ai toujours accepté d’en payer le prix fort. Ayez à tout le moins la décence de ne pas me demander de m’en faire le complice en votant pour l’un ou l’autre d’entre eux… par «solidarité républicaine ». Tout de même, il y a des limites à tout.

          Cela dit je vous en prie, allez voter tant que cela vous chante. Vous aussi êtes libre. Annoncez la bonne nouvelle à une génération de plus d’électeurs qui voteront, encore et encore, ad nauseam. Au terme de leur vie, chacun verra que la France sera au même point où elle en est maintenant… ou qu’elle aura continué de régresser grâce à leurs votes. À moins, comme il est plus probable, que bien avant les changements climatiques ne les aient rattrapés, ayant déjà rendu ce monde littéralement invivable. — Je ne vivrai pas assez longtemps encore pour voir ça et que nous en discutions.

          Bonne continuité!

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        • Micmac // 24.11.2018 à 19h43

          Tout à fait d’accord. Une grande partie des malheurs du temps vient du fait que les mécontents s’abstiennent, alors que les satisfaits vont voter (centre mou de gauche ou de droite, que ça ne change surtout pas grand chose).

          Si j’étais oligarque, je lancerai des appels à l’abstention plein les internets, pour inciter les mécontents à ruminer dans leur coin sans participer au vote. Je ne sais pas s’ils se donnent la peine de le faire, en tout cas il y a beaucoup d’appels à l’abstention (qui m’énervent tous beaucoup…).

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          • Louis Robert // 24.11.2018 à 22h06

            Mais vous n’êtes pas oligarque!…

            Vous êtes-vous demandé pourquoi les oligarques ne lancent jamais d’appels à l’abstention?… Ce sont des êtres de Pouvoir et de Certitude.. Ils ne veulent pas le Pouvoir par défaut, uniquement par consentement et servitude volontaire, avoués publiquement, et sans partage.

            Le Pouvoir à 18% des inscrits, avec plus de 50% d’abstention, c’est pour eux la répudiation à la face du monde et l’incertitude sur son propre avenir au pouvoir. L’homme de Pouvoir fuit l’incertitube, donc l’abstention, comme la peste. Il n’appelle donc jamais à l’abstention, qui l’énerve bien plus que vous. Mais lui, terrifié à la seule pensée de l’avouer, jamais il ne l’avouera. La terreur l’a rendu « sage »…

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  • Louis St.O // 24.11.2018 à 12h39

    Louis Robert: « Depuis trop longtemps déjà le salut n’est plus dans les « urnes ». Une majorité de la population l’a désormais compris »
    L’autre partie, elle, l’a elle aussi très bien compris c’est d’ailleurs pour ça qu’ils sont au pouvoir.
    Si vous pensez que vous allez prendre le pouvoir par la force, je crois qu’il faut redescendre sur terre, ils ont la police et nous des gilets jaunes. Je ne crois qu’aux élections, c’est à dire que la majorité des électeurs votent pour le changement et encore ce ne sera pas gagné. Vous sous estimez vraiment vos adversaires.

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    • Louis Robert // 24.11.2018 à 13h51

      Pour exister, l’État dépend de la population. En fait il n’existe que par elle.Si celle-ci refuse catégoriquement de collaborer le temps qu’il faut, l’« État en l’état », privé de sa raison d’être, cessera bientôt d’exister.

      L’État des poignées d’instruits, de nantis et de privilégiés, tout particulièrement, ne doit pas sous-estimer le peuple, la population, qui demeure l’écrasante majorité. Surtout, ces drôles doivent s’abstenir de la mépriser. Il existe de nombreux précédents instructifs qui valent la peine d’être réexaminés attentivement… avant qu’il ne soit trop tard. Peut-être l’est-il déjà, hélas.

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      • Micmac // 24.11.2018 à 19h50

        Non, ils s’en fou..ent. Même si le taux d’abstention dépasse les 50%, ils sont légitimement élus. Point.

        Je ne comprends pas cette façon de raisonner : on est bien d’accord que beaucoup d’élus sont des margoulins ambitieux sans grand soucis de l’intérêt général. Et donc, pourquoi voulez vous que ces gens se préoccupent du taux d’abstention, si cette abstention leur permet de se faire élire?

        Un mouvement de protestation abstentionniste suppose que l’on accorde à la majorité des élus un minimum de sens moral, pour être efficace.Or, les appels à l’abstention se font justement pour protester de l’absence de cette base morale chez les élus…. Cherchez l’erreur…

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  • rolland // 24.11.2018 à 16h28

    C’est dur, trop dur !
    Chaque branche subit ses amputations sans rien pouvoir y faire.
    La médecine soigne mais ne guérit plus.
    L’éducation formate et n’apprend plus la réflexion.
    La police/gendarmerie ne défend plus les citoyens mais le politique et son extension, le capital.
    La justice se perd dans ses lois.
    La science fait du scientisme.
    Le journalisme navigue entre censure, propagande et services aux actionaires.
    Le politique ne travaille plus pour le plus grand nombre et le culpabilise de l’économie parfois moribonde, le plus souvent amorphe.
    La Cop (21) est censée éteindre les flammes de la maison et elle les attise.
    L’hiver est bien là et le réchauffement climatique ne risque pas de le chasser si facilement !

      +4

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  • Farinet // 24.11.2018 à 16h57

    Merci Sabrina pour ton courage et ta détermination.

    En 1944, au sortir des deux guerres ayant ravagé l’Europe, le CNR (conseil national de la résistance) avait bien mesuré les tenants et les aboutissants, c’est à dire les causes et les conséquences du ravage des inégalités et du jusqu’au boutisme de l’auto défense d’une caste pour préserver ses acquis, c’est ce qui a motivé et généré le contenu de son programme Les jours heureux tant sur les aspects politiques, sociaux et économiques.
    Je vous conseille de visionner le film « La sociale », le film de Gilles Perret  qui relate l’histoire d’un ministre trop peu connu, Ambroise Croizat savoyard, véritable créateur de la « sécurité sociale ».
    Sécurité Sociale cette expression provoque de l’urticaire chez les élites gavées shootées aux exemptions et cadeaux fiscaux, seule origine de leur « réussite » financière.
    Au delà cette expression comporte deux mots simples « Sécurité «  et « Sociale ».
    Deux mots qui provoquent chez ces gens là, un relent d’aversion, indigne de toute humanité.

    Ambroise Croizat ministre juste intègre et déterminé a œuvré pour le bien commun, pour une juste cause et non pour servir une caste par soumission au pouvoir de l’argent.
    Un homme d’une grande humanité, qui n’a plus d’incarnation chez la plupart des hommes politiques et médiatiques qui s’acharnent pour les premiers à détruire ce que le CNR a fait au profit de cete caste et pour les seconds à apporter justification et caution serviles pour sauver leur peau.

    Seule une réelle volonté politique orientée vers le bien commun et l’entraide peut bousculer les montagnes qu’impose ce système avide, cupide et injuste qui mène à l’auto destruction.

    Pour le film

    https://www.lasociale.fr

    Concernant le programme des jours heureux je vous conseille une petite visite sur le site des citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui, association de Thorens-Glières, qui chaque année organise un rassemblent sous le plateau des Glières, dont la devise était « Vivre Libre ou Mourir, et non servile et fossoyeur de solidarité.

    http://www.citoyens-resistants.fr/IMG/pdf/le_programme_du_cnr.pdf

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  • leila // 24.11.2018 à 20h01

    Pouhhh…c’est malheureusement pire que ça !!!
    Une interne de 33 ans n’a pas encore beaucoup circulé. 32 ans que je circule comme infirmière.
    Nous sommes passés aux urgences de 8 millions de passages en 1998 à 22 millions en 2018…avec moins de personnel.
    Ce qui me sidère c’est la rapidité du process. Ça commence par les appareils qui se détériorent….super aujourd’hui j’ai un appareil à dextro, je ne dois pas courir tous les étages pour en trouver un…
    Récemment, j’ai reçu (IAO = infirmière d’accueil aux urgences…la première personne que vous voyez en gros !) une patiente âgée de 95 ans venue 2 jours plus tôt pour rétention urinaire sur prolapsus. On lui a expliqué une manipulation manuelle pour gérer..sérieux, 95 ans !!!…et c’est comme ça tous les jours. Les patients  » patate chaude » …personnes âgées, sans trop de famille ou amis sont juste impossible à caser.ou il faut qu’elles aient les moyens…je ne vous parle même pas des patients infectés ! Comment fait on pour supporter (IDE Sida, onco, soins pall…), on se dissocie mentalement !

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  • JBB // 24.11.2018 à 21h49

    C’est pourtant simple, c’est le résultat du socialisme : gratuité entraîne pénurie. Gratuité des soins aux urgences entraîne pénurie de soin aux urgences.

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    • bluetonga // 24.11.2018 à 23h56

      Donc plus les gens raquent moins il y a de malades?

      Je suppose que c’est de l’humour. Rassurez-moi, j’ai besoin de croire encore en l’humanité.

      PS. Les gens raquent quand même. C’est même une grosse part du budget pour les retraités qui jouent les prolongations.

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      • Leïla // 30.11.2018 à 04h28

        Socialisme, capitalisme, droite, gauche..bullshit !
        Corruption à tous les étages mais nous sommes en France…chuuut !
        Non, si les gens raquent, c’est pour avoir du personnel compétent et formé. Je viens de finir un mastère spécialisé qui m’a coûté un bras.
        Les formations sont totalement bloquées par manque de budget !
        Comment fait on pour financer….on bosse les WE, les vacances scolaires…l’avantage d’être infirmière est de pouvoir travailler H24…à condition de pouvoir tenir le rythme !

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    • Azerty // 25.11.2018 à 18h20

      Aux USA rien n’est gratuit. La dépense totale de santé est 2 fois supérieure pour une espérance de vie moindre et surtout très inégalitaire. Vous engraissez les intermédiaires et payez une fortune des médecins qui se prennent pour des stars. À vous de choisir. Je respecte le choix des américains, je doute que cela ne convienne et France. Notre système reste efficace mais à été raboté au point de devenir insuffisant.

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      • Leïla // 30.11.2018 à 04h17

        C’était vrai il y a 10 ans quand l’OMS plaçait la France en première position. Ce n’est plus vrai, loin s’en faut. La médecine gratuite, c mort !
        L’espérance de vie redescend en France depuis 2, 3 ans..
        Ce qui coûte très cher, ce ne sont pas les quelques migrants soignés basiquement mais ces personnes âgées de 90, 100 ans que l’on tient à bout de bras…parfois malgré elles. Comment pensez vous qu’un système de santé puisse survivre quand les gens cotisent 40 ans et perçoivent une retraite ..40 ans !
        Une jeune collègue (22 ans) est contrainte par la justice de payer 150 € /mois pour sa grand-mère…ses parents n’ont pas les moyens. Salaire, 1800 € moins 150 €…à Paris !!!

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    • Leïla // 30.11.2018 à 04h21

      Socialisme, capitalisme, droite, gauche..bullshit !
      Corruption à tous les étages mais nous sommes en France…chuuut !

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  • azerty // 25.11.2018 à 02h15

    Marre d’entendre toujours la même diversion être répétée sans cesse !
    – Le problème accessoire avec lequel les médias et le ministère vous divertissent et qui traduit avant tout la pénurie de médecins généralistes : « les gens viennent aux urgences pour rien » « c’est la grippe » « moi quand j’étais aux urgences, il y avait un monsieur qui est venu pour un rhume » etc… C’est vrai, ça participe à l’engorgement des urgences, mais ces patients ne seront pas vus en priorité, ils ressortent des urgences sans mettre le système en péril, et parfois on leur trouve un truc grave quand même (mon dernier « rhume » c’était un cancer qui commençait a grignoter l’orbite + une thrombose veineuse cérébrale). Le ministère se marre bien de voir un patient accuser un autre de venir pour rien.
    – Le vrai problème sur lequel le ministère ne communique pas : ça fait plus de 20 ans qu’il diminue le nombre de lits alors que la population vieillit avec des millions de polypatholgiques. La conséquence c’est que le jour ou vous aurez un pépin hors urgence vitale immédiate (et encore), vous risquez d’être reçu dans un service d’urgence débordé parce que plus de la moitié des patients y seront depuis des dizaines d’heures dans l’attente qu’un lit se libère dans l’hôpital. Alors vous attendrez aussi des dizaines d’heures votre lit, vous n’aurez rien à manger, pas votre traitement chronique, pas de douche, pipi sur le brancard en plein couloir, risquerez de subir un évènement indésirable. Voilà, l’austérité organisée méthodiquement et sournoisement depuis le ministère jusque dans votre hôpital via les ARS et les directions d’hôpitaux dans lesquels X échelles d’administratifs ne travaillent qu’à terminer l’année avec un budget à l’équilibre (ce qui ne doit pas être simple non plus) mais en restant bien à distance des conséquences pour les patients.

    Un professionnel

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    • Jaaz // 25.11.2018 à 14h00

      Merci pour ce recadrage !

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    • Leïla // 30.11.2018 à 04h41

      Dans 15 ans, il y aura trop de médecins…à condition que l’on arrête de stigmatiser les nouvelles technologies ! Désolée de vous le dire mais ce sont les médecins qui renâclent….pas les IDE et AS !
      Marre d’entendre aussi le corps médical ire que les patients ont absolument besoin d’eux physiquement. Vous êtes un professionnel…expliquez moi pourquoi le Freestyle libre (patch pour diabétiques qui prend la glycémie 288 fois par jour ) n’est pas généralisé. Les patients préféreraient se piquer les doigts 55 fois plus en 14 jours ? J’ai un doute !
      Moins cher que le lecteur + lancettes + bandelettes !

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  • Leïla // 30.11.2018 à 04h32

    A titre perso, je ne Nous pardonne pas ces morts…nous soignants qui n’avons pas fait ce qu’il fallait pour nous faire entendre !
    La médecine a changé dans les années 90, 2000 qd les médecins se sont pris pour des traders (je vous recommande un article du quotidien du médecin ou un médecin dénonce cette dérive des  » années Tapie « )…le secret médical sert à cela !
    Les infirmières appellent le serment d’Hippocrate, le serment d’hypocrites !

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