Nous dénoncions ici en 2014 cet énorme scandale de la France reconnaissant un gouvernement en Ukraine comprenant plusieurs ministres d’extrême-droite et/ou néo-nazis – on s’étonne après que le pays se soit enflammé. Nous dénoncions ici ce parti et le danger qu’il représentait avec son idéologie ayant entraîné la mort de plus de 20 millions de Russes, nous retrouvant alors sous les accusations délirantes de « pro-Russes », les médias restant silencieux voire étant eux-même accusateurs. Laurent Fabius venait tranquillement mentir sur France Inter « Le parti Svoboda est un parti plus à droite que les autres, [mais il n’est pas] d’extrême droite !” [Laurent Fabius, 11 mars 2014, France Inter] ». C’est en 2015 que l’AFP a incidemment reconnu la vérité : « Le parti Svoboda est un mouvement d’extrême droite autrefois [sic.] connu pour son antisémitisme […] Oleg Tiagnybok, chef incontesté de Svoboda […] s’est illustré dans le passé par des propos antisémites, […] À la faveur du Maïdan, des membres de Svoboda ont obtenu divers postes ministériels dans le gouvernement. » (Source : TF1.fr ou ici). Fabius négocie ici avec Tiagnybok, décoré de la Croix d’Or des vétérans de la Waffen SS ukrainienne (belle fréquentation – ici aussi, ou là)…
Nous dénoncions ici en 2015 la folle politique française en Syrie, ayant choisi les islamistes contre Assad. François Hollande, a avoué en 2014 avoir armé des milices (islamistes) syrienne dès 2012, mentant en indiquant : « Nous avons commencé quand nous avons eu la certitude qu’elles iraient dans des mains sûres« . Alimenter en armes une guerre civile, chapeau – a fortiori quand on arme in fine al-Qaïda, l’Armée Islamique et Daech ! (il n’y a plus qu’eux qui combattent) Pas de bol, l’ancien chef de région de la CIA au Moyen-Orient, le grand espion Robert Baer, a indiqué « les États-Unis ont été incapables d’identifier le moindre groupe syrien dit « modéré » lorsque la guerre civile a débuté » (Source : L’Humanité). Laurent Fabius a même déclaré fin 2012 que « al-Nosra faisait du bon boulot sur le terrain » (Source : Le Monde), deux jours après que les États-Unis aient indiqué que cette milice qui avait revendiqué plusieurs attentats suicides était en fait un pseudonyme d’al-Qaïda. La presse reste inexplicablement très silencieuse sur tous ces points scandaleux.
Nous dénoncions hier les choix délirants du gouvernement ayant entraîné au final la mort de 130 personnes. Hollande and co ayant coupé tout contact avec le gouvernement syrien (hautement critiquable,certes, mais qui ne nous a jamais rien fait !), y compris entre services de renseignement qui luttent contre le terrorisme. Il est le seul gouvernement à avoir fait ça, les autres pays européens ne l’ont pas fait. Le Monde révélait en 2014 la colère de la DGSI (renseignement intérieur, ex-DST) face à cette politique suicidaire, où Fabius déclarait dans Paris Match : « On ne choisit pas entre Dictatures et Terroriste !« . Notons qu’il n’a pas choisi il est vrai, en soutenant l’Arabie Saoudite et le Qatar qui ont le mérite de cumuler les deux comme le rappelle notre grand juge antiterroriste,
« La France n’est pas crédible dans ses relations avec l’Arabie saoudite . Nous savons très bien que ce pays du Golfe a versé le poison dans le verre par la diffusion du wahhabisme. Les attentats de Paris en sont l’un des résultats. Proclamer qu’on lutte contre l’islam radical tout en serrant la main au roi d’Arabie saoudite revient à dire que nous luttons contre le nazisme tout en invitant Hitler à notre table. » [Marc Trévidic, Les Echos, 15/11/2015]
On sait pourquoi : Philippe de Villiers : « La classe politique est achetée par le Qatar et l’Arabie saoudite. »(Source : Le Point.fr)…
Il arrive un moment où une population (enfin, surtout la presse…) qui ne réagit pas face à ces délires totalement publics ne peut hélas plus être considérée comme totalement innocente, elle devient complice.
Et hier, l’ancien chef de la DST, la plus structure chargée de la lutte contre le terrorisme, a déclaré qu’Assad a proposé en 2013 de nous fournir la liste des djihadistes français opérant en Syrie dans le cadre d’une coopération, mais que Manuel Valls (alors ministre de l’Intérieur) a refusé pour raison « idéologique » – en totale cohérence avec la doctrine Hollande-Fabius. Assad l’a confirmé :
« À la question de savoir s’il pouvait y avoir coopération entre notre pays et le sien concernant le renseignement et l’échange d’informations, il répond : «Comment voulez-vous qu’il y ait coopération à partir du moment où vous refusez tout autre contact, où il n’est pas question de rouvrir votre ambassade et encore moins de faire une déclaration reconnaissant l’actuel régime syrien comme légitime ? À partir du moment où Hollande et Fabius font de mon élimination une condition sine qua non, ils ne peuvent pas me demander d’échanger avec eux. En fait, leur contradiction profonde, c’est qu’ils combattent le terrorisme d’une main et le soutiennent d’une autre, en fournissant armes et matériel à une opposition qui n’a strictement rien de modéré et encore moins de laic. Nous avons actuellement en Syrie 20 000 djihadistes étrangers qui combattent au sein de Dae’ch, d’Al-Nosra ou autre, et vous savez parfaitement bien qui les finance. » [Bachar al-Assad interrogé par André Bercoff, Valeurs Actuelles, 19/11/2015]
Résultat ? Hier comme ce matin, PAS UN MEDIA mainstream n’en parle. PAS UN à l’heure actuelle, 19/11 mi-journée, jour où le chef de la DST accuse gravement le Premier Ministre et le Ministre des Affaires Étrangères, juste des médias alternatifs.
Enfin, si, ils parlent de Valls, et j’imagine de la concierge de la kamaikaze ou de son enfance…
Je suis estomaqué de voir jusqu’où vont « les chiens de garde ». Qu’on ne me parle pas d’union nationale durant un État d’urgence, cette clique de pilotes irresponsables a crashé notre avion, 130 passagers sont morts, mais on demande à nous, survivants, de remonter dans un avion avec les mêmes pilotes au nom de l’union nationale avec la compagnie aérienne- non merci !
Relisez notre synthèse d’hier, où tout ceci était quasiment public en 2014 dans Le Monde et Marianne.
INCIDEMMENT, l’ambassade de France n’est pas rouverte à Damas, DONC, nous ne coopérons toujours pas avec Assad. DONC, nous n’avons toujours probablement toujours pas cette liste, qui contient peut-être l’identité de kamikazes actuellement tapis dans l’ombre. Peut-être, je ne’en sais rien. Mais c’est possible. QUI ENQUÊTE sur ça auprès de l’exécutif ? QUI lui demande des comptes ? Pourrait d’urgence offrir un séjour en France à Bob Woodward et Carl Bernstein, histoire qu’au moins DEUX journalistes courageux enquêtent sur l’exécutif, jouant leur rôle de 4e pouvoir – je suis d’accord pour cotiser…
Si nous ne réagissons pas, cela finira comme le 11 septembre aux États-Unis : une politique vouée à l’échec et amplifiant les problèmes, et AUCUN responsable sanctionné – et, dans le cas français, de nouveaux attentats…
Je rappelle donc que ce site n’a pas vocation à remplacer toute la presse française pour informer le pays sur les actions irresponsables de l’exécutif (Hollande comme Sarkozy, responsable du chaos Libyen et des premiers délires en Syrie – « Écouter Bernard-Henri Lévy nuit gravement à la santé de vos concitoyens »), et qu’il faut que la Presse et les Citoyens réagissent (re-tweetez ces articles, rédigez des commentaires sur les médias mainstream, etc).
Quarcini : « M. Valls a refusé la liste des djihadistes français pour des raisons idéologiques »
Directeur central du renseignement intérieur de 2008 à 2012, l’ancien préfet se livre sur l’état actuel de la menace terroriste. Pour lui, des décisions immédiates doivent être prises après les attentats.
Propos recueillis par Louis de Raguenel, Valeurs Actuelles, 19/11/2015
[…]
Vous avez proposé à votre ancien service il y a deux ans de lui transmettre une liste des Français qui combattent en Syrie. Pourquoi a-t-il refusé ?
Il y a déjà deux ans, les services syriens m’avaient effectivement proposé une liste des Français combattant en Syrie. j’en avais parlé à mon ancien service qui en a rendu compte à Manuel Valls. La condition des Syriens était que la France accepte de coopérer à nouveau avec leurs services de renseignements. On m’a opposé un refus pour des raisons idéologiques. C’est dommage car la proposition était une bonne amorce pour renouer nos relations et surtout, pour connaître, identifier et surveiller tous ces Français qui transitent entre notre pays et la Syrie. Résultat : on ne sait rien d’eux et on perd beaucoup de temps en demandant des informations aux agences allemandes, qui sont toujours restées sur place, mais aussi jordaniennes, russes, américaines et turques. On n’est absolument plus dans le concret.
[..]
La période de l’après-guerre froide est finie. Nous sommes maintenant dans la terreur et le terrorisme de masse. C’est la guérilla qui arrive en France. Mais soyons réalistes, la solution n’est pas que policière; elle est également politique et diplomatique, en liaison avec nos traditionnels alliés, l’Europe ainsi que les pays arabes.
Propos recueillis par Louis de Raguenel, Valeurs Actuelles, 19/11/2015
Interview décapante à lire en intégralité ici sur Valeurs Actuelles (Abonnement ici)
135 réactions et commentaires - Page 2
Il était temps…
http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/coulisses/2015/11/20/25006-20151120ARTFIG00319-collaboration-avec-les-services-syriens-des-deputes-interrogent-valls.php
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Alerterhttps://www.youtube.com/watch?v=VelRYSPYVIo
L’appel des russes aux peuples d’Europe [VOST Fr.]
Bertrand Du Gai Déclin
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AlerterBonjour,
Je suis de très près l’actualité au Moyen Orient depuis les « révolutions Arabes » et je suis outré par l’attitude criminelle de nos responsables!
M. Berruyer, n’avons nous aucun moyen pour faire pression sur nos décideurs pour que la France rouvre au moins (c’est le minimum) son ambassade en Syrie en échange de cette liste de ces français qui ont transité par la Syrie pour notre propre sécurité?
Il nous faudrait une idée puissante qui soit relayée (par votre site)?
Peut être une pétition? Un mail à envoyer aux députés?
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AlerterBonjour à tous.
On se croit obligé, dès qu’on aborde le régime syrien, d’affirmer ses distances. Ici encore, on a droit à du « hautement critiquable ».
Me souvenant qu’Assad avait co-présidé le 14 juillet sous Sarko, je me demandais ces jours-ci ce qu’on écrivait sur la Syrie avant « la crise », car j’avoue que je n’avais aucune connaissance sur ce pays avant 2011.
J’ai retrouvé ce rapport parlementaire du sénat de 2003 : senat.fr/ga/ga44/ga44_mono.html
Ce rapport étant long, je vous invite au moins à lire cette endroit :
senat.fr/ga/ga44/ga44_mono.html#toc44
qui conclut :
« Le Printemps de Damas n’en a pas moins montré la vitalité d’une société civile dynamique prête à répondre à l’appel du Président Bachar al-Assad en faveur d’une libéralisation du pays.
En dépit du coup d’arrêt de l’été 2001, l’atmosphère politique en Syrie a changé. La chape de plomb d’une époque a vécu. La libération d’un grand nombre de prisonniers politiques, l’atténuation de la propagande officielle (disparition des portraits de rue, annulation des marches de soutien orchestrées par les autorités…), la levée des interdictions de visite en Syrie des opposants en exil demeurent des acquis du nouveau Président.
Sans doute peut-on, à bon droit, s’impatienter de la lenteur de l’assouplissement politique du régime, regretter ses hésitations et ses retours en arrière. Doit-on pour autant estimer que la réforme politique n’est pas une volonté du chef de l’Etat, mais une illusion, et qu’il ne souhaite, en réalité, qu’une modernisation « technique de l’économie » ?
Votre délégation ne le pense pas. Mais, en Syrie comme dans de nombreux autres pays, il faut se garder d’un européo-centrisme hors de propos. Car le contexte syrien est bien spécifique. Marquée par la persistance du conflit avec Israël, l’ossification d’un régime bureaucratique et autoritaire depuis plus de trente ans, une économie fragilisée par une étatisation désastreuse, la fragilité d’une nation beaucoup plus hétérogène qu’on ne le croit, la Syrie ne peut aller à grand pas vers la libéralisation. La modestie est pour elle le gage de la réussite. »
C’était en 2003. Notre gouvernement n’était pas à Washington.
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AlerterInfo du vendredi 20/11
Collaboration avec les services syriens : des députés interrogent Valls.
«Caractère sensible et grave de cette allégation»
Dans deux questions écrites distinctes adressées à Manuel Valls, les députés demandent des explications.
Légalement, le premier ministre a deux mois pour y répondre.
http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/coulisses/2015/11/20/25006-20151120ARTFIG00319-collaboration-avec-les-services-syriens-des-deputes-interrogent-valls.php
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