Hersh se penche sur la santé actuelle des médias d’information américains, sur la raison pour laquelle les salles de rédaction d’aujourd’hui sont si facilement dévoyées par la façon dont Donald Trump se sert des médias sociaux, et sur la raison pour laquelle trop de reporters et de journalistes craignent de dire la vérité et sont devenus esclaves des piètres standards de « l’équilibre ».
Source : Salon, Chauncey Devega – 23-07-2019
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Une archive fort intéressante du grand journaliste d’investigation Seymour Hersh, qui revient sur les dérives du système politico-médiatique américain. Un texte qui reste parfaitement d’actualité en ces temps de gestion de crise sanitaire (aux États-Unis et ailleurs). A lire et à relire !
Seymour Hersh est l’un des plus grands journalistes d’investigation américains. Au cours de sa carrière de plus de 50 ans, il a couvert nombre des histoires les plus importantes de cette période. Il a contribué à révéler le massacre de My Lai pendant la guerre du Viêt Nam, tragique épisode au cours duquel des centaines de civils vietnamiens non armés ont été tués par des soldats américains. En écrivant pour le New York Times, il a contribué à attirer l’attention du public sur la manipulation pour dissimuler le Watergate. Hersh a également été un des premiers journalistes à proposer un compte rendu exact de la guerre « secrète » de Richard Nixon et des États-Unis au Cambodge.
Hersh a également braqué la lumière sur la « guerre contre la terreur » menée par l’Amérique et ses programmes connexes de transferts extrajudiciaires, de prisons de torture « sites fantômes », et autres violations des droits humains. Il a été une des premières voix publiques à avertir que la guerre de George W. Bush et Dick Cheney contre l’Irak était fondée sur des prétextes fallacieux et sur des mensonges purs et simples.
Hersh a écrit pour le New York Times, le New Yorker, l’Associated Press et de nombreuses autres organisations de presse et publications. En plus de ses autres récompenses prestigieuses, Hersh a obtenu le prix Pulitzer en 1970 pour ses reportages internationaux. Il est également l’auteur de nombreux ouvrages, dont « The Dark Side of Camelot« , « The Price of Power : Kissinger in the Nixon White House« et « Chain of Command : The Road from 9/11 to Abu Ghraib« [Pour les livres traduits en français, voir l’article de Wikipédia sur Seymour Hersh, NdT] . Dans son nouveau livre, « Reporter : A Memoir« , Hersh aborde nombre de ces récits et certaines des leçons tirées de sa longue carrière.
En résumé, Hersh est un homme qui n’a jamais eu peur de dire la vérité aux gens de pouvoir, même lorsque ces vérités sont embarrassantes ou impopulaires.
* Extraits
Seymour Hersh : En tant que journaliste, l’une des choses que je ne supporte pas, ce sont les informations sur les chaînes en continu. Elles ne font que renforcer l’anxiété. Il y a une chaîne câblée qui adore Trump, c’est bien sûr Fox News. Vous en avez deux qui ne le supportent absolument pas, CNN et MSNBC. Il n’y a personne au milieu. Il n’existe aucune chaîne qui vous permette d’obtenir quelque chose qui ne soit pas totalement biaisé, que ce soit en pour ou en contre.
Tout ça c’est une question d’argent. Des journaux s’effondrent à chaque nanoseconde. Nous allons bientôt être un monde numérique. Il y aura encore des journaux nationaux comme le Wall Street Journal et le New York Times, mais ce sera à peu près tout. Les gens seront tout simplement obligés d’aller en ligne pour obtenir leurs informations. Les journaux sont en compétition pour dépenser toujours moins de dollars.
Il ne s’agit pas seulement de l’Amérique. Le monde entier est en quelque sorte devenu une mare de boue. De manière générale, le monde est de plus en plus dirigé par des ignares, des cinglés et des psychopathes. Et c’était déjà le cas bien avant Donald Trump. Mais nous avons plus de détraqués que jamais à la tête du monde.
C’est un foutoir incroyable. Une erreur qui a été faite par les médias – et qui continue d’être faite – elle se repaît des tweets de Donald Trump. Pour moi les tweets de Trump sont des torchons à mettre aux chiottes.
Voici comment ça fonctionne : Donald Trump envoie un tweet. Les informations câblées répètent immédiatement le tweet de Trump, au lieu de faire ce que j’aurais fait si j’étais le roi du monde et rédacteur en chef. Je commencerais par regarder ce qu’il se passe et qui change à l’intérieur de la bureaucratie et du système.
Et en général, les journaux sont passés à côté des faits vraiment importants. Par exemple, Mueller a d’abord été directeur du FBI et il est au gouvernement depuis longtemps. C’est un secret de polichinelle à Washington, Mueller n’est plus aussi affûté qu’avant. Il a perdu sa capacité de balle rapide [terme de baseball, NdT]. Beaucoup de gens le savent. Et voilà que maintenant les démocrates sont amoureux des directeurs du FBI ? Ces gens là ne sont pas de notre côté.
Ceci n’est en rien une attaque contre le FBI. Tout comme dans le gouvernement en général, je pense qu’il y a beaucoup de gens formidables là-dedans. Je travaille avec eux tout le temps. Il y a des gens d’une grande intégrité. Mais dans l’ensemble, je trouve assez stupide que les Démocrates en arrivent à placer tous leurs espoirs dans un directeur du FBI. Je pense que la vérité est que si Robert Mueller voulait inculper Donald Trump, alors il aurait dû le faire. Et si Mueller voulait que ce soit Barr qui inculpe Trump, alors Barr ne l’aurait pas fait [William Barr était procureur général, NdT].
Si j’étais Démocrate, j’arrêterais de me préoccuper de Donald Trump et je commencerais à parler au peuple américain d’emplois et de soins de santé.
Vous avez écrit beaucoup de choses sur Barack Obama et son élection vue comme un signe « d’espérance et de changement ». En dépit de tout le pouvoir symbolique et l’importance d’Obama, il n’y a pas eu beaucoup de changement concernant la politique étrangère et l’empire américain pendant son mandat.
Je lui ai donné un blanc-seing pour le premier mandat parce que sa réélection était importante pour des raisons historiques. Et comme tout le monde, j’étais à 100% pour Obama. Il est arrivé et j’ai dit : « S’il vous plaît, fermez Guantánamo, parce que l’Amérique n’a jamais été en faveur de l’emprisonnement permanent. » Nous avons l’habeas corpus. Nous poursuivons les gens. Certains de ces gars y sont depuis 18 ans maintenant. Comment, en tant que société, pouvons-nous tolérer un tel état de fait ?
Obama n’a pas fermé Gitmo. Il a continué la guerre en Afghanistan. Obama n’a rien arrêté en Afghanistan. Il n’a pas entamé de négociations sérieuses. Après 18 ans, comment nous débrouillons-nous dans cette guerre ? Eh bien, rien. Aucun progrès. Des soldats qui se font tirer dessus tout le temps. Il y a beaucoup de choses qu’Obama n’a pas faites.
Comme vous le savez, j’ai écrit il y a quelques années un article sur l’assassinat d’Oussama Ben Laden. Et oui, Obama a eu raison. On lui a dit où était Ben Laden et il a ordonné aux Navy Seals de le tuer et ils l’ont fait. C’est exactement ce qu’il s’est passé. Tout le reste, les détails du comment ça s’est passé, c’est du mensonge. On m’a beaucoup critiqué pour cet article. La Maison Blanche contrôlait les médias d’information : l’administration Obama faisait des briefings, les journalistes suppliaient pour obtenir des exclusivités.
Quelle que soit la vérité, ça n’a aucune importance. Parce que, une fois que les journaux ont une histoire, ils en écrivent leur version. C’est tout simplement comique de voir comment la presse a été menée en bateau. Et bien sûr, les efforts que la Maison Blanche a déployés pour les manipuler. Vous savez, il faut rendre à Obama ce qui lui revient. C’était un excellent tremplin pour lui. On a eu Ben Laden. Mais il y avait toujours une guerre en Irak et une guerre en Afghanistan. Obama n’a rien changé.
Comment aborde-t-on l’actualité ? Il y a l’histoire qu’on présente publiquement et qui est formulée d’une certaine manière, et puis il y a les faits tels qu’ils existent réellement. Comment gérez-vous cette contradiction ?
J’ai récemment donné une conférence dans une école de journalisme et je leur ai dit qu’ils devaient lire avant d’écrire. C’est incroyable car les gens ignorent les choses les plus évidentes.
En matière de journalisme, il faut juste foutre le camp pour s’écarter du chemin tout tracé. Faire le job. S’il y a une querelle entre deux personnes sur un sujet, ça, ce n’est pas l’enjeu. L’enjeu, c’est de savoir laquelle des deux personnes a raison. Mais les reporters et les journalistes se contentent apparemment de juste dire : « Untel a dit ça aujourd’hui. » Et c’est comme ça que ça se passe maintenant.
En tant que pigiste depuis de nombreuses années, j’ai appris que les histoires compliquées ne mènent nulle part parce que les médias sont dominés par les informations du câble et de la télévision, des formats qui sont tous très réducteurs. Alors, si vous avez une histoire compliquée qui ne peut pas être résumée en deux phrases, elle ne va pas peser bien lourd. C’est une chose terrible à dire, car il y a beaucoup de gens brillants dans le secteur. Mais les grands médias d’information que nous avons en Amérique ne sont plus aussi bons qu’ils l’étaient.
Vous avez suivi et écrit des articles sur certaines des personnes les plus puissantes d’Amérique et du monde. Que voulez-vous que le peuple américain connaissent quant à leur comportement et leur personnalité ?
Je pense qu’il faut se méfier des diseurs de vérité d’où qu’ils viennent. Je veux que le peuple américain arrête de croire tout ce qu’il entend et qu’il se pose plus de questions, qu’il devienne plus sceptique. Ils savaient que Trump ne savait absolument pas de quoi il parlait. Mais avec Trump, on n’était plus dans le même vieux format de grand sourire et bonnes paroles… Les démocrates sont allés partout en racontant : « Nous sommes pour le peuple, pour les petits. » Et tout ce qu’ils font, c’est de courir jusqu’à Wall Street pour récupérer des sous. Et le seul qui ne l’a pas fait, Sanders, a été sabordé par le Comité national démocrate. Tout ce qui a été divulgué montre que le parti démocrate travaillait contre le seul candidat qui n’utilisait pas de fonds de campagne provenant des grandes entreprises.
Les gens qui pensent encore que le monde est plat alors qu’en réalité la terre est ronde m’inquiètent vraiment. Si je leur explique qu’elle est ronde et qu’ils ne veulent pas l’entendre, qu’est-ce que ça peut me faire ? Je dois laisser ça de côté.
Source : Salon, Chauncey Devega, 23-07-2019
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
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Commentaire recommandé
Correction : Le monde (occidental) entier est en quelque sorte devenu une mare de boue. De manière générale, le monde (occidental) est de plus en plus dirigé par des ignares, des cinglés et des psychopathes.
Exception : la Nouvelle-Zélande (Jacinda Ardern, qui relève bien le niveau). Mais bon, 4,8 millions d’habitants excentrés fumant leur « weed pipe », ça ne pèse pas lourd dans l’Otanie.
Par contre, hors Otanie, il me semble que les dirigeants de nombreux pays sont d’un sacré bon niveau. Patients, raisonnables, promouvant le multilatéralisme, le commerce, serrant les dents en espérant que la Grande Hyène s’effondrera avec aussi peu de dommages collatéraux que l’a fait l’URSS en son temps.
22 réactions et commentaires
Correction : Le monde (occidental) entier est en quelque sorte devenu une mare de boue. De manière générale, le monde (occidental) est de plus en plus dirigé par des ignares, des cinglés et des psychopathes.
Exception : la Nouvelle-Zélande (Jacinda Ardern, qui relève bien le niveau). Mais bon, 4,8 millions d’habitants excentrés fumant leur « weed pipe », ça ne pèse pas lourd dans l’Otanie.
Par contre, hors Otanie, il me semble que les dirigeants de nombreux pays sont d’un sacré bon niveau. Patients, raisonnables, promouvant le multilatéralisme, le commerce, serrant les dents en espérant que la Grande Hyène s’effondrera avec aussi peu de dommages collatéraux que l’a fait l’URSS en son temps.
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AlerterSauf erreur de ma part, la Nouvelle-Zélande, bien que coopérant avec l’OTAN, n’en fait pas partie. Mais peut-être le saviez-vous.
+1
AlerterVous devriez recherchez ce que sont les Five eyes.
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Alerter« De manière générale, le monde est de plus en plus dirigé par des ignares, des cinglés et des psychopathes. »
Oui, bon d’accord, c’est vrai, mais erreur tout de même, ce ne sont pas les dirigeants qui détiennent le pouvoir, ce ne sont que des marionnettes interchangeables.
+10
Alerterje ne pense pas qu’il parlait par exemple d’Obama en diisant cela
je pense que justement, il parlait de ceux qui sont derrière
je ne vais pas en nommer, mais vous en trouverez facilement
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AlerterLe monde est dirigé par les organisateurs du Job Reset Summit qui va bientôt se tenir à Davos et qui se fixe pour tâche d’accélérer l’uberisation de la société : économie des plateformes, enseignement virtuel, réduction drastique des coûts du travail etc,etc.
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AlerterDes liberaux quoi…
Rien de nouveau, business as usual.
+2
AlerterA Anfer,
des néo-libéraux plutôt (différent des libéraux ne voulent pas d’un Etat supervisant) qui veulent bien l’existence d’un Etat. Un Etat qui a l’esprit entreprenarial et donc va former ses fonctionnaires et ses citoyens à cet esprit-ci (d’où l’ubérisation aussi de la société dont parle Lev) pour encore plus de concurrence. Ainsi le nouveau mot de « start-up nation » n’apparaît pas sans hasard, non ? Il n’y aura plus de vrais services publiques petit à petit qui vont peut-être disparaître car non rentable au profit du privée. L’organisation du travail du taylorisme va se diffuser dans tous les métiers de la société et non seulement chez les ouvriers : université, métiers juridiques, etc. Chaque acte/geste doit être calculé et être rentable, avoir du profit d’où une paperasse en conséquence pour être informer (contrôler?).
+5
Alerter« Le pouvoir c’est la capacité que l’on a de faire souffrir autrui. »
Définition attribuée à George Orwell
Donc rien d’étonnant, à ce que le pouvoir attire des « ignares, des cinglés et des psychopathes. »
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AlerterQue des cinglés soient au pouvoir, aucun doute, mais comme marionnettes surtout.
Si on suit un peu les travaux de Tavistok, on peut penser que certains sont vraiment des cinglés au sens des manipulés qui agissent comme des robots.
Mais dans l’ensemble ce sont des gens qui défendent intelligemment leur classe, leur pouvoir, leurs privilèges.
Les voir comme des cinglés c’est se laisser avoir au Spectacle qu’ils nous donnent.
Les faits sont têtus : les milliardaires profitent PLUS du système, ce n’est pas un hasard de NOS votes …
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AlerterTant que le système monétaire international ne sera pas fondamentalement réformé, il en sera ainsi…!
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AlerterUne introduction dithyrambique, histoire de située qualité et probité de l’intervenant, hauteur d’esprit, analyse fine et mesurée garantissant un avis tranché mais objectif de la situation, bref une vision éclairée sans aucune influence, ni prise de position partisane. La preuve : « Et comme tout le monde, j’étais à 100% pour Obama »
+11
AlerterDes cris pour rien! On a connu un meilleur Hersh. Le constat est juste mais on peut tous le faire, on l’a fait en grande partie, donc Seymour Hersh ne nous éclaire pas là-dessus. Trump était nul, et Obama aussi. Merci on s’en était rendu compte. Point de détail, le point victorieux éventuel d’Obama n’est pas l’assassinat (fort suspect par ailleurs) de Ben Laden -un pauvre homme dépendant des machines rénales- Si cet assassinat avait déterminé quelque chose, à part la capacité de vengeance des US, tout aurait changé en Afghanistan, en Irak, ou en Arabie Saoudite. Or qu’a t’on vu? Rien, strictement, pas même un soubresaut de changement dans aucun de ces pays. Non, la seule chose dont Obama s’est vanté, à juste titre, c’est de n’avoir PAS cédé aux pressions pour faire la guerre en Syrie et d’avoir acquiescé au deal de la Russie.
Pour nous ce qui est intéressant c’est de savoir si la psychopathologie des dirigeants s’applique à l’Europe, et si oui comment. Je crois qu’ils n’ont pas même le niveau de qualification pour rentrer dans cette catégorie. Un Barnier, un Michel, un Breton, un Moscovici psychopathes? C’est leur faire bien trop d’honneur. Ah ils rentrent dans la catégorie des médiocres ignares, c’est vrai, même pas ‘cinglés’; à l’école on leur aurait fichu 2 claques en leur demandant de cesser d’importuner leurs voisins. Pour Merkel ou Macron? Merkel, elle, n’est pas ignorante comme Macron, ni cinglée -pour lui c’est moins clair-; je ne la mettrais pas parmi les psychopathes, juste comme les rois mérovingiens, « faite néant » peut-être par les ignares ci-dessus!
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AlerterCe point de vue est exagéré pour ma part : Ce qui renforce encore l’importance que les dirigeants utilisent des indicateurs statistiques impartiaux pour faire le bon diagnostic.
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AlerterOui… mais ces problèmes concernant les dirigeants ne sont que le reflet de la dégradation globale de la santé mentale des populations.
De mémoire, une (déjà ancienne) étude du Collège de France relevait qu’en 50 ans, la répartition des structures psys de la population française était passée de 80 % de névrosés et 20 % d’autres structures, à 40 % de névrosés, 20 % de structures psychotiques et 40 % d’autres structures (pervers, borderlines, psychopathes…)… Il n’y a donc pas de surprise à constater que les dirigeants reflètent cette dégradation de la santé mentale globale.
Par contre, cela pose de sérieuses questions sur les formes des régimes démocratiques qui autorisent des gens « atteints » à diriger des pays et tout autre type de groupe humain également…
Je reste par ailleurs consterné qu’on ne veuille pas adjoindre aux grilles d’analyses politiques tout ce que l’on sait maintenant sur la psychosociologie humaine. Ça permettrait, entre autres, de faire un peu le ménage entre ce que l’on croit et ce que l’on sait ; mais surtout cela permettrait d’admettre que certains « positionnements politiques » sont en réalité des « maladies » mentales : racisme, fascisme, et cetera… L’admettre enfin, changerait surement les approches que nous pourrions appliquer pour combattre, par exemple, les intégrismes meurtriers religieux.
+4
AlerterRoland Gori explique ce que vous soulevez concernant la population. Cela remonterait à la fin du 19e siècle qui marque une déconnection entre le discours des Lumières et la réalité sociale (dû au capitaliste). Ce qui entraîne l’émergence des nationalistes, des psychanalistes etc pour répondre aux attente d’une certaine population qui ne croit plus à ce discours. Après la 2ème guerre mondiale, on place l’humain au centre (Etat providence) puis à partir de 1970-1980, le néo-libéralisme apparaît. D’après lui, nous serions dans la même période de fin du 19e siècle : déconnection entre discours néo-libéralisme (réduise inégalités, rend plus libre dans les pays occidentaux) et la réalité sociale. Pour lui, il faudrait replacer l’humain au centre.
Sur ce lien, il parle dans une grande première partie, de son livre « l’individu ingouvernable » malgré le titre de la vidéo de son dernier livre : https://www.youtube.com/watch?v=4DOtqTlOzio
+0
AlerterVraiment étonnant comme beaucoup de psychanalystes freudiens « oublient » toujours qu’en 1933 un certain Wilhelm Reich écrivait « La Psychologie de masse du fascisme », ouvrage qui apporte des interprétations fondamentales sur les ressorts sociétaux conduisant au fascisme… dommage que ces mêmes psys (pourtant nourris aux concepts pulsionnels de Freud) continuent à faire une telle forclusion. Franchement ce Gori avec son langage qui éloigne des fondamentaux, ce n’est pas ma tasse de thé… mais merci quand même, parce qu’il est bien représentatif des impasses conceptuelles de la plupart des psychanalystes (notamment lacaniens) actuels.
+0
AlerterLe temps est passé depuis 1933. D’autres personnes et évènements peuvent apporter afin d’analyser autrement. Il me semble que ce qui ressort pour tout deux c’est que la « masse » se laisse aller au facisme ou autre idéologie, par le manque de pensée (qui entraîne la déresponsabilité) de la majorité de la population.
Nous sommes en majorité toujours en quête du « héros » dont nous sommes nourris par les récits depuis l’enfance : celui qui nous sortira de ce « pétrin », qui sait mieux que nous.
+0
AlerterJe voulais dire « d’autres personnes et événements peuvent apporter afin de mieux analyser. »
De plus, le mode de pensée (avec des connaissances multi-disciplines/cultures) est probablement différent aujourd’hui qu’en 1933 ainsi certains et certaines réfléchissent différemment qu’à cette époque.
+0
Alerter*** Je reste par ailleurs consterné qu’on ne veuille pas adjoindre aux grilles d’analyses politiques tout ce que l’on sait maintenant sur la psychosociologie humaine. ***
Ce serait entrer dans l’ingénierie sociale, les techniques de tromperie collective et partant, risquer d’exposer les instituts d’influence (Tavistok et autres CIA++ plus les ‘think-tanks’ ); quel pouvoir oserait risquer montrer ses outils de propagande ?
Depuis Sarko ILS n’ont plus peur d’eux-mêmes en osant étaler leur pouvoir obscène …
de là à raconter leurs coulisses, non.
+0
AlerterPas sûr que les politiques utilisent les connaissances psychosociologiques pour déterminer ce qu’ils pensent, disent et font… et j’en suis d’autant plus persuadé que la plupart de ceux que j’ai côtoyés étaient totalement hermétiques à toute analyse de ce type…
Il ne faut pas confondre ce que je propose en introduisant la psychosociologie dans l’analyse politique pour comprendre quand une opinion politique est en en réalité un problème psychique, et les techniques de manipulation de masse du type de celles que vous citez (ou plus simplement du marketing) qui ont de tout autres buts ; d’ailleurs, vouloir manipuler les autres est en soi une maladie mentale !
+0
AlerterSelon mes analyses il apparait que les dirigeants du plus haut niveau sont jugés,par les citoyens sur la base de leur projet politique public précédant leur élection.(très marqué pour la France avec l’élection du président au suffrage universel)
Il apparait que ce projet politique n’est en aucun cas politiquement contraignant dans l’exercice du mandat.
Par ailleurs,le président français est inamovible et irresponsable dans ses actes politiques.
Compte tenu de ce qui précède quelle doit et peut être l’action de la presse d’information.
Soit elle compare l’action au projet politique,exercice très difficile et complexe hors de portée d’un journal et des lecteurs principalement,soit elle rend compte honnêtement sans analyse de toutes les actions du gouvernement.
Quelle est la meilleure solution,visant le travail journalistique,sans ignorer la ligne idéologique et journalistique de l’édition
N’ayant pas de réponse satisfaisante j’opte pour le nombre et la diversité.
S’agissant du nombre dans la presse écrite,la recherche du produit financier et de la ligne éditoriale la finalité se réduit au minimum soit un ou deux pensant soit la même chose soit radicalement opposé.Pas de nuances,pas de démarche sur l’esprit critique.
quant aux sources d’information illimitées en nombre comme le net donne en perspective,cela impose au lecteur une recherche permanente de connaissances et d’information,exige un temps prescrit à l’information proprement dite ouvrant sur le doute,situation que bien de lecteurs ne supportent pas .choisissez!
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