Ce billet fait suite à celui-ci, sur la dette publique des États-Unis
Observons aujourd’hui la situation mensuelle du budget de l’État fédéral américain :
Les effets de la crise sautent aux yeux : les recettes se sont écroulées, et le déficit américain a ainsi atteint le niveau record de 1500 Md$ en 2009 !
Si on compare les années, on observe que 2012 se présente très mal…
La situation mensuelle est éloquente :
c’est pire si on cumule sur 12 mois glissants…
Bien entendu, l’impact de ces déficits sur la dette a été majeur :
L’évolution de la dette s’est ralentie mi 2011 car, à l’approche du plafond légal, le gouvernement a multiplié les artifices comptables pour se donner le plus de temps possible pour négocier avec le Congrès son augmentation.
Le débat a été âpre, car d’un côté Obama proposait de minuscules réductions budgétaires (en supprimant les baisses d’impôts des plus riches) alors que les républicains voulaient des mesures plus fortes (en diminuant les dépenses sociales) mais elles restaient très insuffisantes au vu de l’ampleur des déficits (les républicains devant eux-mêmes gérer leurs nouveaux élus du Tea Party, qui demandent des coupes bien plus importantes).
Après quelques mois de farce, le plafond a évidemment été relevé, mais l’incapacité des élus à présenter un plan crédible de baisse du déficit a entrainé la perte du AAA américain. Et les prochaines semaines pourraient nous faire revivre une telle situation… Ce qui pourrait finir de paniquer les marchés financiers quant à la solvabilité des USA – qui est nulle, bien entendu, mais est-ce à cette occasion que les marchés vont s’en rendre compte… ?
En fait, on observe bien la situation calamiteuse par la mesure la plus sérieuse : la dette exprimée en années de recettes :
Tout va bien…
Je vous proposerai dans le prochain billet une analyse historique du budget américain.
14 réactions et commentaires
Comment pouvez-vous dire que les US sont insolvables, alors qu’ils peuvent émettre autant de dollars qu’ils le veulent.
Depuis l’avènement d’Obama, la FED a injecté 3 000 milliards de dollars dans l’économie. Nombreux sont ceux qui avaient prédit la chute du dollar et l’hyperinflation. Or, l’inflation est faible et le dollar se tient bien par rapport à l’euro. C’est même l’euro qui perd de sa valeur par rapport au dollar.
+0
Alerter60 T de masse monétaire, 14T de PIB, 220T de Dette. Ça fait quand même un sacré effet de levier. Comme ça se calcule pas, on va le faire avec de vrai valeur. Avec l’Etalon-OR: 100$ = 1.355 GR/OR = 41.52 € Avec l’Etalon-PIB: 100$ = 23.33 $ = 17.18 € Heureusement, que les Etat-Unis brillent par la confiance qu’on peut avoir en eux. Franchement, Je prêterais même pas mon téléphone à un gars qui gagne 20’000 par an, qui à 314’000 de dette, qui vie à crédit, qui grille plus que ce qu’il gagne, qui donne même pas un kopeck à sa femme, qui envoie sa mère de 70 ans bosser, qui vite dans un taudis, etc… (la liste est longue) Mais on est en démocratie, tu donnes ta confiance à qui tu veux.
+0
AlerterJe me risque à une réponse, avec mon peu de connaissance sur le sujet. On me corrigera si je fais erreur :
Le bond US sert « encore » de valeur refuge, donc le $ est demandé pour acheter des bonds du trésor US. De plus, tout le monde a besoin de $ pour acheter son pétrole.
Ma théorie : quand le bond US ne sera plus valeur refuge, le $ va perdre de la valeur, et quand certains auront réussit à vendre leur pétrole en autre chose qu’en $, le $ va s’effondrer.
+0
AlerterOui, mais ce n’est pas pour demain qu’une autre monnaie servira de monnaie de paiement du pétrole. Ceux qui ont essayé, Saddam Hussein et Kadhafi, l’ont payé au prix fort.
+0
AlerterMonsieur Vincent,
Je note que ce que vous dites n’est pas tout à fait juste dès lors qu’on peut constater qu’actuellement la Chine et la Russie commercent directement avec leurs monnaies respectives sans passer par le Dollars pour les achats « énergétiques » (dont le pétrole fait partie). Un article de la Tribune traitait d’ailleurs de cette question avant l’été sauf erreur de ma part. Pour autant, il est vrai que le dollar reste encore à ce jour « la » monnaie de réserve. Toutefois, il apparait que certains pays (se rendant compte de la débâcle à venir en raison de cette situation) commencent à s’organiser pour sortir de cette dépendance.
+0
AlerterLa Chine et la Russie possèdent la bombe nucléaire, la Chine possède aussi la bombe financière (leur énorme réserve de devise en USD), pas question de les attaquer militairement.
+0
AlerterExcellent topo !
Merci !
+0
AlerterClair et éclairant, comme d’habitude.
Je permets de conseiller la remarquable explication de Dominique Sénéquier « Le grand désendettement » :
http://www.paristechreview.com/2011/10/27/grand-desendettement/
+0
AlerterJe pense que la dette américaine, pas seulement celle de l’état fédéral mais aussi celle des particuliers et des entreprises, est le maillon qui va désagréger le système. Dans combien de temps ??
+0
AlerterLa dette publique des USA,US National Debt,atteindra dans une semaine 15000 milliards$ soit 100% du PIB.
Le rythme d’endettement des USA est de 1100 milliards $ par an soit 7% du PIB.
Le lien donnant en temps réel l’évolution de la dette aux USA.
http://www.usdebtclock.org/
On peut remarquer cependant que la dette globale des USA (publique+ménages+entreprises) est de 54500 milliards $ et est en diminution mais représente tout de même 350% du PIB !!
+0
AlerterOn va vers un mur où pratiquement TOUS les pays feront défaut.
Mais les grands perdant que seront les riches ne le veulent pas. Car c’est surtout eux qui ont de l’argent et qui perdrait. Sans parlé de la manne des CDS.
Alors les pauvres payeront par l’impôt et l’inflation.
+0
Alertersauf que les pauvres… ils sont pauvres et pire quand ils finissent plus leur mois, ils ont le toupet de se révolter.
+0
AlerterCreusage …
Ce n’est pas les dimensions du creusage qui sont importants,
Mais bien sont utilité et sa cause !
Endetter l’avenir n’est que justifié si l’avenir s’y retrouveras,
Sinon je considère ces endettements comme le vol des générations futures !
+0
AlerterLes commentaires sont fermés.