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19.mai.202019.5.2020 // Les Crises

Sur France Info, Gilles Bornstein s’assure que Laurent Berger n’est pas devenu un dangereux gauchiste

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Source : ACRIMED

C’est peu dire que la CFDT n’est pas absente des débats médiatiques sur le fameux « monde d’après ». Bon client des grands médias, son secrétaire général, Laurent Berger, compte de multiples interviews à son agenda depuis le début de la crise. Début mai, dans Le Monde (05/05), il affirme la nécessité « d’une autre répartition des richesses et d’une contribution accrue des plus riches »… Ce qui n’a pas manqué de déconcerter une partie de l’éditocratie et d’interpeller en particulier l’éditorialiste en chef de France Info, Gilles Bornstein, qui le reçoit dès le lendemain matin. En voie de radicalisation, Laurent Berger ? Gilles Bornstein va mener l’enquête.

Avant d’en venir à l’interview de France Info, il nous faut faire un détour par l’exposition médiatique récente de la CFDT. Europe 1 le 2 mars, RTL le 4, France Info le 11, « Le Téléphone Sonne » (France Inter) le 16, « Le 7/9 » de France Inter le 18, la matinale d’Europe 1 le 20, celle de Radio Classique et « L’interview éco » de France Info le 24 mars, BFM Business le 25 mars, « Vous avez la parole » (France 2) le 26. La matinale de France Info le 2 avril, à nouveau BFM Business le 8 avril, « L’invité d’Yves Calvi » (RTL) le 10, l’invité du 20h de France 2 le 12, « L’invité d’Élizabeth Martichoux » (LCI) le 14, Europe 1 le 20, « RTL Soir » le 22, Radio J le 26, « L’invité de Ruth Elkrief » (BFM-TV) le 27, le JT de 23h de France Info le 30. Et puis la matinale de RCF à 8h10 suivie de celle de France Info le 1er mai, « Questions politiques » sur France Inter le 3, Boursorama le 5, « Les quatre vérités » (France 2) le 6, la matinale d’Europe 1 le 7, France Inter (encore) le 8, la matinale de France Culture le 11 et celle de France Inter le 13 [1]… sans oublier de nombreuses interviews dans la presse écrite : face au Covid-19, Laurent Berger est encore apparu comme le syndicaliste préféré des journalistes et des grands médias.

Rien de nouveau ni de vraiment surprenant du reste : il n’y a pas si longtemps, la mobilisation contre la réforme des retraites donnait une illustration implacable de la capacité des médias – moyennant des pratiques réflexes et une certaine dose d’idéologie – à surexposer le « personnage Berger », dont le rôle médiatique varie en fonction des conjonctures. Mis sur le devant de la scène à un instant T, ses prises de position devenaient l’alpha et l’oméga du débat social dans les médias. Et ce quand bien même ces positions demeuraient – dans le mouvement social précisément – marginales (la focalisation sur la question de « l’âge pivot » fut, à ce titre, un cas d’école.) Un reflet de la réalité ? Non. Sa construction…

C’est que le secrétaire général de la CFDT est un bon client, dont la parole, toujours respectueuse du « dialogue social », entre dans les clous du périmètre médiatiquement acceptable. Laurent Berger ne dépasse pas, et ça, les médias aiment bien. On l’encense d’ailleurs à ce titre (« Il est modeste, fait quasiment l’unanimité autour de lui », disaient de lui Les Échosen mars 2017) quand son homologue de la CGT, Philippe Martinez, est tout aussi souvent accusé « d’être un très très dur » (Yves Thérard, sur Europe 1, le 21 décembre 2019), de représenter « la poupée qui dit non tout le temps »(Wendy Bouchard, toujours sur Europe 1, le 4 janvier 2020) quand ce n’est pas carrément de pouvoir, à lui tout seul, « bloquer la France » (JDD du 1er avril 2018… et ce n’était pas un poisson !).

Un traitement équitable en toute circonstance, que les Unes de presse n’oublient jamais d’illustrer à chaque mouvement social !

Bref : depuis toutes ces années, on l’aura compris : Martinez = blocage = méchant ; Berger = dialogue = gentil.

Dans le monde (à part) des éditorialistes politiques, chaque « crise » pose ainsi la question de la « bascule » potentielle de la CFDT du mauvais côté (soit de la contestation sociale), qui serait perçue comme déterminante (et ensuite commentée comme telle). Un curseur qui jamais ne change. La séquence actuelle est loin d’y couper, tant la crainte du désordre fait frémir la bulle médiatique. L’alignement de certains médias sur le discours officiel, gouvernemental et patronal, est devenu tel qu’ils souhaitent donc s’assurer que leur « chouchou » ne sente pas trop le soufre…

Dans cette démarche, les chaînes de l’audiovisuel public font figure de pionnières. C’est que, le 5 mai, Laurent Berger a provoqué l’émoi en exposant, dans une interview au Monde, ses propositions frissonnantes pour « le monde d’après ». Il y affirme notamment : « Nous aurons besoin d’une autre répartition des richesses et d’une contribution accrue des plus riches. Ça veut dire appliquer aux revenus du capital le même barème que celui des revenus du travail. » [2]. En recevant Laurent Berger le lendemain dans « Les quatre vérités » (émission actuellement commune à France 2 et France Info), l’éditorialiste Gilles Bornstein veut donc en avoir le cœur net : Laurent Berger est-il devenu un dangereux gauchiste ?

Activant son logiciel d’éditorialiste, il s’y emploie, et passera d’emblée une bonne partie de l’interview à jauger le degré d’accord du responsable syndical avec le gouvernement [3]. Florilège :

– Le ministère du Travail a publié un protocole assez long, assez précis pour la reprise. 20 pages, très précises, certains disent même rigides. Est-ce qu’il fallait comme ceci codifier la reprise du travail ?

– Hier, le Président Macron, quand il a visité une école, en a appelé au « bon sens » des Français, disant implicitement : « On ne peut pas tout codifier, on ne peut pas mettre des règles sur tout ». Est-ce que finalement il n’a pas raison, que tout cela doit se faire avec un peu de bon sens ?

Est-ce que vous avez compris que l’État interdise à des entreprises […] de tester ses salariés sur le lieu de travail ?

Le niveau de critique étant jugé tout à fait acceptable, Gilles Bornstein déroule sans remontrance. Mais arrive le dossier chaud : les propositions houleuses de Laurent Berger dans Le Monde. Et là, Gilles Bornstein fait mine de ne pas y aller avec le dos de la cuillère : « Vous réfléchissez au monde d’après […] et vous avez trouvé une solution finalement assez simple : faire payer les riches ? » lance le trublion. « Vous me caricaturez, ce qui n’est pas votre habitude », répond, un peu interloqué, le leader de la CFDT, qui n’en oublie certes pas les convenances [4]… Pas plus que l’éditorialiste, qui concède une rectification : « Un peu ! »

Le secrétaire général évoque la dette, et explique que la première proposition de son organisation, c’est d’abord d’« isoler cette dette Covid »et de la « mutualiser au niveau des pays européens. » Ah ! Que ça sent bon l’expert sérieux ! Ce que confirme d’ailleurs Gilles Bornstein : « C’est ce qu’essaye de faire le Président de la République. » Laurent Berger finit par aborder la question de « la répartition de la richesse », donc la proposition de la CFDT de « taxer le capital à la même hauteur que le travail » et d’instaurer « des tranches supplémentaires sur les très hauts revenus ».

Là, l’éditorialiste n’est pas loin de suffoquer et pique son coup de colère :

– Gilles Bornstein : Sans vous caricaturer, parce que je vous ai lu attentivement, un contribuable aisé, qui par nature trouve qu’il paye déjà pas mal d’impôts, si on vous lit, il va payer en plus quatre fois : sur les revenus du capital, sur le patrimoine, sur les revenus et sur les successions. Est-ce que ça ne fait pas quand même un petit peu beaucoup ?

– Laurent Berger : Ben… on parle de gens très très riches. Excusez-moi mais vous n’arriverez pas à m’émouvoir.

– Gilles Bornstein : Ce n’est pas une question d’émotion…

– Laurent Berger : Non, c’est une question de solidarité, vous avez raison […] [Et de froncer les sourcils :] Il ne va pas falloir oublier que les inégalités se sont creusées encore pendant ce confinement. Si on veut construire cette société d’après – on a le droit de ne pas le vouloir, c’est un débat, mais moi je le veux – il faut qu’elle soit beaucoup plus juste et qu’on s’inscrive dans la transition écologique. […] Et oui, je continue de dire que la sécession des riches doit cesser. Elle s’est un peu opérée dans les périodes précédentes [en particulier grâce à la suppression de l’ISF, NDLR], et elle doit cesser. Ils doivent contribuer aussi !

Bon, la passe d’armes s’arrête là. Fatigué de jouer le « bad cop », Gilles Bornstein fait la paix avec le dangereux gauchiste et s’assure une bonne fois pour toutes que tout va bien rentrer dans l’ordre :

– Gilles Bornstein : Vous êtes quand même assez conciliant vis-à-vis du pouvoir […]. Vous ne prononcez pas le mot « rétablissement de l’ISF » à l’inverse de la gauche. Est-ce que d’une certaine manière vous voulez redonner sa chance au produit Macron ?

– Laurent Berger : […] Moi vous savez, je ne suis pas dans la polémique stérile, ça ne m’intéresse jamais.

– Gilles Bornstein : Est-ce que vous avez envie de rebâtir, d’améliorer votre relation avec Emmanuel Macron ? [On sent poindre une certaine nostalgie du « bon vieux temps » NDLR].

Un boulevard pour l’interviewé, qui a tout le loisir de vanter le rôle éminemment constructif et démocratique d’une organisation syndicale comme la CFDT (d’ailleurs, « dialogue social » a été prononcé sept fois au cours de l’entretien ; quatre fois pour « négocier/discuter/concerter ») :

Participer à trouver des solutions. […] Pour ça, il faut faire avec les interlocuteurs qui sont en face de nous. Aujourd’hui, le président de la République s’appelle monsieur Macron.

Tout est en en place, l’éditorialiste peut dormir sur ses deux oreilles. Ouf, nous voilà rassurés ! (Presque) comme Gilles Bornstein, on a craint un temps que la CFDT ne se soit « radicalisée »… et que l’éditocrate ne se soit vraiment fâché.

Philippe Merlant et Pauline Perrenot

Notes

[1] Seules 3 de ces 29 interviews n’ont pas été assurées par Laurent Berger. En outre, cette recension ne prend pas en compte les « interviews de flux » des chaînes d’information en continu notamment.

[2] Citation dont nous ne résistons pas à l’envie de vous livrer la traduction : « Je sais que ça va vous sembler follement audacieux, mais je propose carrément de taxer les exploiteurs autant que les exploité·es. » (Sébastien Fontenelle, Twitter, 5 mai).

[3] Ce n’est pourtant pas l’évidence : en tant que responsable syndical, Laurent Berger pourrait être tout simplement questionné sur des problématiques liées à des cas concrets en entreprises (qui ne manquent pas actuellement !), sur les conditions de travail des salariés, etc. Ce ne sera pas l’angle choisi.

[4] Alors c’est vrai : Gilles Bornstein est réputé pour son sens de la nuance. Par exemple quand, le 5 février 2019, il interviewe Jean-Pierre Mercier, délégué syndical CGT chez PSA et l’apostrophe ainsi : « On a l’impression que c’est une grève avec un mot d’ordre comme un programme politique ».

Source : ACRIMED

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Commentaire recommandé

yack2 // 19.05.2020 à 07h57

Le succès de CFDT……Ne serait-il pas corrélé avec sa présence quasi univoque dans les médias? La communication devient une science exacte….Les faits ne sont plus que des éléments du décor, c’est l’histoire racontée qui est première. Et là….Le bureau des légendes ressemble au club des 5….Berger gauchiste….Jadot qui vote au parlement européen contre l’annulation ou l’aménagement de la dette et signe une tribune ( une de plus ) dans la foulée pour le contraire…et le maitre Macron …annonce qu’il n’y a pas eu rupture de masques…A chaque public son histoire qui le flatte et laissons jouer le phénomène poisson rouge dans son bocal, qui à chaque tour efface le disque dur….Métaphore de la CFDT?

33 réactions et commentaires

  • Roger // 19.05.2020 à 07h19

    Ce positionnement de la CFDT, comme syndicat réformateur, semble donner des résultats. https://blogs.mediapart.fr/robert-mascarell/blog/180316/cfdt-les-carrieres-juteuses-des-anciens-secretaires

      +12

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  • François // 19.05.2020 à 07h20

    Depuis 30ans, l’élite française capitaliste et syndicale ne sont pas opposé mais travaille ensemble comme deux côtés d’une pièce de monnaie.

    Certains vont hurler, mais le peuple de droite et de gauche se sont fais trahir par leurs élites mondialistes françaises.

    Ce changement a été progressif mais réel au fil des années.

    Alors parlons nous du nouveau monde sauce Bill Gates ou sauce ??? Qui n’existe pas encore?

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    • barbe // 19.05.2020 à 07h44

      taper voir le nom de cette député italienne, sara cunial, pour voir une réaction saine et vivante à ce qui se passe

        +15

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      • RD // 19.05.2020 à 20h00

        La réaction saine eut été demander comment cela est et serait possible mais c’est trop demander aux éternels réformateurs du capital.

          +0

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  • Santerre // 19.05.2020 à 07h23

    Faut quand même pas oublier que malgré tout ça, il y a encore plus d’un millions de ….. salariés qui en font le premier syndicat du pays. Stupides ou maso?
    Qu’est ce qu’ils doivent se marrer au MEDEF.
    ça me rappelle une anecdote racontée par Alliende comme une des choses les plus consternantes qu’il ai vécu. Après son élection, une très vieille bonne se met à creuser dans un coin du jardin. Étonné, il lui demande ce qu’elle fait. Elle lui répond qu’elle enterre ses économies parce-que les rouges viennent d’être élus.

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    • LeMauvais // 19.05.2020 à 08h29

      600 000 adhérents max, et encore la CFDT truque les chiffres. Par contre, elle a une vraie audience électorale, surtout du fait que souvent c’est le seul syndicat de la boite. Merci Patron !

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      • JEAN PHILIPPE REUTER // 19.05.2020 à 12h37

        pire elle paie parfois les gens pour prendre la carte.ils sont en fait 300000 a peine encartés .le syndicat majoritaire meme imparfait reste la cgt

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    • Koui // 19.05.2020 à 10h01

      Il y a beaucoup de gens de droite en France, y compris parmi les salariés. Lors des élections générales, ils votent pour le RN, LR, LREM, Modem, PS, etc. Je ne suis donc pas surpris des bons scores de la CFDT aux élections syndicales car c’est l’un des syndicats les plus favorable aux vues du patronat. D’ailleurs, c’est même pas les pires. Dans ma boite, c’est le syndicat maison qui arrive largement en tête. Il est composé de managers et d’arrivistes qui souhaitent grimper. La CFDT est donc inexistante ayant trouvé plus lèche-botte qu’elle. Elle n’apparaît que pour des distributions d’objets publicitaires siglés.

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  • yack2 // 19.05.2020 à 07h57

    Le succès de CFDT……Ne serait-il pas corrélé avec sa présence quasi univoque dans les médias? La communication devient une science exacte….Les faits ne sont plus que des éléments du décor, c’est l’histoire racontée qui est première. Et là….Le bureau des légendes ressemble au club des 5….Berger gauchiste….Jadot qui vote au parlement européen contre l’annulation ou l’aménagement de la dette et signe une tribune ( une de plus ) dans la foulée pour le contraire…et le maitre Macron …annonce qu’il n’y a pas eu rupture de masques…A chaque public son histoire qui le flatte et laissons jouer le phénomène poisson rouge dans son bocal, qui à chaque tour efface le disque dur….Métaphore de la CFDT?

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    • raoul // 19.05.2020 à 10h03

      La CFDT reçoit des subsides de l’UE.
      Gauchiste ou pas, Catho ou pas, bien accueillie dans nos média mainstream comment voulez-vous que la CFDT aille dans le sens contraire de l’UE et du MEDEF ?

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      • yack2 // 19.05.2020 à 10h29

        Nous ne pouvons rien contre les orientations ( légitimes…Tu as le droit d’être de droite..) de la CFDT, les faits sont là! Cependant nous devrions constater la distorsion abyssale entre le discours et cette réalité factuelle. Réformisme, progressisme, modernisme, pragmatisme pour nous ramener au 19ème siècle….La guerre des mots fait rage, ils te piquent tout…..Macron parle de jours heureux….La clé est là! Raconter une histoire avec les mots de l’adversaire pour à la fin ne plus rien comprendre…..Mélenchon en est à parler de collectivisme ( Sanders parlait de socialisme) en faisant le pari de la pédagogie….en espérant qu’ils n’oseront pas lui chouraver le mot pour en déglinguer le sens….Le dernier….les communs ayant été repris à foison par tous les zozos qui les pillent…La communication met les idées en charpie et ceux qui en ont encore sont le dos au mur….Misère….

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  • wuwei // 19.05.2020 à 07h59

    La CFDT l’autre nom du MEDEF avec Laurent Berger qui négocie patiemment et avec une belle constance qu’elle doit être la longueur et le poids des chaînes des salariés.

      +26

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  • calal // 19.05.2020 à 08h02

    pourquoi les journalistes mainstream sont ils payes autant?

    parce qu’ils sont super efficaces pour faire avaler les pilules aux gens,faire perdre du temps de parole a l’opposition,mettre en avant les petits cotes positifs et passer sous silence les enormes inconvenients etc…

      +20

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  • Berrio // 19.05.2020 à 08h13

    Tous ces gens prennent, comme la famille Delors, leur inspiration dans l’encyclique rerum novarum qui définit le cadre de l’association capital-travail. Ainsi la constitution de la V République et toute son histoire sont la tentative d’imposer cette association contre nature. De Pétain à De Gaulle, même combat.

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    • Alfred // 19.05.2020 à 08h37

      Dites donc le frérot ça commence à bien faire. L’église n’a plus aucun pouvoir en France et ce depuis un certain temps. Au contraire de certaines obédiences. Pourquoi ne pas la laisser tranquille? Pourquoi cet acharnement hors de propos sur un cadavre? C’est pathologique. Ou bien est ce un bon vieux leurre ?

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      • Berrio // 19.05.2020 à 09h51

        Alfred,
        Vous n’avez jamais entendu aucun ministre revendiquer sa foi ni aucun président de la république se complaire en évêque de Latran…
        Et l’opus dei n’a jamais eu diinfluence dans ce pays
        L’amour pour les racines chrétiennes de l’Europe est une diabolique chimère ! 🤣🤣

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        • Alfred // 19.05.2020 à 11h16

          Entre les francs- maçons et les cathos lesquels pèsent le plus sur la marche du pays? Un grand maître a plus de pouvoir qu’un évêque dans ce pays. Vous pouvez parfaitement le préférer ainsi mais cessez de faire croire l’inverse car c’est précisément cela qui est obscène. Vous faites passer les vaincus pour nos tourmenteurs. Soit c’est de l’acharnement pathologique (il vous faut un totem de détestation comme à la moitié de la gauche débile) soit c’est une diversion pour porter l’attention loin des acteurs véritables (qui sont multiples mais certainement pas ceux là). Frérot.

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    • Owen // 19.05.2020 à 09h05

      Pourtant, si on avait de Gaulle à la place de Macron, l’économie serait très vite meilleure.

      Catho ou pas.

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      • Berrio // 19.05.2020 à 11h05

        Le général De Gaulle quitte le pouvoir en 1946, opposé qu’il est à un régime parlementaire DÉMOCRATIQUE. À part la légende historique lui et son mouvement n’est pour pas grand chose ni dans la Résistance ni dans le redressement économique de la France en 47/48 ni dans la législation sociale d’après guerre. Il revient au pouvoir en 1958 après avoir fomenté un coup d’Etat.
        Il est chassé en 1969 par le non au référendum sur la régionalisation.
        De 1958 a 1969, le chômage a doublé.
        A chacun ses idoles…

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        • Alfred // 19.05.2020 à 11h38

          « Il est chassé en 1969 par le non au référendum sur la régionalisation. » Ça c’est du grand dictateur. C’est pas comme ces faibles démocrates toujours là après le référendum de 2005 ou bien les « consultateurs » frénétiques dur de la feuille (surtout le samedi).

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        • Owen // 19.05.2020 à 11h40

          Ce n’est pas une question d’idole, mais de lectures et d’informations.
          Je vous le dis parce que vous écrivez n’importe quoi.

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        • jean-pierre georges-pichot // 20.05.2020 à 07h25

          Je ne suis pas gaulliste de stricte obédience, loin de là, mais en 1946 de Gaulle laisse la place à ce qu’il appelait le ‘système des partis’, qu’il déteste pour d’excellentes raisons, parce qu’il est battu politiquement dans le cadre démocratique qu’il a lui-même mis en place contre les prétentions d’occupation et de gouvernement militaire américain. Ce système a pour étoile montante François Mitterrand, un titulaire de la francisque, et bientôt un ministre de l’intérieur par rapport auquel Castaner est un monument de franchise et de libéralisme, et dont on verra la sincérité par la suite lorsqu’il dénonçait le caractère non démocratique des institutions voulues par de Gaulle et finalement installées en 1958.. Alors….

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  • Jean-Pierre // 19.05.2020 à 08h52

    Qu’on se rassure. Le pince-fesses avec Roux de Bezieux au Parisien a tout remis dans l’ordre.

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  • Jean-Pierre Georges-Pichot // 19.05.2020 à 09h47

    Une très vieille histoire. Lisez Annie Lacroix-Riz sur le fonctionnement des syndicats et du parti SFIO dans les années trente. Suivez la circulation des valises de billets des milieux patronaux, principale source de financement pour tout un pan des organisations supposées défendre et organiser les travailleurs. Leurs propos publics n’ont aucun rapport avec leurs visées. Ils servent à rallier la base, mais jamais dans leur intérêt. Leur raison d’être est de ‘tenir les troupes’, et les luttes sur le terrain sont gérées en vue de leur échec. Après la signature du pacte germano-soviétique en septembre 1939, Jouhaux et Belin, grands bureaucrates syndicaux ont organisé sur ordre du patronat la scission de la CGT parce qu’elle était dominée par le Parti communiste, qui venait d’être interdit par Daladier. Ils ont fondé un syndicat raisonnable, agréé par les journalistes, qui ont les mêmes maîtres, et un an plus tard, Belin était ministre du maréchal Pétain. Rien n’a fondamentalement changé. Un type comme Laurent Berger est plus près de devenir ministre que de gagner sa vie en travaillant. L’a-t-il d’ailleurs jamais fait ?

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    • Alfred // 19.05.2020 à 11h35

      « Leur raison d’être est de ‘tenir les troupes’, et les luttes sur le terrain sont gérées en vue de leur échec ».
      C’est exactement cela. Quiconque a été impliqué dans un nombre suffisant de luttes de terrain a pu observer cette évidence. Le syndicalisme actuel est une impasse totale hélas. Une double impasse d’ailleurs car tout le monde est usé par la réformite et exaspéré par les nouveaux départs en eau de boudin. Un peu d’intuition permet de craindre que même un grand chamboulement venu de l’autre côté du paysage politique et qui proposerait le retour des corporations … aboutirait au même résultat par les mêmes mécanismes de corruption (on a un avant goût avec les ordres). Bref. Désespoir.

        +7

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    • pseudo // 19.05.2020 à 11h51

      faut aller au bout du raisonnement. Les articles d’éclairages sur ces passes d’armes sans contenus corrosifs sur l’état des vieilles choses de ce pays ne sont alors que des joutes verbales destinées à divertir la populace en lui donnant l’expression de sa colère afin de mieux l’enfermer dans un cul de sac sans issue.

      quelle chose étrange que cette prétentieuse humanité à laquelle nous appartenons. L’homme moderne est il finalement devenu plus inhumain, plus irrationnel, sa propre hantise, que n’importe quel homme de cro-magnon à l’exercice de son animalité ?

        +3

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      • jean-pierre georges-pichot // 20.05.2020 à 07h41

        Il y a l’évolution biologique et ce que nous appelons le ‘progrès’, en le réduisant souvent à l’innovation technique qui se traduit en outils. Les deux phénomènes n’opèrent pas sur les mêmes échelles de temps. Physiquement et mentalement, nous restons strictement identiques à nos aïeux qui dessinaient des aurochs dans les cavernes. Nos réflexes sont strictement identiques si le voisin plaît à notre femme, veut partager notre pitance, ou a simplement une gueule qui ne nous revient pas. Mais nous avons inventé le napalm et la bombe atomique. Trump avec à sa disposition de quoi détruire quelques dizaines de fois toute vie sur la Terre en l’espace d’une heure : cela dit tout.

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  • Roger // 19.05.2020 à 10h33

    La stratégie de la CFDT semble « payante », au moins pour certains.
    https://blogs.mediapart.fr/robert-mascarell/blog/020213/apres-la-cfdt-la-carriere-est-juteuse

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    • Auguste Vannier // 19.05.2020 à 11h54

      Merci pour le lien.
      Effectivement ces dirigeants de la CFDT ne font rien au hasard…
      Ça mériterait une large diffusion.
      Je vais relayer par mon modeste réseau.

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    • Narm // 21.05.2020 à 07h44

      c’est bien de le rapeler

      la plupart de ses présidents ont été des crapules bien attachés à la gamelle pour que ce soit toujours prolongé après leur « règne »
      Ce qui me troue le c c’est que tout est pourtant écrit mais pourtant tout se passe comme si de rien n’était.
      popularité de micron en hausse, au moins 25% qui croient en la bonne parole….. qu’est ce qu’il y a comme imbéciles en France

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  • Anfer // 19.05.2020 à 11h44

    Il y a un problème aussi avec certaines organisations syndicales contestataires.

    Sur le terrain, les militants SUD, CGT, ont tendance à considérer les agents de maîtrise et les cadres comme des ennemis, alors que ce n’est globalement pas le cas.

    La complexification du travail demandé rend les postes intermédiaires qualifiés (souvent sur le tas) de plus en plus importants.
    On a besoin de ces gens pour faire fonctionner les entreprises, et souvent cette aversion pour eux les mets dans une position délicate vis à vis de leurs collègues, et les mets largement dans le camp de la direction.

    La CFDT est justement très présente dans l’encadrement, profitant de ce vide.

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    • jean-pierre georges-pichot // 20.05.2020 à 08h02

      C’est intéressant. Cela dessine ce que l’on pourrait appeler un syndicalisme de classe, où les différents syndicats organiseraient les intérêts de couches différentes de la société travailleuse. Il est significatif que les médias ne fassent jamais allusion à ce genre de réalité : mais on comprend bien pourquoi, s’ils sont justement payés pour l’occulter. Maintenant, comme on dit : ‘camarade, choisis ton camp !’

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      • Alfred // 20.05.2020 à 08h53

        Cette répartition quasi sectaire des tâches et des brebis est vraie. Il n’en reste pas moins que c’est in fine du folklore pour occuper les masses. (Le résultat est le même. Seule la manière d’échouer varie. ). C’est comme pour les partis. On s’est reparti le cheptel mais on va dans la même direction. Stipendiés que nous sommes…

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