Source : Global Climat, Johan Lorck
Avec +0,554°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de septembre 2020 est le 4e plus chaud des archives NCEP-NCAR.
Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Les données sont donc immédiatement publiées, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA et la NOAA qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-octobre).
Le top 10 des mois de septembre les plus chauds
Avec +0,554°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de septembre 2020 est le 4e plus chaud des annales NCEP-NCAR qui remontent à 1948. L’anomalie de température mondiale est en nette hausse par rapport à août 2020 (+0,32°C).
NCEP-NCAR affiche un biais froid depuis fin 2019. Un bilan global des archives sera présenté sur ce blog à mesure que tomberont les données des autres séries.
Les donnés satellitaires UAH pour septembre ont également été publiées. Elles montrent une anomalie de +0,57°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, la 2e plus élevée des archives pour un mois de septembre. UAH est l’archive qui affiche la tendance au réchauffement la moins nette (par rapport à la NASA, NOAA, RSS, ERA5…).
On peut voir ci-dessous l’évolution de la température mensuelle mondiale avec une tendance de fond au réchauffement depuis 1948. Les mois de septembre se réchauffent au rythme de +0,159°C depuis 1948 avec une accélération à +0,207°C sur les 20 dernières années.
L’année 2020 à la quatrième place
Dans ce classement provisoire, les neuf premiers mois de 2020 sont comparés à des années pleines. 2020 se situe pour le moment à la quatrième place des années les plus chaudes, sachant que le record de 2016 est en partie dû à un El Niño extrême. L’année 2019 a été marquée aussi par un petit El Niño.
Les anomalies régionales en septembre 2020
La hausse de la moyenne globale par rapport à août est liée au réchauffement observé dans les régions polaires. L’anomalie est stable en revanche dans les régions tropicales. Des conditions La Niña sont désormais présentes. D’après la NOAA, il y a 75% de chances pour que La Niña persiste au cours de l’hiver (au sens de l’hémisphère nord).
+1,097°C en septembre 2020 par rapport à l’ère préindustrielle
On peut remonter plus loin dans le temps, en utilisant les archives de la NASA, et en retenant comme base la période 1880-1899 (représentative de la période préindustrielle). L’anomalie est de +1,097°C en septembre 2020, sous l’objectif le plus ambitieux de la COP 21 (+1,5°C).
Source : Global Climat, Johan Lorck, 03-10-2020
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Commentaire recommandé
Parfait. Fort juste! On espère voir bientôt les statistiques pour octobre 2020. A ce jour entre -2°C et -3°C par rapport à la « normale ». Il faut, selon Météo-France, remonter jusqu’à 1992 pour avoir un mois d’octobre aussi frais. Mais tout le monde peut se tromper, Météo France y compris.
7 réactions et commentaires
Parfait. Fort juste! On espère voir bientôt les statistiques pour octobre 2020. A ce jour entre -2°C et -3°C par rapport à la « normale ». Il faut, selon Météo-France, remonter jusqu’à 1992 pour avoir un mois d’octobre aussi frais. Mais tout le monde peut se tromper, Météo France y compris.
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Alerter@Hippocampe : on ne parle pas d’un réchauffement de la France mais d’un réchauffement globale en moyenne. Regardez les graphiques de cet article : le Groenland est entre – 3° et – 5°, cela n’empêche pas que globalement la température soit estimée à + 0,554 par rapport à la même période de référence.
Alors oui, attendons les chiffres pour octobre, mais, quels qu’ils soient, ce n’est pas sur les chiffres d’un unique mois qu’on identifie une tendance climatique mais sur ceux de nombreux mois.
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AlerterMerci de confirmer que les chiffres d’un mois ne signifient rien. C’était mon propos, que ce soit en France, en Papouasie ou dans le monde entier
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AlerterPas vraiment… quand on voit les mois de septembre les plus chauds depuis le debut des archives, ils sont tous en 2010 ou presque… le graphique aussi est bien parlant.
Nous n’avons pas les chiffres d’un mois, mais d’un mois de plus replacé sur presque 70 ans !
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AlerterEncore une confusion entre météorologie et climat.
Plus intéressant est ce qui se passe dans l’Arctique:
https://nsidc.org/arcticseaicenews/
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AlerterLe souci, c’est que la référence, c’est la fin des années 1970. Or à cette époque, on envisageait un refroidissement : prendre un minimum comme référence n’est pas très orthodoxe…
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Alerter@ Manu
La référence ici est la moyenne 1981-2010, donc une période qui inclue ce qui semblait déjà – pour certains – correspondre à un réchauffement.
Mais la question que vous soulevez est pertinente et la période de référence peut avoir une influence sur la conclusion.
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AlerterLes commentaires sont fermés.