Les Crises Les Crises

Commentaire recommandé

DUGUESCLIN // 09.06.2015 à 07h04

Je ne peux m’empêcher de m’interroger sur le sens du suffixe « phobe » que l’on ajoute à des noms.
Islamo-phobe, russo-phobe, christianno-phobe, homo-phobe etc..
On peut être en désaccord pour des raisons expliquées avec telle ou telle religion, telle ou telle idéologie sans être un « phobique ».
Il existe en effet des « phobes » qui rejettent ce qu’ils ne connaissent pas et ne comprennent pas, dans ce cas le suffixe ‘phobe » prend effectivement un sens péjoratif. Mais il ne peut être péjoratif que quand il s’agit de phobie réelle c’est à dire qui ne repose pas sur une connaissance de ce envers quoi on éprouve un rejet.
Si je suis en désaccord avec le gouvernement socialiste, cela ne signifie pas que je suis socialo-phobe. Mon désaccord repose sur une analyse qui me permet de prendre position.
Je ne suis pas en accord avec le Coran, je n’en suis pas pour autant islamo-phobe.
Emmanuel Todd ne précise pas cette différence entre la phobie, qui est du domaine du rejet inexpliqué et la désapprobation (qui n’est pas un rejet maladif ou haineux) de telle ou telle philosophie, idéologie, ou religion.
Personne n’est obligé d’adhérer à telle ou telle idéologie, religion, politique. Mais on ne peut lui interdire d’expliquer sa position grâce au suffixe magique « phobe ».
C’est ainsi que Poutine est déclaré homo-phobe, pour avoir laissé promulguer une loi qui ramène le comportement sexuel à la sphère privée, interdisant la propagande auprès des enfants sur les diverses pratiques sexuelles ( pas forcément homosexuelle) de n’importe quel ordre, les adultes étant libres de leur choix.
Cela est suffisant pour que le suffixe magique phobe, tel un anathème, classe Poutine dans le camp des méchants, des hérétiques.
Si vous désapprouver tel ou tel verset, ou telle ou telle vision vous êtes classés « phobe », faisant de vous un hérétique qui n’a pas sa place dans le débat. Vous êtes alors victime de la phobie au nom de la lutte contre la phobie.

96 réactions et commentaires

  • dissy // 09.06.2015 à 03h07

    Liste des participants au Bilderberg.. de nombreux Français,sinon une réunion de l’OTAN/UE/US en résumé,le vrai G7

    http://openews.eu/liste-et-date-de-la-prochaine-reunion-du-bilderberg-2015-juppe/

    http://openews.eu/liste-des-membres-de-la-commission-trilaterale-2015/

      +10

    Alerter
    • Franckmilan // 09.06.2015 à 09h31

      Non non les maîtres du monde ne « reunionnent » pas !!!! Bilderberg c’est leur think tank !!!

        +7

      Alerter
    • achriline // 09.06.2015 à 10h42

      Juppé parmi les participants … serait-il le prochain président français choisi par les « maîtres du monde » ?

        +12

      Alerter
  • CHIBROX // 09.06.2015 à 05h50

    à 2mn53 : « quand vous dites que vous vous êtes contenu, c’est pendant les mois qui ont suivi le 11 Septembre jusqu’à la sortie de votre livre .»

    Lapsus trop bon..!

      +18

    Alerter
  • estelle92 // 09.06.2015 à 06h04

    Le problème du bouquin de Todd, à mon sens, c’est que méthodologiquement c’est de la bouillie pour les chats. Et ça, ça me hérisse le poil…
    Il aurait dû le présenter comme un essai ou un « coup de gueule ».
    Et en tant qu’essai c’est intéressant à lire.

      +14

    Alerter
    • K_Robert // 09.06.2015 à 07h27

      Méthodologiquement, ET ne fait que reprendre les travaux élaborés avec H. Le Bras dans « Le mystère Français », que l’on gagne à lire avant « Qui est Charlie ». J’aurais du mal à qualifier la méthode de Todd et Le Bras comme « bouillie pour chats ». Simplement, il donne des éléments de corrélation avec des phénomènes anthropologiques qui ne sont pas connus du grand nombre, et lesquels de surcroît tranchent avec la vision fantasmée que nous pouvons avoir de la société « républicaine ». Voilà ce qui choque, ou du moins ce qui surprend.

        +33

      Alerter
      • Bubble // 10.06.2015 à 22h14

        Bonsoir,
        La posture épistémologique et méthodologique de Todd est tout à fait critiquable, d’autant plus que celui-ci s’autorise ce qui ne sont que des arguments d’autorité qui n’engagent que lui et ceux qui veulent y croire (comme le concept de dieu). L’école durkhiemienne contrairement à ce que Todd dit, n’est qu’une facette de l’école française de sociologie. Facette largement critiquée tout comme l’œuvre de Durkheim. L’analyse de la méthodologie utilisée pour « Le suicide » de Durkheim, est par exemple un cas d’école que l’on approche en général en 2eme année de fac SHS ( en cours de stat ) afin d’en démontrer les nombreuses erreurs.

        L’école durkhiemienne se définit par la célèbre formule de Durkheim lui même : « il faut traiter les faits sociaux comme des choses ». Ce serait le chemin de la vérité en science humaine. Historiquement cela correspond surtout à un complexe de la sociologie, comme discipline, à une époque ou elle recherchait une légitimité à coté des sciences dures en se dotant des mêmes moyens. Aujourd’hui ce leitmotiv correspond d’avantage à des domaines comme le marketing marchand ou politique (sondage d’opinion etc…).

        La ou les sociologies et sociologues « sérieux » admettent et soulignent que toutes productions sociologiques « scientifiques » sont le fruit d’une co-construction entre, a minima, »analyseur » et « analysé ». En effet, aucun sociologue, ni aucun individu, ne saurait se soustraire intégralement à sa propre identité, culture, langage etc… nécessairement producteurs de sens (de valeurs, de morales…) et donc parasitant la possibilité d’une analyse objective. Tout individu est encastré dans son propre réseau, ou contexte, historique, social ou technique. Il n’existe pas d’agent ou « d’expert » socialement désengagé ou désencastré.
        Par exemple lorsque Todd dit que l’idée de dire que dieu n’existe pas est une position « radicale », il émet un jugement qui s’ancre peut-être, même s’il est athée, dans un fond, un ancrage culturel ( En effet, pourquoi dire que dieu existe ne serait pas une position tout aussi « radicale » ?). Bref, de nombreuses critiques peuvent être émises, je pense, à l’égard de ce livre de Todd, notamment épistémologiques et méthodologiques. Il s’agit d’avantage d’un essai, d’un pamphlet, plus qu’une production scientifique (et encore moins sociologique), alors que Todd cherche à lui en donner les traits. Todd émet son opinion dans ce livre, rien de plus.

          +3

        Alerter
        • K_Robert // 11.06.2015 à 15h54

          Bonjour,

          Je ne vais pas pouvoir vous répondre sur tout, sauf à infliger à vous-même ainsi qu’à la modération un post de trois kilomètres et demi, et je n’aurai pas cette cruauté.

          1. S’en prendre à Durkheim pour viser Todd ne me semble pas la stratégie la plus pertinente dans ce cas précis. Si Todd cite régulièrement son nom, c’est pour mieux en revenir à un autre postulat de base de la sociologie : « les Hommes faisant société sont travaillés par des forces qu’ils ne contrôlent qu’imparfaitement et dont ils n’ont qu’imparfaitement conscience » (je ne prétends pas citer une référence exacte, mais voilà l’esprit).
          Et je crois que c’est ce dernier point qui pose problème, bien plus que la méthodologie d’analyse du fait social ; parce que cela comporte, à l’instar du spinozisme, une charge de scandale intellectuel : non, nous ne sommes pas des êtres cartésiens pesant toutes leurs décisions avec rationalité, tranchant de par leur libre-arbitre. Non, nous ne comprenons pas toujours nous-mêmes ce que nous faisons, à titre individuel et collectif.
          Et je crois que c’est cela qui fait s’étrangler de rage tous ceux qui se sentent insultés par Charlie. Et je suis d’autant plus à l’aise pour le dire que la critique de certains sur la méthodologie employée est d’une extrême mauvaise foi. (la suite après une courte pause)

            +1

          Alerter
          • K_Robert // 11.06.2015 à 16h13

            Et…

            2. Ne voir en Emmanuel Todd qu’un sociologue, c’est s’arrêter à l’écume des choses. Car s’il faut trouver un « maître spirituel » à Todd, c’est davantage du coté de Leroy-Ladurie, dont il fut élève, qu’il faut chercher, ou encore de Pierre Chaunu. Si l’on se plonge dans les différents ouvrages d’E.T., on s’aperçoit qu’on a moins affaire à de la sociologie qu’à de l’anthropologie historique. La chose est claire quand on se plonge dans des pavés tels que « L’invention de l’Europe », ou dans la monumentale « Origine des systèmes familiaux ».
            Comme je l’ai dit plus haut, QEC est une sorte de « spin-off » du « Mystère Français », co-écrit avec Hervé Le Bras. Ici, la méthodologie est claire : superposer des données sociales, économiques, culturelles, politiques à une grille de lecture anthropologique pour en tirer des conclusions. La grille de lecture peut être pertinente, ou incomplète, ou tomber complètement à côté de la plaque. Là-dessus, le débat universitaire doit avoir toute sa place.
            Mais il semble que la seule critique qui s’adresse aussi bien au MF qu’à QEC soit un rejet pur et simple de deux postulats de base : celui de la sociologie, que j’ai mentionné plus haut, et celui de l’Histoire tel que posé par Braudel notamment, celui de l’importance du « temps long » dans les phénomènes humains. Expliquer aujourd’hui par hier ; euuuh, oui, c’est le métier de base de l’Historien. Soit on accepte ces postulats, et dans ce cas on peut discuter, soit on les rejette, et dans ce cas on jette aux oubliettes l’ensemble de la discipline historique telle qu’elle s’est construite depuis les Annales, ainsi que la sociologie dans sa quasi-totalité.
            La seconde solution me paraîtrait un tantinet obscurantiste, voilà tout.

              +2

            Alerter
    • Joséphine // 09.06.2015 à 08h14

      Vous l’avez lu?

        +8

      Alerter
    • Carlos // 09.06.2015 à 20h37

      Je ne comprends pas le chinois, ça ne m’autorise pas à dire que ce que disent les chinois est de la bouillie pour les chats.

        +5

      Alerter
  • DUGUESCLIN // 09.06.2015 à 07h04

    Je ne peux m’empêcher de m’interroger sur le sens du suffixe « phobe » que l’on ajoute à des noms.
    Islamo-phobe, russo-phobe, christianno-phobe, homo-phobe etc..
    On peut être en désaccord pour des raisons expliquées avec telle ou telle religion, telle ou telle idéologie sans être un « phobique ».
    Il existe en effet des « phobes » qui rejettent ce qu’ils ne connaissent pas et ne comprennent pas, dans ce cas le suffixe ‘phobe » prend effectivement un sens péjoratif. Mais il ne peut être péjoratif que quand il s’agit de phobie réelle c’est à dire qui ne repose pas sur une connaissance de ce envers quoi on éprouve un rejet.
    Si je suis en désaccord avec le gouvernement socialiste, cela ne signifie pas que je suis socialo-phobe. Mon désaccord repose sur une analyse qui me permet de prendre position.
    Je ne suis pas en accord avec le Coran, je n’en suis pas pour autant islamo-phobe.
    Emmanuel Todd ne précise pas cette différence entre la phobie, qui est du domaine du rejet inexpliqué et la désapprobation (qui n’est pas un rejet maladif ou haineux) de telle ou telle philosophie, idéologie, ou religion.
    Personne n’est obligé d’adhérer à telle ou telle idéologie, religion, politique. Mais on ne peut lui interdire d’expliquer sa position grâce au suffixe magique « phobe ».
    C’est ainsi que Poutine est déclaré homo-phobe, pour avoir laissé promulguer une loi qui ramène le comportement sexuel à la sphère privée, interdisant la propagande auprès des enfants sur les diverses pratiques sexuelles ( pas forcément homosexuelle) de n’importe quel ordre, les adultes étant libres de leur choix.
    Cela est suffisant pour que le suffixe magique phobe, tel un anathème, classe Poutine dans le camp des méchants, des hérétiques.
    Si vous désapprouver tel ou tel verset, ou telle ou telle vision vous êtes classés « phobe », faisant de vous un hérétique qui n’a pas sa place dans le débat. Vous êtes alors victime de la phobie au nom de la lutte contre la phobie.

      +43

    Alerter
    • Lamonette // 09.06.2015 à 10h28

      Non.

      Je ne sais pas qui est le modérateur ici mais effectivement non, mon dernier message ne doit pas conduire à chasser le précédent. A défaut, absence de cohérence.

      Alors oui, s’il faut virer le premier , virez le second.

      Cela fait assez longtemps que cela dure

      MESSAGE DE LA MODERATION: il y a plusieurs modérateurs. La modération peut vous sembler parfois injuste et il est vrai que dans l’urgence, elle peut l’être. Même si ça vous paraît agaçant, une modération très sévère est la seule manière de conserver un forum apaisé et de qualité. Merci de votre compréhension

        +5

      Alerter
      • Vincent // 09.06.2015 à 10h53

        En effet je trouve la modération un peu sur les nerds.
        Lamorette vous avez tout mon soutien pour ces suppressions intempestives et à mon sens injustifiées de commentaires.
        Ceci dit votre commentaire précédent était moins bien écrit, peut être qu’il ne s’agit pas d’un groupie d’Emmanuel Todd, mais d’un modérateur professeur de français 😀
        MODERATION: elle n’est pas sur les nerfs. Plutôt sur les dents. 🙂

          +4

        Alerter
    • Bouddha vert // 09.06.2015 à 11h09

      Bonjour,

      Si vous repassez le film avec l’idée que c’est l’athéisme forcené qui fait peur à Todd, alors vous accepterez mieux l’usage de ce préfixe.
      Phobe, c’est la peur, elle est souvent un lègue inconscient, familial, historique… et ensuite, elle cristallise dans toute une gamme de possibles en chacun de nous.

      Cordialement

        +8

      Alerter
      • jave // 09.06.2015 à 12h50

        Non, on ne peut pas confondre Islamophobie et athéisme forcené ou laïcisme intégriste.
        Il y a un climat ‘assez’ islamophobe en France actuellement. Faut-être véritophobe pour le nier.

          +10

        Alerter
        • jave // 09.06.2015 à 12h58

          Ce climat est dû, comme le dit Todd dans cette intervention, à des questions économiques, mais aussi, et il le souligne dans son livre, à un ordre géopolitique détestable.

            +5

          Alerter
      • Kirikou // 10.06.2015 à 00h09

        « L’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, et la haine conduit à la violence, voilà l’équation » [Ibn Rochd, alias Averroès]

          +2

        Alerter
    • Vincent // 09.06.2015 à 11h11

      Cette manière de chercher dans son contradicteur des névroses est en effet particulièrement honteuse et pathétique.

      Au mieux, il s’agit de disqualifier l’adversaire en le faisant passer pour malade, d’une maladie le contraignant à la réaction épidermique et l’éloignant d’une analyse lucide d’un phénomène donné.
      Au pire, c’est le signe d’une fermeture d’esprit, d’un refus d’écouter l’autre, un tentative de le faire taire parce que ce qu’il pourrait dire fait peur.

      Je regrette vraiment que cette basse méthode rhétorique soit utilisée par les militants de tout poil, y compris les mieux intentionnés.

        +4

      Alerter
    • ThylowZ // 09.06.2015 à 13h37

      « Mais j’aurais envie de dire qu’il la ferme un peu tant qu’il n’aurait pas compris l’énormité des “cathos zombies” en Bretagne car il néglige des choses énormes: ceux qui refusent l’église actuelle »

      D’un autre côté, si vous refusez l’Eglise actuelle, vous n’êtes pas catholique, vous êtes simplement chrétienne. L’Eglise ne demande pas à ses fidèles qu’ils soient d’accord avec toutes ses décisions, mais qu’ils croient en elle. Si vous la refusez, alors vous ne croyez pas en elle, donc de fait, ne pouvez pas vous définir catholique.

      C’est ce qui a mené à l’émergence de la réforme, ou du mouvement lefebvriste, par exemple.

        +4

      Alerter
      • Vincent // 09.06.2015 à 15h35

        Oui, en même temps ça dépend de ce que Lamorette appelle « église actuelle ». Si elle parle des évêques Français (qui sont assez invisibles et fuyants), si elle parle des prêtres génération 68 (qui ont désacralisé la religion), si elle parle d’une église tenue à bout de bras par des diacres à la formation intellectuelle insuffisante, etc.
        On peut être catholique et ne pas vouloir aller à la messe dans sa paroisse sans pour autant remettre en question sa foi (parce qu’il n’y a plus de prêtre, ou parce que le prêtre n’a plus la foi, ou parce qu’on y va avec des amis qui sont d’une autre paroisse, ou qu’on est plus en phase avec le curé du patelin d’à coté, etc.).

        Là où je rejoins Lamorette, c’est sur le flou qui entoure le catholicisme zombie et ce qu’il sous tendrait.
        Si je comprends bien, la formule « catholique zombie » désigne d’ancien catholiques sécularisés devenus progressistes, pro euro, classe moyenne supérieure, mais qui gardent des stigmates et automatismes de leur ancienne religion.

        On peut concevoir la chose, et en effet ce profil existe : des héritiers intellectuels d’Emmanuel Mounier, par exemple, mais qui, pris dans le vent des années 60 et de leurs engagements européisme, ont appris à oublier (de honte) leurs origines intellectuelles. les quelques déterminismes sociaux qui vont avec (avant tout bourgeoise, liée à l’idée d’une certaine élite sociale et intellectuelle, le conservatisme catho bon teint ayant été la justification qu’elle se donnait de sa position dominante).

        Là où j’ai du mal à le suivre c’est lorsqu’il corrèle cet épi phénomènes qui concerne des sphères intellectuelles et bourgeoises principalement parisiennes à la population qui s’est déplacée en masse dans des régions anciennement catholiques.

        Premièrement, la perte de la pratique religieuse en province est liées à beaucoup d’autres phénomènes : apparition de la télévision, de la société de consommation de masse, de la libération sexuelle, crise des vocations (en nombre et en diversité d’origines sociales) subie par les population restant catholiques par tradition familiale. Ce phénomène est à peu près simultané à l’émergence du catholicisme zombifié décrit plus haut, avec la différence majeure que pour ce dernier, il s’agit d’un perte de pratique religieuse active, raisonnée, quasiment militante. Dans les masses anciennement catholique il s’agit d’une attitude passive souvent subie face au changement du monde.

        Deuxièmement, on ne peut pas lier, comme le fait Emmanuel Todd, le catholicisme à la réaction, à l’autoritarisme, à une pseudo élite conservatisme. Il y a beaucoup de manière de vivre le catholicisme, et beaucoup d’exemple dans l’histoire de mouvements réellement catholiques et pourtant portant des valeurs radicalement contraires au catholicisme bourgeois et ultramontain du XIXeme siècle.

        Le facteur religieux, même zombifié, ne me semble pas être une variable particulièrement adéquate dans la formule expliquant le mouvement Charlie, et là je rejoins Lamonette.

          +8

        Alerter
        • Lamonette // 09.06.2015 à 19h16

          Merci Vincent.
          Contente de votre retour.

            +2

          Alerter
    • bhhell // 09.06.2015 à 18h54

      On croirait qu’on veut nous enfermer dans la cage aux phobes pour mieux nous domestiquer, pour mieux nous soigner. Car la phobie est une pathologie, non? Inutile d’argumenter avec un phobe, au mieux peut-on compatir et tenter d’extraire son mal. Comme dirait la grande Nathalie Saint-Crick, dont le levier intellectuel est très intimidant, « il faut repérer et traiter les phobes », sans haine mais avec pédagogie.

        +4

      Alerter
    • Homère d’Allore // 09.06.2015 à 20h57

      Bonsoir Lamonette,

      Je pense que vous avez une définition erronée du concept toddien de « catholique zombie ».
      Ce concept, bien avant « Qui est Charlie ? » a été conçu par Todd dans « le mystère français ».

      Les catholiques zombies ne sont plus catholiques. Ce sont, en revanche, des gens issus de familles catholiques qui ont gardé du catholicisme certaines valeurs sans y placer désormais une quelconque transcendance.

      Les catholiques zombies sont athées ou agnostiques. Mais ils gardent du catholicisme une certaine méfiance pour l’hérétique ( désormais hérétique à leur conception du monde) et une volonté de convertir ce dernier à la « vraie foi ».

      Il y a beaucoup d’attitudes du genre  » Comment peut-on être Persan ? » chez le catholique zombie.

      Il est inutile de chercher la moindre théologie dans le « catholicisme zombie ». En revanche, les recherches ethnologiques de Todd et Le Bras ont démontré que les structures familiales de type inégalitaire ont mieux que d’autres résisté à la dechristianisation du 18 ème. Ces mêmes familles se sont dechristianisé très récemment vers les années 70-80.

      Leur attitude est donc liée à l’ethnologie des structures familiales et non à la religion.

        +13

      Alerter
      • Homère d’Allore // 10.06.2015 à 15h59

        Bonjour, Lamonette.

        Comme dans « une journée particulière », ce n’est pas le locataire du cinquième qui est anti-fasciste, c’est le fascisme qui est anti-locataire du cinquième.
        Ni Todd ni moi ne soutenons que le catholicisme serait « par essence » inégalitaire et autoritaire.
        Ce sont les vicissitudes et contingences de l’histoire de France qui ont fait que le catholicisme du dix-neuvième siècle s’est recroquevillé sur les parties de la population française moins désireuses du pouvoir républicain. Et ces populations étaient essentiellement dans des régions où ce type de famille existait.

        Au début du dix-neuvième, les catholiques zombies étaient les grognards de l’Empereur amenant « les lumières » aux espagnols qui n’en voulaient pas.
        Todd vous dirait sans doute que ceux-ci, surtout chez les officiers, étaient issus du bassin parisien et du Midi dechristianisé au dix-huitième. Les massacres bonapartistes furent donc commis au nom de l’Egalité comme auparavant ceux de la Terreur.
        Ils voulaient aussi « convertir » à la « vraie foi  » tous ces péquenots contre leur gré et furent très surpris du 2 mai 1808.

        Aujourd’hui, les catholiques zombies viennent de régions différentes.

        Ce n’est pas l’Egalité qui est leur valeur principale mais l’autorité.

        Et ça n’a rien à voir avec leurs anciennes croyances catholiques.

        Pour finir, merci de vous soucier de mon cas personnel. Comme vous le prévoyiez, un arrangement fut trouvé. C’est mieux ainsi. Et ma nouvelle activité démarre sur les chapeaux de roue… Hier passage dans le Parisien-Aujourd’hui en France et…aux Grosses Têtes de RTL ! Bref, le plan médias commence bien.

          +7

        Alerter
        • Lamonette // 11.06.2015 à 10h53

          Croyez bien,
          cher Homère,
          Que je ne vous suspecte en rien d’avoir l’amalgame facile.
          A force de refaire les messages, le dernier passé n’était pas le plus calme.

          En revanche, quelle frustration! Pas foutue de vous retrouver dans votre plan média.
          Mais quelle rigolade en vous lisant à l’instant.

          Ravie que cela reparte et bon vent!
          Quant à mes prévisions… l’erreur stratégique était de coller un gros cabinet en face de vous, je n’ai aucun mérite , c’est vieux comme mes robes de plaid.

          Tant mieux pour vous, remontez un truc et je sais que vous avez les qualités perso pour tenter de ré embaucher les salariés partis à la trappe bien que j’ignore parfaitement dans quelle nouvelle voie vous vous engagez.

            +3

          Alerter
          • Homère d’Allore // 11.06.2015 à 13h52

            Si ça vous intéresse, Lamonette, vous pourrez écouter le concept à partir de la 32 ème minute.

            http://www.rtl.fr/culture/arts-spectacles/les-grosses-tetes-finissent-a-la-boucherie-vegetarienne-7778662277

            Et, en effet, certains salariés sont en passe d’être réembauchés…

              +0

            Alerter
          • Lamonette // 11.06.2015 à 15h18

            Pas de bol mon cher Homère, je ne suis pas consensuelle mais naturellement, je suis allée écouter en rentrant de mon déj avec un de mes gousses.

            J’invite les deux personnes qui plussoient à aller vous écouter (et tel que je vous devine, on doit déjà enlever un plussoiement car c’est vous).

            Cher Homère, vous m’avez rendu le sourire pour auj au moins, c’est certain.

            Et d’ailleurs, chez les comme moi, qui n’entendent que d’une oreille et voient de moins en moins mais l’ouvrent donc tjs plus, c’est bien de mettre un son sur un nom-pseudo.

            Longue vie.

            Promis juré, je viendrai « incognito » ce d’autant que je suis une affreuse carnivore, en mode « je dois me calmer » aussi mais je n’y peux rien, le goût du sang…Il est clair que chez moi, ce n’est pas le mode de cuisson qui risque de me nuire…

            Les oreilles d’âne, je conseille, c’est hyper bon, cela me rappelle ma jeunesse, surtout si ce n’est pas moi qui les cuisine.

              +1

            Alerter
          • Homère d’Allore // 11.06.2015 à 15h47

            Il n’aura pas échappé à votre sagacité, Lamonette, que je ne veux nullement m’adresser à des végétaliens purs et durs.

            Mais à ceux qui, à l’instar de nos grands parents, veulent manger parfois une bonne viande de qualité et, le reste du temps, remplacer la junk food et le « minerai de viande » par des choses plus saines pour nous mêmes comme pour la planète.

            Car plus de 30 % des gaz à effet de serre sont dûs à l’élevage intensif.

              +0

            Alerter
          • Homère d’Allore // 11.06.2015 à 17h05

            Allez, un petit dernier pour la route:

            http://www.pressreader.com/france/le-parisien-seine-et-marne-sud/20150609/281556584444389/TextView

            Le Parisien-Aujourd’hui en France du 9 juin.

              +0

            Alerter
    • MT // 10.06.2015 à 09h44

      bonjour,

      je ne sais pas en vous lisant si vous avez lu le livre de Todd (et ses précédents) cdlt

        +1

      Alerter
    • hana // 10.06.2015 à 16h09

      Phobie veut dire peur …de ce que l’on ne connaît pas, tout simplement (je pense que c’est cette acception que todd emploie)

        +1

      Alerter
    • Pierre // 12.06.2015 à 20h03

      Ne melangez pas tout la loi russe contre la « propagande homosexuelle » est une loi homophobe car elle interdit le fait de dire que l’homosexualité est une variante normale de la sexualité.
      Par exemple si vous voulez expliquer que la normalité chez l’être humain comporte différentes variantes, différentes formes vous pouvez être condamné si vous l’expliquez pour l’orientation sexuelle.
      Avoir une couleur de peau, couleur d’yeux, forme de cheveux, taille ou orientation sexuelle différente ne fait pas de vous quelqu’un d’anormal mais cette loi le condamne justement.Heureusement interdire d’expliquer que l’on peut être amoureux de personnes de sexe différent ou de même sexe n’a jamais empêché l’amour.

        +0

      Alerter
    • Bobleymar // 13.06.2015 à 11h00

      Je suis totalement d’accord avec vous sur le début de votre commentaire et le suffixe « phobe » qui est utilisé par les censeurs pour jeter l’opprobre sur leurs contradicteurs, ce qui permet de refermer le débat aussi vite qu’il a été ouvert sans même avoir à argumenter.
      Je suis plus dubitatif sur la fin, car l’homosexualité n’est nullement un choix ou une opinion mais un penchant naturel.

        +2

      Alerter
  • Salim // 09.06.2015 à 07h17

    Comme on disait quand j’étais plus jeune :  » y a que la vérité qui blesse … »
    ça fait du bien de voir la Pravda a poil ^^

      +10

    Alerter
    • Bruno // 09.06.2015 à 08h10

      En parlant de PRAVDA, je constate depuis longtemps un Erdogan bashing en règle.
      Bashing qui en est à son paroxysme avec le « revers » électorale du w-e dernier. Les loups aboient ensemble, chassent en meutes et ne se mangent pas entre eux. Tous les « journalistes » écrivent le même article, pensent la même chose et la profondeur d’analyse frise le zéro absolu.
      Le méchant islamo-conservateur-turque, qui-tourne-le-dos-a-l-Europe (ce qui en soi est le pire crime que l’on peut imaginer !) a vu ses dérives autocratico-islamo-homophobo-machin mises à mal par une cinglante défaite électorale.
      Défaite électorale pour un journal comme Le Monde, cela veut dire 41% des voix avec 87% de participation. Ce n’est pas France qu’un parti au pouvoir depuis 13 ans ferait un score aussi minable avec une participation aussi ridiculement faible.
      Rien sur le bilan économique et sociétal (croissance, infrastructure, sante, école…), la stabilité politique, le jeu diplomatique modérateur dans le monde islamique etc. Mais il est vrai que pour les Europol-âtres, une bonne déstabilisation genre révolution colorée suivie d’une guerre civile a la syrienne, ça aurait tout de même plus de gueule !

        +17

      Alerter
      • eltrovar // 09.06.2015 à 10h31

        D’accord avec vous sauf « le jeu diplomatique modérateur dans le monde islamique ».

        Erdogan joue au petit sultant et rêve de refaire l’Empire Ottoman sur le Levant, et sa politique plus que trouble avec la Syrie le prouve : les djihadistes et les camps d’entrainements sont bien approvisionnés côté turc il me semble….

          +19

        Alerter
      • Van // 09.06.2015 à 23h11

        vous avez mis le doigts sur latitude occidentale menacente avec le reste du monde , un jour nous somme des allies stratégique d’un pays un autre jour nous sauront pour la démocratie révolutionnaire des casseurs et vandales subventionnés par les ONG ,
        ce qui est pathétique c’est que c’est le seul langage qui reste aux occidentaux .
        la chose que je ne partage pas c’est le bilan économique et sociale turque , je ne connais pas les chiffres ni la situation turque mais on peut considérè que c’est un pays qui comme l’Égypte était performant et prolifique jusqu’au jour ou les compteur ont étaient remis a zéro .
        tout cela n’est pas sérieux et ce qu’a surtout fait erdogane c’est d’importer a la Turquie le terrorisme et l’instabilité et la destruction des pays voisin et ce n’est qu’une question de temps et de quelque soumission de plus avant que tout parte en fumé .

          +1

        Alerter
  • JacquesJacques // 09.06.2015 à 07h25

    Emmanuel Todd a la profondeur d’analyse qui manque à beaucoup de politiques et de journalistes. On remarque le changement d’attitude des 4 journalistes après les éclairages donnés par celui qui va les chercher dans leurs remarques initiales naïves : il les fait entrer en conscience d’une réalité qu’ils ne voient pas.

      +36

    Alerter
    • Rosine // 09.06.2015 à 09h21

      Bien sûr, car il s’agit d’une réalité psychologique.
      Voilà maintenant les gens de la classe moyenne dont je fais partie qui se mettent à envier toute personne qui ne vit pas comme elle!
      C’est vraiment dangereux car la Société perd totalement la notion de différence et d’acceptation de l’Autre.

        +6

      Alerter
  • valles // 09.06.2015 à 08h19

    Les journalistes qui parlent d’épiphonèmes de la crise Charlie quand on traine des enfants dans les commissariats et trouvent normal le blasphème d’une religion sur la seule dénonciation des épiphénomènes terroristes ne défendent plus l’information mais leurs idées.

      +34

    Alerter
    • step // 09.06.2015 à 14h21

      Ce qui est amusant dans cette remarque est le deux poids deux mesure :

      Les gamins trainés au commissariat c’est un épiphénomène de la crise des classes moyennes, mais les attentats c’est central à la crise de l’islam.

      Même si les niveau de violence sont moins importants, on a quand même blessé des milliers de personnes suite au meurtre ou la tentative de meurtre sur une dizaine de personne par des gosses qui agissaient en fonction des repères idéologiques fournis par une organisation criminelle se réclamant de l’islam.

      Comme le dit todd, « on a jamais de mal à se trouver des qualités »…. et à faire une fixation sur les défauts des autres…

        +2

      Alerter
  • reneegate // 09.06.2015 à 08h37

    l’autosatisfaction de cette classe moyenne, qui avec 50 000€ en couple par an, croisent quotidiennement la détresse et la misère avec indifférence, et maintenant avec agressivité afin de poursuivre coute que coute leur rêve consumériste d’un autre siècle.
    Vous n’etiez par seul terré chez vous ce jour là. Une « journée particulière ». Bravo M. Todd (le M. est vraiment mérité, c’est notre Saas à nous).

      +22

    Alerter
    • Vasco // 09.06.2015 à 12h38

      Les réveil va être rude pour les classes moyennes. Les classes populaires (et l’oligarchie) elles ont déjà compris.

        +4

      Alerter
    • V_Parlier // 09.06.2015 à 16h17

      reneegate, avec le revenu annuel que vous évoquez pour un couple où les deux travaillent, il y en a beaucoup qui vous rétorqueront que ce sont des revenus de « pauvres » et qu’ils n’ont pas assez. (Je ne donne pas mon avis, c’est une observation). Et je ne pense pas ici aux cadres ou autres exemples de ce genre, mais bel et bien aux catégories socioprofessionnelles évaluées comme déjà plus modestes mais bien sécurisées. Ceci n’empêche, j’en conviens, qu’ils adoptent l’attitude que vous décrivez quant à cette volonté de surtout continuer ainsi tant que c’est avantageux pour leur environnement personnel et immédiat.

        +3

      Alerter
  • Carabistouille // 09.06.2015 à 09h26

    Todd a commis un « crime » irréparable:
    traiter des snobs de ploucs.
    Pire!!! il l’a démontré.

      +39

    Alerter
  • Agora // 09.06.2015 à 09h50

    Ce que je vois c’est qu’un sociologue méthodique forme une réflexion et une analyse à partir d’hypothèses quand des journalistes profanes les lancent à partir de préjugés. D’où ce sentiment constant que la discussion n’est pas dialectique et donc n’apporte rien de nouveau qui permette d’élever le débat. En effet, les conclusions du livre de M. Todd n’y servent pas d’appui, elles sont d’emblée remises en questions dans leur pertinence. Pourtant, ces conclusions ne sont pas le fruit d’arts divinatoires mais d’une méthodologie éprouvée et reconnue issue de sa qualité de sociologue. Remettre en cause les conclusion demanderait logiquement à remettre en question la méthode, ce que les journalistes ne se risquent pas à faire et donc ne font pas. Ainsi, ils me donnent l’impression qu’ils sont sceptiques seulement parce que les conclusions ne leurs plaisent pas. Quand M. Todd parle de chiffres et de faits mis en corrélation et en sort une analyse, les journalistes parlent de dignité outrée. Ils ne sont pas sur le même niveau de réflexion. M. Todd le sait parfaitement et nous voyons bien cette lassitude quand il explique qu’on lui pose sans cesse les mêmes questions dans les médias et qu’avec des collègues chercheurs ils sont un peu plus loin dans le travail. Dommage que les journalistes n’ai pas su saisir cet espace pour nous offrir le prolongement de cette étude par une interview de qualité.

      +27

    Alerter
    • Charles Michael // 09.06.2015 à 17h12

      Je suis tout à fait d’accord, et Todd fait constament référence à son livre Le Mystère Français (avec Hervé Le Bras, qu’il prononce d’ailleurs Le Braze à la bretonne) et ce sont ces cartes qu’il a superposées à celles des mobilisations parues dans Libé.
      Et c’est dans le Mystère Français que Todd a fondé son concept de cathos-zombie.

      C’est navrant de voir des journalistes restant à la surface des choses et lire des commentaires niant l’existence de l’inconscient, et encore plus d’un inconscient collectif. Pourtant en sociologie et particulièrement dans ses applications marketing y compris politiques il y a une phase d’exploration qualitative par interviews approfondies pour justement identifier les attentes et attitudes latentes ou inconscientes.

      Et c’est comme ça qu’on manipule.

        +11

      Alerter
  • Grégory // 09.06.2015 à 10h17

    De ce que j’ai vu c’était parce qu’initialement c’était la version française d’un mag de strips basé sur Snoopy. Il se peut qu’après on ait donné un autre sens mais j’ai vu Cavanna l’expliquer comme ça.

      +3

    Alerter
    • Charles Michael // 09.06.2015 à 16h57

      Gregory,

      ben non,
      Charlie hebdo est le titre remplaçant Hara-Kiri hebdo qui avait été interdit après sa une:
      « Bal tragique à Colombey: 1 mort  » au décès de Charles de Gaule.

        +2

      Alerter
  • Vincent // 09.06.2015 à 10h28

    Bonjour,
    Sans être aussi sévère que Lamonette, je le trouve également un peu court pour le peu que j’ai lu de lui (son essai « L’Invention de l’Europe »).
    En effet, malgré la sympathie qu’il m’inspire, je l’ai trouvé particulièrement caricatural dans ce modeste ouvrage, il roule dans des ornières visibles à 10 lieues. Bref j’ai véritablement été déçu par son côté intellectuellement étriqué et mouton. J’en attendais plus de l’auteur de La Chute Finale.

    Au fait je l’aime bien, mais je le trouve mauvais.

    Je l’aime bien parce qu’il a des réflexions intelligentes, il explore des chemins pas tout à fait conventionnels, il s’intéresse à beaucoup de choses, il reste simple, ne se prend pas pour un personnage.

    Son problème, c’est qu’il ne possède pas pleinement les sujets qu’il aborde, il n’a pas beaucoup de finesse et travaille avant tout dans le sens de ses thèses. Il semble également se fixer des limites morales là où il n’y a pas lieu d’en avoir.

    On pourrait croire avoir affaire à un savant ou un chercheur de vérité, mais on se trouve souvent confronté à un moraliste qui ne s’assume pas.

    Bref, il aurait besoin de se libérer des ses démons et faux dieux. Ne pas chercher à suivre « L’Idéal des Lumières », ne pas vouloir rester dans une doxa libéralo-protestante, rester pragmatique vis à vis de sa culture familiale, ne pas rester ébahi devant les États Unis et sa caricature de civilisation.

    Bref au lieu d’ouvrir ses champs de recherche, s’ouvrir lui-même véritablement au monde, dans sa réalité et non pas dans ses mythes et superstitions modernes.

    Ceci dit j’apprécie vraiment son esprit piquant et son courage.

      +8

    Alerter
    • Wilmotte Karim // 09.06.2015 à 15h26

      « il roule dans des ornières visibles à 10 lieues. »
      Lesquelles?

        +1

      Alerter
      • Vincent // 09.06.2015 à 15h59

        Ce sera dur de vous répondre comme ça avec des citations : je l’ai lu il y a au moins 15 ans.
        De mémoire, ce qui m’avais pas mal énervé était les stéréotypes trop marqués sur les pratiquants des religions protestantes ou catholiques. Le traitement des origines de la révolution française également.
        Enfin, le manque de mise en perspective de sa discipline (sociologie très portées sur les structures familiales et les comportements types qui lui sont rapportés) avec les autres branches des sciences humaines le portait à faire des conclusions hâtives (particulièrement vis à vis de l’immigration venant du tiers monde).

          +3

        Alerter
  • Nerouiev // 09.06.2015 à 10h52

    Je lis beaucoup de critiques alors qu’il met son savoir faire au service d’une analyse d’un phénomène particulier et qui en fait me donne des éclairages. Comme on dit « la critique est aisée mais l’art est difficile ». Pour ce qui concerne mon entourage, et ce n’est absolument pas représentatif au sens statistiques, aujourd’hui tout le monde s’en fout, c’est un drame, mais il est derrière de la part de ceux qui se sont déclarés Charlie, qu’ils aient défilé ou non, ou de ceux qui se sont dits manipulés. Ils sont tous face aux problèmes quotidiens de trouver un boulot pour des sous dans une société encore trop consumériste, et si possible à la hauteur de leur désir d’intégration personnalisée. La religion quelle qu’elle soit ou la laïcité n’est pas leur problème. Le plus souvent un seul salaire est insuffisant mais deux salaires au même endroit est difficilement soluble et entraîne des tensions et un mal-être. La liberté sur internet ou au téléphone les inquiète plus que la liberté de dessiner ce qu’on veut. Je précise : aucun n’était abonné, l’échantillon n’est donc pas représentatif.

      +1

    Alerter
  • gracques // 09.06.2015 à 11h04

    « Après l’empire » ne m’a pas semblé l’expression de l’ébahissement devant les états unis et sa caricature de civilisation …….. il s’est assez fait taper dessus a ce sujet d’ailleurs et ses interventions lors de l’élection du premier président noir des USA étaient chaque fois des douches froides pour les  » ébahis » .

    Après, et là j’interprète , je suis assez inquiet quand dans deux phrases consécutives , l’auteur exhorte à se libérer de faux dieux et ensuite a ne pas chercher a suivre l’idéal des lumières …… y a t-il de vrai dieux selon cette pensée ? et les lumières ne sont elles pas justement l’exemple d’une exhortation a la réflexion hors des tabous ?

      +1

    Alerter
    • Vincent // 09.06.2015 à 11h31

      Bonjour gracques, il y a un petit malentendu sur le sens de ce que j’ai écrit un peu à la hâte : par « démons » il faut entendre ce qui cristallise la peur et la répulsion et non pas d’entités maléfiques réelles ou autres anges déchus.
      De même « faux dieux » veut dire ce qui oriente l’action, ce vers quoi on s’incline, ce que l’on vénère, tout en sachant qu’il ne s’agit que de construction humaine.
      Il est tout à fait hors sujet de parler de l’existence ou de la non-existence d’un être divin ou transcendant.

      Et pour répondre à votre question sur les tabous et l’exhortation à la réflexion des « Lumières » autoproclamées, il est évident que ce lobby intellectuel a beaucoup fait pour la censure, tout en se drapant sans aucun risque dans une posture de novateurs et de défenseur des opprimés. En comparaison, les universités médiévales paraîtraient des modèles d’ouverture intellectuelle.

        +2

      Alerter
    • Vincent // 09.06.2015 à 11h59

      Pour son amour des États Unis, je me basais juste sur ses déclarations dans une vidéo de conférence qu’il avait fait à Montluçon.
      Sinon, je n’ai pas lu « Après l’empire ». Ceci dit, on peut très bien, comme il le fait, aimer les États Unis et déclarer qu’ils ne sont plus une superpuissance, mais qu’ils sont malheureusement dans une fuite en avant pour tenter de le faire croire.
      Globalement je trouve qu’il a tendance à un peu charger l’Allemagne pour alléger les accusations contre les États Unis pour ce qui est des questions économiques ou de politique internationales.

        +4

      Alerter
    • Chris // 09.06.2015 à 13h40

      Les « Lumières » dès le départ, ont aveuglé l’Homme sur sa condition humaine : un être vivant de et dans son environnement socio-géographique et supposé réfléchir aux conséquences de ses actes et options dans ses rapports aux autres. Pourtant, peu ont l’air de s’en rendre compte. L’Humanisme par contre intègre ces notions :
      Marion Sigaut, Les Lumières, un antihumanisme : http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/marion-sigaut-les-lumieres-un-35564
      Le diktat des « Lumières », c’est de nous faire croire qu’une lampe électrique allumée… c’est le soleil ! Qu’on ne peut pas vivre sans e-phone, ni panneaux indicateurs partout, ni TV/radio qui nous serinent les mêmes conneries, que tout est possible même de ne pas mourir, qu’on peut faire n’importe quoi à son voisin, que l’altérité est dépassée dès qu’elle se présente sous nos fenêtres, que la terre est ronde mais surtout extensible/gonflable à l’infini si j’en crois nos options économiques et techniques.
      Pas étonnant que les églises d’Occident se soient vidées et que les populations soient en telle perte identitaire, déboussolées, malgré un confort matériel jamais égalé… ni que les sectes pullulent de gens ne sachant plus à quel saint se vouer !
      Hors des tabous ? Les communautés humaines ont besoin d’ordre pour vivre et perdurer, sinon les déséquilibres qui s’installent les auto-détruisent. Supprimer les tabous, revient à leur enlever leurs béquilles, leurs structures et cohérence, sauf à les remplacer par d’autres tabous.
      Prenez l’exemple des milieux financiers et économiques : tous les tabous ont été levés (dérégulés dit-on, quel beau mot !). Jugez du résultat.

        +7

      Alerter
  • Merle // 09.06.2015 à 11h09

    Je savais pas que Todd était anthropologue et historien. Je croyais qu’il n’était que démographe. Obtient-t-on un titre universitaire à chaque bouquin que l’on publie ?

      +5

    Alerter
    • Agora // 09.06.2015 à 11h46

      Maîtrise d’Histoire à l’Institut d’études politiques de Paris puis Doctorat d’Histoire à l’Univers de Cambridge. Historien de formation donc. Il est aujourd’hui ingénieur de recherche à l’Institut National d’Etudes Démographiques. L’anthropologie et la démographie sont des éléments de travail qui concourent à ses recherches en sa qualité d’historien. Ses études portant sur l’origine des phénomènes socio-politiques et économiques, il utilise la sociologie comme méthode analytique. Bref, un historien qui fait son boulot…
      Ce n’est pas parce que les journalistes font des raccourcis commodes pour la présentation de leurs invités qu’il faut s’autoriser à affirmer des bêtises. Dire à un diplômé qu’il a obtenu ses diplômes en publiant des livres c’est tout simplement mentir en diffamant.

        +17

      Alerter
      • Merle // 09.06.2015 à 12h19

        Je ne pense pas avoir affirmé quoi que ce soit. C’est la première fois que je le vois présenté comme historien et anthropologue.

        Si il suffit d’une maitrise pour être mathématicien, physicien, historien, sociologue, etc, je pense qu’on multiplie par dix le nombre de nos universitaires. Normalement, être admis dans un corps scientifique requiert une thèse avec évaluation par les pairs, pour certifier la compétence scientifique de la personne. Voici sa thèse :

        Mobilité géographique et cycle de vie en Artois et en Toscane au XVIIIe siècle
        http://www.jstor.org/stable/27579530?seq=1#page_scan_tab_contents

        Je ne vois pas trop ce que viens faire l’anthropologie la dedans. C’est une thèse d’histoire. Apparemment il peut être qualifié (à mon sens, mais peut être que je me trompe) d’historien, mais pas de démographe ou anthropologue.

        De mon point de vue plus ou moins profane, j’utilise tous les jours les mathématiques, mais cela ne fait pas de moi un mathématicien. Il y a une discipline de pensée à acquérir dans chaque domaine spécifique de la science et il ne suffit pas de se servir d’outils d’un domaine pour faire partie de la communauté qui la compose.

        Malgré la sympathie que j’ai pour Todd, cela ne m’empêche pas de me poser des questions sur la manière dont on définit la qualité de nos universitaires.

          +5

        Alerter
        • Toutatis // 09.06.2015 à 12h30

          On peut être qualifié dans une discipline sans avoir de thèse. On peut très bien avoir une somme de publications sérieuses d’un poids équivalent à une thèse. C’est le cas en particulier des gens qui changent de discipline en cours de carrière. Cela doit être courant dans les sciences humaines, où certaines disciplines sont proches les unes des autres.

            +4

          Alerter
          • Un naïf // 09.06.2015 à 13h26

            On peut aussi être qualifié d’ « expert » en quelque chose avec diplômes à l’appui et raconter n’importe quoi !! (Les exemples ne manquent pas…)

              +8

            Alerter
        • Chris // 09.06.2015 à 13h44

          Je suis chaque fois surprise et affligée de constater à quel point les Français prennent les diplômes pour paroles d’Evangiles. Les Anglo-saxons ont une posture totalement différentes : « dis-moi ce que tu sais faire » ? Et souvent post-gradent.

            +3

          Alerter
        • Agora // 09.06.2015 à 14h18

          Un doctorat d’Histoire et un poste d’ingénieur de recherches à l’Institut National des études démographiques légitiment qu’on le présente comme historien et démographe. La discipline de l’histoire n’étant pas hermétique, il est compréhensible que M. Todd, en tant que chercheur consciencieux, intègre les apports d’autres disciplines afin de traiter le plus justement son sujet.
          Que diriez- vous, par exemple, d’un historien s’attelant à rendre compte de l’histoire de l’entrepreneuriat à une période donnée sans utiliser le prisme de l’économie ? Par ses travaux, le présenteraient comme économiste les paresseux qui n’auraient pas chercher à distinguer le sujet et la personne.
          De la même manière, certains journalistes présentent bien M. Todd comme étant historien et démographe, quand d’autres, moins rigoureux, lui donne la qualité de son sujet.

            +4

          Alerter
  • Toutatis // 09.06.2015 à 11h55

    La position de « sociologue », ou « anthropologue » est respectable, et à ce titre les positions de Todd méritent d’être prises en compte. Mais il ne faut pas oublier aussi que ce qu’il énonce sur les populations, qu’elles sont mues par des motivations non dites et parfois inconscientes, venant de leur statut social et de leur histoire, s’applique aussi (et encore plus) aux sociologues et aux anthropologues .Ce serait intéressant d’ailleurs des recherches sur les sociologues et les anthropologues du CNRS et de l’enseignement supérieur français, leurs motivations profondes, venant en particulier de la manière dont ils sont sélectionnés. Cette question de l’idéologie est très importante dans les sciences non « dures », comme la sociologie, qui sont souvent non universelles, spécifiques à chaque pays, contrairement aux mathématiques et à la physique par exemple.

    Ce problème de la présence de l’Islam en France et des réactions qu’il entraine ne peut pas être traité du seul point de vue de la sociologie. Todd est est d’ailleurs conscient quand il dévie à la fin de l’interview sur la question de l’euro. La forme (parfois repoussante pour les populations indigènes de France) que prennent certains courants de l’Islam est le résultat de décennies de politiques menées au Proche-Orient notamment, tout comme l’immigration est aussi le résultat de politiques économiques.

      +3

    Alerter
  • Un naïf // 09.06.2015 à 12h21

    Allez, 2 petites infos sympa dans un flot incessant de petits trucs qui vont nous rendre la vie invivable dans très peu de temps (si ce n’est déjà le cas…) :

    Manuel Valls veut encadrer les indemnités en cas de licenciements abusifs
    (par contre, les indemnités de patrons de grands groupes ou ses frais de jet pour aller voir un match de foot, ce n’est pas précisé…)

    http://www.franceinfo.fr/actu/politique/article/manuel-valls-veut-encadrer-les-indemnites-en-cas-de-licenciements-abusifs-689896

    _______
    Dans un rapport publié ce mardi, l’Unicef dénonce les conditions de vie de plus de trois millions d’enfants en France. Selon le Fonds des Nations unies, un enfant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté…

    http://www.franceinfo.fr/actu/societe/article/en-france-un-enfant-sur-cinq-vit-sous-le-seuil-de-pauvrete-selon-l-unicef-690036

      +15

    Alerter
  • Louise // 09.06.2015 à 12h31

    Les MAZ médiatiques étaient vraiment tout excités, tout énervés…. une prime particulière pour A. Carrat et A. Chabot.

      +2

    Alerter
    • Van // 09.06.2015 à 23h52

      a la limite chabot était objective et reprenait les mots du livre mais la personne a sa droit est grotesque on dirait qu’il sortait d’un casting de série B , il met sur le dos de todd ses propre fantasmes et se félicite d’avoir collé des phrases interminable prémâches avec des gorgée de café , il résume bien le journalisme opérette émotionnel qui pullule un peu partout .
      merci emmanuel todd pour ses analyses et bon courage .

        +7

      Alerter
      • Vincent // 11.06.2015 à 11h24

        Haha ! Très bonne description de ce blanc bec prétentieux 🙂

          +1

        Alerter
  • Fabre // 09.06.2015 à 14h08

    précisons à propos de Todd qu’un ingénieur de recherche comme lui n’est pas statutairement un chercheur, mais qu’il peut seulement éventuellement « être amené à mener des activités de recherche » (cf wiki). Cela signifie qu’il n’est qu’un auxiliaire comme on en voit des milliers au CERN à Genève qui sont chargés de la mise au point des appareillages. Mais cela signifie aussi que ses dites recherches que relatent ses livres peuvent parfaitement ne faire l’objet d’aucun contrôle scientifique à strictement parler. En d’autres termes, c’est le succès médiatique et éditorial qui fait la notoriété. A en juger selon les critères de Pascal Boniface dans son livre sur les imposteurs, je me demande comment on devrait analyser son cas, indépendamment du plaisir à lire ce qu’on a envie de croire naturellement…Science humaines et science sont deux choses fort distinctes, mais ici c’est la pointure au-dessus.

      +3

    Alerter
    • kasper // 10.06.2015 à 00h36

      Un chercheur a part entière peut tout a fait publier un bouquin sans le soumettre a un comité de lecture. Il n’est pas tenu de faire valider par des pairs tout ce qu’il écrit, la moindre note manuscrite ou son post it pour les courses.

      Ce sont les revues a comité de lecture (justement) qui imposent la relecture par des pairs des articles qu’on leur propose.

        +0

      Alerter
      • Fabre // 10.06.2015 à 15h50

        réponse à Kasper : Dans les sciences dures, on n’écrit pas un « bouquin » si on n’est pas reconnu entièrement comme un chercheur et dans ce cas on n’est pas ingénieur de recherche mais chercheur ou bien sûr directeur de recherche etc. Ici en sciences humaines, tous les coups sont permis pourvu qu’on ait le bras long dans la presse, par exemple au monde diplomatique avec des gens comme Serge Halimi notamment…tiens tiens…
        Sa compétence vient de son carnet d’adresse familial formidable pour publier des « bouquins ». Comme le montre très bien Pascal Boniface dans son livre sur les imposteurs, noues avons été abondamment bernés à la télé et dans tous les medias par des gens qui se prévalaient de poste de ce genre pour faire croire qu’ils étaient authentifiés comme spécialistes. Todd est avant tout initialement le fils de son père, le cousin de Levi-Strauss et de Paul Nizan etc etc. Après c’est son talent de formulateur de bricolage historico-démographique à sa sauce qui plait ou nn aux medias et à ceux qui ont envie d’y croire à son dada sur la transmission de patrimoine pour expliquer pourquoi votre fille est muette. Ce qui est très drôle, c’est que P.Boniface le range au contraire dans son livre à bons points comme un intellectuel honnête, ben voyons… disons plutôt quelqu’un qui pense come il LUI faut. On n’en sort pas décidément. Sciences humaines, trop humaines

          +0

        Alerter
        • kasper // 11.06.2015 à 11h58

          Vous idealisez un peu la science « dure ». Regardez les frères Bogdanov qui se prétendent physiciens, ils en sortent des bouquins. Les médias applaudissent. Claude Allègre a écrit sur la climatologie alors qu’il est géologue, ca n’a pas choqué grand monde, etc…

            +1

          Alerter
          • Fabre // 13.06.2015 à 06h39

            les Bogdanov sont purement et simplement un produit des medias et de leur milieu a eux qui est le journalisme. Aucune partie de la communauté scientifique ne considère ce genre de livre. Ont-ils un poste, ne serait-ce que d’ingenieur au CNRS ? Non
            IL ne s’agit pas d’idéaliser la science dure qui a ses défauts spécifiques, mais de stigmatiser la duplicité du monde des sciences humaines qui joue sans cesse (pour certains d’entre eux nuance !) des medias pour exister et court-circuiter leurs pairs si nécessaire et influer sur les politiques et la société..

              +0

            Alerter
  • Louis Robert // 09.06.2015 à 15h02

    Mais enfin, il a suffi et il suffit encore de savoir marcher dans la rue les yeux grand ouverts…

    1. Pour qui se souvient, même vaguement, de « l’Algérie », une arabophobie profonde, perverse même, existe depuis au moins un demi-siècle en France.

    2. Aujourd’hui, l’islamophobie se manifeste aussi quotidiennement en France, au vu et au su de quiconque est éveillé.

    3. Au fil des ans, en France, on constate que l’arabophobie s’est en bonne partie transformée en islamophobie.

    4. « Je suis Charlie » (et tout ce qui va avec…) fut on ne peut plus « instrumentalisé » (comme on aime tant dire) par le pouvoir politique et les médias français. En d’autres termes, dans les circonstances, le « spontané » fut limité à sa plus simple expression (euphémisme).

    5. Les initiatives gouvernementales qui ont suivi depuis (si apparentées aux mesures adoptées par les autorités impériales au lendemain de l’effondrement des Tours Jumelles), accompagnées du reste de tous ces comportements hystériques qui se sont manifestés et que nous connaissons tous bien assez, attestent, par le témoignage des fins recherchées, de l’incontestable validité de ce qui est dit en 4.

    Mais alors, que de contorsions, que de subtils contournements… tout simplement pour ne pas avoir à faire face à toute cette réalité bien française qui crève pourtant les yeux!

    Ne l’oublions pas: la cécité volontaire a un prix et, en cette matière, il n’y a pas de remise de dette.

      +14

    Alerter
    • jean // 09.06.2015 à 16h14

      tout à fait d’accord !
      a t on demandé aux chrétiens de dénoncer le taré qui a tué 100 personnes en scandinavie en se réclamant de la chrétienté?
      ce devrait etre la meme chose pour les musulmans. sur ce point je suis d’accord avec todd, la société francaise s’en prend aux plus faibles (les musulmans)

        +10

      Alerter
      • Louis Robert // 09.06.2015 à 17h34

        Demander à la communauté musulmane de France de rendre des comptes à tous et publiquement… demander à la communauté musulmane de France de constamment prouver son innocence face au terrorisme… cela va contre les règles élémentaires du droit telle la présomption d’innocence, trahit un ciblage obsessionnel et en conséquence injuste de l’une des communautés les plus vulnérables de France, et atteste d’une inhumanité collective peu commune qu’aucune société ne devrait tolérer.

        Todd a raison: il est temps de prendre ses distances avec le laïcisme extrême, voire fanatique, et de laisser les gens religieux à leur religion et en paix pour un temps.

          +9

        Alerter
        • azert // 12.06.2015 à 10h29

          La présomption d’innocence c’est vis à vis de la Justice.
          Vis à vis de la police l’interpellé est potentiellement coupable.
          On ne va pas arreter des gens qu’on présume innocents ce serait absurde.

            +1

          Alerter
  • Alae // 09.06.2015 à 15h08

    Comme les uns situent le débat sur un terrain purement émotionnel de type « que vous ayez raison ou non, peu importe ; ce que vous dites là est offensant pour notre ego, c’est tout ce qui nous intéresse » alors que l’autre cherche à l’élever en le ramenant à une démarche scientifique et à l’analyse objective de faits, le dialogue est impossible. On ne peut pas faire admettre à quelqu’un des motivations inconscientes pourtant évidentes tant qu’il tient par-dessus tout à ses fantasmes sur lui-même. Tout ce qu’on obtient, c’est le vexer. Son ego ayant démesurément enflé, il est incapable de comprendre qu’on ne lui veut aucun mal, qu’on souhaite juste décoder son comportement. Sa pensée s’arrête à la défense de son amour-propre.
    Regardez le visage d’Arlette Chabot à 12.04. Elle fait visiblement de gros efforts pour comprendre. Peine perdue, puisqu’elle tourne mentalement en boucle sur son image individuelle de « gentille » et qu’elle n’arrive pas à s’en extraire suffisamment pour même entendre Todd.
    La vérité n’a pas à être consolante, ou gentille, ou flatteuse. Elle a à être la vérité, point barre. Si elle entame l’assurance des bonnes consciences, ben tant pis, elle ne changera pas d’un iota pour autant.

    « Il n’est pas vrai que l’islam soit le problème N°1 de la France ». Bravo !
    Le vrai problème, c’est le néolibéralisme de l’UE, pas les boucs émissaires (dont l’islam) à qui il fait porter le chapeau de sa destructivité. Les pertes d’emploi, l’économie en berne, la perte de sens, le manque de perspectives d’avenir, les conséquences néfastes de l’euro, ne sont pas la faute de l’islam, mais bien de l’UE, de la BCE et de la Commission européenne. Mais chut, il ne faut pas se l’avouer, ce serait admettre qu’on s’est proprement fait escroquer en votant oui aux référendums sur l’UE. En attendant, comme le paradis des européistes s’est effondré, il leur faut bien trouver des coupables. Dans un pays anticlérical comme la France, les religions sont toutes trouvées. Todd a raison.
    Et retour à la case départ. A quand le prochain capitaine Dreyfus ?

      +25

    Alerter
    • Bobleymar // 13.06.2015 à 11h03

      Ce sont toujours les autres, n’est ce pas, qui n’acceptent pas le débat et pensent être du côté du Bien emmitouflés dans leur égo et leur bonne conscience qui les protègent comme un manteau nous protège de la rudesse de l’hiver.
      Cependant lorsque l’on pense détenir la « vérité » comment peut-on accepter le débat ? Je suis pourtant totalement d’accord avec vous sur le fait que l’islam ou d’autres problèmes qui retentissent régulièrement dans les médias servent à beaucoup de libéraux et autres européistes de cache-sexes vis-à-vis de la crise qu’ils ont eux mêmes créée. Bien entendu que les principaux problèmes aujourd’hui sont économiques, sociaux et environnementaux et qu’ils sont liés au capitalisme, au consumérisme et au productivisme modernes, à la perte de repères et de perspectives d’avenir, à la démocratie trop souvent bafouée, aux trahisons des partis dit de « gauche »… Mais ne croyez vous pas qu’il existe aussi un problème avec la religion au sein de notre société et notamment avec l’islam et son avatar extrémiste qu’est l’islamisme ?
      La question de l’islam ne doit pas être que l’apanage nauséabond de la droite la plus « décomplexée », lui permettant de justifier son délire nostalgique d’une France blanche, catholique, etc … et surtout de cacher une forme de xénophobie.
      On peut être de gauche, antilibéral et se poser des questions vis-à-vis de cette religion, avoir des critiques sur celle-ci… L’anticléricalisme ne doit pas être cantonné à la seule critique du catholicisme mais doit, il me semble, bel et bien viser toutes les religions et cela n’est aucunement du racisme. C’est laisser cette question à la droite voir à l’extrême droite qui fait qu’aujourd’hui, toute critique de l’islam est assignée à de l’islamophobie voir du racisme et ceci même quand la critique vient d’un homme ou d’une femme de gauche.
      Il faudrait que la gauche ose, comme sur bons nombres d’autres sujets, parler et discuter en adoptant une posture claire et ne pas rejeter même l’idée du débat sous prétexte que cela pourrait entrainer de la stigmatisation. Une gauche rejetant de la plus grande force le racisme mais disant que l’on a le droit de parler et de critiquer la religion permettrait surement d’apaiser le débat et d’empêcher l’OPA que la droite et l’extrême droit font sur ce sujet délicat.

        +3

      Alerter
  • Lutski // 09.06.2015 à 18h28
  • RGT // 09.06.2015 à 19h50

    La cause principale des problèmes que nous vivons actuellement en France est bel et bien le communautarisme.

    Nous glissons tout doucement vers un pays à l’image du « Grand-Frère » d’outre-atlantique qui nous a prouvé que c’était bel et bien un système destructeur et déstructurant pour une société.

    Diviser pour meiux régner. Pendant que toutes ces communautés artificielles et volontairement exacerbées se tapent allègrement sur la gueule les « élites » sont tranquilles et peuvent vaquer en toute tranquilité à leurs petites affaires.

    Ne vous étonnez donc pas si après le « marriage pour tous » ils trouveront un autre truc pour prolonger cette mascarade uniquement destinée à monter les gogos les uns contre les autres.

    Et à chaque fois, vous constaterez que TOUS les « grands partis politiques » mettent de l’huile sur le feu afin de relancer la grande baston « idéologique » et le « conflit des valeurs ».

    J’ai des amis homos qui étaient outrés quand les « Grands Moralisateurs » ont décidé de faire passer en force le fameux « marriage pour tous ».
    Ils étaient très mécontents car jusqu’à présent ils vivaient peinards et ne souhaitaient qu’une seule chose : Qu’on leur foute la paix !!!

    Et je peux vous garantir qu’ils ont été nombreux à participer à la contre-manif pour montrer leur désaccord sur ces manoeuvres purement politicardes uniquement destinées à monter les citoyens les uns contre les autres au lieu de chercher à les rassembler sur des sujet qui leur permettraient de vivre ensemble et sans haine ni rancune.

    Il n’y a que les crétins lobotomisés qui ne voient pas qu’ils se font en permanence instrumentaliser au nom de « valeurs » qui ne sont que des leurres.

    Et ne vous en faites pas, je suis certain qu’il doit exister un « bilderberg » politique qui prodigue des conseils pour mieux diviser les populations.

    Prochaine décision : Le PS va promouvoir au nom du « Progrès Social » le droit de pour tous de se marrier avec une poupée gonflable et l’UMP (pardon, les « Ripoublicains ») s’y opposera au nom de la « tradition ».

    Au programme : Crêpage de chignons dans les rues, manifs monstres et attaques de sex-shops au bazooka histoire d’ajouter une pincée de « terrorisme ».
    Et dernière couche : On nous suggèrera de nous balader dans les rues avec un petit panneau  » JE SUIS Ô »…

    C’est beau la « politique de haut niveau ».

      +9

    Alerter
    • Amstellodamois // 09.06.2015 à 22h52

      Le communautarisme n’est pas une ’cause’, mais un symptôme, la conséquence logique de la démolition du lien social par le néolibéralisme. Quant la société est détruite, les liens primitifs remontent à la surface. Mais ce ne sont pas eux les coupables.

      Sinon, il faudrait en conclure que la fièvre est la cause de la maladie.

        +4

      Alerter
  • Ludwig // 09.06.2015 à 21h25

    La France qui a défilé et que décrit E.Todd, était majoritairement une France bourgeoise gauche droite , éduquée et en partie catholique.

    Elle s’est fait plaisir en manifestant pacifiquement contre des attentats odieux certes, mais sans se rendre contre qu’en arborant le « Je suis Charlie » elle cautionnait le droit de caricaturer n’importe quoi sous couvert de liberté d’expression.

    Bref ce fut un défilé de la bonne conscience ou l’inconscient tenait le haut du pavé.

      +2

    Alerter
  • step // 09.06.2015 à 23h09

    confusion arabe/musulman. rien d’étrange donc.

      +1

    Alerter
  • georges dubuis // 10.06.2015 à 11h52

    Le saviez vous ?
    « Par la séduction tu feras la guerre » devise du Mossad
    « Prenez garde que personne ne vous séduise » Mathieu 24.4

      +1

    Alerter
    • georges dubuis // 10.06.2015 à 14h05

      En fait on pourrait et l’on doit étendre, le concept de zombies, les fantômes comme le disait autrement Gunther Anders , au fameux quand dit raton qui suit la notoriété plutôt que le contenu, celle qui propage automatiquement son essence, il est connu parce qu’il est bien connu, name dropping en anglois.
      Pour paraphraser Max « le spectre qui hante le monde, c’est pas le communisme mais le quand dit raton du quand à soi, avoir peur de son ombre, jusqu’à perdre connaissance mutuelle. » Le conformisme est très instruit…..jusqu’au délire, je sais tout mais je n’y comprends rien. Savoir parcellaire qui s’accélère…….l’entrop pisse partout jusqu’au burn out, le temps du cycle se contracte, la bicyclette de Jarry est en vue.
      Et bonne CHANCE au modo, nom de dieu.

        +0

      Alerter
  • Vallois // 11.06.2015 à 08h50

    Des commentaires qui approfondissent les pistes de réflexion. Mais j’ai toujours cette questions sur l’eglise catholique et le projet européen, on se souvient des conflits entre les monarques, le pouvoir français et la papauté d’origine impériale romaine qui conduiront au gallicanisme, puis l’évacuation des Congrégations (dans un jargon moderne ONG, ou agents de l’étranger) durant la 3ème République accompagnant les lois de séparations.

    Le projet européen mené entre autre par Schumann caché par l’Eglise pendant sa fuite serait une revanche contre la France. Quand l’Eglise catholique et la conférence des Evèques de France s’engage dans le projet européen elle suit clairement les projets impériaux du Vatican :
    http://www.eglise.catholique.fr/sengager-dans-la-societe/leurope/projet-europeen/
    http://www.comece.org/site/fr/home?ts=0.482956001434005373

    Tout un poème :
    Le Cardinal Marx rend hommage au lauréat du Prix Charlemagne 2015, Martin Schulz, pour son « action infatigable au service d’une Europe unie »

      +2

    Alerter
    • Vincent // 11.06.2015 à 11h01

      Nous sommes d’accord, les autorités de l’Église catholique ont souvent transformé la charge qui est venue accidentellement à elle lors de la chute l’empire romain en une sorte de mission terrestre de l’Église.
      C’est cette tendance à vouloir tout régenter, ou de se mêler de ce qui ne la regarde pas, qui est à l’origine de beaucoup de conflits évitables (entre les guelfes et les gibelins, et toutes ces humiliation politiques préparant les crises comme la Réforme, et différents schismes).
      Avec Paul VI, dans les années 60, ces autorités ont voulu tourner la page avec beaucoup d’angélisme. Ils n’ont malheureusement fait que rendre plus obscure cette tendance ou mauvaise habitude. Ce qu’il manque à l’Église ce sont des saints, pas des intrigants ni des hommes habiles à se donner des missions qu’ils n’ont pas.
      Et merci pour votre citation qui est en effet particulièrement comique et pleine de sens cachés 😀

        +1

      Alerter
      • vallois // 13.06.2015 à 21h41

        Voici un vrai pris dans la fiche Wikipedia :
        L’assassinat de Mgr Romero
        Ses prises de position, comme sa dénonciation des crimes, enlèvements et assassinats menés quotidiennement par l’armée salvadorienne et les escadrons de la mort le font passer pour un dangereux agitateur aux yeux du pouvoir en place et de l’oligarchie salvadorienne.
        Le 23 mars 1980, à l’occasion d’un sermon dans la Basilique du Sacré-Cœur de San Salvador, Monseigneur Romero lance un appel aux soldats face aux exactions de l’armée : « Un soldat n’est pas pas obligé d’obéir à un ordre qui va contre la loi de Dieu. Une loi immorale, personne ne doit la respecter. Il est temps de revenir à votre conscience et d’obéir à votre conscience plutôt qu’à l’ordre du péché. Au nom de Dieu, au nom de ce peuple souffrant, dont les lamentations montent jusqu’au ciel et sont chaque jour plus fortes, je vous prie, je vous supplie, je vous l’ordonne, au nom de Dieu : Arrêtez la répression ! »
        Le lendemain, alors que Monseigneur Romero prononce une homélie pendant la célébration de la messe dans la chapelle de l’hôpital de la Divine-Providence, un coup de fusil atteint l’Évêque en pleine poitrine : il agonise quelques minutes plus tard.

          +0

        Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications