Trump choisit Kash Patel pour diriger le FBI – un loyaliste qui a promis de cibler ses ennemis

Les critiques des chiens de garde tirent la sonnette d’alarme concernant le choix de Kashyap « Kash » Patel par le président élu Donald Trump pour être le prochain directeur du FBI, qualifiant l’ultra-loyaliste MAGA [Make America Great Again] – que même d’anciens collègues républicains décrivent comme « dangereux » et non qualifié – pour diriger le principal organisme d’application de la loi du pays.

Patel, qui a servi dans la précédente administration Trump en tant que chef de cabinet au ministère de la Défense et conseiller antiterroriste au Conseil de sécurité nationale, a été caractérisé par l’Associated Press plus tôt cette année comme « un aide de confiance et un auxiliaire de campagne fanfaron qui mythifie l’ancien président tout en promouvant des théories conspirationnistes et sa propre marque. »

Le journaliste Medhi Hasan, cofondateur de Zeteo, a déclaré qu’alors qu’il travaillait pour MSNBC, il avait effectué une recherche approfondie sur Patel, au cours de laquelle il avait découvert à quel point le choix de Trump était « un personnage profondément étrange, alarmant et flagorneur. »

Comme le rapporte le New York Times, Patel a fondé une association à but non lucratif qui fournit une assistance juridique aux personnes poursuivies pour leur participation à l’insurrection du 6 janvier 2021 et dirige également une entreprise qui vend du matériel pro-MAGA tape-à-l’œil sous le label K$H.

Patel, note le Times, « vend des T-shirts pro-Trump et d’autres articles, ainsi qu’une série de livres pour enfants qui rendent hommage à King Donald. Patel a également perçu des centaines de milliers de dollars en honoraires de conseil de la part de la campagne Trump 2024 et de Friends of Matt Gaetz, le comité de campagne de l’ancien Républicain de la Chambre des représentants de Floride, qui s’est retiré de la course au poste de procureur général de Trump après avoir été critiqué pour des allégations de trafic sexuel et d’usage de drogues. »

Selon le groupe de surveillance Accountable.US, Patel n’est que le dernier choix non qualifié d’un président élu désireux de placer « la loyauté politique au-dessus de la sécurité nationale. » Comme l’a noté le groupe dans un communiqué :

Alors que Patel a rejoint la précédente administration Trump la dernière année et a rapidement gravi les échelons grâce à son style intransigeant et à son dévouement à Donald Trump, d’autres responsables de Trump auraient considéré Patel comme « dangereux », notamment le général Mark Milley qui craignait qu’il n’enfreigne la loi pour Trump, et l’ancien procureur général de Trump, Bill Barr, qui a dit « sur mon cadavre » lorsque Trump a envisagé de nommer Patel directeur adjoint du FBI. Récemment, Patel a menacé de poursuivre des journalistes et des opposants politiques à Trump. Patel aurait également diffusé des théories du complot Qanon sans fondement et « gagné des centaines de milliers de dollars par an grâce à ses propres relations d’affaires avec des entités liées à Trump. »

L’année dernière, lors d’une apparition sur le podcast War Room de Steve Bannon, Patel a juré que les ennemis de Trump seraient ciblés si l’ancien président revenait au pouvoir. « Nous irons chercher les conspirateurs non seulement au sein du gouvernement, mais aussi dans les médias », a déclaré Patel à l’époque.

« Oui, nous allons nous en prendre aux médias », a expliqué Patel à Bannon, en parlant des journalistes et d’autres personnes qui, selon lui, « aident Joe Biden à truquer les élection. »

« Même d’anciens responsables de Trump ont mis en doute les qualifications de Patel et sa capacité à se conformer à l’État de droit après qu’il a menacé de poursuivre des journalistes et des opposants politiques de Trump », a ajouté Carrk. « Les liens financiers de Patel avec le président élu présentent également des conflits d’intérêts potentiels. Il a transformé son idolâtrie pour Trump en une opportunité de gagner de l’argent, s’enrichissant en promouvant la marque Trump en même temps que la sienne. Cela en dit long sur les priorités de Donald Trump de récompenser une fois de plus un copain politique fidèle, même si cela signifie que les intérêts de la sécurité nationale de l’Amérique passent au second plan. »

Samedi, dans The Atlantic, Elaina Plott Calabro a décrit Kash comme « exactement le genre de personne qui servirait dans une deuxième administration Trump », en se basant sur sa personnalité autant que sur son dossier.

Pourquoi était-il considéré comme « dangereux », même parmi les membres de l’administration Trump à l’époque ?

« Ce n’était pas une question d’idéologie », selon Calabro. « Il n’était pas un zélateur comme Stephen Miller, essayant de faire plier la bureaucratie à son agenda. Au contraire, Patel semblait singulièrement concentré sur le fait de plaire à Trump. Même dans une administration remplie de loyalistes, Patel était exceptionnel dans sa dévotion. »

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Jon Queally est rédacteur en chef et collaborateur de Common Dreams.