Source : Consortium News, le 19/08/2016
Le 19 août 2016
Exclusif : Les médias dominants soutiennent que leur parti-pris contre Donald Trump est une exception que justifie l’extraordinaire irresponsabilité de ce dernier. En réalité, cependant, ce parti-pris journalistique vient de loin, affirme le vétéran du journalisme Robert Parry.
Par Robert Parry
Les médias dominants des États-Unis ont trouvé une nouvelle façon d’excuser leur viol des principes professionnels d’objectivité et d’équilibre de vue dans la couverture de la présidentielle : tout est de la faute de Donald Trump, ou, comme le dit le New York Times, « Trump met à l’épreuve les critères de l’objectivité journalistique. »
Toutefois ce n’est là qu’une esquive de plus des journalistes américains qui ne croient pas vraiment au principe d’impartialité. Beaucoup biaisent leurs articles depuis aussi longtemps que je me souvienne avec mes bientôt quatre décennies de journalisme à Washington.
En effet, les médias américains les plus importants se sont depuis longtemps conduits de manière partiale et totalement malhonnête, particulièrement en fabriquant, dans le monde entier, des croque-mitaines étrangers que l’armée états-unienne va aller traquer et détruire.
En réalité, à chaque révolution du carousel des « ennemis » de l’Amérique, le New York Times pourrait écrire une manchette semblable à celle qu’il a faite pour Trump et qui blâmerait les dirigeants étrangers, « Poutine met à rude épreuve les principes d’objectivité journalistique » et vous pouvez remplacer Poutine par Bachar el-Assad, Saddam Hussein ou tout autre « méchant du jour ».
Si on suit le New York Times dans sa façon de formuler le problème, ce ne sont pas les journalistes qui ont la responsabilité de maintenir les « principes de l’objectivité », c’est Trump ou tout autre monstre étranger qui « met à l’épreuve » ces principes. Les journalistes sont les victimes ici, eux et leurs critères d’objectivité si élevés et soumis à une pression déloyale.
Le hic, c’est que je suis incapable de me souvenir d’une époque où les médias états-uniens les plus importants aient traité un problème de politique étrangère avec un peu d’objectivité ou d’impartialité. À quelques exceptions près, ils s’alignent avec la propagande de l’establishment de la politique étrangère des États-Unis.
En effet, quand certains d’entre nous ont essayé de traiter des controverses de politique étrangère avec des critères objectifs ou impartiaux, ils ont été confrontés à la résistance et aux représailles de nos organismes d’information. Nous avons ainsi appris que très peu de rédacteurs en chef avaient envie de mettre en doute même les absurdités les plus manifestes du Département d’État ou de la Maison-Blanche. Après tout, c’est bien comme cela qu’ils sont devenus rédacteurs en chef.
Que ce soit au sujet des Sandinistes du Nicaragua dans les années 1988, de l’Irak ou de la Serbie dans les années 1990, ou de l’Irak — encore — ou de la Syrie, de la Russie, de la Chine, et de l’Iran — encore — aujourd’hui, les « stars du journalisme » ont abandonné même un semblant d’objectivité au profit de leur carrière. Plus vous en remettez sur ces « ennemis » de l’Amérique, mieux vous serez récompensés.
À côté de ces « ennemis » de longue date, il y a des « monstres » à court terme qui se trouvent métamorphosés en méchants de bande dessinée du jour au lendemain, comme le président de l’Ukraine, Viktor Yanoukovitch. Bien qu’il ait été élu régulièrement, il s’est transformé en « personnage infréquentable » en 2013 et 2014, parce qu’il refusait de ratifier un accord économique avec l’Europe, accord qui impliquait de vigoureuses « réformes » du FMI.
Yanoukovitch a été alors considéré comme un allié de son voisin russe et il s’est trouvé en butte à une propagande des agences gouvernementales des États-Unis et de bureaux d’investigation « journalistique » comme l’Organized Crime and Corruption reporting Project financé par US AID [organisation subventionnée par les États-Unis pour la dénonciation du crime organisé et de la corruption, NdT]. Ces thèmes utilisés contre Yanoukovitch ont été choisis et amplifiés par les médias dominants comme le New York Times et le Washington Post.
Alors, le 22 février 2014, quand le président élu de l’Ukraine a été violemment renversé lors d’un putsch dirigé par des néo-nazis et autres ultra-nationalistes, les médias occidentaux ont presque tous célébré ce coup d’État comme une victoire de la « démocratie ».
Aucune lucidité
Bien sûr, l’abandon de l’«objectivité » et de l’honnêteté ne date pas d’hier dans l’histoire du journalisme américain. En réalité, les représentants des médias américains, préoccupés avant tout par leurs propres intérêts, ont, depuis longtemps, cessé d’avoir une image lucide d’eux-mêmes, mais continuent à se voir à travers le prisme héroïque certes mais lointain et vieilli des Papiers du Pentagone et du Watergate.
Pourtant, ce parti-pris omniprésent dans la façon de traiter des crises internationales n’est pas seulement une preuve de journalisme malhonnête dénué de conséquences pratiques, il a aussi aidé le complexe militaro-industriel à faire casquer des milliards de dollars aux contribuables états-uniens et a permis à l’administration de Washington d’envoyer des soldats américains combattre dans des guerres interminables et sanguinaires.
Dans un certain sens, ce qui est différent maintenant, c’est que ce type de parti-pris qu’on retrouve dans la couverture états-unienne des affaires internationales depuis des années s’est maintenant étendu à la politique des États-Unis, ce qui n’est pas particulièrement nouveau. Les journalistes politiques ont souvent eu leurs préférés et n’ont guère cherché à cacher quel était le résultat qu’ils souhaitaient.
Par exemple, lors de la campagne de 2000, qui devait être l’une des élections les plus importantes de l’histoire des États-Unis, les journalistes accrédités des grands médias, des jeunes gens branchés, qui couvraient la bataille entre Al Gore et George W. Bush étaient séduits par Bush, « le brave type » qui leur donnait de chouettes surnoms tandis que Gore était un raseur.
Le mépris anti Gore des journalistes était évident à la façon dont ils se complaisaient à rapporter de façon erronée les moments importants de la campagne, à attribuer, par exemple, à Gore cette fausse citation « c’est moi qui ai inventé Internet » ou d’autres « propos hâbleurs » qu’il n’avait jamais tenus.
Ils ont continué à se moquer de Gore et à flatter Bush même en couvrant le recompte de Floride qui donna la Maison-Blanche à Bush alors que Gore avait davantage de votes à la fois en Floride et au niveau national. (Pour plus de détails, voir Neck Deep, The Disastrous Presidency of George W. Bush.)
Alors que les super reporters accrédités voyaient la campagne de 2000 comme une sorte de rigolade, les conséquences catastrophiques de la présidence Bush n’étant pas encore connues, forcément, les médias dominants aujourd’hui justifient leur manque d’objectivité en invoquant le devoir vis-à-vis de leur pays.
Comme l’a écrit Jim Rutenberg dans le New York Times « si vous êtes journaliste et croyez que Donald J. Trump est un démagogue qui exploite les pires tendances racistes et nationalistes de ce pays, qu’il essaie de devenir ami avec des dictateurs antiaméricains et qu’il serait dangereux s’il avait le contrôle des codes nucléaires des États-Unis, comment, grands dieux, êtes-vous censés traiter sa campagne ?
Parce que si vous pensez tout cela, vous allez devoir jeter le petit livre que les journalistes américains utilisent depuis une bonne partie des cinquante dernières années, si ce n’est plus, et traiter cette campagne comme vous ne l’avez jamais fait de toute votre carrière.
Si vous considérez qu’une présidence Trump est potentiellement dangereuse, alors vos articles vont refléter votre opinion. Vous allez alors vous rapprocher, comme vous ne l’avez jamais fait, d’une position d’opposition. C’est une situation qui n’est pas confortable, un terrain inconnu pour tous les journalistes des grands médias sans opinion que j’ai connus, et d’après des critères normaux, c’est une situation intenable. »
Rutenberg parle comme s’il n’avait jamais pensé, le moins du monde, au journalisme partisan dont son journal fait montre dans le traitement des questions de politique étrangère. (Voir, par exemple, sur Consortiumnews.com « NYT’s Orwellian View of Ukraine ».)
Trump et Poutine, deux pour le prix d’un
La campagne de dénigrement contre Trump est couplée avec celle contre le président russe, Vladimir Poutine. Trump est parfois accusé d’être un « agent » russe parce que, selon lui, les États-Unis peuvent coopérer avec la Russie dans la lutte contre le terrorisme et pour d’autres questions, plutôt que de se précipiter pour affronter la Russie, puissance nucléaire, dans une nouvelle Guerre froide coûteuse et dangereuse.
Au milieu de cette frénésie médiatique autour de la prétendue « fraternisation » entre Trump et Poutine, Trump a laissé entendre que les Russes pourraient peut-être retrouver les 30 000 courriels disparus du Département d’État. Alors qu’il plaisantait manifestement, en faisant allusion aux soupçons à propos de l’éventuel piratage par les Russes des courriels du Comité national démocrate, les médias bien-pensants des États-Unis ont largement interprété ces paroles comme un acte qui se rapprochait de la « trahison ».
Ou comme l’a dit Rutenberg lui-même, Trump a cherché à « persuader la Russie de se mêler de l’élection présidentielle des États-Unis en piratant son adversaire » (une plaisanterie, dira plus tard Trump, que les médias n’ont pas comprise).
Même s’il est certainement exact que certaines des remarques spontanées de Trump, comme la suggestion que « le peuple du deuxième amendement » pourrait agir pour arrêter les plans de contrôle des armes d’Hillary Clinton, sont carrément irresponsables, il ne voulait sûrement pas en appeler sérieusement aux Russes pour qu’ils espionnent Hillary Clinton. S’il avait été sérieux, il n’aurait évidemment pas fait cet appel publiquement.
Toutefois, le point le plus important c’est que le peuple américain ait conscience que ses grands médias sont extrêmement partiaux dans leur traitement des questions de politique étrangère et suivent la ligne désirée par l’institution politique. Avec Trump et Poutine, ils en ont deux pour le prix d’un.
Et il ne s’agit pas ici de conspiration. C’est beaucoup plus simple, si un journaliste qui traite de la politique étrangère ou de la sécurité nationale veut avoir accès à des informations du gouvernement dont une bonne part est classifiée, alors lui ou elle doit se montrer prêt à prendre le « parti » des États-Unis. Sinon, la prochaine fois que se produira un événement important, par exemple une attaque militaire ou la préparation d’un rapport gouvernemental sur une crise étrangère, vos concurrents auront le dossier secret ou la « fuite », mais pas vous.
Alors vos rédacteurs en chef voudront savoir pourquoi vous n’avez pas réussi. Ils n’ont pas envie de vous entendre invoquer la façon dont vous avez compliqué la tâche des autorités gouvernementales en menant une investigation sérieuse. Vos rédacteurs en chef veulent seulement que vous ayez ce qu’ont les concurrents, et cela vous ne pouvez pas l’avoir, et si vous ne pouvez pas l’avoir, ils donneront, sans états d’âme, votre boulot à quelqu’un qui saura jouer selon les règles avec le pouvoir.
Pour ce qui est des journalistes américains, ils devraient dire la vérité au sujet de leurs partis-pris évidents ou ils devraient s’engager à une position d’opposition vis-à-vis de tous les responsables gouvernementaux, quel que soit le gouvernement qu’ils représentent et quelles que puissent être les conséquences personnelles pour leur carrière. Ce seul principe s’appliquerait à tous.
Mais je prends mes désirs pour des réalités. La meilleure façon de faire carrière pour les « stars » des médias, c’est d’être malhonnête, de prétendre adhérer à un code journalistique professionnel, sauf dans quelques cas extrêmes comme la candidature à la présidence de Trump ou en traitant d’un quelconque « scélérat » étranger. Vous ne faites donc que ce qui est « bon pour la patrie ».
Le journaliste d’investigation Robert Parry a démantelé la plupart des histoires Iran-Contra pour The Associated Press et Newsweek dans les années 1980.
Source : Consortium News, le 19/08/2016
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
Commentaire recommandé
Sur l’Ukraine j’ai encore à l’oreille le reportage extasié de la journaliste sur la « démocratie » renaissante dans ce pays quand fut choisi le 1er gouvernement après le coup d’état. Le vote avait lieu par acclamation de la foule sur la place Maïdan, bien sûr pour la journaliste 10000 personnes encadrées par les hommes forts du coup d’état c’était au moins aussi valable qu’une élection à bulletin secret de tout le pays. Et d’ailleurs dans nos chancelleries occidentales personne n’y a trouvé à redire. C’est le vote en Crimée, à bulletins secrets, aux rues protégées par les « petits hommes verts » qui n’était pas valide…
15 réactions et commentaires
Hey,
Je possede les versions americaines des applications internet du Huffington post, du New York Times et du Washington Post. Ces applications m’envoient des notifications regulieres.
Tres souvent ces notifications sont etroitement correlees et arrivent a la suite dans un delai de 5 a 10 minutes pour ces trois applications. Il s’agit de news importantes du point de vue des journaux qui ont donc le meme point de vue.
Je recois en moyenne 3 notifications par jour de chacune de ces applications. Il me serait difficile de faire une comptabilite precise du ratio, mais environs la moitie sont des « articles critiques » sur Trump. Il ne consiste generalement qu’en un titre accrocheur et un contenu vide de sens ou en contradiction avec le titre lorsqu’on lit les propos du candidats.
Dans le Huffi, a la fin de tous les articles sur Trump, on trouve: « D. Trump regurlarly incites political violence and is a serial liar, rampant xenophobe, racist, misogynist and birther … »
C’est a mettre en balance avec la liberte d’expression a l’americaine …
+36
AlerterPour continuer sur la folie des merdias us, je reçois régulièrement dans ma boîte mail la Une de Time magazine.
Un mot : effrayant.
Dernier en date : une photo du president nord coréen avec ce titre : » should we nuke him before he nukes us ? ».
C’est beau le journalisme , hein ?
+15
AlerterOui, le pouvoir de péter la gueule à quelqu’un par voie militaire est bien assimilé dans les thematiques destinées à la classe moyenne.
+2
AlerterPour faire correctement son métier un journaliste devra bientôt s’attacher les services de lanceurs d’alerte, à qu’il pourra transmettre les informations qu’il n’a pas le droit de publier sous peine de perdre son poste.
Pour être un bon journaliste aux us, il faut être une taupe dans son propre journal.
+13
Alerteren m^me temps, l’illetrisme a gagné une grande partie des américains, ils ne sont plus à m^me de réfléchir car complètement a-culturés : chris Hedge : America the Illiterate
http://www.informationclearinghouse.info/article45408.htm
+4
AlerterIl me semble vain d’essayer de lutter contre de tels rouleaux compresseurs qui impriment un flux d’informations dont l’objectif est de noyer notre sens critique.
Faire un pas de côté, définir l’essentiel et ne pas traiter l’annexe sans quoi on se fait emporter par le courant, même en nageant contre car bien entraîné…
C’est la remarque que je me fais quand je lis des personnes aller rechercher (avec grand mérite) des informations hyper-précises sur tel ou tel dossier.
Soit ils permettent de valider sur un dossier de plus que les médias mainstream servent les intérêts financiers, mais bcp n’arrivent pas à prendre de la distance avec l’info pour en tirer une grille de lecture macroscopiquement valable.
+11
AlerterSur l’Ukraine j’ai encore à l’oreille le reportage extasié de la journaliste sur la « démocratie » renaissante dans ce pays quand fut choisi le 1er gouvernement après le coup d’état. Le vote avait lieu par acclamation de la foule sur la place Maïdan, bien sûr pour la journaliste 10000 personnes encadrées par les hommes forts du coup d’état c’était au moins aussi valable qu’une élection à bulletin secret de tout le pays. Et d’ailleurs dans nos chancelleries occidentales personne n’y a trouvé à redire. C’est le vote en Crimée, à bulletins secrets, aux rues protégées par les « petits hommes verts » qui n’était pas valide…
+59
AlerterL’opinion publique mondiale est calquée sur l’opinion américaine…
Ce qui se passe aux États Unis nous impacte directement.
La vision anti-russe des médias français est bien dans le ton.
Les journalistes français se comportent comme les américains et manipulent l’information pour les mêmes raisons.
L’Union européenne est une construction américaine; elle est soutenue par les dirigeants US. Obama est venu faire de la propagande en Angleterre lors du Brexit. Et nos médias sont tous pro-européens, comme ils sont anti-russes…
Quand je vois le verrouillage médiatique opposé à Asselineau, je réalise que « nous » sommes aussi lamentables que ces médias américains.
Sortir de l’Otan et prendre nos distances avec l’impérialisme américain nous ferait beaucoup de bien…
Je dis ça…
+21
AlerterC’est marrant parce qu’en lisant le texte de Parry, on a l’impression que Trump est le grand méchant et que nécessairement Clinton est la gentille…
Visiblement ça n’est pas l’impression de tout le monde :
http://www.nytimes.com/2016/09/05/opinion/hillary-clinton-gets-gored.html
+0
AlerterVotre lien va exactement dans le sens « Trump=méchant, Clinton=gentille », pour reprendre vos termes.
L’avez-vous lu ?
S’il évoque des enquêtes à l’encontre de Clinton (fondation etc) apportant discrédit et suspicion, ce n’est que pour mieux souligner qu’elles ne reposent sur aucun fait concret, à l’image de la campagne de dénigrement de Gore.
On notera qu’il prend soin de ne choisir que des exemples qui étayent sa thèse.
Parfait exemple de contre-feu vis-à-vis de médias sans doute moins liés que le NY Times lui-même.
+1
AlerterOui, et que dit l’article (un édito, une page d’opinion) ? Que les médias traitent Clinton comme Al Gore en son temps, injustement, d’où le titre « Hillary Clinton gets gored », en concédant que Trump n’est pas spécialement épargné.
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AlerterClinton et Trump sont tous les deux des va t’en guerre, ni l’un n i l’autre ne donnera de solution pour en finir avec leur politique d’agression et de pillage, bien au contraire.
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Alerter@modérateur: je réitère, les sandinistes ont été au pouvoir dans les années ’80, la guérilla « contras » étant soutenue par les US, le point d’orgue ayant eu lieu en 1988 avec le déploiement de troupes américaines au Honduras voisin qui servait de base arrière aux contras. La date citée dans le texte de 1998 est donc une coquille. Peut-être celle-ci vient-elle du texte original. Cdlt
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Alertermerci
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AlerterBAH OUI…j’ ai encore repris un article de RT avec sa vision journalistique autre que la nôtre…sur l’attaque du convois humanitaire où nos médias perspicaces …accusait déjà le gouvernement syrien…tandis que RT faisait simplement remarqué qu’un attaque d’aiation aurait laissé des cratéres visibles…Quand les 1% détiennent les merdias …pas facile de faire la part des choses…
https://francais.rt.com/international/26614-syrie-drone-russe-repere-djihadistesSyrie
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