« J’assume un texte auquel je ne crois pas » : je dirais qu’on a ici toute la quintessence du socialisme (pardon, focialisme)…
Il manque un peu des fois, le général, non ?
Je suis assez fasciné par un tel manque d’ambition, cette espèce de pulsion de mort liée à cette soif d’immobilisme… C’est vrai que cela a été dur, mais plus qu’avoir signé l’accord, les réactions de Tsipras après le 13 juillet (et les révélations de Varoufakis) ont été particulièrement décevantes… L’euro ou la survie, il a choisi…
Je me rappelle une fois de Marie-France Garaud, me disant : « mais regardez que fait le renard pris au piège ? Il se ronge la patte, car il pense qu’il vaut mieux vivre libre sur 3 pattes… » C’ets bien résumé.
Alexis Tsipras s’exprime à la veille du vote crucial au Parlement grec sur l’accord, très mal accueilli par une partie de son parti de gauche radicale Syriza.
Le Premier ministre grec lors de son interview télévisée le 14 juillet 2015. (ANDREA BONETTI / PRIME MINISTER OFFICE / AFP)
Il n’y adhère pas, mais il fallait le faire. Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a reconnu mardi 14 juillet au soir que l’accord avec les créanciers pour un troisième plan d’aide financière était un texte auquel « il ne croit pas », mais qu’il « a signé pour éviter le désastre au pays ».
Alexis Tsipras s’exprime à la veille du vote crucial au Parlement grec sur cet accord annoncé lundi à Bruxelles et qui est très mal accueilli par une partie de son parti de gauche radicale Syriza.
Voici ce qu’il faut retenir de l’interview du Premier ministre grec.
# « J’assume mes responsabilités »
« J’assume mes responsabilités pour toute erreur que j’ai pu commettre, j’assume la responsabilité pour un texte auquel je ne crois pas mais je le signe pour éviter tout désastre au pays », déclare Alexis Tsipras lors d’une interview à la télévision publique grecque ERT.
« Quand un bateau est en difficulté, le pire pour le capitaine est de l’abandonner », martèle-t-il en excluant des élections anticipées car « il n’a pas l’intention d’échapper à ses responsabilités ».
# « Discussions idéologique »
Alexis Tsipras explique par ailleurs « vouloir faire tout ce qu’il peut pour garantir l’unité du parti ».
« Ce n’est pas le moment pour des discussions idéologiques » mais de s’assurer de l’accord avec la zone euro.
Il a loué son partenaire de la coalition gouvernementale, Panos Kammenos, dirigeant du petit parti souverainiste Grecs Indépendants, qui l’a toujours soutenu malgré leurs différences idéologiques.
« Je suis sûr que certains se seraient réjouis si ce gouvernement était une parenthèse [politique]« , déclare Alexis Tsipras. « C’est une grande responsabilité de ne pas plier ».
# « Une mauvaise nuit pour l’Europe »
Le Premier ministre grec laisse entendre que les banques, fermées depuis le 29 juin, allaient le rester encore un bon moment :
« L’ouverture des banques dépend de l’accord final qui n’aura pas lieu avant un mois », dit-il, pour ne pas que les Grecs risquent d’aller chercher tout leur argent. Mais il espére que la BCE augmente l’ELA, l’aide d’urgence aux banques, donc « il y aura la possibilité de retirer plus ».
Il estime que la nuit de l’accord, celle de dimanche à lundi, « a été une mauvaise nuit pour l’Europe », marquée par « une pression sur un peuple qui s’était exprimé lors du référendum ». « La position des Européens était dure et vindicative »..
Alexis Tsipras se réjouit néanmoins du plan estimé à un montant entre 82 et 86 milliards d’euros de prêts sur trois ans que la Grèce peut obtenir si elle remplit les conditions imposées, et de l’engagement des créanciers de commencer à discuter de la dette grecque cette année.
« C’est une combinaison qui doit faire éviter le Grexit et renforcer les investissement en Grèce », espère-t-il.
# Les cercles conservateurs
Le Premier ministre s’en est pris aux cercles conservateurs en Europe et au ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble en faveur « d’un plan B » pour la Grèce, c’est-à-dire la sortie du pays de l’euro.
« En aucun cas je n’aurais accepté ce plan » élaboré depuis mars, assure Alexis Tsipras. Il révéle qu’il a demandé « une étude sur les conséquences d’un ‘Grexit' » mais quand il l’a lu, il a jugé qu’il ne constituait pas « une solution alternative » pour la Grèce.
Il a estimé que le risque du Grexit existait toujours tant que l’accord avec la zone euro n’a pas été finalisé.
Interrogé sur la démission de l’ex-ministre des Finances Yanis Varoufakis, Alexis Tsipras l’a qualifié de « très bon économiste » mais pas forcement « un bon homme politique ».
OB : RAPPEL : attention, en 2015, « homme politique » = »émasculé ».
Je n’ai longtemps pas trop su quoi penser de ce type là ; hélas, il a fallu que se déroule l’Histoire pour y voir plus clair…
En tous cas, il est évident que le vrai « homme politique », c’est Varoufakis… L’Homme politique, c’est celui qui écrit l’Histoire, parfois à raisons, parfois à tort ; Tsipras (dont les réactions post-accord montrent bien la nature) restera un petit laquais à qui cette seconde citation de Marie-France Garaud va à ravir : « Je croyais qu’il [Chirac] était du marbre dont on fait les statues. En réalité il est de la faïence dont on fait les bidets. »
Le pouvoir corrompt tout.
Les 10 « Varoufakisseries » à retenir
Source : L’Obs, le 15 juillet 2015.
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Commentaire recommandé
Un autre vrai “homme » politique s’est révélé durant cette crise : Zoé Konstantopoulou,
l’incorruptible de la Vouli,
la plus jeune présidente de ce parlement,
avocate, spécialiste de la lutte contre la fraude fiscale,
diplômée à Nanterre et à la Sorbonne :
« NON aux chantages,
NON aux ultimatums,
NON aux memoranda de l’assujettissement,
NON au paiement d’une dette qu’il n’a pas créée et dont il n’est pas responsable,
NON à des nouvelles mesures de misère et de soumission. »
140 réactions et commentaires - Page 2
Cette phrase prépare le défaut ! Personne ne l’oblige à signer ce papier, Varouf a bien fui. Tous ces gens (l’Eurogroupe et me Grec) qui s’amusent avec notre argent apres avoir usurpé des prérogatives politiques méritent un jugement sommaire et la guillotine.
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