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12.mai.202212.5.2022 // Les Crises

Ukraine : La Chine, future grande gagnante de la guerre ?

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Walden Bello est l’un des principaux critiques de la mondialisation des entreprises. Dans un entretien accordé à Jacobin, il explique pourquoi la guerre en Russie est un choc pour le système international – et pourquoi elle est susceptible d’accélérer l’essor de la Chine.

Un homme observe les dégâts après qu’une frappe d’artillerie russe a touché un immeuble résidentiel à Kharkiv, en Ukraine, le 18 avril 2022. (Chris McGrath / Getty Images)

Source : Jacobin Mag, Ben Wray, Walden Bello
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Un entretien avec Walden Bello

La guerre en Ukraine est une crise géopolitique dont les répercussions sont véritablement mondiales – et dont certaines des plus graves sont ressenties dans les pays du Sud. De nombreux pays du Moyen-Orient et d’Afrique sont confrontés à d’importantes pénuries alimentaires.

L’Égypte, par exemple, a importé 70 % de son blé de Russie et d’Ukraine en 2021, et reçoit désormais de l’aide des États voisins par crainte d’une rébellion populaire liée à la pénurie alimentaire. Le Sri Lanka vient d’annoncer un défaut de paiement de ses dettes extérieures alors qu’il cherche à conclure un accord avec le Fonds monétaire international, et les protestations liées aux pénuries alimentaires ne cessent de croître.

Ce ne sont là que les répercussions les plus immédiates. À plus long terme, les relations géopolitiques sont réalignées de façon permanente. La Russie étant exclue de la zone dollar par les sanctions occidentales, sa dépendance économique à l’égard de la superpuissance montante, la Chine, s’accroît. Les États-Unis cherchent à profiter de la crise ukrainienne pour élargir leur coalition afin de contenir Pékin.

Peu de personnes sont mieux à même d’expliquer les répercussions de la guerre sur le Sud que le célèbre universitaire et activiste philippin Walden Bello. Enseignant actuellement à l’université de Binghamton, Bello est l’auteur de plus de vingt livres, dont les plus récents sont Counterrevolution : The Global Rise of the Far Right et Paper Dragons : China and the Next Crash [Contre-révolution : la crise mondiale de l’extrême droite et Les dragons de papier : la Chine et le prochain crash, NdT].

Fondateur du groupe de réflexion militant Focus on the Global South, Bello est depuis des décennies l’un des principaux critiques de l’impérialisme et de la mondialisation. Il a été membre du Congrès philippin jusqu’en 2015 et est actuellement candidat à la vice-présidence des Philippines lors d’une élection prévue le 9 mai. Il s’est entretenu avec Benjamin Wray pour Jacobin.

BR : La guerre en Ukraine est en cours depuis près de deux mois maintenant. Quelle est votre évaluation de la situation et de son évolution probable ? Et que pensez-vous des réactions à la guerre dans les pays du Sud en particulier ?

WB : Tout d’abord, c’est vraiment un développement tragique. Je suis tout à fait d’accord avec l’Assemblée générale des Nations Unies pour condamner l’invasion de Vladimir Poutine et demander un règlement pacifique par la négociation pour mettre fin à l’invasion. À ce stade, la Russie et l’Ukraine semblent être dans une impasse, ce qui est une raison de plus pour que les négociations commencent sérieusement maintenant. Jusqu’à présent, je ne pense pas que les négociations aient été prises au sérieux par la partie russe. Il est temps d’arrêter l’invasion et que la Russie retire ses troupes d’Ukraine.

Je pense que la plupart des pays du Sud ont condamné l’invasion de la Russie, mais qu’ils ont beaucoup hésité à aller plus loin, à ce stade, et à se laisser entraîner dans un bloc dirigé par les États-Unis et l’OTAN. Les pays du Sud ont donc beaucoup hésité à prendre le train en marche des États-Unis. Je pense que la grande pression du Sud est simplement de s’assurer que les négociations de paix commencent. Ce qui semble déjà négociable, c’est la neutralité de l’Ukraine et l’assurance pour la Russie qu’elle ne participera pas aux actions menées par l’OTAN contre la Russie. À ce stade, j’ai le sentiment que la neutralité de l’Ukraine et d’un certain nombre d’autres pays situés à la frontière de la Russie pourrait être la meilleure solution.

C’est le moment de vraiment pousser à la paix, car il y a une impasse. Je pense que Poutine a besoin d’une occasion de sauver la face, et je pense que les Ukrainiens veulent montrer au monde qu’ils ont résisté avec succès à l’invasion. La première étape est donc un cessez-le-feu. Ensuite, il y aura d’âpres négociations sur la région du Donbass, où se trouve une importante population russophone, mais je pense qu’il peut y avoir une solution politique à cette question, elle n’est pas insoluble. Il peut y avoir une solution où ces régions continuent à faire partie de l’Ukraine, mais en même temps, des droits sont accordés à l’importante minorité russe, et les préoccupations de sécurité de la Russie sont également satisfaites.

BR : Certains membres de la gauche occidentale ont attiré l’attention sur la politique de deux poids-deux mesures dans les réactions occidentales à la guerre. Le fait que la Russie soit sanctionnée alors que la guerre saoudienne au Yémen est soutenue ; que la résistance armée ukrainienne soit glorifiée alors que la résistance armée palestinienne à l’occupation est considérée comme du terrorisme. On peut supposer que les observateurs du Sud sont parfaitement conscients de ces hypocrisies.

WB : Oui, je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles les pays du Sud se tiennent à l’écart des efforts déployés par les États-Unis pour les rallier à leur cause. La politique de deux poids-deux mesures par rapport à l’Ukraine, à la guerre d’Irak, à la guerre civile en Syrie, à la longue guerre israélo-palestinienne et à la guerre génocidaire saoudienne au Yémen, tout cela est très clair dans le Sud et il y a une conscience de la réalité historique. C’est pourquoi essayer de créer une alliance anti-russe unifiée ne fonctionnera pas.

BR : La réaction de la Chine à la guerre a été fortement critiquée en Occident. Elle a été accusée de fournir une bouée de sauvetage économique et politique à Poutine. Au début de la guerre, il a même été dit que la Chine pourrait considérer l’invasion russe comme un précédent pour l’occupation de Taïwan par la Chine. Que pensez-vous de cela ?

WB : La Chine a été très prudente. Elle n’a pas condamné la Russie, mais dans le même temps, elle n’a pris aucune mesure politique, militaire ou économique qui indiquerait qu’elle prend substantiellement parti pour la Russie. Je pense que même les autorités et les analystes économiques américains ont beaucoup de mal à trouver des preuves d’une intervention économique de la Chine aux côtés de la Russie. Si c’était le cas, nous l’aurions déjà entendu claironner. Sur le plan diplomatique, la Chine s’est alliée à la Russie, mais elle s’est bien gardée de légitimer l’invasion russe.

La situation avec Taïwan présente une grande différence. En Ukraine, il n’y a pas eu de traité entre les États-Unis et l’Ukraine, ou l’Ukraine et tout autre pays. Ce genre de situation n’existait donc pas de la même manière qu’à Taïwan. Les États-Unis sont liés à Taïwan par divers grands traités économiques, politiques et militaires. La Chine serait folle d’essayer d’envahir Taïwan, car cela provoquerait une réponse militaire américaine, et les États-Unis pourraient invoquer les traités en place depuis le début des années 1950 pour justifier une telle réponse.

La Chine serait folle de sacrifier les gains économiques et diplomatiques qu’elle a réalisés avec les pays du Sud en envahissant Taïwan. Je pense donc qu’à ce stade, la Chine est satisfaite de la politique d’une seule Chine, et les États-Unis soutiennent également cette politique, qui reconnaît le gouvernement de Pékin comme le seul gouvernement légitime de la Chine. La Chine est satisfaite du statu quo, mais elle doit continuellement réaffirmer, par sa propagande, que Taïwan fait partie de la Chine ; ce serait un gros revers diplomatique pour Pékin si elle se calmait soudainement sur cette question.

Je dirais donc qu’une invasion de Taïwan n’est pas à l’ordre du jour, et que la Chine serait folle de le faire. La mer de Chine méridionale grouille de puissance américaine et le détroit de Taïwan est un passage obligé pour les navires américains. Nous parlons de la marine la plus puissante du monde, concentrée sur l’endiguement de la Chine en mer de Chine méridionale et dans les détroits de Taiwan.

Il s’agit d’une force militaire que la Chine n’oserait pas tenter de provoquer, ce qu’elle n’a d’ailleurs pas fait. Ces dernières années, les budgets de défense de la Chine ont été très faibles. Ces dernières années, les États-Unis ont constamment dépensé trois fois plus que les Chinois. Si les Chinois étaient réellement déterminés à égaler les États-Unis sur le plan militaire, leurs dépenses militaires auraient augmenté de manière beaucoup plus significative. Si l’on considère les porte-avions, qui sont essentiels en cas de conflit naval, la Chine n’en possède que trois, de conception ancienne, datant de l’ère soviétique. Vous avez donc une technologie aéronautique des années 1970 contre l’USS Gerald R. Ford, qui est à la pointe de la technologie – un décalage total.

BR : Certains commentateurs ont affirmé que les sanctions occidentales contre la Russie accélèrent la démondialisation et conduisent à l’éclatement de l’économie mondiale en deux camps, l’un autour de Pékin et l’autre autour de Washington, dans une nouvelle situation de type Guerre froide. Quel est votre point de vue à ce sujet ?

WB : Je pense que Washington veut créer une situation où les sanctions financières et économiques contre la Russie nuisent réellement à l’économie russe, et je pense que l’on voit que ces sanctions sont une arme à double tranchant, car elles nuisent également à l’Occident. L’Europe doit être très prudente, car elle est très dépendante de l’approvisionnement énergétique russe, et elle ne peut pas compter sur l’approvisionnement américain, surtout en hiver. Je doute fort que les lignes d’approvisionnement en énergie entre la Russie et l’Europe soient coupées dans une large mesure.

Je pense que les sanctions vont nuire à la Russie, mais probablement pas autant que l’Occident le souhaiterait. Par rapport à des pays comme l’Irak ou même l’Afrique du Sud de l’apartheid, la Russie est une économie beaucoup plus importante et entretient des liens économiques très forts avec le Sud. Ces précédents ne sont donc pas nécessairement bons, car la Russie est un acteur beaucoup plus important. Et cela pourrait avoir un effet contre-productif, parce que même la presse occidentale dit que cet effort pour isoler économiquement la Russie génère un retour de manivelle, dans le sens où il attise le nationalisme en faveur de Poutine. Il y a eu, bien sûr, une résistance anti-guerre courageuse contre Poutine en Russie, mais je pense que de nombreux Russes sont pris dans cette frénésie nationaliste.

J’ai l’impression que ces sanctions sont une sorte d’avertissement, et l’avertissement est vraiment destiné à la Chine. Le message est le suivant : « Si vous vous engagez un jour dans une lutte sérieuse avec l’Occident, voilà ce qui vous attend ». La Chine le sait, et c’est pourquoi elle ne se laissera pas provoquer dans une quelconque action précipitée, à ce stade, qui déclencherait ce type de sanctions.

La Russie est beaucoup plus vulnérable aux sanctions économiques et financières que la Chine, parce que Pékin est bien plus performante grâce à tous les liens qu’elle a développés avec le Sud. sur le plan économique. En outre, l’économie américaine est très dépendante des capacités de production implantées en Chine par les sociétés transnationales, qui sont ensuite exportées vers les États-Unis. Les sanctions ne fonctionneraient donc pas dans la même mesure contre la Chine que contre la Russie.

Le résultat à court terme de cette situation pourrait être un renforcement de l’OTAN, mais à moyen et long terme, nous pourrions en fait assister à un affaiblissement de l’alliance occidentale.

Je pense que le grand gagnant dans toute cette situation pourrait être la Chine. Elle est relativement bien isolée à ce stade des retombées de la guerre en Ukraine, elle a ses propres problèmes pour tenter d’empêcher la propagation du Covid, mais il semble qu’en termes de politique, d’économie et de politique étrangère, elle s’en sorte beaucoup mieux que les États-Unis. Les États-Unis et l’Europe se sont épuisés à essayer d’isoler Poutine, et je pense que la Chine s’en sort beaucoup mieux, n’étant pas l’un des principaux participants à ce conflit.

BR : La guerre a accentué la crise de l’inflation mondiale. Le Moyen-Orient et l’Afrique en particulier importent une grande partie de leur blé d’Ukraine et de Russie. Le Ghana a augmenté ses taux d’intérêt à 17 % pour tenter de réduire l’inflation. Quelle est votre analyse de la situation économique dans les pays du Sud ?

WB : Pour diverses raisons, l’inflation est en hausse, tant au Nord qu’au Sud. Les pressions inflationnistes étaient déjà présentes, en raison des problèmes découlant de la pandémie de Covid-19. Une grande partie des pressions inflationnistes provenaient des perturbations de la chaîne d’approvisionnement des entreprises mondiales, et je pense que l’une des leçons à tirer est la vulnérabilité de ces chaînes d’approvisionnement, non seulement à la guerre mais aussi aux épidémies et aux conditions météorologiques extrêmes. L’une des conséquences à laquelle je m’attends est que de nombreux pays vont en finir avec cette dépendance aux chaines d’approvisionnement globalisées et vont commencer à penser à plus d’accords de coopération régionaux.

L’inflation a été accélérée par la guerre, notamment en ce qui concerne le blé et le pétrole. Quel est l’effet du contrôle monopolistique par les pays producteurs de pétrole et quel est l’effet de la guerre ? C’est très difficile à discerner. Car même lorsque la guerre s’arrêtera, les pays producteurs de pétrole voudront que le prix reste très élevé. Je doute qu’on assiste à une chute des prix comme au début du Covid, où ils ont chuté de plus de 50 % dans de nombreux cas. Je pense qu’ils se stabiliseront à un niveau inférieur à celui d’aujourd’hui, mais ils ne baisseront certainement pas de façon spectaculaire. Et s’ils ne baissent pas de manière significative, cela signifie probablement que les prix des matières premières resteront également élevés. Et cela est également compliqué par le problème de la chaîne d’approvisionnement mondiale.

Cependant, un facteur dont l’impact sur l’inflation a vraiment été exagéré est l’augmentation des dépenses sociales du gouvernement due à la crise de la pandémie. Il y a eu de grosses dépenses déficitaires pour soutenir le niveau de vie, et maintenant certains économistes disent que c’est la cause de l’inflation – je ne pense pas que ce soit vrai. Je pense que la cause fondamentale a été les problèmes des chaînes d’approvisionnement mondiales, la hausse du prix du pétrole et les effets d’entraînement sur les prix des matières premières.

BR : Nous semblons assister à une résurgence du soutien à l’OTAN et à l’augmentation des dépenses militaires en Occident. En tant qu’anti-impérialiste, cela vous inquiète-t-il ?

WB : Aux États-Unis, cela est en grande partie lié aux développements nationaux. Joe Biden utilise l’Ukraine et son attitude à l’égard de la Chine pour résoudre les problèmes de guerre civile informelle qui existent actuellement aux États-Unis. Vous avez un pays très polarisé sur le plan intérieur, donc être capable de projeter un ennemi extérieur est l’un des moyens par lesquels vous pouvez neutraliser la base de Donald Trump et obtenir un semblant de coopération nationale. Je ne pense pas que cela va vraiment fonctionner, mais ils vont continuer à faire pression sur ce programme, tout en augmentant les dépenses militaires. Elles dépassent déjà 800 milliards de dollars cette année, et il est probable qu’elles augmentent encore. Cela souligne l’importance pour le mouvement anti-guerre de se revitaliser et pour l’aile gauche du parti démocrate d’adopter une position anti-militaire beaucoup plus forte et de mettre fin à ce nationalisme frénétique que Biden essaie de créer.

En Europe, il y a certainement un changement dans la direction du militarisme, surtout parmi les forces libérales et conservatrices. Nous voyons Boris Johnson aller se faire photographier avec Volodymyr Zelensky, et cette guerre a été une grande opportunité pour lui, étant donné ses véritables problèmes intérieurs. Je ne sais pas combien de temps ce moment nationaliste va durer, mais je pense que les Britanniques sont moins naïfs que ne le pense Boris Johnson.

Quant à l’Europe continentale, elle est très dépendante de l’énergie russe, ce qui continuera à être un problème. L’Allemagne, sous la direction des Sociaux-Démocrates, continue d’être souple vis-à-vis de Washington, mais je ne pense pas que ce soit tout à fait la même chose que lorsque Angela Merkel était là, en termes de voix européenne pro-américaine. En France, nous ne savons pas ce qui va se passer : le Rassemblement national avec Marine Le Pen pourrait remporter le second tour de l’élection présidentielle et, comme nous le savons tous, l’extrême droite européenne est plus étroitement alliée à Poutine. Viktor Orbán en Hongrie, une autre figure d’extrême droite qui vient d’être réélu, est également plus proche de la Russie.

Donc oui, il semble y avoir une tendance à l’augmentation des dépenses militaires et au rapprochement avec l’OTAN. Mais la situation intérieure d’un grand nombre de ces pays est si mouvante qu’on ne peut pas dire que cela débouchera sur une alliance forte entre l’UE, le Royaume-Uni et les États-Unis. Le résultat à court terme pourrait être un renforcement de l’OTAN, mais, à moyen et long terme, nous pourrions assister à un affaiblissement de l’alliance occidentale.

Je pense que c’est la chose qui échappe à la plupart des analystes lorsqu’ils examinent la situation géopolitique des États-Unis et de l’Europe ; vous ne pouvez pas vous contenter d’examiner la politique étrangère sans tenir compte des luttes politiques intérieures dans votre analyse. J’ai le sentiment que c’est le facteur que nous devons vraiment examiner si nous voulons voir l’orientation à long terme de l’Occident sur cette nouvelle scène internationale.

A propos de l’auteur

Walden Bello est un universitaire et un activiste de renommée mondiale qui enseigne actuellement à l’université de Binghamton. Ses derniers livres sont CounterRevolution : The Global Rise of the Far Right et Paper Dragons : China and the Next Crash [Contre-révolution : la crise mondiale de l’extrême droite et Les dragons de papier : la Chine et le prochain crash, NdT].

A propos de l’interviewer

Ben Wray est un journaliste indépendant basé en Écosse et coordinateur du Gig Economy Project. [Projet d’économie parallèle, NdT]

Source : Jacobin Mag, Ben Wray, Walden Bello, 18-04-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

Fox 23 // 12.05.2022 à 08h56

Je m’inquiète…
Les Crises a pris la décision de ne pas commenter directement le conflit entre Russie et Ukraine – qui en vérité dépasse très nettement ce stade – prenons- en acte.
Par contre, la série de papiers d’Atlantistes distingués poursuivent la réflexion à charge, C’est toujours la Russie et l’ignoble Poutine qui sont, non seulement la cause de tout, mais aussi de leur propre malheur à venir (plus facile qu’un constat du présent).
Basta, un peu d’équilibre, que diable ! Qui ne devait pas avancer d’un pouce vers l’Est en 1990 ?

37 réactions et commentaires

  • La main du Kremlin // 12.05.2022 à 07h56

    Le point de vue de ce monsieur est atlantiste , activiste ou pas,donc ca ne marchera jamais , le Dombass et assimilé ne sera plus jamais Ukrainien !
    Il serait temps que l empire er Ursula le comprennent !

      +41

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  • Fritz // 12.05.2022 à 08h19

    Analyse intéressante de Walden Bello. Impasse stratégique ou pas, négocier est une exigence morale et politique. L’entretien date d’avant le 24 avril et il évoque une victoire éventuelle de Marine Le Pen, précisant que « l’extrême droite » est favorable à des négociations avec Poutine. Je trouve que ce qualificatif d’extrême droite s’appliquerait mieux aux fous furieux de l’OTAN, aux USA comme en UE.

    J’ajoute que les Occidentaux ont tout fait pour décourager ou même saboter les négociations russo-ukrainiennes qui se sont déroulées en Biélorussie puis en Turquie. Dès le 25 février, Zelensky se déclarait prêt à discuter d’un statut de neutralité pour l’Ukraine, mais il s’est ravisé à la suite de pressions.

      +24

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    • med // 12.05.2022 à 11h55

      Négocier avec qui ??????
      Cela fait 7 ans que Poutine a essayé de négocier patiemment les accords de Minsk. Accords garantis par la France et l’Allemagne sur le Donbass.
      On lui a ri au nez, pendant que l’armée Ukrainienne bombardait cette même région, faisant 14000 morts en 7 ans.
      Une ultime tentative a eu lieu fin 2021. Poutine menaçait d’intervenir si rien n’était fait. Silence des USA et de L’Europe.
      Il n’a pris personne en traite. Je pense qu’aujourd’hui, ils rigolent moins, surtout les dirigeants ukrainiens.

        +37

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  • Fabrice // 12.05.2022 à 08h34

    Il n’y a pas de gagnants, il faut vraiment arrêter de croire que les guerres sont un match de football américain, personne ne gagne que se soit individuellement ou globalement.

    La guerre en Irak à provoqué une récession mondiale, un discrédit international aux Usa, un endettement record, …

    Il n’y a que l’occident pour croire qu’une guerre rapporte quoi que ce soit car à un moment où un autre on en paye l’ardoise

      +13

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    • azuki // 12.05.2022 à 11h50

      Il y a toujours des profiteurs de guerre. Ce ne sont jamais les peuples qui gagnent, ils sont les victimes du jeu des puissants.

      Et dans les profiteurs de guerre, regarde qui est l’industrie parasite qui est un pillier économique qui maintient l’économie US a flot tout en la phagocitant au détriment de tout le reste, éducation, santé… et que la puissance a rendu totalment incontrôlable par qui que ce soit, présidence, congrès… : l’industrie de l’armement et de la guerre bien sûr. Et en plus elle se retourne en interne contre le pays en poussant à la surveillance et la répression puisque toutes les industrie de «la sécurité» sont des émanation de l’industrie de la guerre.

      P.S. Un jour il faudra qu’on m’explique pourquoi je ne reçois jamais aucune notification même si je coche les cases.

        +9

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    • gracques // 13.05.2022 à 06h40

      Et un peu le gouvernement de Poutine , non ?
      Quant à la réponse de Poutine face aux provocations de l’OTAN , pire qu’une faute , une erreur .

      Erreur quant à la résistance de l’armée et du gouvernement ukrainien
      Erreur sur la réaction en occident (Suède et finlande prête à adhérer à la otan)
      Erreur sur la capacité militaire russe
      Ces erreurs conduisent au grand gâchis de ce xxi siècle naissant….

        +2

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      • Seth // 13.05.2022 à 18h47

        C’est tout au moins là ce qui se dit sur Médiapart où l’on rajoute à cette liste le viol à grande échelle par les soudards russes.

          +3

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  • Fox 23 // 12.05.2022 à 08h56

    Je m’inquiète…
    Les Crises a pris la décision de ne pas commenter directement le conflit entre Russie et Ukraine – qui en vérité dépasse très nettement ce stade – prenons- en acte.
    Par contre, la série de papiers d’Atlantistes distingués poursuivent la réflexion à charge, C’est toujours la Russie et l’ignoble Poutine qui sont, non seulement la cause de tout, mais aussi de leur propre malheur à venir (plus facile qu’un constat du présent).
    Basta, un peu d’équilibre, que diable ! Qui ne devait pas avancer d’un pouce vers l’Est en 1990 ?

      +59

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    • Anicroche // 12.05.2022 à 12h37

      Il était une fois les-crises.fr:

      https://www.les-crises.fr/?s=ukraine+nazis

        +16

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      • moshedayan // 12.05.2022 à 18h20

        Fox 23 et Anicroche, bien vu !
        la phrase suivante de cet article – « Je pense que Poutine a besoin d’une occasion de sauver la face, et je pense que les Ukrainiens veulent montrer au monde qu’ils ont résisté avec succès à l’invasion.  »
        c’est sûr ce n’est pas à l’Ouest – en France, que mes amis français ont vu, un « nationaliste  » verser de l’eau et arracher le drapeau ukrainien affiché par des « libéraux UE » dans le Parlement.. mais à Bratislava ou lors du 1er mai 2022 un dirigeant de l’opposition slovaque faire scander aux manifestants à ce mot « L’Américaine Ameriska ! en choeur « la maîtresse ! ‘-ou prostituée)- l’Américaine ! la « maîtresse »… répondaient-ils en choeur ! en parlant de la Présidente Chaputova… non ce n’est pas en France qu’un opposant -comme Melenchon disaient mes amis- oserait dire de votre Président « larbin » ou porte serviette de Biden… » En Slovaquie ,nombreux sont ceux qui pensent plutôt que la rupture de front aura lieu… et que c’est vous en Occident qui devez réfléchir à « sauver la face »… C’est être des ignares complets sur la mentalité des Russes.. (Poutine ou pas…! notez-le) vu tout ce qui s’est passé réellement depuis 2014, …les Russes mettront le temps qu’il faut… mais l’Ukraine devra accepter les conditions… pour éviter le pire…

          +11

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        • gracques // 13.05.2022 à 06h44

          Ouais ….. et le nationalisme ukrainien ? Si il n’y existait pas , POUTINE l’à créé !

          En France on devrait se souvenir des réactions dans les contrées envahies par les armées de Napoléon !
          Espagne , Portugal et Allemagne …… et Russie .

            +1

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          • moshedayan // 13.05.2022 à 09h55

            Très bien informé sur le nationalisme ukrainien effectivement !
            1934 – assassinat du ministre de l’Intérieur polonais par un partisan de Choukchevich (qui inviente « le mot Slava Ukraina »
            1939-1942 massacres de Polonais, Biélorusses et Juifs… par l’OUN -UPA en Volhynie
            Et depuis la présidence Kouchma….années fin 90 -2000 ukrainisation de l’enseignement….

              +4

            Alerter
          • Anicroche // 13.05.2022 à 14h40

             » POUTINE l’à créé ! »

            Oui, en ne s’opposant pas immédiatement au coup d’Etat de 2014.

            Errare humanum est.

              +2

            Alerter
  • jacques // 12.05.2022 à 09h11

    La grande perdante de ce conflit va être l’Europe, elle va perdre l’énergie et les matières premières russes qui sont proches, nombreuses et pas chères contre des beaucoup plus chères et lointaines. La Chine va gagner ces mêmes matières (voir le contrat sur le gaz de 30 ans signé avec la Russie) et gagner en compétitivité sur tous les marchés, en particulier hors occident et renforcer son influence dans le monde.
    Les USA cherchent à maintenir leurs hégémonies sur la planète à tout prix, et ce conflit va peut-être affaiblir la Russie, mais va surtout obliger l’UE à créer un rideau de fer économique avec la Russie, ce qui va entrainer une perte de compétitivité sur le marché mondial.

      +36

    Alerter
    • Olivier77 // 12.05.2022 à 09h52

      Pour compléter, qu’on ne vienne pas nous culpabiliser encore une fois pour le climat. Le gnl américain est une idiotie économique et écologique. Mais c’est parti pour en bouffer des plein tanker.
      Aujourd’hui j’ai honte d’être français en raison de la bêtise de nos dirigeants.
      pour en revenir au texte, pourquoi tous les chercheurs et analystes occidentaux pensent que la Russie ait besoin de la Chine dans la reconquête des territoires russophones d’Ukraine? N’ont-ils pas encore compris qu’elle a les ressources suffisantes pour atteindre ses objectifs. Occidentaux, retirez vos œillères, la Russie a beaucoup changé depuis la chute du mur de Berlin.

        +19

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      • Myrkur34 // 12.05.2022 à 13h30

        Je crois que vous prenez vos désirs pour la réalité Olivier 77. Les ukrainiens vont désormais guerroyer jusqu’à l’évacuation totale de leur territoire y compris le Donetsk et Louhansk, vu la montagne d’armements envoyée par les américains et autres. Et puis vous avez peut-être remarqué que les ukrainiens avaient la foi/gniak au combat contrairement à leurs adversaires. C’est tout bête, ils sont chez eux et chaque ukrainien a une victime de l’Holodomor dans sa famille et l’impérialisme russe, ils doivent en avoir par dessus la tête. Les américains ayant évidemment leurs objectifs propres de dessouder/déstabiliser la Russie par ukrainiens interposés, cela va sans dire, et ils vont nous mettre dans la mouise totale dans pas longtemps.
        Car quand l’armée russe sera à court de tout et à la limite de la débandade, que croyez vous qu’il se passera coté russe pour dire stop ou pouce ? Au minimum du nucléaire tactique ou le remplacement de Poutine par un dur/cinglé à la Jirinovski qui nous feront regretter amèrement le temps des Gorbatchev et Eltsine..

        J’espère me tromper et que la raison l’emporte à la fin mais je suis très pessimiste au regard de l’Histoire.

          +5

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        • Candide // 12.05.2022 à 17h38

          La combativité des régiments extrémistes Ukrainiens est, certes, notable.
          Mais le vrai combat n’est pas entre Ukrainiens et Russes.

          C’est surtout les finances US contre l’armée Russe. Et quand les contribuables américains auront jugé avoir assez payé pour des gens qui « parlent tous russe », les finances s’arrêteront net.
          A l’arrivée de la prochaine élection, l’avenir de l’Ukraine sera sceller.

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        • olivier77 // 12.05.2022 à 17h43

          Je prends acte de vos écrits et je vous répondrais dans 2 mois quand votre propagande aura pris la même consistance que l’armée ukrainienne, évaporée.

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        • Logique // 12.05.2022 à 23h33

          Vous croyez réellement que les Ukrainiens ou ce qu’il en reste vont (re)conquérir Donetsk, Lougansk et Kherson?

          Non, je n’ai pas remarqué que les Ukrainiens avaient la gniak, surtout ceux envoyés en première ligne sans formation militaire.

          Ni ceux qui se terrent dans les sous-sols de l’usine de Marioupol et qui ne cessent d’implorer qu’on vienne les sauver des méchants Russes. Même qu’ils se sont adressés au pape.

          Si vous avez d’autres sources d’information, je suis preneur.

          Pour votre information, l’armée russe n’a pas d’arme nucléaire tactique. C’est tout ou rien. Vous connaissez le missile Sarmat, n’est-ce pas?

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        • Evan // 14.05.2022 à 09h09

          « Les Ukrainiens » cela ne correspond à rien dans ce pays artificiel créé par Lénine et Staline et confirmé par les Etats-Unis après 91. Il y a la Novorussie qui a de Kharkov à Odessa (jusqu’à la Transnistrie), peuplée de Russes et placée dans l’Ukraine par Lénine (1921). Il y a la Galicie, à l’Ouest, qui n’est en Ukraine que depuis 1945, sur ordre de Staline et d’où s’est diffusé un nationalisme radical à tendance néo-nazie. Il y a un bout de Hongrie, un bout de Roumanie, et le reste qui correspond plus ou moins à l’Ukraine historique, soit pas grand chose de viable. La Pologne rêve de découper l’Ukraine et de récupérer au moins la Galicie où les militants de Bandera et Shuskevich ont massacré entre 80000 et 200 000 Polonais pendant la 2e GM (sans compter les Juifs car c’est le coeur de la Shoah par balles).
          Je vois trois Ukraine où les sentiments vis-à-vis des Russes vont de la haine absolue (Galicie), à la peur (Ukraine historique) et enfin à l’adhésion (Novorussie).
          Les Russes vont récupérer la Novorussie (de façon certaine à cette heure jusqu’à Kherson) et s’ils vont jusqu’à la Transnistrie,15 millions d’habitants sur la base de votes populaires. Je doute raisonnablement qu’ils échouent.

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    • moshedayan // 12.05.2022 à 18h26

      Vous avez raison… mais les Occidentaux vous l’ignorez ou voulez l’ignorer, vos dirigeants européens sont complètement d’accord avec leur maître américain, parce qu’ils pensent qu’ils pourront aussi « participer au festin » de la Russie défaite, sur les matières premières quand celle-ci sera affaiblie et effondrée… Vos dirigeants ont scellé ce « pacte » malfaisant avec les Américains – c’est acté… et les Russes l’ont bien compris…. Et vos médias sont effectivement en plein délire…

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  • Fritz // 12.05.2022 à 09h41

    « La situation avec Taïwan présente une grande différence » : en effet, Taïwan n’est que le nom d’une province sécessionniste de la Chine, province qui se donne elle-même le titre de « République de Chine ». En droit international, Taïwan n’existe pas.

    La ressemblance, quand même, c’est que les USA ont voulu faire de l’Ukraine ce qu’ils ont fait de Taïwan : une base militaire avancée. Taïwan pour menacer la Chine, l’Ukraine pour menacer la Russie.

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  • Christian Gedeon // 12.05.2022 à 10h31

    Kezako? Les papiers publiés sont de plus en plus atlantistes, sous un très pâle maquillage contestataire. Que pasa companeros ? Cet article me fait penser à la déclaration d’hier de la commission de l’UE. Moscou serait le plus grand danger pour «  l’ordre mondial ». J’ai bien noté ordre mondial et non paix mondiale. Instructif, non?

      +25

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  • med // 12.05.2022 à 11h33

    Pourquoi Poutine aurait-il besoin de sauver la face ? Je ne comprends pas cette phrase.
    [modéré]
    Il y a deux mois, Le Maire disait que la Russie allait s’effondrer économiquement. J’ai l’impression de voir tout le contraire, le rouble atteint des sommets.
    Poutine dans le Donbass prend son temps, mais une chose est sûre, L’armée Ukrainienne est en train de subir de très lourdes pertes, et sera dans peu de temps totalement encerclé, et anéantie. Tout ça pour le bon vouloir d’un Zelensky totalement insensible aux souffrances qu’il fait endurer à son peuple et son armée, en faisant durer une guerre perdue d’avance juste pour le bon plaisir des USA.
    Ils espèrent sans doute qu’avec le temps l’économie et peuple russe se soulèvera contre le gouvernement. C’est juste le contraire qu’ils sont en train de créer avec des sanctions débiles qui pénaliseront bien plus l’Europe que la Russie à moyen terme.
    Ce qui me désole là, c’est de voir à quel point les médias occidentaux ont totalement basculer dans une propagande idéologique, ou même la vérité la plus élémentaire a totalement disparue.

      +31

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  • Arnaud T // 12.05.2022 à 17h02

    Dites, les Chinois ont-ils bien compris que si les Russes perdent ce sont les prochains??

    je sais pas moi, je suis dans ce genre de situations, j’aide un peu plus les Russes…

      +6

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    • Brigitte // 12.05.2022 à 22h08

      Les chinois font preuve de prudence en restant dans cet entre-deux. Ils pourraient certainement mettre en place des contre-sanctions vu la dépendance de l’Occident à leur économie. S’il ne le font pas c’est que cette dépendance est réciproque et ils l’ont bien compris.
      De plus, ils sont déjà en guerre commerciale avec les USA.
      Les USA sont-ils prêts à sacrifier l’Europe? ça leur rappelle sans doute de bons souvenirs: la 2ème guerre mondiale d’où ils ont tiré leur gloire. Ils espèrent faire rebelote. La covid a préparé le terrain.
      La Chine est à la peine en ce moment à cause du virus, enfin c’est ce que l’Occident se plait à croire. Donc, la Chine se protège avant tout.

        +2

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  • Gaspard des montagnes // 12.05.2022 à 19h22

    Les chinois aident deja beaucoup les russes sous couvert de confinement Covid. Il s’agit en fait d’un quasi embargo de tous les composants qui entrent dans les produits finis occidentaux : autos, équipements de la maison et bien sur armes. Or les stocks se vident rapidos.
    De plus nous allons vers une récession doublée d’une crise financière (dettes & inflation).
    Pendant ce temps les nouvelles routes de la soie assurent les livraisons aux russes !
    De plus les élections de mid terme arrivent, Biden va essayer de maquiller son bilan pas fameux, donc de relancer l’économie comme chaque fois, et le soutien à l’Ukraine qui icoute très cher àux US sera mis de côté.

      +13

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  • Incognitototo // 13.05.2022 à 01h02

    Je suis vraiment consterné par le nombre de commentateurs qui massacrent la qualité de ce site. Des commentateurs pour lesquels le moins qu’on puisse dire c’est que ce n’est pas la cohérence, à tous niveaux, qui les étouffe.

    Hou, le vilain Zelensky qui a probablement fait de l’optimisation fiscale, vive le pur Poutine qui a érigé l’assassinat politique (direct ou indirect), la corruption et la captation des richesses de son pays en système d’État.
    Si on disqualifie quelqu’un pour sa corruption (passée ou présente), il n’y a pas de raison de ne pas faire de même avec tous ceux qui ont fait pareil ou pire ; et pour information même Gandhi, Mandela ou de Gaulle ne sont pas sans tâches.

    Hou, les vilains impérialistes US et leurs vassaux de l’UE, vive la Russie qui tout autant applique la loi du plus fort et assassine des peuples.
    Qu’est-ce qui peut bien dans l’esprit de certains justifier de prendre parti pour la Russie (en réalité pour Poutine) ? En quoi ce pays – qui est d’une sauvagerie sans nom pour tout – démontre-t-il qu’il y aurait quelque chose de plus à défendre par rapport à ceux qu’il agresse et assassine ?

    Hou, la vilaine propagande atlantiste, dont on se défend en répétant comme des ânes la propagande russe.
    Mais oui, suis-je bête, Poutine est le défenseur de nos « libertés » et notre rempart contre les nazis… on est vraiment en plein délire.
    Personnellement, je suis bien plus terrorisé par le totalitarisme « poutinien » que par les 4 % d’extrême droite qu’il y aurait en Ukraine.

    Hou, le menaçant OTAN qui érige des défenses contre les visées hégémoniques de pays totalitaires, vive les empires russes, chinois et leurs vassaux qui comme ils le démontrent tous les jours n’aspirent qu’à la paix, à la liberté et à l’émancipation des peuples.
    C’est pourtant simple, s’ils ne veulent plus se sentir menacés ils n’ont qu’à abandonner leurs visées hégémoniques et de conquête territoriale, et ils pourront même adhérer à l’OTAN après.

    Il existe une hiérarchie du mal, mais très clairement ça n’a aucun sens de prendre parti pour Guy Georges contre Fourniret, sous prétexte qu’il aurait assassiné moins de gens.
    Il semble bien que cela échappe à certains qu’on peut honnir les USA ET la Russie ET la Chine ET Macron, et que c’est à cela que doit aboutir un minimum de cohérence avec les valeurs que l’on défend, du moins si on en a qui ne soient pas à géométrie variable.

    Des fois, je me dis vraiment que ce qui agit les humains n’est pas Thanatos comme le supposait Freud, mais bien une singularité ontologiquement suicidaire. Et quand on sera tous vitrifié, ils auront l’air fin ceux qui soutenaient Poutine, envers et contre tout, comme s’ils étaient à un match de foot.

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    • Arnaud T // 13.05.2022 à 09h57

      Bonjour Incognitoto

      On peut détester Poutine car autoritaire et corrompu et reconnaître que malheureusement aucune puissance (et la Russie en est une) ne peut tolérer qu’un pays voisin se mette à brimer son ethnie à sa frontière pour rejoindre une alliance dont le pays chef a comme mantra diplomatique de vous détruire en tant que puissance (ce qui pour la Russie, comme pour les USA et la Chine équivaut à détruire le pays), aucune puissance ne peut tolérer que dans le contexte un autre pays voisin se foute ouvertement de sa gueule rompe un traité et rejoigne cette même alliance.
      On peut apprécier nos démocraties sans complotisme et reconnaître qu’en géopolitique nous agissons de même y compris avec le Mali et les Iles Salomon, pourtant beaucoup plus loin de nos frontières
      On peut hiérarchiser le mal et justement reconnaître qu’en termes de vies humaines détruites sur les 25 dernières années:
      Irak, Afghanistan, Syrie, Lybie, Centrafrique, Bombardements de Belgrade en 1999
      sont largement pires que
      Tchétchénie, Géorgie, Ukraine et ce sans nier l’horreur qu’ont vécue ces trois pays

      Quant à Zelensky, je vous rassure, il a fait exactement comme Poutine…captation de richesses d’état et planque à l’étranger..pour favoriser de vraies brimades et aussi des assassinats de journalistes..

      Et je précise les principaux pays de l’Otan ont tout autant que la Russie et la Chine des visées expansionnistes…le nier est se foutre de la gueule du monde

        +5

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      • Incognitototo // 13.05.2022 à 16h29

        « Brimer son ethnie » ? Alors il faut dire pareil pour les Basques, les Bretons, et les Corses autonomistes quand ils subissent ou subissaient la répression de l’État français pour leurs actes terroristes ; mais aucun autre pays n’a jamais même condamné la France pour cela.

        Aucun pays et pas plus la Russie n’a le droit de se mêler des choix d’un pays voisin et pire de faire une guerre préventive sous prétexte d’une menace qui n’existe pas et n’existera jamais.

        Seuls ceux qui ont subi les guerres peuvent juger du « pire » ; mais en tout état de cause celles du passé ne peuvent en aucun cas justifier celles du présent, comme le fait Poutine et vous avec lui. Des milliers de guerres ont été faites sous ce prétexte. Personnellement, je pense que rien ne peut justifier des crimes (sauf la légitime défense) et encore moins le passé…

        Comparer la corruption criminelle et prédatrice de Poutine avec celle de Zelensky, c’est mettre sur le même plan Madoff (qui cependant n’a tué personne pour arriver à ses fins) à un voleur de scooter… c’est tout simplement ridicule.

        Aucun pays de l’OTAN n’a jamais envahi un voisin et ce traité ne prévoit qu’une assistance de défense, pas d’aider des guerres de conquête. Quand les buts de l’OTAN ont été dévoyés, de nombreux pays membres s’en sont désolidarisés ; mais si comme vous on mélange tout, forcément plus aucune hiérarchie n’est possible au niveau des valeurs.

        Bref, vous illustrez parfaitement les incohérences – avec l’accumulation de biais cognitifs et de confirmations – qui me hérissent et me fatiguent au plus haut point.

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        • un citoyen // 14.05.2022 à 00h37

          « Comparer la corruption criminelle et prédatrice de Poutine avec celle de Zelensky, c’est mettre sur le même plan Madoff (qui cependant n’a tué personne pour arriver à ses fins) à un voleur de scooter… c’est tout simplement ridicule. »
          Zelensky est le chef de l’état Ukrainien, un pic de la partie émergée de l’iceberg ukrainien, et de même pour Poutine dans la partie Russe. Beaucoup de choses en dessous qui sont inconnues, floues, affirmées dans un camp et contredites ou ignorées dans l’autre, … Si vous lisez par exemple les articles de Donbass-insider, dont les révélations de Laurent Brayard concernant les exactions pratiquées dans le camp ukrainien sur les séparatistes et la population entre 2014 et maintenant, et ceux de lemonde (les deux médias que je lis en parallèle depuis Février an plus du site Les Crises), vous verrez un fossé inouïe et insoutenable entre les avis, que ce soit concernant Zelensky, Poutine ou n’importe quelle histoire en Ukraine ou en Russie. On ne peut que très rarement être dans l’affirmative, et cela vaut aussi pour votre phrase.

          « Aucun pays et pas plus la Russie n’a le droit de se mêler des choix d’un pays voisin et pire de faire une guerre préventive sous prétexte d’une menace qui n’existe pas et n’existera jamais. »
          Mais ne pas oublier qu’une forte minorité pro-russe est présente dans beaucoup d’oblasts dans l’Est de l’Ukraine, avec des liens familiaux, culturels etc., avec la Russie. Une menace qui n’existe pas, c’est l’inverse qui est fortement ressenti.

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          • Incognitototo // 14.05.2022 à 01h53

            C’est sûr, Laurent Brayard est une source extrêmement crédible et pas du tout vendu aux intérêts et à la propagande russes 🙁 … Effectivement, quand on a de telles références tout est « relativisable », explicable et se justifie. J’espère en outre que vous avez la même compassion pour tous les étrangers vivants en France et qui sont perpétuellement stigmatisés, mais dont pourtant aucun de leur pays d’origine ne réclame un traitement « à part » ni ne nous menace d’une guerre si on ne leur donne pas de droits supplémentaires. C’est bête, mais avec votre « raisonnement vous pourriez même appuyer une sécession des cités où vivent plus de 70 % d’immigrés et aussi l’indépendance des Basques, des Bretons, des Corses, etc…

            Sauf que les relativisations et les explications ont des limites, ce sont celles des faits, sinon il faudrait également militer pour que tous les prisonniers du monde soient libérés. Aussi, même si je pense que Poutine est très perturbé mentalement et à ce titre très dangereux, il n’y a que ce qu’il a fait qui m’intéresse… et là en termes de criminalité Zelensky est un enfant de chœur.

            Ce genre de « raisonnement » (qui en réalité sont des tautologies) ne sert qu’à alimenter vos biais de confirmations et ne mène à rien, sauf comme vous le faites à justifier des actes injustifiables.

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            • un citoyen // 14.05.2022 à 07h45

              Incognitototo : Vous avez une opinion tranchée et vous vous y ancrez coûte que coûte. Vous m’avez mal compris et m’accusez en retour par un raisonnement biaisé… je ne vais pas discuter davantage avec vous.
              Ma démarche est de comparer les différentes versions sans mettre l’une des parties « à l’index », je me garde d’avoir une opinion définitive sur le sujet. Eh non, je ne confirme et ne justifie rien.

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            • Incognitototo // 14.05.2022 à 15h01

              Je ne pense pas me tromper en vous répondant tel que je l’ai fait. Personnellement, je n’ai pas besoin de comparer des « versions » pour avoir une opinion sur cette guerre.
              Je me fous de savoir qui aurait « raison » et qui aurait tort, ou pire encore, comme d’autres le font constamment sur ce site, commenter qui aurait la plus grosse entre les belligérants comme s’ils étaient à un match de foot (ce qui dénote en soi un haut degré de bassesse du front).
              Bref, à l’exception de la légitime défense, aucune guerre n’est justifiable, point. Et connaître les raisons données (pour la plupart manipulées) qui tenteront de justifier ces crimes ni changera rien.

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  • tchoo // 13.05.2022 à 15h52

    Pour négocier, il faut que les parties belligérantes est la volonté de stopper les combats, ce n’est pas le cas coté ukrainien, contrait par les américains qui veulent continuer à enliser la russie dans le conflit avec l’espoir que ce pays finisse par s’effondre et qu’ils puissent reprendre le pillage stoppé par Poutine.
    On peut être très lucide sur Poutine et ce qu’il fait de la Russie, il n’empêche que jusqu’a preuve du contraire, ce n’est pas lui qui a fait preuve d’impérialisme et d’hégémonie.
    Ce n’est pas lui, ni la russie, qui croyant son système supérieur à tous les autres veut l’imposer de gré ou de force à tous qu’elle qu’en soit les conséquences
    Alors oui l’OTAN n’est pas une organisation de paix, et est un formidable débouché pour quelques militaires de pays européens en mal de pouvoir, dominée et au service de l’hégémonie américaine.

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  • METZGER // 14.05.2022 à 19h27

    Comme Incognitototo, je suis effrayé par le feu d’artifice des commentateurs « spécialistes » aux analyses hyperboliques des « Crises », concernant cette « opération spéciale »
    Russophone, avec une branche familiale Russe, j’ai suivi l’évolution de l’Union Soviétique, le pillage Elsinien, puis la montée en puissance de ce médiocre agent de renseignement sorti de son anonymat par Berezovsky qui croyait en faire sa marionnette.
    J’ai été profondément peiné par la dérive autoritaire de ce personnage falot, incapable de faire prospérer le pays le plus riche du monde, en faisant de la fierté nationale ( qui rappelle pourtant de tristes souvenirs ) en exploitant l’iconographie de la grande guerre patriotique, idéalisée et fortement simplifiée, le réarmement massif au détriment du social, des infrastructures, du médical, etc…en s’appuyant sur une propagande massive et décomplexée portée à des sommets de stupidités et d’arrogance par un Soloviev.
    C’est bien la culture de la haine qui est la base du raisonnement de beaucoup de Russes aujourd’hui, abrutis et fanatisés.
    Je suis content de vivre en France, un pays où l’on assassine pas les journalistes, ou la liberté de la presse et des opinions sont une réalité.
    Je suis fier d’être Français car la France n’a pas l’intention d’envahir la Belgique, ni la Suisse. Je suis désemparé de voir la saignée de jeunes slaves en âge de fonder une famille que Poutine détruit comme Staline l’avait fait. Triste et dégouté. Ceux qui admirent Poutine me plongent dans une abîme de perplexité.

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    • Arnaud T // 14.05.2022 à 21h37

      à Metzger

      Eh oui Poutine est un salaud mais c’est marrant, les salauds de cette trempe apparaissent plus souvent dans les pays qui se sentent menacés…ou pour défendre des minorités menacées…(je ne parle pas des pantins mais là on parle de tyran qui cachent leur illégitimité)
      Hitler apparu dans une Allemagne que le traité de Versailles voulait mettre plus bas que terre…
      Staline apparu après une guerre civile dans laquelle la Russie s’est pris littéralement tout le monde développé dans la gueule (France, UK, Allemagne USA et Japon, il faut y aller)
      Le communisme chinois apparu après un bon siècle à se faire mettre sur la gueule par les Anglais d’abord puis tous les pays développés ensuite pour finir par un Japon vener

      Poutine apparu dans une Russie anéantie par les 10 ans d’Eltsinisme dans lesquels les USA ont clairement leur part.
      Assad que clairement les Kurdes préféraient aux islamistes apparu pour défendre les Alaouites qui auraient pris cher sinon…

      eh oui vous vivez « en France, un pays où l’on assassine pas les journalistes, ou la liberté de la presse et des opinions sont une réalité » parce que nous ne sommes pas encore menacés dans nos intérêts vitaux aucun pays voisin ne veut rejoindre une alliance dont le pays chef déclare vouloir nous détruire, ne lance une guerre civile contre les Suisses, Espagnols (mettez y ce que vous voulez) d’origine Française en expliquant que les Français sont leurs ennemis et ne demande à se doter de l’arme nucléaire. on peut donc commercer en paix (ce qu’ont fait Russie et Finlande tant que celle-ci restait neutre depuis 1945)

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