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Ukraine et Euromaïdan (3) – Svoboda : une « Liberté » toute relative…

Suite de notre série de reprises sur l’Ukraine… Il ne s’agit pas ici de défendre mordicus l’ancien Viktor Ianoukovytch, dont je ne fais pas partie du fan club. Rappelons qu’il a été Premier ministre de 2002 à 2005, et de 2006 à 2007. Chef de l’opposition, il remporte à la surprise (et la déception de […]
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Suite de notre série de reprises sur l’Ukraine

Il ne s’agit pas ici de défendre mordicus l’ancien Viktor Ianoukovytch, dont je ne fais pas partie du fan club. Rappelons qu’il a été Premier ministre de 2002 à 2005, et de 2006 à 2007.

Chef de l’opposition, il remporte à la surprise (et la déception de l’UE) l’élection présidentielle de 2010 avec 48,95 % des voix, contre 45,47 % à Ioulia Tymochenko. Le résultat est jugé « honnête » par les observateurs de l’OSCE. Il dénonce « des dettes colossales, la pauvreté, une économie qui s’effondre, la corruption » et souhaite des relations fortes avec l’Union européenne et la Russie. Il effectue sa première visite officielle à l’étranger à Bruxelles le 1er mars 2010, où il s’entretient avec le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. Viktor Ianoukovytch se rend en Russie le 5 mars.

Il annonce le soir de son investiture son intention de remplacer Ioulia Tymochenko au poste de Premier ministre. Celle-ci refuse, et défie les partisans du nouveau président en soumettant un vote de confiance au Parlement. Le 3 mars 2010, son gouvernement tombe après le vote d’une motion de censure.

Réputé autoritaire et intolérant avec les médias, Viktor Ianoukovytch doit faire face aux critiques de journalistes ukrainiens qui dénoncent régulièrement la censure qu’il exercerait sur eux. En Occident, des voix dénoncent un recul des processus démocratiques et des atteintes à la liberté d’expression. L’Ukraine est désormais décrite comme un pays partiellement libre.

Carte mondiale des pays libres de l’ONG américaine Freedom House (à prendre quand même avec un peu de recul)
Elle gagnerait a être affinée, car la Russie qui élit son président sur la même plan que la Chine, elle-même sur le même plan que l’Arabie Saoudite est une maille un peu grossière…

Bref, un président totalement légitime et pas très sympathique. Ceci étant, son pays est jaune ; c’est en effet ennuyeux, mais alors pourquoi entretenons-nous toujours des relations avec les pays gris, à commencer par l’Afrique et les intégristes du Golfe Persique ?…

 

Le mouvement contestataire Maïdan comprenait 4 branches (toutes de droite et pro-européennes) :

Batkivchtchina : les ultra-libéraux

Depuis l’incarcération de Ioulia Timochenko, ancienne égérie de la révolution orange, c’est Arseni Iatsekiouk qui tente de prendre les rennes du parti Batkivchtchina (« Patrie »), L’Union panukrainienne « Patrie » se définit elle-même comme pro-européenne, et milite pour une adhésion à plus ou moins long terme de l’Ukraine à l’Union européenne. Elle est décrite par les analystes comme un parti populiste de centre-droit, libéral sur les questions économiques et modérément conservateur sur les questions de société.

Timochenko avec son « héroïne » Margaret Thatcher

L’ancien gouvernement enquêtait pour remettre la main sur 500 M$ qui auraient été détournés par Timochenko et Lazarenko

Oudar : les libéraux

Comme son nom l’indique – acronyme de « Alliance démocratique ukrainienne pour la réforme » signifiant « coup de poing » – Oudar – est mené avec vigueur par l’ancien champion de boxe Vitaly Klitschko. Surnommé « Dr Poings d’acier », l’ancien boxeur de 42 ans, 2,02m et 114 kilos, ex-champion du monde des super lourds et titulaire d’un doctorat (sur les « méthodologies de l’évaluation des performances d’un boxeur ») est populaire, mais son inexpérience, elle, incite à la prudence.

Quant à son programme, il pêche à la fois par légèreté et par la démesure de son ambition : accéder à un niveau de vie européen, éradiquer la corruption et rompre avec la déception à l’égard de la classe politique.

Soutenu par la CDU de Merkel :

Dans un rapport du German Foreign Policy intitulé « Notre homme à Kiev » datant de décembre 2013, on peut lire à propos de Klitschko et de son parti : « Selon les rapports de presse, le gouvernement allemand aimerait que le champion de boxe Vitali Klitschko brigue la présidence pour l’amener au pouvoir en Ukraine. Il souhaite améliorer la popularité de la politique de l’opposition en organisant, par exemple, des apparitions publiques conjointes avec le ministre des Affaires étrangères allemand. A cet effet, une réunion est également prévue pour Klitschko avec la chancelière Merkel lors du prochain sommet de l’UE à la mi-Décembre. La Fondation Konrad Adenauer a, en effet, non seulement soutenu massivement Klitschko et son parti UDAR, mais selon un politicien de la CDU, le parti UDAR a été fondé en 2010 sur les ordres directs de la fondation de la CDU. Les rapports sur les activités de la Fondation pour le développement du parti de Klitschko donnent une indication de la façon avec laquelle les Allemands influencent les affaires intérieures de l’Ukraine via UDAR » [22]. Ainsi, UDAR serait une création du CDU, ce qui explique la forte implication de la diplomatie allemande dans le « bourbier » ukrainien. Cette information est confirmée par de nombreux autres articles.

Svoboda : les néo-nazis

Nous allons nous arrêter un peu plus longuement sur ce « sympathique » parti.

Il a été créé en 1991 à Lviv sous le doux-nom de Parti national-social d’Ukraine (SNPU, au moins, la filiation est claire avec le NSDAP…), et a, dès ses débuts, su donner dans le folklore :

Lviv (plus grande ville de l’Ouest du pays avec 730 000 habitants, où le parti a fait plus de 50 % des voix en 2012) a un lourd passé nazi…

Elle accueille beaucoup de défilés en la mémoire de la dernière guerre. Par exemple, chaque année, il y a un défile en la mémoire de la création de la Division SS Galicie (corps de 25 000 ukrainiens sous commandement allemand créé en 1943), comme ici, en 2013 :

Insigne de la 14e Waffen Grenadier Division der SS Galizien

Après son élection en 2004, son Président actuel Oleh Tyahnybok, a décidé de respectabiliser son parti néonazi ; il a changé son nom pour celui de Svoboda (ce qui signifie « Liberté » – novlangue orwellienne à l’état pur), puis son emblème. Son programme est assez clair : russophobe, polonophobe, raciste et antisémite.

On exagère ? Pas du tout…

On voit ici des militants à Lvov s’en prendre à des vétérans de la 2e guerre mondiale…

Ou s’en prendre ici à une Église :

Des manifestants du parti d’opposition Svoboda, anciennement appelé les Nationaux-socialistes, défilent sous le drapeau rouge et noir de l’OUN-B, les collaborateurs nazis qui exterminèrent les juifs et les Polonais dans le cadre de la machine de guerre nazie, appliquant leurs propres idées radicales de pureté ethnique au cours de la Deuxième Guerre mondiale.

Le mot d’ordre de Svoboda, « l’Ukraine aux Ukrainiens », était le cri de bataille de Bandera au cours de la période de collaboration de l’OUN-B avec Hitler, suite à l’invasion nazie de l’Union soviétique. C’est avec cette devise que des exécutions massives et des actes de purification ethnique ont été perpétrés par les combattants fascistes de Bandera.

Selon des sources ukrainiennes, le Parti Svoboda a organisé des camps d’entraînement paramilitaires au cours de l’été 2013 – plusieurs mois avant que le président Ianoukovitch ne prenne la décision de rejeter l’Accord d’association avec l’Union européenne.

Sur les brassards jaunes, l’ancien emblème du parti Svoboda, qui était la WolfsAngel (ou « Rune du Loup »)
La Rune du Loup était l’emblème de la Panzerdivision SS Das-Reich. C’est un détachement de cette Panzerdivision qui a rasé le village d’Oradour-sur-Glane et exterminé sa population le 10 juin 1944. Ce sont des nazis ukrainiens qui formaient le gros des troupes du massacre de la résistance du Vercors en juillet 1944 à Vassieux en Vercors.

embleme svoboda wolfsangel

Svoboda vient de remplacer son emblème nazi par un nouveau plus consensuel – qui ne trompe guère sur la filiation…

embleme svoboda wolfsangel

La WolfsAngel (ou « Rune du Loup »)

embleme svoboda wolfsangel

Retrouverez-vous l’emblème sur ce side-car de la Das-Reich en 1944 ?

Le nouvel emblème à 3 doigts est évidemment directement inspiré du Trident cher à l’extrême droite – dont on retrouvait aussi l’allusion dans l’emblème précédent…

Le parti Svoboda a été ouvertement relancé depuis la « Révolution orange » de 2004, lorsque Viktor Iouchtchenko a été placé à la présidence du pays grâce à une campagne de rue généreusement financée par des intérêts étrangers, telles l’International Renaissance Foundation de George Soros et deux mille autres organisations non gouvernementales venues d’Europe et d’Amérique, et ce, après avoir été officiellement déclaré perdant, d’une courte marge, de l’élection présidentielle face à Viktor Ianoukovitch.

Le 22 janvier 2010, l’une des dernières décisions de Iouchtchenko en tant que président, après avoir sévèrement échoué dans sa tentative de réélection face à Ianoukovitch, a été de nommer Stepan Bandera « Héros de l’Ukraine », une distinction honorifique de haut niveau.

Selon certaines dépêches de presse, la deuxième femme de Iouchtchenko, Kateryna Choumachenko, était elle-même membre du mouvement des jeunes banderistes à Chicago, où elle est née. Au cours des années 1980, elle a dirigé le bureau de Washington de l’Ukrainian Congress Committee of America (à un moment où l’influence de l’OUN-B était grande, selon l’Encyclopédie internet d’Ukraine), ainsi que le National Captive Nations Committee, avant de rejoindre le Bureau du département d’Etat pour les Droits de l’Homme.

En janvier 2011, le président Ianoukovitch a annoncé que le statut de Héros de l’Ukraine accordé à Bandera serait officiellement révoqué.

L’OUN-B : un peu d’histoire

L’héritage laissé par l’OUN de Bandera est essentiel pour comprendre la nature de l’insurrection armée actuellement à l’œuvre en Ukraine. L’Organisation des nationalistes ukrainiens a été fondée en 1929, et en l’espace de quatre années, Bandera en est devenu le chef.

Stepan Bandera (1909-1959), l’un des fondateurs de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) et dirigeant de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN)

En 1934, lui et d’autres dirigeants de l’OUN ont été arrêtés pour l’assassinat de Bronislaw Pieracki, le ministre de l’Intérieur polonais. Libéré de prison en 1938, Bandera entra immédiatement en liaison avec le Quartier général de l’Occupation allemande, recevant des fonds et organisant des séances d’entraînement avec l’Abwehr pour 800 de ses commandos paramilitaires.

Lors de l’invasion nazie de l’Union soviétique, en 1941, les forces de Bandera se composaient d’au moins 7000 combattants, organisés en « groupes mobiles » et travaillant en coordination avec les forces allemandes. Bandera a reçu 2,5 millions de marks pour mener ses opérations subversives en Union soviétique. Après avoir proclamé l’existence d’un Etat ukrainien indépendant sous sa direction en 1941, Bandera fut arrêté et envoyé à Berlin. Il resta toutefois en contact avec les nazis et ses « groupes mobiles » furent approvisionnés et purent bénéficier d’une couverture aérienne allemande tout au long de la guerre.

En 1943, l’OUN-B entreprit une campagne d’extermination de masse de Polonais et de juifs, tuant quelque 70 000 civils, selon les estimations, au cours du seul été de cette année-là. Même si Bandera dirigeait encore les opérations de l’OUN-B depuis Berlin, le programme de nettoyage ethnique était dirigé par Mykola Lebed, le chef du Sluzhba Bespeki, la police secrète de l’OUN-B.

En mai 1941, lors d’une réunion de l’OUN à Cracovie, l’organisation émit un document intitulé « La lutte et les actions de l’OUN pendant la guerre », où l’on affirmait que « les Moscalis, les Polonais et les Juifs nous sont hostiles et doivent être exterminés dans cette lutte ». (« Moscali » est, en jargon ukrainien, un terme péjoratif pour dire « moscovite » ou « russe ».)

Avec la défaite des nazis et la fin de la guerre sur le front européen, Bandera et plusieurs dirigeants de l’OUN-B se retrouvèrent dans des camps pour personnes déplacées en Allemagne et en Europe centrale.

Selon Stephen Dorrill, auteur du livre de référence sur le MI-6, MI-6 : Inside the Covert World of Her Majesty’s Secret Intelligence Service, Bandera fut recruté en avril 1948 par les services secrets britanniques. La liaison fut arrangée par Gerhard von Mende, un ancien nazi de haut niveau qui dirigeait la Division caucasienne du ministère du Reich pour les Territoires orientaux occupés (Ostministerium). Von Mende avait recruté des musulmans du Caucase et d’Asie centrale pour combattre aux côtés des nazis lors de l’invasion de l’Union soviétique.

A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, il travailla pour les Britanniques à travers une société écran, Research Service on Eastern Europe, une agence qui recrutait en grande majorité des rebelles musulmans à l’intérieur de l’Union soviétique. Cet ancien dignitaire nazi joua un rôle déterminant dans la mise en place d’une plate-forme d’opérations des Frères islamiques à Munich et à Genève.

Grâce à von Mende, le MI-6 entraîna des agents de l’OUN-B qui étaient ensuite envoyés en Union soviétique pour y commettre des actes de sabotage et des assassinats entre 1949 et 1950. Un rapport du MI-6 de 1954 fait l’éloge de Bandera en tant qu’« agent professionnel muni d’une expérience terroriste et de notions impitoyables concernant les règles du jeu ».

En mars 1956, Bandera se retrouva au service de l’équivalent allemand de la CIA, la BND, alors dirigée par le général Reinhardt Gehlen, le chef des services de renseignement militaire pour le front oriental pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Ici encore, von Mende fut l’un de ses parrains et protecteurs. En 1959, Bandera fut assassiné par le KGB en Allemagne de l’Ouest.

Le tueur le plus accompli de l’OUN-B, Mykola Lebed, qui dirigeait sur le terrain la police secrète du groupe, eut une carrière encore plus brillante après la guerre. Il fut recruté par le U.S. Army’s Counterintelligence Corps (CIC) en décembre 1946 et dès 1948, commença à travailler pour la CIA. Il recruta ensuite les agents de l’OUN-B qui n’avaient pas suivi Bandera au MI-6 et participa à de nombreux programmes de sabotage derrière le Rideau de fer, incluant l’« Opération Cartel » et l’« Opération aérodynamique ».

Lebed fut ensuite envoyé à New York, où il établit une société écran pour le compte de la CIA, Prolog Research Corporation, sous le contrôle de Frank Wisner, qui dirigeait au cours des années 50 le Directoire des projets de la CIA. Prolog fut actif jusqu’au cours des années 1990, après avoir obtenu un fort soutien de la part de Zbigniew Brzezinski qui était alors le conseiller du président Jimmy Carter en matière de sécurité nationale. En 1985, le département de la Justice ouvrit une enquête sur le rôle de Lebed dans le génocide en Pologne et en Ukraine au cours de la Deuxième Guerre mondiale, mais la CIA fit de l’obstruction et l’enquête fut étouffée.

Néanmoins, en 2010, après la publication de milliers de pages d’archives sur la Guerre, les Archives nationales publièrent un document intitulé Hitler’s Shadow : Nazi War Criminals, U.S. Intelligence, and the Cold War, par Richard Breitman et Norman Goda, qui incluait un compte-rendu détaillé sur la collaboration de Bandera et Lebed avec les nazis et leur rôle dans les exécutions de masse de juifs et de Polonais. C’est cet héritage laissé par Bandera et Lebed, et les réseaux mis en place dans la période d’après-guerre, qui sont aujourd’hui au cœur des événements en Ukraine.

Mais venons-en à Oleh Tyahnybok, président de Svoboda…

On peut lire sur le site des Echos :

Oleg Tiagnybok, le nationaliste qui a tempéré son image

Le dirigeant du parti Svoboda (Liberté) a réussi à s’imposer comme le troisième homme de la contestation, dans la rue comme dans les discussions avec les médiateurs européens. Une belle réussite, alors qu’une réputation d’antisémitisme lui colle à la peau depuis des déclarations qui lui ont valu en 2004 l’expulsion du Parti social-national.

Ce chirurgien de 45 ans, né dans le bastion nationaliste de Lviv, capitale de l’ouest du pays, a su capitaliser sur l’organisation et la discipline de son parti, et sur un service d’ordre efficace qui a joué un rôle important dans la défense des manifestants. (Source : Les Echos)

Bon, c’est vrai qu’il est plein d’humour (tempéré)…

Le député Oleh Tyahnybok, leader du parti d’extrême-droite Union panukrainienne « Liberté » (Svoboda)

D’autant que le journaliste n’a même pas compris que Svoboda est le même parti – il a juste changé de nom !! Et Tiagnybok n’a pas été « expulsé », il a été nommé président ! Cf Wikipedia ou directement le site de Svobada (qui a de gros problèmes d’accès) :

15 000 membres donc…

Notre sympathique leader démocrate pro-européen n’a cependant pas convaincu tout le monde, surtout en Israël, étrangement…

Il se retrouve ainsi en bonne compagnie dans la liste du Top Ten 2012 des antisémites du centre Simon Wiesenthal :

Peut-être est-ce lié à sa lettre ouverte de 2005 où il s’en prenait aux « activités criminelles de la juiverie » de son pays ?

Ce qui n’a pas trop plu au Congrès Juif Mondial… (archive)

25 % des députés de la Knesset (Parlement israélien, 120 députés) ayant même pris la plume pour alerter le Président du Parlement européen (sans effet – archive) :

Je vous avoue au passage ma perplexité : pourquoi écoute-t-on tant le lobby pro-israélien quand il ne faut pas le faire, et ne l’écoute-t-on pas quand c’est juste indispensable… Mystère (quoique j’aie mon idée : « business is business »…).

Quant à Svoboda…

Sa stratégie a payé, car le parti a connu une progression fulgurante, jusqu’à atteindre plus de 10 % des voix aux législatives de 2012.

On entend souvent ce chiffre, comme avec BHL pour le modérer, mais en fait, la situation est très très disparate dans le pays…

Près de 40 % des voix dans certaines régions, tu m’étonnes que ça inquiète un peu les russophones à l’Est du pays…

À rapprocher de l’évolution territoriale de l’Ukraine (la permanence des peuples un siècle après est assez stupéfiante) :

Évolution territoriale de l’Ukraine

(Téléchargez le doc si cela s’affiche mal)

Le leader est donc désormais parlementaire, où il prend son nouveau métier à bras-le-corps :

Il a été expulsé en 2004 du groupe parlementaire Notre Ukraine en raison d’un discours virulent contre la « mafia judéo-moscovite ».

yuriy-mykhalchyshynUn vrai gout pour les amis cultivés aussi : son ami et conseiller Yuriy Mykhalchyshyn joue le rôle de l’intelelctuel du parti. Il a un doctorat en sciences politiques ; en 2009, il a soutenu sa thèse portant sur « La transformation d’un mouvement politique en un parti politique de masse d’un nouveau type, par exemple NSDAP et PNF (analyse comparative du parti nazi allemand et du parti fasciste italien). » Il a fondé un « Centre de Recherche Politique Joseph Goebbels » en 2005, changeant plus tard le « Joseph Goebbels » en « Ernst Jünger. Il a qualifié la période de l’holocauste comme « une période de lumière dans l’histoire »

On le voit ici le 9 mai 2011 (anniversaire de la fin de la guerre) commander des troupes de skinheads à Lviv pour perturber la cérémonie avec les anciens combattants de la seconde guerre mondiale :

)

Ils se battent pour la pureté de l’Ukraine…

Bien entendu, ils sont soucieux de passe des vacances utiles, et organisent régulièrement des camp d’été dans la région de Ternopil, à l’ouest.

)

Ils ont su garder le gout des blagues potaches :

Les deux députés de Svoboda, Edouard Leonov et Ruslan Zellik montrent des chiffres nazis (88 = HH = Heil Hitler et 14 = les 14 mots du suprémaciste blanc David Lane)

Ils restent attachés à l’Histoire glorieuse de leur pays, comme ici, dans la mairie de Kiev occupée :

)

qu’ils commémorent dans la chaleur humaine (ici la commémoration du 1/1/2014 pour l’année des 105 ans de la naissance de Bandera )

 

)

29/01/2011

(ça me rappelle quelque chose, mais quoi ?)

Et s’y connait en marketing pour développer les adhésions !

Affiche de Svloboda : (Face à une caricature de Russe) “Arrête de pleurnicher, il est temps d’agir !”

et édifier la jeunesse !

« Camp scout » de Svoboda

 

Admirez la croix celtique dans ces bureaux de Svoboda

Bandera sur l’Hôtel de Ville à Kiev

Mais comme l’a dit TV5 à propos de Svoboda :

« Reste que son chef de file, pour l’instant, a intelligemment évité de sombrer dans les excès : « Oleh Tyagnybok, pour l’instant, a évité avec subtilité de se poser en héritier décomplexé de ce parti. Il a discipliné les manifestants pour éviter les slogans trop choquants et les débordements »

Une chance !

Mais comme l’a dit Laurent Fabius le 11 mars :

« Le parti Svoboda est un parti plus à droite que les autres, [mais il n’est pas] d’extrême droite » [Laurent Fabius, 11 mars 2014, France Inter]

Ouaip, des boys-scouts, quoi..

Cela ne l’a pas empêché de négocier avec eux durant la crise de février 2014 (Source : Twitter, archive) :

(Source : Twitter, archive). Idem :

(Source : Twitter, archive) Ici un bon conseil – soutenir un gouvernement avec des membres de Svoboda :

Mais il y a mieux !

Pravy Sektor : les néo-nazis extrémistes (sic.)

Le quatrième groupe factieux présent sur la place Maïdan est probablement le plus violent de tous. Connu sous l’appellation « Pravy Sektor » (Secteur de Droite), il représente la coalition d’une multitude de groupuscules de l’extrême-droite radicale et fasciste qui considère que Svoboda est « trop libéral » (sic). L’organisation a pour leader Dmitro Yarosh, le chef d’une organisation d’extrême-droite nommée « Trizub » (Trident) qui est réputée être le noyau dur de la brutale dissidence. En plus de Trizub, on y trouve, en particulier, les « Patriotes de l’Ukraine », l’« Ukrainska Natsionalna Asambleya – Ukrainska Narodna Sambooborunu – UNA-UNSO » (Assemblée Nationale Ukrainienne – Autodéfense Nationale Ukrainienne), Bilyi Molot (Marteau Blanc) ainsi que l’aile radicale de Svoboda.

Dans une interview au magazine TIME publiée le 4 février 2014, Yarosh a déclaré que « ses cohortes antigouvernementales à Kiev sont prêtes à la lutte armée ». « Nous ne sommes pas des politiciens, nous sommes des soldats de la révolution nationale », a-t-il ajouté. Il faut dire que le meneur du Pravy Sektor a passé quelques années dans l’armée soviétique et que, pour lui, la « « révolution nationale » est impossible sans violence et qu’elle devrait conduire à un état « purement ukrainien » avec, pour capitale, Kiev ». Il a aussi révélé dans son interview que sa coalition avait amassé un arsenal d’armes létales. Et de préciser : « Juste assez pour défendre l’Ukraine des occupants internes [i.e. les membres du gouvernement] ».

En effet, de nombreuses photos et vidéos montrent des militants du Pravy Sektor en tenues paramilitaires en train de s’entraîner publiquement sur la place Maïdan, impliqués dans des échauffourées d’une extrême violence avec des forces de l’ordre ou utilisant des armes à feu contre les « Berkout » (police antiémeute).

Leurs couleurs se trouvent dans leur drapeau rouge et noir, souvent vu dans les manifestations…

Le projet de Pravy Sektor :

Là encore, manifestation aux flambeaux de Pravy Sektor en 2011 pour commémorer Bandera :

Vidéo de Propagande de Pravy Sektor sur les évènements d’Ukraine :

Logo de Pravy Sector

Ils sont de plus en plus surnommés « les SA ukrainiens ». On voit ici le chef local à Rovno, Alexandre MOUZITCHKO,

humilie et terrorise des fonctionnaires, comme le procureur du district de Rovno, le 27 février 2014 ;

)

et il menace ici les armes à la main les députés du conseil régional de Rovno, le 25 février 2014 :

)

Les manifestations

Maintenant, vous regarderez plus en détail les photos des manifestations, c’est éloquent…

Joli Drapeau de Svoboda en arrière plan (Doigts jaunes)

Jeunesse pacifique… (cf drapeaux au second plan)

Vive l’Europe ! (et les néo-nazis)

Vive l’Europe ! (et les néo-nazis)

Roh, jolie déco celte sur le casque. et Le 88, c’est Heil Hitler (H = 8e lettre de alphabet)

Il faut de tout pour faire une révolution (de droite)

 

Sont-y pas mignons les « pro-européens » ?

Sacré BHL – haranguant des nazis !

Et enfin, comment ne pas apprécier les 3 doigts et surtout les efforts vestimentaires pour Mardi Gras, très Seconde Guerre Mondiale (enfin, surtout Auschwitz 🙁 ), de ce sympathique « manifestant démocrate » en bas à droite ?

À suivre…

(Billet édité avec de nouvelles illustrations)

Ce billet fait partie d'une série sur la situation en Ukraine. Il vise à donner des regards différents de ceux diffusés en masse par les grands médias, afin d'élargir votre champ de réflexion. [Lire plus]. Notre souhait est de sortir des présentations binaires "gentils / méchants", afin de coller de plus près à une réalité complexe. Nous rappelons enfin que par principe, nous ne "soutenons" aucun gouvernement nulle part sur la planète (et donc pas le gouvernement russe non plus). Nous sommes au contraire vigilants, tout gouvernement devant, pour nous, justifier en permanence qu'il ne franchit aucune ligne jaune. Mais nous sommes évidemment également attachés à lutter contre le deux poids 2 mesures, et à présenter tous les faits.

48 réactions et commentaires

  • Guy-Yves Ganier d’Emilion // 09.03.2014 à 05h03

    Sur l’affiche de Svoboda, le texte dit « Arrête de pleurnicher, il est temps d’agir »

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  • Passicon // 09.03.2014 à 08h29

    BHL haranguant une foule portant des drapeaux Neo nazi! Ce mec est une trompette finie, la qualité et la profondeur de la réflexion qui a du l’amener la en dit long sur ses actions passées et sur les « pincettes » a utiliser pour manipuler toutes les « analyses » qu’on nous sert actuellement . Pour info et pour aborder avec lucidité les efforts américains pour faire triompher la  » liberté » et la  » démocratie » (rigole pas germaine je cause au monsieur!…) je recommande vivement la lecture du dernier livre d’OLIVER STONE  » crimes et mensonges des présidents des USA  » . Particulièrement édifiant…..

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    • jules // 09.03.2014 à 14h58

      À propos de BHL (et des « nouveaux philosophes » en règle générale), il faut relire le texte de Deleuze paru en 1977 dans le numéro 24 de la revue Minuit. Je l’ai ici en version papier, mais c’est trop long à copier. (« […]. B. H. Lévy, c’est tantôt l’imprésario, tantôt la script-girl, tantôt le joyeux animateur, tantôt le disc-jockey. […] »)

      De quoi compléter le propos (excellent) de Hocquenghem sur l’ineffable Glucksmann, cité par Wuwei ici-même le 8 mars.

        +2

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  • GROS // 09.03.2014 à 09h14

    Moi je les trouve mignons, tous ces petits bisounours.
    Ça donne envie de leur faire plein de bisous.

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  • toutouadi // 09.03.2014 à 09h36

    « Sacré BHL – haranguant des nazis ! »

    Certes BHL est un peu …. (Je n’arrive pas à trouver le terme le plus approprié !!)

    Mais il faut bien le reconnaître !! Avec ses petites mèches qui folâtrent dans le vent et ses petites chemises échancrées, au milieu de tous ces gens qui s’étripaillent, c’est tellement « so romantic ». 🙂

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  • François78 // 09.03.2014 à 09h47

    Merci pour vos articles qui ne laissent aucun doute.

    J’attends confirmation dans notre presse habituelle, ainsi que les analyses fulgurantes de Nicolas Domenach et de Aymeric Caron.

    Je suppose et espère que les Russes sont parfaitement informés, et qu’ils continueront à agir en conséquence.

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    • step // 10.03.2014 à 11h30

      parfaitement désinformés comme nous probablement, mais disons qu’ils n’ont pas besoin de s’appuyer sur des franges… dont on souhaiterai qu’elles restes marginales… de la population pour avancer ses pions géopolitiques.

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  • Patrick Luder // 09.03.2014 à 09h55

    Quand un mouvement important semble aussi décalé que l’on n’en comprends pas le sens, c’est que l’on se focalise sur les seuls actes devenus incompréhensibles au lieu d’essayer d’en comprendre les origines … ou quand les légendes et les croyances prennent le pas sur les fondements des actes => Il est toujours plus facile de jouer avec les émotions des foules que de chercher à mettre sur la table tous les problèmes pour en discuter et chercher une voie d’accord ou tout le monde y trouve son compte !

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    • Gieffer // 11.03.2014 à 09h21

      Il est toujours plus facile de jouer avec l’émotion des foules…

      Vous avez lu Gustave Lebon et retenu l’essentiel ; c’est ce qui nous aide à décoder ce qui se passe actuellement.
      Et qui nous permet de craindre le pire ; car rien n’est pire qu’une foule qui s’abandonne à ses émotions

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  • ril // 09.03.2014 à 10h36

    Sur la casque la croix celte… et un 8, le H de Hitler, huitième lettre de l’alphabet. Avec 88, ça donne Heil Hitler.

    [modéré]

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  • perceval78 // 09.03.2014 à 11h59

    un livre de flore vasseur sur bilderberg

    http://www.youtube.com/watch?v=G0MRsa5tYzE

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  • Inox // 09.03.2014 à 13h54

    Je ne peux pas imaginer que l’occident cautionne les idées de ce parti néo-nazi. C’est impossible, nous ne pouvons pas tomber plus bas que bas. Je préfère imaginer que nous tombons simplement bas au point d’instrumentaliser ce parti afin d’arriver à nos fins géo-stratégiques, ce sont les seuls assez tarés pour servir de chair à canon dans une révolution.
    La difficulté est de masquer cette tache nauséabonde aux yeux de l’opinion publique à coup de propagande à l’eau de rose à faire pleurer les chaumières.
    J’ose imaginer qu’une fois l’occident et l’OTAN implantés dans l’actuelle Ukraine (je sais pas pourquoi, mais j’ai comme l’impression qu’une base de l’OTAN poussera en Crimée comme un champignon après une pluie d’automne), ce parti disparaitra en moins de deux.
    Si c’est le cas, alors la méthode est à vomir et légitime l’action de Poutine.
    Le fameux « Business is business » n’a aucune éthique et sent très mauvais. L’histoire nous l’a suffisamment démontré.

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    • step // 10.03.2014 à 11h33

      « Je préfère imaginer que nous tombons simplement bas au point d’instrumentaliser ce parti afin d’arriver à nos fins géo-stratégiques, ce sont les seuls assez tarés pour servir de chair à canon dans une révolution. »

      c’est ce qu’à pensé la CIA quand elle a armé al-quaeda. Faut se méfier des « c’est un salop, mais c’est notre salop » (un président américain il me semble déjà). (nixon?).

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    • Gieffer // 11.03.2014 à 09h27

      Tout est bon pour isoler la Russie : les Talibans en Afghanistan, les ultra-libéraux orange, les jihadistes sunnites en Syrie, les Nationalistes Croates en Yougoslavie…

      Le grand défaut de la Russie, c’est son gigantesque potentiel économique qui ne s’est mis à la disposition ni de la City, ni de Wall Street.

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  • yt75 // 09.03.2014 à 14h20

    A propos de BHL, sa position est-t-elle d’appliquer au pied de la lettre la maxime de la bannière de son site ?
    « L’art de la philosophie ne vaut que s’il est un art de la guerre … »
    http://www.bernard-henri-levy.com/
    (là ou ça se veut sans doute de la guerre du gout ou sun tzu mal digéré, voir ironie médiatique).

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  • Julian // 09.03.2014 à 14h54

    Nous sommes saisis d’effroi :

    – par la dureté des réalités, exprimée par ces images,

    – par la permanence des idéologies mortifères,

    – par la cécité de la plupart des envoyés spéciaux ou correspondants permanents des grands médias français, incapables de faire -tout simplement- un travail honnête,

    – par la complaisance politique de ceux qu’on a bien du mal à encore appeler les « responsables » européens.

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    • Guy-Yves Ganier d'Emilion // 09.03.2014 à 16h49

      Davantage que la cécité ou la surdité des observateurs, c’est leur hébétude qui me paraît par-dessus tout inexplicable. Rue 89, Nouvel Obs, Mediapart, Arrêt sur Image… font les mêmes observations sur l’omniprésence des néonazis, mais leurs conclusions sont pratiquement semblables: ça n’est pas bien grave… Ça me rappelle le syndrome Galipeau:
      http://www.youtube.com/watch?v=GTmUjNhgxY4&list=PL4E1464D182406797&index=9

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  • perceval78 // 09.03.2014 à 15h15

    tiens c’est bizarre , la bbc qui est beaucoup plus respectable que les crises.fr n’a pas la même liste de drapeaux .

    http://www.bbc.com/news/blogs-magazine-monitor-26465465
    [modéré]

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    • jmeransaigne // 09.03.2014 à 17h01

      Bonjour
      à Perceval,
      Je pense pour ma part que les crises.fr et le travail fourni sont très respectables.
      Que voulez-vous dire?Qu’il y a des journaleux qui ont fait d’autres photos?Je ne vois pas ce que cela à à faire avec la repectabilité.

      ..

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  • caroline porteu // 09.03.2014 à 17h42

    Tiens Olivier : retour à la FINANCE , dans les interactions géopolitiques.
    Il semble que l’or Ukrainien ait pris l’avion en direction des USA ..

    http://newswire-24.com/2014/03/07/4827/

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    • Patrick // 09.03.2014 à 23h06
    • Jean // 10.03.2014 à 01h31

      Merci pour le lien !

      La vidéo mériterait à être sous-titrée pour avoir plus d’impact…
      Et si l’hypothèse est exacte, on comprend mieux pourquoi les USA sont la première puissance.
      Facile d’être généreux à corrompre les autres dirigeants ou dissidents quand d’un côté c’est avec l’or des autres pays, et de l’autre côté avec les billets « maison » imprimables à volonté…

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  • caroline porteu // 09.03.2014 à 18h14

    Vu de Chine : Le fiasco de l’Occident en Ukraine
    Par Ming Jinwei

    BEIJING, 7 mars (Xinhua) —
    http://french.xinhuanet.com/monde/2014-03/07/c_133168986.htm

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  • caroline porteu // 09.03.2014 à 18h17

    Et L’Inde apporte son soutien à la Russie :
    Les intérêts de la Russie en Crimée sont légitimes

    http://timesofindia.indiatimes.com/india/Russian-interests-in-Crimea-legitimate-India/articleshow/31557852.cms

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  • JoeLeTaxi // 09.03.2014 à 18h54

    http://www.lepoint.fr/monde/ukraine-10-000-pro-russes-dans-la-rue-a-donetsk-09-03-2014-1799088_24.php

    « nous ne soutenons pas le gouvernement à Kiev : personne ne les a élus, ils se sont désignés eux-mêmes »

    On aurait tendance à l’oublier, mais c’est pourtant vrai.

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  • cording // 09.03.2014 à 18h59

    On ne dira jamais assez que, comme l’indique Paul Craig Roberts sur le site « Mondialisation.ca » le coup d’état en Ukraine a été permis par de larges financements par des organismes US à « Svoboda » et « Pravy Sektor » des formations d’extrême et néonazis. Ils ont permis le renversement d’un président légalement élu en 2010 avec l’inconscience des « occidentaux » et provoqué la Russie en abrogeant la loi permettent l’usage de la langue russe partout où elle est pratiquée et surtout en Crimée « donnée » par Kroutchev en 1954 à l’Ukraine. Ce faisant ils ont donné des arguments à Poutine pour intervenir en tant que défenseur des populations russes et russophones qui souhaitent garder leurs droits au sein d’une Ukraine unie. Seule l’irresponsabilité du nouveau gouvernement conduira à l’éclatement du pays que personne ne souhaite. L’UE et les US jouent avec le feu par leurs propositions et avis irresponsables qu’ils n’ont pas les moyens de mettre et faire mettre en oeuvre en Ukraine. Ils font le jeu de Poutine! Il attend les erreurs de ses adversaires pour avancer ses pions. Comme le bouffon BHL! Ce philosophe milliardaire germano-pratin et surtout néo-conservateur!

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    • Inox // 09.03.2014 à 19h46

      BHL est un milliardaire philosophe et non philosophe milliardaire. Grosse nuance de taille dans les priorités…

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  • kisifi // 09.03.2014 à 20h32

    Je suis allé voir la vidéo du discours de BHL, d’où est extraite le cliché avec des drapeaux de Svaboda.
    J’ai pas mis le son, faut pas déconner, mais n’empêche que les drapeaux ne sont pas les mêmes et je n’en trouve pas un seul avec les trois doigts jaunes… y a un trucage quelque part.

    Voir la vidéo ici pour se faire sa propre opinion : https://www.youtube.com/watch?v=w3jpkzdBTlY&list=UUm3ZcAAaLcjHX_cJj-AWLeg&feature=c4-overview

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    • kisifi // 09.03.2014 à 20h46

      bon par contre sur cette vidéo d’un autre discours de BHL, on voit très bien les drapeaux à trois doigts :
      http://fr.news.yahoo.com/video/ukraine-bernard-henri-levy-parmi-231401928.html

      Mais la capture d’écran de ce post d’olivier est clairement extraite de l’autre vidéo… je comprend pas.

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      • Modérateur // 10.03.2014 à 00h26

        Modo: Ne parlez plus svp de BHL

        Personne ou presque ne le soutient sur ce forum et il n’a aucun pouvoir. Il y a 1000 sujets plus importants que lui à discuter.

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        • Jean // 10.03.2014 à 12h14

          Alors qu’il n’a été élu par personne et ne représente officiellement que lui-même !

          (un peu comme les « élites » européennes qui décident à notre place, là aussi sans avoir été élues)

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    • Jean // 10.03.2014 à 01h05

      Si vous regardez la plateforme des photographes/caméramans, elle a été pivotée de 45° entre les deux prises de vues.
      Il y a aussi les affiches sur le monument plus loin, qui sont différentes entre les deux prises de vues.

      Donc il a fait plusieurs apparitions sur cette scène et les drapeaux y étaient bien à un moment.

      Certainement des ordres ont été donnés pour la vidéo qui devait passer en occident et ne pas « choquer ».

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    • Andrea // 10.03.2014 à 13h47

      Juste une petite précision…. Le symbole de Svoboda, sur les drapeaux. C’est Oleh Tyahnybok qui a changé le symbole, dans ses efforts de respectabilité, etc.

      Le drapeau utilise le bleu et le jaune, les couleurs de l’Ukraine, dans les tonalités usuelles (on peut changer la symbolisation en les changeant un peu..)

      Les 3 doigts en l’air sont un Trident. Le trident est le blason de l’Ukraine, doré en vrai mais jaune quand imprimé etc., sur un fond bleu azur. Il appartenait à Vladimir le Grand, Prince de Kiev, né 958. Le blason est récent bien sur: 1992, c’est une reprise de celle de la brève Republique Ukrainienne (1918). Personne sait exactement ce que cela veut dire, et le sens aurait pu glisser. On peut lire: faucon stylisé / Dieu + Ciel + Terre / signe tribal / etc.

      L’insigne des Panzer a 4 branches, deux vers le haut, deux vers le bas. Donc 3 – doigts, branches, traits, etc. – ne peut en aucun cas être une reprise, copie, simulacre, représentation. D’ailleurs le nouveau logo a été construit exprès pour être simple, et nationaliste.

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      • Patrick // 11.03.2014 à 20h38

        C’est curieux ces 3 doigts levés. Car c’était l’emblème des nationalistes serbes pendant les guerres de Yougoslavie.
        Nationalistes serbes qui étaient dans le camp  »russe »; Ce symbole est encore utilisé par de nombreux serbes(Djokovic) comme symbole de fierté nationale (face à l’occident et à l’OTAN qui a laissé un mauvais souvenir).
        Les trois doigts sont censés symbolisé la trinité ( les Serbes se signent avec trois doigts).
        Mais sur le Courrier des Balkans on apprenait que les nationalistes serbes avaient piqué ce Salut aux Croates Malheureusement je ne retrouve pas l’article.

        bravo pour l’article. ça me donne envie de vous financer!

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      • Inox // 12.03.2014 à 02h19

        Heu… Sérieusement, connaissant les origines du parti Svoboda et leur ancien symbole, le nouveau symbole à 3 doigts est également une référence à la rune du loup. Qu’il ressemble également au trident et qu’il inspire le doute, soit, comme vous dites, ça permet certainement volontairement d’arrondir les angles. Mais nier que ce symbole n’est pas également une référence à la rune du loup, symbole de la 34e division SS nazi, est de l’évidente mauvaise foi.

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      • Jacques Coeur // 21.03.2014 à 17h47

        Andrea vous avez parfaitement raison de souligner l’anicenneté du trident dans la tradition ukrainienne. Celui-ci a d’ailleurs été choisi par l’OUN, ancêtre de svoboda, dans l’entre-deux guerres.

        Mais ce qui est intéressant de regarder c’est le travail qui a été fait autour du wolfsangel pour aller vers le symbole de svoboda. La parenté saute aux yeux, et tout à la fois il est loisible de jouer à l’ingénu car les deux ne sont pas identiques. Si à l’origine la diagonale part d’en bas à gauche pour aller en haut à droite ceci est inversé sur l’emblème de svoboda. Une autre modification notable est l’allongement de la barre centrale.
        Tout ceci a son importance car quand vous regardez la main de svoboda, c’est une main droite. Autrement dit, si le pouce et l’auriculaire sont repliés vous obtenez une diagonale haut-droite vers bas-gauche, comme le symbole. Et dans le même temps, l’allongement de la barre centrale s’apparente incroyablement au majeur.

        Du travail d’orfèvre ; ça sent le spin doctor, tout ça. Il serait intéressant de savoir qui s’est penché sur le travail.

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  • caroline porteu // 09.03.2014 à 22h46

    Le racket semble commencer .. après le vol de l’or , la paupérisation du peuple Ukrainien se fait déjà à marche forcée :

    Le vice-Premier ministre de Crimée Olga Kovitidi a qualifié exorbitantes les conditions, sous lesquelles Kiev est prête à signer un accord avec le FMI.

    Kovitidi a déclaré qu’un accord préliminaire avec le FMI sur une aide financière, signé par les nouvelles autorités de l’Ukraine, prévoit que le système de transport du gaz du pays deviendra gratuitement la propriété de la société américaine Chevron, et les aciéries seront obligées de transmettre 50 % d’actions à la propriété de la Ruhr allemande. La production de charbon du Donbass sera effectuée par la filiale finlandaise de la compagnie Ruhr.

    Selon Kovitidi, Kiev a également promis de déployer en Ukraine le système de défense antimissile et une base aérienne militaire des États-Unis.

    http://french.ruvr.ru/news/2014_03_09/Les-autorites-de-Crimee-accusent-Kiev-de-vente-de-lUkraine-4379/

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  • J. al-Chami // 10.03.2014 à 11h44

    “Petite » omission (voulue ?) dans l’article ou il est mentionné que Bandera était emprisonné mais sans préciser ou et pourquoi, ca ne change peut être rien sur le fond, mais quand même … Extrait de Wikipedia France. (NB. Rappel. Des liens – tissés en ex-RFA surtout – que certains semblent soudainement découvrir ne datent pas d’aujourd’hui)

    En 1940, il dirige le groupe révolutionnaire de l’OUN (B) et le 30 juin 1941 il est nommé au gouvernement du nouvel État ukrainien, proclamé le 30 juin 1941 à Lviv. Ce nouvel État n’est pas reconnu par Hitler et les artisans de sa proclamation sont bientôt arrêtés. Le 5 juillet 1941, Bandera est arrêté et transféré à Berlin. Il est emprisonné ensuite dans le camp de concentration de Sachsenhausen.

    En 1944, les nazis, changeant de politique vis-à-vis de Bandera face à l’avancée de l’Armée rouge, le libèrent. Toutefois, celui-ci n’adhère pas au Comité national ukrainien : il pense que l’Allemagne perdra la guerre et que toute collaboration avec elle est désormais inutile.

    Après la guerre il resta en RFA où il resta à la direction de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN(B)).

    Dès le retour de l’Armée soviétique en Ukraine de l’Ouest, l’Armée insurrectionnelle ukrainienne se livre à une guerre sans merci, les deux côtés se livrant à des atrocités. Les combats ne cessent qu’en 1953-1954. Pendant toute cette période, Bandera encourage l’insurrection et essaie de la diriger de l’étranger. Il donne son appui inconditionnel à toutes les actions de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne.

    Le 15 octobre 1959, à l’entrée du 7 rue Kreittmayr (Kreittmayrstraße) à Munich, Bandera est trouvé dans un bain de sang mais toujours en vie. Un examen médical déterminera plus tard que sa mort était due à un empoisonnement. Le 20 octobre 1959, Stepan Bandera est enterré au cimetière Waldfriedhof à Munich. Deux ans plus tard, le 17 novembre 1961, la justice ouest-allemande établit que le meurtrier de Stepan Bandera était Bohdan Stachynsky, un agent du KGB agissant sur les ordres d’Alexandre Chélépine et Nikita Khrouchtchev.

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  • idobox // 10.03.2014 à 16h16

    Je sens que je vais m’en prendre plein la gueule, mais Svoboda a fait 10%
    C’est peut-être des sales cons de nazis, mais à ce qu’il me semble, il sont minoritaires au gouvernement et à l’assemblée, et il va bientôt avoir des élections.
    Est-ce qu’il y a avait des néo-nazis à Maïdan? bien sûr. Est-ce que l’Ukraine vit un coup d’état fasciste? le raccourci est un peu rapide.
    Il faut aussi se rappeler que si pour nous, les Nazis c’est le Mal, en Ukraine, ils les ont aidé à se libérer de l’occupation Stalinienne. Du coup l’imagerie nazie est très fortement liée à l’opposition à l’occupation russe. Dans une révolution mettant dehors un président vu comme un suppôt de Moscou, c’est pas très surprenant de voir fleurir ces symboles.

    Mais il faut se rappeler que Svoboda est minoritaire, et que le gouvernement veut organiser des élections. Il y a des pourris dans le mouvement, mais ils n’ont pas instauré une dictature fasciste.

    Oh, et dans une analyse balancée, on aurait aussi eu l’historique du parti et du gouvernement de Ioutchenko. C’est pas un ange non plus, loin de là.

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    • Wilmotte Karim // 10.03.2014 à 21h48

      « le gouvernement veut organiser des élections »

      Avant ou après l’accord d’association avec l’UE, un accord avec le FMI, le règlement des questions intérieures (la langues, etc)?

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    • Andrea // 10.03.2014 à 23h51

      Le vote POUR Svoboda (élections 2012), comme exposé dans le post, est très contrasté.

      A l’Ouest, certaines provinces:

      Lviv, Ivano-Frankisvic, Ternopil: 38, 31, 33%

      Ce qui est fort haut! (Car il y avait quand même pas mal de choix.)

      Au centre, Kiev, la capitale, riche et cosmopolite, est aussi un bastion surprenant:

      Kiev ville: 17, Kiev province: 10

      Les Urkrainians de l’étranger (non résidents), ce vote ne compte pas en nombre mais est, sur d’autres plans, très significatif: 23% (cad. Svoboda est pour eux le parti no. 1.)

      Contraste, à l’Est:

      Crimée, Luhansk, Donesk: 1 %

      Le 10% en tout ne fait que camoufler des divisions profondes.

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  • Norton // 10.03.2014 à 21h43

    Rien à rajouter!…Superbe travail de recherche…,merci Olivier!

    Juste une question…
    Au regard de la catastrophe annoncée ou probable que nous réserve les européennes,ne faut-il pas craindre que l’union atlantique pousse cette crise russo-ukrainienne à son paroxysme pour dissuader les votes en faveur des partis eurosceptiques en diabolisant toujours plus Poutine?
    Les européennes,c’est dans à peine plus de 2 mois…

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  • Sauvy // 10.03.2014 à 22h13

    Bonjour,
    Juste pour demander quelques précisions sur la première figure (Map of Freedom 2014):
    -Premièrement est ce que l’on parle de pays libre en terme de pays ayant accepté le libéralisme comme modèle economique. Ou est ce que l’on parle de pays libre dans le sens des liberté individuel que pourrai posséder ses habitant.
    -Deuxièmement si l’on parle bien de liberté (et non de libéralisme), sur qu’elle critère a été établie cette carte.
    Merci d’avance à tous ceux qui prendrons le temps de répondre.
    (et merci a ceux qui font vivre ce site).

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  • Распутин // 11.03.2014 à 22h55

    Bonjour Béru,

    Yarosh a repris le drapeau de l’UPA pour créer son joli logo. Le drapeau de l’UPA est repris par la majorité des nationalistes ukrainiens qui n’ont pas attendu Yarosh et son Pravy Sektor pour l’arborer.

    Par ailleurs, il eut été intéressant de voir développé le sujet du projet de Pravy Sektor, qui devrait tout au moins inquiéter fortement les dirigeants européens qui ne doivent rien en ignorer.

    Enfin, il n’est pas fait mention de la russophobie patente de Yarosh qui considère une guerre avec la Russie comme inévitable. Ce fait à lui seul peut expliquer la présence militaire russe en Crimée.

    Bien à vous,

    Raspoutine

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  • Gros Mytho // 19.03.2014 à 12h18

    Bien joué Olivier: le dossier à lire pour comprendre la situation. Mais le feuilleton n’est pas fini! Maintenant il faut savoir: qui était derrière les snipers de la place Maïdan?
    A poil l’Otan! A poil l’UE! A poil les USA! A poil l’Ukraine! http://grosmytho.unblog.fr/2014/03/18/crimee-tous-a-poil/

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  • V_Parlier // 20.03.2014 à 18h12

    En rapport avec les vidéos présentées sur cette page très bien détaillée, je propose des extraits sous-titrés dans cette playlist Youtube:
    http://www.youtube.com/playlist?list=PL1fQfU9jb9Uz66X5ThA5upF_FJxoEmqYP

    Avec principalement, les titres:
    – Ukraine: Avant Maïdan c’était déjà grave (VOSTF)
    – Derrière les snipers de Maïdan: révélations (VOSTF)
    – Crimée c’est illégal? Histoire des doubles standards (VF)
    – Le projet de praviy sektor pour l’Ukraine (VOSTF mais étrangement quoté +18)
    – Ukraine jusqu’où ira BHL (VF + VOSTF)
    – La liberté de la presse dans l’Ukraine d’après Maïdan (VOSTF)

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  • V_Parlier // 20.03.2014 à 18h22

    Ils sont moins affolés parce-qu’on leur a dit de la mettre en veilleuse.
    Il ne faut pas oublier: A qui obéit Israël?

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