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17.mars.201417.3.2014 // Les Crises

Ukraine et Euromaïdan (10) – Géopolitique du putsch en Ukraine

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Bien que cet article soit rigoureux et sourcé, le conflit dont il est question a beaucoup évolué depuis 2014, et les évènements, toujours obscurs, sont sujets à de nombreuses polémiques. Plusieurs visions s’affrontent, et nous vous invitons à également consulter les sources dites « mainstream » pour vous faire une opinion juste et nuancée sur la révolution de Maïdan.

Suite de notre série de reprises sur l’Ukraine… (qui n’a évidemment pas pour but de nier le caractère corrompu de l’ancien gouvernement, ni les légitimes aspirations du peuple à plus de liberté individuelle)

La géopolitique du putsch en Ukraine, par Peter Schwarz

« Quand l’Union soviétique s’est effondrée fin 1991, Dick ne voulait pas seulement voir le démantèlement de l’Union soviétique et de l’empire russe mais de la Russie même, pour qu’elle ne puisse jamais plus être une menace pour le reste du monde », a écrit, dans ses mémoires publiées dernièrement, l’ancien secrétaire d’État américain à la Défense, Robert Gates. Gates faisait référence au secrétaire d’Etat à la Défense de l’époque et ancien vice-président américain, Dick Cheney.

Cette déclaration nous éclaire sur les dimensions géopolitiques de la révolution en Ukraine. Ce qui est en jeu, ce ne sont pas tellement les questions intérieures – et certainement pas la lutte contre la corruption et pour la démocratie – mais bien plutôt une lutte internationale pour le pouvoir et l’influence, qui remonte à un quart de siècle.

Le Financial Times voit les évènements en Ukraine sous le même angle. Dans un éditorial en date du 23 février, il a écrit : « Depuis un quart de siècle, cet énorme territoire qui se trouve en équilibre instable entre l’UE et la Russie fait l’objet d’un conflit géopolitique entre le Kremlin et l’Occident. » En 2008, une tentative maladroite du président George W. Bush n’avait pas réussi à attirer les anciennes républiques soviétiques d’Ukraine et de Géorgie dans l’OTAN, « Mais la révolution de Maïdan offre actuellement à toutes les parties une deuxième chance de revoir le statut d’une Ukraine se trouvant sur les lignes de faille de l’Europe. »

La dissolution de l’Union soviétique en décembre 1991 fut un cadeau inattendu pour les puissances impérialistes. La Révolution d’Octobre 1917 avait soustrait à la sphère d’exploitation capitaliste une part considérable de la superficie mondiale. Ceci fut perçu par la bourgeoisie internationale comme une menace, et ce même longtemps après que la bureaucratie stalinienne eut trahi le but de la révolution socialiste mondiale et assassiné une génération entière de révolutionnaires marxistes. De plus, la force économique et militaire de l’Union soviétique représentait un obstacle à l’hégémonie mondiale américaine.

La dissolution de l’Union soviétique et l’instauration du marché capitaliste avaient créé les conditions propices au pillage organisé par une poignée d’oligarques et par la finance internationale de la richesse sociale créée par des générations de travailleurs. Les acquis sociaux obtenus dans le domaine de l’éducation, de la santé, de la culture et de l’infrastructure furent détruits ou laissés à l’abandon.

Ce n’était cependant pas suffisant pour les Etats-Unis et les principales puissances européennes. Ils étaient déterminés à faire en sorte que la Russie ne puisse plus jamais menacer leur hégémonie, comme le montrait clairement la déclaration de Dick Cheney citée ci-dessus.

En 2009, l’alliance militaire de l’OTAN, dominée par les Etats-Unis, avait absorbé dans ses rangs presque tous les pays de l’Europe de l’Est qui appartenaient jadis à la sphère d’influence de l’Union soviétique. Mais les tentatives d’incorporation des anciennes républiques soviétiques dans l’OTAN ont échoué – à l’exception de trois Etats baltes, l’Estonie, la Lituanie et la Lettonie – du fait de l’opposition de Moscou. L’Ukraine, avec ses 46 millions d’habitants et son emplacement stratégique entre la Russie, l’Europe, la Mer noire et le Caucase, s’est toujours trouvée au centre de ces efforts.

Dès 1997, l’ancien conseiller étasunien à la sécurité nationale Zbigniew Brzezinski avait écrit que sans l’Ukraine, toute tentative entreprise par Moscou de reconstruire son influence sur le territoire de l’ancienne Union soviétique était vouée à l’échec. La thèse centrale énoncée dans son livre Le Grand Echiquier était que la capacité de l’Amérique à exercer une prédominance mondiale dépendait de la question de savoir si l’Amérique était en mesure d’empêcher l’émergence d’une puissance dominante et hostile sur le continent eurasiatique.

En 2004, les Etats-Unis et les puissances européennes avaient soutenu et financé la « Révolution orange » en Ukraine, qui avait amené au pouvoir un gouvernement pro-occidental. En raison de conflits internes, le régime s’était toutefois rapidement effondré. La tentative de 2008 d’attirer la Géorgie dans l’OTAN en suscitant une confrontation militaire avec la Russie avait aussi échoué.

Actuellement, les Etats-Unis et leurs alliés européens sont déterminés à utiliser la révolution en Ukraine pour déstabiliser une fois de plus les anciennes républiques soviétiques en les attirant dans leur propre sphère d’influence. Ce faisant, ils risquent de déclencher un conflit armé ouvert avec la Russie.

Le groupe de réflexion Stratfor, qui entretient d’étroits liens avec les services secrets étasuniens, a écrit, sous le titre « Après l’Ukraine, l’Occident se tourne vers la périphérie russe » : « L’Occident veut miser sur le succès d’avoir soutenu les protestataires anti gouvernement en Ukraine pour mener une campagne plus générale dans la région entière. »

Stratfor, signale qu’« Une délégation géorgienne actuellement en visite à Washington, ainsi que le premier ministre du pays, Irakli Garibashvili, doivent rencontrer cette semaine le président Barack Obama, le vice-président Joe Biden et le secrétaire d’Etat John Kerry. » Il est également prévu que le premier ministre moldave Iurie Leanca se rende le 3 mars à la Maison Blanche pour rencontrer le vice-président Joe Biden. « La perspective de l’intégration occidentale de ces pays – en d’autres termes, comment les rapprocher davantage des Etats-Unis et de l’Union européenne et les éloigner de la Russie – occupe une place importante dans le programme des deux visites. »

Lilia Shetsova, de la fondation étasunienne Carnegie pour la Paix internationale (sic) à Moscou (Carnegie Endowment for International Peace), explique également que la révolution en Ukraine doit être étendu aux autres pays et à la Russie même. « L’Ukraine est devenue le maillon le plus faible dans la chaîne post-soviétique, » a-t-elle écrit dans un commentaire rédigé pour le journal allemand Süddeutsche Zeitung. « Nous devrions garder à l’esprit que des soulèvements identiques sont possibles dans d’autres pays. »

Shetsova souligne une caractéristique de la révolution ukrainienne qu’elle souhaite préserver à tout prix : la mobilisation de forces fascistes pugnaces. « La chute d’Ianoukovitch est essentiellement attribuable aux ‘éléments radicaux’ sur le Maïdan, y compris entre autres, au Secteur droit qui est devenu une force politique sérieuse. » Elle a poursuivi en disant : « L’avenir de l’Ukraine dépendra du fait que les Ukrainiens peuvent maintenir le Maïdan. »

Les « éléments radicaux » que Shetsova veut préserver à tout prix sont les milices fascistes armées qui se basent sur les traditions les plus viles de l’histoire ukrainienne : les pogroms et les meurtres de masse des Juifs et des communistes commis durant la Seconde Guerre mondiale. Le rôle futur de ces milices fascistes sera celui de terroriser et d’intimider la classe ouvrière.

Il n’aura fallu que quelques heures pour que le réactionnaire fond social du soulèvement en Ukraine devienne évident. Les « valeurs européennes » que le l’éviction de l’ancien régime aurait soi-disant apportées au pays consistaient en attaques massives contre une classe ouvrière déjà appauvrie. Comme condition préalable à l’accord de prêts dont le pays a grandement besoin pour éviter une faillite imminente, le FMI exige la mise en flottement du taux de change de la hryvna, un brutal programme d’austérité et une augmentation du sextuple du prix du gaz domestique.

Le flottement de la monnaie du pays conduira à une inflation galopante, une augmentation correspondante du coût de la vie et la destruction de toutes les économies restantes des Ukrainiens ordinaires. Le programme d’austérité visera essentiellement les retraites et les dépenses sociales et la hausse des prix du gaz signifiera qu’un grand nombre de familles ne pourront plus chauffer leurs logements.

L’Ukraine doit être réduite à un pays où des travailleurs bien qualifiés et les membres des professions libérales gagnent des salaires qui se situent bien en dessous de ceux versés en Chine. Ce fait est d’une importance capitale pour l’Allemagne, le deuxième partenaire commercial de l’Ukraine (après la Russie) et, avec 7,4 milliards de dollars, le second plus important investisseur du pays.

Tandis que pour les Etats-Unis l’isolement de la Russie se trouve au premier plan, l’Allemagne est intéressée à bénéficier économiquement de l’Ukraine qu’elle a déjà occupée militairement par deux fois, en 1918 et en 1941. Elle veut exploiter le pays en tant que plateforme de main d’œuvre bon marché en l’utilisant pour tirer les salaires encore plus vers le bas en Europe de l’Est et même en Allemagne.

D’après les statistiques de l’Institut de l’économie allemande (Instituts für deutsche Wirtschaft) les coûts de main-d’œuvre se situent au bas de l’échelle mondiale. Avec un coût de 2,50 dollars par heure travaillée, le coût horaire moyen (salaires bruts, plus d’autres coûts) des travailleurs et des employés se situe d’ores et déjà en-dessous de celui la Chine (3,17 dollars), de la Pologne (6,46 dollars) et de l’Espagne (21,88 dollars). En Allemagne, une heure travaillée coûte 35,66 dollars, c’est-à-dire 14 fois plus.

L’Office ukrainien des statistiques estime que le salaire mensuel moyen s’élève à 3.073 hryvna (220 dollars). Les universitaires sont aussi très mal rémunérés.

L’ancien président Ianoukovitch lui-même est un représentant des oligarques ukrainiens. Il n’a rejeté l’accord d’association avec l’UE que parce qu’il craignait de ne pouvoir survivre politiquement aux conséquences sociales. A présent, sa chute sert de prétexte à l’introduction d’un niveau de pauvreté et d’exploitation qui est totalement incompatible avec des normes démocratiques et qui mènera à de nouveaux soulèvements sociaux. C’est précisément pour réprimer toute agitation sociale que les milices fascistes doivent être préservées.

Peter Schwarz

Cette guerre froide n’est pas idéologique par Myret Zaki

Cette deuxième guerre froide à laquelle nous assistons entre les Etats-Unis et la Russie ne s’encombre plus de paravents idéologiques. Elle est mercantile. Plutôt que d’opposer deux modèles de société, elle oppose deux adversaires au plan commercial, énergétique, financier et monétaire.

Deux paquebots battant officiellement pavillon capitaliste, officieusement adeptes de l’étatisme à outrance. Ce n’est plus le «monde libre» contre le «péril rouge». On est entre soi. Deux gouvernements s’affrontent autour d’un enjeu central: lequel fournira du gaz à l’Europe ces prochaines années.

Le centre de gravité futur sera-t-il transatlantique ou eurasiatique? Mis en difficulté par leurs compétiteurs en Asie, les Etats-Unis lorgnent maintenant l’Europe comme principal marché d’exportation pour leur gaz.

Cela les met directement en conflit avec la Russie. Comment déloger cette dernière de sa place de premier fournisseur? En cassant les prix, pour commencer, car le gaz russe est facturé très cher à l’Europe. Mais avant cela, il s’agit de couper le cordon énergétique entre l’Europe et la Russie.

Pour ce faire, il faut que l’Ukraine se mette rapidement à produire son propre gaz, en partenariat avec les majors pétrolières américaines, et qu’elle rejoigne le bloc européen. Ensuite, les Etats-Unis visent à compléter dès 2015 directement l’approvisionnement de l’Europe à travers leurs exportations.

C’est là que la stratégie entre en jeu. Les Etats-Unis ont habilement accompagné l’Ukraine vers sa «libération» du joug russe et son autonomisation énergétique. Ils ont investi d’importantes sommes pour cultiver en elle l’identité européenne. Depuis 2011, un programme américian exporte vers les pays de l’Est l’expertise technologique en matière de fracturation hydraulique.

USAID, l’ONG amércaine, s’est chargée de conseiller intensivement le gouvernement ukrainien dans ce domaine. Dans un rapport de mai 2012, USAID donne l’entière caution écologique à Kiev pour la fracturation hydraulique.

L’Ukraine avait signé l’an dernier des accords avec Shell et Chevron les autorisant à exploiter les gisements de gaz de schiste de Yuzovska et d’Olesska. La crise a débuté lorsque Kiev a opéré une volte-face politique, signalant qu’il préférait la Russie comme partenaire à l’UE.

Mais depuis le départ de Ianoukovitch, les affaires ont repris leur cours. L’Ukraine a confirmé qu’elle signerait un contrat de partage de production avec un consortium dirigé par ExxonMobil sur l’exploitation du champ pétrolier et gazier Skifska, en mer Noire, un projet de 10-12 milliards de dollars. Grande perdante: la société russe Lukoil, qui n’a pas été retenue.

5 milliards pour assister la révolte en Ukraine

«Les Etats-Unis ont dépensé 5 milliards de dollars depuis l’indépendance de l’Ukraine en 1991 pour assister le pays dans le développement d’institutions démocratiques et dans la promotion de la société civile et d’une bonne gouvernance, soit tout ce qui est nécessaire pour que l’Ukraine réalise ses aspirations européennes», a déclaré mi-décembre Victoria Nuland, secrétaire d’Etat adjointe américaine, lors d’un discours au National Press Club sponsorisé par Chevron et ExxonMobil*.

Tout comme en Irak, en Afghanistan et en Libye (et peut-être un jour en Iran et au Venezuela?), les majors américaines entrent victorieuses là où Washington a préalablement accompagné un changement de régime.

Qui s’y oppose paie un prix: alors que la Russie a bloqué, avec le soutien de la Chine, l’intervention américaine en Syrie, réclamant à cette occasion une part d’influence au Moyen-Orient, Washington lui en demande à présent le prix fort. Le deal gazier proposé par l’Amérique à la Russie pourrait être le suivant : «On livre à l’Europe, vous livrez à l’Asie.»

Si les ambitions eurasiatiques de Vladimir Poutine en prennent un coup, rien n’est jamais joué, car dans cette guerre froide rééditée, les lignes sont mouvantes. En affaires, il n’y a pas de rideau de fer. (Bilan)

Sauvegarder l’unité de l’Ukraine, par Jaques Sapir

Depuis samedi 1er mars, les événements s’accélèrent en Ukraine. Le premier point important est le soulèvement des populations russes, russophones et minoritaires dans la partie Est du pays. Le nombre de mairie où le drapeau russe a été installé est ici significatif. Dans certains cas, à Donetsk et à Kharkov, on a assisté à des manifestations de très grandes ampleurs qui, si elles n’ont pas été ignorées par les journalistes occidentaux, n’ont pas eu droit à la même couverture médiatique que les manifestations de Kiev de ces dernières semaines. On supposera que c’est par manque de place et en raison des pénuries de papier qui sévissent dans notre beau pays que les journalistes se sont donc censurés sur ce sujet…

I. Ces manifestations tant populaires que politiques, en particulier avec le drapeau russe, dessinent la carte d’une partition possible, mais qu’il est encore dans le pouvoir des acteurs de chaque camp d’éviter. On a représenté sur cette carte la ligne de démarcation entre la zone dite « pro-russe » et la zone « pro-ukrainienne ».

Graphique 1

Ces manifestations, et ces installations de drapeaux russes, alors que jusqu’à maintenant (lundi soir) l’armée russe n’est présente qu’en Crimée montrent que ce ne sont pas seulement les russophones au sens strict qui ont ainsi manifesté leur défiance par rapport au pouvoir de fait en place à Kiev. Il est hautement instructif de regarder une carte du découpage linguistique de l’Ukraine qui a été établie par l’Université de Kiev.

Graphique 2

Répartition des langues en Ukraine (2009)

 

Cette carte montre que, outre la présence du Russe et l’Ukrainien (ce dernier n’existant à l’état « pur » que dans la partie la plus occidentale du pays) on est en présence de nombreuses autres langues ou dialectes. C’est le cas du « Surzhik », dialecte de Russe et d’Ukrainien mais aussi du « Trasianka », dailecte de Russe et de Bielorusse. Cette diversité de l’Ukraine, qui recoupe une diversité ethnique, est le produit de l’Histoire. L’Ukraine actuelle n’est pas l’Ukraine soviétique des années 1920 et 1930. Il lui a été rattaché des territoires polonais, hongrois, roumains et slovaques en 1939 et 1940, mais aussi la Crimée, « donnée » dans le cadre de l’Union soviétique par la Russie. Par ailleurs, la frange côtière du pays (autour d’Odessa) a toujours eu une nature plus « levantine » qu’ukrainienne avec des minorités grecques et juives importantes. Cette hétérogénéité se reflète dans la pratique, héritée des temps soviétiques, de distinguer la citoyenneté et la nationalité. Il était ainsi possible de se revendiquer Russe, Grec, Bulgare ou Ruthène et de s’affirmer citoyen ukrainien.

II. Cela impliquait néanmoins un pacte fondateur pour l’Ukraine indépendante en 1991, celui du respect des diverses minorités, dans leurs droits culturels et religieux, mais aussi l’affirmation de la double pratique des deux langues majoritaires, le Russe et l’Ukrainien, comme langue ayant un statut légal dans le pays. Pour avoir travaillé à Kiev de 1999 à 2001, je puis témoigner que rare sont les personnes ne parlant « que » l’Ukrainien, et que l’on pouvait parfaitement se dire un ferme partisan de la souveraineté de l’Ukraine et parler de manière préférentiel le Russe. C’est ce pacte qui a été érodé de 2004 à nos jours avant que d’être brutalement rompu. Avant les événements qui ont commencé au mois de novembre 2013 on ne comptait plus que 6 écoles-lycées enseignant en Russe à Kiev, alors que ces écoles se comptaient encore par centaines en 2000, et que la population russophone se compte sur Kiev en centaines de milliers. La suppression de la loi garantissant le statut du russe comme langue officielle, suppression prise ces dernières semaines, a été, pour une large part de la population, la preuve ultime que le pouvoir issu de la place Maïdan était tombé aux mains des ultra-nationalistes. Le président du Parlement ukrainien qui exerce les pouvoirs de faits du Président a décidé ce lundi 3 mars de mettre son veto à cette loi. Il a eu entièrement raison, mais c’est probablement trop tard ; le mal est fait. C’est ce qui explique la rupture du pacte fondamental sur lequel était basée l’Ukraine. Il nous reste à voir s’il peut être réparé.

III. On doit prendre conscience en France de qui sont réellement les militants de « Pravogo Sektora » et du parti « Svoboda », deux organisations minoritaires mais extrêmement actives dans le mouvement de Maïdan, et qui ont pris la direction de ce mouvement au début de février. Les dirigeant de « Svoboda » dénoncent ce qu’ils appellent la « mafia judéo-russe » autour du Président Ianoukovitch et n’hésitent pas à représenter Vladimir Poutine avec une étoile de David sur le front. Les militants, ainsi que ceux du « Pravogo Sektora » ont repris à leur compte le slogan classique de l’antisémitisme en Russie, ladaptant pour les besoins de la cause « Bat les juifs et sauve l’Ukraine ». L’historien Jean-Jacques Marie, grand spécialiste de Trotsky et que nul ne peut soupçonner de complaisance vis à vis du pouvoir russe a écrit les lignes suivantes qui m’on été transmises par un correspondant, Michel Gandilhon, que je tiens ici à remercier :

« Malheureusement, les nationalistes ukrainiens se sont désormais joints aux staliniens pour la propager à nouveau. Et ils partagent avec eux des méthodes similaires. 
En effet, indique Marko Bojcun, le 13 novembre, la présentation de ce recueil qui devait avoir lieu à la librarie « Yé », rue Lyssenko à Kiev, et qui devait être animée par lui-même, Youri Chapoval de l’Académie nationale des sciences d’Ukraine, par Zakhar Popovitch et Denis Pilash du collectif « Opposition de gauche » (collectif à l’origine de l’édition de ce recueil) a été brutalement interrompue par l’irruption de plusieurs dizaines de nervis du parti d’extrême droite mal nommé « Svoboda » (« Liberté », nouveau nom du « Parti national-social d’Ukraine », fondé en 1991). Ces individus avaient déjà perturbé la présentation du recueil dans la ville de Lviv.
 Maniant la calomnie, l’amalgame et la violence avec la même agilité que les staliniens en leur temps, les « Svobodistes » réussirent à empêcher la tenue de la réunion, hurlant des slogans accusant Léon Trotsky (exclu du Parti communiste en 1927 et expulsé d’Union soviétique en 1929) d’être responsable du Golodomor (la famine en Ukraine en 1932-1933), donc de « génocide ». A la sortie, les « svobodistes » vandalisèrent la voiture d’un des orateurs prévus, Zakhar Popovitch, avant que finalement, une heure après le début des incidents, la police n’arrive.
Je partage l’indignation du professeur Marko Bojcun, contre ces méthodes qui visent à interdire par la terreur, la diffusion de ces textes qui contribuent à rétablir la vérité historique et la réalité des positions de Léon Trotsky, longtemps bannies d’Union soviétique par la bureaucratie et ses méthodes de terreur.
 J’ajoute que le parti « Svoboda » en question est connu comme se revendiquant ouvertement de Bandera et Stetsko, auteurs d’une « proclamation d’indépendance de l’Ukraine » datée du 30 juin 1941, soit huit jours après l’agression nazie contre l’Union soviétique, déclaration qui précisait que l’état ukrainien « indépendant » allait « coopérer étroitement avec la Grande Allemagne national-socialiste, sous la direction de son chef Adolf Hitler, qui est en train de fonder un ordre nouveau en Europe et dans le monde ». « Svoboda » se revendique de la continuité de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) et de l’Armée insurrectionnelle d’Ukraine (UPA) de Bandera et Statsko, dont le rôle d’auxiliaires des nazis dans l’extermination des Juifs d’Ukraine n’est plus à prouver. Dans cette remarquable continuité, « Svoboda » a multiplié ces dernières années des déclarations et actes provocateurs antisémites, mais aussi contre la minorité hongroise d’Ukraine, et contre les Russes et la Russie (qualifiant de « mafia judéo-moscovite » l’entourage du président de la République d’Ukraine). »

Or, ce sont avec des dirigeants de ce parti, notoirement fasciste et antisémite, que les dirigeants européens, dont Mme ASHTON, responsable de la diplomatie de l’Union Européenne, ont choisi de s’afficher à Kiev. Honte à eux. Mais honte à nous aussi si nous acceptons que de telles personnes nous représentent. Il faut rappeler que « Svoboda » a fourni plusieurs ministres au gouvernement de fait en place à Kiev et que le Procureur Général d’Ukraine en est membre.

IV. Quelle pourrait donc être la voie d’une sortie de crise qui respecterait la souveraineté de l’Ukraine ? Pour cela, il importe avant toute chose de voir s’il est possible de reconstruire le « vivre ensemble » qui fait Nation. Cela passe par trois conditions. La première est, à l’évidence désormais, une fédéralisation de l’Ukraine et des garanties importantes quant aux droits des minorités, que ces droits soient culturels ou religieux. Cette fédéralisation devra accepter le fait que la Crimée, qui est déjà une République Autonome, jouisse d’un statut particulier. La deuxième condition est la mise au ban politique des extrémistes de « Pravogo Sektora » et de « Svoboda », leur désarmement et leur interdiction. Dans aucun pays de l’Union européenne, dans aucun pays civilisé, il n’est acceptable d’avoir des partis dont le discours et l’idéologie sont les mêmes que les Nazis. Ceci est aussi important afin de libérer l’opposition démocratique de la pression et des menaces que font peser ces extrémistes sur ses dirigeants. La troisième condition est une déclaration de neutralité de l’Ukraine pour une période de vingt ans, déclaration qui vise à rassurer la Russie quant à une possible intégration de l’Ukraine tant dans l’Otan que dans l’UE. Cette déclaration de neutralité pourrait être levée si tant la Russie que les pays de l’UE tombaient d’accord. Sur ces bases, il devient possible d’envisager des élections tant générales de Présidentielles, sous un double contrôle de l’UE et de la Russie. Ces élections permettront de faire émerger un nouveau pouvoir à la fois légitime et légal. Mais, faire émerger un pouvoir légitime et légal n’aura de sens que si on assure la stabilité de l’économie ukrainienne. Or, compte tenu de la crise que l’UE traverse, compte tenu des spécialisations économiques de l’Ukraine, cette stabilité ne peut provenir que d’une intégration économique avec la Russie. Cette intégration devrait être aussi pensée entre régions d’Ukraine et de Russie, car les complémentarités sont très importantes. C’est une réalité qu’il faut admettre ou se préparer à des vagues d’immigration à hauteur d’un pays de 46 millions d’habitants.

À ces conditions, une Ukraine souveraine et indépendante est encore possible. Mais, plus on s’enfoncera dans une logique d’affrontement insensée entre l’UE et la Russie et moins cette perspective restera possible. Car, la logique de l’affrontement aboutit inéluctablement à la partition du pays.

Archives : La vision d’Emmanuel Todd sur la question Ukrainienne en 2002

« Entre 1990 et 1998, la décomposition de la Russie avait été très loin, conduisant à la perte de contrôle par l’État russe de populations ethniquement russes. Dans le cas des pays baltes, du Caucase et de l’Asie centrale, zones majoritairement non russes, le reflux peut être interprété comme un retrait impérial ou une décolonisation. Dans le cas de la Biélorussie, de l’Ukraine et de la moitié nord du Kazakhstan, la Russie perdait une partie de sa sphère de domination traditionnelle. La Biélorussie n’a jamais existé en tant qu’entité étatique autonome. Le nord du Kazakhstan non plus, et dans ces deux cas, la perte de contrôle peut être considérée comme l’effet paradoxal d’une anarchie qui respecterait des frontières créées à l’époque soviétique. Le cas de l’Ukraine, avec ses trois sous-populations — ukrainienne uniate à l’ouest, ukrainienne orthodoxe au centre et russe à l’est — est plus complexe. Une sécession définitive pouvait être envisagée avec plus de réalisme. Mais Huntington a probablement raison contre Brzezinski lorsqu’il affirme que l’Ukraine est appelée à revenir dans l’orbite de la Russie. On ne peut cependant accepter son interprétation religieuse simpliste du phénomène. La dépendance de l’Ukraine à l’égard de la Russie résulte de permanences historiques autrement denses et subtiles.

« Du point de vue de l’Ukraine, l’innovation est toujours venue de Russie. Nous sommes ici confrontés à une constante historique. La révolution bolchevique a pris naissance en Russie et plus spécifiquement dans sa partie historiquement dominante, un vaste espace autour de l’axe Moscou-Saint-Pétersbourg. Là était né l’État russe ; de là sont parties toutes les vagues modernisatrices, du XVIe au XXe siècle. C’est là encore que s’effectua la percée libérale des années 90. La mise à bas du communisme, la vague réformatrice qui se poursuit aujourd’hui ont pris naissance à Moscou et sont véhiculées par la langue russe. L’Ukraine, coupée de la Russie, ne peut qu’aller très lentement dans la voie des réformes, et ce, quelle que soit l’agitation idéologique et verbale entretenue par le Fonds monétaire international.

« L’Ukraine n’est, historiquement et sociologiquement, qu’une zone mal structurée, floue, jamais à l’origine d’un phénomène important de modernisation. Elle est essentiellement une périphérie russe, soumise aux impulsions du centre, et à toutes les époques caractérisée par son conservatisme : antibolchevique et antisémite en 1917-1918, plus ancrée que la Russie dans le stalinisme depuis 1990. Les Occidentaux, trompés par son positionnement géographique à l’ouest et par la présence d’une grosse minorité religieuse uniate proche du catholicisme, n’ont pas compris que l’Ukraine, en déclarant son indépendance, s’isolait de la révolution démocratique moscovite et pétersbourgeoise, même si elle se mettait ainsi en situation d’obtenir des crédits occidentaux. N’exagérons pas, cependant, le conservatisme périphérique de l’Ukraine. Ses difficultés à sortir du pur présidentialisme autoritaire ne sont quand même pas comparables à celles du Kazakhstan ou de l’Ouzbékistan.

« Le scénario proposé par Brzezinski n’était cependant pas absurde. Il existe ce qu’il faut de différenciation culturelle vis-à-vis de la Russie pour que l’Ukraine s’autodéfinisse comme spécifique. Mais, dépourvue de dynamique propre, l’Ukraine ne peut échapper à la Russie qu’en passant dans l’orbite d’une autre puissance. La puissance américaine est trop lointaine et trop immatérielle pour servir de contre-poids à la Russie. L’Europe est une puissance économique réelle, avec en son cœur l’Allemagne. Elle n’est pas un pôle de puissance militaire et politique. Mais si l’Europe veut le devenir, il n’est pas de son intérêt de satelliser l’Ukraine, parce qu’elle aura besoin d’un pôle d’équilibre russe pour s’émanciper de la tutelle américaine.

« Nous pouvons mesurer ici l’inexistence concrète, économique, des États-Unis au cœur de l’Eurasie : la puissance de leur verbe ne peut y compenser l’immatérialité de leur production, particulièrement pour un pays en développement comme l’Ukraine. Si l’on met de côté ses exportations militaires et quelques ordinateurs, l’Amérique n’a pas grand-chose à proposer. Elle n’exporte pas les biens de production et de consommation dont les Ukrainiens ont besoin. Quant au capital financier, elle l’absorbe au contraire, privant le monde en développement des ressources dégagées par le Japon et l’Europe. Tout ce que peut faire l’Amérique, c’est donner l’illusion de la puissance financière à travers le contrôle politique et idéologique du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, deux institutions dont, soit dit en passant, la Russie, elle, peut désormais se passer, grâce à ses excédents commerciaux.

« L’Amérique peut bien entendu s’offrir pour consommer les biens éventuellement produits par l’Ukraine, en les payant avec l’argent pompé en Europe, au Japon ou ailleurs. Mais les échanges commerciaux révèlent surtout la dépendance de l’Ukraine à l’égard de la Russie et de l’Europe et l’extériorité des États-Unis. En 2000, l’Ukraine a importé pour 8040 millions de dollars de la Communauté des États indépendants, pour 5 916 millions de dollars du reste du monde, principalement d’Europe. Les 190 millions de biens et services en provenance des États-Unis représentaient 1,4 % du total. L’Ukraine a exporté, durant la même année, pour 4498 millions de dollars vers la CEI et 10075 millions vers le reste du monde, dont 872 seulement vers les États-Unis, 6 % du total. L’Ukraine ne couvre ses échanges avec la CEI que pour 56 %, mais elle est excédentaire vis-à-vis du reste du monde, avec un taux de couverture de 170 %.

« C’est ici qu’apparaît le plus nettement l’immatérialité de l’empire américain : les États-Unis ne couvrent leurs importations venant d’Ukraine qu’à 22 %. Ne négligeons pas l’aspect dynamique du processus : dans leur commerce avec l’Ukraine, les États-Unis ne sont déficitaires que depuis 1994. En 1992 et 1993, ils avaient dégagé un léger excédent. La consommation est de plus en plus clairement la spécialisation fondamentale de l’économie américaine dans le système international. Les États-Unis ne sont plus, c’est le moins qu’on puisse dire, dans la situation de surproductivité de l’immédiat après-guerre et c’est pourquoi ils n’ont pu être les dispensateurs du nouveau plan Marshall dont les pays sortant du communisme auraient eu besoin. Ils sont, dans l’ancienne sphère soviétique comme ailleurs, prédateurs.

« Notre seule certitude concernant l’Ukraine est qu’elle ne va pas se déplacer. Son rapprochement avec la Russie est vraisemblable, tout comme l’impossibilité d’une reprise en main pure et simple par Moscou. La Russie, si son économie redémarre, va redevenir le centre de gravité d’un espace plus vaste qu’elle. La Communauté des États indépendants pourrait devenir une forme politique réelle et nouvelle, combinant leadership russe et autonomie de plusieurs couronnes successives. La Biélorussie serait annexée de fait, l’Ukraine resterait réellement autonome, mais redeviendrait une seconde Russie, petite ou nouvelle. La notion de « toutes les Russies » réémergerait dans la conscience des acteurs locaux et internationaux. L’Arménie, au-delà du Caucase, garderait son statut d’alliée, verrouillée à la Russie par la peur de la Turquie, alliée privilégiée, pour quelques années encore, des États-Unis. La Géorgie rentrerait dans le rang. Les républiques d’Asie centrale reviendraient explicitement sous influence, le Kazakhstan mi-russe occupant évidemment une place particulière dans le dispositif. La réémergence de la Russie comme acteur économique et culturel dynamique dans cette région mettrait évidemment les troupes positionnées par les États-Unis en Ouzbékistan et au Kirghizistan dans une situation étrange, l’expression corps étranger prenant alors tout son sens. Ce processus de réorganisation créerait immédiatement à l’est de la Communauté européenne élargie une deuxième entité plurinationale, pourvue elle d’une force directrice centrale, la Russie. Mais dans les deux cas le caractère complexe du système politique rendrait tout comportement réellement agressif difficile, et toute entrée dans un conflit militaire majeur extrêmement problématique. »

Emmanuel Todd – « Après l’empire », chapitre « Le retour de la Russie » (2002)

À suivre…

 

Ce billet fait partie d'une série sur la situation en Ukraine. Il vise à donner des regards différents de ceux diffusés en masse par les grands médias, afin d'élargir votre champ de réflexion. [Lire plus]. Notre souhait est de sortir des présentations binaires "gentils / méchants", afin de coller de plus près à une réalité complexe. Nous rappelons enfin que par principe, nous ne "soutenons" aucun gouvernement nulle part sur la planète (et donc pas le gouvernement russe non plus). Nous sommes au contraire vigilants, tout gouvernement devant, pour nous, justifier en permanence qu'il ne franchit aucune ligne jaune. Mais nous sommes évidemment également attachés à lutter contre le deux poids 2 mesures, et à présenter tous les faits.

47 réactions et commentaires

  • Patrick Luder // 17.03.2014 à 04h58

    Quelques gulus qui s’estiment tout puissants n’hésitent pas à prendre en otage quelques 50’000’000 personnes pour juste satisfaire leur ego … et ça se dit civilisé !

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  • fabien775 // 17.03.2014 à 05h32

    Comme toujours les intérêts du quelques uns pour le plus grand malheur de tout les autres.On ne sort pas de cette logique qui mène à toute cette m…..

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  • catherine Balogh // 17.03.2014 à 07h16

    Bonjour,
    Pour éviter tout ça, il devient urgent de virer Ashton et les décideurs non-élus de l’UE! on ne peut pas laisser aux commandes des personnnes qui font n’importe quoi sous pretexte mercantile.AH, si on avait réagis en 2005, mais non, on s’est laissés endormir.
    Moi, j’exige que la commission soit démantelée et qu’il y ait vote, référendum ou que sais-je afin de mettre tout en haut des personnes choisies et non auto-proclamées! est-on en Europe ou à Maidan ??
    Aucubne personne qui s »auto-proclame n’est légitime et l’imposture devrait être jugée devant un tribunal.

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  • perceval78 // 17.03.2014 à 07h39
    • Norton // 17.03.2014 à 16h54

      Catherine Balogh,
      Chauprade veut lui aussi « une autre Europe » et pour se trouver à Simferopol ne comprend toujours rien à la situation…

      Extrait:

      «  »J’irai ce soir, dimanche 16 mars 2014, boire un thé à Yalta, au coucher du soleil, avec l’espoir retrouvé que nos enfants verront la grande Europe des nations libres.

      C’est ce nouveau Yalta mondial que les Européens de l’Ouest et du Centre doivent embrasser : il peut nous permettre de faire définitivement la paix avec la Russie et d’édifier avec elle une grande unité européenne, fondée d’abord sur la souveraineté et la liberté de chacune des nations de notre belle civilisation.

      Soit nos dirigeants sont visionnaires et comprennent cela, et alors la livraison par la France, dans quelques semaines, du BPC au nom prémonitoire de Vladivostok prendra justement tout son sens ; soit ils ne comprennent rien, ni à Paris, ni à Berlin, et alors la Russie se tournera vers la Chine pour édifier un ensemble eurasiatique. Ce serait alors une nouvelle bipolarité, donc le péril d’une nouvelle déflagration mondiale.

      J’aurais vécu 45 ans dans ce monde de Yalta I né en 45. J’entre avec espoir et optimisme, aux côtés de tous ceux qui veulent refonder la France et l’Europe, et malgré les risques de tension que je ne minore pas, dans le monde de Yalta II. » »

      C’est un tissu d’imprécisions et d’inexactitudes…

      -« nous permettre de faire définitivement la paix avec la Russie » En tant que français,je me sent tout à fait en paix avec la Russie.

      -Le « péril d’une nouvelle conflagration » se joue en ce moment même en Ukraine où Washington tire ses dernières cartouches diplomatiques sans réussir à convaincre qui que se soit tellement ils ont menti au monde entier.
      Croisons les doigts pour que Poutine garde cette force tranquille…S’il faibli,il y aura la guerre.

      -«  »aux côtés de tous ceux qui veulent refonder la France et l’Europe » »…La France est parfaitement fondée depuis Clovis et l’Europe n’a pas à être refondée.Il faut juste démanteler l’UE pour que le peuple de chaque pays puisse choisir le mode de gouvernance qui lui convient et nouer les accords qu’il veut avec qui il veut,sans dépendre de Sam ou de Vladimir…

      Si l’on avait pas construit cette stupidité d’Europe intégrée vers laquelle nous poussaient les américains depuis toujours,le monde dont rêve Chauprade existerait depuis longtemps et au lieu de gaspiller notre énergie à éviter une nouvelle conflagration,nous métrions déjà depuis longtemps nos moyens en commun pour construire un futur qui s’accommoderait de la raréfaction des ressources.
      L’Europe actuelle ne peut jouer aucun rôle en faveur de la paix car elle n’est pas l’addition de la force de chacun des pays qui la composent.Au contraire elle les en a dépossédé sans pouvoir les fédérer et ces forces n’ont fait que s’annuler les unes les autres.
      C’est bien la dessus que comptaient les usa…
      C’est exactement ce qu’avait prévu de Gaulle (et Chirac avant de retourner sa veste…)http://www.dailymotion.com/video/x1b28q5_chirac-1979-promesses-d-hier-et-dictature-d-aujourd-hui_news

      Toute « autre europe » aurait le même résultat.
      La paix dépend toujours d’un équilibre de forces et l’Europe a perdu les siennes en croyant les additionner…
      C’est pour ça qu’on a inventé les nations…,pour qu’elles soient fortes!…
      Et c’est parce que rien n’est jamais parfait qu’on a inventé la diplomatie…

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    • Andrea // 17.03.2014 à 19h28

      Yatsenyuk, en 2012, était invité du *9th Yalta Annual meeting of YES*

      Klitschko y était également.

      (YES = Yalta European Strategy.)

      p.ex: http://tinyurl.com/opup6b3 (video, 1h 13, Anglais surtout.)

      A la 10ème rencontre – YES, 2013, Klitschko et Yatsenyuk étaient de la partie.

      descriptif, texte, en Anglais

      http://pinchukfund.org/en/projects/21/news/10684/

      video, > plus bas “video”.

      http://tinyurl.com/pv93tfc

      Plus férocément Atlantiste il n’y a pas…

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  • Mr K // 17.03.2014 à 08h03

    Bonjour,

    analyse intéressante de la situation Ukrainienne par Alain Corvez, conseiller en stratégie internationale, entré à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint Cyr en 1964.

    De toute évidence un dangereux gauchiste…

    Titre de son billet : La crise ukrainienne révèle l’impuissance de l’UE et son alignement absurde sur la vision américaine de l’Europe.

    http://www.espritcorsaire.com/?ID=284/Alain_Corvez/La_crise_ukrainienne_r%E9v%E8le_l_impuissance_de_l_UE_et_son_alignement_absurde_sur_la_vision_am%E9ricaine_de_l_Europe

    Cordialement.

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    • Norton // 17.03.2014 à 09h24

      « L’Europe de l’Atlantique à l’Oural » de de Gaulle et dont nous parles Alain Corvez sur son site est une idée à replacer dans son contexte sous peine de se méprendre sur la réalité du gaullisme…

      http://www.upr.fr/dossiers-de-fond/de-gaulle-et-l-europe/introduction-3

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    • Norton // 17.03.2014 à 10h20

      Alain Corvez véhicule l’ambiguïté classique de touts les alter-europeistes…
      Il déplore la dissolution de la nation française dans l’Europe atlantiste de Bruxelles mais continue à situer le destin de la république dans un contexte supra national européen,ce qui est restrictif en ce qui concerne la souveraineté proprement dite,mais également pour les rapports que nous devrions avoir avec les pays non européens…
      Comment compte t’il s’y prendre pour convaincre l’Allemagne de renoncer à son atlantisme historique?
      Une république forte dans une France forte passe par une souveraineté qui ne se partage pas et par une ouverture non limitée à l’Europe.

      Extrait de son site:

      «  »NOS AMBITIONS

      espritcors@ire contribue à l’émergence d’un « esprit de défense » apaisé et décomplexé au sein de la société civile, dans le cadre d’un réseau libre de toute attache partisane, mais partageant l‘idée d’une France vivante et ouverte, pluraliste et multiculturelle, généreuse et responsable, attachée aux fondements de la République dans un cadre européen. » »

      Les « fondements de la république » n’ont jamais eu de « cadre européen ».C’est écrit dans la constitution.
      LA RÉPUBLIQUE,C’EST LA NATION…,comme la souveraineté,garante de la démocratie.

      C’est bien la peine d’avoir fait Saint Cyr…

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    • jducac // 17.03.2014 à 11h17

      @ Mr K Le 17 mars 2014 à 08h03

      Analyse intéressante de la situation Ukrainienne par Alain Corvez, conseiller en stratégie internationale, entré à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint Cyr en 1964.

      Je trouve cette analyse pertinente et ne comprends pas l’attitude du gouvernement français qui me semble manquer de vision stratégique. Une vision non fondée sur des menaces de sanctions, mais sur l’intérêt de renforcer les échanges et les coopérations à l’intérieur du continent Européen.

      http://www.atlantico.fr/pepites/crimee-hollande-menace-russie-nouvelles-sanctions-1011937.html

      Qu’a donc à gagner la France dans cette affaire ukrainienne, alors que par ailleurs, elle s’est employée à attirer la Russie sur son territoire guyanais pour y faire lancer ses fusées Soyouz ?

      http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2013/12/kourou-soyouz-lance-gaia-vers-les-%C3%A9toiles.html

      Mais où est donc la cohérence ? Elle manque en géopolitique tout comme en économie. Elle ne fait que confirmer un amateurisme et une incompétence généralisés.

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      • Norton // 17.03.2014 à 19h15

        Ce que vous ne comprenez pas,c’est ce que devient un pays,aussi important et respecté qu’il ait pu être,quand ses dirigeants successifs,fusse au prix de quelques manipulations constitutionnelles,ont signé des traités dont ils se sont bien gardé d’expliquer les conséquences (si tant est qu’ils les aient eux-même comprises…),bradant souveraineté et indépendance…

        Désormais,aux termes originaux de notre constitution,la France n’est plus un pays constitué.

        Ce que l’on a du mal à admettre mais qui est devenu une réalité,c’est qu’en remplissant un imprimé ou l’on vous demande votre nationalité,vous pouvez,sans mentir,écrire « NÉANT »

        http://www.upr.fr/vides/conferences-en-ligne/qui-gouverne-la-france

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  • Norton // 17.03.2014 à 08h49

    Les américains comprennent les choses simples…
    Si nous étions suffisamment déterminés pour marcher sur Paris en criant « US GO HOME!!!… »,nous retrouverions la clarté et la puissance diplomatique qui redonnerait une chance à la paix en Europe et ailleurs.
    Seul l’équilibre diplomatique donne une chance à la paix…L’Europe de Bruxelles ou l’Allemagne,dont le suivisme atlantique,désormais historique,n’est plus à démontrer,ne peuvent tenir ce rôle.Seule une France débarrassée de ses dirigeants indignes pourrait être à nouveau ce facteur d’équilibre et de paix.Retrouver cette force,c’est reconstruire ce qui a toujours donné à ce petit pays qu’est la France ça taille immense dans le concert des nations : un destin qui la dépasse…

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    • Theoltd // 17.03.2014 à 11h39

      Ce n’est pas possible: nous sommes tenus par la dette. La crise des subprimes nous a fait franchir un nouveau pas dans l’endettement, et nous sommes depuis suspendus aux notes des agences de notation. (il semblerait qu’avant la crise des Subprime, avec Mitterand et Chirac, il y avait une réelle volonté de construire une Europe indépendante).
      Si aujourd’hui le peuple français marche sur Paris et demande le départ des américains qui nous gouvernent effectivement en sous main via Hollande et Fabius, alors nous serions immédiatement dégradés, l’euro éclaterait, et nous entrerions en guerre civile.
      Voila pourquoi, en ce moment, c’est l’Amérique qui nous donne des ordres, et voila pourquoi nous nous comportons contre nature. Voila pourquoi nous acceptons d’aider l’installation d’un gouvernement de marionnettes fascisantes en Ukraine, et pourquoi nous refusons de façon absurde d’admettre des référendums qui rendent plus heureux les peuples. Tout cela alors que la proximité géographique et la richesse en ressources nous inciterai naturellement, logiquement, et pour notre plus grand bien, a nous faire allier des Russes, a profiter de leurs ressources et les aider a dépenser leur argent chez nous, pour le bien et la prospérité de tous.
      Mais ce n’est pas l’intérêt de l’Amérique. De la révolution russe a la guerre froide, l’interet de l’amerique a toujours été de nous pousser a nous haïr les uns les autres. Une Europe creative associée a une Russie riche de ressources, voila un scénario qui doit donner bien des sueurs froides a Washington 🙂

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      • Norton // 17.03.2014 à 12h22

        On peut assumer d’être tenus par la dette et refuser d’être tenu par les couilles.La Russie de Poutine est en train de nous en donner la preuve.
        Mitterand à autorisé l’installation de missiles US à l’Est de l’Europe,ce que même Giscard avait refusé malgré son atlantisme patent…
        Quand à Chirac,avant d’être élu,c’est celui qui dénonçait l’union européenne dans les mêmes termes que de Gaulle dans les années 50/60 et qui a voté « oui » à la constitution européenne en 2005…
        Ce sont des vendus…Giscard avait au moins le sens de l’Etat et des intérêts diplomatiques de la France ainsi qu’un minimum de continuité dans les idées.

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        • Theoltd // 17.03.2014 à 13h29

          Nous sommes les Etats Soumis d’Amérique… 🙂

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          • Theoltd // 17.03.2014 à 13h39

            Of course!

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          • yt75 // 18.03.2014 à 11h13

            Pas mal en effet !

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        • bourdeaux // 17.03.2014 à 19h35

          Je rappelle que les « missiles US à l’est de l’Europe » était la réponse du berger à la bergère après l’affaire cubaine, à une époque où le politburo n’était pas dirigé par des bisounours, et se montrait de plus en plus agressif.
          Chapeau bas à theoldt pour le jeu de mots…

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          • Norton // 17.03.2014 à 20h17

            @bourdeaux

            La crise de Cuba et le premier mandat de Mitterrand,ce n’est pas tout à fait la même époque…

            Extrait de http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_des_euromissiles

            « Pourtant Iouri Andropov, qui succède à Brejnev en novembre 1982, propose le 21 décembre la réduction en Europe du nombre de SS20 à 162 pour les transporter en Asie3. Le problème des négociations butte sur la prise en compte des forces de frappe française et britannique : François Mitterrand prend fait et cause pour l’installation des missiles américains, mais prétexte sa non-participation aux négociations de Genève pour refuser cette même prise en compte réclamée par Moscou en janvier 1983. Néanmoins, le 26 août 1983, Andropov annonce qu’il est prêt à détruire tous les SS 20 en surnombre par rapport aux missiles français et britanniques4. » »

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      • Norton // 17.03.2014 à 12h52

        Theoltd,

        La seule chose qui puisse donner des sueurs froides à Washington,ce n’est en aucun cas une « autre Europe » impossible à construire sans l’accord unanime tout aussi impossible à obtenir des 28.Cette Europe improbable serai une autre absurdité dans laquelle les intérêts divergents saucissonneraient les états membres aussi bien qu’ils le sont aujourd’hui … Une Europe qui ne pourrait toujours pas se gouverner toute seule ce qui laisserait tout loisir aux américains d’y reprendre la main.

        La seule chose qui ait toujours limité l’hégémonie américaine depuis 1940,c’est la détermination absolue de de Gaulle et de quelques uns en faveur d’une France libre,indépendante et dont la voix était digne d’être respectée à travers le monde.

        Aujourd’hui,la voix française se mêle à celles qui ont menti au monde entier pour nous vendre les guerres d’Irak,de Yougoslavie,d’Afghanistan,de Libye,de Syrie…,et j’en passe…,la voix des assassins et des tyrans qui continuent à nous mentir pour justifier l’injustifiable en Ukraine.

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    • Julian // 17.03.2014 à 12h06

      Norton, je vous approuve, car l’Histoire le démontre.

      Prenons le large.

      C’est une question de choix politique majeur.

      Épousons la mondialisation en y introduisant nos valeurs humanistes.

      Nous verrons très rapidement les « émergents » coopérer et amplifier le mouvement.

      Pour cela un coup politique est indispensable : + de 50% de votes anti-Bruxelles le 25 mai.

      L’abstention (Todd ne l’a pas compris) est une prime donnée au statu quo.

      Il faut faire voter massivement.

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  • Jean-Charles // 17.03.2014 à 09h07

    L’hydrocarbure de schiste extrait par fracturation hydraulique n’est pas rentable à 100 $ par baril.

    Les Européens vont devoir le payer le double à l’avantage des multinationales tant à l’ouest qu’à l’est.

    Investir pour en consommer moins deviendra la meilleure « production » possible.

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    • catherine Balogh // 17.03.2014 à 11h29

      Bonjour,
      L’extraction des gaz de schistes né cessite énormément d’eau, avec la pénurie mondiale qui s’annonce, les USA continuent de vivre dans une irréalité totale, se moquant même des limites imposées par notre planète.Mais jusqu’où ira la folie de ce pays adolescent en pleine crise?Pour soigner son acné, seront nous les complices de son manque total de conscience envers d’une part, les autres êtres humains et d’autre part, envers cette planète?Cet adolescent boutonneux devrait vite fait être recadré mais il n’y a personne pour le faire, c’est le duo bonny(les USA) et Clyde((l’ue), pas encore parvenus à l’âge adulte, qui imposent son incompétence, son avidité au monde, laisserons-nous faire?

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    • Jean // 17.03.2014 à 12h49

      Est ce que c’est réellement la rentabilité qui intéresse les USA (majors américaines et les riches qui les détiennent) ?

      Quand on voit qu’ils sont capables de ne pas être dérangés par les néonaz et le fasc de ceux qui ont pris le pouvoir en Ukraine…
      Ils ne sont pas non plus dérangés par les problèmes écologiques (sauf si c’est à côté du ranch de Rex Tillerson patron d’ExxonMobil ) alors qu’ils vivent sur la même planète que nous.
      Alors ils peuvent aussi ne pas s’intéresser à la rentabilité à long terme du moment qu’ils rentrent dans leurs frais à court terme.

      Nous qui sommes en bas de l’échelle sociale, nous considérons peut être trop selon ce qui a de la valeur à nos yeux ?
      Est ce que pour des gens ultra-riches, qui sont entourés d’argent en permanence, l’argent est encore un but dans leurs vies ?
      Ils sont peut être simplement addictes à un jeu de stratégie/gestion comme les « Échecs » ou « Civilisation », mais en version réelle…

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      • catherine Balogh // 17.03.2014 à 13h53

        Non, je ne crois pas que la rentabilité soit le premier objectif.Je pense que les USA sont réellement malades.Ce sont des camés du pouvoir et surtout ce sont des fascistes qui ont bien compris que la manipulation sémantique était une arme contre les aspirations des peuples à être libres.
        Les USA sont les grands assassins de l’histoire, quand je pense qu »ils ont le culot de parler d’armes de destruction massive alors qu’ils ont réduits le peuple Indien à rien,(génocide; l’arme:le wisky)) qu’ils n’ont pas hésité à se servir du gaz orange contre les vietnamiens, qu’ils ont osé faire des expériences de bombe dans des endroits où vivaient des gens, décidément, ces USA sont le cancer qu’il faut le plus vite possbile mettre en chimio, et pour ma part, j’espère bien assister à leur mort lente.(du gouvernement, pas des citoyens )

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        • Jean // 17.03.2014 à 18h19

          Je pense aussi à une maladie mentale, qui contrairement au commun des gens du peuple, ne sera jamais annoncée aux ultra-riches qui en sont atteints.
          Car ils sont inaccessibles par le peuple et les seuls qui les côtoient, sont leurs « serviteurs » qui se garderont bien de leur faire la moindre réflexion négative.

          Il y a les dictateurs connus et les dictateurs oligarques cachés.
          Mais le principe relève de la même maladie mentale…

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  • yt75 // 17.03.2014 à 09h09

    A remarquer que le principal champs Russe (Urengoy westen siberia, celui qui a été relié par le gazoduc transsibérien qui avait causé de vives tensions entre Europe et Etats-Unis de 80 à 84 par là), se situe loin de l’Ukraine, et quasi à mi chemin avec la Chine, en « west Siberia » dans la carte ci dessous :
    http://www.britannica.com/blogs/wp-content/uploads/2010/09/0000000675-fossfu006-004.gif
    Et que les projets de gazoduc vers la Chine existe déjà :
    http://en.wikipedia.org/wiki/Altai_gas_pipeline

    Sans oublier que le gaz est quasiment 2 fois plus cher en Asie qu’en Europe :
    http://www.judeclemente.com/wp-content/uploads/2012/11/europe-gas-prices.jpg

    Par contre l’argument « les US vont remplacer le gaz Russe en Europe », ne tient pas debout et relève de la propagande pure et simple (dans la ligne les US nouvelle Arabie Saoudite etc), avec aspects financiers associés.
    Les US sont toujours importateurs NET de gaz ! (ou juste à l’équilibre), plusieurs champs de gaz de schiste déjà sur le déclin, les US ne seront JAMAIS un exportateur net majeur de gaz (et pour le pétrole, jamais tout court).
    Voir à ce sujet par exemple :
    http://resourceinsights.blogspot.fr/2014/03/ukraine-russia-and-nonexistent-us-oil.html
    Les intérêts actuels ou potentiels des majors US en Ukraine ou mère noire, c’est autre chose.

    Mais il est clair qu’actuellement, la diplomatie Européenne se fout complétement de ses propres intérêts en termes de « real politik »

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  • BA // 17.03.2014 à 10h46

    Trois exemples de référendum en France :

    15 mars 1798 : référendum à Mulhouse.

    Les citoyens de la République de Mulhouse votent en faveur du rattachement de Mulhouse à la France.

    Réunion de Mulhouse à la France.

    La Réunion de Mulhouse à la France est le rattachement voté par les citoyens de la République de Mulhouse (en allemand : Stadtrepublik Mülhausen) fondée en 1347 à la toute jeune République française le 15 mars 1798. Le terme a été préféré à ceux de rattachement ou d’annexion.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9union_de_Mulhouse_%C3%A0_la_France

    15 et 16 avril 1860 : référendum à Nice.

    Les citoyens du comté de Nice votent en faveur du rattachement de Nice à la France.

    Les adversaires de l’annexion appellent à s’abstenir, d’où le faible nombre de votes « non ». Le « oui » emporte 83 % des inscrits dans l’ensemble du comté de Nice et 86 % à Nice, en partie grâce à la pression des autorités (curés, syndics, fonctionnaires). Le territoire de Nice est officiellement cédé à la France le 14 juin 1860.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_Nice#L.E2.80.99annexion_de_1860_et_le_Second_Empire

    28 avril 1860 : référendum en Savoie.

    Les citoyens de Savoie votent en faveur du rattachement de la Savoie à la France.

    Les électeurs doivent répondre à la question : « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? »

    Résultat : 130 533 électeurs votent « oui », et 235 votent « non »

    Dans la plupart des bureaux de vote, on ne trouve pas de bulletins « non ». Le 28 avril 1860, le correspondant à Genève du journal britannique The Times qualifie le plébiscite « de la plus grande farce jamais jouée dans l’histoire des nations ». Aujourd’hui, il est estimé fort probable « qu’un scrutin réellement démocratique aurait permis d’obtenir le même résultat. Avec un score peut-être moins glorieux, mais nettement plus crédible. »

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Annexion_de_la_Savoie#Le_trait.C3.A9_et_le_pl.C3.A9biscite

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    • pat_mail // 17.03.2014 à 11h18

      En matière de référendum illégal :
      la France a détaché Mayote des Comores.Hors, lors d’une décolonisation, on n’a pas le droit de « découper » !
      Les Comores revendiquent cette île régulièrement.Logiquement, la France a été condamnée plusieurs fois par plusieurs institutions internationales … (dont l’OUA ). Concert d’indignations lors de sa récente départementalisation ). Mais c’était la guerre froide, et les russes auraient pus les « capter »…
      Affaire de poussière dans l’oeil du voisin et de poutre …
      Les Anglais font la morale eux aussi . Revoir les crasses qu’il ont fait lors de leurs décolonisations. Ils ont même osé une déportation : ils sont vidangé les Chagos de leurs habitants pour vendre Diégo Garcias au ricains. Cette île leur sert de base pour leurs gros bombardiers. ( http://www.franceinter.fr/emission-rendez-vous-avec-x-les-chagos-ou-les-oublies-de-la-guerre-froide ).

      Les rouges comme le bleus gèrent les peuples comme du bétail !
      Des bergers plus ou moins violents, mais le même but et la même fin !

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  • pat_mail // 17.03.2014 à 10h55

    Une présentation de la situation des plus cynique … Mais je crois la plus vraisemblable !
    Encore merci de nous présenter les autres cotés du rubics-cube dont les faces ne sont pas dans l’orde, mais pas du tout !
    Bien loin de la propagande des « merdia mène-strime ».
    Par exemple, un cas d’école : http://www.franceinter.fr/emission-le-grand-bain-0
    « Russie : pouvoir, image et médias ».
    En résumé, de notre coté nous avons de l’ « INFORMATION » (notez les majuscules !). Alors que les russe ne font que de la propagande.
    Le numéro de ce week-end était particulièrement édifiant.Un animatrice complètement partisane et autiste avec des invités assez « atlantistes ».
    Heureusement un invité était plus circonspect (Fabrice D’Almeida )…mais encore à trois contre un.
    Remarquons Galia Ackerman particulièrement de mauvaise fois ( son dernier livre : une apologie des FEMENS …)

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  • jard // 17.03.2014 à 12h20

    La politique de la France est très cohérente. Nous sommes soumis aux USA, il est inévitable que nous les accompagnons dans leur politique étrangère. L’enthousiasme étonnant de Hollande peut venir de ce que ce virage est récent ou du caractère de notre président. Si nous sommes une oligarchie, alors il est normal que la Russie nous dérange. Patriotisme, tendances démocratiques, contrôle de l’oligarchie, soutien aux classes populaires sont insupportables à nos élites dirigeantes. Une partie de la population française déteste l’idéologie russe comme le patriotisme, le respect de la religion ou le manque d’enthousiasme au mariage homosexuel.
    Nous avons donc plusieurs raisons de nous en prendre aux Russes. Cela va contre l’intérêt du monde du travail mais celui-ci a déjà été sacrifié.
    Nous ne sommes pas des Français mais des modernes ou des Européens alliés aux USA. Les modernes, c’est-à-dire l’absolu du conformisme, continuent de diriger la France, je ne vois donc aucune chance d’un changement rapide de politique.

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  • ril // 17.03.2014 à 12h26

    Point de surprise dans ce contexte que la crédibilité internationale et interne s’effondre de plus en plus. Ajouté à ce panorama et à l’heure de facebook et twitter, comment pouvons-nous nous étonner que V. Nuland et C. Ashton furent ainsi prises à leur propre piège communicationnel !
    Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/pourquoi-europe-pas-moyens-gagner-bataille-ukraine-helene-clement-pitiot-1011401.html#UYFrPoC21s4rMA9r.99

    http://www.atlantico.fr/decryptage/pourquoi-europe-pas-moyens-gagner-bataille-ukraine-helene-clement-pitiot-1011401.html

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    • catherine Balogh // 17.03.2014 à 12h53

      Mais par qui donc C Ashton a t’elle été nommée?

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      • ril // 17.03.2014 à 13h07

        A la courte paille.

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      • Prague // 17.03.2014 à 16h16

        Avez-vous deja oublie, Catherine, de discussions interminables entre Sarko, Merkel et les Anglais ?

        Surtout pas qq un avec une forte personnalite pour ne pas leur faire l ombre ? Idem pour le Tintin belge…

        Que voulez vous faire avec des choix pareils…

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      • raloul // 18.03.2014 à 08h29

        Bonjour!

        Bonne question… Je vous laisse découvrir ce qu’en dit Nigel Farage (dont je ne partage pas du tout les opinions en matière d’écologie, d’économie, mais dont il faut admettre qu’il est un brillant orateur), c’est assez édifiant:
        http://www.dailymotion.com/video/xbaro6_nigel-farage-reprimande-pour-ses-cr_news

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  • ril // 17.03.2014 à 13h55

    C’est la première fois dans l’histoire qu’on assiste à un sans faute dans l’application des théories de Sun Tzu : Gagner sans combattre. Les Etats-Unis n’y ont vu que du feu.

    http://www.cameroonvoice.com/news/article-news-14426.html

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    • catherine Balogh // 17.03.2014 à 14h11

      Poutine proposait une réunion, les USA ne proposent rien que comme d’hab, l’agression, ce sont eux les responsables contrairement à ce que veulent nous faire croire nos merdias.

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  • Un_passant // 17.03.2014 à 14h20

    On ne peut pas comprendre la position des politiciens actuels français si on ne regarde pas leur parcours :

    http://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2012/05/24/washington-sur-seine-ces-ministres-de-francois-hollande-qui-ont-ete-formes-par-les-americains/

    Timochenko a osé sortir que la situation en Ukraine est « une déclaration de guerre à l’égard des EUA » (ah bon ,l’Ukraine est un état américain maintenant?)

    Je les assimile à des traîtres vendus aux intérêts américains sans AUCUN respect pour les peuple et le sens réel des mots Démocratie et République.

    Si on lit l’interview de Poutine, on se rend compte à quel point entre le discours et la réalité, il y a un gouffre concernant l’idéal « démocratique » représenté par l’Occident, EUA en tête. Il rappelle de tristes vérités.

    La seule Démocratie authentique, c’est la Suisse. Pas étonnant que les eurocrates aient tout fait pour l’obliger à se fondre dans l’UE.

    L’UE démocratique? Lorsque le Parlement aura plus de voix que les différents « conseils » et autres comités Théodule oligarchiques et technocratiques qui n’ont strictement rien de démocratiques.

    En France tant que le système des partis actuels perdure (autrement dit les anciens cooptent les jeunes suivant leurs idées et écartent les idées « subversives »), il n’y a plus de démocratie, c’est un leurre, un mensonge, une illusion.

    Toute cette mafia oligarchique mériterait un procès façon Nuremberg. Depuis les banques jusqu’aux politiciens en passant par les médias qui sont loin d’avoir été à la hauteur des exigences éthiques posées par la Démocratie.

    Ce ne sont pas des criminels au sens classique du terme, ils sont vendu à un mercantilisme des plus abjecte qui nie l’humain pour en faire une machine vidée de tout idéal, de toute aspiration transcendante, juste bonne à consommer, à servir de faire-valoir ou de marche-pied en fonction des besoin de cette clique infâme.

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  • Norton // 17.03.2014 à 18h20

    Excellentes vidéos,surtout la deuxième…

    Je ne vois aucune différence dans ce que déclare Pouchkov sur l’une ou l’autre des vidéos.

    Par contre,dans la deuxième il déclare très simplement ce qui est l’apanage et la force de toute nation libre:

    – «  »Nous sommes seuls maitres chez nous. » »

    En France,nous aurions dû mal à en dire autant…

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  • Andrea // 17.03.2014 à 18h23

    Langues en Ukraine.

    La carte postée: Il s’agit de la langue parlée à la maison, intéressant. Elle categorise selon la réponse majoritaire, p. ex. rouge = région “Russe” mais évidemment pas tout le monde dans la région rouge parle le Russe à la maison. N’oublions pas qu’une bonne majorité de la pop. est bi-lingue, ou tri-lingue.

    Les langues ‘maison’ sont souvent plus diverses, et surtout plus dialectales, parfois même dépourvues de version écrite officielle (en Suisse, on connait) ainsi que étrangères – les immigrés, voir p. ex. Espagnol aux USA. Donc ne sont généralement pas un point de difficulté ou discorde.

    En Ukraine il n’y a que deux langues importantes pour le débat politique.

    Cette carte (wiki) figure le % de pop. qui répond “Russe” à la question “Quel est votre langue maternelle?” Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne parlent pas Ukrainien.

    Elle illustre peut-être plus crument la division de type “ethnique” qui se reflète dans les partis politiques: ex. Svoboda, implanté presque uniquement dans quelques Oblasts de l’Ouest, vs. Partis des Régions, qui porte bien son nom – Yanukovitch.

    Le débat politique, économique, culturel, scolaire, en Ukr. s’est complètement polarisé sur cette question de langue, car la langue correspond à d’autres divisions et n’est pas en tant que sujet “politiquement incorrecte” comme le serait p. ex. un discours sur la race.

    http://en.wikipedia.org/wiki/File:Ukraine_census_2001_Russian.svg

    Plus de 60% de l’imprimé (87% de livres!) est en Russe. Chansons à la radio: Ukrainien, 4%, Russe, 60%, reste, autres, Anglais surtout. Eminem est no. 5 à la hit-parade. (wiki et autres sources.)

    Ceci imha pcq le Russe est une langue importante, internationale, et l’Ukr. une langue locale. La tendance depuis 92 est vers une Russification plus forte, pour la même raison, ainsi que bien sur les relations économiques avec l’étranger qui sont majoritairement en Russe en opposition avec l’Allemand, l’Anglais, etc. cad. plusieurs langues, utilisés avec l’Ouest.

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    • Un_passant // 17.03.2014 à 18h43

      En fait, l’ukrainien est enseigné à l’école depuis la chute de l’URSS, c’est un acte politique voulu pour marquer le coup vis-à-vis du « grand frère » mais, ce que l’on ne dit pas, c’est que les parents connaissent souvent mieux le russe que l’ukrainien. De fait, ça conduit à ce que le russe soit la langue la plus pratiquée. A tel point que si vous évoquez avec une personne ukrainienne (et vivant en Ukraine) votre intérêt pour cette langue, invariablement (en tout cas c’est ce qui m’est arrivé), vous allez vous entendre répondre : « ça ne sert à rien, apprends le russe ».

      La distinction russe/ukrainien est montée en épingle par les médias occidentaux pour faire du russe-bashing mais sur le terrain, cette différence n’a pas vraiment de sens pour la population, sauf les extrémistes.

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  • Andrea // 17.03.2014 à 20h18

    merci pour ces liens.

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  • Tintin // 23.04.2014 à 00h15

    Et ben, je suis russe, je suis stupefait de lire ce site. Pour nous les russes, l’Europe entiere est dressee contre la Russie ( desole pas d’accents sur mon clavier). Et la, vraiment une enorme surprise. Merci Sergei, google ouvre les yeux.

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