Source : Consortium News, Brett Wilkins
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
L’ordonnance de Joe Biden exige du bureau du procureur général de « ne pas renouveler les contrats du ministère de la Justice avec les établissements privés de détention. »
Les défenseurs de la réforme de la justice pénale ont salué mardi un décret du président Joe Biden supprimant progressivement les contrats du ministère de la Justice avec les prisons privées comme une première étape significative,alors même que le président a fait face à des critiques quant à la portée et l’impact limités du décret.
En annonçant ce décret, Biden a reconnu la vague de protestations dénonçant une justice raciale qui a déferlé sur la nation à la suite du meurtre par la police de Minneapolis, l’année dernière, de George Floyd, un noir désarmé, ce qui selon le président, a « ouvert les yeux de millions de personnes. »
« Nous n’avons jamais pleinement respecté les principes fondateurs de cette nation […] qui énoncent que tous les peuples sont créés égaux et ont le droit d’être traités de la même façon tout au long de leur vie », a admis Biden, déclarant que « le moment est venu d’agir. »
« Plus de deux millions de gens sont actuellement incarcérés aux États-Unis, dont un nombre disproportionné de personnes de couleur, indique le décret. Il existe un large consensus sur le fait que notre système actuel d’incarcération de masse impose des coûts et engendre des difficultés considérables pour notre société et nos communautés et ne nous les rend pas plus sûres. »
« Pour diminuer les niveaux d’incarcération, nous devons réduire les incitations à l’emprisonnement basées sur le profit en supprimant progressivement la dépendance du gouvernement fédéral aux établissements de détention criminelle gérés par le secteur privé », ajoute-t-il.
À cette fin, l’ordonnance de Biden ordonne au bureau du procureur général – actuellement dirigé par Monty Wilkinson à titre intérimaire en attendant la confirmation de Merrick Garland par le Sénat – de « ne pas renouveler les contrats du ministère de la Justice avec les centres de détention criminelle privés. »
L’ordonnance concernera environ 14 000 détenus fédéraux actuellement incarcérés dans des prisons privées, soit environ 9 % de la population carcérale fédérale – et seulement 0,6 % des quelque 2,3 millions de personnes incarcérées dans les prisons et lieux de privation de liberté américains. Elle ne s’applique pas aux autres agences fédérales qui passent des contrats avec des prisons privées, notamment l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) et le US Marshals Service.
Les législateurs, organisations et défenseurs progressistes, ont salué le décret, même si beaucoup ont noté ses limites majeures.
L’ordonnance sur les prisons fait partie d’un ensemble de mesures d’équité raciale promulguées par Biden mardi. Le président a également publié un mémorandum imposant au ministère du Logement et du Développement urbain de « remédier au racisme historique dans les politiques fédérales de logement » et de mettre pleinement en œuvre les exigences du Fair Housing Act [La loi de 1968 élargit les lois antérieures et interdit la discrimination concernant la vente, la location et le financement de logements fondée sur la race, la religion, l’origine nationale et à partir de 1974, le sexe. Depuis 1988, la loi protège les personnes handicapées et les familles avec enfants. Les femmes enceintes sont également protégées contre la discrimination illégale car elles obtiennent un statut familial avec leur enfant à naître considéré comme l’autre membre de la famille,NdT].
En outre, il a signé un décret réaffirmant l’engagement du gouvernement fédéral en faveur de la souveraineté tribale [La souveraineté tribale aux États-unis est le pouvoir inhérent de tribus indigènes à se gouverner elles-mêmes à l’intérieur des frontières des États-Unis d’Amérique, NdT], ainsi qu’un autre mémorandum condamnant « le racisme, la xénophobie et l’intolérance » à l’égard des Américains d’origine asiatique et des îles du Pacifique, qui ont connu un pic lors de la pandémie du Coronavirus, en partie en raison de la rhétorique raciste de l’ex-président Donald Trump.
Dorian Spence, directeur des litiges spéciaux et de la défense des droits au sein du Comité des avocats pour les droits civils en vertu de la loi, a publié mardi une déclaration saluant les actions de Biden comme étant un « changement bienvenu. »
« Après quatre ans d’une l’administration Trump qui a fermé les yeux sur les inégalités et les inustices raciales à tous les niveaux, nous sommes heureux que cette nouvelle administration se concentre sur les questions ayant un impact sur la vie et la réalité que les gens de couleur dans ce pays doivent affronter », a-t-il déclaré.
« Les précurseurs de ces décrets et d’autres actions futures en faveur de l’équité raciale se sont incarnés l’été dernier dans les manifestations de rues, et dans l’engagement des millions d’électeurs qui se sont rendus aux urnes pendant une pandémie pour voter en nombre jamais vu dans l’histoire de notre nation », a ajouté Spence.
Source : Consortium News, Brett Wilkins – 27-01-2021
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
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Commentaire recommandé
« Plus de deux millions de gens sont actuellement incarcérés aux États-Unis »
Soit le pays avec le plus grand nombre de prisonniers en chiffres absolus et relatifs:
« Les États-Unis sont le plus grand pays-prison du monde, autant par le nombre brut de détenus que par le taux de détention. »
https://www.populationdata.net/2009/01/21/nombre-de-prisonniers-dans-le-monde-par-pays/
Et vive le pays de la « liberté » que les autres « envient ». Aux USA, on est condamné pour un oui ou pour un non à des dizaines d’années de prison – sauf si les accusés sont riches. Par comparaison les 10 ans de prison de Skripal ou les 3,5 ans de Navalny sont du pipi de chat d’une justice laxiste.
La gestion privée des prisons est une autre forme d’esclavage.
Sans parler de la peine de mort. N’est-ce pas Trump, celui qui s’est empressé de faire exécuter un max de prisonniers avant de quitter le pouvoir tout en graciant les copains.
Curieusement quand les Américains commettent des crimes à l’étranger en service commandé, ils ne sont jamais condamnés. C’est pas grave les étrangers ne sont pas des êtres humains, pardon ne sont pas des Américains.
7 réactions et commentaires
« Plus de deux millions de gens sont actuellement incarcérés aux États-Unis »
Soit le pays avec le plus grand nombre de prisonniers en chiffres absolus et relatifs:
« Les États-Unis sont le plus grand pays-prison du monde, autant par le nombre brut de détenus que par le taux de détention. »
https://www.populationdata.net/2009/01/21/nombre-de-prisonniers-dans-le-monde-par-pays/
Et vive le pays de la « liberté » que les autres « envient ». Aux USA, on est condamné pour un oui ou pour un non à des dizaines d’années de prison – sauf si les accusés sont riches. Par comparaison les 10 ans de prison de Skripal ou les 3,5 ans de Navalny sont du pipi de chat d’une justice laxiste.
La gestion privée des prisons est une autre forme d’esclavage.
Sans parler de la peine de mort. N’est-ce pas Trump, celui qui s’est empressé de faire exécuter un max de prisonniers avant de quitter le pouvoir tout en graciant les copains.
Curieusement quand les Américains commettent des crimes à l’étranger en service commandé, ils ne sont jamais condamnés. C’est pas grave les étrangers ne sont pas des êtres humains, pardon ne sont pas des Américains.
+31
AlerterDu baratin. Sa vice présidente était bien connue pour la sévérité de ses poursuites. De plus ce décret concerne très peu de prisonniers. Et il ne peut pas sans porter atteinte à la constitution modifier les régimes pénaux et carcéraux des états. Bla-bla-bla. Du même tonneau que les histoires d’armes à feu. Intouchable sauf en paroles. Il faudrait modifier la Constitution fédérale et les constitutions des états.
+7
AlerterC’est le fort durcissement des peines en conséquence de la théorie de la vitre cassée qui a engendré des problèmes de surpopulation carcérale et le recours massif au privé. Quand on sait qu’il y a des mecs qui ont pris 5 ans de ferme pour « public urination » ça donne une idée de ce qui va pas aux US …
Les prisons aux US sont gérées par les « county » à l’exception des prisons fédérale et militaires, il reste peu de prisons « publiques » dans les faits.
Sinon le salaire des détenus esclavagisé est plus proche des ¢15 que des $15 … la Californie payait ses pompiers détenus $0.22 , « prime de risque incluse ». La grande majorité des prisons (privées ou pas) sont proches des usine concentrationnaires avec le camp collé à l’usine et les conditions de travail violant toutes les règles de sécurité et d’hygiène.
Bref : Biden fait de la com en oubliant les lois auxquelles il a prêté la plume et les trois principales causes à l’origine du recours massif aux prisons privées sont juste ignorés (échelle des peines , gestion décentralisée et profits juteux). C’est une preuve de plus que politiquement, les dems sont complètement déconnectés.
+5
Alerter« Non par les états. »
Et non, pas de chance, les deux existent. Les County Jails et les State Prisons.
https://www.hoffmanlawoffice.com/differences-between-state-prison-and-county-jail.html
+0
AlerterIl y a eu aux USAs des scandales concernant des condamnations abusives à de lourdes peines de prisons pour des adolescents des classes laborieuses (issues de minorités raciales ou non) auteurs de délits mineurs par des juges qui étaient actionnaires des centres de détentions privés qui recevaient « leurs » condamnés!
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Alerter» et il a annoncé qu’il allait fermer la prison de Guantanamo »
Wait and see.
En attendant les promesses rendent les fous joyeux.
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Alerter« Si vous avez commis un meurtre au premier de gré au Texas vous prenez 40 années, riche ou pauvre. »
Ahahah, la bonne blague:
« The jury found Wallace guilty of » murder with malice afore-thought ». Eleven of the jurors were for the death penalty. The twelfth argued for life imprisonment. Judge Charles O. Betts overruled the jury and announced a sentence of five years imprisonment. He suspended the sentence and Wallace was immediately freed. »
Traduction:
Le jury a déclaré Wallace coupable de « meurtre avec malveillance ». Onze des jurés étaient pour la peine de mort. Le douzième a plaidé pour la réclusion à perpétuité. Le juge Charles O. Betts a rejeté le jury et annoncé une peine de cinq ans d’emprisonnement. Il a suspendu la peine et Wallace a été immédiatement libéré.
Et c’était au…….. Texas.
Autre exemple:
OJ Simpson: « If I Did It: Confessions of the Killer »
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