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2.septembre.20162.9.2016 // Les Crises

Un mot sur la civilisation et l’effondrement, par John Zerzan

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Source : Le Partage, John Zerzan, 18-08-2016

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Traduction d'un texte initialement publié (en anglais) à l'adresse suivante, fin 2014.

Des civilisations ont vu le jour et disparu au cours des 6000 dernières années. Il n’en reste plus qu’une — différentes variantes culturelles pour une seule civilisation mondialisée.

L’ombre de l’effondrement menace. Nous avons déjà vu l’échec, sinon le naufrage, de la culture occidentale. L’Holocauste, à lui seul, dans le pays le plus avancé culturellement (au niveau de la philosophie, de la musique, etc.), révèle l’impuissance de cette culture.

Nous comprenons mieux ce qu’est la civilisation que ce que signifie un effondrement. Rappelons ces concepts élémentaires : la domestication des plantes et des animaux, rapidement suivie par les premières civilisations majeures de la Mésopotamie et de l’Egypte. La domestication, elle-même le socle et le moteur de la civilisation : cette philosophie d’une domination de la nature toujours plus poussée, et de toujours plus de contrôle en général.

“La nature n’a pas voulu la civilisation; bien au contraire”, comme le faisait pertinemment remarquer E.J. Applewhite, un collègue de Buckminster Fuller. Toutes les civilisations ont été infestées de tensions, et toutes ont avorté en conséquence. Les civilisations Maya et Mycénienne, aux antipodes l’une de l’autre, se sont effondrées simultanément (bien que sur un certain temps). La civilisation Egyptienne fut ressuscitée quatre fois avant son épuisement final.

Arnold Toynbee a examiné plus de 20 civilisations du passé dans son œuvre massive, “Une étude de l’histoire”, et a remarqué qu’à chaque fois, la cause de l’effondrement fut intérieure, pas extérieure.

Ce qui constitue peut-être la plus profonde tension de la civilisation est décrit par Freud dans ce texte des plus radicaux qu’est « Malaise dans la civilisation ». Pour lui, la civilisation repose sur un refoulement fondamental, à la source d’un invincible malheur : avoir échangé la liberté instinctive et l’Eros contre le travail et la culture symbolique. C’est pourquoi la domestication, le fondement même de la civilisation, est le pire des marchés, le principal générateur de névrose.

Oswald Spengler a souligné la futilité de la civilisation, et décidé qu’elle était indésirable, voire diabolique. Pour l’anthropologue Roy Rappaport, mésadapté est ce qui la décrit le mieux, bien qu’il (comme les autres) ait conclut que de petites communautés autosuffisantes seraient tout autant indésirables, parce qu’impossible à atteindre.

Dans “Le déclin de l’Occident”, Spengler souligne que les dernières phases de chaque civilisation se caractérisent par une complexité technologique croissante. Il s’agit manifestement de ce qu’expérimente la culture planétaire de notre temps, qui voit les prétentions et les promesses technologiques supplanter celles de l’idéologie formellement politique.

Le récent livre de William Ophul, « Une grandeur immodérée : pourquoi les civilisations échouent », souligne assez habilement les raisons de l’inéluctabilité des échecs civilisationnels, et pourquoi la philosophie du contrôle étreignant de la domestication provoque sa propre destruction. Les premières phrases du livre énoncent bien l’illusion fatale qui prévaut aujourd’hui : « La civilisation moderne pense commander les processus historiques à l’aide du pouvoir technologique ».

De plus en plus de gens comprennent la fausseté de cette croyance. Après tout, comme Jared Diamond l’explique, « tous nos problèmes actuels sont la conséquence involontaire de notre technologie ». La civilisation échoue d’ailleurs à tous les niveaux, dans tous les domaines, et son échec est directement lié à celui de la technologie. Ce que de plus en plus de gens associent à l’effondrement.

Les sociétés complexes sont récentes dans l’histoire humaine, et la civilisation hypertrophiée que nous connaissons actuellement est certainement très différente de celles qui l’ont précédée. Les principales différences sont de deux types. La civilisation de notre temps domine la planète entière, malgré quelques nuances ou variations culturelles, et le caractère invasif de sa technologie permet une colonisation à un niveau inconcevable jusque-là.

Malgré sa portée et sa grandeur, le règne de la civilisation se base sur de moins en moins de choses. Sa nature intérieure est aussi ravagée que sa nature extérieure. L’effondrement du lien humain a ouvert la porte à d’inimaginables phénomènes qui tourmentent des populations humaines esseulées. L’extinction des espèces, la fonte des glaces, la destruction des écosystèmes, etc., continuent sans ralentir.

Fukushima, l’acidification des océans, Monsanto, la fracturation, la disparition des abeilles, ad infinitum. D’autres aspects de la civilisation, plus prosaïques encore, déclinent aussi.

Rappaport a découvert que plus les systèmes civilisationnels « devenaient grands et puissants, plus la qualité et l’utilité de ses produits étaient susceptibles de diminuer ». Le rappel massif de millions de voitures Ford, General Motors et Toyota, en 2014, l’illustre bien. Jared Diamond souligne que « le déclin brutal peut ne se produire qu’une décennie ou deux après que la société ait atteint ses maximums ».

Nous en venons alors au pic pétrolier et à ses prédictions d’épuisement du pétrole, signalant la fin de la civilisation industrielle et de sa course folle. La découverte d’immenses réserves de gaz naturel et de nouveaux procédés technologiques (e.g. l’extraction des gaz de couche) peut cependant impliquer que le déclin définitif lié au pic pétrolier puisse ne pas débuter avant plusieurs décennies. Le site web « compte à rebours du pic pétrolier » (Oil Drum), un forum majeur sur le pic pétrolier, a fermé ses portes en 2008, après avoir tenu 8 ans, en admettant un manque d’intérêt.

Il existe un désir, compréhensible mais absurde, de ce que la civilisation coopère avec nous et se démantèle elle-même. Cet état d’esprit semble particulièrement prévalent chez ceux qui craignent la résistance, qui ont peur de devoir s’opposer à la civilisation. Il existe aussi une tendance à considérer qu’un dénouement dramatique approche, même si l’histoire nous offre rarement ce genre de scénario.

Les choses sont graves, et elles empirent. Nous observons donc de plus en plus de pessimisme et de résignation, bien que celui-ci ne mène pas toujours à celle-là. Il n’y aura pas de fin joyeuse, nous souffle le livre Desert, anonymement publié en 2011. Il nous raconte également que l’impression d’un seul présent mondial est une illusion, réfléchie par l’illusion d’un seul futur libéré.

Mais étant donné la direction actuelle de la civilisation, vers une réalité uniforme, mondialisée et hautement intégrée, la première affirmation du livre est une erreur manifeste. Quant à la seconde, nous ne savons pas ce qui va se passer ; il semble néanmoins évident que nous soyons soit appelés à vaincre le paradigme de la domestication et de la civilisation, soit à ne pas le faire. Sans, pour autant, que tout se décide en un court instant.

Desert présente bien les limites de l’activisme, mais est-ce là que tout sera décidé? Il ne fournit que très peu d’analyse, ou de vision, et ignore donc ce qui sera peut-être crucial : la légitimation. Nous observons déjà des signes de dé-légitimation à mesure de la prise de conscience du fait que la civilisation est condamnée, tandis que les fidèles de la civilisation n’ont aucune solution à apporter face à une crise qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Les choses empirent, et la civilisation les fait encore empirer. La civilisation est un échec, et il est crucial que nous posions des questions et que nous comprenions pourquoi.

Plus important encore, un paradigme (ou une vision) bien meilleur est possible, et même disponible. Il n’est pas surprenant que Desert mette en avant une approche de type gilet de sauvetage, peu importe son irréalisme, ou que l’écologiste britannique renommé des Dark Mountain, Paul Kingsworth, jette carrément l’éponge.

Le futur peut paraître sombre, mais les perspectives de la civilisation apparaissent pire encore : pas de futur (no future). Nous devons faire valoir l’effort nécessaire pour la faire effondrer.

La direction est claire: « un retour vers la condition humaine normale de basse complexité », selon les mots de l’anthropologue Joseph Tainter, tirés de son livre de 1988, L’effondrement des sociétés complexes.

Vers la vie, vers la santé, vers la communauté, vers un monde de relations en personne et d’individus aux compétences fondamentales retrouvées.

John Zerzan


Traduction: Nicolas Casaux

Source : Le Partage, John Zerzan, 18-08-2016

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PatrickLuder // 02.09.2016 à 03h15

Encore faut-il essayer d’expliquer pourquoi la haute technologie et la complexité amènent à l’effondrement des civilisations?

Technologie et complexité ne sont produits que pour l’avantage d’une élite toujours plus restreinte, au détriment d’une minorité exclue qui se transforme en une majorité croissante de laissés pour compte. L’effondrement intervient quand la majorité des laissés pour compte recommencent à construire « autre chose », c’est là que la civilisation ancienne devient tout à coup dépassée et obsolète. L’effondrement des civilisations n’est pas un apocalypse, simplement un moment charnière ou l’ancienne « vérité unique » devient caduque.

54 réactions et commentaires

  • PatrickLuder // 02.09.2016 à 03h15

    Encore faut-il essayer d’expliquer pourquoi la haute technologie et la complexité amènent à l’effondrement des civilisations?

    Technologie et complexité ne sont produits que pour l’avantage d’une élite toujours plus restreinte, au détriment d’une minorité exclue qui se transforme en une majorité croissante de laissés pour compte. L’effondrement intervient quand la majorité des laissés pour compte recommencent à construire « autre chose », c’est là que la civilisation ancienne devient tout à coup dépassée et obsolète. L’effondrement des civilisations n’est pas un apocalypse, simplement un moment charnière ou l’ancienne « vérité unique » devient caduque.

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    • yann // 02.09.2016 à 06h47

      Si technologie et complexité n’étaient produits que pour l’avantage d’une élite toujours plus restreinte, seuls 1 ou 2% de la population possèderaient un Smartphone et une connexion internet.
      Chaque message affiché sur un forum serait le fruit d’un minimum de réflexion personnelle, veillant à ne pas répéter ce qui à déja été dit, et ce sans fautes d’orthographe ou presque.

      On en est loin.

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      • Kevina // 02.09.2016 à 13h50

        Nos idées en palimpsestes font avancer le shmilblick. Encore ne faut-il pas coller à la fausse actualité de l’événementiel de diversion. Le Burki machin… J’en ai entendu parler au fond de ma grotte… Proactif oui ! Réactif, à dessein et intelligemment. Ce que le Rezo n’a toujours pas compris, lepartage, lui, l’accomplit !

        Sur ce, bonsoir.

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      • RGT // 02.09.2016 à 19h31

        La technologie est neutre.

        Le problème actuel est que la technologie est « détenue » par quelques personnes (via les moyens de production centralisés et les réseaux de distribution) et que la « course technologique », ainsi que son corollaire « l’obsolescence programmée » ne sont réellement profitables qu’à une très faible partie de la population.

        Une technologie facile à mettre en œuvre, simple, faible et durable n’a absolument aucun intérêt dans notre « société de con-sommation » car elle ne génère aucun « flux financier ».

        S’il était possible se soigner ou de se déplacer sans nécessiter de « moyens » ni de « source d’énergie » détenus par quelques corporations qui fixent le coût de notre dépendance, ces solutions ne seraient pas explorées ni diffusées pour de simples raisons de concentration de richesses et de pouvoir.

        Toutes les « grandes civilisations » ont toutes été fortement centralisées afin de servir la soif de richesses et de pouvoir (indissociables) de ceux qui en tenaient les rennes.

        C’est bien la seule raison de leur effondrement.

        Le poisson pourrit toujours par la tête.

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      • TuYolPol // 02.09.2016 à 21h45

        C’est vrai, quoi, d’ailleurs cela ne nous …
        Ah oui

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    • RiFiFi // 02.09.2016 à 08h10

      Au delà de la technologie, c’est l’absence de régulation au service d’un bien commun, l’humain et son environnement qui est en cause. Dans un marché libre c’est l’accord de gré à gré qui domine, et celui-ci est en très souvent préjudiciable aux tierces parties. L’entreprise produit un gadget qui va polluer en masse l’environnement lors de sa production ou quand on le jette. La main d’oeuvre, le pays d’origine des matières premières, etc. sont exploitées avec le minimum de contreparties. Le marché libre est aussi fragile, prédaté par des intérêts particuliers ou de groupe et se transformant en machine à concentrer le pouvoir (cf l’article précédent de Pilger). Je ne pense pas que ce soit la technologie, mais l’incapacité à réguler la complexité des intérêts divers qui soit le problème.
      D’où la conclusion de l’article, qui est de réduire la complexité et l’accès à la technologie [et sous entendu à l’exploitation de masse des ressources] est la seule réponse qu’il trouve. Rendre inoffensives les activités humaines en somme. Ce n’est pas une solution idéale..

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    • L’Equarisseur // 02.09.2016 à 09h25

      « Encore faut-il essayer d’expliquer pourquoi la haute technologie et la complexité amènent à l’effondrement des civilisations?  »

      La « Civilisation » et son effondrement ne sont-ils pas causés pas notre famine d’explication et de maîtrise? Pourquoi ne pas vivre tout « simplement »?

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      • DF // 02.09.2016 à 10h39

        De retour à l’arbre de la connaissance du jardin d’Eden ?

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        • L’Equarisseur // 02.09.2016 à 11h05

          Non justement il s’agit de s’en éloigner, ou sous un aspect ésotérique le laisser pousser en nous… Mais là on est pas couché. L’humanité prise dans sa globalité est vouée à la chute. Adam Kadmon, ou es tu?

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    • Téji // 02.09.2016 à 10h57

      @PatrickLuder, vous dites « Encore faut-il essayer d’expliquer pourquoi la haute technologie et la complexité amènent à l’effondrement des civilisations? »
      Ce que dit John Zerzan est intéressant, mais ce n’est pas un problème de complexité : la complexité est. On ne se bat pas avec l’Univers !

      D’abord un schéma simple à lire, la dissipation d’énergie par unité de masse en fonction du temps depuis la naissance de l’Univers :
      http://www.metanexus.net/sites/default/files/old_site/images/Chaisson%20energy%20density.jpg
      La « structure » humaine dissipe +/- un million de fois plus d’énergie que le soleil ! Rapporté à son poids, bien sûr.
      Si vous lisez ou écoutez François Roddier, vous pourrez comprendre que la complexification est la conséquence d’une loi fondamentale de l’Univers, liée à la physique statistique, dans une branche dont le nom parle plus, la thermodynamique.
      Pourquoi les civilisations s’effondrent-elles ? Parce qu’elles n’arrivent pas à s’adapter aux changements de leur environnement, lié à l’impact qu’elles ont elles-mêmes sur cet environnement, ce que l’on nomme « effet de la reine rouge ».
      La fuite en avant technologique ne peut pas être la solution.
      Comment s’en sortir ? Il l’explique bien mieux que ce que je saurais retranscrire en quelques mots…

      un article bref :
      http://www.francois-roddier.fr/?p=202
      une conférence :
      https://www.youtube.com/watch?v=6lNz5vmKEFA

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    • Renaud 2 // 02.09.2016 à 11h19

      Selon Joseph Tainter, dans une civilisation donnée, on répond à un problème en rajoutant de la complexité. Il suffit de voir aujourd’hui le « géoengineering » tenter de régler le problème climatique. Le problème, c’est que la complexité demande des ressources de plus en plus grandes. Il arrive un moment où il y a conflit : allouer les ressources pour continuer à complexifier ou simplement maintenir l’infrastructure. Toute civilisation s’effondre sous son propre poids quand elle ne peut plus se complexifier davantage. L’effondrement prend en général plusieurs siècles, mais peut aussi s’avérer plus rapide. Une série de graves crises jonchent le parcours (voir l’essai « Catabolic collapse » de John Michael Greer).

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    • Sébastien // 02.09.2016 à 15h27

      Pourquoi? Tout simplement parce que la HAUTE technologie s’éloigne des bases sur lesquelles elle repose, et que la complexité est un concept que ne sait pas gérer l’être humain.
      La « civilisation » est une créature de Frankenstein, quand l’homme se prend pour Dieu. Il n’en a HEUREUSEMENT pas les capacités, il échoue donc systématiquement, à cause des pêchés dont il fait preuve d’ailleurs (orgueil, vanité, avarice, gourmandise), tous les fléaux modernes, bizarrement (enfin, pas si bizarre que ça quand on regarde les fondements capitalistes).

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    • Fabien // 02.09.2016 à 16h44

      Je vous inviter à lire Francois Roddier, Thermodynamique de l’évolution ou même Joseph Tainter.
      C’est une historie de boucle de rétroaction positive (au sens de Dennis Meadows) entre complexité et énergie, générant toujours plus d’entropie, jusqu’à effondrement du système et sa simplificaton.
      Il s’agit de l’effet « reine rouge » du biologiste Leign Van Valen (à partir de Lewis Caroll): il faut courir de plus en plus vite (utiliser de plus en plus d’énergie) pour seulement maintenir la complexité actuelle. Il arrivera un moment – de part la limite des ressources physique énergie ou matériaux – où nous ne pourrons plus maintenir cette complexité, ce qui signifiera une forte réduction du PIB et effondrement de notre société thermo-industrielle.
      http://petrole.blog.lemonde.fr/2013/10/30/francois-roddier-par-dela-leffet-de-la-reine-rouge/

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  • Pic et Puce // 02.09.2016 à 07h12

    L’effondrement est avant tout celui des élites et il est intellectuel, spirituel et moral. Les peuples qui ne décident de rien, ne font que suivre ou subir les choix des tenants des différents pouvoirs. Ce qu’il s’est passé en Allemagne est le résultat des perversions des élites déjà très mondialisées de l’époque. Il y a cependant un espoir, les peuples semblent comprendre ce qui leur arrive grâce aux sites de réinformation du Net et indiquent qu’ils ne sont absolument pas du tout d’accord avec les orientations de leurs dirigeants. Reste à souhaiter que les élites s’effondrent toute seules laissant place nette à des sages et des humanistes…

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    • Kevina // 02.09.2016 à 13h55

      Le futur, on le construit ! A moins que d’autres nous le dicte… Bah… Ça ne fait que 10 000 ans que dure la seconde option, celle nourrie de nos lâchetés et bassesses en tous genres… Des solutions radicales s’imposent. Prises à la racine, donc. Toujours cette satanée question de courage… Dans 20 ans, il sera trop tard. Regardez le ciel depuis quelques années, et vous saurez qui commande ici-bas…

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  • Vintage // 02.09.2016 à 07h39

    J’ai lu un numéro spécial sur les civilisations et le portrait sur les causes de leur effondrement est plus nuancé :
    – Environnement local (anghkor)
    – Cause climatique (viking,cretois,egypte en partie, etc…)
    – Envahiseur
    – Guerres internes violentes (maya ou inca je sais plus)
    – Affaiblissement politique et armé

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    • Balthazar // 02.09.2016 à 09h22

      Oui, je pensais justement aux Indiens d’Amerique. D’après ce que j’en ai lu, leur mode de vie à été « supprimé » par les colons.
      Surtout qu’il n’était pas basé sur la propriété.
      Aujourd’hui, je pense aux peuples nomades (ou semi-nomades ) qui voient leur mode de vie disparaître en forçant leur sédentarisation, en diminuant leur « espace vital » , en leur agitant le miroir aux alouettes.

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      • alfred // 02.09.2016 à 09h37

        Oui c’est cela qu’il faut rappeler aux tenants de la globalisation. Elle a déjà eu lieu et s’est achevée lorsque les dernières sociétés importantes hors du modèle de la propriété privée se sont éteintes il y a 200 ans. Tous le reste n’est qu’approfondissement et raclage jusqu’à l’os de notre pauvre monde.
        La « de globalisation » ce n’est pas juste du protectionnisme et des frontières, c’est un monde différent fondamentalement en guerre avec l es principes dominants actuels. Les oasis « alter » (retour à la yourte dans les Cévennes ou « paléo » (sentinelles et autres « réservés) sont voué s à le rester. Pour le reste de la masse les évolutions ne seront pas heureuses et faciles.

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    • lvzor // 02.09.2016 à 10h49

      Des exemples? :

      – Sur « Les Iks » de Colin Turnbull
      https://www.monde-diplomatique.fr/1987/10/BALLIF/40330

      – « Les Immémoriaux » de Victor Segalen :
      http://www.bibebook.com/bib/les-imm%C3%A9moriaux

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  • Nerouiev // 02.09.2016 à 09h01

    Je ne fais pas de commentaire mais je voudrais juste signaler un tableau très intéressant qui s’appelle « Tableau synoptique de l’histoire du monde », les cinquante derniers siècles. Il s’arrête en 1987. Ce grand tableau a la magie de représenter les civilisations dans le temps (ordonnée) et l’espace (abscisse).
    Il est difficile à trouver mais il en reste à la FNAC et sur Amazon mais cher : 53 €.
    Ce qu’on y remarque à première vue c’est des empilements qui montrent des disparitions très rapides. En voici une image :
    http://images.google.fr/imgres?imgurl=https%3A%2F%2Fpsfhf.files.wordpress.com%2F2012%2F05%2Flhistoire-du-monde-louis-henri-fournet-hires.jpg&imgrefurl=https%3A%2F%2Fplus.google.com%2F%2BLandryFEYNIER%2Fposts%2FVJp597awcg8&h=3892&w=5669&tbnid=UzWisrmwIYtovM%3A&docid=dxRxdVNwlsPC0M&ei=4BLJV4ieL4GkUKDvjdAM&tbm=isch&iact=rc&uact=3&dur=2922&page=0&start=0&ndsp=45&ved=0ahUKEwiIjrmi_u_OAhUBEhQKHaB3A8oQMwggKAEwAQ&bih=899&biw=1280

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  • Pierre // 02.09.2016 à 10h22

    En ce qui me concerne, je pense humblement que l’effondrement des civilisations est du pour une bonne part au fait qu’elles suppriment la sélection darwinienne grâce à la technologie (ce qui, tout en ne supprimant pas un haut niveau d’intelligence chez certains, a tendance à baisser le niveau général de ce qui est la plus importante qualité de l’homo sapiens) et que l’homme, sur ses 200 000 ans d’existence, n’a pas eu le temps en 6 000 ans de s’adapter à la vie en structure de plusieurs millions d’habitants. Nous sommes des êtres sociaux, certes, mais fait pour vivre dans des communautés de quelques centaines, maximum.

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    • Renaud 2 // 02.09.2016 à 16h15

      A ce propos un livre vient d’être édité chez Club Orlov Press : « 150-strong: a pathway to a different future ». L’idée c’est que la taille limite d’une communauté est d’environ 150. Il est quasi-impossible d’être d’accord sur les différentes règles de vie en communauté passé ce nombre. Mais avoir une centaine de personnes est nécessaire afin d’avoir suffisamment de compétences et de connaissances pour vivre en autonomie.
      Jared Diamond quant à lui démontre que pour les populations insulaires, une certaine taille est aussi nécessaire : suffisamment grande pour avoir les ressources nécessaires mais suffisamment petite pour qu’un dégât causé par l’un soit vu par l’ensemble de l’île.
      Aujourd’hui, on continue la fuite en avant car on externalise tout ce qu’on ne veut pas voir (main d’oeuvre exploitée, pollution à outrance), mais au final c’est la biosphère qui prend, et nous avec. Voir à ce propos cet article : http://thearchdruidreport.blogspot.fr/2015/02/the-externality-trap-or-how-progress.html : le piège de l’externalité, ou comment le progrès court à son suicide.

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      • Pierre // 02.09.2016 à 20h48

        Excellente réponse à mon propos. Comme vous, je suis les travaux de messieurs Orlov et Diamond (entre autres). Merci pour ce lien.

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  • georges dubuis // 02.09.2016 à 10h27

    La technologie n’a fait que réaliser notre essence: la communication. La reconnaissance viendra grâce aux connaissances recherchés où pas, c’est tout l’objet de tous les blogs. Une vraie pensée c’est celle qui réfléchit , donc qui s’exprime publiquement…et ses limites sont fixés par ceux qui possédent les réseaux d’un casino où la liberté est celle de se vendre à un certain prix…toujours trop haut pour les proprios, leurs actionnaires et surtout la banque qui englobe tout çà.

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  • theuric // 02.09.2016 à 11h00

    Pourquoi donc personne ne se demande pourquoi?
    Tout ça parce que les U.S.A. disparaissent, quel nihilisme: eh, banane, utiliser une technologie pour prouver que la technologie est mauvaise, c’est une fadaise.
    Regardez-le ce nazillon de salon proclamant qu’il faut, comme le fit Pol-Pot, revenir aux sociétés simpliste, mais si un jour un imbécile suivait ses idées, lui ne reconnaîtra jamais ses responsabilités.
    Mais quelle vulgarité, ce type est un meurtrier en puissance, une figure blême de ce manque de repère symbolique qui marque cette bienpensance absconse d’outre-atlantique.
    Mais il est vrai, j’avais oublié, les U.S.A. c’est le monde,et sa fin ne peut qu’être que celle du monde.
    Tiens, je vais me taper le derrière par terre et crier vive l’empereur, ou vive le roi, c’est selon, voilà ce qu’inspire sa diatribe.
    Enfin, bref, ce mec me prouve une fois de plus que j’ai raison, les Etasunis ne sont plus, intellectuels de ce pays moribond, quittez-le au plus vite, enfin, les vrais, si il en reste.

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  • Renaud 2 // 02.09.2016 à 11h11

    Très bon article, les principales références sont dans le domaine sont mentionnées : « Effondrement » de Jared Diamond, « L’effondrement des sociétés complexes » de Joseph Tainter et « Une étude de l’histoire » d’Arnold Toynbee. Pour ceux qui voudraient se familiariser à ce dernier sans lire son ouvrage pléthorique, le blogueur John Michael Greer (blog http://thearchdruidreport.blogspot.fr/) y fait très souvent référence dans ses articles hebdomadaires (en anglais). Je rajouterais les ouvrages de Dmitry Orlov (ainsi que son blog ClubOrlov, désormais en version française), en particulier « Les cinq stades de l’effondrement ».

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  • Louis Robert // 02.09.2016 à 11h30

    « Des civilisations ont vu le jour et disparu au cours des 6000 dernières années. Il n’en reste plus qu’une — différentes variantes culturelles pour une seule civilisation mondialisée. »

    *

    Je crois qu’il s’agit là d’une conception du monde essentiellement « occidentalocentriste », étriquée, tributaire d’une vision impérialiste hégémonique qui s’ignore, qui ignore surtout la profonde diversité qui subsiste dans le monde, et qui demeure donc très contestable… et contestée.

    Pourquoi ne pas tout d’abord regarder du côté de l’Asie, notamment de la Chine, et approfondir le concept explicatif d' »état-civilisation » (« civilisation state ») mis de l’avant par Martin Jacques de l’université de Cambridge, dans son ouvrage désormais classique et traduit en plusieurs langues: « When China Rules the World »? Ce concept, distinct de celui d' »état-nation » et repris par Zhang Weiwei (« état civilisationnel »), est susceptible de montrer vers où ce monde chemine présentement… peut-être… qui sait? Vers davantage de complexité, du moins quant à notre conception de l’être humain civilisé? Plus concrète et réaliste? Pourquoi pas?

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    • Renaud 2 // 02.09.2016 à 11h58

      Il y a bien sûr différentes cultures dans le monde, mais une seule civilisation, la civilisation industrielle. Que l’on soit consommateur en Europe, ouvrier exploité en Asie, paysan privé de ses terres par des multinationales en Amérique du Sud ou que l’on se tue à trouver des matières premières style coltan en Afrique, on fait tous partie du même système, il y a interdépendance planétaire (ne serait-ce qu’au niveau bancaire). L’unique totem de notre civilisation est le Dieu Argent. La Russie et la Chine sont ouverts à l’économie de marché et suivent ses règles (au départ anglo-saxonnes). A la limite l’Iran (et sa finance islamique) était peut-être le pays le moins impliqué dans la civilisation globale, mais c’est en train de changer depuis le départ d’Ahmadinejad.

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  • theuric // 02.09.2016 à 11h30

    Bon, ben moi je vais me mettre dans un coin à attendre que cette folie s’éloigne.
    Dans ces idées il n’y a ni humanisme, ni humanité, juste de la haine de soi-même, c’est tout, et elle semble partagée par beaucoup.
    Je laisse les suicidaires à leurs petites frivolités, moi, je me planque.
    Ah! Ce que c’est que l’esclave contemplant la mort de son maître!

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  • yoananda // 02.09.2016 à 11h36

    L’homme du néolithique, le paléhomme, était plus fort et intelligent que nous ne le sommes.

    La civilisation s’est déjà effondrée. Nous vivons dans une dystopie. Maintenant, c’est l’humain lui même s’effondre au rythme de la dénaturation de son environnement.

    Quand au pic pétrolier, il faut regarder les chiffres en dessous des chiffres officiels (trafiqués comme tout chiffre important). Sans pouvoir être catégorique nous avons probablement passé le pic énergie par personne depuis quelques années. Le gâteau rétrécit en valeur relative et bientôt en valeur absolue.

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  • Theoltd // 02.09.2016 à 11h41

    Mouais: La production de pétrole de schiste (US exclusivement…) augmente au fur et a mesure que celle (conventionnelle) de Pays comme la Libye, des régions de l’Irak, ou du Nigeria, des puits de Syrie etc… passe sous contrôle terroriste.
    De la a penser que le boom des pétroles de schiste est en partie une opération de blanchiment du pétrole de contrebande….. il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas ….. 🙂

    Depuis le traffic des esclaves (echangés contre le sucre des carabes) les grands états dans l’histoire, n’ont jamais fait la guerre que pour la contrebande et le pillage. Le costume, la cravate, la promenade avec les chiens grandement médiatisée améliorent sans doute l’image, mais ne changent pas les faits.

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  • MIZZGIR // 02.09.2016 à 11h55

    En ce qui concerne les références sur ce vaste sujet je me permets de rajouter aussi les livres de Francis Cousin : « l’Etre contre l’Avoir », et plus récent, « Commentaires sur l’extrême Radicalité des Temps présents », aux éditions Le Retour aux Sources. Il y a aussi plein de vidéos sur le net pour ceux que sa pensée intéresserait mais que son style rebuterait.
    Il propose une vision d’inspiration « marxienne ». Sa critique couvre tous les champs de l’activité humaine, elle est globale mais très détaillée, et surtout absolument radicale.
    Peut-être n’a t’il pas raison sur tous les plans, je me garderais bien de l’affirmer, mais en tous cas sa pensée me paraît extrêmement cohérente et apporte un éclairage puissant sur nombre d’aspects de notre histoire.

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  • Sébastien // 02.09.2016 à 15h42

    Ce ne sont pas des civilisations qui s’effondrent mais des Etats. Je trouve abusif l’emploi de ce terme, à moins que je ne le comprenne pas.
    A mon sens, l’occident ne forme en aucun cas une civilisation par exemple. Il est intéressant de découvrir que ce mot apparaît au Siècle des Lumières. Et tiens donc, quel hasard!
    Une civilisation est pour moi un langage, une culture, un peuple, un territoire, une organisation politique, peu importe son degré de sophistication. Cela ressemble étrangement au concept de nation, à la différence que vient se greffer dessus l’Etat, c’est-à-dire, un ordre hiérarchique et bureaucratique artificiel, un techno-gestionnaire.
    Une civilisation naît sans besoin ni nécessité d’un Etat. Ce n’est qu’à partir d’un certain degré de développement qu’il apparait, et qu’il prend rapidement des proportions inhabituelles et inutiles, pervertissant le socle qui l’a vu naître.
    A suivre…

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    • Téji // 02.09.2016 à 18h48

      les Mayas ou les Romains formaient-ils un état ou une civilisation ? Là ne me semble pas être l’important…
      Car la mondialisation aura eu un effet terrible en ce sens que si un état s’effondre, bien d’autres vont le faire parce qu’ils sont tous liés, au moins dans la partie dite occidentale.
      C’est sûr que les amérindiens, aborigènes et autres bochimans auront moins de soucis à se faire, étant habitués à une autonomie bien plus grande.
      Bien sûr, je parle d’effondrement économique et social, pas d’effondrement par guerre, car même eux subiraient les effets radiatifs…

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  • Gaston // 02.09.2016 à 16h35

    Présenter l’effondrement des civilisations comme inéluctable n’est qu’une promotion de plus, vers d’autre public, du TINA (There is no Alternative).
    Dès lors, je m’en méfie.

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    • V_Parlier // 02.09.2016 à 19h57

      Moi aussi. Cependant l’effondrement risque d’être inéluctable quand les civilisations deviennent trop orgueilleuses, arrogantes et insouciantes (la technologie fantasmée servant, il est vrai, à justifier tout cela). Ce sera peut-être ça plus qu’autre chose qui rendra l’effondrement inéluctable.

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  • Dahool // 02.09.2016 à 17h33

    Bonjour

    Et si c’était beaucoup plus simple que ne l’explique l’article ou certains commentaires ?

    A savoir, la théorie des cycles. Quoiqu’on fasse, on y échappe pas.
    Un genre de constante de l’univers…

    J’ai l’impression que tout est cycle, aussi bien les éléments subjectifs comme l’humeur que les éléments objectifs comme mon compte en banque.

    Des hauts des bas, ça va ça vient, couici-couça, tu avances et tu recules…

    Existe-il quelque chose de réellement constant ou linéaire ?
    Sauf, bien entendu, la médiocrité de nos élites dirigeantes, ils sont constants dans notre univers mais n’ont pas le mérite d’être considéré comme une constante.

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  • MASTER T // 02.09.2016 à 19h24

    Ce que je constate est que la technologie fut au service d’un interet naturel… instinctif et donc primaire: se faciliter la vie.

    Puis la technologie s’est transformé en un technologisme qui n’avait plus pour finalité l’amélioration du confort face aux contraintes naturelles mais est devenus, par course au rendement marginal croissant et utopie transformiste de la condition humaine, une idéologie permissive et religieuse qui s’appuie toujours sur son axiome de base: le confort avec pour extension philosophique et pathologique du progrès, développé coute que coute en mode exponentiel (donc énergivore, dissipatif et foncièrement entropique dans un environnement biotique et abiotique limité).

    Nous sommes partis dans l’idée de domestiquer la nature… et nous nous en sommes séparés en lui infligeant les pires stigmates, puis dans un mouvement civilisationnel retourné, nous avons invertis ce mouvement en domestiquant l’humain… par une élite qui a su drainer le profit de notre allégeance et dépendance à un système qui a pu pousser jusqu’au bout sa propre logique mortifère… avec notre consentement!.

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  • MASTER T // 02.09.2016 à 19h25

    La dernière étape de l’anthropocène consistera à détruire les formes primitives du capitalisme, celui-ci ayant atteint les signes aigus de son propre cancer, détruire les anciennes fondations institutionnelles (état-nation, cash, pyramide sociale dégressive…) et mettre en place une socialisation par le haut de cette pyramide qui conditionnera les populations dans les limites qu’affectionne l’élite: liberté, richesse…

    En fait, la 3ème révolution industrielle (NBIC) qui émerge à peine promet clairement une distanciation de cet accès à la richesse issus du progrès mais aussi du contenus meme de ce progrès comme effet percolatif sur les classes inférieures (promesse du « trickle down effect » de l’ultra libéralisme adaptée au progressisme ).
    Rassurez vous cela se fera par étapes, il en est ainsi des grenouilles comme des Humains qu’ils finissent toujours ébouillanter par leur distraction naturelle.

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  • weedcoder // 02.09.2016 à 19h33

    « Cypherpunks write code. »
    La civilisation suivante est déjà en gestation.
    Adieu la démocratie, bonjour le consensus.
    La corruption mourra de sa belle mort.
    Les états nations feront partie des victimes collatérales.

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  • RGT // 02.09.2016 à 19h47

    « de petites communautés autosuffisantes seraient tout autant indésirables, parce qu’impossible à atteindre »

    Ces petites communautés sont tout à fait atteignables.
    Le seul problème, c’est que les « grandes civilisations » leur « pètent la gueule » systématiquement quand elles en rencontrent une.

    Les exemples ne manquent pas, hélas.

    Des « civilisations » de ce type vivaientt depuis plusieurs milliers d’années en Amérique du nord, en Australie, en Amérique du sud, en Afrique, en Asie, dans des îles isolées du pacifique… en symbiose totale avec leur environnement.
    Elles se sont toute faites « exploser » par les « civilisations centralisées ».

    Et je suis certain que si l’on pouvait définir un « indice de bonheur », ces civilisations « défuntes », malgré leur exposition aux risques naturels, climatiques, de santé et autres « exploseraient les performances ».

    Ils n’avaient pas une « grande sécurité » mais au moins ils vivaient libres et heureux, naturellement.

    L’homme est un animal naturel.
    Nous avons tous tendance à l’oublier.

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    • MASTER T // 02.09.2016 à 20h47

      RGT, je partage votre point de vue, un bon exemple avec les insulaires de Tasmanie, coupés de leur continent originel, l’Australie, il y a 8000 ans, en autarcie totale.
      Cela interrogèrent les découvreurs europeens de l’époque par le fait qu’ils vivaient en parfaite harmonie avec leur environnement et dont le progrès technologique avait été si lent qu’il bousculait le darwinisme évolutionnisme d’alors, c.à.d l’idée dominante d’alors.
      Ils avaient ce sentiment curieux d’avoir découvert l’Eden.

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    • TuYolPol // 02.09.2016 à 23h50

      Le problème, en fait, c’est qu’il suffit que les contraintes soient repoussées à cause des techniques de contrôle (et la disponibilité d’énergie supplémentaire) pour que l’espace change complètement, ça crée du vide, un nouvel espace.
      On peut aimer cette idée, car c’est la vie, mais c’est en même temps, inévitablement, la mort. Néanmoins, si l’on s’en tient simplement au bonheur humain, sans autre but métaphysique, il est possible que les contraintes naturelles, le froid, la faim, ce que l’on peut faire à l’échelle d’une vie ou d’une petite communauté, la terre, l’inconfort et même la maladie, soient un prix acceptable pour la stabilité.

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      • TuYolPol // 03.09.2016 à 00h08

        Et en parlant de contraintes, ce qui s’écrit avec des formes très contraintes ou se compose avec des instruments très simples, ou se peint avec le doigt, peut être plus beau et plus profond qu’avec tous les outils et tout l’espace du vide. C’est la contrainte qui crée ?

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  • interlibre // 02.09.2016 à 20h44

    Il est aussi possible que l’effondrement civilisationnel ne soit qu’une étape plus ou moins longue. L’information EST la vie et notre civilisation est une civilisation de l’information. Nous vivons une révolution dingue, les scientifiques s’accordent pour dire que l’avènement d’internet (qui n’a que 25 ans à peine !!!) est une révolution au moins aussi importante que le langage. Bien malin celui qui pourra prédire l’avenir de notre civilisation. Je ne serai pas aussi catégorique que les oiseaux de mauvaise augure, notre civilisation est en train de s’effondrer, ça c’est certain mais elle sera remplacé très rapidement par une autre que personne ne peut encore imaginer. Je ne parle pas de morale la, peut être que l’IA nous annihilera et nous remplacera, peut être que l’information sera simplifié de manière à ce que les hommes puissent la traiter et composer avec en paix, peut être que l’on s’autodétruira pour quelques générations….on en sait rien et personnellement je préfère imaginer des choses positives, je sature des prédictions apocalyptiques.

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    • Olivier77 // 02.09.2016 à 21h00

      Sans énergie, on n’ira pas plus loin qu’un futur steam-punk ou une version non édulcorée du livre de René Barjavel « ravage ».

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      • interlibre // 02.09.2016 à 21h22

        A mon avis les sources d’énergie durable suffisent, elle commencent déjà à faire la différence malgré leur naissance récente, le lobbying intense des pétroliers et avec bcp moins de subventions que le pétrole…. Le problème numéro 1 de l’énergie c’est la mobilité et le transport bien trop dépendant du pétrole et tout ce que ça implique.
        Je n’imagine pas que toutes les connaissances puissent disparaitre d’un coup par magie. Je ne crois pas qu’un futur sans énergie puisse exister maintenant, sauf extinction de masse mais sinon je ne vois pas comment un tel pouvoir (énergie et information) puisse disparaitre ou être simplement oublié, c’est comme si l’écriture ou le langage disparaissait sans raison… Après je dis pas qu’il va pas y avoir des ajustements et des adaptations…

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        • RGT // 03.09.2016 à 12h16

          Concernant les sources d’énergie (et par à même la nourriture) il est certain que les concentrations urbaines seront bel et bien les premières à en souffrir.

          Si les énergies fossiles viennent à manquer l’énergie abondante suivra immédiatement car en dehors du pétrole, quelle est la source d’énergie la plus utilisée ?
          L’énergie électrique. Dont une très grande partie est directement ou indirectement issue du pétrole, ne l’oublions pas.

          Plus de pétrole, plus de métaux, plus d’électricité, plus d’électronique, plus de plastiques, plus de transports, plus de chauffage, plus de climatiseurs, plus d’hôpitaux, plus de communications, etc…
          Du moins en quantité suffisante pour tout le monde.

          Dans les campagnes, il sera toujours possible de survivre comme le faisaient les « anciens » depuis des millénaires en cultivant des patates pour sa propre consommation.
          Vu la quantité d’affamés qui fuiront les villes pour ne pas mourir de faim, ça risque d’être « chaud » quand les cultivateurs essayeront de préserver leurs moyens d’existence des pillards.

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          • Olivier77 // 03.09.2016 à 23h01

            Plus que la faim, l’approvisionnement en eau « potable » sera difficile réalisable en milieu urbain dense. Il n’y a qu’à voir des pays comme Madagascar pour constater les dégâts sur la nature concernant le prélèvement de bois de cuisson.

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        • RGT // 03.09.2016 à 12h36

          En dehors de la géothermie qui nécessite d’être localisé dans une zone privilégiée (Islande par exemple), la seule source d’énergie 100% renouvelable est bien celle qui provient du soleil.

          Le soleil fournit environ 1KW/m2 quand il est au zénith…
          Sachant qu’on peut espérer en récupérer environ 1% de manière fiable (au delà c’est du domaine de la spéculation), il faut donc 100m2 pour récupérer 1KWH à midi en plein été… Quand on en a pas vraiment besoin en fait…
          Quant au stockage longue durée de cette électricité, particulièrement sous forme chimique (accus) il ne faut pas rêver, c’est économiquement infaisable, l’auto-décharge des accus est supérieure à l’énergie restituée.

          Il est possible d’utiliser des éoliennes, mais de manière aléatoire.
          Quant aux barrages, c’est relativement sûr en terme de débit, mais il y a quelques inconvénients : Il faut condamner de grandes zones habitables (vallées) et surtout il faut de la pente (montagne)…

          => « réduire la voilure » énergétique, donc l’économie marchande.
          Inacceptable pour les « élites ».

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  • TuYolPol // 02.09.2016 à 23h24

    Pour ma part je pense que la croissance des civilisations est inexorable. Les strates, les couches, les superpositions, les éclosions, les espaces autocréateurs, les inventions, créations, explorations, le temps tout simplement, de la couche physique à la couche métaphysique, car l’énergie doit s’épancher d’une manière ou d’une autre, et créer de la complexité sur le chemin de sa dispersion. C’est ce que j’ai retenu des structures dissipatives selon Ilya Prigogine. S’il y a énergie, il y a dissipation, et les formes quelles qu’elles soient, sont une création spontanée de l’énergie. Une civilisation est une forme, inévitable.
    Souffrance ? Chaos ? Peu importe, le temps est là, l’énergie est là, et surtout pas la stabilité sinon celle du cadre. La nôtre bute sur le hiatus entre l’échelle ontologique de l’être humain, l’échelle humaine étant celle dont parle l’auteur, la simplicité et les petites communautés, et celle des créations advenues à travers et par lui, l’échelle des monstres. Cela finira mais recommencera.
    À moins que, comme tout est réseau, réseau d’atomes, puis de molécules, puis de cellules, de neurones, de cerveaux, de sociétés, de cultures, de mots, etc, le complexe se passe de nous.

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  • sissa // 03.09.2016 à 00h47

    « es civilisations Maya et Mycénienne, aux antipodes l’une de l’autre, se sont effondrées simultanément »
    Les cités Mayas ont déclinée puis disparu, pendant le moyen-âge en Europe alors que la civilisation mycénienne, s’est elle achevé vers l’an 1000 AVANT notre ère.

    Dans le genre simultané, on fait mieux.

    J’ai arrêté de lire à cet endroit.

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  • Olivier KD // 05.09.2016 à 08h07

    Je vous invite tous à lire « Comment tout peut s’effondrer » de Pablo Servigne et Raphael Stevens, qui est depuis sa sortie en 2015, LA grande référence sur la question de l’effondrement de notre monde industriel. Un livre de deux chercheurs qui offre le premier panorama cohérent de tous les problèmes actuels et à venir (bouleversement climatique, pic pétrolier et « peak everything », finance folle, biodiversité en chute libre, démographie exponentielle, épuisement des métaux,…), et comment chacun de ces aspects entretient une relation systèmique avec les autres et nous mène au pire, pour notre civilisation moderne, et peut-être à terme pour notre espèce.

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