Un tribunal israélien interdit la grève générale de protestation contre Netanyahou et son gouvernement

Source : Truthout, Jake Johnson, CommonDreams
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Mise à jour :

Le président de la Histadrout, le plus grand syndicat d’Israël, a demandé aux travailleurs de reprendre leur travail après qu’un tribunal israélien a ordonné la fin de la grève générale lundi après-midi.

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Les travailleurs de tout Israël ont débrayé et sont descendus dans la rue lundi pour protester contre le refus du Premier ministre Benjamin Netanyahou d’accepter un cessez-le-feu et un accord de libération d’otages après que les forces israéliennes ont récupéré les corps de six personnes retenues captives par le Hamas dans la bande de Gaza.

Des enseignants, des fonctionnaires locaux, des employés des transports publics et d’autres personnes ont participé à la grève, qui a interrompu les départs du plus grand aéroport d’Israël, fermé des universités et des centres commerciaux et perturbé la circulation, les Israéliens indignés ayant bloqué les routes.

La grève a été déclenchée par la Histadrout, le plus grand syndicat d’Israël. Arnon Bar-David, président du syndicat, a déclaré avant l’action : « Ce n’est pas une question de droite ou de gauche, c’est une question de vie ou de mort. »

« Tous les responsables des services de sécurité soutiennent l’accord et il incombe au gouvernement de ramener nos otages à la maison, a-t-il poursuivi. Il est inconcevable que nos enfants ne reviennent pas à cause de considérations et d’intérêts mesquins. »

Yair Lapid, chef de l’opposition israélienne, a exprimé son soutien à la grève, déclarant que « Netanyahou et le cabinet de la mort ont décidé de ne pas sauver » les six otages dont les corps ont été retrouvés à Rafah. Les Forces de défense israéliennes (IDF) ont déclaré dimanche que des combattants du Hamas avaient tué les otages, dont l’Américain d’origine israélienne Hersh Goldberg-Polin.

Le Hamas a déclaré dans un communiqué : « Nous tenons le terroriste criminel Benjamin Netanyahou et l’administration américaine partiale responsables de l’échec des négociations visant à mettre fin à l’agression contre notre peuple et à libérer les prisonniers dans le cadre d’un échange. »

« Nous le tenons également pour entièrement responsable de la vie des prisonniers qui ont été tués par les balles de son armée », a ajouté le Hamas.

L’annonce de l’armée israélienne a intensifié la colère des familles des otages et d’une grande partie de la société israélienne à l’encontre de Netanyahou, qui a saboté à plusieurs reprises les pourparlers sur le cessez-le-feu en imposant une ligne dure au cours des dernières semaines. Les autorités israéliennes estiment qu’une centaine d’otages sont toujours en captivité à Gaza, dont environ 35 seraient morts.

Au moins quelques-uns des otages ont été tués par les forces israéliennes. En avril, le Hamas a publié une brève vidéo dans laquelle Goldberg-Polin demandait au gouvernement de Netanyahou de conclure un accord de cessez-le-feu et déclarait qu’au moins 70 otages avaient été tués lors d’attaques des forces de défense israéliennes.

B’Tselem, une organisation israélienne de défense des droits, a déclaré dans un communiqué dimanche que « les six otages israéliens dont les corps ont été retrouvés à Gaza ce matin auraient pu être sauvés si le gouvernement israélien avait écouté les appels de leurs familles et du public israélien en faveur d’un cessez-le-feu et d’un accord d’échange. »

« Le gouvernement israélien n’accorde aucune valeur à la vie humaine, qu’il s’agisse de ses sujets gazaouis ou de ses propres citoyens », a ajouté l’organisation.

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Les syndicats des États-Unis, principaux alliés et fournisseurs d’armes d’Israël, ont exprimé leur solidarité avec les travailleurs israéliens qui ont débrayé lundi. La présidente de la Fédération américaine des enseignants, Randi Weingarten, a applaudi « cette action visant à stopper l’économie israélienne afin d’envoyer un message au gouvernement Netanyahou pour qu’il mette fin à cette guerre. »

« Nous sommes dévastés par le meurtre de six otages innocents par le Hamas, des jeunes dont la plupart participaient au festival de danse Nova », a déclaré Weingarten. « Mais il est inadmissible que le Premier ministre israélien, Netanyahou, ait refusé de conclure un accord de cessez-le-feu avec le Hamas qui permettrait de ramener les otages à la maison et de mettre fin à la crise humanitaire à Gaza. Nous demandons la fin de cette guerre depuis janvier. Dans son obstination, Netanyahou a refusé d’écouter, même ses propres experts en matière de sécurité et d’armée. »

La grève a été déclenchée alors que, selon le Washington Post, les États-Unis « ont discuté avec l’Égypte et le Qatar des contours d’un accord final à prendre ou à laisser qu’ils prévoient de présenter aux parties dans les semaines à venir. »

« Les représentants de Biden ont déclaré qu’il n’était pas clair dans l’immédiat si la découverte des six otages rendrait plus ou moins probable un accord entre Israël et le Hamas dans les semaines à venir », a ajouté le Post.

Jeremy Scahill, de Drop Site, a noté dimanche que « plutôt que d’insister sur le respect de ce que [le président américain Joe] Biden a déclaré être la propre proposition d’Israël en mai, les États-Unis ont calmé les efforts de Netanyahou pour permettre une présence indéfinie des forces israéliennes à Gaza et une campagne d’attaques militaires illimitée. »

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Source : Truthout, Jake Johnson, CommonDreams, 02-09-2024

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises