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6.janvier.20216.1.2021
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Une « Europe-puissance » ? Force de l’idéal, profondeur de l’illusion – par Eric Juillot

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À la mémoire de Coralie Delaume (1976-2020)

Il est bon, parfois, de sonder les textes qui sont lus en haut lieu, dans les cénacles politico-mondains, pour mesurer à quel point l’enfermement dans une bulle cognitive aux parois étanches abouti à une pensée molle, sans prise véritable sur le réel.

À ce titre, l’article de Nicolas Tenzer, Europe-puissance, comment bâtir un projet réaliste ?, paru récemment sur le site Diploweb[1] est tout à fait exemplaire. Son auteur, honorable enseignant à Science-Po, l’a rédigé dans la perspective du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE du 7 décembre dernier, dans le but avoué d’alimenter la réflexion en son sein.

Ce texte constitue un exemple, parmi beaucoup d’autres, des a priori et des impensés qui façonnent la perception européiste du monde et qui déterminent les ambitions fumeuses — et in fine néfastes — de ses partisans.

Un néoconservatisme à la Française ?

L’idée d’une Europe-puissance est aussi vieille que la construction européenne[2]. Ses thuriféraires ont toujours vu en elle un argument susceptible de faire adhérer les Français au projet communautaire, présenté comme un formidable démultiplicateur de puissance et d’influence pour la France.

De Gaulle, en son temps, avait tenté de concrétiser cette Europe-puissance sous la forme particulière d’un ensemble sous directorat français, notre pays assumant le leadership géopolitique de la CEE au profit de tous les autres, RFA incluse, cette dernière acceptant son infériorité en la matière comme une conséquence inévitable de sa défaite en 1945 et des atrocités nazies. Ce projet, qui échoua, avait au moins le mérite d’être ancré dans l’Histoire et de tenir compte de l’état des relations internationales en son temps.

Le projet défendu par N. Tenzer n’a pas cette prétention. Il repose sur de tout autres bases, dont la principale est celle des valeurs de « l’Europe » : liberté, démocratie, état de droit… Si ce recours aux valeurs est a priori tout à fait défendable et consensuel, il pose, dans les faits, des problèmes insurmontables. Il faut d’abord comprendre qu’il est rendu nécessaire par la nature même de l’Union européenne, à savoir une forme sans contenu, à laquelle les valeurs sont censées conférer un peu de consistance.

Mais ces valeurs ne peuvent être considérées autrement que comme un ensemble de principes abstraits et généraux, éloignés de toute incarnation particulière ; car il faudrait, dans le cas contraire, reconnaître qu’il n’existe pas de valeurs propres à l’UE, mais des déclinaisons nationales qui donnent sens à la valeur concernée, en l’insérant au sein d’une culture, d’une histoire, d’une conception du droit et des institutions.

Par exemple, la liberté d’expression connaît-elle des limites et des modulations variables d’un pays à un autre ; son articulation à la liberté de conscience, plus spécifiquement, diffère selon que l’on se trouve en France, en Allemagne ou aux Pays-Bas. Il en est de même pour tout ce qui fait le détail du fonctionnement d’une démocratie : les pouvoirs conférés à l’exécutif par la Constitution en France sont inconcevables outre-Rhin, etc.

Fonder une Europe-puissance sur la base de valeurs partagées, c’est se condamner à l’évanescence : le consensus sur les valeurs n’est possible qu’à un niveau de généralité qui n’engage à rien et qui ne permet pas de fonder une politique étrangère réaliste, c’est-à-dire soucieuse du monde et de sa complexité.

C’est peut-être parce qu’il en a conscience que N. Tenzer s’en trouve réduit à livrer une vision du monde très éloignée de l’érudition universitaire. Il ressort en effet de son article que le monde se divise entre les bons démocrates et les mauvais dirigeants autoritaires qui empêchent par la violence leur peuple de se libérer.

La vocation de « L’Europe » est ainsi toute trouvée : elle doit lutter pour promouvoir et défendre la liberté partout dans le monde. Mais la place est déjà prise, occupée de longue date par l’allié américain. Cela ne pose pas de problème à N. Tenzer : Si « l’Europe » doit trouver à terme les moyens d’intervenir militairement par elle-même où bon lui semble, elle doit accepter l’idée qu’elle ne pourra le faire, à court et à moyen terme, qu’avec les États-Unis : « La relation transatlantique restera pour longtemps encore, que nous le souhaitions ou non, l’horizon de la sécurité de l’Europe. »

L’idée d’une Europe-puissance vouée à la défense de ses « valeurs » ressemble donc fortement au programme néoconservateur mis en œuvre par Washington depuis bientôt 20 ans. N. Tenzer en vient ainsi à dresser la liste des « ennemis » de « l’Europe » : la Chine, d’une certaine manière, l’Iran, qui déstabilise le Moyen-Orient, mais surtout la Russie, car « politiquement, rien ne permet de rattacher ce qu’elle est devenue à l’Europe, contre laquelle elle mène une politique agressive ».

Ces « puissances étrangères hostiles » ont même « ourdi un projet de destruction » de l’UE, rien que cela. N.Tenzer a donc, lui aussi et bien qu’il s’en défende, sa liste d’« États-voyous », son « Axe du mal » contre lequel « l’Europe » va pouvoir s’affirmer.

Le terrible bilan de l’interventionnisme militaire américain des vingt dernières années n’entre pas en ligne de compte, bien qu’il s’apparente, de l’Afghanistan à la Libye en passant par l’Irak, à un monceau de ruines encore fumantes[3] d’où aucune démocratie ne jaillira.

Lorsqu’il évoque la Syrie, N. Tenzer semble convaincu que Bachar el-Assad et Vladimir Poutine sont les seuls responsables de l’échec local du « printemps arabe » : cela en dit long sur son ignorance volontaire de la complexité du conflit et des réalités syriennes et régionales. Mais, encore une fois, il faut absolument s’en tenir à un manichéisme primaire et réducteur pour tenter de faire naître un rapport au monde de l’UE qui serait le sien propre, par-delà celui de chacun de ses États membres. Cela d’autant que, si l’on regarde dans le détail, certains, au sein même de l’UE, du fait de « leurs théories illibérales », font, selon N. Tenzer, « le jeu de Poutine » !

Il faut se réjouir, donc, que le projet d’une Europe-puissance soit tout à fait chimérique : le monde n’a pas besoin d’une source d’instabilité géopolitique supplémentaire, d’autant plus néfaste qu’elle prétendrait agir au nom du « Bien ».

Robespierre en son temps avait exprimé cette idée avec force :

« La plus extravagante idée qui puisse naître dans la tête d’un politique est de croire qu’il suffise à un peuple d’entrer à main armée chez un peuple étranger, pour lui faire adopter ses lois et sa constitution. Personne n’aime les missionnaires armés ; et le premier conseil que donnent la nature et la prudence, c’est de les repousser comme des ennemis[4]. »

Un projet chimérique

Dans l’article de N. Tenzer, une chose frappe particulièrement : s’il y est un peu question de géographie — pour en réfuter l’importance — l’histoire, en revanche, en est tout à fait absente. « L’Europe » semble être un vaste espace isomorphe sur lequel s’est déployée une structure institutionnelle chargée de défendre des valeurs et vouée, de ce fait, à la puissance.

L’oblitération de l’histoire obéit, dans le dispositif rhétorique de l’Europe-puissance, à une nécessité absolue, car sa prise en compte, même modeste, obligerait à affronter l’obstacle de l’extrême diversité nationale propre au continent européen. L’Europe ne peut pas devenir une puissance puisqu’elle est faite de dizaines d’États différents, possédant chacun leur rapport au monde, et dont certains sont de longue date des puissances reconnues sur la scène internationale.

La puissance géopolitique est nécessairement instituée par l’Histoire ; elle ne se décrète pas à l’occasion d’un traité au nom de valeurs abstraites ; elle s’affirme au terme d’un long processus qui la voit croître lentement, par-delà les épreuves et même souvent grâce à elles ; au présent, elle existe parce qu’elle vit dans l’esprit et dans le cœur d’une nation.

La masse démographique en est bien sûr un critère essentiel, sauf dans le cas de l’UE : avec elle, l’idée qu’une masse critique, lorsqu’elle est atteinte, permet de compter sur la scène internationale se révèle inexacte ; à mesure qu’elle augmente, sa masse est pour l’UE un facteur d’affaissement et de désagrégation. L’Europe-puissance était déjà impossible à l’époque de de Gaulle, lorsque la CEE comptait six États membres ; elle l’est encore plus aujourd’hui à 27.

Deux exemples très simples, parmi des dizaines d’autres, permettent d’illustrer l’obstacle insurmontable que représente pour l’Europe-puissance la diversité historique et politique du continent. D’abord le Kosovo : arrachée à la Serbie après l’intervention militaire de l’OTAN en 1999, l’indépendance de ce micro-État n’est à ce jour toujours pas reconnue par plusieurs membres de l’UE (Espagne, Grèce, Roumanie, Slovaquie, Chypre) : même les sacro-saintes « valeurs » ne parviennent toujours pas à mettre les Européens d’accord…

Second exemple : L’idée même d’une Europe-puissance, et l’acharnement français à vouloir l’accoucher au forceps. N. Tenzer et la vaste cohorte de ses semblables projettent depuis plusieurs décennies sur l’UE un fantasme typiquement national, rien de plus que l’expression d’un ethnocentrisme inconscient tout à fait indifférent aux conceptions alternatives de l’UE portées par les autres pays.

C’est par pure politesse que ceux-ci acceptent régulièrement de faire semblant d’y croire, en participant à une énième micro-opération ou en acceptant la naissance d’une nouvelle structure vouée à donner l’illusion que le projet avance[5].

Au total, dans une perspective réaliste, trois conditions devraient être réunies pour que l’Europe-puissance ait une chance d’émerger :

  • Les États-Unis devraient cesser tout à fait de s’impliquer dans la défense de l’Europe, ce qui revient à dire que l’OTAN n’existerait plus ;
  • Les États européens devraient être collectivement confrontés à une menace extérieure faisant courir un risque à leur existence même. La Chine ou la Russie, quoi qu’on pense de leurs projets, sont évidemment très loin de constituer une telle menace ;
  • Le sentiment d’appartenance à l’Europe devrait l’emporter, dans l’esprit de chacun, sur le sentiment d’appartenance à la nation ; sans cela, en effet, les transferts de souveraineté nécessaires seraient inenvisageables, les questions de défense constituant le cœur du domaine régalien ; seule l’appartenance première à l’Europe pourrait rendre concevable l’existence de l’« armée européenne » que le président Macron espérait ingénument mettre en place au début de son mandat[6].

Ces trois conditions sont — c’est évident — tout à fait irréalistes, à commencer par la dernière : face aux identités nationales substantielles léguées par l’Histoire, l’Europe se signale principalement par son manque d’épaisseur identitaire : ce qui la constitue — le christianisme, la démocratie, le capitalisme industriel et financier… — est beaucoup trop général pour susciter un sentiment d’appartenance qui l’emporterait sur l’attachement à la nation.

L’UE, quant à elle, n’est qu’un système institutionnel et juridique absolument inconsistant sur le plan de l’identité. Il ne faut pas chercher plus loin les causes de l’échec de l’Europe de la Défense près de trente ans après que le Traité de Maastricht l’a portée sur les fonts baptismaux : en 1992, personne n’était prêt à mourir pour l’UE, en 2020 pas davantage, et il en sera de même en 2050 si — cas peu probable — l’UE existe encore à cette date.

Éric Juillot

Notes

[1] https://www.diploweb.com/Europe-puissance-comment-batir-un-projet-realiste.html

[2] La CED (Communauté européenne de Défense) en constitue une première expression, très particulière. Elle est rejetée par l’Assemblée nationale française en 1954.

[3] Les dégâts de tous ordres infligés par ce type d’intervention ont été courageusement dénoncés par un officier français, le colonel Legrier, dans un article de la Revue Défense nationale rapidement retiré de son site. À propos de la bataille d’Hajin (2019) en Irak, à laquelle il a participé sous commandement américain, à la tête de ses artilleurs, il écrit : « Nous avons détruit massivement les infrastructures et donné à la population une détestable image de ce que peut être une libération à l’occidentale, laissant derrière nous les germes d’une résurgence prochaine d’un nouvel adversaire. »

https://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/operation-chammal-l-article-colonel-legrier-passe-mal-a-paris-178107

[4] Extrait de son discours sur la guerre prononcé à la Société des Amis de la Constitution, le 2 janvier 1792.

https://www.xn--lecanardrpublicain-jwb.net/spip.php?article29

[5] Derniers exemples en date : L’Initiative européenne d’Intervention et la force « Takuba ».

http://www.opex360.com/2018/06/07/paris-entend-lancer-initiative-europeenne-dintervention-dici-fin-juin-malgre-bemols-de-berlin/

http://www.opex360.com/2020/11/25/barkhane-une-unite-des-forces-speciales-grecques-va-rejoindre-le-groupement-europeen-takuba/

[6] Il y a renoncé depuis :

http://www.opex360.com/2018/11/06/le-president-macron-parle-detablir-une-vraie-armee-europeenne/

http://www.opex360.com/2019/07/14/exit-lexpression-armee-europeenne-le-president-macron-parle-desormais-dagir-ensemble/

Les formules moins ambitieuses, du type force commune d’intervention, sont tout autant hors de portée, ce que N. Tenzer admet pour le temps présent, même s’il ne s’y résigne pas : « L’UE doit assurément s’en donner les moyens à terme, mais là aussi la route paraît longue » écrit-il, misant sur le temps et le volontarisme. Les trente dernières années, pourtant, n’ont pas permis de dégager ne serait-ce que les contours d’une unité de vues géostratégiques à l’échelle de l’UE. Est-ce un projet pour le XXIe siècle ?

Commentaire recommandé

Anatole // 06.01.2021 à 12h08

Cette « Europe » restera une RFA élargie, sous parapluie américain. Les PECO, intégrés économiquement au forceps dans les années 90, s’en détachent peu à peu, car différents (plus conservateurs) du point de vue social et culturel. L’Anglais est remonté sur son navire. L’ Italie, en tant qu’éternel maillon faible, se rapproche, depuis quelques années, de la Chine et de la Russie, tandis sa dette est une arme fatale qu’elle peut retourner contre L’UE. La France ne comprend rien à ce qu’il se passe, persuadée d’être toujours la plus forte et la plus belle alors qu’elle se paupérise depuis vingt ans.
Tout projet européen sous conduite allemande s’est terminé par un désastre. Tout abandon de sa souveraineté par la France itou.
Il faudrait couper court à ce tour de passe-passe terminologique qui attribue à un objet politique non identifié (UE) une réalité géographique et humaine, car ceci n’est définitivement pas l’Europe. C’est seulement, tout comme certaines oeuvres d’art contemporaines un concept fumeux qui fait éternellement jaser, mais jamais ne s’incarne (heureusement d’ailleurs).

26 réactions et commentaires

  • Ovni de Mars // 06.01.2021 à 08h26

    L’UE n’est pas inutile pour certain puisque l’Allemagne continue d’en tirer profit. Encore récemment, la signature d’un accord commercial avec la Chine. Pourtant la Chine n’est pas vraiment une adepte des supposées « valeurs » de l’UE comme la démocratie ou la liberté d’expression. Par ailleurs, Macron qui supprime peu à peu les libertés publiques en France à coup de fichiers politiques, d’interdictions de manifester, de lois sécuritaires et de censure, n’en ai pas un adepte non plus

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    • LibEgaFra // 09.01.2021 à 15h45

      Nous vivons dans un monde de fous furieux occidentaux qui ne comprennent que le langage de la violence.

      Qu’attendons-nous pour donner le pouvoir à des gens comme Chomsky?

      https://consortiumnews.com/2021/01/07/three-major-threats-to-life-a-note-from-noam-chomsky-vijay-prashad/

      Les Russes et les Chinois ont été capables de se doter de dirigeants intelligents, en occident il n’y en a pas un pour racheter un autre. Tous des incapables, des va-t-en-guerre, des semeurs de chaos… Le mensonge est roi.

      Relisez la déclaration des droits de l’homme de l’ONU et son article 13…

        +3

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  • JFG // 06.01.2021 à 08h51

    Article que l’on peut rapprocher à celui de Bruno Guigue sur Afrique-Asie concernant la Chine:
    https://www.afrique-asie.fr/la-chine-et-son-etre-au-monde/
    Article à rapprocher d’un événement qui fait la une de la presse concernant un certain docteur
    qui prônait le droit d’ingérence humanitaire mais qui n’a pas su l’appliquer à sa propre famille.
    Le problème de nos élites qui ont souvent de la peine pour passer du concept au réel.
    Le chacun pour soi règne au niveau des pays européens: la présidence allemande de l’UE en est
    le dernier exemple. Le traité d’investissement Chine-UE était important pour Merkel: le tiers des échanges
    européens avec la Chine concernent l’Allemagne. Mais nos « amis » chinois n’ont certainement pas oublié
    que la présidence ne dure que six mois….

      +8

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  • Yann // 06.01.2021 à 08h54

    Discours du président français : « Françaises, français…etc »
    Discours du président US : « Fellow americans,…etc »

    Quelqu’un a-t-il déjà entendu un discours commençant par :
    « Fellow europeans… », ou
    « Européennes, européens… »

      +5

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    • Alfred // 06.01.2021 à 18h51

      Ne tentez pas le diable… Ça finira par arriver chez les plus décérébrés. « Cher européen.ne.s » etc.

        +3

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  • Auguste Vannier // 06.01.2021 à 10h05

    « cela en dit long sur son ignorance volontaire de la complexité du conflit et des réalités syriennes et régionales. »…
    « s’il y est un peu question de géographie — pour en réfuter l’importance — l’histoire, en revanche, en est tout à fait absente.  »
    Cet « honorable enseignant à Sciences Po » ne manifeste pas vraiment des compétences scientifiques que l’on attend d’un Enseignant-Chercheur dans nos institutions Académiques. Quand j’étais membre d’une commission de spécialité universitaire, je n’aurais pas retenu sa candidature à un poste dans mon Université…
    On peut s’interroger sur le véritable rôle de ce type d’intellectuel dont la fonction de chercheur semble conférer à elle seule une « autorité » à ce qui ressemble à de la propagande partisane. On peut aussi s’interroger sur les effets de son « enseignement »…

      +16

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  • Moussars // 06.01.2021 à 11h02

    Eh oui, cela contribue au maillage d’une société étouffée, manipulée, de l’entre-soi, et constituant ainsi une organisation totalement arrêtée (donc qui régresse), de plus en plus injuste, sans aucune perspective et aucun espoir, et qui fonce à toute vitesse dans le mur, emmenée par des fourbes et des perfides en même temps qu’incompétents…

      +11

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  • Pierre // 06.01.2021 à 11h07

    « L’Europe ne peut pas devenir une puissance puisqu’elle est faite de dizaines d’États différents, possédant chacun leur rapport au monde, et dont certains sont de longue date des puissances reconnues sur la scène internationale. »

    C’est vrai Monsieur Juillot, la France est « une puissance reconnue » mais est elle pour autant une puissance respectée?
    A un moment donné, il va falloir arrêter de lire les mémoires de Napoléon ou du Général de Gaulle…………

      +3

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    • geedorah // 06.01.2021 à 11h57

      elle pourrait le REdevenir, mais quand un pays devient le laquais d’un autre(et pas le meilleur), forcement le respect se perd…
      quant à ce monsieur, un seul mot sur sa fiche wikipedia m’a suffit à le déconsidérer… aspen.

        +7

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  • Anatole // 06.01.2021 à 12h08

    Cette « Europe » restera une RFA élargie, sous parapluie américain. Les PECO, intégrés économiquement au forceps dans les années 90, s’en détachent peu à peu, car différents (plus conservateurs) du point de vue social et culturel. L’Anglais est remonté sur son navire. L’ Italie, en tant qu’éternel maillon faible, se rapproche, depuis quelques années, de la Chine et de la Russie, tandis sa dette est une arme fatale qu’elle peut retourner contre L’UE. La France ne comprend rien à ce qu’il se passe, persuadée d’être toujours la plus forte et la plus belle alors qu’elle se paupérise depuis vingt ans.
    Tout projet européen sous conduite allemande s’est terminé par un désastre. Tout abandon de sa souveraineté par la France itou.
    Il faudrait couper court à ce tour de passe-passe terminologique qui attribue à un objet politique non identifié (UE) une réalité géographique et humaine, car ceci n’est définitivement pas l’Europe. C’est seulement, tout comme certaines oeuvres d’art contemporaines un concept fumeux qui fait éternellement jaser, mais jamais ne s’incarne (heureusement d’ailleurs).

      +32

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    • Brigitte // 07.01.2021 à 09h02

      Entièrement d’accord à ceci près. La métaphore du parapluie est gentillette. Ce n’est pas non plus le mirador et les barbelés pour qualifier l’UE en tant que colonie américaine. J’utiliserais l’image de l’arme sur la tempe: « je te protège contre mes ennemis ou je te butte ».
      Quels pays ont leur vaccin? les USA bien sur, le Royaume Uni, libéré de l’UE, la Russie, la Chine.
      L’UE n’a pas de vaccin, seule l’Allemagne, comme par hasard, a participé à celui de Pfizer, j’imagine les termes du contrat de collaboration.
      L’UE est entièrement sous domination américaine. Le Brexit n’a pas déclenché directement les foudres yankee car le RU sera toujours un allié américain, quoiqu’il arrive. Si par contre la France, au hasard, se prenait à vouloir imiter les anglais, malgré le lavage de cerveau réussi, alors là
      je mettrais ma main à couper que nous aurions tout de suite le colt de Washington sur la tempe, et un coup de parapluie de Berlin en prime. Nous leur avons tout vendu ou presque….jusqu’à notre âme.

        +15

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  • DD // 06.01.2021 à 12h37

    Qui peut me répondre à ces deux questions :
    Le montant financé par les USA est -il une motivation importante de l’adhésion des européens (et en particulier de l’Allemagne) à l’OTAN ?
    Une organisation de La Défense européenne calquée sur l’OTAN et liée à elle mais plus autonome serait -elle une réponse aux difficultés énoncées par Éric Juilliot ?

      +0

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    • Alfred // 06.01.2021 à 18h56

      Quelle curieuse question. C’est un peu comme si vous vous demandiez si les transferts financiers de l’URSS vers la Pologne (au hasard) étaient une motivation suffisante pour expliquer l’adhésion de ce pays au pacte de Varsovie…
      Z’avez pas l’impression d’oublier un truc?

        +5

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    • LibEgaFra // 09.01.2021 à 15h50

      « Une organisation de La Défense européenne calquée sur l’OTAN et liée à elle mais plus autonome serait -elle une réponse aux difficultés énoncées par Éric Juilliot ? »

      Les pays européens n’ont pas besoin d’une armée, personne ne les menace. Par contre ce sont eux – en particulier le RU et la France – qui non seulement menacent d’autres pays, mais les agressent au mépris du droit international et de tout sentiment humain.

        +3

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  • Jean // 06.01.2021 à 12h38

    « L’Europe « n’entend pas se laisser pas entraîner dans un conflit dur avec la Chine », a écrit Le Monde àpropos du dernier accord, ajoutant : « La chancelière savait que l’opportunité était unique : la présidence allemande [de l’UE], d’un côté, lui offrait l’impulsion et l’autorité nécessaires ; la transition du pouvoir à Washington, de l’autre, lui donnait des marges de manœuvre susceptibles de se réduire à l’installation au pouvoir de Joe Biden, le 20 janvier 2021. Tout cela dans une année où la pandémie de Covid-19 a accru la perception en Allemagne de l’urgence de renforcer la « souveraineté » européenne, notamment sur les plans sanitaire et technologique, dans le contexte du face-à-face Pékin-Washington. »
    Dans un article de Foreign Policy, Noah Barkin – un membre du groupe de réflexion du German Marshall Fund des États-Unis – a mis en garde contre les implications de l’accord UE-Chine. « Il est difficile de ne pas le considérer comme un cadeau géopolitique à Pékin et un affront au nouveau gouvernement Biden qui s’est engagé à réparer les relations transatlantiques et à travailler plus étroitement avec l’Europe sur les défis stratégiques posés par la Chine », écrit-il. »

    Source : https://www.wsws.org/fr/articles/2021/01/06/euch-j06.html

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    • christian gedeon // 06.01.2021 à 15h36

      Il eut été plus simple et réaliste de dire que la Chine ne considère pas « l’europe  » comme une terre de conflit avec elle. Pourquoi conflit quand elle a déjà boulevard ouvert? Exemple typique d’un article qui parle d’une potentialité quasi nulle. procédé régulièrement utilisé. Exemple,la communication gouvernementale sur « les francais qui ne veulent pas se vacciner »,supposé coupables de ralentir le processus. Alors que la réalité est l’absence ou en tous cas l’insuffisance criante de vaccins(qui est la véritable motif de retard volonatire,j’insiste, dans le processus de vaccination).Encore un bel échec « européen ». Et un beau mensonge tactique des « autorités ».

        +9

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      • Jean // 06.01.2021 à 17h30

        @christian gedeon

        => « Il eut été plus simple et réaliste de dire que la Chine ne considère pas « l’europe » comme une terre de conflit avec elle. Pourquoi conflit quand elle a déjà boulevard ouvert? »

        Pas pour le secteur éminemment stratégique des infrastructures 5G par exemple… secteur dans lequel la pluralité des acteurs faciliterait pourtant la sécurisation des systèmes. Que n’aurait-on dit sur la Chine si elle nous avait volé Alstom…

          +2

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  • Bernd Badder // 06.01.2021 à 13h49

    Ça va bientôt faire 15 ans que les Français n’y croient plus … on attend quoi ? Que tout les autres pays soient partis de la maison avant de divorcer avec les schleus ?
    A horizon 10 ans, les eurobéas auront finit de dépouiller la France, vous voulez vraiment que vos petits enfants soient forcés d’émigrer en Pologne pour trouver du taf ?

      +15

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    • Jean // 06.01.2021 à 14h08

      @Bernd Badder

      => « Ça va bientôt faire 15 ans que les Français n’y croient plus … on attend quoi ? »

      On attend de devenir une démocratie et, à mon avis, on peut attendre longtemps…

        +13

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      • Brigitte // 07.01.2021 à 09h38

        Pas d’accord. La démocratie n’est qu’un prétexte pour ne rien faire. Il y a quand même des élections avec des candidats qui proposent des alternatives, mais les français dans leur majorité font la fine bouche, considérant que ces candidats ne sont pas à la hauteur. Vu le niveau négatif du gouvernement actuel (élu avec la complicité d’une majorité de français), on voit bien que les français font l’autruche. En réalité, ils sont morts de trouille à l’idée de devenir libres, tellement ils sont conditionnés par 50 ans de propagande européiste.
        Si un référendum sur la sortie de l’UE et de l’euro était proposé aux français, je ne suis pas sure du tout que le OUI l’emporterait.
        Alors, attendez donc de devenir une démocratie, ne faites surtout rien pour changer.

          +6

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        • METZGER // 07.01.2021 à 16h13

          Merci Brigitte d’arriver au constat que les Français votent mal, et sont peureux de redevenir libres.
          Ce n’est pas avec un profil  » collaborateurs soumis  » que nous pouvions refuser le suppositoire déclaratif de Barcelone après avoir serré les dents à la potion du traité Maastricht.

          Plus inquiétant pour l’avenir, se forme lentement et sûrement, des fossés par écart d’avantages géopolitiques, accès aux biens essentiels ( pétroles, marchés ), différentiel d’expansion, accroissement déséquilibré du pouvoir, profits et intérêts divergeants, problème démographique, les conditions d’une future guerre.
          Quand ?
          Une montée des taux des marchés, une dégradation climatique, une crise économique grave ( ou les trois ensemble ) N’oublions pas que l’Europe et un traité Européen ne signifient pas la même chose, et que l’attelage d’un âne et d’un bœuf n’est que le prémisse d’une sortie de route.

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          • LibEgaFra // 09.01.2021 à 16h11

            « Plus inquiétant pour l’avenir, »

            1) la guerre bien sûr;
            2) une inflation avec perte totale de la valeur de la monnaie. Guerre civile assurée. Car il n’y aura pas assez à manger pour tous, surtout dans les villes.

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        • LibEgaFra // 09.01.2021 à 16h07

           » Il y a quand même des élections avec des candidats qui proposent des alternatives, mais les français dans leur majorité font la fine bouche, considérant que ces candidats ne sont pas à la hauteur. »

          Quelles alternatives? Aucune! Il est impossible de bien voter devant la nullité des candidatures proposées. Bien sûr qu’aucun candidat n’est à la hauteur, c’est un fait pas une « considération ». Chacun ne pense qu’à sa petite personne. Une fois élus ils font ce qu’ils veulent.

          Les Français sont conditionnés par une propagande continuelle toutes chaînes et médias confondus. La seule vision d’avenir, à part rendre les riches encore plus riches, se limite à la prochaine élection présidentielle.

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  • John // 06.01.2021 à 20h07

    Grâce à l’UE (qui protège), pour la première fois on a acheté un médicament (inutile) au même prix qu’aux USA. Jusqu’ici chaque pays négociait pour un prix inférieur aux USA.
    6e minutes de la vidéo suivante :
    https://www.youtube.com/watch?v=utaL8O9FbAE

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    • LibEgaFra // 09.01.2021 à 16h15

      Idem pour les vaccins, non? Quand sera-t-il possible de choisir les vaccins russe ou chinois?

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  • Ando // 06.01.2021 à 20h32

    Le Club UE tangue ainsi entre le phantasme, pour certains, d’un Club Puissance qui n’adviendra jamais et la soumission volontaire à une puissance étrangère (les EU) qui de toutes les façons n’interviendrait pas si le Club était en danger (et on ne voit pas quel pays aujourd’hui serait un danger armé contre le Club) De sorte que refuser de sortir de ce faux choix c’est de facto lier son destin à une puissance d’outre Atlantique qui se ringardise à toute vitesse, dont la décomposition ne peut pas ne pas nous impacter. Mais après tout, si on considère que les États-Unis ne sont jamais qu’une projection ratée des phantasmes de puissance de la vieille Europe cette évolution n’a sans doute rien de surprenant. Quant aux valeurs de l’UE..

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