Voici une excellente analyse de Robert Reich, ancien ministre du travail de Bill Clinton. Billet de son blog du 30 janvier 2012. Merci à Valérie et à Contreinfo pour la traduction intégrale.
« La crise du capitalisme américain signe le triomphe des consommateurs et des investisseurs sur les travailleurs et les citoyens. Et puisque la plupart d’entre nous occupent ces quatre rôles – même si les plus riches prennent la part du lion dans la consommation et l’investissement – le cœur de cette crise réside dans la possibilité croissante pour chacun d’entre nous, en tant que consommateur ou investisseur, de faire de bonnes affaires, et dans notre capacité déclinante à être entendu en tant que travailleur et citoyen. »
Le secrétaire au Trésor, Tim Geithner, s’exprimant lors du Forum économique mondial de Davos il y a quelques jours, a déclaré que les «risques critiques» qui pèsent sur l’économie américaine cette année étaient dus à une aggravation de la crise chronique de la dette souveraine de l’Europe et d’une montée des tensions avec l’Iran qui pourraient faire flamber le prix mondial du pétrole.
Qu’en est-il des emplois et des salaires ici chez nous?
Comme le département du Commerce l’a rapporté vendredi, l’économie américaine a crû de 2,8 pour cent entre octobre et décembre – rythme de croissance le plus élevé en 18 mois – et la croissance a, pour la première fois, dépassé les 2 pour cent pour toute l’année. De nombreuses entreprises américaines, parmi les plus grandes, ont réalisé d’importants bénéfices au cours des derniers mois. GE et Lockheed Martin ont terminé l’année avec des carnets de commandes record.
Pourtant, le pourcentage des Américains en âge de travailler et occupant un emploi n’est pas très différent de ce qu’il était il y a trois ans. Oui, l’Amérique produit désormais plus que lorsque la récession a commencé. Mais elle le fait avec 6 millions de travailleurs de moins.
Le revenu moyen après impôt, corrigé de l’inflation, change un peu. (Il a augmenté à un taux annuel de 0,8 pour cent dans les trois derniers mois de 2011 après une chute de 1,9 pour cent les trois mois précédents. Pour l’ensemble de 2011, les revenus ont baissé de 0,1 pour cent.)
Mais méfiez-vous des moyennes. Shaquille O’Neal et moi mesurons tous deux 1,83m. Ne confondons pas Mitt Romney, 20 millions de dollars l’an dernier, et tout le petit monde en sécurité dans le top 1 pour cent – et les revenus de la plupart des Américains qui continuent à baisser.
Les dépenses de consommation ont légèrement progressé au quatrième trimestre en raison principalement du fait que les consommateurs ont pioché dans leurs économies. Évidemment, cela ne peut pas durer.
Parallèlement, le gouvernement dépense moins pour les écoles, les routes, les ponts, les parcs, la défense et les services sociaux. Les dépenses du gouvernement dans tous les domaines ont chuté à un taux annuel de 4,6 pour cent au dernier trimestre – et cela va sans doute continuer.
Certains économistes prévoient que cette baisse sera un frein pour l’économie. Mais cela signifie aussi moins de biens publics disponibles pour tous les Américains, indépendamment des revenus.
Le Congrès n’a pas encore décidé de renouveler ou non la baisse temporaire des impôts sur le revenu et d’étendre ou non les prestations de chômage passé février. Si ce n’est pas le cas, attendez-vous une autre tranche de 1 pour cent de baisse du PIB cette année.
Tim Geithner est certainement dans le vrai en disant que la crise de la dette européenne et l’Iran présentent des risques pour l’économie américaine en 2012. Mais ils ne sont pas le plus grand risque. Le plus grand risque est ici chez nous – c’est que la plupart des Américains continuent à dépérir.
Tout cela soulève une question fondamentale : Une économie pour qui et pour quoi faire ?
Certainement pas uniquement au bénéfice de quelques-uns au situés sommet, ni des grandes entreprises et de leurs PDG. Les succès de l’économie ne peuvent non plus être mesurés par le rythme de croissance du PIB, ou le niveau atteint par l’indice Dow Jones, ou par l’élévation du revenu moyen.
La crise du capitalisme américain signe le triomphe des consommateurs et des investisseurs sur les travailleurs et les citoyens. Et puisque la plupart d’entre nous occupent ces quatre rôles – même si les plus riches prennent la part du lion dans la consommation et l’investissement – le cœur de cette crise réside dans la possibilité croissante pour chacun d’entre nous, en tant que consommateur ou investisseur, de faire de bonnes affaires, et dans notre capacité déclinante à être entendu en tant que travailleur et citoyen.
Les technologies modernes nous permettent d’acheter en ligne en temps réel, souvent dans le monde entier, aux plus bas prix, la plus haute qualité, d’obtenir les meilleurs rendements. Grâce à Internet, nous pouvons maintenant disposer instantanément d’informations pertinentes, comparer les offres, et transférer notre argent à la vitesse des électrons. Nous pouvons acheter sur Internet des produits qui seront livrés directement chez nous. Jamais auparavant dans l’histoire les consommateurs et les investisseurs n’auront été aussi puissants.
Pourtant, ces affaires se réalisent de plus en plus au détriment de nos salaires et de nos emplois, comme de ceux de nos compatriotes, et se traduisent par un creusement des inégalités. Les marchandises que nous voulons ou les rendements que nous recherchons peuvent souvent être obtenus de manière plus efficace ailleurs dans le monde par des entreprises offrant un salaire inférieur, moins d’avantages sociaux et des conditions de travail moins bonnes.
Cela se produit également aussi au détriment de nos entreprises locales – qui sont le cœur de nos communautés – lorsque nous faisons de bonnes affaires grâce à Internet ou à des chaines d’hypermarchés qui sillonnent le monde à la recherche des prix bas.
Certains achats ont des conséquences dévastatrices sur l’environnement. La technologie nous permet d’acquérir sans difficulté des produits bon marché en provenance de pays pauvres, appliquant peu de normes environnementales, et qui sont parfois fabriqués dans des usines qui déversent des produits toxiques dans les rivières ou relâchent leurs polluants dans l’atmosphère. Nous considérons faire une bonne affaire en achetant des voitures qui crachent du carbone dans l’air et des billets de voyage en avion qui font encore bien pire.
D’autres bonnes affaires sont une offense à la morale commune. Nous pouvons obtenir de bons prix ou un rendement élevé, parce qu’un industriel aura réduit les coûts en embauchant en Asie du Sud ou en Afrique des enfants qui travaillent douze heures par jour, sept jours par semaine. Ou en obligeant les gens à endurer des conditions de travail impliquant des risques mortels.
En tant que travailleurs ou en tant que citoyens, la plupart d’entre nous n’auraient pas volontairement effectué ces choix, mais, par notre recherche de bonnes affaires, nous en sommes indirectement responsables. Les entreprises savent que si elles ne parviennent pas à nous proposer les meilleures offres, nous dépenserons notre argent ailleurs – ce que nous pouvons faire toujours plus vite et plus efficacement.
Le meilleur moyen pour concilier les exigences, entre d’une part consommateurs et investisseurs et d’autre part travailleurs et citoyens, est fourni par les institutions démocratiques qui façonnent et contraignent les marchés.
Lois et règlements offrent une certaine protection pour les emplois et les salaires, les communautés locales, et l’environnement. Bien que ces règles soient susceptibles d’être coûteuses pour nous en tant que consommateurs ou investisseurs parce qu’elles écartent les offres les plus attrayantes, elles ont pour justification de nous permettre de définir ce que nous, en tant que membres d’une société, sommes prêts à sacrifier pour ces autres valeurs.
Mais les technologies permettant de faire de bonnes affaires dépassent les capacités des institutions démocratiques à les contrebalancer. D’une part parce que les règles nationales destinées à protéger les travailleurs, les communautés et l’environnement s’étendent habituellement uniquement jusqu’aux frontières d’une nation. Ces mêmes technologies qui permettent aux acheteurs et investisseurs d’ignorer les frontières avec une facilité croissante, rendent dans le même temps plus difficile pour les nations de surveiller ou de réglementer ces transactions.
D’autre part, les objectifs autres que la rentabilité sont moins facilement réalisables dans les limites d’une seule nation. L’exemple le plus évident est celui de l’environnement, dont la fragilité concerne le monde dans son entier. En outre, les entreprises menacent désormais systématiquement de délocaliser les emplois et les usines loin des États qui leur imposent des coûts plus élevés – et donc, indirectement, sur leurs consommateurs et investisseurs – et en direction des législations les plus « favorables aux entreprises ». L’informatique et Internet ont rendu les entreprises suffisamment agiles pour rendre de telles menaces crédibles.
Mais le plus gros problème reste que l’argent des entreprises affaiblit les institutions démocratiques au nom d’une meilleure efficacité pour les consommateurs et les investisseurs. Les contributions aux campagnes électorales, les myriades de lobbyistes grassement rémunérés et les campagnes de relations publiques financées par les entreprises submergent la capacité qu’auraient les parlementaires, les organismes de réglementation et les tribunaux à prendre en compte les intérêts et les valeurs des travailleurs et des citoyens.
En conséquence, les consommateurs et les investisseurs s’en sortent de mieux en mieux, mais l’insécurité de l’emploi est grandissante, les inégalités se creusent, les communautés sont de moins en moins stables, et le changement climatique s’aggrave. Rien de tout cela n’est viable sur le long terme.
Faites porter le blâme à la finance mondiale et aux multinationales autant que vous voudrez. Mais gardez-en un peu pour ces consommateurs insatiables et ces investisseurs qui sommeillent en pratiquement chacun de nous, et qui sont entièrement complices. Et blâmez aussi notre incapacité, en tant que travailleurs et citoyens, à restaurer notre démocratie.
Robert Reich est professeur émérite de politique générale à l’Université de Californie à Berkeley. Il a servi dans trois administrations nationales, le plus récemment en tant que Ministre du travail sous la présidence de Bill Clinton. Il a écrit treize livres, dont « The Work of Nations », « Locked in the Cabinet », « Supercapitalism », et son plus récent livre, « Aftershock ». Ses commentaires « Marketplace» peuvent être écoutés sur publicradio.com et iTunes. Il est également président du conseil de Common Cause.
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17 réactions et commentaires
YES, 100% d’accord et le problème est donc ciblé depuis longtemps par les plus hautes sphères politiques. Mais pour faire changer le comportement compulsif de chacun de nous, « acheteur et investisseur » c’est une autre paire de manches …
Merci pour cet article et bon dimanche à tous !
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AlerterCe texte n’est pas la traduction de l’artice de .Robert Reich! Robert Reich est plus sobre et objectif. Le retour de la croissance beneficie pour le moment aux 10% les plus riches et aux 1% cad les 10% des plus riches. Pour que la croissance passe au dela de la premiere vitesse il faut que les 90% puissent acheter la production resultant de la croissance! Olivier je vous ,trouve encore une fois Melanchoniste.
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AlerterVous auriez peut être dû dormir un peu plus avant de poster un commentaire…
A part rester là à crever à petit feu en attendant d’être compétitif (ce qui aggravera encore les inégalités), je ne vois pas d’alternative à Mélenchon.
Vous proposez quoi pour que les 90% puissent acheter la production résultant de la croissance ? Réduire la part de l’État dans le PIB comme les autres ? Libéraliser donc augmenter les inégalités ? C’est ça ?
On est mal barré quand même avec tout ces vautours qui veulent le cadavre de la France.
Merci Olivier
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AlerterD’accord j’aurais du! d’autant que je l’article qui a été traduit n’est pas celui mentionné en tête par Olivier « Whose recovery? » mais celui-ci http://robertreich.org/post/16773820312 »
The Biggest Risk to the Economy in 2012, and What’s the Economy For Anyway? et il est bien traduit.
On peut néanmoins se demander pourquoi et comment la production se distribue si « inégalement ». Production = consommation c’est la même pièce avec ses deux faces. Si on est dans les 10% les plus riches de la distribution – ça commence avec les ingénieurs et cadres actifs et retraités – une hausse de 2% des revenus est différente pour eux que pour ceux qui sont proches du salaire médian et dont les revenus servent à couvrir en quasi totalité des dépenses contraintes dont les prix relatifs évoluent. Il me paraît donc que 2% de croissance pour les premiers conduit à une hausse de leur consommation et très peu pour les seconds. Est ce que les 10% les plus riches (je ne parle pas des 10% les plus riches de ceux-ci) captent la production au détriment des seconds? Il serait intéressant de voir comment la distribution des revenus – correspondant à la production – a évolué au cours du temps. Un déplacement vers la droite pour la moyenne et une asymétrie croissante en faveur des hauts revenus? Corriger cela par l’impôt sans dissuader les plus talentueux qui sont à l’origine de la croissance de la production? L’impôt est d’abord la source de recettes de services communs accessibles à tous et tous devraient y contribuer. C’est là tout le débat et qui n’est pas près de cesser!
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AlerterPratclif, une question subsiste toujours dans votre propos pour que 90% achètent il faut qu’il y ait revenu, or sans emploi pas de revenu pour acheter ! alors d’où sortiront ces moyens financiers pour soutenir la consommation ?.
Nous avons vu ce que donnait la consommation par le crédit.
votre position me rappelle cette célèbre citation de l’évêque brésilien Helder Camara :
Quand je donne à manger aux pauvres, on me traite de saint. Et quand je demande pourquoi ils n’ont rien à manger, on me traite de communiste.
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AlerterPourquoi y a t il 10% de chômeurs de catégorie A dans notre société et le double si on compte A+B+C? Est ce parce qu’on distribue mal cette production et la consommation qui lui correspond – la redistribution par l’impôt et le partage du travail? ou est ce parce qu’on ne produit pas assez – cad. qu’on ne produit pas ce qu’on pourrait produire? La mondialisation, nous en bénéficions pleinement d’un côté, mais nous n’en profitons pas de l’autre cad. produire pour les pays émergents qui suivent avec quelques décennies de retard ce qui s’est passé chez nous. Comment se situe notre offre par rapport à celle high tech des États-Unis, celle de l’Allemagne produits industriels et d’équipement, ou du Japon? C’est le débat mondialisation, désindustrialisation, spécialisation des produits et services, innovation, R&D, afin d’atteindre l’équilibre de la balance des paiements.
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AlerterPersonnellement je pense que c’est surtout une production de biens ou services de PME (à l’instar de l’Allemagne mais sans cette optique de compression forcené des salaires qui compresse aussi sa consommation intérieure) visant non pas à créer des besoins nouveaux mais à répondre aux problématiques environnementales, sociétales (vieillissement de la population, aide aux salariés ayant de moins en moins de temps pour organiser leur vie privé,…) difficilement délocalisables et d’autres orientés vers le développement des BRICS et les technologies innovantes (entretenant ainsi un vivier intellectuel et d’ingénieurie qu’il faut développer au lieu d’orienter vers la finance pour créer des monstres échappant à tout contrôle).
Mais vouloir absolument des monstres internationaux, a été une erreur fondamentale car aucun de ceux existants n’aura l’envie ou le choix de perdurer au sein d’un pays voir d’un continent qui n’est plus une solution d’avenir (se disent ils) pour la progression des CA (du fait de la quantité des ventes espérés par rapport à la Chine, l’Inde, le Brésil, …).
La solution est justement comme je l’ai conclu grâce au site d’olivier à une économie réelle échappant à la financiarisation (donc non côté) pour espérer une pérennisation après peu importe la forme (EURL, SARL, entreprises gérés paritairement, coopératives, …), axé sur l’économie réelle, sachant répondre à ses besoins et non à lui imposer des produits qui n’apportent rien.
Ces entreprises sont à la portée d’un vivier d’entrepreneurs inventifs et énergiques, alors que les grands groupes ne sont plus vraiment porteur d’innovations, ou de création d’emploi (vu que le RD et le RH sont devenus pour eux une source de pertes alors qu’elles sont si bien gérés sources de richesses présentes ou avenir) oubliant qu’ils se privent de consommateurs (présent ou à venir) capables d’acheter leurs produits.
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Alerter« L’Allemagne reste championne européenne avec 14% des demandes. »
La France 5 %
http://www.epo.org/news-issues/news/2012/20120323_fr.html
Gros chantier en Allemagne :
Fin du pétrole : quand l’industrie automobile prépare sa reconversion
http://www.bastamag.net/article2216.html
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AlerterRevoir le débat sur « pour une révolution fiscale » de Piketty, Landais et Saez Thomas Piketty, Emmanuel Saez et Camille Landais : http://tinyurl.com/7basjla
et l’analyse de l’Ifrap de ce livre http://tinyurl.com/83lszdf
L’Ifrap est un think-tank libéral, cela ne doit pas empêcher de connaître son analyse ce qui éclaire le débat!
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AlerterMerci Olivier pour ce bol d’air !
Maintenant à tous les libéraux et sociaux-démocrates je leur propose de regarder plus loin que le bout de leurs orteils.
Lorsque nous aurons terminé d’exploiter les pays où les lois n’existent pas ou ne sont pas appliquées ou sont contournées et, que nous aurons épuisé les ressources de la planète que vous restera-t-il pour faire de l’argent et à quoi vous servira ce dernier ?
Vous irez chercher votre croissance, où ? Dans un monde fini, la croissance permanente est une illusion perverse ! Quand on réfléchit un tant soit peu et qu’on se préoccupe de son prochain on ne peut être que dégoûté par le mercantilisme ambiant et le gâchis qu’il génère.
Dans nos pays démocratiques (pour l’instant…) nous avons tout ce qu’il nous faut pour vivre aisément. Non, ce n’est pas suffisant…Pour quelles raisons ? Parce qu’il faudrait, en plus, pouvoir jouir d’une vie sans avoir à travailler parce que nous tirerions profit de l’esclavage des autres ! Mais tout cela ne durera que le temps que ces peuples sortent de leur gangue. Notre planète sera morte bien avant leur sortie !!!
Mettez le profit toujours au-dessus de tout dans une compétition où vous perdrez votre âme et, malheur à ceux, qui parmi vous, n’auront pas décroché le veau d’or…Vous serez réduits à des sous-hommes comme tous les « salauds de pauvres » que nous allons devenir…Par manque d’altruisme !!!
Encore merci Olivier tout ton travail est remarquable !!!
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AlerterComme vous je balance toujours entre croissance et frugalité voire décroissance pour « sauver la planète » comme si elle était en danger et pas nous! Je vous suggère de voir cette vidéo de Matt Ridley
http://www.ted.com/talks/matt_ridley_when_ideas_have_sex.html
C’est le début qui reprend exactement ce que vous dites.
Il y a je crois une version avec sous titres en français sur le site de TED.
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Alerterpas mal de pointer le consommateur, un gars qui a fait partis de 3 administrations c’est vraiment un génie du crime.
Sachant que la surchauffe du crédit a été au état-unis sur l’immobilier et les préts etudiants, et qu’ils le sont toujours sur ce dernière, [Modéré] le problème est un problème de ponzi financier, précisément de fond de pension qui capte tout pour une génération au détriment de l’intérêt général et des générations futures.
C’est le même problème dans tout l’occident et on est foutu, la planète est sauver le reste de ses ressources naturelles avec.
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AlerterBonjour à tous,
Premier commentaire sur ce blog que j’ai découvert il y a quelques semaines.
Félicitation à Olivier Berruyer pour ce travail de qualité, diversifié et documenté. Longue et riche vie à votre blog.
Concernant l’article de R.Reich, il ne recouvre pas le champ socio économique de A à Z, mais il présente l’avantage indéniable de très bien poser le problème de l’absurdité de ce champ. Chacun d’entre nous,( la plupart en tout cas) est à la fois enfermé dans un contexte de contradictions et dans l’incapacité de se libérer de cette prison. D’où ce malaise qui fait que pour la France particulièrement, les enquêtes montrent un sentiment de dégradation généralisée des conditions de vie, un moral collectif en berne et parallèlement une consommation toujours à un haut niveau, en croissance ( faible certes, mais ne sommes nous pas, dans l’immense majorité, déja repus?), bref, des conditions de vie que le monde entier nous envie.
Quel prétendant politique va s’engager sur une remise à plat de la réalité de peuple nanti qui nous concerne, et sans revenir pour autant à l’âge des cavernes, remettre en cause nos modes de vie et chercher à développer plus qualitativement que quantitativement notre quotidien. Cela ne fait évidemment pas l’affaire de beaucoup de producteurs et de marchands de dérisoire ou de superflu, mais cela nous évitera peut être de percuter le mur du chaos qui se profile à l’horizon de quelques décennies si, planétairement, nous n’infléchissons les courbes exponentielles qui nous menacent (pollution, faim, eau, idéologies délirantes, violences ….)
Bien à vous tous
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AlerterBonsoir,
1. Le billet de Reich suggère que l’intérêt général n’est pas la somme des intérêts individuels comme le soutiennent les néolibéraux.
2. Lorsque le système capitaliste est menacé, tout d’abord les critiques, les contestations sont passées sous silence par les média complices. Ensuite, si le trouble persiste, « on » met en avant et on hypermédiatise des critiques « internes » (de la part d’insiders) dont fait Partie Reich, Comme Stiglitz, Krugman, Soros, Attali… Cela s’est observé après la crise asiatique de 1997-1998.
3. La faute aux « consommateurs » et aux « investisseurs »… et ta sœur ! pardon!!! une façon de déminer le terrain. Les pseudo-investisseurs, c’est la finance internationale qui endette les agents économiques et les institutions pour ensuite imposer des programmes d’ajustement structurel via le FMI, le MES… pour s’accaparer des rentes publiques via la privatisation. Quant à la consommation, elle est quasiment imposée par le biais de la pub, du comportement des élites induisant un effet de « démonstration »…
4. Commençons par réformer le haut de la pyramide avant que le processus d’euthanasie de la classe moyenne, mis en œuvre par la finance internationale, ne l’étreigne en son milieu pour déboucher sur une société duale que seul un gouvernement « fort » pourra tenter de pérenniser au profit de l’élite.
BC
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AlerterL’avenir est au local. Il est insensé de vouloir acheter des produits bio, par exemple, qui viennent de l’autre bout de la terre.
De plus en plus des AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) peuvent vous fournir en produits bio (un panier) par semaine non loin de chez vous. Pour les grandes agglomérations c’est évidemment plus compliqué.
En généralisant, à l’avenir les super riches seront des nomades, des apatrides qui iront de pays en pays où « chaque pays sera un hôtel » dixit Attali. Grand bien leur fasse …
Quand à nous tous, nous avons intérêt à privilégier la proximité en tout (produits alimentaires, lieu de travail et lieu d’habitation le plus proche possible, vacances dans notre beau pays aux paysages si différents, etc…
Bonne semaine à toutes et à tous !
Marc
Bonne semaine à toutes et à tous.
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