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18.février.201818.2.2018 // Les Crises

Une société sans vision. Par Chris Hedges

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Source : Truthdig, Chris Hedges, 31-12-2017

Mr. Fish / Truthdig

Imaginez que vous êtes au début de 2019. Les Démocrates, bien qu’ils n’aient jamais élaboré d’autre programme politique que ne pas être Donald Trump et refuser de revenir sur les lois des Républicains comme la loi fiscale de 2017, ont repris la Chambre des représentants par une faible majorité. Ils votent des chefs d’accusation devant mener à une destitution. Les Républicains du Sénat, fortement incités par de nombreux membres de leur parti même, à abandonner Trump, à cause de son inaptitude, de sa conduite de plus en plus imprévisible et de sa corruption, demandent au Président de démissionner. Trump refuse. Il utilise le mégaphone que constitue sa fonction pour pousser à la violence sa petite base de fanatiques. On ordonne à l’armée, qui y est autorisée par l’article 1021 de la loi de National Defense Authorization, de se déployer comme une force de police dans les rues du pays pour mettre fin à l’agitation. Les États-Unis, une fois la violence étouffée, sont devenus de facto une dictature militaire.

Que des personnalités en vue comme Ralph Nader considèrent ce scénario comme plausible montre bien à quel point de déliquescence en sont arrivées les institutions démocratiques. Les deux grands partis politiques sont dépourvus d’une conception cohérente de leur rôle. Ils sont soumis au pouvoir du monde des affaires. Ils ont abandonné l’idée de l’intérêt général. Ils ont fait de la politique une farce. Ils ont dépouillé les citoyens de leur pouvoir. La presse, notamment la presse en ligne, a transformé l’actualité en une émission de télé-réalité grotesque qui regorge de futilités, de commérages et de conjectures. Les élites des deux partis profitent, avec les nantis et le monde des affaires, de leur cleptocratie sans fard. Tout est à vendre, depuis les terres domaniales jusqu’à l’instruction publique. Et la force du pouvoir destructeur des sociétés appauvrit le peuple tout en détruisant délibérément la façade d’un État démocratique bien creux.

« Il n’y a pas de démocratie », me déclare Nader au téléphone depuis le Connecticut. « Tout ce qui reste de la démocratie dans ce pays, c’est qu’on ne vous jette pas en prison quand vous dites ce que vous pensez. Ce qui reste de la démocratie, ce sont les droits de la défense, l’habeas corpus, la liberté de parole et la cause raisonnable. Et tout ça est bafoué quand il y a une attaque terroriste et qu’on fait des rafles chez les musulmans américains, par exemple. »

« Peut-on parler de démocratie quand il n’y a pas de profondes différences entre les candidats lors des élections ? » demande-t-il. « Non. Peut-on parler de démocratie quand quelqu’un qui arrive second gagne les élections ? Non. Peut-on parler de démocratie quand il est plus difficile d’être candidat que dans n’importe quel autre pays du monde ? Non. Peut-on parler de démocratie quand c’est l’argent qui dirige tout ? Et je parle non seulement de l’argent que collectent les hommes politiques, mais aussi de l’argent de tiers. Non. Peut-on parler de démocratie quand le peuple n’a aucune influence sur le budget de l’armée ? Non. Cette question ne fait pas l’objet de débats publics. On ratifie ce budget en séance plénière de la Chambre et du Sénat, mais pas dans le cadre du processus des crédits parlementaires. Les questions posées sont les plus indigentes, les plus pitoyables et les plus serviles qu’on puisse imaginer. Le Congrès a anéanti toute sorte de participation démocratique en ce qui concerne l’armée et la politique extérieure. Le Congrès est censé être investi de la souveraineté du peuple. Ils [les membres du Congrès] ne respectent pas la Constitution, et les pouvoirs de décision pour les déclarations de guerre. Ils ne respectent pas le processus d’affectation des crédits parlementaires. Ils font de moins en moins d’auditions publiques. Ils sont à l’abri dans leur cocon du Capitol Hill, soumis à la force d’attraction de l’argent, du militarisme et du matérialisme. Leurs intérêts personnels bloquent le peuple américain qui a beaucoup de mal à joindre son représentant du Congrès, [les appels étant dirigés vers une messagerie vocale]. C’est la toute dernière escroquerie. »

« Trump est en train de jouer à qui perd gagne avec les Démocrates », continue Nader. « C’est une cible tellement tentante : tous ces mensonges, cette stupidité, ces insultes, ce racisme, cette misogynie. Ils n’arrivent pas à résister et ainsi, ils s’affaiblissent eux-mêmes par leur manque de programme constructif. Ils parlent toujours de la façon dont ils peuvent arriver à entrer en relation avec le citoyen moyen. Vous vous rendez compte ? On est maintenant à la fin de 2017. Ils en sont encore à chercher un message. »

La cheffe de la minorité démocrate à la Chambre, Nancy Pelosi, remarque Nader, a adopté pour le parti le mantra « l’argent, le message, la mobilisation ». « Si on commence avec l’argent, quel genre de message va-t-on délivrer ? » demande-t-il, « Si on n’a pas de message, autour de quoi va-t-on mobiliser ? Alors voilà. Ils n’ont pas encore compris parce qu’ils ne comprendront jamais. Le parti sera toujours faible, mou, asservi et on cherchera toujours à collecter les mêmes dollars commerciaux tant que ceux qui ont déjà perdu quatre fois continueront à diriger le parti… Le pays se dirige tout droit vers l’abîme. »

Les Démocrates n’ont jamais réclamé un audit de l’énorme, de l’excessif budget militaire du Pentagone. Ils ne s’attaquent pas à la délinquance du monde des affaires, ils ne prônent pas la protection des consommateurs, ils ne donnent pas une impulsion aux droits des travailleurs et ils n’exigent pas non plus un salaire minimal décent ou la sécurité sociale pour tous. Et parce qu’ils ne représentent que les égards offerts par la politique de l’identité et une rhétorique libérale alambiquée, ils ont été incapables de protéger le pays de la pire génération du parti républicain de l’histoire du pays.

« Ils ne savent même pas comment on se fait entendre quand on parle de politique », déclare Nader, « Ils vous volent, mes chers compatriotes. Quelques patrons cupides contrôlent votre gouvernement au niveau national et au niveau local et ils anéantissent des zones entières en envoyant des industries à l’étranger dans des pays fascistes ou communistes. Ils n’ont aucune loyauté envers notre pays. Leurs seuls liens avec les communautés, c’est de les exploiter, de les abandonner. Ils sont arrivés au pouvoir sur votre dos, vous les travailleurs. Ils sont financés par Washington et les capitales des États, par vous les contribuables. Les Marines les ont sauvés quand ça chauffait pour eux qui copinaient avec les dictateurs et les monarques Pourquoi donc les laissez-vous vous diriger ? »

Selon Nader, les élites dirigeantes n’ont « plus peur du peuple », ce qui a conduit à « un gouvernement dictatorial aux multiples facettes, asservi à la classe ploutocratique symbolisée par Wall Street. »

Les sociétés profitent d’un nouveau code fiscal qui réduit les impôts des sociétés de 21 pour cent alors que les particuliers paient jusqu’ à 37 pour cent. On leur a ainsi conféré les droits constitutionnels des personnes alors que les personnes ont été dépouillées de leurs droits.

D’après Nader, « la Constitution est de plus en plus lettre morte. »

Les propriétaires des médias voient le département des actualités comme une source permanente de recettes. Ils sont les complices de Trump dans le Gong show (concours de talents) quotidien qu’on fait passer pour des actualités.

« Trump a conduit la presse de la vulgarité à l’obscénité » dit Nader. « Il a tiré quelques leçons de « The Apprentice ». Il s’est rendu compte que les médias, à quelques exceptions près, étaient prêts à faire n’importe quoi pour leur taux d’audience et leur argent. Que fait-il ? Il va toujours plus bas. Il commence par évoquer sans retenue le racisme, les violeurs et la sexualité, attrapez-les où vous voulez sans avoir de problèmes. Ils (les médias) se déchaînent. Ça a anéanti tous ses adversaires lors de la primaire républicaine, il les a mis KO jour après jour alors que la presse ne s’intéressait qu’au côté sexuel. La grossièreté, la brutalité. il y a toujours une nouvelle attaque. Il n’a pas cessé de les faire courir après lui. Un jour il attaque Marco Rubio, un autre il s’en prend à Hillary, un autre jour, à la famille d’un vétéran. »

« Quand sont étalés dans le New York Times sur deux pages, en petits caractères, les mensonges de Trump, quel impact cela a-t-il à moins qu’il n’y ait des remèdes et des mobilisations qui utilisent ces mensonges pour renforcer l’opposition qui cherche à le remplacer ? » demande Nader. « Après un moment, les gens se contentent de hausser les épaules et retournent jouer à leurs jeux vidéo. On peut attribuer la défaite des Démocrates par les Républicains à Rush Limbaugh, Sean Hannity, Michael Savage et toutes ces canailles. Ils soliloquent longuement, jour après jour, sans être contestés et c’est comme ça qu’ils ont eu les ouvriers. Quelle sorte de gens du centre gauche aurait laissé cela arriver ? En utilisant gratuitement nos ondes publiques, en plus. »

Nader craint que le peuple n’ait été si efficacement anesthésié par la culture de masse qu’il n’est pas impossible qu’il ne se révolte pas contre les élites. « Les États-Unis ont fabriqué une société dotée d’une capacité d’acceptation presque infinie de l’injustice, des abus et de la déchéance » dit Nader. « Il n’y a pas d’éducation civique dans les écoles. Ils ne savent pas ce qu’est la Constitution. Ils ne savent pas ce qu’est la responsabilité civile délictuelle. Ils ne savent pas où se trouve la mairie. Ils vivent maintenant dans une réalité virtuelle, tanguant entre leur télé grand écran et leur portable. Ils se vautrent dans les SMS. Dans une certaine mesure, ils sont passionnés par les rouages de Wall Street et de la Silicon Valley. C’est ça la jeune génération. Or ce sont les gens de 20 ans qui sont à l’origine des grands changements. Mais regardez ce que vous avez maintenant. Vous avez 10 ans de connexion internet, de portables à la disposition de tous les enfants. Premier élément. Le second, ce sont les émissions de divertissement 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Le troisième, c’est la démission de la génération des personnes âgées. Elles ont abandonné, en quelque sorte. Elles ne connaissent pas les nouveaux gadgets. Elles ne connaissent pas le langage. Elles vivent dans l’insécurité économique. Elles ne transmettent aux jeunes aucune sorte d’expérience historique, avec son cortège d’avertissements à prendre au sérieux. Attention ! On ne pense pas que ça puisse arriver de nouveau, [mais] cela peut arriver encore et encore. Il n’y a pas de transmission verbale, orale, entre les générations. De moins en moins. Alors on a ce système politique qui fait sombrer la société. Où sont les gens qui pourraient se mobiliser ? Y a-t-il un syndicat fort, un mouvement de travailleurs ? Non. Un mouvement de consommateurs fort ? Non. Les gens sont en train de perdre leur droit au respect de la vie privée, ils sont en train de perdre leur possibilité d’utiliser une monnaie ayant cours légal. Le monde des affaires fait pression pour qu’on se débarrasse de l’argent liquide. Marx n’aurait jamais cru cela possible. Pourquoi veulent-ils se débarrasser de l’argent liquide ? Ils veulent incarcérer tout le monde dans un camp pénitentiaire encerclé par des paiements par mobile, par des cartes de crédit, par des cotes de solvabilité, par des dettes sans fin, par l’invasion de leur vie privée, par la possibilité d’évaluer les sanctions pécuniaires, les frais et les achats inutiles parce qu’ils contrôleront l’argent des gens. C’est la banque Wells Fargo. Wells Fargo s’en est tirée malgré trois millions de ventes forcées, sans l’autorisation des clients et à l’insu de ceux-ci, de cartes de crédit, de ventes d’assurance automobile, et en arrangeant leur cote de solvabilité. Certains ont perdu leur voiture et leur maison. Ils ont basculé dans la faillite. Personne n’a encore été poursuivi. »

L’effondrement de la profession juridique aggrave encore la déliquescence et ce problème est exacerbé par les juges incompétents d’extrême droite dont Trump remplit les tribunaux fédéraux et qui ont été choisis par des organisations comme la Federalist Society. Selon Nader, les tribunaux ont anéanti la liberté contractuelle et la loi de responsabilité civile délictuelle. Ils ont, à maintes reprises, annulé des droits constitutionnels, de façon arbitraire, en décidant, par exemple, que des donations sans limite à une campagne par des sociétés est une forme de liberté d’expression et de droit de pétition contre le gouvernement.

Wall Street et les grandes banques, renfloués en 2008, ont recommencé à se livrer aux jeux spéculatifs qui ont conduit à l’effondrement financier mondial. Et quand la prochaine catastrophe arrivera, les banques et Wall Street obtiendront des milliards de renflouement par le Trésor des États-Unis.

« Les banques font, en ce moment, d’énormes bénéfices », dit Nader. « Donc elles prennent de plus grands risques. Les dollars du consommateur se changent en bénéfices des sociétés qui sont maintenant transformés en rachat d’actions afin de correspondre aux critères exigés pour une indemnisation plus élevée même si c’est contre les intérêts de leur propre société. »

« De 2005 à 2014, on avait 3,9 billions de dollars de rachats d’actions, 50 % de tous les bénéfices nets des sociétés », dit-il. « 50% des 500 sociétés les plus importantes ont fait des bénéfices ces dix dernières années avec les rachats de leurs actions. Non pour augmenter les salaires ni pour consolider les plans de retraite, ni pour les dividendes, ni pour la recherche, ni pour le capital productif ni pour la création d’emplois.L’histoire jamais dévoilée ou si peu de l’économie américaine d’aujourd’hui. Avec tout cet argent qui revient de l’étranger et des sociétés, ils projettent de racheter encore davantage d’actions. C’est comme si on brûlait de l’argent. »

« Ainsi Walmart, au lieu d’augmenter les salaires de la masse de ses salariés sous-payés a-t-il racheté des actions pour 65 milliards de dollars, ces sept dernières années », dit Nader. « Si on prend un million des travailleurs de Walmart et qu’on leur donne mille dollars de plus chaque année, ça fait un milliard. Multipliez ça par 60 ou 70. »

Cette spéculation, qui est en train de ruiner l’économie du pays, va continuer, selon Nader, jusqu’à ce que le système financier s’effondre et que les États-Unis fassent défaut sur leurs obligations.

Ce qui le préoccupe, c’est que tant que « 10 à 15 % des Américains feront partie des gens aisés », les élites trouveront toujours assez de soutien pour continuer leurs attaques.

« Dans des sociétés, la majorité a été bridée par une minorité de membres des classes supérieures bien établies », dit-il. « Ce que nous oublions, c’est l’Europe du 18ème, du 19ème et du 20ème siècle. Une clique minuscule contrôlait tout. Quand il y a un problème, le pays bascule dans la dictature. Aussi longtemps que les classes aisées ne sont pas touchées, le système de contrôle est verrouillé, comme des engrenages de liaison. »

« La corruption n’a pas de fin », dit-il. « Nous sommes une société de joueurs. Nous ne bâtissons pas l’avenir. Il y a des casinos partout, des jeux de hasard vidéo. On vous incite à jouer à des jeux de hasard sur votre portable. On milite pour que les paris sportifs soient légalisés. Puis il y a aussi le cannabis. Tous les jours, il y a des articles à propos de la légalisation du cannabis. Que va-t-il se passer ? C’est déjà un fameux business. Le bazar. On n’évoque pas du tout dans ces articles la légalisation du chanvre industriel et c’est pourtant une industrie qui pourrait se révéler d’une grande importance pour le pays. Tous les agriculteurs en ont envie de cette légalisation, comme les papeteries industrielles, d’ailleurs. Et le chanvre industriel est toujours sur la liste des substances prohibées du Bureau des stupéfiants, le DEA. Ce sont le sénateur Rand Paul et le leader de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell qui sont en faveur de la légalisation du chanvre, ce ne sont pas les Démocrates du Congrès. »

D’après Nader, la résistance doit être locale. Nous devons d’abord nous organiser pour faire revenir à nous les communautés qui nous soutenaient, dit-il. Ce sont des organisations de la base qui doivent présenter des candidats au Congrès et elles doivent utiliser le pouvoir du nombre pour venir à bout des médias mainstream et de l’argent des sociétés. On peut, bien sûr, s’attendre à ce que l’État soumis au monde des affaires essaie d’étouffer notre message.

« Le salaire de subsistance décent, les impôts, le système de santé pour tous, toutes ces mesures ont le soutien d’au minimum 70 % des citoyens », dit Nader en dressant le catalogue des questions des campagnes électorales. « 90% des citoyens sont en faveur du démantèlement des grandes banques. Même pourcentage pour la répression de la délinquance du monde des affaires. Les gens ont besoin de voir concrètement la nature de la délinquance du monde des affaires. C’est ce qui arrive à votre crédit. C’est ce qui arrive à votre maison. C’est ce qui arrive à votre emploi. C’est ce qui vous arrive quand vous avez un cancer. C’est ce qui se passe à l’hôpital. C’est ce qui se passe quand on vous refuse une assurance santé et que vous ne pouvez pas couvrir vos enfants. C’est assez dingue de ne pas pouvoir tenir ce genre de discours à une nombreuse assistance. »

Nader nous met en garde, la cupidité de l’État soumis au monde des affaires ne nous prépare pas aux ravages du changement climatique. Et le temps que les élites réagissent, il sera sans doute trop tard.

« C’est une course », dit Nader. « Quand Miami aura été inondé, surtout Fisher Island, peut-être que les super riches vont retrouver leur bon sens. Le problème avec l’énergie solaire, c’est qu’on a besoin d’un réseau. Les panneaux solaires, c’est parfait, mais si on veut avoir de l’électricité solaire, on a besoin d’un réseau d’un type différent, ce qui exige des investissements d’infrastructure. »

« La justice a besoin d’argent », conclut-il en demandant aux élites éclairées de donner un milliard de dollars pour financer des mouvements de résistance sans lien avec le Parti démocrate. « Le mouvement d’abolition de l’esclavage a eu besoin d’argent. Le mouvement des suffragettes a eu besoin d’argent. Cet argent est venu des gens riches. Pour le mouvement des droits civiques, la famille Curry, la famille Stern. Au début des années 50 et 60. Les mouvements écologistes ont reçu l’argent des riches. N’attendez pas le Parti démocrate. Le Parti démocrate est un instrument. Dans un premier temps, vous devez l’utiliser et le contrôler. Dans un troisième temps, quand vous êtes mobilisé, vous pouvez le laisser de côté. C’est un dispositif creux qui appartient à un duopole. Mais il est là. Ces partis sont très vulnérables. Ce sont des coquilles qui reposent sur l’argent et des publicités télévisées qui n’intéressent à personne. Une radio irréfutablement de droite. On peut triompher de tout ceci quartier par quartier, mais il faut de l’argent. Les bourses du travail sont inoccupées. Les salles pour les vétérans sont inoccupées. les bibliothèques sont inoccupées. Il y a beaucoup d’endroits où se rassembler. En outre, on peut aussi louer de nombreux magasins vides. »

Source : Truthdig, Chris Hedges, 31-12-2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Duracuir // 18.02.2018 à 11h59

Il faut arrêter de nous les gonfler maintenant avec ces larmes de crocodile sur le « c’était mieux avant » made in USA?
Démocratie les USA? Quand?Pour qui?
Pour les 10 millions d’Indiens trahis et exterminés?
Pour ces migrants de 1861 qu’on envoyait directement, baïonnette dans les reins, endosser l’uniforme bleu pour se battre contre les confédérés?
Pour un siècle d’esclavage noir? Dans un démocratie?
Pour un siècle de plus de privation des droits élémentaires de citoyen pour ces mêmes noirs?
Pour ce premier noir qu’on a accepté dans un hopital aux USA, à Chicago…. en 1932!!!! ?
Pour ces milliers d’acteurs syndicaux assassinés à la fin du XIXe par les sbires de la Pinkerton et excécutés en masse après des procès bidons par des juges pourris jusqu’à l’os?
Pour les centaines de milliers de pauvres types lynchés pour de simples soupçon, et ce jusqu’à la 2e guerre mondiale?
Pour les 98% d’USains qui était hostiles à la guerre et qu’on a tout fait pour les y mettre?
Pour les 3 millions d’Okies foutus à la rue à la fin des années 20, non pas par la crise, mais par les banques qui voulaient appliquer les nouvelles technique de mécanisation dans l’agriculuture et créer des mégafermes en remplacement de celles de 40 ha?
Pour les dizaines de millions de démocrates cocus en 45 à qui on a volé la primaire de leur candidat de gauche Wallace pour imposer un inconnu: Truman?
Pour les milliers de blacklistés sous macarthy?
Pour JFK? Pour Bob K? Pour Malcom X? pour ML King? Pour les centaines de blacks panthers assassinés par la police pour distribution de petits déjeuners?
Assez avec ces bullshiteries!!! Seul Hollywood et nos propres collabos ont créé le mythe de la grande démocratie US;

33 réactions et commentaires

  • calal // 18.02.2018 à 08h11

    Je laisse du temps a trump et a macron pour juger de leur presidence. Bien oblige puisqu’il n’y a plus d’elections avant un ou deux ans. Ce qui n’est d’ailleurs pas une mauvaise chose pour permettre a des politiques de ne pas etre en mode  » campagne electorale » ,discours « bullshit » sans arret…

      +3

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  • Hek // 18.02.2018 à 09h12

    Un grand merci pour cette traduction. Cet article pourrait être le synopsis d’un sombre et terrifiant roman d’anticipation. Qui ne rencontrerait aucun succès, car il raconte nos vies.

      +7

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  • un sans dent // 18.02.2018 à 09h12

    difficile de ne pas voir la similitude entre les politiques de trump et macron

    :la stratégie du choc ( en refèrence au livre de naomi klein)

      +15

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    • Ellilou // 19.02.2018 à 16h43

      Exactement, à part la coupe de cheveux et l’âge, les deux types ont beaucoup en commun 😉

        +0

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  • tepavac // 18.02.2018 à 09h14

    Ils sont comiques ces rustres modernisés, entre les puritains psychorigides et le syndrome de Peter-pan hyper-sexualisé, ils ne cessent de nous abreuver de leurs délires collectif par le biais d’une drôle de psychanalyse sur le divan des médias.

    Jamais responsable, jamais coupable et toujours infantile, rien ne les arrête, pas même le ridicule ou la folie meurtrière de leur enfants.
    La même semaine, excusez de incongruité de la situation mais il semble que les Américains(pauvre population..) acceptent facilement ce genre de contradiction, qui plus est sont hautement conflictuelle.

    Le général HR McMaster, conseillé à la sécurité National, lors de la réunion sur la ciber-sécurité à Munich, accuse avec colère un délégué Russe, d’avoir créé des troubles en Amérique;
    http://dailycaller.com/2018/02/17/mcmaster-russian-munich-security-conference/

    En même temps, un ex chef de la CIA, divulgue tranquillement par fanfaronnade, que leur pays n’intervient jamais dans les élections des autres pays, …sauf si c’est dans leur intérêts !!!

    https://www.zerohedge.com/news/2018-02-17/former-cia-chief-admits-us-meddling-foreign-elections-their-own-good

      +16

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    • Chris // 18.02.2018 à 11h08

      Je considère depuis un bon bout de temps que les Etats-Unis sont un asile psychiatrique à ciel ouvert.
      Et que leurs décideurs sont irrémédiablement affectés de délires paranoïaques… peu importe le domaine d’ailleurs.
      Le monde n’est pas joli joli, mais en terme de poubelle, matérielle comme spirituelle, les Etats-Unis remporte la palme.
      Quand je lis cet article, me viennent immédiatement à l’esprit les points de comparaison avec la France et l’Europe : à ma grande fatigue, je trouve d’énormes similitudes…

      Une société sans vision est une société sans avenir !

        +26

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      • javaj // 18.02.2018 à 15h33

        Les hôpitaux psychiatriques sont remplis de gens qui ne supporte plus la folie de ceux qui sont dehors, c’est bien connu et c’est pareil partout dans le monde. Personnellement j’irais donc jusqu’à considérer que c’est la planète entière qui est un hôpital psychiatrique à ciel ouvert et que, vu la manière dont on considère les « fous » en général, on est plutôt mal barré.

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  • Brigitte // 18.02.2018 à 09h43

    Ces propos sont ceux du bon sens et pourtant ils sont classés subversifs car « anti-système ». Vouloir un peu plus de démocratie, un peu moins de dictature financière, c’est déjà trop pour être acceptable par la doxa médiatico-politique.
    Les transposer en Europe et en particulier en France relève juste du copié-collé. Normal puisque le modèle est le même.
    Se réapproprier un espce démocratique local….oui mais comment?
    Créer une association?
    Ce n’est pas compliqué mais la portée politique est limitée, bien que ce soit un contre pouvoir efficace parfois.
    Se faire élire maire d’une commune? oui mais alors il faut changer la constitution car en l’état, le maillage politique est très difficile à détricoter, une véritable cotte de maille néo-féodale.
    Une autre solution serait de changer les mentalités. En apprenant la démocratie à l’école?
    Le maître et les élèves ou le maire et les électeurs, même rapport de subordination.
    Pas la place de détailler ici.

      +6

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    • Brigitte // 18.02.2018 à 11h20

      Plutôt que de débattre sur Trump ou Macron, et faire le jeu de la politique politicienne, quel serait d’après vous le système de gouvernance démocratique le plus satisfaisant?
      Et, doit-il être le même à tous les niveaux, de la commune française à la communauté internationale?
      Si la démocratie directe peut s’appliquer à la commune, elle parait peu transposable à la nation et encore moins à l’international. Passer alors à la démocratie participative?
      Mais le citoyen lambda peut-il avoir un avis sur tout?
      Doit-il alors ne s’occuper que de son pré carré et laisser le reste aux politiciens, aux décideurs?
      Quel est le bon dosage démocratique qui ferait effet de levier pour changer les choses au niveau national?

        +0

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      • tepavac // 18.02.2018 à 14h46

        « Quel est le bon dosage démocratique qui ferait effet de levier pour changer les choses au niveau national? »

        Bah je crois, que la responsabilité individuelle commence par le « désencartage idéologique » que chaque personne transpose, allègrement, soit sur un parti, soit sur une idole.

        2- de responsabiliser les élus, peut-être par des sanctions pour des manquement à leurs devoirs. Mais surtout qu’ils rendent compte de tous les actes d’autorité qu’ils ont accompli dans le cadre des dépenses public ou de la souveraineté du pays.

        J’ai toujours trouvé incohérent et déraisonnable le fait qu’un quidam puisse passer cinq ans à tripoter nos administrations, puis de partir ou de se représenter, sans rendre aucun compte !!!

        Enfin ré-apprendre ce qu’est un Citoyen, à quoi cela sert, quel est le rôle d’un président, ses devoirs, quel est le rôle d’un premier ministre et ses fonctions, qu’est-ce que la séparation des pouvoirs, pourquoi est-ce si important……

        Bref, tout ce qui fait d’une communauté un Pays et qui en toute logique devrait être de l’ordre de l’instruction civique.

          +5

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      • Roger // 18.02.2018 à 16h41

        « Mais le citoyen lambda peut-il avoir un avis sur tout? »
        Non seulement il peut, mais il doit, car c’est l’essence même de la démocratie. Rappelons avec les anciens grecs que la démocratie est un régime d’opinions, car il n’y a pas de vérité Politique. Ils faisaient d’ailleurs précéder l’énoncé de leurs lois de la formule: « il a semblé bon au peuple de … ». Il y a de multiples manière de décider démocratiquement, le vote à la majorité simple étant le plus « grossier », et la désignation de représentants, un pis aller.
        Par exemple je participe à des assemblées de plus de 40 personnes où on décide par consentement (c’est à dire après avoir levé des objections par un travail d’intelligence collective de bonification des propositions en débat). Cela nécessite de mettre en oeuvre des processus précis demandant apprentissage dans la pratique,discipline individuelle et collective. C’est plus fatigant que de voter et puis d’aller se reposer…

          +5

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        • Brigitte // 19.02.2018 à 08h13

          Merci à Roger et Tepavac de poursuivre le débat.
          La démocratie, ça s’apprend, oui c’est vrai. Les citoyens sont nombreux à critiquer au café du commerce mais quand il s’agit de se réunir pour construire quelque chose ensembles, il n’y a plus grand monde….et il reste les militants. A chacun sa responsabilité donc.
          Je persiste à penser qu’au niveau local, la démocratie directe serait souhaitable comme la démocratie participative au niveau national. Je trouve inacceptable d’être obligée de s’adresser au maire de ma commune comme à une personnalité. Je suis pour l’autorité certes, mais contre l’abus de pouvoir. Un représentant du peuple doit le représenter
          donc être à son écoute et non l’inverse. Les communes sont gérées comme des entreprises et les maires se prennent pour des « managers » la compétence en moins et avec l’argent public qu’ils dépensent à leur guise.

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  • Merlin // 18.02.2018 à 10h10

    Quelle claque ! Et il est difficile de ne pas voir de similitudes avec la France. Et si Macron n’était qu’un Trump un peu plus civilisé ?

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    • Chris // 18.02.2018 à 11h22

      Génération GAFA-popcorn-Kinderbueno-BMW, issu de la petite bourgeoisie française provinciale, abreuvé au réseautage et combines, anglophile par intérêt et snobisme, surfant sur les thèmes à la mode et étendard occasionnel de projets susceptibles de lui rapporter honneurs et fortune : une caisse de résonnante presque parfaite.
      J’aimerais me tromper… juste un peu !

        +10

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    • Franck // 19.02.2018 à 11h53

      Macron et Trump sont exactement la même face de la pièce. Macron se fait bien plus astiquer par les média. C’est pour ça qu’il parait plus poli.
      Dans le fond, c’est la même vulgarité.

        +3

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  • Fougnard // 18.02.2018 à 10h38

    Dans 10 ans, ici comme là-bas.

    Ceci me rappelle les remarques que JC Michéa écrit dans plusieurs de ses livres : le libéralisme est destiné à s’effondrer sur lui-même en raison d’un mur écologique et systémique. Sauf que vu l’état des forces en présence, on ne sait pas ce qui arrivera ensuite. Ou on aura une société meilleure (plus humaine) ou un monde à la Mad Max. C’est effectivement une course contre la montre, car comme Nader le reprend à son compte, le libéralisme est entré extrêmement profondément dans la tête des gens (surtout les plus jeunes).
    EN clair, il y a peu de motifs d’espoir. La seule chose certaine est que la chute arrivera.

      +22

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  • Haricophile // 18.02.2018 à 11h10

    Je crois qu’il y a un gros malentendu :
    – Je ne vois aucunement une dictature façon Pinochet (qui est devenu dictateur grâce à qui ?), mais nous avons de toute évidence affaire a une oligarchie qui concentre tous les pouvoirs.
    – On parle avec un raisonnement d’état-nation. Pour moi l’état-nation est mort. Les multinationales, la bankster-culture n’ont pas d’état et sont devenues aussi puissante que des états. A tel point qu’une entreprise comme Fessebouc envisage de remplacer des fonctions de l’état (probablement avec l’aide de quelques uns a la CIA/NSA). Ils se servent des états comme d’un terrain de jeu mais en sont totalement affranchis.

    Rester aujourd’hui a raisonner avec les prémisses d’hier ne mènera nulle part et ne permettra pas de comprendre quoique ce soit.

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    • tepavac // 18.02.2018 à 15h25

       » l’état-nation est mort. Les multinationales, la bankster-culture n’ont pas d’état et »…plus puissante que l’état, c’est juste.

      Mais pour y arriver, et c’est notre drame à tous, autan en Europe qu’au USA, il devaient d’abord acculturer toutes les populations afin de les rendre inertes et incertaines. Vous savez ces petites choses style mariage pour tous, théorie du genre, l’écriture inclusive, ah oui cette dernière, c’est quoi l’écriture inclusive pour toutes ces nouvelles créatures de l’exceptionnalisme ??? et tout le reste, de leur terrible agissement destiné à détruire l’entente, et en espérant comble de l’ironie, à créer une culture Euro-atlantiste.

      Comprenez bien, le dogme de l’égalité faisait de nous des personnes qui parlent à une ou d’autres personnes, où les esprits se rencontraient à la frontière de leur intelligence, mais maintenant vous parlez d’abord à une femme, ou un homme, ou un homo, c’est pour bien séparer les personnes par catégorie, par classe, par caste, par genre.

      Ils ont détruit les cohésions nationales, c’était leur but, mais ce faisant, ils nous ont laissé sans défense collective face au reste du monde. Monde qui, comme chacun le sais, nous voue une bienveillance inégalée depuis que les exceptionnalistes ont décidé, tout seuls, comment les autres devaient vivre et sous quelle loi.

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  • Duracuir // 18.02.2018 à 11h59

    Il faut arrêter de nous les gonfler maintenant avec ces larmes de crocodile sur le « c’était mieux avant » made in USA?
    Démocratie les USA? Quand?Pour qui?
    Pour les 10 millions d’Indiens trahis et exterminés?
    Pour ces migrants de 1861 qu’on envoyait directement, baïonnette dans les reins, endosser l’uniforme bleu pour se battre contre les confédérés?
    Pour un siècle d’esclavage noir? Dans un démocratie?
    Pour un siècle de plus de privation des droits élémentaires de citoyen pour ces mêmes noirs?
    Pour ce premier noir qu’on a accepté dans un hopital aux USA, à Chicago…. en 1932!!!! ?
    Pour ces milliers d’acteurs syndicaux assassinés à la fin du XIXe par les sbires de la Pinkerton et excécutés en masse après des procès bidons par des juges pourris jusqu’à l’os?
    Pour les centaines de milliers de pauvres types lynchés pour de simples soupçon, et ce jusqu’à la 2e guerre mondiale?
    Pour les 98% d’USains qui était hostiles à la guerre et qu’on a tout fait pour les y mettre?
    Pour les 3 millions d’Okies foutus à la rue à la fin des années 20, non pas par la crise, mais par les banques qui voulaient appliquer les nouvelles technique de mécanisation dans l’agriculuture et créer des mégafermes en remplacement de celles de 40 ha?
    Pour les dizaines de millions de démocrates cocus en 45 à qui on a volé la primaire de leur candidat de gauche Wallace pour imposer un inconnu: Truman?
    Pour les milliers de blacklistés sous macarthy?
    Pour JFK? Pour Bob K? Pour Malcom X? pour ML King? Pour les centaines de blacks panthers assassinés par la police pour distribution de petits déjeuners?
    Assez avec ces bullshiteries!!! Seul Hollywood et nos propres collabos ont créé le mythe de la grande démocratie US;

      +53

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    • caliban // 18.02.2018 à 20h40

      « Démocratie les USA? Quand?Pour qui? »

      Lutte des Droits civiques dans les années 60. C’est de mon point de vue le tournant majeur avec l’assassinat de Luther King. Tout aurait pu être différent si la réaction n’avait pas stoppé le mouvement populaire à coup d’assassinats. On parle alors – avec pas mal de cynisme – de « démocratie tempérée par le meurtre » mais dans les faits c’est l’instauration d’une ploutocratie, totalement cadenassée comme la décrit Nader.

      Le fait que Bernie Sanders, issu du mouvement des Droits civiques, ait rencontré un écho dans la population prouve que cet épisode résonne encore dans la conscience des Etatsuniens, de manière plus ou moins fantasmée certainement.

      Le fait que ce soit Trump qui finalement ait eu le poste prouve l’état de déliquescence des institutions et la solidarité des oligarques : c’est Clinton qui par ses magouilles a empêché Sanders d’être Président et par voie de conséquence de réouvrir la « parenthèse » populaire des années 60.

      Car – c’est un rappel utile – selon tous les sondages, un duel entre Trump et Sanders aurait tourné en véritable boucherie et le magnat de l’immobilier serait vite retourné à la téléréalité.

        +6

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      • Emmanuel // 19.02.2018 à 22h47

        J’approuve, et lisez le livre de Bernie Sanders, pour avoir un aperçu de ce qu’a été le campagne électorale. On pourrait dire qu’à un certain niveau, l’argent pervertit la démocratie, et il n’est pas anodin de penser que l’égalité (pas l’égalitarisme) est une condition de la démocratie. Corruption en effet.

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  • Duracuir // 18.02.2018 à 12h13

    Il n’y a pas de démocratie. La démocratie, ce n’est pas le droit de vote, c’est l’existence de contre-pouvoirs.
    Aujourd’hui, nos yeux hallucinés constatent qu’aux USA, même la Présidence des USA n’est pas un contre-pouvoir suffisant contre le vrai pouvoir.
    Chris Edge me déçoit amèrement.
    4 généraux!!! 4 généraux imposés au président des USA pour l’encadrer. Ceci n’est-il pas la preuve que les USA sont déjà une dictature militaire?
    Les USA sont clairement une dictature militaire depuis le 22 novembre 63.
    Le président n’a pas, comme Allende été assassiné dans sa présidence, ni comme Lumumba dans un coin de brousse, on a demandé au motards d’escorte de reculer, puis on a exigé que les quatre agents de protection arrière dégage, à leur grand dam(la vidéo est indiscutable), quelques minutes plus tard, c’était l’assassinat. La première mesure de Johnson? Envoyer l’armée au Vietnam.

      +34

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  • bluetonga // 18.02.2018 à 13h42

    L’anti-américanisme viscéral n’aide pas. Ralph Nader trace un excellent portrait de la situation et en tire les conséquences. Les citoyens américains sont les premières victimes de leur oligarchie, de leur corporcratie. C’est en leur nom, certes, que leur armée va casser du bronzé partout sur la planète, mais au fond, le cœur n’y est plus. Il préfèreraient plus de jobs à la maison, et moins de corruption à la tête du pays. Mais comme la mentalité c’est chacun pour soi et dieu pour tous, ils ont du mal à s’organiser. Ils ont bien voté Trump, mais au bout du compte, ce n’est qu’une arnaque de plus. Et la totale soumission de leur presse et flagornerie de leur cinéma n’aide pas.

    Mais c’est leur problème. Rien ne nous oblige – rien n’oblige nos dirigeants – à les suivre. Pourtant c’est ce qui arrive. Pourquoi? That is the question.

      +8

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  • bluetonga // 18.02.2018 à 13h55

    Sinon au chapitre des bonnes nouvelles, mes ministres belges (pour lesquels j’éprouve une affection tempérée) en visite à Moscou ont prôné un raffermissement et une extension des liens économiques entre nos deux pays. J’ai même entendu dans un flash d’information à la radio que les échanges commerciaux entre la Russie et le Bénélux avaient progressé de 20% l’année passée. Le ton était neutre, aucune allusion au régime de Poutine ou aux droits de l’homme comme bémol obligé.

    Ça a suscité trois réflexions. 1) Ça confirme un papier récent de Gilbert Doktorow rapportant cet état d’esprit des élites belges en conversation privée. 2) La Belgique fait partie de la zone d’influence économique directe de l’Allemagne. Mes ministres n’iraient pas tenir de tels propos sans l’accord tacite des Allemands, donc de l’Europe. 3) Oncle Sam est vraiment en mauvaise posture si les Européens commencent à couper eux-même l’amarre de leur youyou au Titanic américain.

      +6

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  • Bibendum // 18.02.2018 à 14h32

    Une société sans vision ? Hum… Et si elle n’en avait pas trop de visions, cette société US mais plus largement occidentale, voire mondialisée ?

    Société du spectacle (G.Debord) ou Hollywood à une place centrale connecté aux grands écrans plats de la télé réalité. Chacun à le sien, ou le souhaite ardemment.

    En lisant l’article d’hier, où il faut donner ses chances à la guerre, et celui-ci aujourd’hui, il y a de quoi être déprimé, blasé, irrité, angoissé, terrifié, furieux, perplexe et un peu tout ça à la fois et puis le reste. Véritable arc-en-ciel des émotions.

    Alors, pas sans vision nos sociétés. Mais bien gavées de visions, hallucinantes et nous hallucinés, comme des lapins crétins éblouis par les phares de ce train d’enfer qui y va droit… Vers l’enfer… Et on est pétrifié, stoïque, suspendu à ces mirages mortels. (À suivre)

      +7

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    • Bibendum // 18.02.2018 à 14h45

      Suite-

      Mais il ne faut pas CÉDER aux cauchemars mais S’AIDER à se réveiller.

      L’univers est bien plus complexe que la présentation qui nous en est faite par nos faiseurs d’images divisionnaires. Di-VISION-naire.

      À l’aube de l’aire numérique, du virtuel, de la physique quantique, restons convaincus que la pensée, les forces de l’esprit sont de loin nos meilleures armes pour laisser une chance à la paix.

      Penser positif et créer un champs d’ondes favorables à un changement de paradigme.

      Il ne faut pas CÉDER mais S’AIDER, petitement, humblement, patiemment, à contre courant continu pour un nouveau courant alternatif.

      Penser positif et laisser l’évolution de notre espèce corriger ses erreurs, ses errements.

      Bien à vous tous

        +3

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      • Bibendum // 18.02.2018 à 15h46

        Ces textes qui brossent un tableau noir de notre histoire humaine doivent être perçus comme une sonnerie; le dormeur doit se réveiller !

        Un petit clin d’œil:
        « Si tu dors et que tu rêves que tu dors, il faut que tu te réveilles deux fois pour te lever. »
        Jean Claude Vandamme

        Et en suivant le lien ci-dessous, quelques citations pour se convaincre que la partie est loin d’être terminée…

        http://guerir-l-angoisse-et-la-depression.fr/33-citations-inspirantes-bien-demarrer-la-semaine/

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  • Michel Ickx // 18.02.2018 à 19h21

    Un tout nouveau développement concernant la « Blockchain ». C’est Hashgraph.

    La technique disruptive qui remet en question toutes les sauvegardes du pouvoir dans la société hiérarchique :

    https://www.youtube.com/watch?v=IjQkag6VOo0

    Une explication brillante par Leemon Baird, inventeur de cette approche qui simplifie et réduit considérablement le temps et l’énergie nécessaires en se substituant à la certification complexe et couteuse des bloques de la chaîne. Malheureusement en Anglais. Cela mérite une traduction sur les crises et je suis prêt à y participer.

    Une vidéo sur les possibilités infinies pour une société libre et juste entre l’inventeur et Demetri Kofinas sur « Hidden forces » :

    https://www.youtube.com/watch?v=aOYP05GwKCk

    Une véritable fête pour l’intelligence; deux esprits d’exception se rencontrent sur la toile.

      +0

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  • Bello // 18.02.2018 à 22h24

    Faudra t’il un séisme type 39-45 pour nous faire sortir de nos torpeurs, de nos grilles de lectures autocentrées et faire resurgir notre humanité, si faible seule et tant capable en nombre?
    Je regarde le monde conscient de n’en voir qu’une infime partie, legs d’une éducation, d’un formatage, de l’histoire de mes émotions.
    Je voudrais voir plus, oh oui je voudrais tant voir au loin et aussi tout prêt à l’intérieur des choses, des gens les merveilles dans l’Ombre aussi…
    Je voudrais être meilleur aussi, pour les hommes et femmes que je croise, pour la splendide planète qui m’accueille, me nourrit, me fais vivre.
    Que d’étroitesse!

      +3

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  • vert-de-taire // 19.02.2018 à 12h09

    Cet article démontre (à mon avis) la formidable capacité de la media-sphère occidentale (dominée par la finance états-unienne) à égarer nos esprits.
    La projection dans des univers des possibles, la multitude de scénarios de basculement du monde nous éloignent de la réalité des forces de pouvoir. Tout semble devenir possible et sans en être conscient, nous recherchons dans le discours ces scénarios. Autrement-dit nous substituons aux alternatives, les images de ces imaginaires médiatisés.

    Cet envahissement nous prive d’une élaboration raisonnable, c’est à dire d’une construction sociale par la prise en compte des besoins et des contraintes de chacun et de tous. Cela nous empêche de nous retrouver comme forces sociales démocratiques. Cela nous empêche de faire vivre un mécanisme démocratique d’intentions, d’échanger, élaborer, de mettre en place et construire des rapports sociaux autres – hors des contraintes économiques artificielles et scélérates, ..

    Nous sommes enfermés dans des images, incapables de former, de construire et projeter dans chacun de nos échanges sociaux les outils et moyens d’une humanité autre.

    Parler sans élaborer ensemble c’est maintenir notre impuissance face à la dictature.

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  • christian gedeon // 19.02.2018 à 18h14

    De l’anthropomorphisme …depuis quand « une société  » a -t-elle « une vision »? qu’est ce que c’est que cette carabistouille? Des hommes (et des femmes,faut faire gaffe maintenant) ont une ou des visions,des groupes peuvent en avoir une ou des. Mais « une société »? je n’arrive pas à comprendre le concept même…une société qui a une vision,la même pour tous forcément,çà s »appelle une dictature absolue,une big brotherisation…quelle manie actuelle de vouloir tout en-globaliser,binariser,et en l’occurrence monoriser,si j’ose ce barbarisme. Tout çà va avec la tentation de la transparence obligatoire de la vérité(mais quelle vérité,la ,mienne ou la tienne?). L’appauvrissement exponentiel des champs des possibles ne présage rien de bon. Et si çà continue comme çà,on n’aura plus besoin de « pensée « alternative »,sommés que nous sommes d’avoir,en tant que société,UNE vision.(pas deux,hein? Une.) martin Luther King a dit I have a dream…I ,pas we,ou the society…I,c’est I qui compte.

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  • clauzip // 19.02.2018 à 21h06

    Je pense que l’Etat profonf craint une révolte généralisée.
    Quad?ils ne savent pas mais il tireront sur la corde,réduisant les conditions de vie pour leurs profits!
    Ce n’est pas sans raison que les services de police sontprogressivement équipés de matériels militaires, tanks legers,armes lourdes,surveillances diverses…

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  • schuss. // 20.02.2018 à 14h08

    c’est exactement ce qui se passe dans toutes les democraties occidentales ou l’argent a pris le pouvoir. En France nous sommes diriges par une oligarchie qui fait ses petites affaires au détriment des population et des institutions…

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