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3.octobre.20143.10.2014 // Les Crises

[Reprise] Union Européenne et Russie : les inquiétants malentendus de deux visions diplomatiques, par Roland Hureaux

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Roland Hureaux est un essayiste français, haut-fonctionnaire (Normale Sup, ENA).

En Ukraine, l’Union européenne applique des principes opposés à ceux qu’elle promeut ailleurs

Si l’on examine les motifs du contentieux entre l’Union européenne et la Russie au sujet de l’Ukraine, on voit que sur la plupart des points la position de l’Union est en contradiction avec les principes qu’elle promeut ailleurs.

C’est à l’évidence le cas du soutien à la révolution dite de la place Maïdan qui a renversé le 22 février dernier le président Viktor Ianoukovitch et permis l’élection le 25 mai (avec 40 % d’abstentions) de son successeur Petro Porochenko. Le renversement par la rue d’un président légitimement élu comme Ianoukovitch, pour impopulaire qu’il ait été, est totalement contraire aux valeurs que l’Union européenne prétend défendre. Que dirait-on à Bruxelles si le président Hollande, très impopulaire aussi, comme on sait, devait se retirer de la même manière ? Ajoutons que le mouvement de Maïdan a une composante néo-nazie qui n’est pas précisément sympathique. D’aucuns invoquent la corruption de Ianoukovitch, mais les gouvernements pro-occidentaux qui avaient suivi les révolutions « oranges » de 2004, en Géorgie comme en Ukraine, l’étaient-ils moins ?

Le respect des minorités linguistiques est inscrit dans différents documents publics de l’Union européenne, notamment la Charte des langues régionales. Quand le Parlement ukrainien retire tout statut officiel à la langue russe en Ukraine, au bénéfice de l’ukrainien qui en est très proche mais qui demeure une autre langue, et cela alors même que le russe est parlé par presque toute la population et qu’il est la langue unique du tiers oriental du pays, comment ne pas y voir une provocation ? Mais elle ne gêne nullement l’Union européenne dès lors que la victime est la minorité russophone de l’Ukraine.

Le fédéralisme et la décentralisation sont au cœur de la doctrine européenne, non seulement quand il s’agit d’elle-même, mais aussi au sein des États membres, sur le modèle allemand, dit-on (1). Le Comité des régions d’Europe a un statut officiel depuis le traité de Maastricht (1992). Le projet français de « grandes régions », susceptibles de recevoir le maximum des attributions de l’État central est issu, en partie, des courants de pensée dominants à Bruxelles. Les bons élève de l’Europe, comme l’Espagne, ont poussé à fond la logique de la décentralisation. Rien ne laisse supposer à ce jour, que la Russie veuille annexer l’Ukraine. Aussi un grand pas en avant serait-il fait dans la solution du conflit, si Kiev acceptait un statut fédéral pour ses provinces russophones, y laissant au russe le statut de langue officielle. Bien que cette revendication aille pleinement dans le sens des idées de l’Union européenne, Bruxelles, à l’évidence, ne pousse nullement son partenaire ukrainien dans ce sens.

On peut certes considérer l’annexion de la Crimée par la Russie comme une violation du droit international. Dommage que l’Union européenne ait montré l’exemple en ratifiant l’indépendance du Kosovo, décidée par les États-Unis en 2009, violation tout aussi flagrante de ce même droit et d’autant plus grave qu’elle créait, elle, un précédent.

D’une façon plus générale, le morcellement étatique ne semble pas gêner les instances bruxelloises qui savent bien que plus les États membres seront nombreux et faibles, plus elle a des chances de régner. Elle a joué le rôle que l’on sait, à l’instigation de l’Allemagne, dans l’éclatement sanglant de la Yougoslavie, elle n’a pas objecté à celui de la Tchécoslovaquie. Elle n’a pas fait obstacle non plus, que nous sachions, à l’aspiration de l’Écosse à indépendance.

Même si on peut contester sa valeur juridique, personne ne doute que le résultat du référendum par lequel la Crimée a demandé son rattachement à la Russie ait reflété la volonté de l’immense majorité des habitants de la péninsule. Pourquoi dès lors refuser à la Crimée ce qu’on a accordé à la Slovaquie et au Monténégro ? Certes, dans le cas de la Crimée l’aboutissement est le rattachement à la Russie, pas l’indépendance. Mais au regard du principe fondamental d’autodétermination des peuples, l’effet est le même. Quant au sort des minorités, gageons qu’il vaut mieux aujourd’hui être Tatar en Crimée que Serbe au Kosovo !

On pourrait élargir le sujet et dire que tant dans le cas du Kosovo que de l’Ukraine, Bruxelles semble avoir une forte complaisance pour les États ouvertement mafieux! Ou encore évoquer le rôle des néo-nazis dans le gouvernement de Kiev. Mais cela est une autre histoire.

En tous les cas, il est clair que pour l’Union européenne, l’État unitaire et l’intégrité territoriales ne sont sacrés nulle part, sauf en Ukraine.

Roland HUREAUX, sur son blog

(1) De fait, une vraie fédération est un rassemblement d’entités unitaires, ce qu’est l’Allemagne, mais ce que ne sera pas l’Europe telle que la veut la Commission.

Union Européenne et Russie : les inquiétants malentendus de deux visions diplomatiques

Le plus inquiétant dans le conflit entre l’Union européenne (et à un degré moindre l’Occident) et la Russie au sujet de l’Ukraine n’est pas le supposé conflit d’intérêts (on se demande d’ailleurs lesquels !) mais une discordance totale des modes de pensée diplomatiques qui ouvre la porte aux pires malentendus.

« La Russie est un rébus enveloppé d’un mystère au sein d’une énigme » se plaisait à dire Winston Churchill. Le grand homme avait la conception la plus classique de la diplomatie, venue sans doute de la plus haute antiquité mais qui avait pris sa forme la plus achevée dans les chancelleries européennes après les traités de Westphalie. Elle avait continué d’inspirer les conceptions diplomatiques dans le courant du XXe siècle, alors que l’Union soviétique adoptait à partir de 1917 une logique marxiste-léniniste à caractère idéologique, dont la regrettée Annie Kriegel avait montré comment elle était stratifiée en plusieurs niveaux. (1)

Les intérêts de la Russie

Beaucoup considèrent aujourd’hui avec la même perplexité la diplomatie de Poutine « Que veut Poutine ? Comment faut-il le prendre? Quel sont ses desseins secrets ? » est devenu un leitmotiv des médias occidentaux et même l’interrogation de nombreux hommes politiques.

Pourtant qui ne voit que nous sommes aujourd’hui à front renversé ? C’est Poutine qui joue le même jeu classique qui était celui de Churchill – et de bien d’autres de Richelieu à De Gaulle, et un Churchill ressuscité sans nul doute le comprendrait très bien, et c’est l’Occident et singulièrement l’Union européenne qui se trouvent engagés, encore plus radicalement peut-être que la défunte URSS dans une diplomatie de type idéologique. (2)

La diplomatie classique est simple parce qu’elle n’a qu’un seul objectif : défendre les intérêts du pays qu’elle a en charge (nous disons le pays et non l’État car ces termes, que les juristes distinguent aujourd’hui, étaient confondus au temps de Louis XIV)

Les intérêts, ce sont beaucoup de choses : l’intégrité territoriale, l’indépendance (dans le respect des accords conclus), la sécurité, les intérêts économiques qui commanderont par exemple la sécurité de certains approvisionnements stratégiques, le maintien de certains liens historiques (ainsi, ceux que la France a gardés en Afrique), le rayonnement culturel. Et cela suppose aussi, pour une grande puissance, sinon un glacis, du moins un minimum de respect et de coopération de la part des pays du proche voisinage, surtout quand ces pays ont avec elle des liens anciens tels ceux de l’Ukraine et de la Russie. C’est particulièrement ce dernier aspect de la politique de puissance classique qui est contesté à Poutine. Pourtant quoi de plus naturel ? La France accepterait-elle que la Belgique entrât dans une alliance qui lui soit hostile. Si la Belgique était neutre, pourquoi pas l’Ukraine ? Le Mexique, même quand il se trouvait aux portes du communisme, dans les années trente, a toujours gardé une certaine déférence envers son grand voisin du Nord, a préservé une coopération économique privilégiée avec lui, fort inégale d’ailleurs, et s’est bien gardé de s’engager contre lui dans la guerre froide, limitant la solidarité révolutionnaire à ne pas rompre les relations diplomatiques avec Cuba.

Ces liens de voisinage, nécessairement déséquilibrés, peuvent être abusifs. Ils le furent quand l’URSS communiste contrôlait tous les pays d’Europe centrale. Ils le sont quand des expériences pharmaceutiques sont menées aujourd’hui, sans leur consentement sur les populations du Guatemala. Mais ils sont en eux-mêmes naturels et ne sauraient être confondus d’aucune manière avec la volonté d’hégémonie mondiale qui sous-tend la politique des empires idéologiques. (3)

Les idéaux de l’Union européenne

La diplomatie idéologique, elle, à la différence de la diplomatie classique, ne cherche pas d’abord à défendre des intérêts mais à propager des principes ou des idéaux.

Alors qu’une diplomatie d’intérêt s’intéresse à des degrés divers au reste du monde, en fonction de sa plus ou moins grande proximité, une diplomatie idéologique est par définition universelle. Dès lors qu’elle se fonde non point sur les intérêts d’un groupe humain et géographique particulier mais sur une philosophie applicable à toute l’humanité, le rayon de son action n’a potentiellement pas de limites. Comme autrefois l’URSS qui prétendait répandre la révolution prolétarienne partout, les États-Unis qui se veulent les garants de la liberté et les gendarmes du monde étendent aujourd’hui leur rayon d’action sur toute planète.

L’Union européenne n’en est pas encore là mais, parmi les objectifs du traité de Rome, figure celui d’« affermir, par la constitution de cet ensemble de ressources, les sauvegardes de la paix et la liberté, et d’appeler les autres peuples d’Europe qui partagent leur idéal à s’associer à leur effort ». Le traité actuel a encore plus d’ambition : « L’Union a pour but de promouvoir la paix, ses valeurs et le bien-être de ses peuples « (article 3) et encore de  » développer et renforcer la démocratie et l’État de droit ainsi que le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans le monde ».

Tous les pays d’Europe et même d’autres ont donc potentiellement vocation à intégrer l’Union européenne et, dans l’esprit de ceux qui la dirigent, s’est peu à peu formée l’idée que l’appartenance à l’Union signifiait par elle-même l’appartenance au camp de la liberté et de la démocratie. C’est ainsi que le caractère démocratique de la Turquie, candidate à l’adhésion, n’a guère été mis en doute jusqu’à une date récente, alors que la Russie qui n’a manifestement pas vocation à rejoindre l’Union ne saurait être, vue de Bruxelles, qu’une dictature.

L’élargissement de l’Union signifiant un progrès du bien sur la planète, il est normal que les instances communautaires envisagent d’étendre ses frontières aussi loin que possible à l’Est et donc jusqu’aux portes de Moscou. C’est le sens de sa décision de proposer à l’Ukraine un traité de libre-échange préalable à l’adhésion et comme la politique de défense de l’Union ne se distingue plus guère de celle de l’OTAN, préalable aussi à l’adhésion à celle-ci.

La diplomatie idéologique ne se veut pas d’abord la défense d’intérêts ; elle vise la fin de l’histoire. Tout ce qui s’oppose à sa perspective eschatologique ne peut donc qu’exaspérer ses tenants.

Préparant l’avènement du bien, l’idéologie est nécessairement manichéenne: elle est le camp du bien, ses adversaires ne sont pas seulement des joueurs autour du même échiquier, ils sont le camp du diable. L’hystérie actuelle à l’égard de la Russie, non point des peuples, heureusement, mais des milieux de Bruxelles et d’une partie des médias dépasse peut-être celle qui existait entre les nations en 1914.

C’est bien là le danger d’une diplomatie idéologique : elle est aminée d’une logique qu’aucune considération de prudence ne vient arrêter.

Il est possible que Poutine, même s’il en est visiblement exaspéré, comprenne le jeu de ceux qu’il affronte puisque il a, comme tous les Russes, l’expérience de 73 ans de régime idéologique, mais en revanche un adversaire comme lui, qui parle le langage de la diplomatie classique est pour les gens de Bruxelles, lui aussi une « énigme enveloppée de mystères ». (4)

La sagesse de l’égoïsme

Les naïfs croiront que l’idéologie est meilleure parce qu’elle vise le bien et non de vils intérêts égoïstes. La vérité est que rien n’est plus dangereux que l’idéologie parce que les intérêts se heurtant à d’autres intérêts sont toujours ouverts au compromis, les uns et les autres étant conscients qu’un bon accord vaut mieux qu’un affrontement (et Dieu sait si dans le cas de l’Ukraine, une cogérance russo-européenne serait profitable à tous pour peu que chacun reconnaisse les intérêts de l’autre). L’idéologue, lui, ignorant le compromis, est ouvert à toutes formes d’hybris.

On objectera que derrière toute idéologie, il y a un jeu de puissance dont l’idéologie n’est que le masque. Même si beaucoup en doutèrent longtemps, c’était en fait, comme l’avait bien perçu le général de Gaulle, le cas de l’Union soviétique et c’est une des raisons pour lesquelles la guerre froide n’a jamais éclaté en guerre ouverte. C’est aussi le cas aujourd’hui des États-Unis qui n’ont jamais séparé dans leur rhétorique de défense du « camp de la liberté » des intérêts américains. Cela est en tous les cas vrai d’une partie des instances qui font la politique étrangère, dont le président Obama. Mais ce n’est peut-être pas le cas de tous les acteurs de la politique étrangère américaine, une politique qui s’est faite à l’évidence de plus en plus idéologique depuis la fin de la guerre froide.

Au demeurant, que la diplomatie des principes ne soit le plus souvent que le masque d’une diplomatie des intérêts est plutôt rassurant car personne n’a intérêt à la guerre, dans le contexte qui est aujourd’hui celui de l’Europe. Il est même probable que si le conflit actuel n’a pas, à ce jour, dégénéré, on le doit à des gens comme Poutine et Obama qui voient, eux, d’abord leurs intérêts.

La diplomatie de Poutine est même tellement classique qu’on cherche en vain quelle idéologie pourrait se cacher derrière. Et c’est ce qui fait sa faiblesse. La défense de la patrie russe et de la religion orthodoxe, qui sont les seuls ressorts qu’elle puisse invoquer, ne sont à l’évidence pas des objectifs universels comme l’est la défense de la liberté et de la démocratie. Vaccinée par l’expérience du communisme, la Russie se refuse à toute exaltation idéologique. Or pas d’empire sans idéologie, ni d’idéologie sans impérialisme. Une politique de glacis, même abusive, est dans la nature, l’impérialisme idéologique ne l’est pas. De plus en plus d’Européens de l’Ouest, lassés des excès de la commission de Bruxelles ou des média, tiennent, dans le discrétion, Poutine pour une référence de bon gouvernement, voire de défense de la civilisation chrétienne. Mais cela ne suffit pas à faire une doctrine, à justifier un emballement médiatique de type manichéen comme celui qui règne dans le camp d’en face.

Emballement: nous pouvons craindre en effet qu’avec la commission européenne, structure bureaucratique puissante et coupée de peuples, on assiste pour la première fois à un cas presque chimiquement pur où l’idéologie fonctionne à plein sans le frein de la logique d’intérêt. Une preuve entre mille: la dérisoire politique de sanctions que l’Union européenne inflige à Moscou, une politique dérangeante pour la Russie, certes, mais suicidaire pour ses intérêts à court et à long terme et parfaitement inutile.

Il est vrai que pour Emmanuel Todd (5), l’actuelle politique étrangère européenne ne serait que le masque des nouvelles ambitions allemandes en Europe centrale et orientale. Mais si tel était le cas, on comprendrait difficilement les critiques violentes de l’ancien chancelier Schmidt à l’encontre de la Commission européenne (6), dont il dénonce « l’incompétence diplomatique », l’irresponsabilité et le fait que son absence de sens du compromis a remis la guerre aux portes de l’Europe. L’ancien chancelier Schroeder n’est pas plus tendre (7) et, dans l’ensemble l’opinion allemande n’est pas unanime sur ce sujet, comme elle l’avait été en 1999 face à la Serbie, ennemi historique. Loin d’être la nouvelle chancelière du Reich comme on la voit en France, Angela Merkel est tenue par beaucoup d’Allemands pour une politicienne d’envergure moyenne, soucieuse d’abord de sa survie au jour le jour et donc de rester politiquement correcte; elle suit les emportements idéologiques de Bruxelles moins qu’elle ne les commande. Elle cache aussi bien mal son inféodation à Washington.

On pourra dire que les États-Unis qui, eux, ont le sens de leurs intérêts peuvent jouer dans la crise actuelle, le rôle de frein. Ils le jouent sans aucun doute. C’est pourquoi, en maintes occasions, les Européens semblent les précéder plutôt que les suivre. Savoir qui d’eux ou du tuteur américain a le plus poussé pour accrocher l’Ukraine à l’Union européenne est une question. Les Etats-Unis n’ont-ils d’ailleurs pas déjà atteint leur objectif principal : séparer durablement l’Union européenne de la Russie, comme le préconise Brezinski ? (8) Mais même inféodés, les idéologues ne sont pas toujours contrôlables.

Que dans des affaires aussi graves, l’Union européenne et la Russie aient laissé se creuser un fossé aussi profond entre les logiciels qui déterminent leur diplomatie et que, au sein de l’Union européenne, l’idéologie semble aujourd’hui fonctionner sans prise sur le réel, c’est ce qui ne peut que susciter les craintes les plus vives.

Roland HUREAUX, sur son blog

(1) La diplomatie d’État, d’un côté, la diplomatie du parti de l’autre, l’une traitant avec les gouvernements, l’autre avec les partis frères et avec les masses, sans compter la diplomatie des services secrets.

(2) Sans doute l’UE n’a-t-elle pas l’équivalent des partis communistes, mais, de pair avec les États-Unis, elle dispose de nombreuses ONG à prétention démocratique qui s’agitent en Europe de l’Est.

(3) Sous réserve d’une grande prudence à l’égard des énormes masses humaines que représentent la Chine et l’Inde.

(4) L’exaspération n’est pas moindre aujourd’hui en Russie. Sans chercher quel côté a commencé, on notera qu’à l’Ouest, dirigeants et médias sont les plus excités, le peuples beaucoup moins, alors qu’en Russie, il semble que les dirigeants, Poutine en particulier, jouent plutôt un rôle modérateur face à un peuple exaspéré.

(5) http://www.youscribe.com/catalogue/tous/interview-emmanuel-todd-l-allemagne-tient-le-continent-europeen-2493433

(6) Entretien – Bild 16 mai 2014.

(7) Il est vrai moins désintéressé que Schmidt en raison de ses intérêts dans Gazprom.

(8) Zbigniew Brzeziński, Le grand échiquier, 1997.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

33 réactions et commentaires

  • Louve Bleue // 03.10.2014 à 05h39

    L’enfer est pavé de bonnes intentions. Voilà ! Et les valeurs de liberté et de démocratie, tout le monde sait maintenant en Europe et aux USA que ce ne sont que des chimères. J’en viens à ne plus souhaiter la démocratie, à penser que ce n’est pas le garant de la paix, de la sérénité , du progrès, de l’écologie. Pour des projets durables et intelligents, la démocratie me semble aujourd’hui un obstacle. Mais c’est en fait que nos démocraties sont sous la tutelle manichéenne des oligarques néo-libéraux. C’est aujourd’hui la caste des commerçants qui domine , ce n’est pas la démocratie ce truc là ., ni surtout la liberté des individus . C’est un énorme malentendu : confondre la liberté de la finance avec celle des individus.
    …L’enfer je vous dis !

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    • Kiwixar // 03.10.2014 à 08h12

      La démocratie représentative occidentale n’est qu’UNE des formes de démocratie, et elle est calamiteuse. En donnant les clés du camion pendant 5 ans à des bouffons qui mentent comme des arracheurs de dents et sont mis en place par les financiers, on finit en servage complet, abrutis de pains et de jeux, fracassés par les impôts qui partent en majeure partie dans les poches des oligarques, pendant que toute notre richesse est privatisée (dernière : la Française des Jeux, hyper rentable).

      Demandez aux Chinois si ils préfèrent leur système politique (IQ-cratie darwinienne, où les meilleurs veulent être fonctionnaires locaux, puis régionaux, puis nationaux) à notre « démocratie », vous serez étonné du résultat. Si en Russie 85% des gens sont contents de Poutine, en Chine ils doivent bien être 60-70% contents de leur gouvernement (pollution exceptée). Quand à la corruption, on va être d’accords : il y en a ici comme là-bas.

      Mais en Chine et en Russie, les classes moyennes grandissent, le niveau de vie s’améliore, et les banques centrales sont nationalisées, donc ils ne paient pas d’intérêts (servage) quand ils impriment du pognon. Et les dirigeants chinois et russes oeuvrent manifestement pour l’intérêt de leurs pays. Les nôtres?

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      • Alae // 03.10.2014 à 11h17

        « Demandez aux Chinois si ils préfèrent leur système politique (IQ-cratie darwinienne, où les meilleurs veulent être fonctionnaires locaux, puis régionaux, puis nationaux) à notre “démocratie”, vous serez étonné du résultat. »

        Les Chinois aspirent à devenir fonctionnaires au moins depuis la mise en place des examens impériaux par les Qin (221-207 avant JC), qui permettaient d’accéder, pareil, au mandarinat local, puis régional, puis national. Le système a perduré, bon an mal an, jusqu’au début du XXème siècle. Il a été aboli en 1905, puis rétabli de facto ; du coup, vous avez raison, ils ne sont certainement pas près d’y renoncer.
        L’Empire du Milieu semble bien avoir une sorte de génie de l’inamovibilité.

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        • isidore // 03.10.2014 à 15h35

          L’histoire de la Chine améne , à mon avis à étre plus nuancé . L’empire Qin ne me semble pas beaucoup plus déterminant dans l’affaire que celui de Rome , pour nous .
          Le fait que l’empire Chinois est réussi à détourner ses barbares au dépend de Rome ne sufit pas à garantir une pérénité impériale . La situation s’est retournée par la suite . La ‘continuité’ des institutions est relative , construite de toute piéce par les pouvoirs Chinois successifs pour se donner une légitimité .

          L’invasion Mongole a représenté un changement plus décisif , pour une Chine qui était aupavant largement ouverte , commerçante et propére .
          L’immobilisme Chinois me semble plus une conséquence du traumatisme Mongol que de l’empire Qin . Les Chinois dit d’outre-mer qui ont fuit à cette époque la Chine témoigne de la persistance d’un autre esprit , quoiqu’il soit devenu celui d’une diaspora , mélangée , mais à l’intérieur ont persister aussi d’autres tendances . Le réveil de la Chine montre que ce n’est pas négligeable . La question certes , reste ouverte de savoir s’il ne s’agit que d’un accident historique , je ne crois pas que malgré tous les défauts du régime actuel , la population Chinoise est envie de se refermer . D’autant que les prétendants actuels à l’héritage Mongol : les Russes proposent autre chose , l’inverse des Mongols , un développement au profit des Chinois et au dépend de l’Occident .

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    • Demoralisateur // 03.10.2014 à 14h30

      « Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie et la France ne saurait l’être, le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. » – Sieyes, Discours du 7 septembre 1789

      Pour douter de la démocratie, encore faudrait il l’avoir déjà expérimenté !!!!!!!!

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      • Vallois // 03.10.2014 à 16h11

        A Rajouter le discours de Robespierre aux Jacobins en 1792 confirme le fait :
        « La source de tous nos maux, c’est l’indépendance absolue où les représentants se sont mis eux-mêmes à l’égard de la nation sans l’avoir consultée.

        Ils ont reconnu la souveraineté de la nation, et ils l’ont anéantie.

        Ils n’étaient de leur aveu même que les mandataires du peuple, et ils se sont faits souverains, c’est-à-dire despotes, car le despotisme n’est autre chose que l’usurpation du pouvoir souverain.

        Quels que soient les noms des fonctionnaires publics et les formes extérieures du gouvernement, dans tout État où le souverain ne conserve aucun moyen de réprimer l’abus que ses délégués font de sa puissance et d’arrêter leurs attentats contre la constitution de l’État, la nation est esclave, puisqu’elle est abandonnée absolument à la merci de ceux qui exercent l’autorité. »

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  • dupontg // 03.10.2014 à 06h49

    L »elite veut instaurer partout la democratie car c’est un regime faible et facilement manipulable..
    L’ancien modele mis en place par l’occident neocolonialiste en afrique à base de dictatures a montré ses limites…
    rien ne vaut une bonne democrassie representative truquée à la sauce media et oligarque..

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  • Randy // 03.10.2014 à 07h14

    Bonjour,
    Comme nous, les états unis sont en ploutocratie,
    En démocratie, les gouvernés contrôlent les gouvernants.
    Seul, une assemblée constituante Tirée au sort pourra amener une démocratie.

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    • beslay hubert // 03.10.2014 à 11h08

      Comment faire comprendre que nous ne sommes pas en démocratie ce que nous appelons démocratie n est pas la démocratie je crois que c’est sur ce point qu il faut se battre.
      La démocratie c’est tous ensemble
      Ou avez vous vu que nous décidions tous ensemble
      le système le ne permet pas
      Donc il faut changer de système
      Cela sera possible quand nous serons assez nombreux à descendre dans la rue pour le exgiger

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      • pan2fire // 04.10.2014 à 01h05

        La démocratie représentative s’auto-détruit. Dans une économie capitaliste, sous un vernis électoral, elle conduit à la ploutocratie. Est-ce inévitable, je ne sais pas, mais c’est ce qui se passe (s’est passé) partout.

        L’alternative à la démocratie représentative n’est pas la dictature qui est souvent présentée comme épouvantail pour que nous acceptions le statu-quo, c’est la démocratie participative.
        Pour une courte présentation de ce que ça peut être, je suggère d’écouter Jacques Testart dans son débat avec Paul Jorion l’année dernière.
        Le débat dans son ensemble est passionnant, mais la présentation de la démocratie participative commence vers 11’20’.

        http://www.dailymotion.com/video/xyyimc_conference-jorion-testart-2-2_news&start=684

        Bien sûr aujourd’hui la démocratie participative est une utopie, non-pas parce que ça ne marcherait pas (il y a toutes les chances que ça marche extrêmement bien), mais parce que les forces qui sont actuellement aux contrôle de nos sociétés y voient une menace existentielle pour elles-mêmes.
        Cependant sous la houlette de la ploutocratie électorale nous sommes en marche vers le chaos social et du cœur du chaos quelque-chose peut renaître. Travaillons à ce que cela ne soit pas la servitude volontaire et la dictature qui renaisse, mais au contraire que naisse la démocratie participative.

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  • isidore // 03.10.2014 à 07h52

    Cet article me semble formuler tout à fait correctement le jeu actuel à front renversé .
    Un aspect du diabolique de la diplomatie Russe mérite d’étre développé à mon sens . Je m’inspire là du Faust de Goethe , ce qui ne doit pas échapper aux Allemands .
    Méphistophélés apparait à Faust au moment où celui-ci croit avoir trouvé la vérité définitive . Et détail important ( le diable est dans les détails …) se glisse par une faille géométrique .
    Un cercle contenant une figure , est censé barrer la porte au Diable . Mais cette figure comporte nécessérement une faille : la division du cercle ne peut étre parfaite , à cause du coté transcendant de Pi .
    Ainsi le camp du Bien sait au fond de lui méme , qu’il est de mauvaise foi et que sa connaissance de la vérité sera fatalement mis à défaut , par le camp du Mal et causera sa perte …

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    • Alae // 03.10.2014 à 11h39

      C’est moi ou Hureaux confond idéologie démocratique et idéologie ploutocratique impérialiste déguisée ? Il a l’air de prendre pour argent comptant les mots employés par Bruxelles/Washington (« démocratie, liberté », et blablabla) et de ne pas voir ce qui se cache derrière… Pourtant, la collusion entre l’UE/Washington et des oligarques/néonazis en Ukraine devraient l’alerter, non ?

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      • isidore // 03.10.2014 à 15h16

        Il y a malentendu sur la démocratie . Hureaux se meut dans une conception classique où l’on veut ignorer ce malentendu . A mon avis il a , dans une perspective optimiste raison , parce rien n’est encore joué définitivement .
        Pour developper un peu plus : la démocratie peut se comprendre comme seulement formelle ou superstructurelle , comme condition du maintien et de la culture de ce qui en est sa base , je vais dire la démocratie économique . Mais un jeu complexe s’opére entre ces deux aspects . A mon avis les Anglo-saxons ont cette supériorité sur nous , notre conception , d’accorder la priorité à la démocratie économique , sauf qu’en pratique la démocratie formelle n’est pas une garantie suffisante . Elle peut étre pervertie et c’est à mon avis le cas actuellement .
        Le libre échange ( international ) serait la garantie ultime , d’où la conséquence que tous proctectionnisme est un crime .
        Ce qui n’entre pas dans les considérations des uns et des autres et qui est nouveau actuel , c’est ce qui se passe lorsque l’ensemble du monde est en libre échange , ou l’a été .
        Alors à mon avis se révéle le non-dit , l’insupportable , la montée des patrimoines et du pouvoir de quelques uns contre tous les autres . Alors il apparait que la civilisation est mortelle et cause de notre mort .
        Il faut passer par un réajustement des plus puissants aux dépends d’autres plus puissants ou régresser . Le choix se pose de qui socialement doit disparaitre . Si le choix ne se fait pas , çà devient une question biologique , c’est pire .
        Pour l’instant , en accord avec l’auteur les choix peuvent étre encore faits , c’est ce qui se joue entre l’occident , unifié ,de force et de corruption et le reste qui peut prétendre à un meilleur sort .

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  • ioniosis // 03.10.2014 à 08h43

    « En tous les cas, il est clair que pour l’Union européenne, l’État unitaire et l’intégrité territoriales ne sont sacrés nulle part, sauf en Ukraine. »

    Et pourtant washington et ses valets européens , devront se faire à l’idée ,
    Qu’en plus de la crimée, qui a rejoint démocratiquement la russie,
    Une nouvelle partition qui semble irréversible au vu des évènements
    Et crimes de guerre ,s‘est crée, « la nouvelle russie » une fédération
    Comprenant les républiques populaires de Donetsk et celle de Lougansk ,
    Ayant les contours des ex-oblasts ukrainiens.

    Union européenne et russie

    « La diplomatie idéologique ne se veut pas d’abord la défense d’intérêts ; elle vise la fin de l’histoire. Tout ce qui s’oppose à sa perspective eschatologique ne peut donc qu’exaspérer ses tenants.
    L’idéologue, lui, ignorant le compromis, est ouvert à toutes formes d’hybris. »

    C’est le pourquoi du fanatisme idéologique des pro-européistes dans chaque pays

    De la vieille Europe , et notamment en France , et c’est le sens de la dictature

    Européenne , un fascisme construit à petit pas par une pseudo élite politique
    Dirigée et manipulée depuis 40 ans par les services spécialisés de la propagande
    US , dont la french américan foundation en est un bras.
    Qui comme le dit si bien l’auteur ,

    « au sein de l’Union européenne, l’idéologie semble aujourd’hui fonctionner sans prise sur le réel, »

    http://www.youtube.com/watch?v=ARZmCFaE4Ws&list=UUf9dEiQAcHb25GTgFX-cfQg

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  • SD Nocontent // 03.10.2014 à 09h57

    C’est bizarre, à la lecture de ce texte quant-il nous écrit , La diplomatie idéologique, elle, à la différence de la diplomatie classique, ne cherche pas d’abord à défendre des intérêts mais à propager des principes ou des idées, en omettant toute la partie souterraine, ou devrais-je dire
    de la prédation économique qui l’accompagne , je n’ai pas pu m’empêcher de faire un parallèle avec la colonisation de rapine du 19enne siècle, où pour piller les richesses africaines avec bonne conscience, on disait que l’on apportait la civilisation ( structures administratives ,éducation, santé, infrastructures, découpages territoriaux religions…..aux sauvages, comme quoi le temps passe mais la technique reste la même.

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    • ioniosis // 03.10.2014 à 10h55

      la prédation économique est indissociable en effet , mais les bénéficiaires ne sont plus les étâts ,

      comme au xix° et xx° siecles , mais des multinationales qui ont supplantées le pouvoir politique,

      qui ont pour programmées la destruction des étâts , étâts unis compris ., ils ont donc inventées et programmées le pseudo mondialisme « inévitable »

      c’est pourquoi l’idéologie prime sur les intêrets réels des étâts.
      un fanatisme idéologique ,évinçant toute aspiration légitime des peuples en général, et de toutes indépendance économique, politique, militaire et sociétale.

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      • Renaud 2 // 03.10.2014 à 16h09

        Il ne faut pas perdre de vue ce que pensent ceux qui nous gouvernent. David Rockefeller disait en 1991 :  » La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est assurément préférable à l’autodétermination nationale pratiquée dans les siècles passés. » Les multinationales sont là pour remplacer les Etats-Nations. Que ce soit la Commission Européenne, le redécoupage du Moyen-Orient ou les différents traités (TAFTA, TISA), tout cela oeuvre à cette fin de supprimer les voix des nations (on le voit d’ailleurs bien dans la vidéo postée par « ioniosis » ci-dessus).

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  • Paola44 // 03.10.2014 à 10h04

    Tout est dit, tout est expliqué, c’est limpide et magistral. Merci beaucoup pour cet article!

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  • reneegate // 03.10.2014 à 10h33

    et qui laisse se creuser des fossés aussi profonds? des Fabius dont le logiciel (pour reprendre votre terme) ne contient que peu d’opérations et bien souvent un seul opérande, malheureusement.
    De même en économie, nous avons des Sapin, Moscovici. Il est facile dès lors de prédire le résultat, sans aucune aide logicielle, le calcul est basique.

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  • Michel LONCIN // 03.10.2014 à 13h04

    La défense des traditions chrétiennes, fondement même de la civilisation ocidentale jusqu’au prétendu « siècle des Lumières » DEVRAIT suffire « à faire une doctrine, à justifier un emballement médiatique de type manichéen comme celui qui règne dans le camp d’en face » !!! Mais, précisément du fait de l’idéologisme diabolique des prétendues « Lumières » (il a débouché sur le siècle des Révolutions puis celui des guerres mondiales, preuve à suffisance de son essence diabolique), l’Europe, RENEGATE et auto suicidaire, a ROMPU avec ses racines !!! Cette idéologisme est à la base de la politique des Etats-Unis : c’est un authentique combat du BIEN (représenté par la Russie) et du MAL (incarné par les Etats-Unis et les auto-ploutocrates de l’UE) que l’on assiste aujourd’hui !!!

    S’agissant de l’Allemagne, outre l’espèce de DICTATURE qu’elle fait régner sur l’Europe, je ne puis me défendre que sa politique ukrainienne (reflet de ses traditions bismarckiennes) relèvent d’une nouvelle « Drang nach Osten » d’espèce non plus militariste à la prussienne mais économico-financière … Gorbatchev a eu GRAND TORT de lui permettre de se réunifier à si bon compte : on en mesure les effets aujourd’hui …

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    • Daniel // 03.10.2014 à 14h44

      Une analyse assez lucide. Perso je pense que les « prétendues Lumières » ne sont qu’un mythe pour voiler l’expression intellectuelle de la Renaissance et même du Moyen Âge, essentiellement régionalisés, pour développer l’idée d’élargissement de la conscience de Continent, étendue notamment aux classes populaires. C’était un acte plutôt politique, je dirais, que vraiment un mouvement intellectuel.

      Cependant des concepts comme ceux de manichéisme et machiavélisme, si bien qu’originaires du Moyen Âge et de la Renaissance restent toujours d’actualité. La lutte éternelle du Bien contre le Mal qu’on voit à travers les discours des politiciens américains et les films de Hollywood (parmi bien d’autres) en est bien la preuve, à laquelle on a ajouté le principe des deux poids, deux mesures. Le national-socialisme de Hitler incarnait le Mal absolu, mais le néonazis de Kiev incarnent, eux, le Bien !! l’islamisme de Ben Laden était aussi le Mal mais celui de l’EI peut, qui sait, devenir un allié du Bien….

      Je suis d’accord que Gorbachev a accouché d’un Eltsine mais celui-ci n’a pas accouché d’un Poutine. En remettant les pendules à l’heure russe, notre cher Vladimir a attiré les foudres de Washington et de ses laquais du Vieux Monde qui les voulaient à l’heure de Londres City et Wall Street. Poutine, celui qui veut le bien de son pays incarne le Mal ; l’Occident qui veut anéantir le pays de Poutine c’est le Bien. En toute sa splendeur !

      Très bon billet, merci, Olivier.

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    • Renaud 2 // 03.10.2014 à 16h17

      Je pense qu’à l’origine du protestantisme, des Lumières et des révolutions se cachent les intérêts du pouvoir marchand. Le catholicisme (et aujourd’hui on le voit l’Islam tel que pratiqué par l’Iran au niveau de la finance), et son interdiction de l’usure, était un ennemi de la Banque. En quelques siècles, on est passés de l’usure représentant le Mal, à l’usure comme fondement même de notre société. L’argent aujourd’hui peut être assimilé à de la dette, du crédit, des intérêts, de l’usure donc.

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    • Micmac // 03.10.2014 à 19h49

      Je ne vois pas du tout en quoi la situation contemporaine à quoi que ce soit à voir avec les « Lumières ». J’y discerne plutôt une restauration de type médiévale, avec la réappropriation des biens collectifs entre quelques grands seigneurs oligarchiques.

      Les lumières installés par les banquiers? J’en doute fortement. Méfiez vous des idées trop simples… S’il y eut des penseurs proto-libéraux, il y eu aussi un Rousseau clamant haut et fort, avant Karl Marx, que la propriété est un vol… Et il n’était pas une exception.

      Mais ce dont il faut le plus se méfier, c’est du vol des mots par l’oligarchie :

      Non, nous ne sommes pas en démocratie. Donc, critiquer la démocratie parce que ceux qui nous gouvernent prétendent être démocrates est une erreur.

      Non, les idées issues des Lumières ne sont pas du tout au cœur des politiques que nous subissons, même si la propagande fait beaucoup d’effort pour nous le faire croire. Donc, critiquer les Lumières en s’appuyant sur la situation contemporaine est une erreur. Et puis quelles Lumières? Il y a tant et tant d’idées venant de penseurs différents dans ce mouvement que critiquer les Lumières en vrac constitue pour le moins un vaste programme…

      Non, les droits de l’homme ne sont pas du tout au cœur des préoccupations…etc On pourrait continuer pendant des pages et des pages. Mais la critique du « droitdelhommisme » m’énerve particulièrement :

      Les « Droits de l’Homme » en soit sont une très bonne chose. Sinon, sur quoi s’appuyer pour critiquer les néonazes de Kiev? Que la propagande occidentale se serve de ce principe pour justifier une politique qui va à l’encontre de ce principe même ne le disqualifie pas.

      Il faut bien comprendre Orwell sur l’inversion du sens des mots.

      Et aussi, il faut accuser nos dirigeants de mentir lorsqu’ils se justifient par de grands principes. Critiquer les principes, c’est inutile et nuisible, c’est se tirer une balle dans le pied. Sur quoi se base une contestation sans principes? Ce serait une très grande victoire de ces hypocrites qui jouent sur les mots, d’abandonner les principes mêmes de la contestation, de se retrouver dans une situation de critique pour la critique, ou de critiquer pour rétablir un ordre ancien tout aussi injuste que l’ordre présent.

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  • Crapaud Rouge // 03.10.2014 à 13h39

    Très, très intéressant ! Des questions basiques approchées de façon compréhensibles par le plus grand nombre. Dans cette « crise ukrainienne », il est clair depuis le début que les US/UE refusent à la Russie le droit de défendre ses intérêts légitimes, et ce au nom de « principes », (liberté et démocratie), qui ont été vidés de leurs sens. Il était donc crucial de rétablir le distinguo classique/idéologique en matière de diplomatie, et crucial de le faire aussi bien, avec concision et rappels historiques. (Note: le dessin est superbe !)

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  • tchoo // 03.10.2014 à 14h27

    La caractéristique de notre monde occidental, c’est le détournement des mots: en effet instaurer la paix qu’ils disent, alors que pour cela ils sèment le chaos partout
    Démocratie qu’ils crient, alors que le système actuel s’inspirant de la démocratie, n’est rien moins qu’un système servant à capter le pouvoir tout en faisant croire au peuple qu’il est souverain.
    Or nous abandonnons notre pouvoir entre les mains de polticiens qui n’ont de compte à rendre à personne, si ce n’est que tous les 4, 5, ou 6 ans, sachant que à chaque échéance les ploutocrates se sont organisés pour restreindre les choix et les rendre obligatoire.
    La Démocratie n’est pas cela, c’est le gouvernement par le peuple pour le peuple, cela s’organise différement en ayant surtout à l’idée que les élus sont nos représentants et que si ils faillissent ils sont révocables.
    Il faut donc repenser tout le système, en gardant à l’esprit que le pouvoir compromet, corrompt et qu’il ne peut être donc que temporaire et précaire

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    • Ras // 03.10.2014 à 16h13

      Je vous conseil le livre de Mr Dupuis-Déri, « Démocratie. Histoire politique d’un mot aux États-Unis et en France », Francis, Ed. Lux, 2013.

      Très éclairant sur ce malentendu qu’est la démocratie occidentale. Seul la Suisse applique les véritable fondement de la démocratie. Les autres pays sont plus dans le sens de l’aristocratie élective.

      https://www.youtube.com/watch?v=KVW5ogGDlts

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    • bruno // 03.10.2014 à 16h40

      thèse,antithèse.

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  • sadsam // 03.10.2014 à 14h47

    Merci Olivier de nous avoir fait découvrir ces deux articles si synthétiques et si clairs, à diffuser parmi nos connaissances.

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  • Andrea // 03.10.2014 à 16h27

    Le role de l’UE et comment cela fonctionne – en partie tout simplement pcq l’UE est une grande machine bureaucratique.

    Les principes, lois, directives, standards, conditions, etc. sont couchés sur papier mais sont pour les grand principes complètement déconnectés de la réalité. (Pas le cas pour le phyto-sanitaire, la taille des prises éléctriques, etc.) C’est cela qui permet le fonctionnement: tout le monde est d’accord sur des méga-trucs vide de sens, la discussion d’exemples concrets / de changement de fonctionnement / de prises en compte de cas particuliers / etc. n’est pas possible, cela soulèverait des discussions, des contradictions, une prise avec le réel. Ceux qui siègent doivent se trouver dans un univers balisé ou tout est cuit d’avance, on vote ou déclame toujours dans la même direction. (Conserver son poste hyper bien payé joue aussi un rôle.) D’autres régimes ont fonctionnés de cette façon. Notamment des dictatures.

    En plus, cette allegiance à des principes supra-ordonnés donne bonne conscience et permet l’UE de se voir comme une force du ‘bien’ qui est de par sa nature expansionniste, intégrer d’autres, la périphérie, devient un acte civique, bénéfique, c’est ramener des ‘sauvages, des exclus’ dans un bercail de droit, de démocratie, de prospérité, de justesse, d’harmonie, de bonheur.

    C’est une couche de tarte à la crème qui permet de camoufler bcp de choses. Dans un univers comme celui-là les contradictions n’existent plus. Les opinions / dires / positions des ‘leaders’ sont acceptés sans réflexion, car ce sont la seule boussole captable, et alors c’est certains individus qui dirigent tout.

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  • isidore // 03.10.2014 à 17h29

    Comme je disai plus haut le diable est dans les détails . Je reviens sur quelques détails . Et un moment majeur dans l’Histoire du Monde , l’empire Mongol .
    Cet en effet suite à cet empire que richesse et pouvoir ont basculé de la Chine à l’Occident .
    Et tout cela tient à des détails . Le chameau des Turcs ( au temps où les Turs étaient en Asie Centrale et controlaient le commerce international au profit de la Chine ) par ex , n’a rien à voir avec le dromadaire des Arabes , animal qui ne supporte pas le froid , ni la montagne avec ses semelles plates , au contraire du chameau qui y grimpe comme un cabri .
    Les chevaux Mongols n’ont eux non plus rien à voir avec les chevaux Arabes . Ce sont des détails qui ont fait basculer l’odre du monde . Ce sont d’autres détails techniques , tardivement découverts , sur la navigation qui ont permis d’ouvrir une route maritime au Sud

    Aujourd’hui , ici maintenant , les gazoducs et oléoducs supplantent les transports par mer et redonnent une importance ( grande ) à la route intérieure , dite de la Soie . Ce détail pourrait refaire basculer l’ordre du monde dans l’autre sens . Comme l’ordre magnétique terrestre a à plusieurs reprises inverser ses poles .

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  • adrien // 03.10.2014 à 20h05

    Merci pour cet article. Une remarque sur le rôle des E.U. dans la crise avec l’Ukraine : je ne vois pas qu’ils aient joué le rôle de frein : ils sont les déclencheurs (Mc Cain et Nuland à Maïdan entre autres). L’origine de la construction de l’Europe (selon archives déclassifiées), suivie de l’extension de l’Otan sont leur œuvre .Les dirigeants européens sont exécutants zélés .

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  • Hugo // 04.10.2014 à 12h51

    C’est une guerre froide entre l’EU et la Russie. Dans cette lutte d’influence, ne considérer que les valeurs morales, c’est être l’idiot utile de Poutine. La caricature qui illustre l’article est une absurdité. Je rappelle que la Russie, c’est 17 098 242 km2, alors que l’Union européenne n’a que 4 493 712 km2. La Russie n’a pas un quelconque droit légitime à influencer ses voisins. Ni l’EU. Ce droit n’existe pas. C’est chacun pour sa gueule.

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  • madake // 06.10.2014 à 03h55

    Voici des analyses très intéressantes, et fines, inspirant la réflexion, et qui sont bien plus pertinentes que ce qui nous est asséné à l’envi dans les médias.
    L’UE, dont l’histoire illustre bien les propos de Roland Hureaux, et qui combine les influences conjointes, et dominantes des USA, du Royaume-Uni, de l’Allemagne, avec la complaisance et le silence servile de la France, prend une direction effrayante.
    La construction Européenne bâtie selon les vues de l’European Round Table, et le triomphe du libéralisme économique et financier, donnent naissance à une redoutable entité.
    Redoutable par son arrogance, sa déconnexion complète de tout lien démocratique, et son mépris des peuples qui la composent.
    Il semble bien que les préoccupations des élites européennes répondent à de mystérieux desseins, dont seuls les initiés ont l’accès, et qui expliqueraient leurs décisions?

    Que ceux qui n’ont jamais ressenti celà me jettent le premier « Complotiste! »

    Pour l’UE, informer les populations est inutile et superflu. De toutes façons, ni leurs besoins, ni leurs volontés n’ont voix au chapitre, car les députés européens n’ont qu’un rôle consultatif, c’est la Commission €uropéenne qui prime.
    Elle peut donc décider souverainement notre soumission.

    Ne manichéons point, gardons nous des idéologies évoquées par R. Hureaux, et de leurs solutions extrèmes, restons les pieds sur terre, observons, identifions….mais quelle est la citation d’Edmund Burke?
    Ah!

    « Pour que le mal triomphe il suffit juste de l’inaction des hommes de bien. »

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