Un excellent débat en Belgique sur les médias !!! Reprenez-le, téléchargez-le (pour qu’il ne disparaisse pas…) et diffusez-le !
MICHEL COLLON : « J’ai eu la chance de participer la semaine dernière à un débat assez extraordinaire. Avec un vieil ami Bernard Hennebert, dont j’apprécie depuis longtemps le travail pour la démocratisation et l’accès de tous à la culture. Mais aussi, et c’était nouveau, et même exceptionnel, avec une journaliste qui a travaillé 19 ans à RTL-TVI (équivalent belge de TF1).
Avec un courage et une franchise remarquables, Nadia Bouria a témoigné sur base de son vécu (à partir de 29′) : comment fonctionne la désinformation, quelles sont les cibles, journalistes sans formation, infos non vérifiées, bâclage des sources, info-marchandise : » Le but n’est pas de vous informer, mais de faire de l’argent ». Elle a aussi parlé des « relations quasi-incestueuses » entre le monde politique et les médias dans les reportages de guerre.
J’ai été particulièrement ému d’entendre ce témoignage courageux. Nous nous rejoignons très fort, il me semble, Nadia qui a travaillé dans le système, et moi qui travaille hors de ce système pour développer une info indépendante. Même diagnostic en général : c’est un système dont la plupart des journalistes ne sont même pas conscients. Mais un système qui fait grand tort aux citoyens.
Mon exposé (à partir de 47’15″) rebondit sur cette analyse exceptionnelle de Nadia Bouria, en recherchant les causes des médiamensonge sur les guerres et du refus de tout débat et autocritique (exemples récents : Ukraine, Syrie dans la presse occidentale), et fait appel à… Albert Einstein pour expliquer le système médiatique et politique.
Dans le dialogue qui a suivi, nous avons répondu à une jeune étudiante (le débat était organisé par une école de communication bruxelloise) demandant s’il était encore possible d’être journaliste, nous avons tous deux répondu que c’était un métier magnifique, mais à condition de pouvoir l’exercer de façon vraiment indépendante, et que là était le problème…
L’ensemble de la vidéo n’est pas bref, c’est un fait, mais les questions du public s’avèrent fort intéressantes. Les réponses aussi, je crois, enfin à vous de voir… » (Source : AgoraVox)
Nadia BOURIA : Formatrice, Juriste et Journaliste (ex-RTL-TVI)
Michel COLLON : Journaliste, essayiste et fondateur du collectif indépendant Investig’Action.
Bernard HENNEBERT : Journaliste et écrivain. Fondateur et coordinateur de l’Association des téléspectateurs Actifs (A.T.A.).
Olivier MUKUNA : journaliste travaillant sur la question de la liberté d’expression et celle du métissage au travers du prisme médiatique francophone, et co-fondateur du site d’informations FDC
Voici le débat. Il y a différentes présentations vidéos (complète ou en extraits, en fonction de votre temps) :
La version longue des exposés : (Edit : enlevée à la demande de Mme Bouria, comme la transcription)
Téléchargez absolument la vidéo ici, des fois qu’elle disparaisse… (click droit + « enregistrer la cible sous »)
Les extraits :
, L’extrait de Michel Collon :
Les questions :
Michel Collon – Bonsoir, merci.
J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt les interventions précédentes et j’ai découvert vraiment avec beaucoup d’intérêt le diagnostic courageux qui vient d’être fait sur la manière dont on est informé. A savoir qu’on n’est pas informé, on est en fait vendu, il n’y pas d’information, il y a une marchandise. Et je partage très largement le diagnostic qui a été fait et je crois donc qu’il faut essayer de l’approfondir sur certains points et de voir surtout ce qu’on peut faire à partir de ce diagnostic-là.
J’aurais une nuance en entendant que les différences en RTL, RTB et Le Soir proviennent du public visé et du niveau plus ou moins élevé des études. Oui ça joue sur le style de l’information mais quand j’analyse, ce qui est le cœur de mon travail depuis une vingtaine d’années, comment les médias nous informent sur les guerres, je dois constater qu’il n’y a pas de différence. Il y a une différence dans le style, dans la présentation mais sur le fond ils disent tous la même chose. On est soi-disant dans une presse pluraliste et les mêmes médias-mensonges sont repris à chaque guerre par tous les médias, qu’ils soient populaires ou intellos. Il n’est pas possible, depuis vingt-cinq ans que je suis ça en Belgique ou en France, avec les médias traditionnels d’apprendre la vérité sur n’importe quelle guerre qui est menée par les Etats-Unis ou la France, c’est chaque fois un festival de médias-mensonges.
Pour prendre la dernière, on nous a dit dans tous les médias que Bachar el-Assad avait massacré son peuple avec des armes chimiques. Des médias comme Investig’Action et quelques autres dans le monde ont dit dès le début ‘’Bachar n’est pas un Ange mais ça ne tient pas debout’’, tous les indices sur le terrain montrent qu’en fait c’est des terroristes de l’opposition qui l’ont fait. Et en tout cas, ce genre de choses il faut être prudent et au contraire de toute la presse traditionnelle qui a conclu ‘’c’est Bachar, il faut intervenir, il faut lui faire la guerre, il faut le renverser’’, on appelait à des enquêtes sérieuses. On vient d’avoir la semaine dernière un des plus réputés journaliste des Etats-Unis, Seymour Hersh, qui, se basant sur des confidences de militaires et de hauts responsables des affaires étrangères des Etats-Unis ont dit ‘’oui, c’est pas Bachar qui a utilisé les armes chimiques, ce sont ce qu’on appelle les rebelles ou les terroristes’’. Est-ce qu’il va y avoir une autocritique quelque part ? Est-ce qu’il va y avoir un débat ‘’On vous a dit ça mais c’est faux. Pourquoi est-ce qu’on s’est trompé ? Pourquoi est-ce qu’on a refusé d’inviter les gens qui disaient le contraire ? Pourquoi est-ce qu’on n’a pas traité le public en adulte en lui disant : c’est compliqué, il faudrait une enquête, soyons prudents.’’ Et si ça se passait seulement une fois pour une guerre OK mais en réalité, et c’est ça qui est frustrant dans le job que je fais depuis vingt ans, c’est chaque fois les mêmes procédés médias-mensonges, ça se voit comme le nez au milieu de la figure et chaque fois ces journalistes expérimentés qui nous disent ‘’nous, on est des pros, on est objectif, on a des exigences déontologiques’’ retombent dans le même panneau à chaque fois. Donc la question c’est : comment c’est possible ?
Sur l’Ukraine souvenez-vous, Le soir ici (Michel Collon montrant une édition du quotidien) ‘’Le bain de sang. Les rues de Kiev étaient à feu et à sang, les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles sur les manifestants, au moins soixante mort.’’ Le lendemain ‘’il faut intervenir, il faut intervenir militairement en Ukraine. ‘’ A ce moment-là nous avons dit, sur base d’autres sources locales, ‘’c’est pas évident, il faut une enquête’’ et toujours la question dans ce genre de cas ‘’à qui profite le crime ?’’. Et maintenant, ce qu’on a appris par une conversation qui a été captée entre Ashton, la ministre des affaires étrangères de l’Europe, et un commissaire européen qui lui a dit ‘’vous savez ceux qui ont tiré là sur la foule, c’est pas les forces du président qui a été renversé, c’est au contraire les rebelles, parmi lesquels des groupes d’extrême droite, soutenus par les Etats-Unis’’ et a dit ‘’on va avoir un problème’’ et Ashton fait semblant qu’elle est sourde et qu’elle n’a rien entendu. Sur internet cette chose-là a circulé, dans les médias non. Finalement maintenant on apprend qu’avec une enquête d’un jour ou deux, on pouvait voir qu’en fait on a tiré et sur les manifestants et sur les forces de l’ordre, que ce sont les mêmes balles et que c’est d’un endroit qui était tenu par l’opposition.
Et ça c’est un scénario qu’on a déjà vu en 2002 quand il y a un coup d’état militaire de la CIA contre Chavez au Venezuela. Il y a une manif des opposants à Chavez, il y a une manif de Chavez qui défend le palais présidentiel et à un moment donné, du sixième étage des immeubles, on tire sur les deux manifs qui elles ne peuvent pas être en contact puisqu’il y a des immeubles entre les deux manifs, donc on voit bien que c’est une troisième force. Et quand le coup d’état échoue, les snipers sont exfiltrés et se retrouvent comme par hasard aux Etats-Unis. Donc c’est un scénario qu’on a déjà vu et vous croyez que tous ces grands médias, tellement arrogants, vont être prudents et dire ‘’soyons prudents, faisons une enquête’’ ? Non, directement c’est : ‘’l’Ukraine, il faut renverser Ianoukovytch’’. Et je pourrais multiplier les exemples sur la Lybie, le coup des armes chimiques on l’avait déjà fait à propos de l’Irak et toutes les atrocités qu’on nous a sorties sur l’Irak, je pourrais parler du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Honduras, de l’Afghanistan… Chaque fois des erreurs qui vont toujours dans le même sens, toujours : ‘’Nous les médias occidentaux nous sommes avec les gentils, nous sommes les gentils, tout ce que nous faisons c’est bien, nous n’avons que des intérêts nobles : la démocratie, la lutte contre le terrorisme, ramener la paix etc… Les autres c’est toujours les mauvais, ils sont toujours des dictateurs, méchants etc…ils emploient toujours des mauvaises armes, ils font toujours des atrocités, ils n’ont aucune morale…’’,western, les gentils et les méchants. Et ça vous avez dans Le Soir, dans Le Monde, dans Libé donc les intellos aussi on les apprend pour des idiots, il ne faut pas croire.
Donc la question c’est : est-ce que tout ça obéit à une logique ou est-ce que c’est du hasard ?
Je pense que quand vous êtes, excusez-moi, le président des Etats-Unis ou le gouvernement français ou quelque chose comme ça et que vous décidez d’attaquer un pays qui ne vous a rien fait, qui ne vous menace pas, mais dans lequel il y a du pétrole, des matières premières ou un intérêt stratégique, vous ne pouvez pas évidemment dire au public et à la télé ‘’on va faire la guerre pour le pétrole, pour le fric etc…’’, ça se dit pas, c’est obscène, vous n’auriez pas de soutien. Donc vous êtes obligés de raconter des histoires et ces histoires, elles obéissent toujours à la même logique, ce que j’ai appelé les cinq principes de la propagande de guerre – et je crois que quand on a une réflexion sur les médias comme ce soir, il faut toujours partir de là – :
Un : On va toujours cacher les intérêts économiques, toujours cacher le fait que ce sont des guerres pour le fric. Qu’on me montre un seul exemple de guerre menée par les Etats-Unis ou l’Europe depuis vingt-cinq ans et même plus qui n’ait pas été motivé par le fric, un seul. Mais toujours on vous donne de merveilleux objectifs, très nobles. Ça devrait quand même faire un peu réfléchir, l’Europe, cette Europe qui donne des leçons au monde entier sur ce que c’est que la démocratie. Mais le plus grand tas de cadavres dans l’histoire il a été créé où ? En Europe ! Par des européens ! Avec des puissances d’argent derrière ! Donc un peu de modestie à mon avis, un petit peu moins d’ethnocentrisme et d’arrogance ferait du bien.
Un : Cacher les intérêts économiques.
Deux : Cacher l’Histoire. C’est-à-dire que dans toutes ces régions au Moyen-Orient, Afrique, Amérique Latine vous avez des problèmes légués par l’histoire mais qui ne tombent pas du ciel. Je veux dire que vous avez des conflits entre des populations, entre des religions, entre des ethnies etc…et ce qui est important c’est que, toujours, ces conflits ont été créés ou exacerbés par les puissances coloniales en vertu du classique ‘’diviser pour régner’’. Si on veut profiter des richesses d’un pays sans les payer, il faut évidemment empêcher les gens qui sont volés, pillés, exploités, il faut les empêcher de résister. Pour les empêcher de résister il y a la manière militaire évidemment mais c’est pas si simple et la meilleure manière c’est de les diviser entre eux et de faire en sorte qu’ils se tapent les uns sur les autres. Ça vous retrouvez dans tous les conflits dont je viens de parler, le rôle du colonialisme ou néocolonialisme derrière ce diviser pour régner.
Troisième principe de la propagande de guerre : il faut absolument diaboliser l’adversaire. Puisqu’on ne fait pas la guerre pour le fric, on fait la guerre contre un méchant. Donc le méchant doit être très méchant et il faut le prouver avec, surtout maintenant à l’ère moderne, des images. C’a toujours été ce que je raconte là, il ne faut pas croire que c’est depuis vingt ou vingt-cinq ans. On va sortir sur Investig’Action une vidéo sur les raisons de la guerre 1914-1918 et la propagande qu’il y a eu autour, c’est exactement la même chose. Mais là maintenant, cela s’est vraiment raffiné, évidemment avec les images, avec la manipulation des images et avec les procédés de manipulation qui sont permis dans l’audiovisuel. Donc il faut diaboliser l’adversaire, le présenter comme un monstre, sortir des images qui font pleurer dans les chaumières à l’heure des repas en disant ‘’ah oui, il faut faire quelque chose, c’est vraiment un monstre’’ ou ‘’c’est vraiment un danger donc nos gouvernements font bien d’agir contre ce dictateur dangereux’’.
Quatrième principe de la propagande de guerre : il faut inverser l’agresseur et l’agressé, il faut toujours dire qu’on vient pour protéger la victime. Dans tous les cas c’est faux, prenez le cas Israël-Palestine par exemple. On va vous dire, regardez les titres du Soir ou de tout le reste ‘’Israël fait des représailles, Israël se défend, Israël riposte’’, c’est incroyable. Israël a chassé les palestiniens de leur pays, de leurs maisons, de leurs champs il y a soixante ans, les palestiniens ne l’acceptent pas, ils luttent par différentes manières, et c’est à eux d’en décider, de temps en temps il y a une roquette qui tombe, OK. C’est rien comparé à ce qu’Israël a fait, n’empêche que dans les médias c’est ‘’Israël se défend’’, inverser la victime et l’agresseur. Et on peut multiplier les exemples là-dessus.
Le cinquième principe de la propagande de guerre c’est : monopoliser, c’est-à-dire empêcher le débat. C’est-à-dire qu’il ne faut pas que les gens se rendent compte que s’il y a une guerre, il y a deux points de vue au moins, qu’il y a deux intérêts et que pour se faire un jugement il faudrait avoir l’avis des deux parties. Si vous allez au tribunal et que je le juge doit juger entre A et B…qu’est-ce que vous diriez plutôt d’un juge qui dirait à un des camps ‘’je vous écoute’’ et à l’autre ‘’fermez la’’ ? Et dans les médias c’est comme ça. Avec tout ce que je viens de raconter, vous comprenez pourquoi je ne vais jamais passer au journal télévisé ni de RTL ni de la RTBF ni pourquoi Le Soir me boycotte consciencieusement depuis une vingtaine d’années en refusant systématiquement tous les débats. Dans ce journal un certain Jean-Paul Martos, par exemple, m’a traité de Goebbels, donc le ministre de la propagande d’Hitler, sur des choses où c’est lui qui mentait, et je peux le prouver, à propos de la Syrie et Boudot-Allos 12 :10, même genre. Donc on est diabolisé, exclu des médias et c’est très important. Il faut absolument que le média, puisque comme on vient de le dire, il est là pas pour informer mais pour vendre un truc, donc il faut défendre sa crédibilité et donc il faut absolument qu’il n’y ait qu’une seule version et pas de contestation possible. Je rejoins ce qui a été dit sur l’importance de la publicité et le métier qui est fait là. Ç’a été exprimé par l’ancien patron de TF1, Patrick Le Lay, dans une phrase mémorable mais qu’il faut toujours se rappeler, il disait à ses journalistes : ’’au fond, notre métier consiste à vendre du temps de cerveau disponible à Coca-Cola.’’ C’est-à-dire qu’on ne vend pas une info au spectateur, on vend le spectateur à une multinationale qui en plus vend de la merde. Et on ne va donc pas dire évidemment dans le journal télévisé qui précède la pub de Coca, que Coca en réalité finance des escadrons de la mort qui assassinent les paysans colombiens pour rafler leur terre. Ça c’est évidemment une info qui ne peut pas passer pour les raisons qu’on comprend.
Et donc cinq principes de la propagande de guerre :
– Cacher les intérêts économiques
– Cacher l’Histoire
– Diaboliser
– Inverser agresseur et agressé
– Monopoliser, empêcher le débat
–
A partir de là se pose la question : pourquoi ça se passe comme ça ?
Et le sondage m’est très intéressant et je pense que, non seulement dans le débat de ce soir mais après, il faut creuser ce sondage parce qu’il dit des choses importantes. J’en ai noté une ou deux : 50% de gens désinformés et 17% de gens qui ne savent pas. D’un côté c’est terrible et de l’autre côté c’est magnifique. Ça veut dire qu’il y a une prise de conscience que l’info c’est pas évident, que l’image ça peut mentir et que le journaliste n’est pas Dieu et qu’il faut tout vérifier. Je veux dire le succès de Test-Achats, c’est que maintenant on vérifie tout ce qu’on nous donne à manger ou à consommer et ça devrait être fait beaucoup plus avec une éducation systématique à l’école. Et bien Test-Médias, c’est tout aussi nécessaire et salutaire parce que sans info, il n’y a pas de véritable démocratie.
Le sondage dit que l’info n’est pas objective parce qu’elle est influencée par les politiques. Maintenant je ne sais pas comment la question a été posée mais je crois qu’il faut aller plus loin en disant l’info est influencée par l’argent. L’info est influencée d’une part parce que les tous grands médias, pensez aux empires de Lagardère, de Bouygues, de Dassault en France, pensez à Berlusconi, pensez à Bertelsmann en Allemagne, à Murdoch dans le monde anglo-saxon, les tous grands médias sont aux mains d’une catégorie sociale bien particulière, c’est des milliardaires et vous croyez qu’ils vont vous informer sur les guerres ou sur la question ‘’pourquoi il y a des riches, pourquoi il y a des pauvres ?’’ et ‘’que font les gouvernements ?’’, c’est évidemment pas leur intérêt. D’autant plus que dans ces capitaux, dans ces actionnaires des médias, il y a des multinationales, tout le gratin des multinationales. Dans un excellent livre de Geoffrey Geuens, Tous pouvoirs confondus, qui analyse les liens entre état, capital et médias, il analyse les actionnaires, il analyse les membres des conseils d’administration et il nous montre que les médias sont complètement en interpénétration incestueuse, il faut le dire, avec ceux sur lesquels ils sont sensés travailler, le pouvoir du business, le pouvoir de l’argent. Donc je crois qu’il faut aller plus loin encore sur cette question que ne le dit le sondage mais c’est une excellente base, cela montre que les gens se méfient et c’est magnifique. Pourquoi on ferait confiance à quelqu’un qui vous vend de la nourriture empoisonnée ? Et pourquoi on ferait confiance à quelqu’un qui vous vend une info empoisonnée ?
Et donc si on analyse la question – je ne sais pas combien de temps il me reste ?
Evan Giguet – Il vous reste cinq minutes Michel.
Michel Collon – Merci. Si on analyse pourquoi on est comme ça désinformé et le diagnostic vient d’être fait. Il a été fait aussi à sa manière par Noam Chomsky et Edward Herman dans ce livre remarquable qui s’appelle Manufacturing consent, la fabrication du consentement. Et ils disaient là, il y a vingt-cinq ans, les médias n’ont pas pour fonction de vous informer mais de vous faire approuver ce que les gouvernements ont décidé de faire. Et derrière les gouvernements c’est l’argent parce qu’il y a une chose que les politiques, on est en période électorale, il y a une chose où ils disent vrai, quand ils vous disent : ‘’mais nous on n’a pas le choix, on doit de toute façon faire ce qui est décidé par l’Union Européenne’’ mais l’Union Européenne c’est quoi ? C’est la table ronde des industriels, c’est-à-dire le gratin des grandes multinationales européennes qui écrivent les projets de loi, et récemment il y a une étude qui a été faite qui a montré que c’était du copier-coller. Les lois que l’Union Européenne fait et qu’elle oblige les pays à adopter, c’est du copier-coller de toutes les résolutions et propositions qui ont été faites par les multinationales rassemblées.
Ce système-là a été analysé par un scientifique et, vous allez être surpris, il a été analysé ce système par Albert Einstein qui, en 1949, écrit un article très intéressant où il analyse le système capitaliste et où il explique les liens justement entre le pouvoir économique, le pouvoir politique et le pouvoir médiatique. Premièrement il dit : ‘’Le capital privé tend à se concentrer en peu de mains à cause de la compétition entre les capitalistes et à cause du développement technologique et de la division croissante du travail. Tout cela encourage la formation de grandes unités de production.’’ Donc le capital est concentré dans des mains de moins en moins nombreuses avec de plus en plus de pouvoir. ‘’Et le résultat, c’est que la formidable puissance de cette oligarchie capitaliste ne peut être réfrénée, même par une société qui a une organisation politique démocratique. C’est vrai parce que les membres du corps législatif, donc du parlement, sont choisis par des partis politiques largement financés ou autrement influencés par les capitalistes privés.’’ Voilà donc le lien économie et politique ‘’De plus’’, ajoute Einstein ‘’dans les conditions actuelles, les capitalistes contrôlent inévitablement d’une manière directe ou indirecte les principales sources d’information presse, radio, éducation.’’ Et sa conclusion est pessimiste mais réaliste : ‘’Il est ainsi extrêmement difficile pour le citoyen et dans la plupart des cas tout à fait impossible d’arriver à des conclusions objectives et de faire un usage intelligent de ses droits politiques.’’
Alors cela peut sembler tout à fait désespérant mais je pense justement, et ce sera ma conclusion, qu’en réalité l’information c’est à nous à la faire, l’information c’est une bataille. Et si on comprend que dans cette bataille de l’information il y a des intérêts opposés et que les intérêts des riches et des pauvres, au sens très large, ne sont pas les mêmes, ils sont en contradiction, si on comprend comme disait Victor Hugo que ‘’c’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches’’, si on réfléchit pourquoi 85 personnes aujourd’hui dans le monde possèdent autant que 3,5 milliards de gens, 85 personnes possèdent autant que 3,5 milliards de gens, et ce fossé est en train de s’aggraver, et dans les pages roses ou dans les tribunes économiques à la télé, on nous dit que ‘’c’est normal, c’est un système naturel, c’est comme ça, on va essayer de le corriger un petit peu’’, depuis vingt ans on voit bien que les corrections c’est vraiment appeler au paradis et on nous présente ça comme normal.
Et bien non, ce n’est pas normal et il y a justement tout une diabolisation de ceux qui veulent échapper à ce système, de ceux qui comme Hugo Chavez, Evo Morales ou Correa essayent de présenter une alternative, c’est-à-dire une économie pas au service du 1% mais au service du 99%, il y a donc une diabolisation, cette diabolisation c’est la continuation de la guerre, parce qu’il y a la guerre chaude, il y a la guerre froide, il y a la guerre non déclarée. Et donc toutes les guerres étant justement la question de savoir : est-ce que les riches vont garder leur contrôle sur les ressources de la planète, sur le travail des gens, sur l’avenir des gens, est-ce que les riches vont continuer à nous imposer un système absurde qui économiquement ne tourne pas ? La question de la liberté d’information elle porte sur ça et je pense, mais on aura dans la discussion de le développer peut-être plus, je pense que par rapport à ça, si on est conscient de cette bataille de l’information, il faut absolument décider si nous voulons mettre fin à ces guerres qui sont injustes et qui ne sont pas pour les objectifs qu’on nous dit, si nous voulons mettre fin à cet écart riches-pauvres absolument insensé et dégoutant, nous devons prendre la bataille de l’information en main.
Nous-mêmes, nous sommes tous des journalistes.
Je vous remercie.
70 réactions et commentaires
Donc là on arrive à ce moment fatidique ou chacun devant son écran est en train de se dire « mais comment je fais pour télécharger une vidéo rutube? … Rogntudjuu !! »
Raljeta est la réponse.
Louis, chercheur en informatique du futur au CNRS
+0
Alerter@Louis j’ai installé Raljeta , mais quand je copie l’Url (celle de youtube ou celle des crises.fr) je recois le message : l’URL n’a pu être utilisée.
Je me suis rabattu sur VLC media player qui le fait très bien , on peut le télécharger ici :
http://www.videolan.org/vlc/
ensuite il suffit de faire : menu Media –> Convertir / enregistrer –> et donner l’url de votre video
url1: http://www.les-crises.fr/documents/2014/Nadia_bouria.mp4
url2: http://www.youtube.com/watch?v=eBnRgy2j8-Q
+0
AlerterSinon vous pouvez aussi essayer VSO Downloader. C’est une boite Toulousaine qui le fait.
http://www.vso-software.fr/products/downloader/vso-downloader.php
Vous l’installez et il récupérera toutes les vidéos que vous consultez sur votre navigateur.
Le logiciel gratuit en partie, et payant si vous voulez utiliser des fonctions avancées (comme convertir les vidéos téléchargés à des formats spécifiques pour les mettre par exemple sur smartphone).
+0
AlerterAffaire réglée .Merci Louis 🙂
+0
AlerterLa vidéo est sur le site d’OB, clique droit sur le lien :
« Téléchargez absolument la vidéo ici, des fois qu’elle disparaisse »
enregistrer sous …
et vous avez un beau fichier de 537Mo en mp4
Ensuite, on est sur RUTUBE, je doute que ça disparaisse, cependant bizarre que le cercle des volontaires ne l’ai pas mise sur Youtube
+0
Alertermerci 2 fois, pour le service et pour l humour
+0
AlerterEffarant ….. mais guère surprenant ! Contrairement à ce que l’on tend à penser spontanément, les journalistes ne sont pas les » historiens du présent » : leur formation de base indigente, leur formation professionnelle : investigation et rédaction, qui les prive de tout recul critique par rapport à leur propre démarche, leur recrutement sur casting pour les medias audio visuels, tout conspire à faire de ces gens au mieux de brillants médiocres, au pire de sinistres bonimenteurs aux procédés éculés. Mais ne perdons pas de vue que le mal est congénital : un intervenant rappelle avec pertinence comment fut préparée et couverte la guerre de 14-18. Le propos vaut pour la politique coloniale de la jeune 3e république ( jules ferry) , l’affaire Dreyfus, etc…. Et généralement le travail est si bien fait que quelques décennies plus tard, une fois les erreurs matérielles corrigées par les historiens , il demeure tout de même dans les consciences ( si l’on peut nommer ainsi ce qui relève largement de l’inconscient) racisme et xénophobie, bref ! une perception de l’Autre définitivement biaisée. Et c’est là, dans cette couche rémanente de « phobies » en tous genres que fermente le terreau de la « bonne conscience occidentale », enrichie de mensonges en mensonges, coupée du reste du monde. Et je tiens l’activité journalistique sur le long terme pour largement responsable de notre clôture civilisationnelle de plus en plus restrictive, dans la mesure où le journaliste-vulgarisateur est le seul qui ait un libre accès à la conscience populaire
+0
AlerterIl y a un bon petit bouquin sur la formation des journalistes de François Ruffin : « les petits soldats du journalisme ».
Bien plus accessible que du Bourdieu et se lit comme une histoire.
+0
AlerterBonjour Louis, je vois que vous êtes chercheur, je m’incline donc très respectueusement devant votre savoir, et vais donc vous demander humblement de m’expliquer comment qu’on fait » Rogntudjuu ! » pour télécharger?
SVP,
Par avance, merci.
Catherine, chercheuse en projet d’empêchement de tourner en rond au CNRS.
+0
AlerterVous pouvez cliquer sur le lien qui va ouvrir une vidéo.
Clic droit sur la vidéo, enregistrer sous.
+0
AlerterEn tant que primate de l’informatique je fais une prise d’écran avec la souris et je colle sur une fiche World par grand sujet.
quand je trouve des exposés aussi clairs et complémentaires.
Bravo et merci à OB pour apporter aussi des information sur la désinformation aussi fondamentales, dans un style aussi direct (to the point).
profession: laveur d’Hygiaphone à plein temps ( au CNRS)
+0
Alerter« Et donc toutes les guerres étant justement la question de savoir : est-ce que les riches vont garder leur contrôle sur les ressources de la planète, sur le travail des gens, sur l’avenir des gens, est-ce que les riches vont continuer à nous imposer un système absurde qui économiquement ne tourne pas ? La question de la liberté d’information elle porte sur ça et je pense, mais on aura dans la discussion de le développer peut-être plus, je pense que par rapport à ça, si on est conscient de cette bataille de l’information, il faut absolument décider si nous voulons mettre fin à ces guerres qui sont injustes et qui ne sont pas pour les objectifs qu’on nous dit, si nous voulons mettre fin à cet écart riches-pauvres absolument insensé et dégoutant, nous devons prendre la bataille de l’information en main. »
Ces dernières lignes résument tout, que ce soit sur la Libye, la Syrie, l’Ukraine… et bien plus loin dans l’histoire du XXème siècle. Il faut que le maximum de gens en prennent conscience et sortent de leur rêve pour accepter de voir la réalité en face.
+0
Alerter« Le système absurde qui économiquement ne tourne pas » c’est à dire la mondialisation capitaliste est pourtant le seul système qui ait réussi, contrairement à ce que pense M. Collon, à faire régresser les inégalités mondiales depuis vingt ans.
Historiquement, c’est d’ailleurs une première depuis le début de l’ère capitaliste, M. Collon pourrait essayer d’enlever ses oeillères et creuser un peu plus, notamment voir les données historiques sur les inégalités mondailes sur le blog d’Olivier Berruyer… qui rejoint d’ailleurs la réponse en Février du Financlal times au nouveau Pape François qui lui aussi se trompait là dessus!
S’informer c’est garder son libre arbitre mais bon quand on est si clairement pro chavez et anti américain ça va être difficile.
Au fait, il propose quoi M. Collon comme système non absurde économiquement parlant? Le chavezisme?
+0
AlerterBonjour!
Voici une page sur ce blog, dédiée aux inégalités au niveau mondial:
http://www.les-crises.fr/inegalites-dans-le-monde-3/
Personnellement, je ne constate pas de régression des inégalités ces 20 dernières années, selon les données publiées sur ce blog. Au mieux, une stabilité. A moins que vous ne vouliez dire que des pays autrefois pauvres s’enrichissent et que les pays occidentaux « riches » sont désormais endettés jusqu’au cou… Dans ce cas, il ne faut pas parler d’ « inégalités », à mon avis. A la rigueur, de suicide économique de nos zélites, de haute trahison, de nullité de la vision stratégique, d’incompétence ou de sabordage économique…
Mon « libre arbitre » m’oblige par conséquent à relativiser les propos du pape et du financial times, entre autres.
Enfin, il me semble que c’est une erreur magistrale que de croire que le capitalisme tel que pratiqué actuellement serait un horizon indépassable. C’est plutôt un miracle qu’il tienne encore… Ceci dit, je ne suis pas pro-chavez, et si je suis opposé à la politique américaine, c’est pour de toutes autres raisons, qui sont liées à l’impérialisme et l’impunité que ce pays s’arroge, malgré la violence manifeste de sa politique étrangère. Je vous suggère de lire la « statégie du choc » de Naomi Klein, qui décrit en détail l’imposition de certains modèles économiques par la force. Ce n’est pas qu’il faille devenir anti-américain et bêler avec le troupeau, c’est juste que l' »exceptionnalisme » américain n’a aucune justification rationnelle, et qu’il n’y a aucune raison défendable qu’un pays échappe à un examen critique de son histoire par principe.
S’il y a quelque chose d’exceptionnel aux U.S. c’est la lourdeur de ce bilan historique. Personnellement, je ne comprends pas comment c’est possible qu’un génocide tel que celui du Viet-nam ne soit pas reconnu au niveau international, par exemple. Ce sont pourtant des faits historiques gravissimes et incontestables.
Pour sortir du manichéisme, comment pourrais-je dénoncer ces agissements et n’être pas qualifié d’anti-américain? Y-a-t-il une voie rationnelle défendable là au milieu?
P.s.: Qui a dit d’ailleurs: « soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous »?
+0
AlerterBonjour,
Pour ceux qui désirent se faire une petite vidéothèque à partir de vidéos disponibles sur youtube, dailymotion et rutube, je ne peux que conseiller JDownloader.
Vous le trouverez ici : http://www.jdownloader.org/download/index
C’est un logiciel en Java (mis à jour régulièrement). Il vous faudra donc également installer Java Runtime Environment (lien disponible sur la page précédente).
Groaaar, vidéothécaire honoraire et chercheur en marche sur la tête à sens giratoire inversé au cnrs
P.S. Pour l’utilisation : démarrez jDownloader, et une fois celui-ci prêt, copiez le lien que vous désirez sauvegarder. Il sera alors analysé par le logiciel, et vous n’aurez plus qu’à choisir le format de sauvegarde qui vout convient. Plusieurs formats sont en général disponible, .mp4 ou .flv sont ceux qui vous intéressent.
+0
Alerterpour ma part, sur Mac, j’utilise (après de nombreux essais) YTD video downloader
marche aussi sur Dailymotion… mais pas sur Vimeo je crois
TJ, PDFthécaire et vidéothécaire subalterne au CNRS, addict de la mise en archive
+0
AlerterMerci, mais votre réponse ne serait pas un peu à côté du sujet ?
YTD video downloader est visiblement destiné au téléchargement des vidéos postées sur le site YOU TUBE, vous nous dites que ça fonctionne pour DAILYMOTION, chouette.
Mais le problème est que les vidéos qui nous intéressent ici sont postées sur le site RUTUBE et les logiciels conçus pour YouTube ou Dailymotion sont vraisemblablement inopérants sur ce site.
+0
AlerterJdownload est excellent pour tout sauf RUTUBE (streaming non supporté).
+0
AlerterIl y a mieux sur Mac si vous avez une interface audio :
Utilisez Quick Time player ( sur PC, il faudra acheter la licence QT)
Fichier…enregistrement de l’écran…choisir sur l’index de droite l’option (micro ou mieux interface audio si vous en avez une)
L’interface audio est de loin la meilleure, aucune distorsion, écho ou larsen, le son est parfaitement restitué, car le son fait une boucle à l’intérieur de la carte son de l’interface. Avec le micro, le son résonnera et sera celui des enceintes. il faudra du silence pendant l’enregistrement.
Voilà c’est tout !
+0
AlerterPour Firefox sous Win et Linux,
https://addons.mozilla.org/fr/firefox/addon/video-downloadhelper/
https://addons.mozilla.org/fr/firefox/addon/flash-video-downloader/
+0
AlerterIl y a longtemps que je me pose des questions sur les journalistes, ceux qui vont sur le terrain, qui prennent des risques et dont on nous fait le plus grand éloge et qui représentent le plus beau métier, celui qui prend des risques pour nous informer ….. et qui finalement ne nous informe pas. Leurs gros plans peuvent dire tout ce que l’on veut, isolés du contexte global. Et quand ils sont faits prisonniers, puis libérés et qu’un chef d’Etat les honore au plus haut niveau, quelle est la part publicitaire ? Pardonnez-moi mais je doute beaucoup trop car tous ceux qui sont libérés ramènent toujours la même analyse et la même info, celle qui est véhiculée depuis le début de tel ou tel conflit.
+0
AlerterIl y a eu quelques journalistes otages, en effet, dont les plus médiatisés des dix dernières années sont Christian Chesnot, Georges Malbrunot, Florence Aubenas (pour la guerre en Irak en 2004-2005), Didier François (pour la guerre en Syrie). Mais deux d’entre-eux, Malbrunot et François, travaill(ai)ent en liaison étroite avec nos services. Donc peut-être plus agents que journalistes… Signant parfois des articles qui ont été rédigés par d’autres, et pas dans une rédaction. Et les deux autres (Chesnot et Aubenas) ont subi des pressions telles qu’ils ont fini par servir une soupe conforme aux attentes (Aubenas sabotant cependant sa communication volontairement afin de laisser voir qu’elle parlait sous la contrainte).
D’ailleurs, le choix des correspondants de guerre par les rédactions se fait habituellement en coordination avec les services (les nôtres et ceux de nos grands alliés…). Ils sont un maillon essentiel de la correspondance de guerre : le SIRPA sans l’étiquette !
Chaque grand média a au moins un journaliste/honorable correspondant chargé de la liaison avec les services. Il serait inconvenant de donner des noms… A Kiev aujourd’hui comme à Bagdad hier, il n’y a pas beaucoup de journalistes indépendants (OB relaie les infos des quelques rares) mais pratiquement que des journalistes (honorables) correspondants.
+0
AlerterLà où je ne suis pas d’accord c’est sur l’efficacité du boycot des médias : cela fait des années que les gens boycottent le Monde, Libération, et pleins d’autres journaux de merde en ne les achetant plus, mais rien n’y fait, ils sont sous perfusion constante dans un état moribond. Pire, les oligarques propriétaires (Pigasse, Niel, Berger, le type de Numericable, etc.) qui avaient autrefois la décence de rester discrets se mettent maintenant sur le devant de la scène.
+0
AlerterJ’ai egalement des doutes sur la strategie du boycott. C’est en faisant monter l’audience de blogs comme celui d’Olivier que les choses peuvent changer. C’est une strategie connue du marketing : viser les « influencers », puis les « early-adopters » (comme nous visiteurs assidus de ce blog) avant que la masse ne suive.
+0
Alerter« Stratégie du boycott » pas vraiment…
Il se trouve que je n’ai pas du tout envie de les acheter, et donc je ne me force pas. Il n’y a aucune stratégie la dedans.
En fait, je devrai écrire « plus du tout envie de les acheter ». Je lisais il y a une quinzaine d’année assez régulièrement Le Monde et Libé, mais la leur dérive ne m’avait pas échapper, et cela depuis longtemps. Ça doit bien faire plus de 10 ans que je n’ai plus jamais acheté ni Le Monde, ni Libé.
Un gros problème que pose Le Monde est que son discrédit éclabousse Le Monde Diplo qui est resté un journal de qualité. En effet, beaucoup de gens ignorent que ces deux journaux sont des entités complètement séparés.
+0
AlerterOui, tout à fait d’accord pour la qualité du Monde Diplomatique. il aurait dû changer de nom quand les deux entités se sont séparées.
+0
AlerterEffectivement, ces journaux sont achetés par les bibliothèques, écoles et compagnies aériennes.
Mais de toute façon tant que la loi autorisera des industriels a être propriétaires de médias, il ne faudra pas s’attendre à beaucoup d’impartialités dans leurs contenus.
+0
Alerter« ces journaux sont achetés par les bibliothèques, écoles et compagnies aériennes. » – concernant Le Monde, par la fonction publique, aussi, c’est le « journal de la fonction publique », il se trouve dans tous les services, quiconque veut passer un concours pour entrer ou avancer dans cette « fonction publique » doit le lire régulièrement…etc. La rédaction du Monde ne se fait pas de soucis, pas plus que la télé publique.
+0
AlerterQue voulez-vous dire exactement? Que le monde est présent dans les mairies, les écoles, etc?
Et en quoi, précisément, dont-on le lire pour pouvoir passer un concours de la fonction publique?
+0
AlerterOn vit une drôle d’époque qui peut être bénéfique car s’il est vrai que nous sommes désinformés plus que jamais , il est également vrai que nous avons à notre disposition des outils fabuleux pour comprendre et voir cette désinformation .
S’il est vrai qu’il y a d’un coté « des méchants » qui nous désinforment , il est également vrai qu’il y a des « gentils » qui acceptent d’être désinformés. La question qui se pose est celle du libre arbitre , souhaitons nous l’utiliser , voulons nous être libre et cela ne dépend que de nous.
PS: si quelqu’un trouvait un moyen de me faire rentrer au CNRS je suis preneur .
+0
AlerterBonjour Perceval,
Vous êtes désormais chercheur en gentils naïfs et en méchants machiavéliens au cnrs. Libre à vous de vous trouver d’autres spécialités, qui feront que les journalistes auront recours à votre expertise.
Groaaar, Chercheur et trouveur de chercheurs et trouveurs au cnrs.
+0
AlerterMerci @Groaaar ,par la grâce de dieu , tu viens de me déclarer chercheur CNRS expert en recherches excaliburiennes …
http://www.youtube.com/watch?v=jWT6t2SsLy0
+0
AlerterLe seul film que je connaisse dont la vf est bien meilleur que la vo 🙂
+0
AlerterTout à fait d’accord avec vous @Grub les voix sont un peu anachroniques sur la bande anglaise.
ci dessous ceux qui ont doublés la version française
http://www.allodoublage.com/glossaire/definition.php?val=358_excalibur
+0
AlerterMais comment faire pour « ne pas accepter »? c’est une vraie question.
Jeter sa télé, c’est fait. Ne pas acheter les journaux de désinformation, fait aussi. Quoi d’autre?
Suis-je la seule à ressentir une certaine impuissance à lutter contre les masses. Combien de personnes ont signé notre pétition?
P.S. le moyen d’entrer au CNRS est ici :
http://gestionoffres.dsi.cnrs.fr/fo/offres/default-fr.php
+0
AlerterMichel Colon , un des rares vrai journaliste d’investigation , qui depuis des années travaille sur tous les conflits et essaie de décrypter les vrais raisons de ces guerres. Magnifique travail sur la Lybie, la Syrie ( et le soit disant emploi des gaz par Bachar ) , le Vénézuela, Israel …. Pour lui , l’Otan est une organisation criminelle au service des USA. Je recommande à tous les chercheurs du CNRS d’aller voir son blog (investig’action) , d’écouter ses conférences ou ses passages télé, c’est édifiant !
Obermeyer, chercheur de cheveux à couper en quatre au CNRS.
+0
AlerterTout a déjà été dit sur la manipulation de l’information et donc de l’opinion pour justifier dans le cadre d’une technique dite du »double standard », deux camps ,celui du bien et l’autre,et par symétrie l’inverse.Dans les dictatures l’info est au service de l’état,dans les démocraties occidentales elle est au service du marché sous couvert d’une idéologie immanente,celle des droits de l’homme. L’intrication politico-médiatique n’est pas nouvelle,ce qui l’est c’est la marchandisation de l’information, »l’audimat » que l’on pourrait étendre sous un néologisme:médiamat,de l’audience au service de l’info.immédiate en continu,de l’événementiel,de sa peopolisation,sa tabloïdisation.La primauté de l’image choc sur l’analyse,l’investigation,la réflexion,le temps long des philosophes.
+0
AlerterMerci pour le billet, c’est très intéressant d’avoir une position « de l’intérieur » et une mise à plat « professionnelle » de l’activité de désinformation, car pour ma part même si certaines grosses dérives m’ont toujours paru évidentes (le coup de l’interview larmoyant de victimes, aspect « vendeur » de tel ou tel sujet -je n’ose dire information-, le manque flagrant d’enquête véritable sur les sujets, l’influence des politiques), je n’ai jamais fait l’effort d’essayer de les lister.
Ainsi le coup des « couches » est intéressant, ainsi que l’apport (ou le désapport plutôt) du net (le tweet de Valérie Rottweiller – pardon je n’ai jamais su écrire ce nom- qui a apprécié de ne pas serre la main de Poutine et repris par tous les MeRdias français)
Le fait que les journalistes ne s’en rendent même pas compte est également quelque chose qui me parait probable, et je dois dire que je l’ai constaté dans mon domaine (technique) où on ne demande plus aux gens de réfléchir mais d’être brillant en vitrine et creux en profondeur : contrat de gestion, et tout et tout.
Pour ma part la-dedans ce qui me désole le plus c’est l’uniformisation des grands médias, même si en apparence il y a des divergences (Hollande fait 22 % de satisfait chez Le Nouvel Obs et seulement 15 % chez Le Point…) globalement c’est assez creux et monotone sur nombre de sujets (politique intérieure, crise de l’Ukraine, …) voire même c’est une « propagande de guerre » comme celà a si bien été relevé dans les propos.
+0
AlerterJe les ai vu travailler. Les gars arrivent, par exemple sur un happening de rue de type manif, interviewent tout un chacun façon micro-trottoir, puis effacent directement les interventions qui ne « conviennent pas ». A la question du pourquoi cette malhonnêteté, ils répondent que « de toutes façons, ça ne passera pas ». A la deuxième question, est-ce que ça les dérange d’autant manipuler l’info, ils répondent « il faut bien que je mange ».
Et ça, c’est pour ceux qui ont au moins la décence de ne pas se faire d’illusions sur leur travail.
Ensuite, en encore pire, on a les convaincus, les idéologues, les mercenaires et les idiots utiles.
+0
AlerterDéjà quand on voit comment ils ont caviardé l’interview de Poutine, ils vont pas se gêner pour le citoyen de base.
+0
Alerterje pense que c’était du caviar en provenance de la caspienne , zone hautement pétrolifère proche de Bakou qui rejoindra ( avec un peu de chance ) l’OTAN d’ici peu.
+0
AlerterUn vidéo fort
Nazisme is repeating itself.
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=UaaiTZk6Dig
A voir qu’une scène est prise de la BBC. Et maintenant rien a voir, circulez!
+0
AlerterVous avez des équipes de télévision qui couvrent les événements en ayant avec eux le faux témoin qui passera à l’antenne. Ils interrogent quelques personnes et si aucune interview enregistrée ne convient, c’est le faux témoin qui est enregistré in situ (j’ai eu l’occasion d’assister plusieurs fois à la manip). Il y a aussi la couverture des événements politiques : les grands médias qui suivent les leaders politiques interrogent habituellement et font passer à l’antenne des gens qui suivent la personnalité (et viennent donc de Paris) et qu’ils font passer pour des citoyens lambda du cru : ils gagnent du temps et ont affaire à des gens dont le langage est préformaté. J’ai eu également l’occasion de constater le fait plusieurs fois. Le plus curieux est que la même personne peut alors passer plusieurs fois à l’antenne à l’occasion des déplacements d’un président de la République, par exemple, je l’ai vu sous Chirac puis Sarko régnants (et je doute que cela ait changé) et une même personne être interrogée comme s’il s’agissait à chaque fois d’un citoyen local !
+0
AlerterAu point où on en est, un poil d’abus d’anti-système ne nous tuera pas, contrairement au système qui tue des vrais gens tout les jours dans l’indifférence totale.
Oui, des dizaines de milliers de vrais gens, qui ont des pères, des mères et même parfois des enfants, et qui dans la majorité des cas ne prennent même pas part aux conflits initié par l’Occident (la plupart du temps par les US ou ses caniches).
+0
AlerterPoil (d’ab) us (1.500.000 pro système ???). Le 14 juin 1914 à un peu moins d’1 mois et demi de la déclaration de guerre, le figaro se souciait de la mode et des « suroits pour dames ».
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2903464.r=humanit%C3%A9+AND+14+AND+juin+.langFR
Gaston Calmette apparaissait toujours en en tête du journal , bien qu’assassiné 3 mois plus tôt .
fr.wikipedia.org/wiki/Henriette_Caillaux
+0
AlerterUne vidéo de bel ouvrage journalistique sur l’Ukraine (en allemand).
https://www.youtube.com/watch?v=34RWIJ9Kvyk
+0
AlerterUne autre ….. à mettre sur le tas.
« Ukraine : Les “observateurs OSCE”, n’étaient ni observateurs, ni OSCE »
« Or en fait de membres de l’OSCE, il s’agissait de militaires allemands et européens travaillant pour la Bundeswher (armée allemande) dans le cadre d’un partenariat bilatéral signé avec les nouvelles autorités de Kiev. Les présenter à longueur d’article comme des membres de l’OSCE relève au mieux de l’incompétence crasse, au pire, c’est un mensonge volontaire et collectif grave…
Cet épisode rappelle le devoir de chaque citoyen tel que le formulait dans son discours à la jeunesse le grand Jaurès assassiné il y a 100 ans : “le courage c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques ”. » – Djordje Kuzmanovic
LR éboueur — agent de propreté urbaine au CNRS.
http://www.michelcollon.info/Les-observateurs-de-l-OSCE-n.html?lang=fr
+0
Alerterje pense que vous devez vous trompez @Louis Robert , car CarlBildt ministre des affaires étrangères suédois candidat au poste d’Ashton disait le contraire (cf son tweet du 24 avril , 6 jours avant odessa)
twitter.com/carlbildt/status/460488489323479040/photo/1
il est certainement mieux informé que nous tous sur ce blog.
+0
Alerterle documentaire qu’ils recommandent, « Pas vu pas pris », est drôlement savoureux. Allez le voir sur Youtube, on se régale.
+0
AlerterMerci à Olivier de nous transmettre une vidéo aussi remarquable.
Je me permets de mettre en lien la vidéo « Le temps qu’il fait » de Paul Jorion , sujet : Les Elites veulent faire disparaître les philosophes (hétérodoxes).
http://www.pauljorion.com/blog/?p=65958
Lire les liens suivants :
http://www.theguardian.com/environment/earth-insight/2014/jun/12/pentagon-mass-civil-breakdown?CMP=twt_gu
http://www.pauljorion.com/blog/?p=65965#more-65965
J’ai un lien de Russia Today vers une vidéo, à mon avis, de propagande, mais les Ricains devenus psychopathes, le scénario est plausible et repris par WatchDog.
http://rt.com/shows/the-truthseeker/162864-us-plans-strike-russia/
A vous de voir
Chercheur en sociologie au CNRS, thèse : « Perdre sa vie à la gagner »
+0
AlerterMort de rire , l’homme barbu est réapparu :
Bill Browder @Billbrowder 3m
The Ukrainians finally arrested this Russian special forces guy who has popped up everywhere. http://uainfo.org/yandex/340081-boycy-ato-zaderzhali-boevika-po-klichke-babay.html … pic.twitter.com/cMcq3pnPSy
Pour info : Bill Browder est CEO Hermitage Capital and Head of Global Magnitsky Justice campaign.
il est suivi par tout le gotha pro système ex : @Judy_Dempsey blog carnegie Europe
+0
AlerterBonjour,
merci pour ce billet très intéressant, même si la « diatribe » sur l’Europe soumis aux industriels me laisse perplexe (quand je pense à sa politique concernant le gaz de schiste et OGM (à moindres mesures))
Futur chercheur au ker-CNRS (CNRS Breton)
+0
AlerterJe salue le travail de verbatim qui est énorme!
+0
AlerterUne petit illustration dans la rubrique » des images pour le dire » (j’ai juste francisé une image trouvé sur FB)
: http://imageshack.com/a/img823/7985/rsfi.jpg
+0
AlerterIl y a quelques semaines seulement, le fils du vice president americain a ete nomme au directoire de la plus grande entreprise de gaz et de petrole ukrainienne, l’entreprise Burisma, Hunter Biden, fils de Joe Biden. Rappelons nous Cheney avec Halliburton ou Madeleine Allbright et Wesley CLark au Kosovo, ayant voulu investir personnellement dans les telecoms avant un retrait face au scandale.
http://www.theguardian.com/business/shortcuts/2014/may/14/hunter-biden-job-board-ukraine-biggest-gas-producer-burisma
http://www.nytimes.com/2013/01/11/world/europe/ex-us-official-pulls-bid-for-kosovo-telecom-stake.html?_r=0
+0
AlerterJe trouve étonnant de revoir constamment la même rengaine comique (cf. Les Inconnus) sur le « bon journaliste » et le « mauvais journaliste ».
C’était déjà ainsi en 1914.
Il y en a qui mettent vraiment du temps à comprendre à quoi sert le système médiatique. Certainement pas à dire la vérité aux gens. Ca se saurait….
Par comparaison, il y en a qui voudraient réformer l’Union Européenne.
Et la marmotte….?
+0
AlerterCe que je crois :
Je ne connaissais pas RUTUBE (il ne s’agit pas d’une video Youtube), intéressant.
Du coup, je ne pense pas que cette video anti-système disparaisse si vite que cela.
+0
AlerterPour info : Seul le site PPI a réussis a sauvegarder la vidéo avant sa suppression de youtube le jour meme de sa diffusion elle est disponible ici en Streaming et Téléchargement direct Mega :
https://www.facebook.com/preuves.par.images.documentaires/posts/1430492127203957
Bon visionnage
+0
AlerterBonjour tout le monde,
Perso, j’ai travaillé longtemps comme rotativiste dans un journal genevois qui a disparu il y a déjà quelques années.
Je voudrais dire, quand même, (c’est pas pour soutenir les éditeurs de journaux, ce sont des faits incontournables) que le fait est que personne qui n’a pas travaillé dans un grand quotidien ne peut pas avoir une idée, même vague, de ce que représente, comme coût et comme risque financier, l’édition d’un grand quotidien.
Si vous mettez bouts à bouts: 1 réseau de journalistes et de correspondants de presse, un département de compo-PAO-prépresse, les équipements CTP (computer to plates), les rotatives, les immeubles dédiés, les départements d’expédition et de distribution, les stocks de papier et divers; vous arrivez, pour chaque éditions à des coûts colossaux.
PERSONNE n’a les moyens d’assumer ces coûts et ces risques « pour la beauté du geste ».
Ainsi, lorsque ces moyens « d’information » sont assumés par un état, il est quasi EVIDENT que ce sera dans le but de diffuser « l’information » dans le but de soutenir la politique de cette état et de diriger « l’opinion publique ».
Et de l’autre côté, si ces moyens sont mis en œuvre par des financiers privés, ça ne peut pas être autrement que pour diffuser « l’information » dans l’intérêt de l’éditeur, en la mâchant de sorte que le lecteur ait le moins possible à se poser des questions entre le moment ou il prend son métro et le moment où il arrive à son taf.
Juste un exemple: durant 7 ans, nuits après nuits, les annonces des cigarettiers genre « Mal….ro, le goût de l’aventure, portaient en instructions complémentaires de parution: 1) Cette annonce doit paraître en priorité dans le cahier des sports, vis-à-vis, dessus, ou dessous d’un article sur la voile, le tennis, l’équitation etc. 2) À éviter tant que faire se peut le cahier rédactionnel vis-à-vis, dessus ou dessous un article anti tabac, un article sur le cancer ou les maladies cardiaques (mais ça, c’était encore admissible parce qu’à l’époque, il était toujours possible de trouver un « médecin » de l’OMS qui pouvait déclarer, la main sur le cœur, que « …non, rien ne pouvait permettre de déterminer à coup sur que le tabac pouvait provoquer le cancer. que dans la plupart des cas, le malade avait travaillé en utilisant des produits etc. etc. »…). 3) Mais surtout JAMAIS dessus, dessous, vis-à-vis des annonces mortuaires. L’annonce ne devait jamais laisser deviner ou entrevoir ou sentir une corrélation entre le « chameau » ou le « cowboy » et les mentions du type « …35 ou 40 ans et décédé d’une longue et pénible maladie… ». Dans ce cas, non seulement l’annonce n’était tout simplement pas payée, mais en plus, le journal devait encore la faire paraître « X » fois gratuitement pour dédommager l’annonceur de l’atteinte à l’image du produit…
Inutile de dire qu’à force de voir ceci répété, parution après parution, j’ai arrêté de fumer :-))!
Et depuis, même si je suis abonné à un grand quotidien suisse romand, je lis toujours le journal en étant conscient, en arrière plan, que le rédactionnel est une HISTOIRE, un CONTE FÉE raconté pour vendre des espaces de pub. point!
Je sais aussi que personne qui tient un journal dans ses mains ne peut imaginer la complexité et le coût des techniques mises en œuvre pour que ce canard soit dans ses mains le matin, à l’heure du café croissant.
C’est pour ça que l’information libre ne peut exister que sur le net, et c’est déjà et O. B. ne me contredira pas, un véritable travail de Sisyphe. La réinformation est toujours à refaire et à re-refaire sans arrêt. Les preuves sont toujours à refournir et à redocumenter sans cesse, et il faut VRAIMENT avoir la foi pour continuer ce travail jour après jour.
La seule chose qu’on peut vraiment reprocher à la grande presse, c’est qu’elle ne dit pas clairement qu’il ne s’agit pas « d’informations » mais de « narratives », d’opinions persos ou d’histoires « arrangées » pour servir des intérêts particuliers.
+0
AlerterTrès intéressant, merci pour le témoignage. Je me disais en vous lisant que, finalement, toute lecture de presse devrait se faire avec son propre décodeur, qui aurait plusieurs « degrés de confiance », cette confiance dirigée dans tel ou tel domaine. Bien sûr, c’est ce que nous faisons peu ou prou, mais cela effectivement pourrait être mieux dit. Et surtout mieux appris également aux enfants scolarisés.
+0
Alerterdésolé, mais ce n’est plus possible;;;
Une grande partie du travail de journaliste consistait à vérifier et à contre-vérifier les sources d’informations ce qui nécessitait comme le dit justement VladP plus haut du temps, des enquêtes et de l’argent qui étaient compatibles avec la presse écrite
Aujourd’hui sur internet, le temps de réaction a été divisé par un facteur cent, peut être même mille, et la quantité d’information et de désinformation a été multipliée par un facteur similaire. Les lecteurs n’ont plus le temps de vérifier et de contre-vérifier ce qu’ils y lisent, je donne un exemple plus basd, et ce n’est qu’une information, dans un domaine spécifique comment savoir par avance à qui faire confiance et dans quels domaines? Cela devient de plus en plus, en fait, une affaires de spécialistes. Il est en train de se produire, par nécessité, avec l’information, ce qui s’était produit avec le travail en général après la révolution industrielle, la spécialisation du travail et la multiplication des échanges résultants.
Le termps des journalistes semi-généralistes, dans des domaines énormes, tel journaliste politique, scientifique, économique, est définitivement révolu. On ne peut plus leur faire confiance. Les journalistes vont devoir devenir des spécialistes aussi pointus dans leur domaine de prédilection que les spécialistes eux mêmes pour faire face à la quantité d’information et de désinformation qui est maintenant similaire dans un domaine pointu sur internet à ce qu’on trouvait alors sur la presse écrite dans un domaine beaucoup plus vaste.
+0
AlerterDésolé, mais cette « légende » de l’info « Vérifiée et revérifiée » fait aussi partie de la « narrative ». Aucun annonceur n’achètera un espace de pub à un journal qui laisse sous-entendre au travailleur qui se rend à son boulot le matin qu’il est directement coresponsable de la pauvre femme déchiquetée par un missile tiré d’un avion et qui agonise sur le trottoir, ou de l’autre femme enceinte, étranglée sur le bureau, par le cordon de l’imprimante, alors qu’elle venait simplement le dimanche et les jours fériés pour faire des heures de nettoyage afin d’arrondir ses fins de mois.
Qu’en payant ses impôts et en ne disant rien, il est complice de ce crime immonde.
Il ne peut tout simplement pas aller au boulot en étant écrasé par ce sentiment de coresponsabilité.
Les annonceurs paient pour que la presse présente une image claire, simple et acceptable: Le « méchant terroriste » est « puni » par quelques obus de mortiers sur une ou deux bicoques vides et son vilain complice russe est sanctionné comme il le mérite (bien fait pour lui!).
Sinon, la société ne tourne plus, le job ne se fait plus et la révolution est là. Et dés ce moment, le fric ne rentre plus dans la caisse!
+0
Alerterça M. Collon, vous devriez savoir que c’est clairement de la désinformation puisque le médecin qui avait soi-disant été la source de cette « information » l’a formllement démenti quelques jours plus tard:
http://rue89.nouvelobs.com/2014/03/06/sous-les-ordres-etaient-les-snipers-place-maidan-250446
En tous cas, c’est clairement de la désinformation ie de la propagande de l’Etat Russe que de continuer à le laisser croire plus de 3 mois plus tard!
C’est bien le problème d’internet, la désinformation circule encore,même quand elle a été formellement démentie par la source car l’information est noyéee dans un océan de propagande et de contre propagande et ni les blogeurs ni les lecteurs n’ont jamais le temps de tout vérifier!
+0
Alerteren même temps, avez vous vu le reportage de la TV allemande ARD sur cette histoire?
http://www.dailymotion.com/video/x1qnu74_ard-qui-est-responsable-du-carnage-de-maidan-11-04-2014_webcam#from=embediframe
Je vous parie un dîner au Ritz qu’en France, JAMAIS on aura droit à un reportage de ce calibre. Jamais, car il n’y a qu’un seul son de cloche actuellement…et pourtant, ces journalistes allemands posent, eux, les bonnes questions -et n’affirment pas des âneries à longueur de temps comme no pseudo « journalistes » français, et ce sans aucune preuve avec seulement des trémolos dans la voix.
Les faits sont têtus, on veut des faits, des preuves, pas des élucubrations à la Fourest ou à la BHL s’il vous plaît.
Quand à NOBS89…. no comment
+0
AlerterMeme sur des sujets moins importants, il me semble utile de rapporter ici le témoignage d’une stagiaire sud-coréenne dans une de nos grandes chaines…
http://www.ojim.fr/mepris-mensonge-truquage-ou-le-journalisme-francais-vu-par-une-sud-coreenne/
+0
AlerterBonjour,
Voila un exemple concret de manipulation dans le seul but de faire de l’argent via un « faux » documentaire qui, bien entendu et c’est la norme, surfe sur les peurs ou le spectaculaire.
Spécial investigation de Canal+ « Au coeur du gang le plus dangereux au monde » (suis nul en informatique, sais pas comment mettre le lien) : On s’aperçoit que le chef que rencontre le journaliste (A partir de la 9ème minute) et ben en fait, son tatouage sur la joue droite S’EFFACE !
Si ça c’est pas du pipo !!!
Ced
+0
AlerterJe veux bien faire crédit à Nadai de ses propos, que c’est l’organisation de la presse qui conduit à la désinformation, mais tout de m^me, ne pas entendre ou lire dans la presse généraliste un seul écrit essayant de présenter le point de vue russe, ou même simplement essayant de ne prendre parti pour aucun, si ce n’est du parti pris volontaire, c’est quoi?
pour la grève des intermittents n’entendre nulle part l’exacte revendication de ces forçats de la culture, et répéter à l’envie que bon nombre de municipalité vont se trouver devant un manque à gagner si la grève persiste (ce qui en soi justifierai la justesse des revendications), si ce n’est du parti pris volontaire, c’est quoi?
pour la grève des cheminots, montrer à longueur de journaux les désagréments qu’un tel mouvement crée à ces pauvres voyageurs sans jamais expliquer de façon précise le pourquoi de la grève, si ce n’est pas du parti pris, qu’est-ce?
Les médias d’aujourd’hui poursuivre un but bien précis, parce que au main d’un oligarchie qui ne cherche qu’a conserver sa dominance et l’accentuer encore plus.
Qu’il y ait dans les rédactions, de plus en plus de « petits » journalistes malheureux ne peut que nous réjouir, en espérant qu’ils deviennent très vite largement majoritaire
+0
AlerterPour une fois je suis en opposition avec vous Olivier : l’intervention de Nadia BOURIA m’a semblé vraiment lisse…
La désinformation se limiterait alors à des filtres succesifs ?
non, les journalistes ne se contentent pas de faire de la « malinformation », ils font de la « désinformation » : ils racontent l’opposé de ce qui se passe en réalité => voir les bombardements de Donetsk.
+0
Alerterl’un n’empêche pas l’autre (hélas). Les filtres sont explicités dans la fabrication du consentement de chomsky.
+0
AlerterBonjour,
Pour ceux qui souhaiteraient avoir/télécharger la conférence dans son intégralité : http://preuves-par-images.fr/#/la-desinformation-dans-la-presse-audiovisuelle
+0
AlerterLes commentaires sont fermés.