Des génies…
Source : La Tribune, Romaric Godin,
Les ministres des Finances des 19 pays de la zone euro n’entendent rien changer, Brexit ou pas, à leur politique. Leur vision reste celui du respect le plus strict possible des « règles ».
L’Eurogroupe affirme haut et fort sa volonté de maintenir le statu quo dans la zone euro après le vote britannique sur la sortie de l’Union européenne le 23 juin dernier. A l’issue de la réunion des ministres des finances des 19 pays de l’Union économique et monétaire, le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem a été on ne peut plus clair. Le Brexit et ses conséquences « ne changent pas notre engagement à poursuivre le travail pour une politique budgétaire saine et favorable à la croissance (« sound growth-friendly fiscal policy »), les réformes structurelles et la remise en ordre du secteur bancaire. Fondamentalement, notre agenda et notre engagement sur cet agenda est inchangé », a déclaré le ministre néerlandais des Finances.
Frapper l’Espagne et le Portugal
Tout est dans cette déclaration. La seule réponse au Brexit et à la montée du mécontentement vis-à-vis de l’UE ailleurs sera d’approfondir et de poursuivre la politique de la zone euro mise en œuvre depuis 2010 : la réduction des déficits et les réformes structurelles. Et pour ajouter les actes aux paroles, l’Eurogroupe a validé la conclusion de la Commission européenne sur le « manque de mesures efficaces » prises par le Portugal et l’Espagne pour rétablir l’équilibre budgétaire. Une démarche qui a été confirmée par le sommet Ecofin qui regroupe les ministres des Finances des 28 Etats membres, et ouvre la voie au pire à des sanctions, au mieux à de nouvelles mesures d’austérité budgétaire.
Pas de réforme de la zone euro
Cette politique est très clairement inspirée par Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, qui avait rejeté toute volonté d’introduire davantage de solidarité et de souplesse dans la gestion de la zone euro, comme l’avaient proposé les ministres allemand et français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier dans une proposition qui a été rapidement écartée. Le « respect des règles » est la seule boussole de l’Eurogroupe, désormais rejoint sur ce plan par la Commission européenne qui, il est vrai, est sous une pression particulière depuis que Berlin a clairement mis en cause Jean-Claude Juncker, son président. Tout est donc fait à Bruxelles désormais pour prouver à Berlin que la Commission est un outil utile au « respect des règles ». Dans sa contre-proposition de réforme de la zone euro, Wolfgang Schäuble avait proposé de remplacer la Commission par une « instance indépendante » sur le respect des traités.
L’obsession de la règle
Tout a donc été remis en place après la secousse du Brexit. L’austérité budgétaire reste la seule politique économique dont est capable la zone euro au moment où de nouvelles turbulences apparaissent sur les marchés et dans l’économie et où la BCE est plus isolée que jamais pour faire face à ces vents contraires. On est loin de la réflexion japonaise actuelle où le gouvernement de Shinzo Abe est sur le point de concevoir un vrai plan de relance pour prendre le relais d’une politique monétaire qui a montré ses limites. Rien de cela en zone euro où le salut ne viendra que par le « respect des règles », la consolidation budgétaire et les « réformes ». L’Eurogroupe confirme qu’il est le gardien de l’orientation ordolibérale de la zone euro, puisque précisément ce courant de pensée s’appuie sur une vision juridique de l’économie où le marché libre est encadrée par des règles (d’où le terme « ordo- », qui signifie la règle en latin). Le rôle de la puissance publique est alors uniquement de faire respecter ces règles. C’est cette philosophie qui inspire Wolfgang Schäuble et l’Eurogroupe.
Aveuglement sur l’Italie
Cette position a également permis d’écarter toute avancée sur le dossier italien. Là encore, la seule position est celle du respect des règles. Jeroen Dijsselbloem ne voit aucune « crise grave » sur le secteur bancaire italien et Wolfgang Schäuble veut attendre le résultat des tests de résistance (« stress tests ») de cet automne avant de « spéculer ». Dans tous les cas, Jeroen Dijsselbloem entend ne pas sortir des « règles » de la résolution des crises bancaires qui comprend la contribution des créanciers, actionnaires et déposants, avant toute aide publique.
L’aveuglement de l’Eurogroupe est total. Les banques italiennes ont abandonné un tiers de leur valeur depuis le vote du 23 juin. La recapitalisation du secteur devient donc impossible par le marché. Or, elle est nécessaire, compte tenu du montant de 360 milliards d’euros de créances douteuses stockées dans leurs bilans dont 40 milliards au minimum seraient perdues. Sans action rapide, ce montant de créances douteuses irrécupérables risquent de s’alourdir, notamment parce que l’économie italienne reste confrontée à une faible croissance. Le FMI vient, du reste, de réviser à la baisse à « juste en dessous de 1 % » la croissance 2016 contre 1,1 % prévu. En 2017, la croissance sera du même ordre. Dans ce cadre, la récupération des créances, déjà structurellement difficiles en Italie, risque de devenir très délicate. Le temps joue donc contre les banques italiennes et l’Eurogroupe fait pourtant mine de disposer de temps. Quant à l’attente des « stress tests », ce n’est qu’une mesure dilatoire. Ces exercices n’ont jamais permis de réellement mesurer l’Etat des banques européennes. La situation des banques italiennes est connue et devrait faire l’objet d’une action prompte pour contenir la crise.
L’impossible bail-out
Seulement, l’Eurogroupe sait parfaitement qu’une telle action ne passerait que par un renflouement public des banques italiennes. L’Italie se caractérise en effet par une forte détention par les particuliers de la dette bancaire : 33 % de la dette prioritaire (« senior ») et 50 % de la dette subordonnée des banques sont détenues par les ménages. En cas de respect des règles européennes, la saignée pour les ménages italiens sera redoutable et l’impact sur la croissance très sensible. Rome ne saurait tolérer l’application des règles de résolution de l’union bancaire. D’autant qu’en octobre, Le président du conseil italien Matteo Renzi doit faire face à un référendum sur les réformes constitutionnelles où il joue son poste. L’Eurogroupe tente donc de gagner du temps et de reporter à après le référendum l’action sur les banques italiennes afin de pouvoir appliquer les règles. C’est un jeu dangereux qui risque de coûter cher à l’Italie et à l’Europe. Car si Matteo Renzi perd le référendum, l’Eurogroupe devra gérer une crise politique avec une crise bancaire aggravée. L’hôte du Palais Chigi le sait et c’est pourquoi il tente de convaincre ses partenaires de le laisser recapitaliser partiellement ses banques pour sauvegarder les économies de ses concitoyens. Pour l’instant, il se voit opposer un refus et un « rappel aux règles ».
La décision de l’Eurogroupe de ce 11 juillet est donc de mauvais augure. La volonté de résistance affichée notamment par les Français et les Grecs sur la question des déficits portugais et espagnol semblent ne pas avoir pesé lourd. La victoire du Brexit au Royaume-Uni n’aura pas pesé davantage. L’Eurogroupe, intraitable, entend mener sa politique économique, fondée sur les règles existantes et leur respect. Fût-ce au prix d’un déni complet de réalité.
Source : La Tribune, Romaric Godin,
L’Espagne propose de relever l’impôt sur les sociétés pour éviter les sanctions européennes
Source : La Tribune, Romaric Godin, 12/07/2016
Madrid espère glaner 6 milliards d’euros et convaincre rapidement la Commission d’abandonner les sanctions. A Lisbonne, on est plus attentiste et on dénonce une décision « politique ».
L’effet de la menace de sanctions sur l’Espagne et le Portugal, confirmé ce mardi 12 juillet par l’Ecofin, la réunion des ministres des Finances des 28 pays de l’UE, ne s’est pas fait attendre. Dans l’après-midi, le gouvernement espagnol – qui est toujours un gouvernement en fonction, sans appui du parlement – a annoncé qu’il augmentera l’impôt sur les sociétés espagnol pour récupérer 6 milliards d’euros et tenter de revenir en 2017 dans les clous des 3 % imposées par le traité de Maastricht.
8,5 milliards d’euros espérés
Selon le ministre des Finances du Royaume, Luis de Guindos, seules les plus grandes entreprises seront concernées, selon un système qui a déjà été appliqué en 2012 au plus fort de la crise espagnole. Le ministre calcule que l’Etat réalisera une économie de 1,5 milliard d’euros sur le service de la dette grâce à la baisse des taux et lèvera un milliard supplémentaire de la lutte contre la fraude fiscale.
En tout, ces 8,5 milliards d’euros devraient permettre à Madrid de rentrer dans les clous et d’apaiser la colère de la Commission. Pour encore plus plaire à cette dernière, Luis de Guindos envisage, selon le quotidien El País, de clôturer dès juillet les comptes des ministères pour empêcher ces derniers d’engager d’ici à la fin de l’année des dépenses exceptionnelles. Normalement, cette clôture intervient en novembre.
Convaincre la Commission
Madrid cherche donc à amener la Commission à proposer une sanction nulle pour l’Espagne compte tenu de sa bonne volonté. Le gouvernement de Mariano Rajoy veut en finir rapidement avec ce risque de sanctions et Luis de Guindos estime que ce serait un « paradoxe de sanctionner le pays qui a fait le plus d’efforts et le plus de croissance ». Mais il en est un autre que Luis de Guindos semble ne pas voir : proposer une ponction de 6 milliards d’euros sur l’économie espagnole pour éviter une sanction qui, au maximum, serait de 3 milliards d’euros si l’on prend en compte le gel de certains fonds européens…
Blocage politique
En attendant, cet épisode, s’il peut complaire à Bruxelles, ne va pas arranger la situation politique de Mariano Rajoy. Ce dernier a clairement gagné les élections du 26 juin dernier, mais ne dispose pas de la majorité nécessaire pour obtenir son élection par le Congrès des députés. Avec 137 députés sur 350, son parti, le Parti populaire (PP), ne dispose ni de la majorité absolue de 176 sièges, ni de la majorité relative nécessaire au second tour. Si, ce mardi 12 juillet, le parti libéral-centriste Ciudadanos (32 sièges) a refusé de participer au gouvernement, il a accepté de s’abstenir pour faciliter la nomination de Mariano Rajoy. Mais c’est encore insuffisant si tous les autres partis se coalisent contre le PP. La clé réside donc dans le comportement du parti socialiste, le PSOE, et de ses 85 députés. Sans leur abstention, Mariano Rajoy ne peut parvenir à son élection, même en cas d’abstention ou de soutien des nationalistes de droite canariens et basques.
Qui pour appliquer les hausses d’impôts ?
Le PSOE a d’ores et déjà rejeté tout soutien direct ou indirect à Mariano Rajoy. Nul doute qu’il hésitera encore davantage à le faire pour imposer de nouvelles hausses des taxes, même ciblées sur les grandes entreprises, qui pourraient affaiblir la croissance et conduire le gouvernement à prendre d’autres mesures sur les dépenses publiques pour éviter la colère bruxelloise. Pour le président du gouvernement, la situation est aussi très délicate, car il doit déjà abandonner ses promesses de baisses de taxes et d’impôts promis durant la campagne. Ceci devrait le faire hésiter à tenter une troisième élection consécutive en cas d’échec à construire une coalition. Une fois un candidat présenté au Congrès, les députés disposent de deux mois pour élire un nouveau président du gouvernement, faute de quoi le parlement est à nouveau dissout. La fermeté bruxelloise complique donc singulièrement l’équation politique espagnole qui n’en avait guère besoin.
Pas de mesures prévues à Lisbonne
Du côté du Portugal, le gouvernement socialiste entend ne prendre aucune mesure supplémentaire sur le budget 2016. Il avait déjà introduit en février, à la demande de Bruxelles, des mesures de baisses de dépenses et de nouvelles taxes. « Il n’y a rien que je puisse faire en 2016 pour changer l’exécution du budget de 2015 », s’est défendu le ministre des Finances portugais Mário Centeno devant ses pairs européens, faisant allusion au fait que les sanctions portent sur l’exécution des budgets 2014 et 2015. « Il n’y a pas de plan B », a-t-il ajouté, tout en indiquant qu’il « travaillait » cependant à un budget 2017 qui permettrait de respecter les engagements déjà pris dans le programme de stabilité du pays.
Décision « politique »
Le gouvernement portugais va devoir négocier ferme pour obtenir l’accord de ses appuis de gauche radicale au parlement, le Bloc de Gauche, les Verts et le Parti communiste. Le Bloc de Gauche avait demandé un référendum sur le maintien dans la zone euro en cas de sanctions et il n’est pas sûr que les trois partis soient prêts à accepter des « efforts » supplémentaires. Le premier ministre Antonio Costa avait, cependant, en février, réussi à construire un accord avec ses appuis parlementaires à sa gauche, tout en arrachant le feu vert à Bruxelles. Le risque d’une dissolution par le président de la République conservateur pourrait cependant être un facteur important de construction d’un compromis. Mais Mário Centeno ne s’y trompe pas : la procédure lancée par Bruxelles est un défi politique pour le Portugal, aussi a-t-il clairement dénoncé une décision « politique ». Et de dénoncer : « l’Europe ne peut pas prendre des décisions en oubliant les tensions immenses au sein de l’Europe auxquelles on doit apporter une réponse politique ». Lisbonne semble donc sur une autre longueur d’onde que Madrid. Les deux pays disposent de dix jours pour proposer des mesures correctives. La Commission proposera des sanctions ou non d’ici une vingtaine de jours.
Source : La Tribune, Romaric Godin, 12/07/2016
Madrid espère glaner 6 milliards d’euros et convaincre rapidement la Commission d’abandonner les sanctions. A Lisbonne, on est plus attentiste et on dénonce une décision « politique ».
L’effet de la menace de sanctions sur l’Espagne et le Portugal, confirmé ce mardi 12 juillet par l’Ecofin, la réunion des ministres des Finances des 28 pays de l’UE, ne s’est pas fait attendre. Dans l’après-midi, le gouvernement espagnol – qui est toujours un gouvernement en fonction, sans appui du parlement – a annoncé qu’il augmentera l’impôt sur les sociétés espagnol pour récupérer 6 milliards d’euros et tenter de revenir en 2017 dans les clous des 3 % imposées par le traité de Maastricht.
8,5 milliards d’euros espérés
Selon le ministre des Finances du Royaume, Luis de Guindos, seules les plus grandes entreprises seront concernées, selon un système qui a déjà été appliqué en 2012 au plus fort de la crise espagnole. Le ministre calcule que l’Etat réalisera une économie de 1,5 milliard d’euros sur le service de la dette grâce à la baisse des taux et lèvera un milliard supplémentaire de la lutte contre la fraude fiscale.
En tout, ces 8,5 milliards d’euros devraient permettre à Madrid de rentrer dans les clous et d’apaiser la colère de la Commission. Pour encore plus plaire à cette dernière, Luis de Guindos envisage, selon le quotidien El País, de clôturer dès juillet les comptes des ministères pour empêcher ces derniers d’engager d’ici à la fin de l’année des dépenses exceptionnelles. Normalement, cette clôture intervient en novembre.
Convaincre la Commission
Madrid cherche donc à amener la Commission à proposer une sanction nulle pour l’Espagne compte tenu de sa bonne volonté. Le gouvernement de Mariano Rajoy veut en finir rapidement avec ce risque de sanctions et Luis de Guindos estime que ce serait un « paradoxe de sanctionner le pays qui a fait le plus d’efforts et le plus de croissance ». Mais il en est un autre que Luis de Guindos semble ne pas voir : proposer une ponction de 6 milliards d’euros sur l’économie espagnole pour éviter une sanction qui, au maximum, serait de 3 milliards d’euros si l’on prend en compte le gel de certains fonds européens…
Blocage politique
En attendant, cet épisode, s’il peut complaire à Bruxelles, ne va pas arranger la situation politique de Mariano Rajoy. Ce dernier a clairement gagné les élections du 26 juin dernier, mais ne dispose pas de la majorité nécessaire pour obtenir son élection par le Congrès des députés. Avec 137 députés sur 350, son parti, le Parti populaire (PP), ne dispose ni de la majorité absolue de 176 sièges, ni de la majorité relative nécessaire au second tour. Si, ce mardi 12 juillet, le parti libéral-centriste Ciudadanos (32 sièges) a refusé de participer au gouvernement, il a accepté de s’abstenir pour faciliter la nomination de Mariano Rajoy. Mais c’est encore insuffisant si tous les autres partis se coalisent contre le PP. La clé réside donc dans le comportement du parti socialiste, le PSOE, et de ses 85 députés. Sans leur abstention, Mariano Rajoy ne peut parvenir à son élection, même en cas d’abstention ou de soutien des nationalistes de droite canariens et basques.
Qui pour appliquer les hausses d’impôts ?
Le PSOE a d’ores et déjà rejeté tout soutien direct ou indirect à Mariano Rajoy. Nul doute qu’il hésitera encore davantage à le faire pour imposer de nouvelles hausses des taxes, même ciblées sur les grandes entreprises, qui pourraient affaiblir la croissance et conduire le gouvernement à prendre d’autres mesures sur les dépenses publiques pour éviter la colère bruxelloise. Pour le président du gouvernement, la situation est aussi très délicate, car il doit déjà abandonner ses promesses de baisses de taxes et d’impôts promis durant la campagne. Ceci devrait le faire hésiter à tenter une troisième élection consécutive en cas d’échec à construire une coalition. Une fois un candidat présenté au Congrès, les députés disposent de deux mois pour élire un nouveau président du gouvernement, faute de quoi le parlement est à nouveau dissout. La fermeté bruxelloise complique donc singulièrement l’équation politique espagnole qui n’en avait guère besoin.
Pas de mesures prévues à Lisbonne
Du côté du Portugal, le gouvernement socialiste entend ne prendre aucune mesure supplémentaire sur le budget 2016. Il avait déjà introduit en février, à la demande de Bruxelles, des mesures de baisses de dépenses et de nouvelles taxes. « Il n’y a rien que je puisse faire en 2016 pour changer l’exécution du budget de 2015 », s’est défendu le ministre des Finances portugais Mário Centeno devant ses pairs européens, faisant allusion au fait que les sanctions portent sur l’exécution des budgets 2014 et 2015. « Il n’y a pas de plan B », a-t-il ajouté, tout en indiquant qu’il « travaillait » cependant à un budget 2017 qui permettrait de respecter les engagements déjà pris dans le programme de stabilité du pays.
Décision « politique »
Le gouvernement portugais va devoir négocier ferme pour obtenir l’accord de ses appuis de gauche radicale au parlement, le Bloc de Gauche, les Verts et le Parti communiste. Le Bloc de Gauche avait demandé un référendum sur le maintien dans la zone euro en cas de sanctions et il n’est pas sûr que les trois partis soient prêts à accepter des « efforts » supplémentaires. Le premier ministre Antonio Costa avait, cependant, en février, réussi à construire un accord avec ses appuis parlementaires à sa gauche, tout en arrachant le feu vert à Bruxelles. Le risque d’une dissolution par le président de la République conservateur pourrait cependant être un facteur important de construction d’un compromis. Mais Mário Centeno ne s’y trompe pas : la procédure lancée par Bruxelles est un défi politique pour le Portugal, aussi a-t-il clairement dénoncé une décision « politique ». Et de dénoncer : « l’Europe ne peut pas prendre des décisions en oubliant les tensions immenses au sein de l’Europe auxquelles on doit apporter une réponse politique ». Lisbonne semble donc sur une autre longueur d’onde que Madrid. Les deux pays disposent de dix jours pour proposer des mesures correctives. La Commission proposera des sanctions ou non d’ici une vingtaine de jours.
Source : La Tribune, Romaric Godin, 12/07/2016
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Commentaire recommandé
Wolfgang Schäuble veut attendre le résultat des tests de résistance (« stress tests ») de cet automne avant de « spéculer ».
!! Le malade est en train de se vider de son sang devant nos yeux ? Attendons les résultats des tests sanguins dans 3 jours avant toute intervention !
La volonté de résistance affichée notamment par les Français et les Grecs sur la question des déficits portugais et espagnol semble ne pas avoir pesé lourd.
Et oui, c’est ça le problème lorsqu’on se couche tout le temps ; quand on veut ensuite faire mine de relever la tête, personne ne vous prend au sérieux… La volonté française d’être « bienveillant » était d’ailleurs grossièrement intéressée : le gouvernement ne réussira vraisemblablement pas à atteindre son objectif de réduction des déficits, donc Hollande veut éviter de se faire taper sur les doigts pour pouvoir faire sa campagne de 2017 sur le thème « meilleur gestionnaire que moi, tu meurs ». — À quoi tient un semblant de « solidarité » de façade avec les camarades du « club Med » …
23 réactions et commentaires
Wolfgang Schäuble veut attendre le résultat des tests de résistance (« stress tests ») de cet automne avant de « spéculer ».
!! Le malade est en train de se vider de son sang devant nos yeux ? Attendons les résultats des tests sanguins dans 3 jours avant toute intervention !
La volonté de résistance affichée notamment par les Français et les Grecs sur la question des déficits portugais et espagnol semble ne pas avoir pesé lourd.
Et oui, c’est ça le problème lorsqu’on se couche tout le temps ; quand on veut ensuite faire mine de relever la tête, personne ne vous prend au sérieux… La volonté française d’être « bienveillant » était d’ailleurs grossièrement intéressée : le gouvernement ne réussira vraisemblablement pas à atteindre son objectif de réduction des déficits, donc Hollande veut éviter de se faire taper sur les doigts pour pouvoir faire sa campagne de 2017 sur le thème « meilleur gestionnaire que moi, tu meurs ». — À quoi tient un semblant de « solidarité » de façade avec les camarades du « club Med » …
+29
AlerterNous vivons l’époque des « nains », sans aucune vision à long terme, sans aucune perspective dépassant la date des prochaines élections… Qu’en attendre de plus ? Il va falloir attendre que les conséquences de la crise se manifestent encore plus sérieusement pour que les choses bougent. Les échéances électorales de 2016 auc US, 2017 et 2018 en Europe seront des marqueurs pour un éventuel changement…sans oublier les tests économiques en cours au Japon.
+19
AlerterA partir du moment où nos « élites » n’ont pas jugé bon tailler dans le vif-banquier au lendemain de la crise de 2008, qu’espérer de mieux ? Les banques d’affaires, en état de crise systémique susceptible de mettre à bas l’économie occidentale, ont été soutenues plutôt que sanctionnées.
Les éléments les ayant conduits à cette situation n’ayant pas été corrigés, nous nous retrouvons aujourd’hui dans une impasse. Pire encore, le choix du soutien à la haute finance sans contrepartie a empiré la situation. Nos « élites » occidentales n’ont plus d’autre choix que la fuite en avant, en misant sur un redémarrage de cette sacro-sainte consommation, noeud gordien du système néo-libéral. Cela se fait naturellement sur le dos des populations, celles-ci étant chargées du renflouement des caisses…
C’est bien pourquoi je pense, au contraire, que leurs décisions sont prises en fonction d’une vision à long terme et d’un pari sur l’avenir, gageant sur un hypothétique redressement de la consommation, par le biais, notamment, des pays en voie de développement. D’où la nécessité de maintenir ces pays sous la coupe occidentale, et de s’approprier les ressources naturelles, via des guerres plus ou moins larvées.
+13
AlerterBref, en la situation actuelle, quel que soit le bout par lequel on tire la ficelle, cela finira tôt ou tard en feu d’artifice.
– Soit les peuples – notamment Européens – parviennent à reverser le système et tout le château de cartes s’effondre, provoquant une énorme crise. Mais bon. Peu probable que les peuples, soucieux de leur tranquillité et manipulés à l’excès, acceptent de prendre le risque de renverser la table…
– soit nos « élites » parviennent à maintenir leur fuite en avant. Et là, 2 options possibles : Le système bancaire implose sous l’effet d’une ènième bulle provoquant une énorme crise; soit – et c’est l’option la plus vraisemblable – le statu quo est maintenu, avec son lot de guerres plus ou moins ouvertes, de bulles bancaires gérables et de lois liberticides visant à contenir les populations.
+12
AlerterLa menace référendaire pèse en Italie et au Portugal. Pour l’Espagne ce sera plus compliqué de faire peser cet argument dans les négociations avec Bruxelles et Berlin, en raison de la situation en Catalogne.
Le Mur de Bruxelles est quand même en train de se lézarder par le sud. Les discours impassibles des crânes d’oeufs qui ont conduit à ces faillites bancaires et difficultés budgétaires ne trompent plus grand monde.
+28
AlerterIl se lézarde, oui & non. Il se lézarde dans l’esprit des gens (sauf des bobos comme à Londres, des papy-boomers (pour l’instant) et des ultralibéraux) qui se rendent compte de toute l’ignominie des instances européennes (en réalité, les traités européens ne bloquent rien du tout, il suffit de voir ce qu’il se passe en Grèce : la seule variable d’ajustement tolérée dans l’UE désormais, c’est le niveau de vie des pauvres (et des classes moyennes), c’est tout !) mais vu d’en haut, on a jamais été aussi sûr de soit dans ses convictions et convaincu que ceux qui ne veulent pas s’y soumettre sont dans l’erreur. Moi j’ai raison, vous, vous avez tort, na !
S’il y a référendum au sein de l’UE, comme en Grèce, ils vont faire du blocus monétaire puis ils feront pression sur les dirigeants pour neutraliser les effets du référendum et continuer à appauvrir le peuple. La fin de l’UE ne se fera pas sans violence.
+4
AlerterOui contrairement à ce que l’on nous répète rabache à longueur de journée, la fin de l’UE se tsrminera en guerres civiles.
Quand les français réaliseront que le pays n’est plhs autonome e n nourriture et…armement…et donc à la merci de l’allemagne et ou des US alors il faudra bien réagir
+3
AlerterLe problème est qu’il n’existe qu’une seule solution: fin de la mondialisation pour rapatrier l’activité avec comme conséquence une baisse du niveau de vie du fait d’une augmentation du prix. Tant que les peuples voudront le beurre et l’argent du beurre, ils finiront par n’avoir ni l’un, ni l’autre.
Examinons les alternatives:
– laisser filer les déficits, si c’était la solution – empiler les dettes – la Grèce et l’Italie seraient les pays les plus prospères, et que dire de la France en déficit depuis plus de 30 ans; faire de nouvelles dettes en croyant résoudre un problème de dettes, c’est tomber dans le travers dénoncé par Einstein (la folie est de croire que les conséquences d’un acte vont être différentes de la fois précédentes)
– défaut généralisé sur la dette, c’est mettre en péril les économies de la population pour ses retraites avec paupérisation et donc baisse de l’activité économique
On dit qu’il faut prendre des mesures en période de haute conjoncture, mais les dépenses publiques supprimées à ces moments là ne seront pas réintroduites en période de basse conjoncture, quel est alors la différence?
Et les dépenses publiques sont souvent source de dépenses récurrentes par la suite (infrastructures inutiles devant par la suite être entretenues)
Il y a toujours la meilleure dépense publique, celle qui produira plus d’activités économiques pour le même montant, mais cela ne peut être que marginal
+9
AlerterOn peut dégager les actifs des fonds de pension des obligations d’état, ces obligations rachetées dans une bad bank par un QE. Bad Bank qu’on met ensuite en faillite…Dettes effacées…
Sauf que la BCE hurlerait comme un putois….La REGLE!
Il faut savoir que la Merkel avait créé une bad bank, financée non par QE, mais par le contribuable allemand, qui a liquidé une partie des actifs toxiques des banques allemandes. Le procédé a donc été utilisé, je n’invente rien! Et meme en France sous Sarkosy, dans le mutisme total des médias: D’ou vient l’énorme dette laissée par Sarkosy? Pardi!
Ensuite d’aprés des milieux financiers, la Merkel a utilisé une combine pour que les centaines de milliards ne se voient pas dans le déficit allemand.
La triche, il y en a partout…Surtout pour soutenir la finance.
+6
AlerterVous aurez compris, que si le QE fragilise une monnaie, il n’est pas question de QE pour les états, car c’est désormais le seul contribuable qui se porte garant de tous le toutim…Etats+banques.
C’est à dire que la Crise bancaire n’a jamais été résolue…Le cas italien est assez significatif.
L’arbre qui cache la foret.
Les états ont soutenu les banques depuis 2008….
Désormais avec une autre crise bancaire, puisque rien n’a été modifié, les états sont-ils capables de résister?
D’ou la frayeur de la BCE, et son mutisme de zombie sur la réalité.
Le contribuable doit payer…Mais il est de plus en plus pauvre.
Psychorigidité de gens qui ne veulent pas voir le mur devant eux…
+6
AlerterAlain,
Tout ce que vous proposez est interdit par les Traités européens.
Il est interdit de faire des politiques intérieures nationales.
http://www.dailymotion.com/video/x11kkuc_viviane-reding-il-n-y-a-plus-de-politiques-interieures-nationales-il-n-y-a-plus-que-des-politiques-e_news
+1
Alerterhttp://aurel.blog.lemonde.fr/files/2015/07/troika-deocratie-grece1-1024×770.jpg
http://pbs.twimg.com/media/CDNpgxlWIAAhnSk.jpg
http://a398.idata.over-blog.com/500×396/2/31/98/41/AAA/10003993_671493482911861_1895609251_n.jpg
http://pbs.twimg.com/media/BrEnrobIMAE7umN.jpg
+7
AlerterJe comprends mal R. GODIN. Il semble préconiser une recapitalisation des banques italiennes, mais avec quoi ? de l’argent publique ? Si ces banques ont 40 mds de créances tout à fait pourries, la justice ne consiste-t-elle pas à laisser le créancier se démerder avec ses débiteurs sans rançonner les passants ? Il est fatiguant de lire sans cesse ces spécialistes qui refusent qu’on laisse les conneries être payées par ceux qui les ont faites. Que veut Godin à la fin ? Que l’on abroge les règles sur les déficits pour sauver le système bancaire ? Depuis le temps que les banquiers s’amusent à faire du trapèze, il est grand temps d’enlever le filet.
+9
AlerterC’est que l’on est obligé de choisir entre deux maux, et la recapitalisation serait, du point de vue italien, la moins mauvaise solution, socialement parlant.
Du même Mr Godin, un article qui explique fort bien quel est le dilemme face à la crise bancaire italienne :
http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/bruxelles-autorise-rome-a-soutenir-ses-banques-mais-pas-a-les-sauver-583807.html
+0
AlerterAvez vous lu votre réponse?
« La moins mauvaise solution »…
Oui c’est quoi cette solution dans le détail?
C’est quoi le crédit illimité de Draghi? Ca ne marche pas pour les banques italiennes?
Credit illimité=QE, non? C’est dire rachat, d’actifs toxiques détenus par les banques.
Recapitaliser avec quoi, sinon avec le crédit de la BCE?
Ma conclusion c’est que la BCE refuse le QE aux banques italiennes.
Bonne question….
Merci de ne l’avoir pas posée.
+3
AlerterQuestion subsidiaire: Mais à quoi sert donc la BCE? Et donc l’Euro?
+5
AlerterA centraliser au maximum le pouvoir et la gestion de l’économie, comme dans toute bonne dictature de grande échelle.
+10
AlerterJ’ai lu le lien : on est bien d’accord que là, on nous propose de jouer au ping pong avec des sommes qui ne sont pas remboursables ? Je ne vois vraiment pas ce qui justifierait de déplacer des créances pourries du secteur bancaire vers du souverain. Une créance qui nait en banque, qui pourrit dans cette banque, doit y mourir aussi. Le trésor public n’est pas la fosse commune des épargnants qui n’ont pas économisé assez pour se faire enterrer décemment.
+3
AlerterRemarquez surtout le zéro communication…
Mutisme en fait….
L’euro? Rien.
La politique de l’euro? Rien; la règle. C’est tout.
Discussion? Rien.
Alors l’euro?
Alors l’euro allemand? Blocage psychorigide. Tronche d’abruti, yeux de zombie.
La maladie mentale avance.
Il faudra sortir de cet hosto psychiatrique.
Remarque une fois sorti de l’observation des fous:
-Il n’est quand meme pas normal qu’aucun budget de grands pays du monde occidental et japonais ne soit bouclé, et reste systématiquement en déficit. Parfois énorme.
-Il n’est pas normal que dans l’asile de fou qui dirige l’Allemagne, on n’ai jamais rien remarqué.
Donc un problème existentiel du capitalisme se pose de fait.
Mais chez les fous, le problème n’existe pas.
C’est pourquoi au début je ne voulais rien écrire, car j’en ai marre de parler des dingos.
Il faudrait les encabaner…Ca devient critique.
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AlerterEn tant que Sherlock Holmes candide, je me pose des questions.
Au niveau national :
1) Depuis que la France accumule de la dette, nous sommes toujours en manque criant d’infrastructures et de moyens (hôpitaux, crèches etc…). Bizarre! Y aurait-il une fuite dans la baignoire?
2) Des besoins il y en a beaucoup et « normalement » quand on y répond même avec de la dette on fait tourner l’économie, donc entrer des impôts pour « rembourser » la dette. Même si, je sais, l’économie est ouverte, on importe…pas tout quand même!
3) Le montant de la fraude-évasion fiscale est de 60 à 80 milliards d’euros. Pile le déficit de l’Etat. Bizarre!
Au niveau international :
1) Tous les pays sont endettés et surtout les plus riches. Bizarre! On se demande auprès de qui, des martiens? Au passage qu’est devenue la dette des pays « en voie de développement » dont on nous a souvent dit qu’on la ré-échelonnait. Disparue sans douleur!
2) Depuis qu’on lutte contre les déficits, il n’y a plus de croissance. Bizarre!
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AlerterJe poursuis mes investigations.
La dette mondiale ne sera jamais remboursée et tout le petit monde de la finance le sait. Car elle ne correspond pas à des biens matériels ou immatériels. C’est de la spéculation pure mais une aubaine pour les banquiers et les politiques. Au nom de cette dette, on pressure et culpabilise le citoyen alors qu’il n’en voit jamais la couleur. C’est une façon de le tenir ligoté.
Sans parler des décisions prises depuis 1973 de faire payer des intérêts à l’Etat alors qu’avant il s’auto-prêtait à 0% bien sûr. L’Etat s’est tiré une balle dans le pied! Bizarre!
De plus, pour relancer la croissance, personne n’a pensé à augmenter tout simplement les salaires ou les revenus. Bizarre! C’est tout bête. Peut être les japonais vont essayer avec la monnaie hélicoptère. A suivre.
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AlerterC’est peut être mon absence de suivi de l’affaire mais j’ai du mal à comprendre les « ponts » fait par cet article ?
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AlerterL’Eurogroupe , il peut toujours jouer les inflexibles . Il n’ont pas le flegme britannique . Ils viennent de prendre deux claques dans la gueule pour se remettre les idées en place . C’est envoyé par la City , la Grande Bretagne , c’est rien .
La premiére ( claque ) c’est on préfére le yuan que l’Euro . La deuxiéme c’est , on va prendre notre temps , on est pas préssé , et ce sera à nos conditions .
Vous étes vraiment trop cons . Ajustez vos lunettes , faut pas se soumettre à n’importe quoi , les US c’est fini . Vous avez un temps de retard , vous continuez , à leur cirer les pompes , alors que le vrai patron il attend .
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